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Tout ce qui a été posté par Bat
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Tout simplement parce qu'ils n'ont pas accès au code des logiciels de l'avion et ne peuvent donc pas y implémenter ce qu'ils veulent. Après, c'est possible de le contourner (casser le code, construire son propre logiciel, etc.), mais il faut beaucoup de temps et d'énergie pour cela, sans parler des compétences. Et faisant cela, c'est casser la garantie offerte par le constructeur (qui dit bien sur le mode d'emploi que seul un revendeur agréé peut ouvrir l'appareil), et donc tu perd le support. Je simplifie un peu, mais globalement c'est ça.
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Bon, bien sûr, les USA présentent ça un peu plus subtilement; c'est une mesure pour éviter la course aux armements et préserver la paix, et en aucun cas une mesure pour vendre des armes tout en entretenant un réseau d'obligés laissant par ailleurs la possibilité de choisir qui sera fort ou moins fort parmi les alliés ;) : http://www.dtic.mil/dtic/tr/fulltext/u2/a442104.pdf
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De toute façon, même avec capacité AMRAAM, il ne faut pas oublier qu'apparemment, les USA ne livrent quasiment jamais les AMRAAM commandés, hormis alliés très proches comme Israël, Pays-Bas, Japon, UK ou Belgique. Pour la plupart des pays, notamment ceux qui sont considérés comme à fiabilité limitée, les AMRAAM commandés (et payés) par le client sont stockés aux USA (sauf un tout petit nombre qui est livré sur place pour formation, etc.), et ne sont livrés qu'à la demande du client et en cas de conflit. Ce système un peu tordu (qui à mon sens s'apparente à une arnaque: on pourrait même imaginer qu'ils revendent plusieurs fois le même stock! ) permet aux USA d'entretenir une relation de dépendance tout en privant d'AMRAAM ces "alliés" encombrants si ceux-ci envisagent d'utiliser leurs beaux F-16C block 52 contre des intérêts américains ou ce que les USA considèrent comme leur intérêt. (J'avais lu ça dans un rapport il y a quelques années, je vais essayer de le retrouver.) Ainsi, la Jordanie et l'Egypte ont des F-16 à capacité AMRAAM (pour une partie de leur flotte), mais la probabilité qu'ils les touchent en cas de conflit avec un voisin bien armé (par exemple Israël) est infime. Il est même probable que cette assurance a été donnée à Israël lorsque les ventes ont été conclues avec ces pays.
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Conflits territoriaux dans la Mer de Chine méridionale
Bat a répondu à un(e) sujet de Henri K. dans Politique etrangère / Relations internationales
Qu'il y ait au Vietnam une forte rancoeur à l'encontre de la Chine, c'est un fait. De là à ce que le Vietnam attaque l'APL et sa marine en développement exponentiel, pour ne pas parler du reste, il y a un pas que je ne franchirais certainement pas. Le Vietnam n'a absolument rien à y gagner, hormis une très probable branlée (même s'il se défend bien) et l'opprobre internationale. -
Conflits territoriaux dans la Mer de Chine méridionale
Bat a répondu à un(e) sujet de Henri K. dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est déjà fait, il me semble. Mon commentaire est peut-être un peu ironique, mais c'est aussi une réalité: Pékin qui joue les vierges effarouchées alors qu'elle applique les mêmes méthodes chez elle, c'est quand même assez drôle, c'est l'arroseur arrosé. Même si, on est d'accord, ça ne justifie aucunement les violences et les destructions. -
Ukraine II
Bat a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Il y a un malentendu, je pense: je fais référence aux arguments et aux craintes des uns et des autres lors du débat concernant cette loi de 2012 et qui tournaient pour partie autour de la crainte que loi n'instaure une différence de traitement entre le Russe et les autres langues régionales qui seraient moins bien reconnues (crainte de certaines minorités de voir le Russe faire oublier leur situation au profit d'une situation privilégiant le Risse et l'Ukrainien). La problématique du seuil de reconnaissance a apparemment fait couler beaucoup d'encre, si j'en crois mes connaissances ukrainiennes, et au final c'est pour ça qu'il a été fixé assez bas (10%, il me semble). Après, que la loi telle qu'elle a été mise en œuvre permette aux autres langues d'être enseignées ou utilisées dans la justice, les médias, etc., c'est très bien. -
Conflits territoriaux dans la Mer de Chine méridionale
Bat a répondu à un(e) sujet de Henri K. dans Politique etrangère / Relations internationales
Suite: http://www.lalibre.be/actu/international/emeute-et-violences-antichinoises-au-vietnam-53732c2e3570102383c7bb88 Il est piquant de constater que les manifestations "spontanées" (j'entends par là tolérées voire encouragées par le régime) dirigées contre des intérêts économiques est une méthode qui se retourne contre Pékin. C'est en effet exactement ce que Pékin avait organisé contre les entreprises japonaises en 2012 pour faire monter la pression sur les Senkakus. Avec probablement le même objectif nationaliste de préservation du régime: autant que la foule en colère se retourne contre l'ennemi que contre le régime. -
Ukraine II
Bat a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Effectivement, merci de la précision. Mais il faut prendre en compte que les seuils fixés le permettaient pour le Russe et non pour d'autres langues (simplement car le Russe est bien plus parlé), ce qui a suscité des oppositions régionales qui ont alimenté la discussion parlementaire. Ce qui me semble important de retenir ici, ce n'est pas la date exacte d'un projet avorté il y a deux ans, mais le fait que cette question est une question récurrente de la politique intérieure ukrainienne qui est loin de se limiter, comme on le lit depuis quelques jours (y compris ici), à une "politique anti-russe" ou "anti-citoyens de l'est", même si des mouvement clairement "anti-russes" sont parties prenantes du débat. Cette question des langues et de leur statut s'insèrent en réalité dans un difficile débat sur l'identité nationale ukrainienne et sur la construction d'un état-nation ukrainien indépendant de l'encombrant voisin russe. Il s'agit de savoir d'une part dans quelle mesure et jusqu'à quel point une langue commune est nécessaire à l'ancrage d'un état central (exactement comme quand la France a unifié l'emploi du Français au XIX° siècle en luttant contre les langues régionales, patois et dialectes qu'une bonne partie des français parlaient), et d'autre part de savoir à quel niveau la reconnaissance des langues autres que l'Ukrainien (à laquelle la grande majorité des Ukrainiens aspire) doit être faite: au niveau national, au niveau régional, et dans le dernier cas, selon une norme uniforme ou au contraire selon une législation propre à chaque région? Dans les deux derniers cas se pose la question de l'emploi pour des actes officiels de langues reconnues dans une région mais pas dans une autre (par exemple, si je viens d'une région où le Roumain est reconnu, puis-je accéder à certains actes administratifs en Roumain dans d'autres régions d'Ukraine où ce statut du Roumain n'est pas reconnu?). L'Ukraine n'est pas le seul pays à être traversé par ce type de problème, et de loin. Il suffit de regarder l'UE et la problématique de la charte des langues régionales et les façons multiples dont elle est interprétée (et suscite le débat) dans différents pays: France (avec le Corse, le Breton, le Provençal, etc.), Espagne (avec le Basque, le Catalan) ou le problème spécifique de la Belgique. Ce dernier cas est d'ailleurs intéressant: l'état est officiellement trilingue (Français, Néerlandais et Allemand), mais des législations régionales régissent l'emploi des langues, ce qui donne des situations paradoxales: il est impossible (et interdit) de faire des actes administratifs en Français en Flandre alors même que le Français a un statut de langue nationale. La Flandre refuse par ailleurs de ratifier la charte sur les langues régionales (faisant que la Belgique ne l'a pas ratifiée puisqu'il faut l'accord de toutes les régions) pour ne pas reconnaître au Français un statut particulier en Flandre (alors qu'il y a entre100 et 200.000 francophones qui y vivent). On ne considère pourtant pas (sauf certains partis dont c'est le fond de commerce principal) que c'est une mesure "anti-francophones", mais plutôt une mesure par laquelle la Flandre entend construire et imposer une identité forte (d'état-nation en construction, pour certains). Ces lois linguistiques sont donc plus un problème interne au débat sur l'identité flamande qu'une mesure "offensive" dirigée contre les francophones. Comparaison n'est pas raison, mais dans le cas spécifique de l'emploi des langues en Ukraine, il me semble qu'on a un problème de cette nature plus qu'une sorte de volonté de nettoyage ethnique comme l'ont dit certains excités encagoulés des milices paramilitaires sécessionnistes. Le problème, c'est que viennent se greffer sur ce débat identitaire de construction de la nation d'autres dimensions (économiques, géopolitiques, mafieuses, etc.) qui instrumentalisent ce débat pour faire avancer telle ou telle conception de l'avenir du pays. Les ultra à Kiev instrumentalisent le débat sur les langues pour transformer le Russe en ennemi à mettre au pas par la force, et les sécessionnistes l'instrumentalisent pour se construire une posture de victimes et légitimer une action armée et leur sécession-rattachement à la Russie. Dans les deux cas, le problème de fond, le vrai, celui qu'il faut traiter, n'est pas la langue. -
Ukraine II
Bat a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
C'était un article de Libération daté de ce jour-là. Je pensais avoir posté le lien, mais je constate que ce n'est pas le cas et évidemment je ne le trouve plus. :( Une dépèche de Ria-Novosti en parle le 23/02, reprise par tous les journaux qui brodent autour, mais la date du vote est peu claire. On peut admettre qu'il y a un doute sur la date exacte du vote en fonction de ce qu'on considère comme "voter" une loi (j'imagine qu'il y a plusieurs étapes: vote en commission, vote en plénière, etc.). Deux remarques/nuances donc: Comme je le disais, c'est de toute façon discuté (que le texte soit adopté en plénière un jour plus tôt ou plus tard: il n'est pas tombé du ciel le 23 février et se discute depuis un moment) sur la fin de la présidence Ianoukovitch, dans les derniers jours. Ianoukovitch n'en est évidemment pas à l'origine et on peut y voir une (probable) défiance de la Rada contre le président avec lequel elle est en conflit depuis un moment et qu'elle s'apprête à démettre dans les heures/jours qui suivent. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas le nouveau gouvernement provisoire intérimaire qui vote ce texte, mais la Rada. Il me semble discutable —et c'est ce que je soulignais— de rendre le gouvernement responsable d'un vote majoritaire du parlement dans un contexte assez troublé (et pas seulement des néo-fascistes, soit dit en passant), a fortiori quand ledit gouvernement bloque la promulgation du texte pour qu'il ne puisse pas entrer en vigueur. On peut sûrement reprocher beaucoup de choses au gouvernement actuel à Kiev, mais sûrement pas d'être à l'origine de textes qu'il faut tout pour bloquer! D'autre part, il faut entrer dans le détail du texte: le texte ne s'en prend pas spécifiquement au Russe, mais abroge en fait le statut particulier des langues régionales (une dizaine en tout, dont le Russe et le Roumain sont les plus importantes en termes de locuteurs). Les russophones de l'est y ont vu une attaque personnelle et ont exploité celle-ci dans leur propagande pour parler de mesures dirigées contre eux (avec succès, apparemment, puisque c'est ce qu'on relaie maintenant dans la presse) alors que la question posée est en réalité plus globale et plus complexe dans un contexte d'une vieille querelle intra-ukrainienne sur les langues officielles qui remonte à l'indépendance et, indirectement, à l'imposition du Russe sous l'URSS. Cette querelle avait déjà donné lieu à des échanges musclés à la Rada en 2012 avec, pour simplifier, un projet d'extension du statut du Russe qui aurait transformé de fait l'Ukraine en pays bilingue, ce que différents partis refusaient pour diverses raisons (il y avait les anti-russe qui ne voulaient pas voir la langue de l'ex-oppresseur reconnue comme langue officielle, mais aussi les régionalistes qui ne voyaient pas pourquoi le Russe aurait eu un statut privilégié par rapport aux autres langues). Si on a en tête ce contexte, on se rend compte que le vote sur le statut des langues régionales (dont le Russe) est plus une réponse du berger à la bergère dans ce vieux feuilleton qu'une action dirigée contre Moscou ou contre les Ukrainiens de l'est ourdis par je-ne-sais quel complot fasciste consécutif à un putsch. Il y a un article intéressant sur la question sur Wikipedia anglais: http://en.wikipedia.org/wiki/Legislation_on_languages_in_Ukraine -
Ukraine II
Bat a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Exact, mais si on examine rationnellement les choses: La (seule) mesure "anti-russe" mise en avant par les sécessionnistes date de l'époque Ianoukovitch (sur la fin, il est vrai) Cette mesure a été bloquée par le président par intérim et ne s'applique pas Le même président par intérim prône un statut pour la langue russe meilleur que sous Ianoukovitch En attendant, statut quo: le Russe a toujours le même statut que sous Ianoukovitch et avant Par conséquent, les accusations de "politique résolument anti-russe" font largement pschit et relèvent du fantasme. CQFD. Je ne dis pas qu'il n'y a pas à être attentif sur le statut futur du Russe (notamment car avec la radicalisation des positions, certains extrémistes de l'ouest pourraient vouloir "se venger" symboliquement en éjectant le Russe comme langue reconnue, mais pour l'heure c'est une crainte et non un projet), mais en attendant, ce que clament les sécessionnistes est de la pure invention, confirmé par rien et même contraire aux faits. -
Chine
Bat a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
ça sent la querelle interne au Parti entre clans ennemis, notamment la vieille garde conservatrice nationaliste et militariste nostalgique du maoïsme d'un coté et la jeune garde affairisto-mafieuse et nationaliste de l'autre. On va peut-être avoir une purge dans les prochains mois, permettant de voir quel camp prend le dessus... -
Ukraine II
Bat a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Ce scrutin est organisé sans loi électorale ou sans règlement. Soit on considère qu'il est normal de se calquer sur les procédures existant dans la loi ukrainienne et ces votes multiples sont du grand n'importe quoi. Soit on se dit qu'il n'y a pas besoin de règles pour mener un vote et c'est du grand n'importe quoi. Tu peux donc "ne pas savoir" ce qu'il en a été dans les bureaux (et c'est logique: on n'y était pas et on n'a que des témoignages partiels), mais dans l'absolu, il est assez facile de savoir que ce fut du grand n'importe quoi, vu que c'est la réponse la plus raisonnable à toutes les alternatives. ;) Personnellement, j'ai parlé ce matin à une ukrainienne qui disait que dans le bled de la famille, les gens votaient 3-4 fois et que les voyous miliciens armés vérifiaient que tu cochais bien "da" avant d'accepter ton (enfin, tes) bulletin(s). Un témoignage invérifiable sur un lieu unique (donc difficile à étendre à toute la région), mais qui laisse quand même pas mal de craintes sur la conception de la démocratie des sécessionnistes... -
Pour l'anti-navire, est-ce que l'USAF n'avait pas fait des tests avec le A-10? Je ne parle pas de plomber des porte-avions en plein océan avec des missiles antinavires supersoniques, mais d'attaque de flottes de débarquement ou menaces de ce type à proximité du littoral avec des bombes, des Mavericks et le canon? (Bon, !a doit dater des années 70/80, avec un armement différent des standards actuels, je suis conscient que ni la France ni les USA n'enverrait aujourd'hui des appareils larguer des freefall bombs à basse altitude contre une flotte défendue...)
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Ukraine II
Bat a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est un fait qu'il y avait des tas de milices en Ukraine avant cela, pour beaucoup liées à des oligarques et des clans plus ou moins mafieux (c'est d'ailleurs un aspect du problème ukrainien dont on parle trop peu à mon sens: la faillite d'un état largement corrompu à tous les niveaux mis en coupe réglée par des clans semi-mafieux). Mais ces milices, c'était quoi? Essentiellement des bandes paradant avec des battes de base-ball, des coups de poing américains ou à la rigueur des pistolets et qui faisaient le coup de poing contre des adversaires politiques ou des concurrents économiques. L'état ukrainien (avant ou après la chute de Ianoukovitch) n'a pas su ou voulu lutter contre ces milices. Mais les milices qui sont sorties au grand jour après l'invasion et l'annexion de la Crimée par la Russie sont d'un autre genre: les battes de base-ball ont fait place aux AK-47, PKM, RPG et autres Strella. Le gouvernement n'a employé la force qu'après que ces milices se soient emparées de l'espace et des institutions publiques, n'ai attaqué directement les forces de l'ordre et ne leur ait tiré dessus à l'arme de guerre. C'est le changement d'échelle et leur au grand jour façon guérilla qui a provoqué la violence et les victimes bien plus (ou bien avant) que la violence des forces de l'ordre n'ait poussé ces milices à s'armer. -
Ukraine II
Bat a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
On est d'accord sur ce qu'il faut penser de ce "referendum", mais les Russes peuvent aussi faire une erreur d'appréciation et agir en fonction d'une perception déformée de la réalité. Plein de facteurs pourraient l'expliquer: les dictatures qui finissent par croire, peu ou prou, à leur propre propagande sont légion. (Même si je ne dis pas que c'est le cas ici: je propose juste une hypothèse.) Une autre hypothèse serait que Moscou pense que ces oblasts lui sont non acquis, mais suffisamment acquis (avec assez de partisans ou de milices pour garantir que quoiqu'il arrive en Ukraine, ces régions spécifiques ne basculeront pas dans camp occidental. Le joueur d'échecs Poutine pense peut-être qu'il a des pions bien placés là-bas, qu'il ne doit pas les pousser plus loin pour le moment, et peut passer à des coups sur une autre partie de l'échiquier (contre l'Ukraine de l'ouest ou les Occidentaux). Dans tous les cas, même si je suis conscient que cela relève sans doute du cliché, je pense que Poutine n'a pas grand chose à fiche du bien-être des populations russophones de l'est ukrainien et que s'ils doivent morfler un peu dans le bras de fer qu'il a engagé avec l'Occident pour restaurer la grandeur russe, bah tant pis, comme disait Staline: "quand on coupe du bois, les copeaux volent". Effectivement, et les Russes le savent parfaitement. C'est pour cela qu'à mon sens, du leur point de vue, couper le gaz à l'Ukraine est au moins autant un message adressé aux Occidentaux qu'à Kiev. -
Ukraine II
Bat a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Une hypothèse serait que la Russie considère que l'est de l'Ukraine lui est de toute façon acquise, et la coupure est en fait un message adressé aux Occidentaux: "on coupe les livraisons aux Ukrainiens, faites pas ch... sinon vous êtes les prochains sur la liste". Avec l'idée que ça va peser notamment sur l'Allemagne qui a déjà les chocottes des conséquences économiques de vraies sanctions contre la Russie et apparait peut-être aux yeux des Russes comme le "maillon faible" du camp occidental sur lequel faire pression pour semer la zizanie dans l'OTAN. -
Ukraine II
Bat a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne partage pas ton analyse. Je pense que si la Russie n'avait pas fait main basse sur la Crimée en moins de 48h sous le couvert de FS déguisées en vraies-fausses milices populaires spontanées, il y aurait eu beaucoup moins de milices qui se seraient levées dans les oblasts de l'est de l'Ukraine. Après le coup de la Crimée, ce qu'on a entendu là-bas est "faisons pareil et obtenons nous aussi le rattachement" et les premières milices sont apparues assez vite (d'où les polémiques pour savoir si c'étaient des soldats russes). Apparemment, l'analyse qui était faite par les autonomistes était: "notre but de rattachement à la mère patrie Sainte Russie est accessible, puisque nos voisins criméens l'ont eu très vite, c'est à notre portée, il suffit de forcer un peu le destin". Il ne faut pas retourner la chronologie en prétendant que les milices ont permis de limiter la violence: elles l'ont au contraire suscitée. La création de milices armées a entrainé une réaction (inévitable) du gouvernement central, molle et désordonnée dans un premier temps (avec les policiers passant à l'opposition ou refusant d'obéir). Face à l'absence de réaction, les milices ont proliféré et se sont emparées de plus en plus de villes et de stocks d'armes. Kiev s'est dit qu'il fallait réagir et a envoyé la troupe, ce qui s'est assez mal passé. Gonflés par leur victoire, les sécessionnistes ont paradé de plus belle tout en réclamant le soutien direct de Moscou qui tergiverse, Kiev a alors envoyé ses FS cogner dans le tas ponctuellement et c'est là qu'il y a eu des morts en nombre. Sans ces milices, Kiev n'aurait probablement pas envoyé la troupe (ou celle-ci aurait encore moins obéi) et il y aurait eu bien moins de victimes. -
Conflits territoriaux dans la Mer de Chine méridionale
Bat a répondu à un(e) sujet de Henri K. dans Politique etrangère / Relations internationales
Henri K., que nous connaissons bien ici, a posté sur un autre forum (où il ne dialogue apparemment qu'avec lui-même) des images de la confrontation navale sino-vietnamienne de la semaine dernière: http://www.forcesdz.com/forum/viewtopic.php?f=33&t=233&start=2070 -
Ukraine II
Bat a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
On peut se poser la question, mais personnellement je ne le pense pas. Pour qu'on puisse l'affirmer, il faudrait que les milices "fascistes" mènent des actions qui servent la politique du gouvernement, comme c'est généralement le cas dans des régimes où des milices partisanes paramilitaires sévissent. Ici, on a un peu l'impression que c'est l'inverse: le gouvernement n'a pas vraiment de politique hormis essayer de faire croire (à grand peine) qu'il contrôle un peu les choses et les milices les plus radicales semblent mener leurs actions en suivant leur propre agenda, probablement dans l'idée d'essayer d'entrainer le gouvernement derrière elles, ou de créer une situation intenable ou la seule "sortie" possible sera de mener la politique qu'elles veulent. À mon sens, on assiste à Kiev à une partie de bras de fer entre ces milices et le gouvernement, avec au milieu les extrémistes de Svoboda qui se retrouvent à la fois acteurs de la situation et piégés par celle-ci, puisqu'ils essaient d'une part d'avoir la main-mise sur le gouvernement (et donc de préserver son existence) mais en même temps certains de leurs membres sont dans les milices qui sapent l'autorité du gouvernement. Il ne m'étonnerait pas qu'il y ait des tiraillements et de sérieuses engueulades au sein de Svoboda entre ceux qui sont pour poursuivre l'expérience au gouvernement et ceux qui veulent tout péter: c'est assez classique lorsque de tels partis extrémistes se retrouvent aux affaires, surtout de façon plus ou moins imprévue et sans y être préparés. -
Ukraine II
Bat a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Euh, pour commencer, l'invasion et l'annexion de la Crimée, peut-être? ;) Provocation trollistique à part, il est clair que si les si polis hommes en vert (et en armes) n'avaient pas envahi la Crimée en 24 heures, tout ça serait peut-être un rien moins crispé, même si cette invasion fait suite à une situation déjà compliquée et que l'Occident a aussi fait des erreurs. Moscou a des inquiétudes, en partie légitimes, mais ils pouvaient les exprimer autour d'une table des négociations. En envahissant la Crimée comme de gros bourrins sortis tout droit des frigos de l'URSS brejnevienne (même si techniquement l'opération a été assez remarquablement réalisée), ils ont plus ou moins sapé toute possibilité de sortie de la crise par le haut. -
Ukraine II
Bat a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Cela m'avait échappé: La bonne blague! Le vote en question a eu lieu le 18 février 2014, sout sous la présidence de ... Ianoukovitch! Ensuite: bordel, fuite de Ianoukovitch, gouvernement bancal de transition et président intérimaire qui non seulement ne signe pas la loi, mais en plus promeut en avril un "statut spécial" pour la langue russe, plus important que celui de "langue régionale" qui prévalait jusqu'alors dans les régions comptanta u moins 10% de russophones: Donc je répète ma question: à part des rumeurs et de vagues suspicions peut-être plausibles intellectuellement mais jamais soutenues par des faits concrets et confirmés, quelle "politique anti-russe" a-t-elle été mise en œuvre par le gouvernement actuel de Kiev depuis son installation et justifiant une sécession sur-le-champ? -
Ukraine II
Bat a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Tout simplement parce que le referendum ne porte pas sur l'indépendance. Si on veut vaguement respecter les apparences, Moscou ne peut donc décemment pas accepter la réponse à une question qui n'a pas été posée, même si personne n'est dupe sur le sens de la donné à celle-ci par les sécessionnistes. Je suis d'accord avec toi. Mais est-ce rationnel de soutenir une sécession de fait et une probable guerre sous prétexte que peut-être que dans 30 ans dans un contexte qu'on ne connait pas et des conditions qu'on ne connait pas plus, l'Ukraine pourrait faire son entrée dans une OTAN dont on ne sait pas ce qu'elle sera, gênant une Russie dont on ne sait pas ce que seront sa politique, ses dirigeants et ses intérêts? Si ça se trouve, dans 30 ans, la Russie sera aussi membre de l'OTAN, l'UE sera en guerre civile ou nous auront tous été exterminés par des extraterrestres. Pourtant, on ne décide pas de risquer de déclencher des guerres aujourd'hui pour se protéger de ces éventuels périls possibles sur le long terme... -
Ukraine II
Bat a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Que je sache, ce n'est pas le gouvernement de Kiev qui tabasse les russophones ou qui viole les petits enfants russes. Je l'ai dit dans mon intervention: il y a de l'extrémisme grave et inquiétant en Ukraine. Cet extrémisme a donné lieu à des choses totalement inacceptables. Pour autant, peut-on dire que ces actes, pour inacceptables qu'ils soient, constituent une "politique résolument anti-russe"? Non. Ce n'est pa sune politique: ce sont des agissements criminels d'excités. L'argument consistant à mettre en avant la "politique fasciste" prétendue du gouvernement de Kiev est un fantasme, un mensonge parce que cette "politique" n'existe pas et que le gouvernement de Kiev, dépassé et traversé de contradictions, est incapable de mener quelque politique que ce soit. C'est d'ailleurs cette impuissance politique et cette absence de politique qui rendent possibles les agissements de ces extrémistes. Il ne faut pas inverser cause et conséquence. Cela dit, je suis d'accord avec toi sur un point essentiels: il faut que le ces agissements cessent, le plus vite possible. On peut toutefois difficilement reprocher au gouvernement de Kiev de ne pas y avoir mis fin quand ses policiers ont été désarmés et quand des milices armées tirent sur les forces de l'ordre. Ce n'est pas faux. Mais, à nouveau: où as-tu vu que l'Ukraine allait entrer dans l'OTAN? Cessons d'agiter des fantasmes coupés de la réalité et qui ne servent qu'à donner raison aux extrémistes. Il existe un partenariat entre l'Ukraine et l'OTAN, comme il existe un partenariat entre la Russie et l'OTAN. L'Ukraine est en outre en "discussions approfondies" avec l'OTAN depuis 2005. Youshenko et Timoshenko (qui sont des Ukrainiens) ont cherché à pousser les négociations en 2008, en entamant les démarches de la première phase de discussion pour être candidat à la candidature à l'adhésion. La majorité ukrainienne est contre, le gouvernement change, le parlement vote contre et les négociations ne vont pas plus loin. Bref, si certains en Ukraine veulent une adhésion à l'OTAN, ils ne sont pas majoritaires et de toutes façons le dossier est gelé depuis au moins 2010. Il n'y a pas de demande d'adhésion en cours ou sur le point d'être déposée. Par ailleurs, quoi que veuille l'Ukraine, son entrée dans l'OTAN ne peut se faire que moyennant l'accord des membres de l'organisation. Cet accord n'existe pas. Entre autres, l'Allemagne et la France sont contre, et si les pays de l'est semblent plus que jamais convaincus qu'il faut faire bloc face à la Russie et que les USA ne verraient pas nécessairement d'un mauvais oeil une extension de l'Alliance (mais pas à n'importe quel prix et par ailleurs une partie importante du Congrès est contre), les pays d'Europe occidentale sont plutôt refroidis par la crise actuelle qu'ils préfèrent garder hors OTAN. L'unanimité nécessaire n'existe pas. Si l'Ukraine manifestait demain son désir d'entrer dans l'OTAN, elle ne pourrait pas le faire. Les rumeurs d'entrée imminente de l'Ukraine dans l'OTAN sont véhiculées par les médias russes ou des organisations complotistes comme le Réseau Voltaire. Que la crainte existe, c'est une chose. Qu'elle repose sur une réalité un tant soit peu tangible, c'en est une autre! Parce que pour toi, l'Ukraine "d'avant" qui abritait des bases et 10.000 soldats russes était clairement un pays "neutre"? ;) Entendons-nous bien: je pense qu'il est indispensable d'éviter que l'Ukraine devienne membre de l'OTAN car cela ne contribuera qu'à dégrader les choses et doit pouvoir se développer dans une réelle neutralité. Mais arrêtons avec l'image d'Epinal d'une Ukraine "neutre" et paisible que les méchants putschsites fasciste de Maïdan auraient fait basculer violemment dans le camp occidental entraînant une nouvelle guerre froide. ça n'est pas crédible. -
Ukraine II
Bat a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Dans les cas de l'Erythrée ou du Soudan, la sécession n'a été reconnue internationalement qu'à l'issue de négociations politiques multipartites qui faisaient elles-mêmes suite à plus de 30 ans de guerre. En particulier, le referendum d'auto-détermination sud-soudanais a été le point de départ de la négociation qui a eu lieu ensuite, et non le moment de l'indépendance. C'est très différent du discours tenu par les autonomistes pro-russes en ukraine. Le Kosovo est un cas particulier plus proche de ce qui se passe en Ukraine, mais avec deux grandes différences: -Là aussi, on va vers l'indépendance de fait après 10 ans de guerres dans la région dont il faut bien trouver une issue: l'indépendance de fait du Kosovo est une conséquence des guerres plutôt qu'elle n'en est la cause; -Les occidentaux n'ont reconnu le Kosovo qu'en 2008, après des années d'administration internationale d'un territoire qui était toujours formellement serbe. La déclaration d'indépendance (assez unilatérale, il est vrai) n'est intervenue qu'à l'issue d'un processus de 10 ans au cours desquels le Kosovo n'était plus serbe de fait. L'Ukraine de l'est, dont par ailleurs les frontières sont particulièrement floues (à l'inverse du Kosovo) ne remplit aucune de ces deux "conditions" observées dans cette "jurisprudence". -
Ukraine II
Bat a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Le "virage résolument anti-russe" que tu présentes est pour le moins discutable, au moins pour trois raisons: -Premièrement, les tensions entre est et ouest, entre ukrainophones et russophones, entre occident et Russie, sont bien plus anciennes: ce serait une erreur de prétendre que le mouvement de Maidan est la cause de ça. Tout au plus peut-on considérer qu'il en est un symptôme. -Deuxièmement, le mouvement de Maidan est lui-même plus complexe que ce que tu présentes. Les revendications initiales qui ont donné naissance au mouvement sont liées à la politique économique et à la gouvernance, et non à une volonté de mener une politique "anti-russe": lutte contre la corruption du régime, dénonciation du pouvoir des oligarques, etc. Le virage "anti-ruse" n'est que partiel et progressif après que Ianoukovitch ait renié sa propre parole en ne signant pas l'accord d'association avec l'UE (sans doute sous la pression directe de Moscou) qui ouvrait potentiellement des perspectives économiques intéressantes pour l'ensemble des ukrainiens: on a alors vu des revendications plus clairement pro-européennes, une dénonciation de la main-mise russe (réelle ou fantasmée) sur l'Ukraine, ou encore une dénonciation de symboles de la corruption du régime qui étaient, par hasard, presque tous pro-russe. Ce mouvement s'est lui-même radicalisé avec des revendications plus ouvertement anti-russes ou le ralliement de différent groupes extrémistes, dont les néonazis de Svoboda. -Troisièmement, j'attends toujours que l'on me montre quelle politique "résolument anti-russe" (au sens culturel; je ne parle pas ici des déclarations martiales vis-à-vis de la Russie qui s'expliquent assez simplement par l'invasion russe d'une partie du territoire Ukrainien) est concrètement mise en œuvre par le gouvernement de Kiev. Il y a beaucoup de propagande, de craintes et de rumeurs de toutes sortes (concernant la langue, l'enseignement, etc.), mais très peu d'actes "anti-russes", voire pas du tout. Donnez-moi les lois, les décrets, les déclarations des ministres, etc. qui traduiraient la mise en œuvre concrète de cette politique "résolument anti-russe". Cela n'existe pas, ou très peu, pour diverses raisons dont la plus simple est que le gouvernement de Kiev est largement impuissant tant à l'est qu'à l'ouest, et serait donc bien en peine de mettre en œuvre les politiques qu'on lui prête. En clair, le "virage résolument anti-russe" dénoncé est largement un fantasme même si, radicalisation et durée de la crise aidant (alliée à la difficulté à reprendre en main et marginaliser les extrémistes), il risque hélas de se transformer en réalité au fil des semaines, en bonne prophétie auto-réalisatrice.