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Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Après les 2 véhicules qui ont sautés sur des mines du JNIM peu après son départ, le convoi vers Kidal poursuit son chemin... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
SOS dépannage -
Moi quand je regarde ce qu'on fait en ce moment, ce qui est prévu dans les années à venir, je me demande qu'est-ce qu'on aura à financer comme remplacement d'équipements obsolètes entre 2032 et 2040 avec un budget qui sera peut-être à 80 milliards. Car même si certaines choses vont continuer d'être livrés au début des années 2030, le financement l'aura été auparavant. Je ne vais pas dans le détail ou des subtilités, je fais en gros un point de situation du matériel en service en 2030-2035 Dans la marine: Pour l'armée de l'air: Pour l'armée de terre Quand on fait un petit tour rapide d'horizon, on se dit que forcément d'ici quelques années, si le format ne change pas, une hausse budgétaire massive deviendrait presque ridicule, car on serait dans cette situation ou on ne saurait plus trop quoi faire. Bien sûre que d'ici là on va vouloir investir dans de l'infrastructure, dans des munitions, dans de la MCO. Mais là aussi, je pense que déjà dans 5 ans notre regard sera bien différent d'aujourd'hui ou on est dans une logique de renforcer nos stocks. C'est pour ces raisons qu'il est important de comprendre qu'on a sans doute déjà franchit une étape, celle ou on va pouvoir revoir le format de nos armées, celle ou on va pouvoir faire plus sans avoir à trancher sur d'autres programmes. Bien qu'on puisse encore ces 2 ou 3 prochaines années devoir faire des priorités par rapport à certains besoins urgents, on est déjà dans une phase de renforcement des moyens, de densification des forces ou la plus forte contrainte est celle de la ressource humaine. On va passer d'une période d'un manque d'argent pour équiper correctement nos hommes à une période ou on va manquer d'hommes par rapport à un budget qui permet de faire plus. C'est ainsi qu'on doit comprendre qu'il sera plus facile de commander 30 Rafale et 3 frégates pour 5 milliards d'€ qui vont peut-être demander un effort de 500 hommes que de commander 1000 véhicules de transport de troupes à 1 milliard mais qui demanderaient un effort de 10 000 hommes. On est déjà dans un effort de 6300 postes d'ici 2030, je pense qu'on peut en rajouter 5000 d'ici 2035 mais qu'il ne faut pas voir plus grand. On regardera déjà dans 5 ans comment on arrive à maintenir le flux et à gérer la fidélisation Enfin cette situation qui s'ouvre à nous, va permettre d'aborder un service militaire (sans débattre du comment il sera) de manière moins complexe en terme de budget. C'est sûre qu'on ne va pas refaire un service à l'ancienne, mais on pourrait trouver un truc intéressant pour faire de la masse "exploitable"
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Il est en effet très important de comprendre le cumul des milliards sur plusieurs années car sinon on finit par avoir un regard réducteur des hausses. Je le vois depuis hier (pas forcément ici) beaucoup de personnes vont se dire que l'effort annoncé de 3,5 milliards en 2026 et 3 autres en 2027 revient en fait à donner aux armées une enveloppe exceptionnelle de 6,5 milliards, donc pas grand chose. Hors c'est bel et bien une hausse budgétaire qui se rajoute à une hausse déjà planifiée Ainsi ce qui a été annoncé hier revient à injecter dans l'actuel LPM: + 3,5 milliards en 2026 ; + 6,5 milliards en 2027/2028/2029/2030 Soit un total de 29,5 milliards sur 5 ans. On a quand même un budget qui va passer de 50 à 64 milliards en 2 ans, nous ne sommes pas en guerre. Cela remet aussi en perspective l'époque ou on était là à pointer du doigt le (sur)coût de nos opex, qu'on présentait comme exorbitant, très coûteux et que si on arrêterait de faire ces opex on dégagerait quelques centaines de millions qui selon certains, devaient presque reconstruire toute l'armée et lui donner un 2e porte-avions, une nouvelle frégate chaque année etc.. On voit bien qu'on part de très loin, que malgré déjà tous les milliards injectés, il a fallu des années avant qu'on soit comme aujourd'hui en situation de pouvoir faire plus, de reprendre des forces.
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La réserve, il ne faut pas en parler, il faut s'y engager.
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Il est toujours facile de venir après coup dire ce qu'il fallait faire. Inutile de faire une fixette sur Macron, car dans les autres pays, je ne crois pas qu'on a vu des mesures exceptionnelles et j'attends encore de voir ce qui va se concrétiser des grands discours polonais ou allemand dont ces effets d'annonces ont un rôle dissuasif. Ces 3 dernières années, il faut bien comprendre notre situation. Nous ne sommes pas en guerre comme la Russie ou l'Ukraine, ne faisons pas comme si on serait dans leur situation et qu'on devrait copier leurs efforts de guerre. En 2022 quand la Russie a envahit l'Ukraine, il était pour la France impossible de revoir à la hausse le budget militaire car un budget ça se valide l'année d'avant. Nous avions qui plus est une élection présidentielle. Notre rôle à ce moment était d'aider au mieux l'Ukraine et on se mettait des barrières importantes (armes défensives, limites d'usages, etc...). Qui plus est la Russie était bien mal au point au moment ou nous étions à valider le budget de l'année 2023. On a refait la LPM en 2023 dans cette ambiance avec forcément en fin d'année la validation de la trajectoire financière pour 2024 liée à cette LPM. En 2024 on a réorienter certaines priorités pour acquérir et renforcer certains segments (drones, lutte anti-aérienne/drones etc...) 2025 c'est la seule année qui reste sur les bases de la LPM avec un gros blocage de vote du budget en fin d'année 2024. Maintenant pour 2026 on va ajouter 3,5 milliards de plus que prévu, soit une hausse de 6,5 milliards sur un an. Je crois que certains ont la mémoire vraiment courte sur les périodes ou obtenir ne serait-ce que 200 millions de plus sur un budget des armées en stagnation (quand on ne lui demandait pas de faire des économies, ahh le surplus des opex...). Je me souviens sous Sarkozy, le grand "plan de relance" ou on voyait l'armée obtenir environ 1,5 milliards (achetant au passage le 3e BPC, désormais PHA), on avait l'impression que le ministère avait touché un jackpot. Aujourd'hui on va avoir 6,5 milliards et on fait la fine bouche, tout en faisant semblant de ne pas voir notre déficit, notre dette, notre croissance...
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Il fait le service minimum sur un court terme. Il va falloir en fin d'année faire valider un budget dont on réclame 40 milliards d'économies alors qu'il n'y a pas une majorité qui lui assure d'obtenir cela, histoire de remettre un peu le contexte... On sait que 2027 (ça va vite venir) on a quoi qu'il arrive un changement à la présidence et je pense qu'on devra attendre le programme du vainqueur pour voir au-delà de l'actuelle LPM. Reste aussi la question de savoir si l'effort d'ici 2027 est complémentaire ou simplement un avancement budgétaire. Je pense que c'est en plus, donc que la loi restera dans sa perspective qui verra 2028/2029/2030 avec des hausses de 4,3 milliards. On se retrouvera alors en 2031 avec un budget d'environ 77 milliards. On est donc assez loin de la centaine de milliards (mais qu'on pourrait atteindre vers 2035 si n poursuit la hausse) L'effort supplémentaire représente un complément de presque 30 milliards d'€ sur l'ensemble de la LPM. On sait parfaitement qu'il est presque impossible de sérieusement revoir le format de l'armée en raison de la problématique de la RH. On sait également que nous avons des limites industrielles qui font que même si on le voudrait, il y a des choses qu'on ne pourrait pas produire plus vite. On reste donc sur le renouvellement, la consolidation, la densification de ce que nous avons. 30 milliards, s'ils vont uniquement dans l'équipement ou les munitions, ce n'est pas rien non plus. On peut financer la trentaine de Rafale (environ 3 milliards) et les 3 frégates de plus (1.5 milliards) comme augmentation de format à la fin de la LPM. Ensuite on pourra avancer certains programmes en cours ou qu'on prévoyait un peu plus tard. Ces perspectives ont déjà été annoncées et elles sont humainement acceptable, par contre il ne faut pas s'attendre à des commandes de milliers de blindés supplémentaires qui nécessiteraient de recruter des dizaines de milliers d'hommes, de créer de nombreux régiments etc. Sauf à restaurer le service militaire obligatoire, l'armée française ne peut pas prendre la masse qu'on imagine, surtout dans le terrestre. Je ne vais pas défendre Macron, mais une chose est vraie, nous faisons déjà un effort de rattrapage important en cours. Les limites entre les commandes, les limites de productions industrielles et les livraisons fait qu'effectivement, beaucoup de choses qu'on a déjà financé ne se verra pas avant plusieurs années. On a par exemple commandé en décembre 2023, 42 Rafale, livraison entre 2027 et 2032. C'est également comme ça pour d'autres matériels, que ce soit des blindés, des navires. On sait pourtant qu'il ne faut pas croire qu'on va démultiplier nos forces en 2 ou 3 ans. Même si on commande 30 Rafale dans 6 mois pour augmenter notre format, on en verra la couleur que dans 5 ans et on profitera de l'effet de la hausse capacitaire que dans 10 ans. C'est pareil pour les 3 frégates. Oui c'est chiant, oui on aimerait avoir ça tout de suite, mais il faut parfois être réaliste avec nos capacités et nos limites industrielles et humaines. L'effort ne peut être qu'incrémental sur une longue durée avec une phase (actuelle) d'optimisation, de consolidation de ce qu'on a dans un spectre moins visible (maintenance, munitions, infrastructure, industriels) afin de pouvoir préparer et absorber sereinement ce qui viendra "en plus". En attendant on peut chercher à jouer de la réserve, réfléchir en une forme de service militaire pour trouver une certaine masse humaine à qui on doit donner un rôle actif au quotidien de l'armée.
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est ce que je dis depuis un moment, nous observons ce conflit avec une loupe pour des combats qui sont à l'échelle d'une section généralement. 90% du front ne bouge même pas, il y aura peut-être quelques tirs/drones ici ou là mais on est face à 2 armées qui campent dans leurs positions séparées par un "no man's land" qui est surtout la conséquence de la menace drone. Ailleurs dans les 10% restant vous allez avoir quelques points de pressions ou les efforts se concentrent car aucun des 2 belligérants ne peut exercer cette pression sur l'ensemble du front, par manque de moyens. Mais même sur ces points là, nous n'assistons pas à des batailles massives. On va évoquer une "avancée russe", comme si on avait des brigades russes complètes à l'offensive qui écraseraient l'armée ukrainienne, mais non, très souvent c'est l'action d'une petite section qui va prendre un point de terrain et derrière vous n'avez pas des divisions qui vont s'engouffrer pour faire une percée jusqu'à Kiev. C'est pour ça qu'il faut prendre du recul avec les avancées russes, car elles se font très souvent sur un "no man's land" dans lequel les ukrainiens limitent leur présence et dans lequel ils cherchent à faire le maximum de dégâts quand les russes vont y avancer. Ce no man's land est évolutif, si les russes vont avancer d'1km, les ukrainiens le feront reculer proportionnellement de la même façon. Imaginez un point du front. Vous avez d'un côté la ligne russe et de l'autre la ligne ukrainienne séparées par un no man's land de quelques km. Sur ce dernier vous allez avoir 3 positions séparées d'1km l'une de l'autre qu'on va appeler A,B et C. -Le point A est le plus proche de la ligne russe, c'est donc par là que les russes devront passer pour avancer. Sur ce point là les ukrainiens vont maintenir qu'un très faible dispositif défensif, par exemple un groupe voir même une simple équipe, car c'est le point ou les russes vont concentrer leurs tirs et leurs drones. -Le point B est au milieu, il y aura un peu plus de monde. -Le point C sera celui qui est le plus proche de la ligne défensive ukrainienne et sera sans doute celui qui aura les équipes FPV. Pour les ukrainiens, le "jeu" c'est d'attendre que les russes avancent sur A pour les frapper (essentiellement à coup de drones) pour leur faire échec et infliger un maximum de pertes. Le point A quand il tombe, les ukrainiens vont transformer le point B en un nouveau point A, idem pour C et ils vont reculer leur ligne pour créer un nouveau point C et y appliquer la même tactique. Pour les russes prendre A ce n'est pas juste envoyer une section y planter un drapeau devant un drone pour dire "c'est à nous" afin que des milbloggers colorient une carte en leur faveur. Car une fois sur le point A, les ukrainiens vont y focaliser l'artillerie et les drones. Dans de nombreuses situations la section russe qui va prendre point A ne va pas tenir la position, car elle se fera détruire ou que c'est intenable (plus ça sera loin par exemple de la ligne russe, plus ce sera complexe). On en arrive à des situations ou le point A est dans une zone grise, ou les russes ne peuvent pas se maintenir et ou les ukrainiens cherchent même à le reprendre. C'est ainsi que pour les russes, il ne faut pas juste prendre A, il faut prendre B pour le sécuriser et pour que les ukrainiens focalisent leur attention sur lui et délaisse en partie le premier. Sauf que réussir cette manoeuvre ne signe pas la fin de la partie, car on se retrouve à nouveau dans une configuration avec un nouveau point A,B et C. Tout ceci il faut le multiplier par 100 sur les zones d'actions offensives des russes pour comprendre la complexité de la situation. Les russes ont sans doute 100 sections qui se préparent à prendre différents points A. Ces sections vont parfois passer des semaines à se préparer et à préparer leurs véhicules (on le voit avec les véhicules tortues). Puis quand vient le moment de l'assaut, bien souvent ça ne mène pas à grand chose, parfois ça passe. Toutes les actions ne se déroulent pas en même temps et au même endroit, vous allez peut-être avoir 5 sections qui agissent dans une journée sur des points très loin les uns des autres, si ces 5 font échecs, les russes chercheront à recréer 5 nouvelles sections qui agiront peut-être 1 mois plus tard, mais entre temps on parlera de l'assaut de 5 autres sections le lendemain (etc.) et s'il y en a une qui avance, on dira que les russes "avancent" mais au final on repart pour un tour un peu plus loin. C'est actuellement ainsi en permanence et généralement quand vous avez des vidéos avec un nombre important de cadavres, c'est souvent le résultat de plusieurs attaques sur un temps assez long. Les drones amènent une menace (renseignement et interception) si grande qu'il devient très compliqué des deux côtés de concentrer des forces importantes (visibles) pour mener réellement des assauts susceptibles de créer une percée qui irait déstabiliser la force adverse au point de retourner la situation (en gros une défaite militaire stratégique). La guerre peut encore durer longtemps de cette façon et elle risque de toute façon de continuer uniquement de cette façon. -
Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
On peut voir que les attaques d'il y a quelques jours, ce n'était pas juste de petits groupes qui voulaient juste faire un peu de bruit. Ici on voit un extrait vidéo ou les terroristes organisent un immense bac à sable pour préparer leur attaque. On parle là d'une zone (Niono) ou quand nous y étions encore, était une zone pas du tout préoccupante. Je ne parle pas des autres sites attaqués encore plus à l'Ouest ou au Sud, on a l'impression d'une liberté totale de circulation pendant qu'à Bamako, on reste toujours obsédé (en dehors du pouvoir) par Kidal et le "Nord". -
Il est évident que les sons alarmistes en Europe vis à vis des capacités russes ou du risque d'invasion sont exagérés. Ce n'est pas involontaire, l'objectif est de créer la menace qui va justifier l'effort militaire auprès du peuple. C'est aussi influencer des réfractaires. On prend aussi très vite au sérieux les déclarations des russes. Souvent ces déclarations ne servent pas à nous informer mais à donner des impressions, à créer de la peur, de la dissuasion. Il suffit que Poutine annonce relever le plafond du nombre d'hommes dans l'armée pour que partout chez nous on annonce que l'armée russe se renforcerait massivement. Mais dans 5 ans il n'y aura pas plus de navires, de chars, d'avions dans l'armée russe qu'il n'y en avait il y a 5 ans. Pire encore cette guerre aura grandement participé à l'élimination des stocks de l'URSS qui participaient à une dissuasion (brouillard) conventionnel sur le potentiel global de l'armée russe. Dans 5 ans le budget allemand de son armée sera équivalent au budget russe de guerre actuel. C'est juste pour donner une certaine mesure de la chose. Celui de la France pas bien loin. On peut dire que les russes vont faire plus avec le même budget, c'est vrai, encore que la période actuelle voit le coût de la ressource humaine monter en flèche (primes, salaires des engagés etc...), le coût de la production industrielle augmente aussi. Après la guerre en Ukraine, il est plus qu'improbable que la Russie maintienne le même niveau de dépenses militaires qu'actuellement, le problème c'est qu'en face d'elle, du côté de l'Otan, on aura tout revu à la hausse. Les russes mettront des années à retrouver une armée analogue à ce qu'elle pouvait être avant février 2022. Ils n'y aura pas non plus les vastes stocks hérités de l'URSS. L'armée russe aura des capacités nouvelles à prendre en compte (comme les drones). Du côté de l'Otan nous mettrons aussi des années à monter en niveau, sauf que nous, ce n'est pas pour renouveler les pertes, c'est pour gagner en potentiel. Quand la Russie se retrouvera nouveau dans une certaine forme, il y aura face à elle des armées de l'Otan d'un tout autre niveau qui amènera justement Moscou à ne pas se considérer en situation de pouvoir agir. La situation géostratégique dans 10 ans ne sera pas formidable pour la Russie face au réarmement de l'Otan que Poutine regarde en faisant semblant de l'ignorer, de le minimiser de ne pas le comprendre La guerre en Ukraine pour l'instant continue et ce n'est déjà pas une mince affaire pour l'armée russe.
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Car une guerre ça coûte et ça use, en argent, en vie, en matériel, en moral etc... Au bout d'un moment faut arrêter de faire comme si les russes font la guerre sans rien perdre. Car à force de présenter le conflit uniquement sous l'aspect ou les "russes avancent" afin de conclure qu'ils n'ont pas de raisons d'arrêter c'est passer à côté de l'essentiel. Le jeu en vaut-il la chandelle? Dépenser peut-être 100 milliards par an pour prendre des petites localités et quelques champs en Ukraine, tout en perdant des milliers d'hommes et des milliers d'équipements? C'est comme se retrouver au casino, vous mettez 10€ dans la machine, vous gagnez 1€, pourquoi s'arrêter en si bon chemin? Faut pas croire, si la Russie n'arrête pas maintenant la guerre, ce n'est pas parce que cette guerre se passe bien ou parce que ils vont gratter un peu de terrain ici ou là, c'est parce que politiquement on est très loin d'une victoire pour Poutine, très loin des objectifs initiaux et que la situation de la Russie n'est pas celle d'une domination qui amènerait ceux d'en face à capituler. Donc le Kremlin ne peut tout simplement pas arrêter cette guerre car ceux d'en face ne le veulent pas en raison du fait que militairement on est loin d'avoir un déséquilibre et que de l'autre côté les "gains" actuels sont faibles pour se mettre une couronne de lauriers. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
L'Ukraine était et a toujours été un pays neutre, pourtant cela n'a pas empêché la Russie de l'envahir, donc il est aujourd'hui totalement illusoire d'imaginer que Moscou obtiendra une neutralité de l'Ukraine. Les 4 oblasts, c'est bien le "nouvel objectif" que la Russie s'est fixée après qu'elle ait compris qu'elle ne pourrait pas prendre toute l'Ukraine? Mais le problème c'est que même cet objectif semble inatteignable militairement. Le problème du Kremlin c'est que depuis le début du conflit il a les yeux plus gros que le ventre et que pour cette raison il se trouve aujourd'hui dans une situation ou même en arrêtant la guerre sur les "frontières" actuelles, donc avec des gains territoriaux favorables à la Russie, il serait perdant. Se fixer par exemple la conquête des 4 oblast comme un minimum à obtenir ne fait que rendre impossible une paix, car ce serait un échec politique des objectifs de Poutine, d'autant plus incertain qu'on imagine mal d'autres revendications (neutralité de l'Ukraine, désarmement de l'armée ukrainienne...) comme réalistes. La Russie a peut-être espérée que politiquement elle obtiendrait via Trump une capitulation de l'Ukraine, mais comme on pouvait s'y attendre, les négociations et autres n'aboutiront à rien car côté russe on est encore dans une logique d'obtenir tout ce qu'ils veulent sans rien céder. Mais militairement ils ne sont pas non plus capables de faire la différence et de s'imposer. Alors on aura toujours des gens qui vont enjoliver la progression de l'armée russe à un endroit, vantant une percée ou une avancée symbolique quand ils vont prendre un champ, une lisière d'arbres ou un petit village de 100 habitants (sans les habitants bien souvent). Je vais le redire, mais on regarde la carte avec une loupe. Cela fait 1 an qu'on parle des russes qui allaient prendre la ville de Pokrovsk. Ce n'est toujours pas fait car les moyens russes aujourd'hui sont juste insuffisants pour envisager des percées ou des prises de villes comme on pouvait le voir avec Bakhmut. La Russie n'est pas dans une aisance militaire ou elle peut se dire sereinement que plus la guerre dure, plus ça lui est profitable, ça c'est le discours politique, la propagande et tout le reste afin de donner l'impression que la situation ne basculera pas contre eux. On veut s'en convaincre, s'en rassurer, on veut croire que c'est écrit on va répéter encore et encore l'Histoire de Napoléon et d'Hitler pour expliquer que la Russie ne peut pas être vaincu. Mais est-ce que l'avancée des nazis à l'époque préfigurait la défaite de l'URSS? Est-ce que cette avancée devait pousser Staline à capituler pour éviter de perdre encore plus de territoires? Ben non. Pourquoi donc aujourd'hui ces mêmes russes essaient de nous expliquer que s'ils avancent, c'est le signe qu'ils gagneront cette guerre? Que les ukrainiens devraient capituler sinon ça sera pire encore demain? Il peut se passer pas mal de choses qui ne sont pas forcément logiques d'un point de vue théorique. -
Allemagne
Pol a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Si les allemands veulent aller vite pour reconstruire une force blindée et en même temps capitaliser sur un effet de production pour en vendre ailleurs, ils ne vont pas attendre 15 ans le nouveau char. La problématique actuel au niveau européen, c'est qu'on entre dans un processus de remontée en puissance et que toutes les programmations militaires sont revues. Le MGCS était jusqu'il y a peu un programme équilibré, le besoin allemand s'alignant sur le besoin français, des quantités égales, un partage à 50/50. Si demain les allemands viennent à commander 1000 chars, ce sera tout à fait logique que de leur côté (on ferait pareil), ils s'estiment en position de force pour obtenir une plus grande importance dans le MGCS. Pour ce qui est du char, les allemands ont moins de problèmes que nous, ils ont des options immédiates. On sait bien que côté français, nous ne produisons plus de chars et que notre faible nombre pousse à la collaboration sur un programme européen. Il ne faut pas se le cacher non plus, ce qui se passe chez nos voisins, leurs objectifs a une influence sur ce que nous faisons. Le fait que les allemands annoncent par exemple une commande de 1000 chars poussera côté français à s'interroger sur notre propre force blindée. C'est le phénomène de la course aux armements, des comparaisons, de celui qui a la plus grosse, la peur du déclassement, une forme de surenchère et autres. Il n'est donc pas impossible que côté français, un truc soit fait niveau char car si ce projet allemand se concrétise et que nous restions avec nos 200 chars à remplacer, Berlin finira par nous marginaliser dans le MGCS ou par abandonner le programme. -
Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Les talibans ce n'est pas AQ et la particularité tribale de l'Afghanistan amène également de nombreuses divisions dans le mouvement taliban. C'est souvent une multitude de groupes qui vont se donner la main, s'accorder, se partager un pouvoir. AQ était par le passé (époque Ben Laden) un groupe qui pouvait parfaitement s'insérer dans le paysage Afghan. L'EI n'est qu'un groupe en plus qui contrairement à Al Quaïda cherche à s'imposer sur les autres groupes terroristes, surfant sur une idéologie et une ouverture internationale quand d'autres sont souvent local. Les russes ne sont pas aujourd'hui à soutenir les talibans pour combattre l'EI. Les russes se cherchent une influence et des soutiens à l'international. La Russie, malgré toutes les tentatives pour essayer de montrer qu'elle n'est pas seule, n'est pas isolée voit son influence se réduire un peu partout. En Europe n'en parlons pas, elle s'est littéralement sabordée pour les décenies à venir. En Asie centrale, cela fait des années que son influence s'efface. Comme je l'avais une fois entendu, ces pays préfèrent regarder vers l'Asie qui lui amène des projets et des investissements pour aller de l'avant plutôt que vers la Russie qui ne fait que vendre la nostalgie d'un passé soviétique . En Afrique, les fidèles à Poutine ce sont des putschistes à la stabilité plus que précaire ou tout peut basculer du jour au lendemain. L'Afghanistan depuis la chute de Kaboul est un pays vide laissé dans son coin, pour Moscou c'est l'opportunité d'y trouver une influence dans une zone qui lui échappe de plus en plus. Dernier en date, côté du Caucase, l'Azerbaïdjan. Au Mali, il existe bien entendu une multitude de groupes terroristes, c'est bien de rappeler qu'il n'y a pas qu'un seul ennemi. Notre stratégie qui était de mettre tous les indésirables dans le sac des GAT (groupes armés terroristes) était un bon choix. On allait pas mieux considérer un groupe plutôt qu'un autre, même s'ils étaient ennemis entre eux. Pour Bamako le fait de ne pas inclure les différents groupes touaregs l'actuel FLA c'est un ensemble d'éléments) dans les GAT était insupportable. C'est devenu leur obsession (qui date depuis les révoltes touaregs post indépendance), voir la France ne pas leur faire la guerre revenait à faire de nous les soutiens aux terroristes avec tous les délires qu'on a pût observer dans la propagande, du vol des richesses dans le nord ou à notre responsabilité de l'insécurité du pays. On était dans une situation ou à Bamako on voulait juste en découdre avec les touaregs et ou tous les autres GAT (que nous combattions) étaient ignorés quand ça n'appelaient pas à négocier avec eux. Dès qu'on est parti, Bamako visait Kidal, visait à mettre fin aux accords d'Alger. Les touaregs doivent être considérés différemment des GAT, comme nous l'avons fait, car c'est un problème historique plus profond, c'est un autre combat que la lutte contre le terrorisme. Que Bamako désigne les touaregs comme des terroristes au même titre que les GAT que nous combattions, ne veut pas dire qu'il faut les mettre au même rang que l'EIGS ou je ne sais quoi d'autres. Si des ukrainiens viennent apporter une aide quasi anecdotique aux touaregs, déclarer que c'est un soutien à AQ c'est une belle connerie, c'est encore une fois une manière de caresser les russes dans le sens du poil, de les soutenir indirectement. Au Mali, il y a bien 2 conflits en cours, celui contre les groupes terroristes et celui contre les indépendantistes touaregs qui courent depuis l'indépendance. Plus le temps passe, plus on entre même dans un conflit type guerre civile plus large, ou certaines ethnies s'imposent à d'autres, ou par vengeance on va venir raser des villages et exécuter des civils. C'est fait en région touaregs depuis des décennies, ça commence à se faire ailleurs. -
SCORPION ce n'est pas qu'un changement de poste radio, c'est tout un ensemble d'éléments qui doit permettre d'intégrer le véhicule dans un réseau global. Nous ne sommes pas dans la recherche d'une communication radio à l'ancienne, le partage des informations est bien plus large. Il faut bien entendu des éléments d'émissions et de réceptions radio, il faut la géolocalisation et système de navigation, des calculateurs, des écrans et le système informatisé qui va permettre d'interagir, les sources d'énergies et le réseau de distribution qui va avec, le poste radio contact c'est un truc en plus. Ensuite si on parle de VCI il faudra penser au réseau SICS débarqué qui est complémentaire du réseau SICS intégré aux véhicules. Tous ces réseaux ont leurs éléments distinctifs , vous avez très vite des câbles un peu partout. Alors quand vous avez des véhicules nativement conçus pour tout accueillir, ça va, par contre dans des véhicules qui ne le sont pas vous allez vite être face à des défis structurels (ou qu'on fixe les éléments? ou qu'on perce? ou qu'on fait passer les câbles? la puissance électrique à revoir? faut-il un système de refroidissement? est-ce que ça gène? comment rattacher le système interne du véhicule dessus?...). Derrière tout cela il faut faire des tests, valider, modifier, réadapter, parfois refaire des éléments. Ce n'est pas pour rien qu'on arrive souvent à dire que nous sommes dans une limite d'évolution sur certains véhicules et qu'il est souvent bien mieux de refaire un nouveau véhicule que de prendre un truc sur le marché. Pour un pays qui cherche juste un blindé qui roule dans lequel on fera s'installer des types à l'arrière, oui on peut regarder tout ce qu'il y a sur le marché en se disant "plus qu'à en choisir un", mais quand on a un pays comme le nôtre qui a des besoins particuliers, spécifiques, tous les engins du marché ne sont pas adaptables. Je ne vais même pas m'avancer sur les besoins du groupe de combat. J'évite soigneusement d'évoquer le félin (même s'il finira pas disparaitre d'ici quelques années dans sa forme actuelle) mais il y aura toujours des éléments communiquant, le besoin d'avoir des points de recharges (chargeurs) pour divers accus à bord des véhicules ça devient une norme (pas forcément lié au félin, même s'il en fait partie). Il faut voir et comprendre ce qu'est un groupe de combat français aujourd'hui, ce n'est pas le soldat d'il y a 60 ans. Un véhicule inadapté à un type de plus d'1m80 ou inadapté à un type qui portent sa protection balistique (+ chargeurs etc...) n'est pas envisageable. Un véhicule ou il n'y a pas la place à l'intérieur pour une musette de 24h ce n'est plus possible. Il faut de la place pour fixer les AT4 et pensons déjà à pleinement prendre en compte les drones. Là on est juste sur le besoin d'un groupe classique, si on entre dans les besoins d'une équipe AC comme pour l'Eryx ou MMP, il faut penser au râtelier qui va accueillir 6 ou 8 missiles, pour le mortier de 81mm (et ses obus). Bref, vous comprenez tous les besoins et toutes les spécificités qui peuvent être propre à notre armée et amènent à réaliser des modifications. L'achat sur étagère a ses limites et même si parfois sur le papier un véhicule à l'air bien (car on se dit qu'il suffit des sièges pour s'assoir) en vérité les besoins peuvent amener à repartir de zéro pour être au mieux.
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Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est marrant, ça me rappelle toutes ces années ou je disais (comme d'autres) que les russes, les panafricanistes et tous les autres qui faisaient de l'anti-France et militaient pour notre départ agissaient dans l'intérêt de ceux qui étaient en face de nous. Au passage les russes viennent de reconnaitre les talibans comme gouvernement officiel et ils ont été très ouvert à négocier avec les "terroristes" qu'ils bombardaient depuis des années en Syrie. C'est juste pour qu'on évite de faire passer la Russie, ici et ailleurs, comme le porte étendard contre les extrémismes islamistes qu'on se doit de défendre malgré tout... (Désolé je suis français et je ne vais pas défendre des gens et des idéologies qui ont fait de nous leurs ennemis) Aujourd'hui nous sommes arrivé à la situation qu'ils voulaient, il n'y a plus de soldats français et tout devrait aller pour le mieux car rappelons le, l'insécurité c'était de notre faute, les terroristes, notre création, le fait qu'ils ne disparaissent pas, la preuve de notre inefficacité. Ces régimes affiliés à cette propagande russo-panafricaniste ayant parfois un accent turc vendait l'idée qu'avec les russes, ça ira beaucoup mieux, un partenaire plus efficace, plus respectueux qui lui au moins ne vole pas les richesses naturelles. Mais au final ça ne se passe pas ainsi, on comprend que ce n'est pas si simple, qu'il ne suffit pas de mettre une garnison à Kidal pour s'éviter les problèmes. Il est encore difficile pour ceux qui fantasment les russes d'admettre que la situation sécuritaire ne s'arrange pas, la principale efficacité russe transposée dans ce pays, c'est celle de l'information contrôlée, des discours élogieux, de mise en scène, des crimes cachés et d'une autocratie qui tourne autour du culte de la personnalité de son chef. Forcément là ou il y a des russes aujourd'hui, dès qu'il y a un problème, c'est la faute des ukrainiens, pas la conséquence de leurs erreurs, de leurs limites, de leurs moyens, de leurs actes en général (et en Ukraine quand les ukrainiens réussissent un coup, c'est la faute des occidentaux...). Bientôt au Mali ils mettront des écussons nazis sur les bras des terroristes et un drapeau ukrainien sur leur véhicule, histoire que tout le monde voit bien que ce n'est pas une connerie. Et pour satisfaire la pensée panafricaniste, on glissera une bouteille de Perrier pour prouver une ingérence française et de la bouffe algérienne pour évoquer également le soutien d'Alger. On l'a souvent dit, on regardera la situation se dégrader petit à petit. Les terroristes subissent beaucoup moins de coups que lorsque nous étions sur place, ils sont beaucoup moins traqués. Ils arrivent donc à prendre le temps d'organiser et mener des opérations qu'on qualifie de complexe. L'attaque d'il y a 3 jours démontre une liberté de circulation des terroristes à l'ensemble du pays pour y mener des attaques simultanées sur plusieurs endroits. Désolé de le dire, mais quand nous y étions, je n'ai pas le souvenir qu'on avait à s'inquiéter de ce qui se passait à l'ouest du Mali, il n'y avait pas Tombouctou qui était limite en état de siège, Bamako subissant des attaques, des zone "sanctuaires" dans lesquelles on ne pouvait pas accéder. Quand on voulait aller à un endroit, on y allait et ceux d'en face le plus souvent, leur seul moyen de nous faire mal, c'était de poser une mine. Jamais ils allaient engager l'armée française directement, jamais nous n'observions des attaques multiples coordonnées à plusieurs endroits du pays, l'ennemi était contenu et dans ce type de conflit, c'est déjà très important que de le contenir, de l'isoler. Les putschistes avec leurs alliés russes en se focalisant sur les touaregs et Kidal se sont fait un ennemi en plus comme s'ils pouvaient se le permettre. Rappelons tout de même que même si la MINUSMA ne menait pas une traque aux terroristes comme Barkhane, ils permettaient de maintenir un contrôle de zones. En voulant le départ des casques bleus, on a une force de 12 000 hommes qu'on a sorti du paysage sans combler quoi que ce soit derrière. Les dernières attaques confirment que désormais tout le pays est sous la menace terroriste. Les terroristes vont continuer de se positionner, de constituer et gonfler leurs cellules. On va continuer avec les mêmes recettes, les mêmes méthodes, élargissement des sanctuaires, ciblages des petites bases, attaques d'envergures et soudaines sur des bases plus importantes mais isolée, on bloque les accès, on perturbe la logistique. On connait la suite également, celle ou ils décideront de prendre et tenir les villes avec le risque d'un effet domino (opportunisme de situation) via d'autres groupes armés. Quand on a des voisins comme le Niger ou le Burkina, on sait (car on le voit) que le risque de contagion est plus qu'important. Ne soyons pas surpris de voir un jour que cette zone soit de nouveau un sacre problème qui appellera un interventionnisme étranger important. Sauf que le problème c'est que ces 3 pays sont entrés dans une logique idéologique ou ils se sont mis à dos l'essentiel de leurs voisins et de nombreux partenaires étrangers. Ainsi on entre dans une logique ou ces 3 pays vont sans doute rester seuls avec leurs problèmes pendant un long moment, amenant les terroristes à prendre une dimension de plus en plus importante. -
On peut avoir un remplaçant du VBCI avant 2035 par un achat sur étagère sans que nous recherchions une production ou une intégration d'éléments français. Il y aurait alors à minima une phase d'intégration et d'adaptabilité de SCORPION qui ne serait pas si évident. On pourrait alors obtenir les premières livraisons pour 2029 je pense. Autre solution c'est le VBCI 2, mais ce ne sera donc pas un chenillé. Dans ce cas on pourra effectivement obtenir un engin plus récent, plus armé pour remplacer les VBCI actuels plutôt que de les moderniser. Car répétons le, on ne peut pas pour des raisons structurelles, pouvoir faire passer nos VBCI en VBCI 2 avec une tourelle de 40mm par exemple. Ce sera une modernisation ou au mieux, niveau armement, on lui adjoindra un MMP ou de la roquette guidée. Le VBCI 2 reste donc une option plus que sérieuse si on décide d'augmenter rapidement le potentiel offensif de nos VCI. Dans un contexte d'augmentation budgétaire et de solutions "rapides", l'achat de VBCI 2 n'est pas à exclure, pour moi c'est la 2e solution la plus probable après celle de la continuité de la programmation actuelle (modernisation du VBCI à partir de 2027-2028 puis remplacement vers 2040). Je vais répéter ce que je disais la dernière fois, dans un contexte ou l'on cherche à donner plus de "puissance" à notre armée, on pourrait choisir de faire basculer les régiments d'infanterie sur VTT (Griffon) en régiments sur VCI. On est pile dans un moment ou on peut le faire. On réduirait la commande de 700 Griffons, pour commander 700 VBCI 2. Puis on fera une forme de passerelle, le VBCI 2 ira dans les actuels régiments équipés des VBCI, ces derniers iront (suite à modernisation) dans les régiments équipés du Griffon, puis ces Griffon seront transformés (version SAN, GE, génie etc...) pour servir dans d'autres unités (hors infanterie). On pourrait jumeler des régiments pour faciliter les échanges, les formations entre eux. Dans le même temps on pourra lancer la création d'un VCI chenillé pour 2035 en lien avec le MGCS, on ferait alors un relai similaire, le VCI chenillé irait remplacer le VBCI 2 qui lui irait remplacer le VBCI 1 (fin de vie). On disposera alors à ce moment d'un châssis lourd (remplaçant notamment le Leclerc) et d'un autre plus léger avec lesquels on pourrait envisager différentes versions pour passer d'autres engins sur chenilles. Se posera alors ultérieurement la question d'un nouvel engin (sans doute commun) pour remplacer le VBCI 2 et le Griffon vers 2050 et d'un autre plus léger pour remplacer le Serval. Voilà le genre de planification qui permet une augmentation capacitaire à court terme de notre infanterie via le VBCI2 mais qui permettra également un retour de la chenille. Le programme Griffon serait le "perdant" de l'histoire, mais pas tant. Sauf que mon scénario n'arrivera très certainement pas
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Il y a un VLTP-P "segment haut" (1060 exemplaires) qui est tout simplement le Serval "hors SCORPION". Le blindé est le même c'est juste que tout l'aspect vétronique et des éléments associés n'est pas présent. Sinon il y a le programme du Serval dans SCORPION, lui c'est 980 exemplaires. Il existe le VLTP-P "segment bas" (2333 exemplaires) qui est un autre programme. Le VBAE c'est aussi à part. Je l'ai déjà dit, je ne serai pas surpris qu'au final le programme VBAE finisse par se mélanger avec le VLTP-P segment bas dans la même logique que le Serval a été sélectionné pour le VLTP-P segment haut. Ainsi le véhicule du programme VBAE sera dans SCORPION et aura peut-être ses versions particulières et ce même véhicule plus "lisse" servirait au programme VLTP-P segment bas. Attendons nous à l'avancement et l'anticipation de certains programmes de renouvellements, mais concrètement ce n'est pas dans l'armée de terre que la masse financière ira. Pour cause, nous sommes déjà bien avancé dans le renouvellement des matos, que ce soit l'équipement individuel du combattant, du fusil aux optiques et transmissions, des hélicos aux blindés. C'est pour la plupart qu'une question de temps avant que le renouvellement soit fait, souvent on est sur une contrainte industrielle qui fait que même avec plus d'argent on ne pourra pas aller plus vite. Des secteurs peuvent et seront renforcés. C'est déjà le cas dans l'actuelle programmation (artillerie, sol-air...), parfois en effectuant des choix budgétaires et des ajustements dans les livraisons (comme pour la lutte anti-drone). On verra les choix qui seront faits à l'aube de la hausse du budget et de l'objectif des 3,5%. Des choses peuvent se faire, mais pour moi ce sera surtout une forme de densification d'unités existantes. Que ce soit une batterie de Caesar en plus dans les régiments d'artillerie ou un escadron de plus dans les régiments de cavalerie, ça reste des hausses capacitaires humainement absorbables (mais non sans difficultés) sur quelques années. Qu'on annonce une cible de 180 Caesar ou de 400 Jaguar à horizon 2032, ne serait pas une surprise, ni improbable, en fait il faut même s'y attendre. Là ou il ne faut pas trop s'illusionner c'est sur l'idée de voir par exemple l'armée de terre annoncer la création de brigades entières et de tous les régiments qui les composent, encore plus de croire qu'on le fera en 3 ou 4 ans. Tout comme il ne faut pas rêver à plus de chars Leclerc quand on sait qu'on n'en produit plus, il y a certains segments qui ne peuvent pas évoluer avant un moment. Derrière tout cela on a un paquet de trucs beaucoup moins visibles qui se feront, comme celui de la hausse des stocks de munitions, de l'infrastructure, la recherche de la hausse de la disponibilité des matériels. Ce sera aussi l'intégration des drones. Il y a une dynamique de réarmement qu'on pourrait voir en Europe pendant plusieurs années et ou très vite, pour la France, il s'agira de tenir notre rang, surtout face aux allemands. Je l'avais déjà soulevé ici, mais le remplacement du VBCI est à horizon 2040-2045 (presque en même temps que le Leclerc) avec une rénovation à mi vie devant débuter dans 2-3 ans. C'est la programmation qui est ainsi, ce n'est pas moi qui le dit ou qui le souhaite ainsi. Nous savons que nous sommes en ce moment dans une phase ou on fait des choix importants par rapport à une hausse budgétaire à venir. Le VBCI a le cul entre deux chaises. La première chaise c'est celle qui est à mes yeux la plus simple à suivre, c'est celle de la continuité de la programmation en cours, c'est à dire qu'on va lui faire sa modernisation, que dans les années 2030 on lancera le programme de sa succession et que vers 2040 on commence par le recevoir. La deuxième chaise c'est celle ou on se dit, qu'à l'heure ou on se donne des moyens financiers supplémentaires, à l'heure ou le VBCI n'est pas entré dans sa phase de modernisation (donc du budget associé), ne serait-il pas plus pertinent de chercher à le remplacer en avance de phase par un nouvel engin. Dans cette situation on entre dans 2 choix. Le premier est de savoir si nous devons réaliser nous mêmes un nouveau véhicule. Si oui, comprenons bien que ça n'arrivera pas avant plusieurs années, surtout si on doit recréer un châssis chenillé (dans ce cas, faut pas croire qu'on sortira un tel VCI avant 2035). Dans le deuxième choix il y a l'achat sur étagère ou la collaboration avec un partenaire étranger afin de gagner du temps, ce serait le seul moyen d'imaginer par exemple remplacer le VBCI à partir de 2029-2030 (si tout va bien) et d'abandonner alors dans ce cas sa modernisation. Encore faut-il trouver un véhicule capable d'être adapté SCORPION et adapté aux groupes d'infanterie française et ses spécificités qui amènent des variantes ce qui est une autre affaire. Donc ce n'est pas si simple que ça.
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Sachant que le Griffon est produit depuis 2019, qu'au 1er janvier 2024 on en avait déjà presque 600 livrés, on peut dire que d'ici la fin de l'année on aux alentours de 900. Le Serval a commencé par être livré un peu plus tard, on devrait tourner autour de 500 en fin d'année. Le rythme actuel de livraison (et qui devrait se maintenir ainsi pour les prochaines années) c'est environ 200 Serval et 150 Griffon par an. Je vais le répéter, mais nous devons comprendre que nous ne sommes pas seulement sur un simple remplacement des VAB en service. Sur le papier, on a 2700 à remplacer, mais la finalité du programme Griffon c'est presque 4000 engins (dont une petite partie ira à l'armée de l'air et la marine pour leurs fusiliers respectifs). On va combler des trous et on va augmenter assez considérablement le parc de blindés. Ce n'est pas vraiment augmentation du format de nos armées (même s'il y aura des ajouts capacitaires), mais pas mal de transformations, comme passer d'un TRM2000 avec un poste Mistral en un Serval Mistral, c'est avoir des mortiers de 120mm embarqués sur Griffon etc. Une grosse quantité des véhicules livrés à ce jour sont de la version "rang" et vont concrètement remplacer des VAB. C'est pour ces raisons qu'il ne faut pas croire qu'on dépouille l'armée en refourguant des VAB aux ukrainiens. On peut leur en filer 200 par an, c'est limite que ça arrange bien, on s'évite de payer la déconstruction, le recyclage. Il restera présent jusqu'en 2031, mais ce sera surtout des versions bien particulières, pas ceux de l'infanterie par exemple. En fait dans 2-3 ans, le VAB on ne le verra presque plus, même si sur le papier il y en aura encore quelques centaines. Ensuite n'oublions pas le programme VBAE et celui des VLTP-P segment bas. On a une cible d'environ 1800 VBAE et 2300 VLTP-P qui vont remplacer les VBL/PVP mais également amener eux aussi une augmentation quantitative d'engins par rapport à ce que nous avons actuellement. Ces 2 programmes qui devraient se décider avant 2030 vont eux aussi être massivement produits dans la période qui suit. On devrait tourner autour d'une production de 200 VBAE et 400 VLTP-P par an à partir de 2030. On sait que nous sommes dans une phase ou on devrait augmenter le budget des armées, donc si on pouvait légitimement douter et dire le classique "attendons de voir" sur la programmation après 2030, aujourd'hui on peut tout de même se dire que ça se fera, qu'on est même dans une logique de faire plus. Il n'est pas impossible qu'on avance certains programmes, certaines acquisitions, le principal frein restant les capacités industrielles. Dans le passé, l'étalement et le repoussement de programmes, les réductions, les réorganisations, la stricte suffisance ont amenés à une situation ou il y a beaucoup de choses à rattraper, beaucoup de trous à combler. Cela fait déjà des années qu'on augmente les budgets et je vois encore des gens qui ne comprennent pas pourquoi il n'y a pas plus de chars, d'avions, de navires etc. C'est normal, avant de chercher à avoir plus, il faut d'abord remplacer l'existant, puis penser à combler les trous, puis chercher à consolider cette base que nous avons. Cette consolidation, c'est aussi l'humain, c'est l'infrastructure, c'est d'améliorer la disponibilité des équipements, d'augmenter le stock de munitions etc. Qu'on le comprenne, ce n'est que vers 2030 qu'on comprendra les efforts actuels, ce n'est que vers 2035 qu'on commencera par les voir concrètement et qu'on pourra dire que la page difficile est tournée. Bien que nous pouvons modifier ici et là le format de nos armées, obtenir de nouvelles capacités, faut pas croire que doubler le budget de la défense revient à doubler le format de notre armée. Notre problème qui persistera toujours, peu importe le niveau du budget, ce sera toujours la ressource humaine. Avec un budget de la défense à 3,5%, il ne faudra pas être surpris de voir des hausses capacitaires ciblées ou on va donner 20 milliards pour des Rafale afin d'augmenter le format de l'armée de l'air et ne pas sortir 3 milliards pour des VCI afin d'augmenter le format de l'armée de terre. Le problème n'est pas politique, il n'est pas budgétaire, il est humain. Il est moins compliqué d'obtenir le personnel (pilote comme mécanos) pour 50 Rafale que de trouver le personnel qu'on va mettre dans 1000 VCI. D'un côté vous êtes peut-être à un besoin de quelques centaines de personnes avec l'exploitation de bases existantes ou on va refaire de l'infra pour quelques centaines de millions, de l'autre vous êtes à 20 000 personnes, car 1000 VCI au final cela revient à créer 15 régiments dans de l'infra qui n'existe pas/plus (qu'il faudra donc déjà trouver et recréer de A à Z), il faudra également penser à tout le soutien direct et indirect qui vient avec. Dans les choix qui sont faits et qui se feront, gardons toujours en tête que si des choses coûteuses sont faîtes dans un sens et que des choses moins coûteuses ne le sont pas dans un autre, c'est que très souvent il y a un facteur humain qui n'est pas absorbable. On ne va pas non plus acheter 3 millions de drones quand derrière vous n'avez pas d'opérateurs, pas pour rien qu'on cherche des concepts d'emplois ou on va privilégier un usage "non spécialisé"car qui dit spécialistes dit personnel supplémentaire à créer ou alors qu'on doit transformer (on déshabille Pierre pour habiller Paul). Si on va chercher des solutions ou il y aura de l'automatisation, de l'intelligence artificielle un peu partout, ce n'est pas juste par effet de mode, c'est surtout que ça permet de réduire le besoin humain.
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Il n'existe pas d'armée unifiée dans l'Otan, ça reste toujours les armées de plusieurs pays indépendants qui vont se donner la main au travers une alliance. Bien qu'on va créer des procédures et des normes communes ainsi que des standards pour optimiser l'interopérabilité et le fait de travailler ensemble, dans le fond, c'est chacun fait ce qu'il veut. Il n'y a pas d'obligations, même ces 5% ne sont pas une obligation, celui qui ne va pas l'atteindre ne sera pas sanctionné ou éjecté de l'alliance.
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Je crois qu'on doit bien comprendre que nous ne sommes pas dans un scénario ou après l'attaque, tout va s'arrêter. La sortie de crise est déjà conditionnée aux "négociations", c'est à dire l'arrêt, la surveillance de ses activités nucléaires (voir balistiques). Ce n'est pas un truc ou demain ça s'arrête et l'Iran dans son coin va reprendre son programme tranquillement dans son coin. Nous voyons aujourd'hui que l'action militaire n'est plus une "option". Si par le passé on aurait pût penser qu'un tel raid aurait été un "one shot", un truc ou ça passe ou ça casse, qu'au pire ça ne ferait que ralentir le programme nucléaire, actuellement on est dans une intervention plus vaste que ça. Maintenant que cette barrière psychologique (qui dure depuis 20 ans) est levée, Téhéran est au pied du mur. C'est soit ils oublient le nucléaire pour privilégier la paix (défaite politique et diplomatique) soit ils vont continuer une lutte avec Israël en se gardant de frapper les américains (le bon sens du moment, mais qui de toute façon finira par déraper et pousser à voir les américains intervenir) ou faire un baroud d'honneur en frappant les américains pour déclencher ainsi une guerre d'une toute autre ampleur (pas qu'avec les américains). L'Iran n'est pas une superpuissance militaire, je pense que nous avons déjà tous compris aujourd'hui qu'en cas de guerre, le territoire iranien n'est pas du tout une forteresse difficile d'accès. L'Iran n'a plus non plus l'influence qu'elle pouvait avoir dans le passé, son réseau, ses alliés, ses proxys sont plus qu'affaiblis. Que l'Iran se dise qu'ils doivent se venger pour l'honneur et la crédibilité du pouvoir, qu'ils aient des moyens de frapper des américains ici ou là, c'est une chose, mais il faut comprendre ce qui viendra derrière. Ce n'est pas juste frapper pour satisfaire sa conscience ou soulager une envie ou faire un truc symbolique. Mais face à un régime qui joue sa survie, un régime idéologique qui affronte les deux pays dont il brûle les drapeaux chaque année en criant "mort à l'amérique, mort à Israël" il est vain de croire qu'on va préférer accepter une défaite politique (arrêt du nucléaire + négociation) plutôt que de chercher l'engrenage ou il faudra une défaite totale non pas forcément de l'Iran, mais du pouvoir en place et de ses forces. Cette guerre va déraper, ce n'est qu'une question de temps. L'Iran risque de se confronter à bien plus de pays qu'Israël et les USA, je l'ai déjà dit auparavant, frapper les bases américaines de la région (qui n'ont pas été utilisés dans ce raid) c'est rappelons le, frapper avant tout le pays d'accueil. Les américains ont tout de même pris le soin d'éviter justement d'impliquer les forces de ces bases dans les actions en Iran, laissant toujours la porte ouverte à Téhéran pour éviter l'escalade, mais le problème c'est que les iraniens n'ont pas beaucoup d'options pour atteindre les américains d'une autre manière. Ils chercheront très certainement à frapper une base américaine en Syrie ou en Irak, dans des pays ou il y a peu de risques qu'il y a ait une réponse de ces derniers (hors coup de gueule diplomatique). Par contre ça donnera aux américains le top pour engager des forces supplémentaires, comme par exemple les 3 groupes aéronavals, des frappes de missiles depuis la mer etc. L'Iran serait alors pris dans une escalade et cherchera à faire un plus gros coups, que ce soit en frappant d'autres bases américaines dans les pays du Golfe ou en bloquant le détroit d'Ormuz (qui sera tout aussi douloureux pour eux). C'est là qu'on entrera dans un confit impliquant d'autres pays (dont probablement la France) pour débloquer le détroit. Cette guerre ne va pas s'arrêter comme ça, par une cessation des attaques israéliennes et un Iran qui cherchera sa vengeance, qui cherchera à se renforcer et à nuire de plus en plus à ses ennemis, qui cherchera l'arme nucléaire etc. L'engrenage de la guerre n'est pas qu'une expression.
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Il y a encore une semaine, si on avait demandé comment se passerait une opération militaire contre l'Iran, on aurait expliqué comment les israéliens sont incapables (ou extrêmement limités) d'atteindre l'Iran tout en expliquant que le niveau des défenses anti-aérienne sont conséquentes. L'idée même d'un raid israélien aurait été expliqué comme limité en un raid unique sur une ou plusieurs installations nucléaires et qu'ensuite ça passerait dans un mode défensif ou l'Iran irait noyer Israël de missiles, de drones en tout genre. Constatons simplement que l'Iran est loin d'être cette forteresse ou il serait compliqué à bombarder. Constatons qu'Israël semble assez à l'aise pour pouvoir frapper un peu partout sur l'Iran et que cela dépasse le cadre nucléaire. Alors oui, l'élongation de la distance amène une limitation de l'action, que le risque anti-aérien permanent amène à une vigilance constante dans les méthodes d'approches et de neutralisation, mais Israël démontre (en particulier aux américains) que frapper l'Iran peut se faire, que ça se fait. Nous constatons que la défense anti-aérienne iranienne n'empêche pas grand chose et attend encore une victoire ne serait-ce pour expliquer aux iraniens "oui on sait se défendre". Nous constatons que l'Iran n'inonde pas Israël de missiles ou de drones comme on pouvait se l'imaginer. Oui ils vont tirer des salves avec quelques dizaines de missiles, mais franchement, c'est quoi le bilan? 200 missiles environ et la seule chose qu'on observe c'est 2-3 missiles qui sont tombés en zone urbaine et peut-être 2 autres sur une raffinerie. Faut l'admettre, la plupart des missiles sont interceptés. Nous voyons bien sur les réseaux sociaux que le camp anti-israélien se satisfait vraiment de peu. Qu'un missile ne soit pas intercepté sur 20 et pour eux c'est la victoire, c'est formidable, on va leur montrer quelques bâtiments détruits, des zones civiles sans importances militaires, pour eux c'est le début de la fin d'Israël. Donc excuse moi, mais ces missiles font peut-être de belles images, mais la réponse iranienne n'est pas folle, malgré leurs beaux discours dévastateurs, entre le moment ou ils pensent faire de gros dégâts et la réalité de ce qui arrive à percer la défense israélienne, il y a un monde ou le lendemain matin, la seule chose qu'on va observer, ce sont des lumières dans le ciel et un bâtiment résidentiel abattu. C'est sans compter ceux qui semblent ressortir le même discours qu'à Gaza ou avec le Hezbollah, imaginant qu'Israël va bientôt se retrouver submerger et à court de missiles. On sait parfaitement que l'envie dépasse souvent la réalité. Non le Hamas n'a pas submergé le dôme de fer de milliers de roquettes, il n'a pas non plus infligé une défaite militaire à Israël au sol. C'est pareil avec le Hezbollah. Beaucoup sont agacés de cela, frustrés et sont aujourd'hui à nouveau tout excité d'imaginer Israël se prendre une rouste de l'Iran. Mais la vérité, c'est que c'est bien du côté iranien qu'on risque d'atteindre une limite capacitaire. Car ce que l'Iran balance sur Israël, ce sont des missiles complexes à longue portée, ce ne sont pas des roquettes Grad ou des missiles à courte portée. Les quantités estimées étaient de 2000 selon les israéliens (on ne va pas me dire qu'ils sont mauvais dans leurs renseignements). Le potentiel de la réponse iranienne n'ira pas en s'amplifiant, surtout quand en même temps les israéliens continuent de frapper des sites, des lanceurs et tout ce qui concerne la production de ces missiles. Entre ce qui a déjà été tirés ces 2 jours ainsi que lors des démonstrations de forces des 2 fois précédentes, ce qui a été détruit et qui continue de se faire détruire, ben ça ne va pas continuer très longtemps à balancer 100 missiles par jour. Très vite on va avoir des iraniens qui vont se retrouver à devoir compenser avec des drones (là aussi les sites de productions ont été et sont visés) juste pour maintenir une pression. Mais nous avons déjà constaté la limite des drones, entre la détection qui laissent largement le temps de se préparer et l'ensemble des autres acteurs qui vont les cibler avant d'atteindre Israël et son dôme de fer, ce n'est pas cela qui va submerger Israël ni complexifier les interceptions.
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Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui bon, quand le communiqué officiel annonce qu'il s'agit d'un aéronef agissant "au profit" de l'armée malienne, qu'il y a 2 pilotes, faut pas tourner longtemps autour de la chose. On entend aussi que le piroguier qui est allé récupérer les pilotes (le communiqué officiel en fait mention) évoquait 2 russes. Wagner cède sa place à l'Africa corps, on voit apparaitre un Su-24 à Bamako, puis voilà ce crash. Sauf à envisager qu'il s'agisse d'un L39 cédé préalablement à l'armée malienne, mais je doute, car non seulement (en dehors de ceux déjà perdus) je pense que ça ne doit déjà plus voler, mais qu'en plus le communiqué de Bamako aurait évoqué un appareil des FAMA. Quand nous y étions, l'entretien et la maintenance des aéronefs étaient très lourde. L'environnement est ce qu'il est, du sable, abrasif qui s'incruste partout. Non les aéronefs d'origine russe ne font pas exception. Ajoutons à cela l'âge avancé des machines, un entretien quasi absent, un entreposage quasi systématique en extérieur, ben oui ça tombe assez vite quand ils sont utilisés, sinon au sol ils peuvent les garder longtemps... Ce n'est pas pour rien aussi que la plupart de leurs aéronefs qui sont sensés être plus utile au centre ou au nord se trouvent à Bamako, un environnement ou le sable est moins présent Souvenons nous aussi du crash à Gao de l'IL-76 (dont l'épave est toujours visible à proximité de la piste sur les images satellites), avec ses 140 morts. Celui de l'hélicoptère MI-24 à Kidal l'an dernier, un MI-24 + 1 MI-8 il y a 2 ans, l'un des deux Su-25 en dotation il y a 3 ans. Les L-39 c'est pareil, je pense qu'on a déjà la moitié des dons qui ont été perdus ou endommagés (ça ne veut pas dire que les autres volent). On a aussi connu une attaque contre un hélico au sol à un moment, je ne sais plus ou. Le renouveau de l'armée de l'air malienne grâce aux dons russes ou à l'appui russe a du plomb dans l'aile et n'affiche pas un bilan très glorieux. En 3 ans on doit être à la perte de la moitié des aéronefs donnés par la Russie (et parfois utilisés par des pilotes russes). Des disponibilités qui doivent être catastrophiques, une maintenance quasi absente et quand la grande Africa corps arrive à obtenir un Su-24, ça se casse la gueule. Dans le global au jour d'aujourd'hui l'armée de l'air malienne est quasi inexistante opérationnellement parlant. Des aéronefs peut-être présents sur des tarmacs mais qui ne volent presque jamais. La plupart restant à Bamako, donc loin des zones ou ils seraient utiles. Si pendant un temps ils ont misés sur les drones TB2 d'origine turc, là aussi, pas assez nombreux, des munitions qui doivent se compter sur les doigts, des drones avec un rayon d'action limité. Les 2 drones avec une plus longue portée Akinci, il y en a déjà un qui a été abattu par l'Algérie. -
Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Deuxième confirmation?