Aller au contenu
Fini la pub... bienvenue à la cagnotte ! ×
AIR-DEFENSE.NET

[Magazine] Histoire & Stratégie


Messages recommandés

Bonsoir,

 

Après une lecture non totale mais déjà très conséquente du numéro d'histoire et stratégie "la contre-insurrection au XXIe siècle", j'avoue être animé autant par l'intérêt passionné que par la déception, phénomène qui, je m'en rends compte, revient souvent avec cette collection.

 

Je trouve à mon goût que la publication présente trop de délayage théorique désincarné. Ce défaut se retrouve dans les longueurs cherchant à définir ce que serait en théorie une situation répondant parfaitement au cadre d'une contre-insurrection. Je sais bien que le sujet présenté en éditorial est un panorama de la théorie contemporaine de la contre-insurrection, mais cette prédominance de la construction intellectuelle qui existe de manière quasi autonome par rapport aux réalités des faits humains me donne un ressenti de froideur technique désincarnée. Pour expliquer mon propos, j'avais trouvé, en les lisant, Sun Tzu ou Clausewitz "vivants", donnant du corps à leur propos même quand il est général ou théorique, je ne ressens pas la même chose ici. Peut être est ce le niveau d'abstraction ou la priorité à l'analyse théorique qui me donne cette impression.

 

Même si l'objet est le XXIe siècle, je trouve l'analyse historique du couple insurrection / contre-insurrection complètement désorganisé, avec simplement des pastilles d'éclairage sur des points contemporains actuels précis. Il y a de nombreuses références historiques, à la fois à des situations et mêmes des penseurs, il n'y a quasi pas d'approfondissement, cela reste de simples mentions pour la plupart des situations. Si le Vietnam est très présent, le cas de la Malaisie est juste cité en quelques endroits avec quelques principes dans l'article sur la pensée militaire occidentale. J'ai du mal à envisager la contre-insurrection aujourd'hui sans mettre en lumière le poids de l'histoire. Seul Galula a droit à un grand développement par exemple, les militaires français ou britanniques ayant pratiqué la contre-insurrection et écrit à ce sujet étant bien trop rapidement évoqués à mon goût. En fait, le seul panorama historique se trouve en fin de l'ouvrage, et encore sous le prisme de la littérature théorique et de son impact dans les théories militaires de leur époque. 

 

Le panorama se réduit en fait à la pensée militaire américaine et à sa construction théorique depuis le Vietnam, avec ses extensions théoriques face aux conflits irakien et afghan. L'iconographie est flagrante, elle est extrêmement américano centrée.

C'est là que le titre de l'ouvrage est en partie trompeur, ce n'est pas une étude de ce que peut être la contre-insurrection au XXIe siècle, c'est l'étude du corpus doctrinal centré sur la réflexion américaine et des analyses théoriques au sujet de celle-ci.

Quid de la contre-insurrection vue par l'analyse russe par exemple ? Le cas Syrien est évoqué, y a même une photo, mais à ce que j'ai lu pas d'analyse de la contre-insurrection. C'est pourtant une situation qui intéresse le lien entre théorie et pratique.

 

Dans la partie sur les insurrections contemporaines, l'auteur commence par "La contre-insurrection contemporaine partage avec ses avatars du passé un configuration commune : elle oppose des armées occidentales à des adversaires non étatiques sur des territoires périphériques". C'est une des phrases où je me dis que je n'ai pas du tout la même perception que l'auteur, que je trouve personnellement réductrice. A prendre la définition de l'auteur, quid de l'insurrection maoïste au Népal jusqu'en 2006 et de l'effort de contre-insurrection mené par le pouvoir népalais de l'époque ? Comment analyser le cas du Rwanda et la situation des grands lacs depuis plus de 20 ans ?

 

L'ouvrage investit beaucoup dans l'analyse théorique, c'est son but, dans un cadre que je trouve trop fermé sur l'angle "occidental", et à travers lui sur ce qui semble être la seule source de créativité théorique construite et globalisante, la réflexion américaine. C'est très intéressant pour décortiquer et mieux comprendre celle-ci, c'est frustrant d'un point de vue plus large.

 

Quelque part, je trouve que l'ouvrage a les mêmes qualités et défauts que les pensées qu'il analyse : un brillant effort d'analyse théorique du monde de l'insurrection et de la contre-insurrection, mais qui s'appuie trop principalement sur les éléments qui "collent" avec les démonstrations théoriques, interprétant le sujet à travers un filtre réducteur.

 

Il est également pour moi déroutant de voir les exemples particuliers venir en éclairage et en exemples des propos théoriques, l'analyse semblant exister avant l'étude des faits. L'efficacité réelle des théories se discerne par de petites allusions mais sans approfondissement complet. La question des moyens concrets techniques, humains, et autres, peut être pas assez théoriques, sont très peu présents, ou trop à travers le simple prisme organisationnel. A mes yeux, ils ont pourtant un poids conséquents dans les réussites et les échecs.

 

 Donc passionnant, riche, réfléchi, très travaillé, avec le fait qu'en 98 pages il n'est certainement pas possible d'étancher toute ma curiosité sur la question.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Quid de la contre-insurrection vue par l'analyse russe par exemple ? Le cas Syrien est évoqué, y a même une photo, mais à ce que j'ai lu pas d'analyse de la contre-insurrection.

 

C'est vrai que cela aurait été intéressant de voir la vision russe de la chose. De nombreux pays asiatiques y sont également confrontés et ça aurait aussi mérité d'y figurer.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 2 weeks later...

Coïncidence, j'ai beaucoup apprécié la synthèse de l'auteur sur LdD : La contre-insurrection au sommaire de la revue Histoire & Stratégie. J'y retrouve pas mal d'éléments cités dans un petit bouquin sur la confrontation entre les Corées de 1966-1969 dont je compte faire une fiche de lecture (mais pas pour ce soir).

 

A propos des critiques de jeansaisrien, le volume est peut-être trop petit pour véritablement intégrer des exemples trop variés.

Modifié par Rob1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 2 months later...

HetS17.jpg

 

INTRODUCTION

1ère partie – D’une guerre mondiale à l’autre (1918-1945)

Et le char américain fut… – La Grande Guerre (1917-1918) La naissance du tank

Le Tank Corps américain en France
La 304e brigade de chars américaine dans les offensives de 1918

Une arme au service des autres armes ? L’entre-deux-guerres

Ressusciter l’arme blindée
Infanterie, cavalerie, ou arme indépendante ?
Naissance de l’Armored Force… à la veille de la guerre

La Seconde Guerre mondiale – l’ordalie et le triomphe

Des débuts difficiles
Focus : Heurts et malheurs des tank destroyers
Le triomphe des Armored Divisions (1944-1945)
Focus : Les chars américains dans le Pacifique
Les bataillons de chars : le cœur des Armored Divisions
Les tactiques mises en œuvre par les Armored Divisions
Focus : M-4 Sherman, sur tous les fronts
Focus : M-26 Pershing : trop peu, trop tard
Quelles leçons ?

2ème partie – La guerre froide (1945-1991)

Les débuts de la guerre froide – De la Corée à la série des Patton

L’armée américaine après la Seconde Guerre mondiale
La guerre de Corée, la guerre de mouvement et les chars (1950-1951)
Focus : M47/48 Patton, dans la chaleur de la guerre froide
L’ère Pentomic

Combats blindés au Vietnam (1954-1967)

L’influence française de l’utilisation des blindés
L’arme blindée sud-vietnamienne
Les blindés sud-vietnamiens au cœur des combats
L’armée américaine envoie ses blindés au Sud-Vietnam
Un nouveau rôle pour les blindés
« Cedar Falls » et « Junction City » : le marteau blindé
Une guerre pour des emplois différents des blindés

AirLand Battle, Bradley, Abrams

Après le Vietnam
Les blindés dans l’opération « Just Cause », Panama, 1989
Focus : M-60 Patton, le Cold Warrior
Focus : M-1 Abrams, fer de lance de l’AirLand Battle
La Task Force Shepherd (1st Marine Division) dans « Desert Shield » et « Desert Storm »
Focus : M-2 Bradley – l’infanterie mécanisée américaine à maturité

3ème partie – L’arme blindée américaine au début du XXIe siècle

La fin d’une époque ? L’Armor Branch dans le doute (1991-2001)

L’US Army face aux défis du « nouvel ordre mondial »
D’« Iraqi Freedom » à aujourd’hui – Le devenir de l’arme blindée
Les Stryker Brigade Combat Teams dans l’opération « Iraqi Freedom » (2003-2005)
La bataille de Falloujah (novembre 2004)
Focus : Les véhicules de combat Stryker : nouveaux blindés pour une nouvelle ère

Conclusion : L’armor branch au XXIe siècle

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 4 months later...
  • 1 month later...

1405182716-stra.png

 

 

Préparer les guerres futures a toujours représenté un exercice complexe, et les anticiper l’est encore davantage. Si les mérites de la prospective géopolitique ne sont certes pas nuls, celle-ci s’avère en effet impuissante à prédire non l’occurrence d’une guerre, mais son caractère. Ce dernier, toutes choses étant égales par ailleurs, dépend en effet essentiellement de l’état de la théorie et de la pratique militaires – elles-mêmes les produits d’évolutions historiques, dont l’étude, et non celle du présent, doit fonder toute approche prospective sérieuse –, un champ que les études stratégiques continuent en France de délaisser, à tort.

Une certaine obsession pour la surprise stratégique conduit en effet à déployer des trésors d’énergie et de talent pour s’efforcer de ne pas être surpris de l’occurrence d’un conflit, mais bien peu à faire avancer la théorie de la stratégie et de l’art militaire. Celui-ci est ainsi laissé en jachère intellectuelle, que ne comblent que quelques rares travaux, parfois de qualité, mais presque toujours publiés en dehors d’une réflexion doctrinale qui semble ne plus vivre que par modes successives, sans parvenir à se structurer. L’étude de l’opération future – de son cadre, de ses formes, de sa préparation puis sa conduite et de ses moyens – en tant qu’incarnation tant de la stratégie que de l’art militaire constitue donc un champ propice au développement d’une réflexion sur la théorie et la pratique de la guerre, indispensable non pour prédire les guerres à venir, mais bien – ce qui est plus important – pour les gagner. C’est à cet exercice que se prête, dans les pages qui suivent, Benoist Bihan, historien et chercheur en études stratégiques.

Table des matières

Éditorial

Introduction

1ère partie – Le cadre de l’opération future

De l’opération dans un cadre prospectif et théorique

Les lacunes des études prospectives contemporaines
L’opération, un impensé théorique
Focus : Sur la démarche prospective
Replacer l’opération au cœur de la théorie militaire

Le contexte de l’opération future

Réduire à l’impuissance : le cadre stratégique
Théâtre de guerre et théâtres d’opération futurs
Focus : Espaces solides, espaces fluides
La démocratisation de la technologie : les conditions matérielles
Focus : Buts stratégiques et objectifs de l’opération future

2ème partie – Conduire l’opération future

Sur la maîtrise des espaces fluides – Les opérations stratégiques d’ensemble

La convergence vers l’opération fluide
Disputer et s’assurer la maîtrise des espaces fluides
Exercer la maîtrise des espaces fluides

Emporter la décision : les opérations de théâtre

Déploiement des forces sur le théâtre d’opération
Défaire les défenses de théâtre
Disloquer les forces de l’adversaire
Focus : Le déploiement comme forme d’exploitation
Prendre, tenir et contrôler

3ème partie – Le combat futur

Conduire l’opération future (I) – Les frappes et le combat à longue portée

Sur le concept de complexe C4ISR-frappe
RMA contre RMA
L’extension spatiale du combat longue portée
C-RAM contre PGM : le combat anti-munitions, la contre-frappe
Conséquences

Conduire l’opération future (II) – La manœuvre et le combat rapproché

Rompre avec l’approche contemporaine de la manœuvre
Phases des manœuvres de l’opération future
Les formes de manœuvre au sein de l’opération future

4ème partie – Les forces : organisation et moyens

L’organisation du commandement

Une brève histoire des structures modernes de commandement
Les modèles de commandement (I) : le cas américain
Les modèles de commandement (II) : le cas soviéto-russe
Les modèles de commandement (III) : la France
Focus : Une organisation aboutie : l’US Navy et le Corps des Marines dans le Pacifique au moment de l’opération « Forager » en juin 1944
Commander l’opération future

Le combat dans les espaces fluides

Déployer et relier : les moyens logistiques
Les moyens du combat défensif
Les moyens du combat offensif (I) : les complexes C4ISR-frappe
Les moyens du combat offensif (II) : l’armement

Le combat dans les espaces solides

Les forces terrestres et leurs moyens
Focus : Refonder des traditions
Focus : Les forces navales amphibies
Focus : Le mirage robotique
La force aérienne de coopération terrestre
Focus : Qui doit commander les moyens aéroterrestres de frappe lointaine ?
Focus : Bibliographie restreinte

 

http://www.dsi-presse.com/?p=6810

 

Je viens de l'acheter chez un marchand de journeaux.

Je m'en vais le lire  :|

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 1 month later...
  • 9 months later...

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
  • Statistiques des membres

    5 998
    Total des membres
    1 749
    Maximum en ligne
    Pumnsomi
    Membre le plus récent
    Pumnsomi
    Inscription
  • Statistiques des forums

    21,6k
    Total des sujets
    1,7m
    Total des messages
  • Statistiques des blogs

    4
    Total des blogs
    3
    Total des billets
×
×
  • Créer...