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L'Airpower, perspective historique


Tancrède

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Les walkyries ne sont pas seuleument des engins de combat efficace et ayant une ''belle gueule''  >:(

Ce sont des machines produites en quantité littérallement industriel dans des usines robotisé qui vous les sortent a la chaine commes des banals voitures - si le satellite usine zentradien n'est pas en panne bien entendu -.

Il faudrait se pencher sur le mode de production des avions de combat moderne et voire si au moins on peut avoir le production des avions de ligne civils.  :P

En théorie on pourrait

après tout un chasseur coute pareil ou moins qu'un liner et n'est pas necessairement plus complexe a produire sauf à vouloir des trucs hyperlissés type F22

le tout c'est que c'est pas le même volume d'usage donc de vente donc de production

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Airbus sort plus de 30 avions de ligne par mois sur 3 lignes de production dont la masse est au minimum de 40 tonnes. Un Rafale à vide fait moins de 10 tonnes...

Evidemment, si Dassault pouvait avoir cette cadence de 120 avions par an, le programme serait liquidé en 3 ans et l'entreprise ne produirait plus rien pendant longtemps. Je ne rappelle plus le maximum annoncé par l'entreprise lors d'une commission de l'assemblée nationale, je pense que c'était dans les 30 ou 40 suite à des limitations dans la fabrication des composites.

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Enfin ils seraient toujours un tantinet cher, même si des cadences doublées ou triplées allégeaient un peu la note....

Mais il faudrait quand même, pour parler une amorce de vocabulaire commun entre les factions ici présentes, qu'on se rende compte qu'on a au final peu, voire pas de critères "faciles d'accès" pour juger/jauger l'efficacité opérationnelle et stratégique, et moins encore pour jauger de la "rentabilité stratégique" (ou opérationnelle/tactique) d'un système d'arme, ce qui est en grande partie tout le fond de l'affaire. La guerre a des situations trop différentes, uniques à chaque coup, trop de situations en apparence similaires qui sont en fait très différentes.... Et le seul vrai évaluateur possible est censé être le politique qui aujourd'hui se torche de l'outil militaire et de la stratégie ou a d'autres intérêts pour le déterminer.

C'est pourtant le genre de calculs qu'il va falloir apprendre à faire nettement plus sérieusement vu la réduction de plus en plus drastique des différentiels entre l'occident et le reste du monde sur le plan technologique, sur celui des moyens (la capacité militaire obtenue pour X dollars dépensés) et de l'économie, tout comme sur celui, déjà plus flou, de la capacité militaire dans les scénaris de conflits probables. Sur ce dernier point, nombre de pays ne sont pas capables de guerre expéditonnaire, mais ont des capacités de défense et d'interdiction dans leur environnement immédiat qui rend toute opération lointaine proportionnellement plus chère et risquée qu'avant.

Face à cela, la capacité à bombarder, si elle peut satisfaire certaines pulsions de défoulement, semble une capacité dérisoire à moins:

- d'être prêt à l'utiliser pour un oui pour un non, donc dans le cadre d'une politique de chantage au bombardement, nouvelle version de la politique de la canonnière, ce qui est impossible vu la façon dont fonctionne la scène internationale, et serait vite contre-productif

- d'avoir une capacité si énorme et précise qu'elle constitue une menace chiffrable en termes de dommages causés, peut supporter une attrition conséquente sans baisse de régime.... En bref, ça coûterait si cher que la question de la "rentabilité" obtenue se pose légitimement

- de se rendre compte des limitations de ce qu'il est possible d'obtenir par le biais de ce type de "chantage" ou de capacité de rétorsion. Un pays "à punir" de cette façon, si le motif de la dite punition correspond à une volonté politique un peu conséquente et/ou si la rétorsion lui permet de souder sa population par nationalisme de base, ne cèdera pas quel que soit le niveau des destructions (sans compter l'effet boomerang international). Qui plus est, un pays renvoyé à l'âge de la charrette par des destructions conséquentes est un pays qui n'est plus pour longtemps dans la "surface économiquement utile" de la planète, soit un fait contraire par essence à nos intérêts. Sans compter le niveau d'hostilité et de tensions que ce type d'action implique sur les relations internationales (coût politique en général), impliquant des rétorsions de tous types, de la méfiance.... Bref, c'est un moyen non rentable et créateur de futurs problèmes

Ce problème des critères d'évaluations facilement exposables, aussi bien au niveau stratégique (politique, économie, effets de long terme, effets combinés de systèmes d'armes entre eux et avec d'autres modes d'action) qu'opérationnel (évaluation de l'impact système d'arme par système d'arme, et des effets croisés, avec essentiellement la difficulté à mesurer ce qui impacte l'organisation et la volonté de l'adversaire), est le point central, car c'est à son aune et à son aune seule que la pertinence d'une arme est mesurée. A défaut de voir cela, le lobby aérien peut se retrancher sur la petite arithmétique fallacieuse des performances théoriques des avions, des ratios superficiels comme la quantité d'explosifs largués par kilomètres carrés.... Soit des illusions de maîtrise de l'objet qu'est la guerre, une certitude scientifique/positiviste que des "recettes" toutes faites existent, et de l'argument quantifiable facilement vendable au politique.

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  • 2 weeks later...

Je me suis mal fait comprendre. Je ne fessais que déplorer, comme toi, que cette approche n’est jamais été transcrite avec sucée dans les faits, malgré les intentions et l’intérêt manifeste de nombreux militaires ;  mais le lobby militaro-industrielle est le plus fort.

C’est pour moi la bonne voie, là ou il faut chercher des solutions. Et les 70 dernières années d’impasse à laquelle je fais référence évoque la course effrénée aux tout technique, tout matérielle depuis la WWII.

;)

Pas de souci. Il faut qu'un jour je m'achète un jour un traducteur SK-français, quand j'aurai assez de sous de coté. :lol:

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Un point intéressant sur les particularismes d'arme avant le début de la première guerre mondiale, d'après "la chair et l'acier" de Goya:

Les artilleurs voyaient comme prioritaire la contre batterie, puis derrière l'appui de l'infanterie (qui devait se contenter d'attendre les artilleurs et de se découvrir pour fournir des cibles). La subordination à l'infanterie était considérée comme une déchéance, tout comme l'emploi de vulgaires fumigènes indignes de l'arme.

Pour l'infanterie attendre les artilleurs étaient un simple appui, dont la mise en place n'était pas toujours attendue compte tenu de l'esprit offensif de la doctrine qui privilégiait les attaques rapides pour prendre "l'ascendant moral".

Les cavaliers considéraient comme leur principale mission de neutraliser la cavalerie adverse, le bataillon d'infanterie cycliste n'a été accepté qu'avec réticence dans les divisions de cavalerie, tout comme les mitrailleuses (trop lentes à déployer pour un duel de cavalerie). Le combat comme infanterie démontée était mal vu et les dotations en cartouches faibles pour ce role.

Deux conclusions:

1) Chaque arme se considère naturellement comme la plus importante et la plus décisive du champ de bataille, la subordination à un simple rôle d'appui d'une autre arme est vécue comme une déchéance.

2) Comme chaque arme se considère comme la plus importante, elle se compare à l'arme identique du camp adverse dont la neutralisation devient bien sur la priorité.

On peut se demander si le même phénomène n'est pas à l'oeuvre avec l'airpower, son obsession pour le rôle de chasse de l'aviation adverse et son mépris pour l'appui au sol de l'armée de terre, qui dans l'esprit de l'airpower est subordonnée au role de fournisseur de cibles.

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Bon angle pour présenter la chose Aqva: c'est l'une des dérives "naturelles" de la spécialisation et de la pensée de chapelle par et pour elle-même, et de la spécialisation accrue qui en déroule, en même temps que la tendance à "prendre de l'espace" par rapport aux autres armes, autant pour des raisons d'idéologie de niche que pour bouffer les budgets, les places.... Chaque arme se considérant comme la plus décisive, elle en vient naturellement à voir son homologue d'en face comme la première chose à détruire, ce qui n'a qu'une pertinence limitée dès lors que cette logique est partagée et que la ressource est relativement remplaçable (avec des rythmes différents): cette arme des 2 côtés consacre tous ses efforts à contrer son homologue, développe des tactiques, des pensées, des concepts d'emplois, des capacités, et au final un outil avant tout fait pour ce "duel" et déconnecté des réalités générales de la guerre ou de celles d'un conflit en particulier, dont ils essaient de faire rentrer de force les principes dans leur petite idéologie de chapelle.

La chevalerie en son temps, comme les armées de phalangistes issues du modèle macédonien dans l'aire méditerranéenne d'après Alexandre n'ont pas réfléchi autrement, s'enfonçant dans une dialectique stérile et coûteuse fragilisant les modèles militaires surspécialisés et rêvant de plus en plus de leur "guerre idéale" qui a bien peu de chances d'arriver, sinon aucune. Et on constate que quand survient un grand chef ou une grande idée pour retrouver de l'efficacité militaire au sens général, il s'agit toujours, bien avant une quelconque innovation technique:

- d'une insistance sur le volume en général

- d'une innovation TACTIQUE et organisationnelle au profit d'un système interarme rééquilibré et mieux coordonné, avant tout par un commandement plus réaliste et directif à tous les échelons

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