Indigènes et "maroquinages" : le grand mensonge ?
"Il fallait faire ce film, c'est un témoignage bouleversant sur une période méconnue de l'histoire commune entre l'Algérie et la France qu'il fallait montrer", a affirmé le comédien Mohamed Benaïssa. Tellement bouleversant que Jacques Chirac lui-même en a été ému.
Faux et bouleversant ! Tellement faux qu’on y croirait… Emouvant, peut-être. Mais il s’agit là d’un film qui falsifie l’histoire ! Facile à falsifier, car, comme le reconnaît si bien Mohamed Benaïssa, il s’agit d’une période fort peu et fort mal connue !
L’histoire vraie de la libération de l’Italie est effectivement (aussi) liée au corps expéditionnaire français composé d’Algériens, de Marocains, de Tunisiens et de Sénégalais.
Cette vraie histoire débute en Sicile. C’est Mariangela Profeta Fiore, réfugiée à Montegrande (au sud de la route nationale Licata-Gela) qui rapporte des premiers kidnappings de jeunes femmes italiennes par des Marocains qui « les considéraient leur butin de guerre et les emmenaient en ricanant et en les traitant de tous les noms, comme des prostituées. » Le deuxième (lourd) épisode on le retrouve à Capizza, entre Nicosia et Troina: ici les Nord-africains se livrèrent à plusieurs viols collectifs.
Mais ce fut pendant l’avancée vers la Ligne Gustav avant, et ensuite vers la Toscane que les Marocains se déchaînèrent. Ils violèrent par milliers des fillettes, des vieillardes, des femmes enceintes… sans oublier les hommes !
Ils agissaient en bandes : ceux d’entre eux qui tâchaient de s’y opposer étaient invariablement abattus. Pour les victimes il n’y avait aucun salut : certaines, après pareil traumatisme, allèrent jusqu’à s’ôter la vie.
Le journaliste Giovanni Minoli, grâce à des témoignages des victimes survécues, reconstituera un événement que, affirmera-t-il avec raison, «L’histoire officielle n’a jamais voulu raconter » Il est en effet rarissime de trouver dans les livres d’histoire ne fusse qu’une rapide allusion à ces crimes qui ont profondément marqué la libération de l’Italie au printemps de 1944. Où des milliers de femmes furent violées et tuées avec une fureur inhumaine !
L’historien belge Pierre Moreau, pourtant est sur la même longueur d’onde de Minoli quand il affirme que: « Jamais ces tragiques évènements furent mentionnés par la littérature historique de la deuxième guerre mondiale: ni dans celle de langue française, ni dans celles de langue hollandaise ou anglaise. »
Il y a, au contraire, des preuves que ces violences ne se limitèrent pas à la population des Arunci, pendant les cinquante heures "de prime" offertes par le général Juin à ses troupes, méritoires d’avoir réussi à percer le front ennemi au Mont Cassino. Ce « phénomène » débuta en juillet 1943 en Sicile, traversa la région de Rome (le Latium) et la Toscane pour s’achever avec la mutation du CEF en Provence, dans l’octobre 1944.
En mai 1944, en cette partie du Latium dénommée Ciociaria, les libérateurs alliés déchaînèrent les troupes marocaines du général Juin, les goumiers, sur la population locale : 3.500 filles entre 8 et 85 ans furent violées, 800 hommes sodomisés et tués. Parmi eux le père Alberto Terrilli, curé de Santa Maria di Esperia.
C’est à ce moment qu’on dénomma « marocchinate » (maroquinages) les horribles sévices subis par ces victimes innocentes des libérateurs franco-nord-africains.
Dans 40 communes des départements de Frosinone et Latina (Latium), entre le 11 et le 28 mai, le commandement militaire français laissa donc « quartier libre » à ses hommes pour fêter le succès sur l’armée allemande en retraite vers le Nord du Pays.
Les réactions des cadres de l’armée française envers ces gendres de crimes (perpétrés par leurs propres soldats) étaient emprunts d'une très large tolérance.
L’essai de Carloni « Le corps d’expédition français en Italie 1943/1944 – Criminels de guerre au service de la France libre » (titre traduit de l’italien) est très intéressant à ce sujet.
Et dans le livre de Alberto Moravia « La Ciociara » on découvre le témoignage du capitaine d’artillerie Francesco Castelli qui nota scrupuleusement ce qui se passa à Esperia entre le 16 et le 18 mai 1944.
Ce sont des affreuses réalités, des faits, témoignés et documentés, ceux dont on parle ! Et qui devraient nous émouvoir bien plus d’un film d’histoire-fiction ! Des faits qui, vous l’aurez compris, ne se limitèrent pas à la Ciociaria, loin de là ! A l’hôpital de Sienne, par exemple, furent accueillies entre autres 24 fillettes de 12 à 14 ans, toutes violées par la fureur criminelle marocaine. Ainsi à l’Elbe, Marina di Campo, Procchio, Capoliveri, Porto Longone et Portoferraio.
Jamais le général Juin ne condamna ces violences commises par ses propres soldats. Ni d’ailleurs le général Charles De Gaulle pendant sa pourtant longue vie politique !
Au contraire, à partir du 1er janvier 2007, nos braves soldats (quelque 84.000) toucheront enfin les mêmes pensions que leurs anciens collègues de nationalité française et cela à la suite d'une décision du président français Jacques Chirac, ému par ce film.
Salvatore ALBELICE
Président de la Délégation
AZZURRI NEL MONDO - Belgique