Les Systèmes Navals de Direction de Combat

[pascal]

Trop souvent selon moi on raisonne en terme de canons et de missiles pour parler de la puissance d'un navire de combat moderne.

On envisge pas assez les capacités offensives et défensives d'un navire de guerre en fonction de son "intelligence embarquée".

La complexité et les performances croissantes des armes et des menaces rendent nécessaire aujourd'hui la mise en oeuvre de systèmes de gestion de l'information devenus la véritable raison d'être des navires militaires. Sans ces systèmes qui appréhendent, trient et proposent des solutions tactiques point de salut.

Je vous propose d'évoquer la question ici et de comparer ce qui se fait chez nous et ailleurs.

Un ordinateur et des systèmes entrelacés c'est maoins "bandant" que des portées missiles des calibres de canons ou des emports de bombes ... mais il apparaît que c'est plus important. Sans ces systèmes pas de mise en oeuvre efficace.

Bref avant de pouvoir frapper un navire doit pouvoir détecter analyser et gèrer une menace

http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=115631

[xav]

Un collegue m'a dit qu'en france nos CIC(Combat Information Center) sont "tout en un", que l'on sait tout intégrer... et que ça impressionne les américains "qui ne savent pas faire".

Mais bon, je suis resté trés suspect... et il ne savait trop quoi repondre quand j'ai dit "mais justement, n'est ce pas mieux de tout séparer? Comme cela en cas de panne ou dégats, c'est pas tout le CIC qui tombe en rade"

On m'a juste répondu "de toutes façons avec toute l'electronique sur les navire moderne, on ne saurait plus réparer en pleine mer, en plein affrontement et tout depend trop de l'electricité".

[pascal]

cette conception "à la française" est expliquée dans l'article dont le lien est joint ...

[Bruno]

cette conception "à la française" est expliquée dans l'article dont le lien est joint ...

Article fort intéressant. Cette conception avec un "tronc logiciel commun" complété pour chaque version dédiée à un type de navire par des modules spécifiques s'inspire effectivement des logiciels civils (celui utilisé dans l'hôtellerie restauration par ex), et comporte beaucoup d'avantages : prise en main plus facile, économies d"échelles, réduction des durées et des coûts de formation des équipages ...

Après tout dépend de la subtilité et du talent des programmateurs (le logiciel intègre t-il un maximum de scénarios, est-il d'usage "intuitif"/adapté à la logique humaine des opérateurs ?) mais aussi des capacités brutes des processeurs utilisés (vitesse de calcul, mémoire vive ...) qui vont déterminer la rapidité de réaction et de gestion des scénarios.

On entend régulièrement en effet que dans ce domaine nos informaticiens "made in France" sont très bons et que lors d'exercices internationaux nos partenaires sont impressionnés par la capacité de nos SDC à faire de la fusion et synthèses de données. Ce genre de performances étant à la fois secret-défense et peu accessibles aux non spécialistes en informatique c'est assez difficile à vérifier, mais la répétition de ce genre de  retours et les nombreux contrats export engrangés permettent de penser que c'est vrai.

En ce qui concerne les FREMM, au delà des grosses différences visuelles entre les françaises (très élégantes et furtives) et leurs cousines italiennes (d'aspect bien plus anguleux et massif) il me semble avoir lu que l'autre grande différence était que les italiens avaient repris le SDC des Horizons (version dédiée du PAAMS) tandis que nous français avons choisi un tout nouveau système de combat (le SETIS évoqué dans l'article).

Un officier français déclarait même un peu crânement que " le SCD des FREMM italiennes c'est la génération MégaBits, tandis que celui des françaises c'est la génération GigaBits " ....

Reste à voir que s'il y a un SDC (spécialisé en veille et lutte AA) qui fait référence aujourd'hui c'est le fameux AEGIS yankee, visiblement considéré par beaucoup de pays comme un Must en la matière : mais est-ce dû au SDC lui même ou plutôt à la forte puissance émettrice des antennes radar du SPY-1 de Lockheed Martin ? ...    

[Tancrède]

Je connais rien du tout à ce domaine, mais y'a t-il un moyen d'évaluer àa la louche le différentiel de performance rendue entre systèmes, à armement et équipement hardware relativement équivalent? Dans les "rumeurs", les ricains sont toujours "impressionnés" ou "en extase" devant tel ou tel outil français :P , mais bon, en attendant, ils ont pas l'air d'être si mal lotis.

Le différentiel entre les Horizons et Fremms italiennes et françaises en sera t-il si grand? N'est-ce qu'un gage d'ergonomie sensiblement améliorée? S'agit-il plus d'une "rentabilisation" d'effectifs et dispositions ainsi plus réduits (performance économique donc, plutôt)? Cela ne sert-il pas à justifier un sous-armement chronique des navires français?

Parce qu'en attendant, s'il faut se fonder sur les rumeurs de ce type.... Sans compter apparemment le problème de la vélocité de nombre de missiles antinavires et des temps d'alerte très courts qui rendraient, paraît-il, jusqu'à l'Aegis complètement obsolète.

Après, évidemment que "l'intelligence" du navire compte plus que les armements, et on imagine que les navires russes ou chinois, bardés de missiles aux performances variant du simple au quintuple selon les commentateurs, les exploitent moins bien et ne peuvent les guider ni aux distances affichées, ni dans des temps si satisfaisants.... Mais quid de l'évaluation qu'on peut en avoir, du côté amateur?

[Ben]

Dans ce domaine je pense en effet que l'interplateformes apportera un gros plus en efficacité et en discretion. surtout si on peut mettre en reseau des batiments assez eloignés, ca rendra les tactiques furtives adverses bcp plus delicates (difficile d'etre furtif sous plusieurs angles) on pourra augmenter la taille de la bulle d'un gan en eloignant une ou deux fregates type lafayette, moins couteuses (ce qu'on peu déja faire, sauf que la le "piquet" radar sera relié aux aster des grosses fregates, la encore c'est une marge de plus en cas de detection tardive d'un hostile furtif déja dans la bulle.

enfin, c'est la possibilité de rendre les batiments les plus importants moins repérables (la moitié du gan peut rester muet en termes electromagnétiques, et d'autant moins repérables (même si on se doute qu'ils resteront proches des radars allumés, on aura pas de position précise, du moins pas par ce biais)

J'aime particulierement les idées de passerelle virtuelle dans les soums, mais la la question se pose de la transmission des données sous marines. comment retransmettre les données des batiments de surface aux soums et vice versa?

[pascal]

Puisque l'on parle des AEGIS ces systèmes navals ont une caractéristique avant d'avoir des vitesses de traîtement phénoménales on leur demande avant tout d'être fiables et de ne pas planter pour un oui ou pour un non...

[Scarabé]

Un collegue m'a dit qu'en france nos CIC(Combat Information Center) sont "tout en un", que l'on sait tout intégrer... et que ça impressionne les américains "qui ne savent pas faire".

Mais bon, je suis resté trés suspect... et il ne savait trop quoi repondre quand j'ai dit "mais justement, n'est ce pas mieux de tout séparer? Comme cela en cas de panne ou dégats, c'est pas tout le CIC qui tombe en rade"

On m'a juste répondu "de toutes façons avec toute l'electronique sur les navire moderne, on ne saurait plus réparer en pleine mer, en plein affrontement et tout depend trop de l'electricité".

Sur les Frégates Horizon le Combat Management System (CMS) est articulé autour d'une vingtaine de consoles. La plupart d'entre-elles sont situées dans le Central Opération, logé derrière la passerelle. « Le CMS fonctionne sur un réseau redondé et avec des consoles totalement reconfigurables. Les consoles donnent une vue de la situation grâce aux capteurs du navire mais aussi grâce aux capteurs extérieurs, comme ceux d'un avion de guet aérien, qui transmet ses informations via les liaisons de données » Merveille technologique, le système de combat des Horizon comprend 22 modules logiciels, 20 consoles, 10 calculateurs et 1 million de lignes de codes. Le tout doit permettre de gérer les armes, les liaisons tactiques et l'analyse des informations transmises par une dizaine de senseurs, sans oublier l'intégration des données provenant d'autres navires ou aéronefs, qu'ils soient français ou alliés. Pour cela, seules 20 à 25 personnes sont nécessaires.

En plus Le Forbin présente une nouveauté par rapport aux bâtiments des générations précédentes. Afin de réduire sa vulnérabilité, un CO de secours a été aménagé à l'arrière. Equipé de trois consoles, il peut prendre le relais en cas de destruction du CO principal ou d'avarie majeure. La frégate doit être capable, avec seulement trois consoles disponibles, de continuer de se défendre et de rentrer au port. « Le système est très redondé et offre de nombreuses reconfigurations de manière à ce qu'il reste opérationnel en cas d'avarie ou de situation dégradée.

[xav]

cette conception "à la française" est expliquée dans l'article dont le lien est joint ...

Je ne pouvais pas lire ce long article depuis le boulot se matin.

Maintenant c'est fait, et j'admet que c'est intéressant.

[Umbria]

L'Aegis n'est il pas le premier CMS au monde où tout les systemes d'armes, radars et autres sont centralisés sur un logiciel? 

En tout cas je suis très  intéressé par ce sujet. 

https://www.aspistrategist.org.au/the-heart-of-the-matter-choosing-a-combat-management-system-for-the-future-frigates/

Modifié le 11 juillet 2020 par Umbria