J'ajouterai à la suite des commentaires de Davout que le livre de blanc de la défense de 1994 fait état d'opérations militaires qui, lorsqu'elles sont d'envergure (Kosovo, Afghanistan, Iraq, Bosnie) doivent être systématiquement entreprises dans le cadre de coalitions. En clair, la France ne fera plus la guerre seule (au delà d'un engagement supérieur à 5000 hommes). Lorsque cette prérogative des États souverains, la guerre, n'est plus envisagée que sous forme de guerre de coalition, le discours qui voudrait que la France agisse seule et défende des intérêts à tous antagonistes ne tient plus. Il est évident que nos intérêts sont tout à la fois et en même temps convergents et divergents avec ceux d'autres États (quand on prend en compte l’ensemble des sphères dans lesquelles ils s’expriment : militaire, économique, politique, financier, énergétique, etc.) mais il est également évident que si nous adoptons une ligne qui voudrait que nous nous associons à l'un et puis à l'autre (ou plutôt, en même temps à l’autre) selon l'intérêt défendu, nous allons droit au mur: l'association d'intérêts implique toujours des engagements et que vaudrait la parole d'une France versatile, quelle valeur aurait alors son alliance, cette forme extrême de son indépendance ne risque-t-elle pas de la conduire à l’isolement? Une alliance militaire permanente présente bien des inconvénients mais elle est plus stable et crée des liens forts d'interdépendance ce qui, au bout du compte, présente des avantages tels que nous n'avons, en réalité, jamais quitté l'OTAN.