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  1. Monsieur Lambda Cinquième jour - Lundi 24 juin - On s'organise Les travaux à la ferme m'occupent tout le jour mais Jacquey vient nous rendre visite pour me confirmer la disponibilité du jardin et expliquer aux paysans qui m'emploient mon projet. Ils tiquent un peu à cause des moissons mais l'autorité du maire finit par l'emporter avec mon engagement à ne pas passer plus de deux heures par jour pour moi. Comme de toutes manières je ne suis pas payé, ils n'ont pas beaucoup d'alternatives et acceptent de mauvais gré. Je sens un sourd ressentiment monter et je vais devoir m'appliquer à le désamorcer si je veux rester là dans des conditions correctes. Si ça ne marche pas, il faudra asseoir mon activité de conseil pour m'émanciper mais j'ai tout intérêt à continuer à profiter des avantages matériels de ma situation à l'heure actuelle. La ville grouillant toujours d'uniformes vert-de-gris, j'évite d'y aller et nous convenons d'attendre un peu que les choses se tassent et que j'ai des papiers, ce dont Jacquey s'occupe déjà. Sixième jour - Mardi 25 juin - Alea Jacta Est L'armistice a été signé avec les Italiens et est entré en vigueur cette nuit. Les combats sont bel et bien terminés en France. Je rejoins Jacquey en fin de journée en ville non sans quelques frayeurs car les Allemands continuent leur chasse aux soldats "démobilisés". Je suis sauvé in-extremis par Jacquey qui certifie que je suis un réfugié belge. Il faudra être beaucoup plus prudent. Jacquey me fait découvrir le lieu promis. Ça doit faire trois cent mètres carrés, juste la bonne taille, il me faudra déjà un certain temps pour l'exploiter pleinement avec le peu de temps que j'aurai à lui consacrer. C'est bien exposé et les maisons avoisinantes doivent le protéger des rigueurs de l'hiver, bon point. Il y a tous les outils nécessaires, des pots sous l'appentis et de l'eau à volonté. Je reconnais le quartier, même s'il semble maintenant beaucoup plus ouvrier que résidentiel, mais je n'y ai plus aucune connaissance... Je passe à mon bienfaiteur quelques informations et croquis issus de mes cogitations. Il a déjà pris contact avec ses anciens compagnons d'usine et me promet de leur montrer tout cela demain. Il n'a pas de réponses à mes interrogations mais est persuadé qu'eux en auront. Retour à la ferme après l'heure du souper. Un bol de soupe m'attend, ça devrait bien se passer finalement. Il me faudra un vélo si je ne veux pas perdre trop de temps en chemin, j'en toucherai deux mots à Jacquey, j'espère ne pas trop le braquer avec mes demandes incessantes mais je dois aller vite pour m'établir avant l'hiver. Profitons-en pour réfléchir à mes besoins. Un logement si je dois quitter la ferme, des vêtement corrects si je dois me déplacer, un véhicule à moteur ne serait pas du luxe mais je n'y crois pas trop, des papiers, bien sûr, et un petit pécule pour pallier aux imprévus. Septième jour - Mercredi 26 juin - On avance Premiers travaux au jardin, défricher. J'y passe deux heures avant de discuter avec le responsable de la fabrication de « L'Avenir ». Il est confiant sur la faisabilité sous réserve de pouvoir se procurer les matériaux et équipement nécessaires, ce qui n'est pas gagné. Le plus simple est, pour lui, les chauffe-eaux solaires. Avec Jacquey, ils savent déjà où acheter des feuilles d'acier doux et le réseau de distribution peut être mis à profit pour démarcher des clients potentiels. Pour les fenêtres, aucun problème non plus, les acheteurs vont sonner aux portes des verriers. J'insiste pour demander s'il est possible d'avoir du verre épais qui sera encore plus isolant. Les panneaux de bois aggloméré suscitent aussi l'intérêt, il faudra avoir une presse mais ça ne semble pas poser de problème majeur. Par contre, les roues ne seront pas faciles à fabriquer et on ne sait pas si elles seront disponibles, il vaut mieux garder ce projet pour un peu plus tard. Le point noir est le personnel : les usines tournent au ralenti depuis le début de la guerre faute d'ouvriers partis au front. « Et le travail des femmes ? Proposé-je. - Oui, c'est vrai qu'elles furent nombreuses lors de la Grande guerre. - Mais elles sont aux champs qui en ont bien besoin, rétorque notre interlocuteur. - Pas toutes, les femmes d'ouvriers sont souvent sans emploi même si elles ont parfois un petit jardin. Elles seront certainement heureuses d'avoir un gagne-pain. Au surplus, elles pourront faire une matinée aux champs et l'après-midi à l'usine. Et puis les travaux des champs vont diminuer avec l'hiver. » C'est dit et l'organisation se dessine peu à peu. Les quarante heures sont loin... Je rentre éreinté avec la promesse d'une bicyclette pour le lendemain. L'après-midi se termine et je ne voudrais pas attirer l'attention à la nuit tombée, il va falloir éviter les réunions trop tardives. Ou bien avoir un pied-à-terre en ville et partir au petit matin, ce sera moins suspect, les travaux de la ferme me donnant le motif de mon déplacement au saut du lit. Mais alors adieu aux déjeuners et soupers, à éviter pour l'instant, j'en ai trop besoin.
  2. Pourquoi un entrepreneur cherchant à résoudre les problèmes de l'heure attirerait-il plus l'attention des autorités, et surtout en mal, que les étudiants qui vont manifester le 11 novembre ou les réfugiés et les sans-abri qu'il faut loger, nourrir, contrôler, rapatrier le cas échéant ? En AFN, OTL, un officier polonais a monté une société de meunerie qui lui a permis (outre bien gagner sa vie) de voyager librement de la Tunisie au Maroc et de collecter des renseignements pour les Anglo-américains pendant deux ans sur les défenses côtières, leur permettant de tellement bien préparer le débarquement que, de l'avis d'un historien (je n'ai plus la référence du documentaire sur cet officier), ce fut une des raisons les ayant amenés à choisir ce théâtre plutôt que la France métropolitaine ou les Balkans. Non, je ne suis pas plus inquiet que ça, d'autant que... mais ne dévoilons pas la suite ! Édition : Il s'agit de Mieczysław Słowikowski : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mieczysław_Słowikowski Wikipedia pl - Traduit avec DeepL.com (version gratuite)
  3. Monsieur Lambda Dimanche 23 juin - Durer Après avoir passé en revue quelques journaux, je reprends la discussion avec Albert Jacquey : « Merci beaucoup pour ces lectures, j'ai une vision un peu plus claire de la triste situation dans laquelle nous sommes. - Si tant est que nous puissions avoir des nouvelles valables, la censure est passée par là et les journaux font la girouette. Nous aurions eu plus d'informations avec Le Populaire. » Le bougre n'a pas tort, entre les déclarations triomphantes du début des combats et le suivisme actuel de Pétain, la crédibilité des journalistes de l'époque n'est pas bien grande. « Mais je voudrais revenir sur mes problèmes à court terme, je ne sais si je vais pouvoir rentrer de sitôt en Belgique et il me faut songer à m'établir au moins temporairement dans la région. De plus, cela me permettra de voir si je peux aider à la remise en route des usines dont je vous ai parlé hier. J'ai déjà le gîte et le couvert assuré pour le moment mais je ne sais pour combien de temps. Sauriez-vous s'il serait possible d'avoir un petit lopin pour cultiver quelques légumes, de manière à assurer ma subsistance ? - Ah, ça ! Ce n'est malheureusement pas les jardins en friche qui manquent ! Il y a trop d'hommes qui sont partis au front et trop de gens qui ont fuit depuis le 10 mai. Mais j'escompte bien que les uns et les autres reviennent sous peu avec l'armistice signé. » Il semble me souvenir que les prisonniers le sont restés jusqu'à la fin de la guerre et qu'il se fasse de grosses illusions. « Je l'espère de tout cœur pour vous et pour eux mais si je peux faire quelque chose en attendant leurs retours, ça peut peut-être éviter de perdre une récolte. Je pourrais y travailler une ou deux heures par jour en sus de mon travail à la ferme. - Vous avez raison, je vais vous indiquer un lieu que vous pourrez occuper jusqu'au retour du propriétaire, c'est un ami, ça ne posera pas de problème, au contraire, si vous vous le le mettez en valeur dans l'intervalle. Ce sera un fermage, vous le payerez avec une partie de la récolte. - Ça me semble tout-à-fait raisonnable. Il me faudrait, bien entendu, quelques outils et semences que je n'ai pas les moyens d'acheter actuellement. - Ce ne sera pas un problème, je m'occuperai de tout cela demain. - Pour les projets industriels, j'aimerais vous proposer quelques idées dont vous pourrez me dire si elles sont réalisables ou non. Je pense au transport, nous sommes rationnés en essence et je doute que ça s'arrange rapidement, des véhicules légers, tricycles ou quadricycles, à propulsion humaine trouveraient facilement preneurs sur le marché. - Je pense que vous avez raison mais nous ne fabriquons pas de tels engins. Est-ce réalisable dans nos usines ? Je vais demander aux contremaîtres encore en place. - Il y a aussi le problème du chauffage. Le charbon est rationné, nous devons l'économiser. Si nous isolons les maisons, les besoins vont beaucoup diminuer. - Qu'entendez-vous par isoler les maisons ? - Par les toits, les portes et les fenêtres, beaucoup de chaleur se perd. Si nous installons des huisseries plus efficaces, cette déperdition peut être fortement réduite. Un kilo de charbon ou une bûche dureront plus longtemps pour offrir la même température et donc il en faudra moins pour passer l'hiver. - Une idée intéressante mais, dites-moi, vous êtes sûr d'être paysan ? Vous avez bien des connaissances... - J'ai en effet un aveu à vous faire, je suis un peu autre chose et je n'ai jamais cultivé que pour mon plaisir. J'ai une formation technique et je suis curieux. Ma situation est assez compliquée. - Je n'ai pas besoin d'en savoir plus. Vous m'avez l'air d'un brave homme et si vous pouvez nous aider dans ces temps difficiles, je serai bien bête de ne pas en profiter. Vous n'avez rien fait de répréhensible, rassurez-moi ? - Non, non. Je vous l'assure. Je vous raconterai tout cela un jour mais il faudra un peu de temps. - Bien, restons-en là sur ce point. J'ai bien noté vos demandes et je vais voir comment y répondre. - Pourriez-vous me procurer quelques feuilles de papier et des crayons que je puisse y détailler ces premières idées ? - Bien entendu. Je vais vous chercher cela. » Je rentre à la ferme en fin d'après-midi en croisant nombre de soldats allemands, je ne suis pas très fier, il ne faudrait pas qu'il me croient soldat défroqué. Heureusement, Jacquey m'accompagne un bout de chemin et me sert de caution. Je me mets rapidement au travail pour élaborer quelques projets. Bien que n'étant pas ingénieur, j'ai conscience que la fabrication de véhicules va se heurter à des difficultés liées à la fourniture d'accessoires tels que roues, pneus ou chaînes. Il en sera de même pour les fenêtres à double vitrage que j'aimerais voir produites. Les techniciens des usines du coin saurons dire ce qu'il est possible de faire et d'obtenir ou non. Premier projet donc, un tricycle "pousse-pousse" pour faire du vélo-taxi tel qu'on en voit (verra, j'ai toujours du mal à m'y faire) dans les grandes villes autour des gares et dans les zones touristiques : un conducteur qui pédale devant et une banquette pour deux personnes derrière. À compléter avec un petit quadricycle biplace pour particuliers. Prévoir des carrosseries couvertes ou des capotes pour les jours d'intempéries. Pour les fenêtres, c'est beaucoup plus simple, les modifications sont mineures par rapport à la technologie de l'époque et le seul point délicat sera de se procurer des vitres. Quelles disponibilités dans un pays dévasté et soumis au réquisitions allemandes et au blocus britannique ? Il faut recenser les verreries et c'est l'occasion de faire des premiers voyages en France sous cette couverture. L'isolation des maisons peut être faite avec des copeaux de bois agglomérés. Il faudra trouver des spécialistes du bois, ce ne sera pas difficile dans cette région, et peut-être des chimistes pour produire de la colle et des joints d'isolation. Encore une bonne raison de se déplacer. Continuons dans les économies d'énergies, les chauffe-eau solaires sont de technologie assez simple, si on peut avoir un peu de métal et, ici aussi, quelques vitres, l'affaire est faite. Après tout, il y eut bien production de gazogènes pour les voitures. Et toujours du verre pour construire des serres, ce qui permettra de prolonger la production de légumes tardifs. Compte tenu des capacités industrielles du coin, je crois qu'il y a là déjà assez pour faire tourner les usines et les ouvriers qui restent.
  4. Monsieur Lambda Troisième jour - Samedi 22 juin - Projets Nouveau lever aux aurores. Je ne traîne pas, on a toujours commencé tôt à la campagne et je suis même le dernier à table au déjeuner mais ça a l'air de passer. Rapide nettoyage à la pompe dans la cour. Pas de brosse à dents, l'hygiène va être sommaire, il faut que je fasse attention à tout un tas de choses. C'est un point intéressant, ça, je vais essayer de stimuler la recherche médicale avec les antibiotiques pour commencer. Je n'ai pas de connaissances hormis mon brevet de secouriste mais je sais que la pénicilline va bientôt arriver aux USA. Voilà une première idée, après tout, j'ai une formation scientifique au départ, je vais éplucher les publications de l'époque et proposer des axes de recherche. Les travaux de la ferme n'attendent pas, je penserai à tout cela demain. Quatrième jour - Dimanche 23 - L'Assommoir Départ en groupe pour la messe, je n'y suis jamais allé, je n'ai même aucune formation religieuse quelle qu'elle soit mais j'ai quand même un peu de culture générale, ça va passer. Au pire, je me définirai comme étant d'origine huguenote pour expliquer mon manque de savoir. Sur le parvis de l'église, grosse cohue, les gens sont partagés entre abattement et soulagement : l'armistice a été signé hier soir mais les combats continuent car il n'entrera en vigueur qu'après signature avec l'Italie. Bien que non croyant, je dois reconnaître qu'il y a une réelle communion durant la messe pour tous ces gens qui vivent cette catastrophe. J'en profite pour évaluer un peu les participants qui m'entourent. Rien de bien net s'en dégage, ils sont tous captivés par la célébration. Je vois tout de même deux ou trois vieux difficilement retenir des larmes. Je pars à la recherche du maire, il est toujours à la mairie à s'occuper de nouveaux arrivants. Je lui propose mon aide en ce dimanche, il me remercie mais il gère la situation, il n'y a pas beaucoup de déplacés dans la région, ce sont surtout les problèmes du fait des départs qui le préoccupe, des boulangers sont partis, on ne sais s'il y aura assez de farine pour les autres. Je glane quelques informations sur la ville à cette époque, petite cité industrielle avec des fabriques de meubles « Parisot » (un lien avec Laurence Parisot ? [1]), « Usines Réunies » ou la coopérative ouvrière « L'Avenir » et quelques autres de moindre importance : clouterie... L'ensemble tourne au ralenti depuis la mobilisation par manque de main-d'œuvre et de débouchés. Ça me donne quelques idées : les pénuries de toutes sortes à venir vont créer des opportunités, je me souviens de films ou de documentaires où on voit les vélo-taxi à Paris ou bien un écrivain s'étant fait construire une mini pièce de travail pour n'avoir à chauffer qu'un espace restreint. Je vais suggérer des véhicules légers en bois à propulsion musculaire et de l'isolation thermique, il doit y avoir tout ce qu'il faut pour fabriquer ça et on utilisera de la main-d'œuvre féminine. Si ça peut me donner une légitimité et un ancrage dans la région en plus d'un revenu, ce sera tout bénéfice. De plus, avec un statut de commercial, je pourrais facilement voyager dans toute la France, peut-être même en zone non occupée, il y aura moyen de réfléchir au moyen de collecter des informations ou de créer des réseaux de manière discrète. J'évoque ces possibilités, sans parler encore de résistance, avec Albert Jacquey qui se montre fort intéressé et m'invite chez lui à dîner à midi et pour consulter ses journaux. Après un bon repas où j'apprends qu'Albert Jacquey a été marchand de vin (c'est vrai qu'on a bu un rouge très correct) après s'être fait licencier en 1909 de la société des « Usines réunies » où il était sculpteur sur bois et que le syndicat ait été détruit suite à une dure grève, je m'ouvre à lui de ma « situation ». Je lui raconte qu'ayant reçu ma feuille de route alors que j'étais à Bouillon, proche de la frontière française, je n'ai pu rejoindre le centre de mobilisation du fait de l'avance allemande et que j'ai fui, comme tant d'autre, vers le Sud où les combats m'ont rattrapé à quelques kilomètres d'ici. Pourrait-il m'aider à régulariser une situation précaire ? Il ne sais pas encore comment mais m'assure qu'il va faire son possible. Les journaux (« Le Temps » et « Le Petit Parisien ») sont très instructifs même si j'y décerne un lot de propagande bien trop optimiste quand on voit la suite des événements. Résumons : Crises ministérielles à Paris et à Londres le 10 mai, si Reynaud reste Président du Conseil, Churchill remplace Chamberlain au « 10 ». Le même jour, les Allemands attaquent aux Pays-Bas (c'est toujours la Hollande pour les Français à l'époque), Belgique, Luxembourg. La C. G. T. appelle à la défense du pays. La Suisse mobilise. La guerre continue en Chine contre le Japon. Roosevelt est tout proche de se voir désigner à nouveau comme candidat démocrate. Discussions commerciales entre le Royaume-Uni et l'Union Soviétique. Tiens ? Malgré le pacte germano-soviétique et l'agression de la Pologne, les liens ne sont pas rompus... Rationnement du charbon, ça a donc commencé bien avant la défaite. Petites annonces : villa à louer, pension de famille, c'est vrai que trouver des pieds-à-terre à droite, à gauche pourrait être intéressant mais les moyens de se les payer ? Demande d'emploi : Diplômé H. E. C., langues anglais, allemand, poste importants et missions difficiles U. S. A. Orient, Europe... Hautes relations... Qui cela peut-il bien être ? Notons les coordonnées. Suivre les petites annonces, ça peut donner des idées. Le dollar est à 52 francs et la livre sterling à 176 francs, donc la livre à un peu moins de 3,4 dollars, je ne sais pas si ça va me servir mais gardons ça en tête. [1] Oui, Laurence Parisot est l'héritière du groupe. Sources : https://maitron.fr/spip.php?article87701 « Le Temps » - 11 mai « Le Petit Parisien » - 11 mai Deux autres quotidiens qui auraient eu plus de chances de se trouver chez Albert Jacquey mais il se sont pas sur Gallica à cette date. Arrêt de parution dû à la guerre ? « Le Populaire » - 31 décembre 1939 « L'Homme Libre » - 10 octobre 1939
  5. Monsieur Lambda Deuxième jour - Premiers contacts Réveillé par le chant du coq avec les poules qui sont plus nombreuses qu'à mon époque, semble-t-il. J'ai eu une nuit agitée et je constate avec dépit que je suis toujours enroulé dans une capote crasseuse en gros drap qui n'est à l'évidence pas du début du XXIe siècle... Ce n'était pas un cauchemar. Quand je pense que j'ai dormi dans ce qui deviendra un Bed & Breakfast... Le service laisse à désirer. Bien, le sens de l'humour revient un peu. On se secoue et on arrête de s'apitoyer. Ce matin, il faut dresser un plan d'action pour les jours à venir. Dressons un petit tableau de la situation : - je suis à une époque que je ne connais pas ; - sans aucune connaissance (pas question d'aller voir mes arrières grand parents, je ne suis même pas sûr de l'endroit où ils habitaient pendant la guerre) ; - je n'ai pas de logement ; - pas de moyen de subsistance ; - pas d'identité. Points positifs : - je parle la langue et même l'anglais ; - je connais, dans les très grandes lignes, le futur. Question du logement et de la subsistance : il y a des millions de réfugiés et j'en suis un comme les autres, on va aller toquer aux mairies. L'identité : puisque je suis belge, je serai Monsieur Georges Rémi (il ne devrait pas y avoir beaucoup de lecteur du Petit Vingtième dans le coin), né en (1940 moins 30 font...) 1910 à Nieuport. Avec les combats dans la région pendant toute la dernière guerre (enfin la dernière guerre en date à ce jour, si vous voyez ce que je veux dire), beaucoup d'archives ont dû se perdre et avant qu'une vérification soit faite... Il faut quand même que je me fabrique quelques souvenirs si je veux avoir l'air un tant soit peu crédible. Ou peut-être pas, après tout je suis sur les routes depuis... depuis combien de temps d'ailleurs, il faut que je vérifie quand a commencé l'attaque allemande. Et mon métier est... non, pas Web designer, ça ne va pas le faire. Qu'est-ce que je pourrais bien être ? Ou plutôt, qu'est-ce que je sais faire d'autre ? Heu, rien de bien utile. Employé aux écriture dans une entreprise ? Ça me dit quelque chose, « employé aux écritures », ça a l'air d'être un boulot aussi productif que Web designer. Ça expliquera que je ne sais pas faire grand chose de mes dix doigts. Je fais (faisais ?) quand même du jardinage et on avait quelques tomates tous les ans, pourquoi ne pas dire que je suis maraîcher ? Ça peux m'ouvrir des opportunités à la campagne, meilleur endroit pour se cacher et pour survivre. On va faire ça. OK, reste à savoir où aller dans un premier temps. Luxeuil est la plus proche ville, elle ne doit pas être bien grosse à présent. Vesoul est un peu plus loin au Sud. Mais je ne sais pas où sont les combats, je vais attendre quelques jours dans le coin que je connais bien, même s'il ne faut pas que ça transparaisse. J'en profiterai pour me renseigner le plus possible, si je pouvais avoir des journaux... Saint-Loup-sur-Semouse n'est qu'à quelques kilomètres et je sais y aller par les petits chemins. Si les combats se sont éloignés, je vais pouvoir y glaner quelques nouvelles et, peut-être, un peu de nourriture. C'est parti. La petite route le long du cimetière n'est qu'un chemin de terre, ça m'arrange. En moins de deux heures, je suis à Bouligney. Il va falloir traverser la nationale, première embûche. Je préfère couper par les champs et les bois avant d'arriver au village et avant que sonne midi, j'arrive à Saint-Loup sans avoir approché la grand'route sur laquelle je vois passer au loin des convois allemands. Bonne pioche ! Le bourg ne semble pas avoir souffert des combats, il n'a pas dû y en avoir beaucoup dans le coin. Les Allemands sont là et bien là. Passage par l'église qui est sur la même rive. Elle est quasiment vide, nous ne sommes donc pas dimanche. Je m'enquière : « Excusez-moi, mon père, je marche depuis tant de temps sur les routes que j'en ai perdu la notion. Quel jour sommes-nous ? - Vendredi 21, mon fils. D'où venez-vous ? - De Belgique, je ne sais où aller et je n'ai plus rien à manger depuis hier. - Allez à la mairie, ils pourront peut-être vous aider. » Il me donne un petit morceau de pain et m'indique la direction à prendre. Je le remercie et sort. Je ne le lui ai bien entendu pas dit mais je préfère passer par la passerelle que par le pont principal où il y a trop d'uniformes verts à mon goût. Je prends le quai Mace et arrive à la rue Henry Guy où se trouve la Mairie. Au passage, la rue de la Place des Fusillés ne s'appelle encore que rue de la Place... Ça fait froid dans le dos. Quelques soldats à la mairie mais le maire est là où des réfugiés se pressent déjà. Albert Jacquey, je l'apprendrai plus tard, est un syndicaliste très engagé dans les mouvements sociaux. Il fait ce qu'il peut pour nous aider. Ayant bénéficié ici aussi d'un peu de pain, je l'informe que j'ai travaillé dans le maraîchage et que je suis prêt à aider là où on en a besoin, il m'indique une ferme où il sait que je pourrai m'employer. J'en profite pour lui demander s'il n'y aurait pas quelques journaux de ces derniers temps, je n'ai eu à peu près aucune nouvelle sur la route. Il me répond qu'il me donnera les siens et m'informe rapidement que l'armistice a été demandé mais que les combats n'ont pas cessé partout, ce qui semble toutefois être le cas dans la région. Il ne semble pas particulièrement satisfait du discours du Maréchal. Je le remercie, lui dit que je repasserai pour les journaux et prends la route pour la ferme où on me met tout de suite au travail. Ce soir, après une journée chargée, un bol de soupe et encore un lit de paille mais je m'y endors plus sereinement. J'ai l'impression de n'avoir jamais encore connu un tel luxe. https://remonterletemps.ign.fr/comparer/?lon=6.231427&lat=47.886662&z=12.9&layer1=1&layer2=7&mode=dub
  6. Pour la nouvelle année et suite à certains commentaires (@judi et @ARPA en particulier), il semble intéressant de développer cette uchronie avec une personne n'ayant pas de connaissance spécifique sur la seconde guerre mondiale, un monsieur lambda en âge de porter les armes qui va avoir plus de mal à tirer son épingle du jeu. Monsieur Lambda Premier jour - Huit heures du matin - Le Clair Bois, Anjeux Ouf, quel étourdissement ! Que m'est-il arrivé ? Bon, ça va mieux, je vais rentrer tranquillement à la maison et me prendre une bonne douche. Fini pour aujourd'hui, le footing. Mais qu'est-ce que c'est que ce vacarme ? On se croirait dans un reportage en Ukraine ! Merde, c'est quoi ce bonhomme en uniforme de de 14-18 ? On tourne un film ? Je n'ai rien vu aux infos. Ouark ! Il a le bras à moitié arraché, c'est trop réaliste, ça donne envie de vomir. Merde, merde, merde, merde, c'est un vrai mec et il est réellement mort ! Ça y est, je vomis... On a dit qu'on ne paniquait pas. JE NE PANIQUE PAS !!!! On se calme, on se pose, on réfléchit. Que peut-il bien se passer ? J'ai regardé trop de séries de science-fiction et je fais un cauchemar ? Je suis tombé et j'ai heurté une souche ? Ce n'est pas possible, je vais me réveiller ! Ou bien le « trou de vers » n'est pas une invention de scénariste fou et je ne suis plus dans la même trame temporelle ? Non, tout est trop réel, on va faire comme si c'était vrai. Ces chenilles qui se rapprochent, faut se planquer, on avisera plus tard. Allez, au fond des buissons et tant pis pour mes vêtements, c'est que du Décath'. Un coup d’œil à mon smartphone... ah, c'est vrai, je l'ai laissé à la maison tout à l'heure. Je suis en bordure du bois et la D 417 - tiens, c'est une nationale à l'époque - offre le spectacle désolant de véhicules abandonnés plus ou moins endommagés. Des camions passent, ce sont bien des Allemands, et si ce sont des figurants, c'est sacrément bien fait, va falloir rester prudent. Le soldat a un journal dans sa poche : « Le Temps - Jeudi 13 juin 1940 », « LA BATAILLE POUR PARIS ET POUR REIMS continue avec la même violence - Déclaration du Président Roosevelt ». Bon, si nous sommes pendant la seconde guerre mondiale, je ne connais pas grand chose à cette époque. Que vais-je devenir ? Récapitulons mes connaissances : la guerre de 39-45 a commencé avec l'invasion de la Pologne, la France a perdu en 1940 et Pétain s'installe à Vichy avec Laval après l'armistice, la France coupée en deux, collaboration et STO. De Gaulle va à Londres, lance l'Appel du 18 juin et continue à se battre avec la Résistance. Hitler envahit la Russie, les Américains débarquent en Normandie... Ah oui ! Il y a Pearl Harbor aussi. Et puis la bombe atomique. Et le massacre des Juifs. Qu'est-ce que je vais faire de tout ça ? Ma fréquence cardiaque est au plus haut et ce ne sont pas les quelques kilomètres courus qui m'y ont envoyé ! À combien suis-je ? Je n'ai pas de montre, ce me serait pourtant utile. Le soldat en a peut-être une. Merde, merde, merde ! Je la vois, elle est sur le bras qui pend à côté de lui... Je la prends avec dégoût et la mets au poignet, elle a une trotteuse, je suis encore à 120 ! Faut que je me pose avant toute chose. Je m'éveille en sursaut. J'ai rêvé ? Non, rien n'a changé aux alentours. Un coup d'œil à ma nouvelle montre, il est maintenant bientôt midi. J'ai dormi, ça n'est pas plus mal, ça semble s'être calmé à côté, je peux enfin réfléchir. Je reprends le journal pour me mettre un peu au courant des événements. Il doit déjà avoir plusieurs jours car la situation décrite fait état de combats en direction de Reims or il est clair que cette ville a été largement dépassée puisque les Allemands sont ici. Je vais devoir discrètement me renseigner sur la date mais ce n'est pas encore important. « La traîtrise du Duce », l'Italie est en guerre aussi. « Le gouvernement a quitté Paris », « Évacués », c'est vrai, il y a l'exode, je vais pouvoir essayer de me fondre dans la masse des déplacés. « Les jeunes gens non encore mobilisables sont invités à quitter Paris » Zut, zut, zut et re-zut ! J'ai trente ans, je devrais être mobilisé ! Comment expliquer ma situation ? Il me faut impérativement une explication qui se tienne. Le journal fait seulement deux pages ! Pénurie de papier ? De journalistes ? Censure ? Je ne sais vraiment pas comment je vais m'adapter à l'époque. J'établis une première liste de priorité : 1) Rester en vie. Faut pas se faire descendre par erreur ou accident. Je vais me planquer dans le petit bois, même s'il a changé en 70 ans, je le connais et, s'il n'y a personne, j'y serai à l'abri pour établir mon plan d'action. 2) Trouver de quoi survivre. Je vais commencer par le pain trouvé sur le soldat, sa gourde, je les planquerai dans un premier temps pour ne pas me faire reprocher de détrousser les morts (encore que je ne pense pas que ce soit ce qui préoccupe le plus les gens -"amis" ou "ennemis"- en ce moment et puis je ne prends aucun effet personnel ! Enfin si, la montre mais j'en ai besoin). Ensuite je sais que je peux tenir une semaine sans boire et un mois sans manger. J'ai le temps de voir d'autant que chaque village a sa fontaine. 3) Se fondre dans la masse. Il me faut des habits de l'époque, une identité plausible et une explication pour mon statut de civil. Une chemise et un pantalon pour cacher mon survêt. Des chaussures aussi car pieds nus, je vais vite passer pour un déserteur. C'est peut-être la solution, je vais prendre quelques effets d'uniforme et demander à un fermier ou un villageois s'il peut me donner des vêtements civils pour échapper à la capture. Mais déshabiller un mort, je ne sais pas si je pourrai le faire... Non, je vais tenter ma chance comme ça, je ne pense pas que mon étrange accoutrement choque plus les habitants du coin que le désastre en cours. Bon, c'est bien, je peux me poser et continuer ma liste 4) S'extraire de la zone des combats. Il va bientôt y avoir l'armistice, je ne sais pas quand, et ils vont alors cesser. Faut juste rester prudent jusque là. 5) Rejoindre la future zone libre ou passer en Angleterre. Après... on avisera. Je suis en bordure du bois et la D 417 - tiens, c'est une nationale à l'époque - offre le spectacle désolant de véhicules abandonnés plus ou moins endommagés que des convois allemands dépassent. Je tombe sur une capote qui va cacher un peu mon maillot fluo, je pourrai toujours dire, sans même avoir à mentir, que je l'ai prise parce que je manque de tout. Allez, je prends quand même les chaussures du mort, ça n'est pas trop dégradant pour lui. Je relève son identité sur son livret militaire pour pouvoir éventuellement remercier sa famille et lui rendre sa montre, ça me soulage un peu la conscience. Je suis en bonne santé, je devrais donc être en train de me battre. Sauf si... oui, c'est ça, je suis belge et je suis parti à pieds quand l'attaque a débuté. Je connais un peu la région de Nieuport, sur la Mer du Nord, peu de chances que je rencontre quelqu'un qui en vienne [1]. On va débuter comme ça. En route donc. Première étape : Girefontaine qui n'est qu'à un ou deux kilomètres par le chemin le long du bois. Il est beaucoup plus petit et défoncé qu'à mon époque, très bien, je ne devrais pas y faire de mauvaise rencontre. En fin de journée, je frappe à quelques portes, une vieille femme finit par m'ouvrir. Je lui explique que j'ai besoin d'habits civils pour ne pas être capturé par les Allemands. Son mari a été prisonnier pendant la Grande guerre, elle ne me le souhaite pas, m'explique-t-elle en me donnant un pantalon et une chemise de son fils soldat. Je la remercie chaudement et m'éclipse, je suis bien tenté de m'imposer à dîner, ou plutôt à souper comme on le dit à l'époque, mais j'ai scrupule à trop profiter d'elle. Je sens un soulagement, peut-être mêlé d'un peu de pitié, quand je la quitte. Je cherche une grange où m'installer pour la nuit et mange la miche de pain du soldat. À chaque jour suffit sa peine et celui-là en a été bien pourvu. [1] Vous pouvez transposer avec la Suisse, le Luxembourg, la Belgique en fonction de vos connaissances, voire même le Québec, l'Irlande ou les USA mais il faut vous trouver une bonne raison d'être ici à ce moment. Si vous avez une connaissance d'une langue d'Europe centrale (sauf le polonais ou le tchèque, bien sûr), ça peut le faire aussi. L'espagnol est un bon plan car vous pouvez vous déclarer républicain et, au pire, vous vous retrouverez dans un camps d'internement (ce qui ne sera pas la joie). Pour les pays neutres, il y a tout de même un gros risque d'être démasqué si vous êtes raccompagné au consulat le plus proche.
  7. Peut-être parce qu'un navire porte-drones est un système d'armes et non simplement un hangar flottant surmonté d'une piste. Il faut toute la logistique et les services opérationnels pour les mettre en œuvre, en particulier les salles de contrôle. Un porte-hélicoptère nécessiterait certainement une refonte complète pour arriver à ce niveau.
  8. Loire-Nieuport 161 - Le destin contrarié de la chasse française "Best Case" bombardier en piqué Une branche de cette uchronie est que le développement du Loire-Nieuport 40 est accéléré du fait de la mise en production du LN 161 puis 162 et 163. Le manque de vitesse constaté par l'Armée de l'Air, qui aboutira historiquement au LN 402 à moteur 12Y de 860 cv puis au LN 42 ayant un 12Y-51 de 1.000 cv, pousse alors à rechercher ici aussi une motorisation plus puissante mais, la demande arrivant plus tôt, le Gnome & Rhône 14N est choisi comme pour le LN 163, le 12Y étant réservé à la chasse. Il en résulte un avion volant à plus de 400 km/h, capable d'emporter une bombe de 150, 225 ou 500 kg, ayant deux mitrailleuses de capot ou d'ailes, satisfaisant enfin l'AdA qui le commande après la Marine nationale en 200 exemplaires pour équiper les huit GBAp (groupes de bombardement d'assaut en piqué) prévus au plan VI. Historiquement, après le rejet du LN 411 par l'AdA, le général Vuillemin trancha pour une aviation de bombardement d'assaut uniquement en vol rasant complètement équipée de bimoteurs (Breguet 691-693). Dans notre uchronie, la disponibilité plus rapide des monomoteurs de bombardement en piqué entraîne la décision de garder cette composante. Six à huit GBAp, chacun équipés de 18 appareils en ligne, 1 de commandement et 6 en volant, pourraient alors être disponible le 10 mai, soit une centaine d'appareils opérationnels. Leurs premières missions seront les ponts sur la Meuse au nord de Liège. Correctement escortés par les LN 161 et ayant une vitesse de croisière suffisante, ils pourront attaquer avec plus de chances de succès que les bombardement en vol horizontal et sans trop de casse. Ces succès vont ralentir les PzD du groupe d'armée B en Belgique et permettre une meilleure tenue du Corps de cavalerie de Prioux à Hannut et Gembloux. En supposant un taux d'attrition de seulement 25 % pour chaque engagement majeur (meilleure escorte, vitesse supérieure, moteur à refroidissement par air), il devrait en rester au minimum une trentaine pour attaquer les ponts de Sedan qui ne pourront résister à cet assaut beaucoup plus précis que les bombardements horizontaux ayant eu lieu à l'époque. La tête de pont est menacée et ne peut se développer avant au moins un jour de plus qu'historiquement, si ce n'est deux ou trois. Toutes choses égales par ailleurs, cela suffit à altérer toute la dynamique de la course à la mer. Pour peu que le nombre plus important d'avions de chasse ou d'assaut permette la détection et l'attaque plus précoce des concentrations dans les Ardennes, le passage même de la Meuse peut être fortement compromis de Namur à Sedan. Mais cette évolution est un Best Case qui n'a d'autre intérêt que de montrer jusqu'où le PoD LN 161 aurait pu mener. Je considérerai dans la suite que le LN 402 à moteur Gnome & Rhône, bien que développé plus tôt que le 402 historique, n'apparaîtra en quantité dans l'Armée de l'Air qu'à la fin de l'été 1940 et ne joue pas de rôle dans le début de la campagne. Le LN 42 avec ses nouvelles ailes et une vitesse encore supérieure, entrera en service au début de l'année 1941. Loire-Nieuport 42 - Source « Destinations Journey » Notez les radiateurs d'aile type LN 161, toujours d'actualité en 1945. Pas mal pour un dispositif prétendu dangereux ! Il n'est toutefois pas certain que la sortie se fasse toujours à l'extrados, je n'ai pas trouvé de photo du dessus de l'aile. Voir aussi : https://www.reddit.com/r/WeirdWings/comments/v64xq5/loirenieuport_ln42_a_development_of_the_ln401/#lightbox LN 42 uchronique à moteur Gnome & Rhône 14N
  9. Loire-Nieuport 161 - Le destin contrarié de la chasse française Petit essai de détermination de la vitesse qu'aurait eu le SNCAO 162 ou « Nieuport 162 » Comme nous l'avons vu, le Nieuport 162 est l'évolution du LN 161 avec les ailes du SNCAO 200 et le moteur du Dewoitine 520 ( Hispano-Suiza 12Y-45 ou 12Y-49 ) et la verrière du LN 40. Combien chacune de ces modifications vont-elles faire gagner en vitesse ? Je demande pardon par avance aux spécialistes du domaine pour des rappels qui peuvent leur sembler évidents mais tout le monde n'a pas forcement le même niveau de connaissance. Merci de me signaler d'éventuelles erreurs de méthode ou de calcul. Les ailes Le SNCAO 200 a été chronométré à 535 km/h à 4.000 m avec un moteur Hispano-Suiza 12Y-31 et des échappements propulsifs dont il est dit qu'ils permettaient un gain de 16 km/h ( revue "Avions" N° 235 - juillet-août 2020 ). Ce qui donne une vitesse de 519 km/h sans échappements propulsifs à comparer aux 496 km/h du LN 161-03 de la même époque. Nous avons donc une amélioration de 4,6 %. Si on considère que le cockpit prolongé par le dos du fuselage donne un gain de 1 % ( ce qui me semble bien optimiste ) et que l'absence d'arme sur le prototype du CAO 200 lui donne encore 1 % de gain, il reste 2,6 % d'amélioration du fait des nouvelles ailes et du radiateur ventral ( obligatoire du fait des volets de courbure et non plus des volets d'intrados ). Le Nieuport 162 aurait donc eu, avec le moteur 12Y-31 et des échappements propulsifs, une vitesse de 496 + 2,6 % + 16 = 509 + 16 = 525 km/h à 4.000 m. C'est suffisant pour le qualifier pour le concours C1 de 1936. On peut estimer le gain de la verrière améliorée à 0,5 %, ce qui donne une vitesse de 527 km/h. Nous négligerons cette amélioration. Le moteur Les moteurs avaient les caractéristiques suivantes : 12Y-31 : 860 cv à 3.250 m, 468 kg >> rétablissant une pression dynamique à 4.300 m à 400 km/h 12Y-21 : 910 cv à 3.400 m, 470 kg >> rétablissant une pression dynamique à 4.800 m à 400 km/h 12Y-45 : 920 cv à 4.200 m (S-P) >> rétablissant une pression dynamique à 5.300 m à 400 km/h ? 12Y-49 : 910 cv à 5.250 m (S-P) >> rétablissant une pression dynamique à 6.400 m à 400 km/h 12Y-51 : 1.000 cv à 3.250 m, 492 kg S-P : compresseur Szydlowski-Planiol à variation continue. La vitesse à une altitude donnée donne une pression dynamique qui équivaut à une diminution d'altitude, ce qui explique que les compresseurs peuvent conserver la puissance nominale environ 1.000 m plus haut que ce qui a été testé sur banc d'essai au sol. La différence de masse n'étant que de 24 kg entre les moteurs extrêmes de la gamme, il ne sera pas tenu compte de ce surpoids dans les calculs. En première approximation, la vitesse augmente comme la racine cubique de la puissance fournie. Ça devient de moins en moins vrai au fur et à mesure qu'on se rapproche de Mach 1 mais, aux alentours de Mach 0,5, nous nous en contenterons. Avec le moteur 12Y-45, le LN 162 aurait donc volé à 525 x ∛ (920 / 860) = 537 ,9 km/h que nous minorerons à 535 km/h à 4.000 m. Le compresseur Mais le rétablissement de puissance 1.000 m plus haut nous donne encore un gain car la densité plus faible de l'air permet des vitesses plus élevées avec l'altitude pour la même puissance. Si on se fie aux gains obtenus sur le LN 161, nous notons : 1.000 m : 432 km/h 2.000 m : 452 km/h >> 452-432=20 : +4,6 % / 1.000 m 3.000 m : 473 km/h >> 473-452=21 : +4,6 % / 1.000 m 4.000 m : 496 km/h >> 496-473=23 : +4,8 % / 1.000 m En prenant une augmentation de 20 km/h pour 1.000 m pour rester conservateur, nous obtenons 535 + 20 = 555 km/h à 5.000 m. Le même calcul avec le moteur 12Y-49 qui rétablit 1.000 m plus haut donne plus 575 km/h à 6.000 m. Il aurait été disponible fin 1940. Enfin, le moteur 12Y-51 devait être équipé du même compresseur Szydlowski-Planiol que le 12Y-49 ce qui aurait donné 550 km/ à 4.000 m, 570 km/h à 5.000 m et 590 km/h à 6.000 m fin 1940 ou début 1941. Ces calculs de coin de table demandent à être pris avec une certaine prudence mais ils donnent tout de même une indication intéressante sur les performances possibles des successeurs du LN 161. Comparaison entre le LN 162 à moteur 12Y-45 et le Messerschmitt Bf 109E radiateur ouvert / radiateur fermé ( cinq minutes max ) 4.000 m : LN 162 : 535 km/h - Bf 109E : 520 km/h / 555 km/h 5.000 m : LN 162 : 555 km/h - Bf 109E : 520 km/h / 570 km/h 6.000 m : LN 162 : 550 km/h - Bf 109E : 500 km/h / 565 km/h Source : http://www.wwiiaircraftperformance.org/me109/Me-109E3-French-3.jpg L' « Emil » n'aurait pas eu la partie facile.
  10. Loire-Nieuport 161 - Le destin contrarié de la chasse française Chapitre dix - Les forces en présences en mai Alors que les combats se développent dans le ciel de ce printemps 1940, où en sont les protagonistes ? Côté français, le rythme de sortie du Nieuport des chaînes est désormais de plus de cent cinquante LN 162 par mois et continue à augmenter, auxquels s'ajoutent une trentaine de LN 163 à moteur Gnome & Rhône pour l'Empire, l'exportation ou la Marine, ces dernier pour partie dans la version 173 avec crochet d'appontage et ailes repliables. Les premiers LN 164-R de reconnaissance photo apparaissent et vont commencer à épauler puis remplacer les vieux LN 161-R, issus de reconversions, au sein des groupes de reconnaissance d'armées ou de divisions aériennes. Sur les plus de 1.800 LN 161 et 162 produits, près de 1.600 ont été réceptionnés par l'Armée de l'Air, lui permettant, déduction faite d'une centaine d'avions accidentés et des 25 pertes de la drôle de guerre, d'équiper tous ses groupes de chasse métropolitains à 41 appareils, soit trois escadrilles de dix chasseurs plus trois de commandement et huit en volant de réserve (1). Paris et la basse Seine sont protégées par le groupement 21, déployant quatre GC. La ZOAN (Zone d'opération aérienne Nord), correspondant au groupe d'armées numéro 1 le long de la frontière Belge, a douze GC, trois pour la 7e Armée (groupement 25) et neuf pour les 1re, 9e et 2e armées (groupement 23). La ZOAE, derrière la Ligne Maginot, 3e, 4e et 5e armées, dispose de six GC (groupement 22). La ZOAS, dans la partie sud de la ligne Maginot tenue par la 8e armée, a trois GC (groupement 24), y compris un GC polonais. La ZOAA (Alpes) dispose de trois GC dont un polonais également (2). Trois GC à 34 appareils (deux escadrilles de douze) sont en Afrique du Nord et un dernier, toujours à 34 avions, est au Levant. Trois CIC (centre d'instruction à la chasse) sont opérationnels avec quarante appareils chacun à Chartres, Montpellier et, récemment, Oran (3). Ce qui donne un total de 860 chasseurs dans le Nord-Est dont près de 700 opérationnels (4) et 160 de Paris au Havre dont 130 opérationnels. Une douzaine de patrouilles de la DAT (défense aérienne du territoire), disposant de quatre à six Nieuport 161 chacune, protègent les sites de production ou les installations stratégiques en Province, hors de la Zone des armées. Le grand nombre d'appareils dans les écoles a permis de réduire un peu les goulets d'étranglement de la formation mais celle-ci reste trop longue et les jeunes pilotes n'arrivent encore qu'au compte-gouttes. La mise en service du CIC d'Oran a toutefois bien amélioré les choses, le nombre de jours de beau temps permettant aux élèves de voler bien plus souvent et dans de meilleures conditions. Le passage à trois escadrille par groupe de chasse permet également d'intégrer plus facilement les nouveaux arrivants sans trop faire baisser l'excellent niveau des pilotes au moment de l'entrée en guerre. La formation plus complète de ceux-là permet en outre de corriger quelques lacunes d'avant-guerre comme les faibles compétences en navigation. Mais les groupes sont au minimum d'effectif et, malgré la rotation à trois escadrilles, les pilotes de chasse ont un peu de mal à rester au meilleur de leur forme alors que le nombre d'engagements augmente. Les BAFF (British Air Forces in France), disposent de quatre Squadron (5) de Hurricane en couverture du BEF (BEF Air Component) et de trois Squadron de Hurricane pour la protection des bombardiers du AASF (Advanced Air Strinking Force) basé en Champagne, soit plus d'une centaine de chasseurs dont 80 opérationnels. Quatre Squadron de Hurricane doivent être dépêchés en France dès le début des combats terrestres, une cinquantaine d'avions opérationnels supplémentaires. En Grande-Bretagne, il reste 24 Fighter Squadron, 16 sur Hurricane et 19 sur Spitfire. Leur production en est de trois cent appareils par mois et une centaine (respectivement). Il y a donc 780 chasseurs alliés monoplaces opérationnels sur le front plus 180 en réserve immédiatement disponibles, à quoi il faut ajouter une centaine de Potez 630-631 bimoteurs de chasse de nuit ou de jour, sans compter les aviations Belges et Néerlandaises, peu importantes. Déploiement de la Chasse en France au 10 mai 1940 - Uchronie Nieuport 161-162 - Chasse de nuit et RAF : OTL Déploiement des groupes de chasse de l'Armée de l'Air - OTL - « L'aviation de chasse française en 1939-1940 » Lieutenant-colonel Salesse- Éditions Berger-Levrault - Paris 1948 Les Allemands engagent deux Luftflotten. La Lf 2. aligne, au Nord-Ouest de l'Allemagne, 630 Bf 109 dont 340 opérationnels (répartis dans treize Gruppen (6)) et 145 Bf 110 dont 90 opérationnels (quatre Gruppen) pour couvrir le front des Pays-Bas et protéger la côte allemande jusqu'au Danemark. La Lf 3. dispose, pour sa part, dans le Sud-Ouest face à la France et la Belgique, de 600 Bf 109 dont 430 sont opérationnels (dix Gruppen) et de 175 Bf 110, 125 opérationnels (quatre Gruppen). La production mensuelle sur l'année 1940 est en moyenne d'un peu plus de 150 Bf 109. La Luftwaffe dispose d'environ un millier de pilotes de chasse opérationnels pour ses Bf 109. Terrains de déploiement des Jagdgeschwader au 10 mai 1940 - OTL 1) OTL, aucun groupe n'était passé à 41 appareil. La plupart étant au format 34 chasseurs : 2 escadrilles de 12 appareils, 2 appareils de commandement et 8 en volant de réserve ; quelques-uns étant en dessous de la dotation théorique. 2) OTL, 5 GC au Gpt 21, 5 GC au Gpt 22, 5 GC au Gpt 23, 2 GC au Gpt 24, 2 GC au Gpt 25, 1 GC polonais en formation, 2 GC dans la ZOAA. Plus 2 GC en cours d'équipement et 1 GC en transformation sur D.520 dans le Sud-Est. 3) Bien qu'il y avait un GC en formation à Oran, ce n'était pas encore un CIC OTL mais le général Mouchard en voulait un en AFN pour profiter des conditions météorologiques plus favorables. 4) OTL, l'AdA avait 330 chasseurs monoplace opérationnels sur le front NE. 5) Un Squadron comporte normalement 16 appareils dont 12 opérationnels. 6) Un Geschwader dispose typiquement de trois Gruppen (de deux à quatre) plus un Stabschwarm de 4 appareils, chaque Gruppe comprenant trois Staffeln (de deux à quatre) de 9 à 12 appareils appareils plus un Stabschwarm de 3 appareils. Un Gruppe ayant en moyenne 30 à 50 appareils mais pouvant aller parfois jusqu'à plus de cent.
  11. Loire-Nieuport 161 - Le destin contrarié de la chasse française Chapitre huit - Finlande L'attaque de la Finlande par l'URSS le 30 novembre 1939 suscite l'indignation générale et les Alliés cherchent à en prendre prétexte pour intervenir et saisir, au passage, les mines de fer de Kiruna et Gällivar en Suède. Soucieuses de leur neutralité, la Norvège et la Suède refuseront le passage des troupes alliées. Pour autant, et tout en se proclmant neutre haut et fort, de même que la Norvège et le Danemark, elle aide plus ou moins discrètement les Finlandais et accepte de recevoir, monter et livrer une cinquantaine de Nieuport 163 à la Suomen ilmavoimat (armée de l'air finlandaise). C'est ainsi que des Nieuport se retrouvent à porter la crois gammée. Ce ne sont pas les premiers car quelques-uns ont été capturés en Pologne et font l'objet d'essais à Rechlin, le centre d'essai du ministère de l'air allemand (RLM). Les Nieuport sont largement supérieurs aux 32 Fokker D.XXI en service qui ne déméritaient pourtant pas avant l'arrivée de ceux-là. La nettement plus grande vitesse, l'armement beaucoup plus puissant et le taux de montée un peu supérieur sont grandement appréciés. La Finlande en commande soixante autres mais les revers subis sur terre l'obligent à signer un traité de paix à Moscou le 12 mars 1940, perdant certains territoires mais conservant son indépendance. Note : Dans la version « défense russe », il y aurait eu des Yak-1 soviétiques contre des Nieuport 163 finlandais lors de la guerre d'hiver. À la différence de l'invasion de la Pologne, des combats auraient bien eu lieu entre la croix gammée bleue et l'étoile rouge. La différence de niveau et de tactique entre les pilotes finlandais et russes aurait amené un rapport de victoires supérieur à 5:1 pour un appareil très similaire.
  12. DMZ

    Petit voyage en 1934

    Oh oui ! Largement ! Confondre 56 et 68...
  13. DMZ

    Petit voyage en 1934

    À trop vouloir se focaliser sur ce dont on veut parler, on en fait d'énormes bourdes. J'en demande pardon aux Praguois. Mea Culpa, Mea maxima culpa. Au passage et encore une fois (c'est loin d'être ma première) ça montre bien que se fier à sa mémoire expose à des erreurs de ce genre qui peuvent avoir de graves conséquences. Et quand on se retrouve téléporté dans un tel environnement, il ne faut pas croire qu'on aura des réactions optimales. Je me suis bien rattrapé aux branches, non ?
  14. DMZ

    Petit voyage en 1934

    Désolé mais tu continues à éluder les problèmes. Pierre Saint-Menoux pourrait être journaliste, pourquoi pas (au passage, ce n'est pas pour ça que j'ai choisi ce nom). Mais comment le devient-il ? Et quelles connaissances et aptitudes a-t-il pour ce métier. Je te rappelle qu'il n'en a pas particulièrement sur la période, qu'il n'a aucun réseau ni même aucun contact nul part. C'est mal parti pour lui même si tu le bombardes à ce poste usant de ton pouvoir de "Maître du donjon". Il ne faut pas se leurrer, sauf connaissance ou compétence spécifiquement utile à l'époque où on se trouve projeté, il va être assez difficile à un quidam lambda de s'insérer dans la société du temps. Donc je réitère ma question : comment va-t-il se débrouiller ? Comment vas-tu te débrouiller ? Allez, je suis bon prince, laissons ce point de côté (Ah ! Ah !) pour le moment (mais j'y reviendrai, tu peux y compter, prépare ta réponse !) Supposons que le brave homme ait une bonne connaissance de l'époque et un "napoléon" en poche (1). Que fait-il ? 1) Soit environ 7.500 francs de l'époque (1936). En 1930, un métallo parisien gagne 1.125 francs par mois, un professeur de faculté 4.000 francs. Une famille ouvrière dépense grosso modo (en 1936) 52 % en nourriture, 17 % en logement (si tu restes à l'hôtel, ça risque de te coûter un bras), 7 % en chauffage-éclairage, 10 % en habillement, 10 % en soins-santé (j'espère que tes dents sont en bon état et ne compte pas sur ta mutuelle). Une bicyclette coûte aux environs de 600-700 francs. Avec un "napoléon", tu devrais pouvoir tenir six mois.
  15. DMZ

    Petit voyage en 1934

    Prenons le problème dans l'autre sens. Pierre Saint-Menoux (appelons-le comme ça si tu le veux bien) vient de notre époque et, s'il a des lacunes en histoire, connait bien nos problèmes actuels : Surpopulation Sur-exploitation des ressources, en particulier énergétiques et biodiversité Pollution Changement climatique Nombreux conflits dont il connait à peu près la genèse ... Il sait, d'autre part, que la WW2 a été catastrophique et qu'il conviendrait de la faire gagner par les Alliés le plus vite possible mais ne sait pas comment. À partir de là, il peut, à la fois, essayer de comprendre son nouveau monde pour tenter de l'orienter dans la bonne direction tout en travaillant en parallèle sur le long terme aux problèmes évoqués ci-dessus. S'il a quelques éléments sur la guerre d'Espagne, le conflit sino-japonais et les accords de Munich, il a une petite chance de mettre quelques bâtons dans les roues des fauteurs de troubles mais on est déjà à un niveau de connaissance bien supérieur à la moyenne. Admettons qu'il sache, comment s'y prendrait-il pour cette première étape ?
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