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L'Airpower, perspective historique


Tancrède

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Ce qui est amusant dans cette histoire, que la vision de Van Creveld soit exagérée ou pas (mais comme dit précédemment, c'est pas un charlot), c'est de voir comment souvent on peut réagir en fonction de carcans mentaux, ce que la vision historique permet de souligner; on n'ose pas imaginer de changements autres qu'à la marge, que le fait d'une arme aérienne indépendante, voire une à partir de laquelle la guerre est pensée soit une connerie monumentale et un tragique gaspillage de ressources....

Le gaspillage représenté par les cuirassés au XXème siècle en est un exemple parmi d'autres: des cerveaux non moins brillants que ceux d'aujourd'hui, et même sans doute plus dans les faits (parce que la guerre était une affaire nettement plus prise au sérieux par les décideurs de cette époque), ont commis cette bourde monumentale, de même que les errements coûteux de la "Jeune Ecole" en France n'ont pas été le fait d'abrutis complets.... Et évidemment mai 40....

Et il est fort possible que l'histoire se répète, parce qu'elle le fait souvent: dans 50 ou 100 piges, des geeks de forums militaires se gausseront des investissements délirants dans l'aéronautique actuelle en se disant "mais qu'est-ce qu'ils étaient cons". Tout cela parce qu'on n'ose pas penser en nous-mêmes que de telles sommes, un tel investissement en temps, en argent, en hommes, en organisation.... Soit en grande partie en pure perte. Mais aussi parce qu'on s'extasie sur les petits avantages marginaux que les super développements technologiques permettent, sorte d'arbre qui empêche de voir la forêt.

Il est plus compliqué d'évaluer l'impact stratégique réel d'une arme selon le conflit, la situation.... C'est plus facile de se focaliser sur le fait qu'un appareil puisse taper de nuit à telle distance avec telle précision, ou que tel nombre d'appareil puisse délivrer tel nombre de bombes sur telle surface.... Mais ce n'est pas la guerre. Et ce n'est surtout pas permettre d'envisager si d'autres moyens, qu'ils soient plus sophistiqués ou plus rustiques, ne peuvent faire mieux en général (au sens d'avoir un impact sur une situation/bataille/campagne/guerre) et non mieux dans tel nombre de cas particuliers qui sont systématiquement mis en avant, plus ou moins honnêtement d'ailleurs.

Et l'un des facteurs aussi soulevés par Van Creveld, c'est celui de la permanence, et par là, du nombre.... Si les systèmes actuels ne permettent plus cela, ou alors à un coût démentiel qui drainerait tout le reste, le tout pour un résultat/une capacité pour le moins discutable, alors il y a des questions à se poser.

Pour le char, c'est le général Desportes qui pose bien la question: certaines fonctions du char sont encore d'actualité, mais les chars actuels ne le sont plus.... Car ces fonctions pourraient être obtenues avec des plates-formes infiniment moins coûteuses et plus employables (et nombreuses/sacrifiables). Le char dans ce qu'il a d'utile, c'est de l'appui-feu tout terrain sous blindage, soient 3 choses qui peuvent être foutues autrement que sur des plates-formes "formule 1" hors de prix calculées pour un combat qui n'ara pas lieu, et où ils ne sont plus le premier prédateur (la meilleure arme antichar, c'est l'hélico, pas le char).

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Libye 1943 = soutien aérien arrive en 1/2 heure. Libye 2011 = soutien arrive en 48h.

Rien que ce type d'argument est malhonnête. Pourquoi comparer à la Libye et pas à la deuxième guerre du Golfe? Là c'était pas 48h. En Libye c'est long parce que y a pas de base proche (on agit du nord de la Méditerranée vers le sud), que l'OTAN sans les US c'est très lourd (une coalition) ce qui ne doit rien à une faiblesse intrinsèque de l'aviation. Imaginons un conflit entre deux pays frontaliers agissant seuls, la boucle de décision ne serait pas de 48h... Ce type utilise des exemples biaisés qui l'arrangent bien.
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Imaginons un conflit entre deux pays frontaliers agissant seuls, la boucle de décision ne serait pas de 48h... Ce type utilise des exemples biaisés qui l'arrangent bien.

Non, parce que le "imaginons dans l'absolu" est par essence une base de raisonnement complètement absurde. Un outil militaire n'est pensé QUE face à un adversaire potentiel précis et concret, ou une gamme d'adversaires précis et concrets dans un nombre limité de circonstances. Vouloir un outil militaire "universel", capable de tout contre tout adversaire, c'est se condamner à n'avoir que du foireux pour toutes les circonstances. Et du foireux cher.

Les USA peuvent encore faire illusion parce qu'ils ont le fric en quantité hallucinante, et la quantité, et même de ce dernier point de vue, ça commence à pêcher, et les probas d'avenir sont à l'avenant.

De même, dans le genre raisonnement qui DOIT se pondérer au regard des circonstances probables, le point de vue est celui des pays occidentaux, soit des pays à intérêts lointains et armées expéditionnaires, donc le raisonnement n'est pas biaisé précisément parce qu'il y a peu de probabilités pour les pays européens comme pour les USA d'opérer sur leurs frontières avant pas mal de temps. Et la disposition de bases à proximité immédiate des théâtres d'opération n'est pas une donnée sur laquelle il est très raisonnable de tabler d'emblée, surtout qu'installer de telles bases "coûte" diplomatiquement, donc politiquement, et entre donc dans le calcul stratégique fondamental d'une guerre qui est définir sur la base coûts-avantages, pour savoir s'il y a une opportunité, si elle vaut le coup, et comment la victoire s'obtient, à quel coût, et si ce coût global en vaut la peine ou non.

Le schéma invoqué pour l'airpower est la "grande" guerre industrielle contre des puissances relativement proches, schéma qui a été étendu artificiellement, voire idéologiquement, à tous les conflits potentiels ou effectifs. Or, ce schéma est en grande partie invalidé, pour commencer, par l'arme nucléaire; le bombardement stratégique le plus décisif contre un adversaire étatique, c'est elle, et elle écarte d'emblée pour encore longtemps tout possibilité de conflit sérieux entre les grands pays, ou toute atteinte étatique importante à leurs intérêts vitaux. Ecarte ça, et le risque de "grand" conflit, soit le cas de figure où l'utilité d'une aviation autonome importante justifiant ses budgets, ce cas de figure est déjà hautement improbable.

Ajoute que la capacité de bombardement stratégique non nucléaire existe aussi désormais via d'autres plates-formes dont le coût et l'effectif obtenables pourraient être d'un bien meilleur rapport/rendement stratégique: drones (pour peu qu'une formule soit trouvée) et missiles de croisière ou ballistiques essentiellement. La question n'est pas que l'avion piloté puisse faire mieux marginalement, mais que les flottes d'avions pilotés impliquent des coûts tels que l'avantage qu'elles procurent est par trop marginal, si même elles en procurent un au regard de leur effectif.

Ensuite, le coût des avions, de leurs programmes de développement et de maintien à niveau, de leur entretien, de leur déploiement/mise en oeuvre (qui explose exponetiellement à mesure qu'on s'éloigne du pays, réduisant d'autant le nombre déployable), le coût de leurs munitions spécifiques (aussi des programmes massifs) et le coût de l'arme aérienne en général, sont-ils une affectation optimale des ressources en l'état des conflits prévisibles/probables? Ce qui est sûr, c'est qu'il impacte directement le nombre d'avions dispo, mais surtout qu'il l'impacte à tel point que ce nombre devient ridicule, et le caractère irremplaçable de chaque avion devient tel que la capacité et la tactique d'emploi s'en ressentent, et pas qu'un peu.

Encore une fois, les exemples historiques que j'ai pointé plus haut sont utiles comme référents: l'arc et l'arbalète restaient en tant qu'armes individuelles et unités collectives, plus pertinents que l'arme à feu, et cela a été vrai jusqu'au XIXème siècle. Le chevalier restait le meilleur combattant qui soit, le plus polyvalent, tenace et persistant, le cuirassé restait une arme en soi terrifiante et capable d'agir dans bien des cas. Et pourtant.... Ils étaient tous trop cher à tous points de vue pour ce qu'ils étaient. Van Creveld mentionne aussi l'évolution des galères de combat de la Grèce antique, sujet que je ne mentionne pas pour le connaître trop mal: les Grecs faisaient des birèmes et trirèmes par centaines et ça leur a servi, et ont commencé ensuite à faire des énormités de plus de 10 rangs de rameurs, à la fin tellement chères et donc plus rares, bien que sans doute terriblement efficaces en soi, tellement moins manoeuvrables, qu'elles n'ont jamais été utilisées, et étaient en fait calibrées à l'extrême pour la "grande" bataille d'escadre contre un adversaire lui aussi ayant une marine développée. A trop affûter son couteau, on peut gâter la lame.... Et à l'arrivée, on ne coupe plus.

Autre point: les guerres d'Italie on vu les Espagnols et Français opter pour 2 modèles d'armées différents. Ces 2 pays sont les seuls réellement comparables de l'époque en raison de leurs budgets et formes de gouvernements de même échelle, avec des contraintes de guerres à plusieurs frontières et en "OPEX". La France a poursuivi la professionalisation de la cavalerie, avec un accent sur la lourde, et désinvesti le champ de l'infanterie nationale professionnelle pour ne laisser que quelques unités permanentes, très bonnes mais ne pesant pas lourd dans l'orbat. Elle a développé la meilleure artillerie, mais l'arme n'avait pas prééminence dans la tactique qui avait du coup un caractère interarme limité. L'essentiel de l'infaneterie était faite de masses de mercenaires suisses (chers et de plus en plus inadapté en raison d'un modèle plus limité qu'au temps des cantons et s'adaptant en plus peu) et d'unités levées à l'occasion d'une guerre, peu solides. L'Espagne a elle investi dans une troupe d'infanterie permanente, nationale et interarme, complétée elle aussi en temps de guerre par des troupes sur le même modèle, mais levées juste pour la guerre (peu solides aussi). La cavalerie lourde était drastiquement limitée, et la cavalerie légère, peu chère, était en revanche développée.

Le modèle espagnol fut nettement plus pertinent en moyenne, parce que malgré la faiblesse des armes à feu, l'extrême sophistication des chevaliers ne suffisait plus à obtenir l'avantage que dans un nombre terriblement limité de configurations tactiques. Et la mobilisation de moyens pour l'infanterie suisse contraignait autant les effectifs engagés que ceux pouvant être levés en national, facteur auquel il faut encore soustraire l'infériorité croissante du modèle suisse, et les limitations impliquées par le comportement des mercenaires, au premier chef desquels la faible intégration interarme.

Une autre façon de poser la question sur les avions actuels: quelles sont les fonctions utiles dans lesquelles l'avion de combat peut être décomposé? Ces fonctions peuvent-elles être mises sur d'autres systèmes significativement moins coûteux (à tous égards: développement, maintenance, achat, mise en oeuvre, déploiement, formation des pilotes et personnels, "environnement" -bases, autres systèmes d'appui/soutien) et pouvant être employés en grand nombre pour retrouver/réinventer ce qui a fait de l'aviation de combat à un moment donné une arme plus "stratégiquement rentable"? La polyvalence, qui est une concentration des fonctions utiles (et d'autres) sur un nombre réduit de plates-formes n'est-elle pas devenue contre productive au sens global (coût dans l'allocation globale des ressources, limitations dans les effets interarmes/interarmées délivrables, capacité politique obtenue) alors même qu'elle semble à court terme et en raisonnant uniquement par rapport à l'arsenal aérien d'hier, une rationalisation des coûts?

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Article très intéressant qui rejoint en grande partie ce qui a été dit sur ce fil (notamment la comparaison avec l'évolution des chevaliers lourds).

Pour ceux qui ne connaissent pas Van Creveld est un excellent historien militaire, voire le meilleur et celui qu'il faut lire si il n'en fallait qu'un.

En somme on a deux cas:

- Guerre symétrique avec des moyens lourds sur un front court (quasi exclue pour l'occident du fait de l'arme nucléaire).

- Tout le reste.

Dans le second cas, de très loin le plus probable, l'utilité/prix de l'aviation est très limitée (voire nulle) faute de pouvoir trouver des cibles et de les traiter rapidement.

Dans le premier cas, il ne faut pas oublier il n'y a aucune preuve que l'aviation soit une dépense utile! Il n'existe aucune guerre où il y'a un role majeur qui aie été joué (au delà de 10 ou 20% dans la meilleure configuration possible). Sans compter le role des défenses aériennes: dans le cas serbe l'aviation s'est tenue hors de portée et a joué un role insignifiant sur les infrastructures militaires (mais pas civiles), en 1973 l'aviation israelienne a été clouée au sol pendant les premières semaines tant les pertes étaient importantes au début. Il ne me vient pas d'autres exemple de conflit récent entre une aviation et une DCA correcte (si quelqu'un veut contribuer). Les argumentations sur l'aviation "assurance-vie" en cas de gros conflit classique ne reposent sur rien à part des assertions théoriques qui n'ont jamais été démontrées sur le terrain.

Non seulement l'aviation est limitée à un champ de spécialité avec des chances très faibles de se produire, mais en plus rien de montre qu'elle puisse être pertinente dans sa propre spécialité!   :rolleyes:

Pourquoi une telle attractivité autour d'une arme avec un aussi mauvais rapport utilité prix?

- L'aviation en tant qu'arme autonome ne tient compte que de sa propre vision des choses, pas de celle des autres armes (surtout de l'armée de terre qui fait l'essentiel du travail). Par exemple que A-10 qui est de loin l'avion le plus utile pour les troupes au sol, a été très mal vu par l'USAF car ne cadrant pas dans sa vision des choses, alors que le CAS devrait être sa priorité.

- C'est une question de politique: plus de budget = plus de poids dans la balance. L'enjeu est de justifier et acquérir des budgets, avec un rapport lointain à l'utilité réelle, surtout en l'absence de conflit à enjeu fort (une défaite dans les OPEX actuelles étant presque insensible politiquement) pour forcer la rationalisation des dépenses.

- Le fétichisme industriel a toujours la cote. Outre l'exemple des cuirassés, en 1940 l'armée francaise avait des projets de chars de rupture très lourds de 70 tonnes: même les allemands bien meilleurs motoristes n'ont jamais réussi à faire fonctionner correctement un char aussi lourd, mais cela n'a pas empêché ce projet irréalisable et constituant à coup un gaspillage massif de ressources en période critique d'être pris au sérieux.

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Tancrède , et les autres, si vous deviez penser à partir d'une feuille banche l'outil idéal de guerre dans la 3ème dimension d'une puissance moyenne comme la France, à iso-budget des armées (les 3), que feriez-vous sur le plan des doctrines, de l'organisation et du matériel ? Suppression de l'armée de l'air autonome ? Diviser par deux le nombre de chasseurs pilotés et les remplacer par des drones ?

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C'est à la fois facile et très difficile de faire cet exercice si on n'est pas un super expert et connaisseur des systèmes d'armes, non seulement les existants, mais ceux que la technologie actuelle peut permettre de développer à horizon visible (bref, les systèmes qui n'existent pas mais qui pourraient être inventés maintenant).

Le but d'une telle réforme, si elle doit prendre le contrepied de ce qui se fait, est d'obtenir plus d'effecteurs sur le plan stratégique et politique, donc de se demander ce qui, au regard de la situation présente et de l'horizon visible, pend au nez du pays comme conflits probables, où sont les intérêts à défendre et de quelle nature sont les problèmes qui peuvent les toucher.... Mais aussi quelle posture pour le pays? C'est évoqué dans le fil uchronique "l'avenir de la guerre à l'ombre du nucléaire" où j'ai fait une telle proposition dans le vent, mais qui concernait la force terrestre avant tout. L'alternative, c'est soit la jouer indépendance, si et seulement si au moins les Rosbifs prennent aussi cette orientation, l'idée étant alors de la jouer à 2, mais en assumant le coût total que ça implique, et qui est TRES loin de se limiter à une très sérieuse augmentation du budget défense; soit alors la jouer ce qui est, à savoir le protectorat US, avec un appareil de défense et intervention qui permet de maximiser, au sein de cet ensemble atlantiste, la capacité interne de négociation.... Soit être irremplaçable pour les ricains, ce qui implique en fait plus une importante force hybride à mi-chemin entre l'armée et la police, capable d'intervenir dans l'immense constellation des conflits bâtards et de la lutte contre les grands trafics et causes d'instabilité diverses dans la zone mondiale de stabilité imposée par la pax americana. Bref, à la fois renforcer leur position et les suppléer, mais en même temps faire tout ce qu'ils ne savent et/ou veulent pas faire, ou ce pourquoi ils n'ont que des embryons de capacités, et ce afin de peser et de pouvoir négocier réellement la marge de manoeuvre française au sein de l'ensemble plutôt qu'avoir un panel plus ou moins complet de capacités qu'ils ont, mais pas avec la quantité et la capacité qu'ils ont.

Alors l'idée d'une AdA qui saute, ou en tout cas change?

- des drones en masse qu'ils faudrait pouvoir faire selon un compromis acceptable entre performance correct et caractère low cost: à eux les spécialités essentielles qu'il faudrait retenir de l'AdA en général, et des avions de combat en particulier.... Détection avancée, bombardement d'attaque et appui feu (partagé avec d'autres vecteurs), plate-forme missile pour suppléer la défense AA (est-ce possible?), bombardement stratégique conventionnel (pour des opérations ponctuelles)

- de l'AA terriblement plus dense et "structuré"

- être plus sérieux sur le satellitaire

- travail sur les missiles: de croisière, à capacité de loitering, voire aussi des missiles balistiques de théâtres

- les hélicos: là, y'a du taf

- l'artillerie roquette: le retour? Avec des portées améliorées et des quantités conséquentes

Au global, le tout est d'encadrer une force terrestre dans un environnement adapté aux conflits probables. L'aéronavale, en tout cas sa partie aviation de combat, doit-elle sauter avec? Creveld pense que son bilan post 2ème GM est pire encore que celui des armées de l'air en termes de rapport coût global/efficacité réelle.... Donc à voir aussi.

Mais je manque vraiment par trop de données techniques, et ce d'autant plus que tout cela ne veut pas forcément dire la mort de l'aviation de combat pilotée, simplement une rationalisation à la mesure de l'efficacité réelle qu'elle peut apporter là où elle peut l'apporter, en gardant avant tout à l'esprit, comme idée centrale, ce qui fait du résultat politique dans les conflits probables. Donc revoir cette copie aérienne implique aussi nécessairement de revoir la copie totale, et tout en haut de la chaîne de décision, il y a un choix à faire entre les 2 grandes options stratégiques.

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Justement j'ai lu Van Creveld et... Meme si en theorie, ca marche son truc, comment expliquer que tout le monde qui en a les moyens cherche a se doter d'une aviation de combat? L'Inde est en train de fabriquer des centaines de MKI et les chinois et les russes se lancent dans la 5 eme generation, et meme chose pour les Porte Avion, les british qui avaient renonce a en avoir vont en refaire deux CATOBAR, les russes ont des projets, les chinois viennent de retaper le Varyag et ont surement d'autre projets de meme que les indiens. Ou peut-etre n'est-ce qu'une concurrence darwinienne qui debouche sur des bizarreries comme des queues de paon, des chevaliers a la fin du Moyen Age et des Dreadenaught et super Dreadnought. Mais c'est un peu l'idee qui sous entend la guerre, peu importe si on est puissant, l'essentiel est d'etre plus puissant que le rival.

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Justement, la question intrinsèque de ce que Creveld dit est "qu'est-ce qu'être puissant aujourd'hui" ;)? Et apparemment selon lui et d'autres, l'arme aérienne, surtout telle qu'elle est actuellement, ne répond pas à ce critère, et coûte beaucoup trop pour ce qu'elle apporte, enlevant de fait de la puissance pertinente au regard de ce qui définit la capacité politique/stratégique d'un pays, au moins pour les pays occidentaux, aujourd'hui. Il convient aussi de rappeler que "puissant" n'existe pas ou peu dans l'absolu: on ne l'est que face à une gamme d'adversaire et de situations données (les USA ont encore le plus large panel actuellement), le tout étant de choisir au mieux la gamme contre laquelle on veut se prémunir. Quand un ennemi étatique est aux frontières, la donne est plus simple et évidente (et pour Van Creveld, depuis la donne nucléaire, Israël a un outil largement inadapté à son environnement). C'est pour les autres situations que les arbitrages sont plus délicats.

C'est quoi avoir l'outil militaire pertinent à l'heure de la dissuasion nucléaire? Le grand conflit n'arrivera pas à moins que ce "détail" soit retiré de l'équation, soit par suppression, soit par décadence de certains Etats qui l'ont et ne peuvent plus se l'offrir, soit par changement radical qui fait que les pertes seront acceptées (cas douteux à moins de l'arrivée de malades mentaux profonds). Quel outil avoir? Pour quoi faire? Comment se gagne une bonne place dans les relations internationales (une qui rapporte quoi)? Comment la garantir? Comment la garder? Quels conflits, menaces et adversaires seront les plus récurrents et probables? C'est à ça que sa vision répond. Et pour lui, l'arme aérienne est devenue trop coûteuse, et une mobilisation trop importante de ressources qui tape trop le reste, tout en offrant trop peu de capacité (surtout quantitativement: permanence, volume délivré, temps de réponse), surtout au regard des conflits probables ou "utiles". Le cuirassé, encore une fois, n'a pas cessé d'être capable d'envoyer de dangereux pelots qui font mal, ni d'être utile dans CERTAINES circonstances, tout comme le chevalier n'a pas cessé d'être un "guerrier universel" outrageusement capable.... Juste qu'ils étaient une mauvaise allocation de ressources inutiles dans trop de cas, vulnérables dans trop d'autres, et très cher pour le résultat global, toutes configurations d'emploi probables confondues. Et des unités archers auraient fait très mal pendant la guerre de Trente Ans et les guerres en dentelles sur ces masses denses de bataillons en uniforme (10 à 12 flèches/minute, avec une portée utile allant jusquà 200m et une capacité de pénétration sans pareille, contre 2 à 3 coups/minutes pour les meilleurs mousquets et unités au XVIIIème, avec portée utile de moins de 100m, parfois beaucoup moins, une précision minable et une faible capacité de pénétration).... Pourtant....

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La question est, quel etat ayant des rivaux a ses frontieres renoncerait a l'armee aerienne pour appliquer les suggestions de Creveld? La Chine? L'Inde? La Russie? Les Etats-Unis? Les seuls a le faire sont les etats n'en ayant pas les moyens comme la Syrie qui essaye de compenser par des missiles balistiques.

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Comment quantifier ce que rapporte une aéronavale alors qu'il n'a pas existé de véritable contradicteur aéronaval depuis 1945 ? C'est pas un peu capillotracté d'affirmer que l'aéronaval ne dégage pas de marge bénéficiaire importante ? Concrètement il n'y à qu'une seule aéronavale ou presque, celle des USA, les autres sont mineures par rapport à elles depuis 1945.

L'aéronaval a quand même un avantage énorme sur une base à terre. Elle est mobile et permet dans une moindre mesure de se passer de base à terre et donc d'emmerdes diplomatiques dans une région pourrie, la zone d'intervention ayant un impact sur les voisins qui peuvent se "raidir". Rien que ça, ce truc implicite, n'est-il pas déjà un bénéfice ? Une rente ?

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Comment quantifier ce que rapporte une aéronavale alors qu'il n'a pas existé de véritable contradicteur aéronaval depuis 1945 ? C'est pas un peu capillotracté d'affirmer que l'aéronaval ne dégage pas de marge bénéficiaire importante ? Concrètement il n'y à qu'une seule aéronavale ou presque, celle des USA, les autres sont mineures par rapport à elles depuis 1945.

C'est là où l'analyse de Creveld me semble ne pas pouvoir être complète, même si il pointe des trucs:

- la sous-marinade, particulièrement nucléaire, en cas de conflit un peu conséquent, rend les PA trop vulnérables, fait sur lequel il y aurait un biais énorme dans l'US Navy qui n'aurait pas conduit de wargame honnête sur ce sujet depuis 1973. Le risque est trop grand pour eux, donc ils seraient peu risqués

- la prestation de l'aéronavale US pendant la guerre du Golfe n'a pas été selon lui, cost effective, les ricains n'ayant pas osé mettre de PA dans le Golfe Persique, et la capacité étant du coup très limitée en nombre d'avions envoyés (ravito en vol, emport limité....) qui ne l'ont été que pour dire qu'ils l'avaient fait :lol: et justifier leur existence symboliquement. Au global, selon lui, cette action même a été de la dépense inutile

Pour moi, le blanc se situe au niveau de la guerre navale stricto sensu dans le cadre de marines expéditionnaires: le cas d'une bataille de blue water navies est peu probable puisqu'il arriverait entre pays nucléaires et/ou se règlerait avant tout par sous-marins interposés, les SNA étant l'arme ultime de ce cas de figure. Mais envoyer des forces suppose que les groupes amphibies, eux, ne sont pas périmés; or, à l'approche des côtes, il y a un rayon d'action missiles/aviation du pays attaqué qui peut demeurer (n'avoir pas été traité par missile de croisière/drones, FS....), contre lequel la défense AA des navires seule peut sembler limitée à mon sens.

L'aéronaval a quand même un avantage énorme sur une base à terre. Elle est mobile et permet dans une moindre mesure de se passer de base à terre et donc d'emmerdes diplomatiques dans une région pourrie, la zone d'intervention ayant un impact sur les voisins qui peuvent se "raidir". Rien que ça, ce truc implicite, n'est-il pas déjà un bénéfice ? Une rente ?

Si et seulement si:

- la capacité embarquée est suffisante pour menacer réellement l'adversaire au regard des objectifs à taper chez lui, et de son niveau de défense

- il y a réellement un nombre conséquent d'adversaires potentiels de ce type dans l'inventaire des guerres les plus probables.... Parce que hors USA, personne n'a les moyens de s'équiper pour tous les scénaris possibles; il faut donc prioriser, sinon le montant de la "rente" risque d'être moindre que l'inflation ;). Et le pays qui a ses 1 ou 2 petits PA risque de perdre de fait du pouvoir d'achat réel :lol:

Oui, sauf que ceux qui disent que l'aeronavale ne sert a rien disent aussi que les bases aeriennes terrestres ne servent a rien.

Menteur, la plupart de ceux qui disent ça viennent des Armées de l'Air :lol:.

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Menteur, la plupart de ceux qui disent ça viennent des Armées de l'Air .

:happy: :happy: Pauvre ignorant, pas menteur. Je viens d'un pays qui ne connait pas la rivalite air force/aeronavale. Je parlais de ceux qui emettent des critiques encore plus radicale envers l'Air Power.
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Vu les attributions de budgets militaires en Israël, tu peux même dire que tu viens d'un pays où l'armée de l'air ne connaît de rivalité d'aucune des autres armes :lol:. Et d'ailleurs d'aucune autre armée de l'air de la région, vu que l'arme nucléaire met à l'abri de toute menace étatique.... En attendant que le Hezbollah ait des avions :rolleyes: :P :-[....

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Si le temps qu'il réponde à un besoin est de plus d'1/2 heure, c'est peu utile, et bien trop cher pour ce que c'est. Surtout dans un coin comme l'Afghanistan et les guerres insurrectionnelles en général où le niveau d'imbrication est si élevé, l'absence de front si permanente, que la discrimination dans l'appui est tout connement un autre facteur d'inutilité aérienne. Mieux valent d'autres moyens, pas forcément aérien du tout.

Et comparer B-17 et Rafale est typiquement le faux raisonnement d'aujourd'hui: un B-17 bombarde un seul objectif? C'est cool alors que les ricains en aient produit plus de 12 000 (et pour nettement moins cher proportionnellement à l'époque), contre les 200 Rafales et des brouettes. 12 000 unités, même à une mission pièce, c'est toujours pas la même chose que 200 unités à 5 missions pièce. Fait un appareil capable de faire 12 000 missions, ce sera source d'économies et de rationalité, mais vaut mieux avoir BEAUCOUP d'appareils "pensants", en avoir en permanence à courte distance des zones d'objectifs et accepter de pouvoir les risquer.

Mais ça ne vaut que dans le cas de concentrations adverses significatives. Dans le cas contre-insurrectionnel, des plates-formes coûtant des dizaines ou centaines de millions à l'achat et au déploiement rendent la dépense inepte, surtout vu le niveau des cibles et le faible impact en terme de résultat de leur action. Mobilisation de moyens disproportionnée et absence de pertinence.

Je pense pas que la France à la même capacité de production que les USA en "temps de guerres". Car tu oublies un peu la période.

Pour le temps de réponse en Libye se tient à ce seul constat : Il n'y a pas de troupe occidentaux au sol.

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Alors l'idée d'une AdA qui saute, ou en tout cas change?

- des drones en masse qu'ils faudrait pouvoir faire selon un compromis acceptable entre performance correct et caractère low cost: à eux les spécialités essentielles qu'il faudrait retenir de l'AdA en général, et des avions de combat en particulier.... Détection avancée, bombardement d'attaque et appui feu (partagé avec d'autres vecteurs), plate-forme missile pour suppléer la défense AA (est-ce possible?), bombardement stratégique conventionnel (pour des opérations ponctuelles)

Un drone c'est juste un avion sans pilote dedans ... rien de révolutionnaire en pratique ca fait rien de plus rien de moins qu'un avion.

- de l'AA terriblement plus dense et "structuré"

Le souci c'est la staticité ca rend terriblement vulnérable... pour bien faire faudrait de la DCA mobile un peu comme les TOR M1. Un truc tout en réseau et tout en mouvement ca pourrait etre vraiment ennuyeux. A titre d'exemple au dessus de la Libye malgré la qualité médiocre de la DCA et l'attrition, il semble que les jet vole rarement sous les 20 000 pieds, et souvent autour de 30 000, pieds par précaution.

- être plus sérieux sur le satellitaire

Ca aussi c'est tres vulnérable et pas vraiment jetable. Les USA sont en train d'envisager des constellation de petit satellite pas cher "jetable" et interchangeable pour obtenir une bonne tolérance au pannes et a la destruction...

A moyen terme les capacité, avéré ou latente, anti satellite risque de se multiplier.

- travail sur les missiles: de croisière, à capacité de loitering, voire aussi des missiles balistiques de théâtres

Les missiles sans le renseignement c'est peine perdue... Le renseignement c'est les satellite ci dessus, plus des jet ou drone reco ... plus plus plus.

Pour les missile y a plusieurs voie.

- les missile de croisiere supersonique encore plus discret, qui permettent de passer sous la détection sol.

- les missile quasi balistique tres haut supersonique, avec planage hypersonique et tout le tralala capable de trouer a peut pres n'importe quel défense et d'etre au bout du monde en quelques minute.

Faut il avoir un adversaire qui mérite ce traitement...

- les hélicos: là, y'a du taf

Pourquoi donc? les hélico servent actuellement essentiellement de brouette ... on aurait des Mi8 que ca ferait la meme.

- l'artillerie roquette: le retour? Avec des portées améliorées et des quantités conséquentes

Moi j'aime cette solution low tech a la russe ... contre la plupart des armées du monde ca suffit amplement.

Au global, le tout est d'encadrer une force terrestre dans un environnement adapté aux conflits probables. L'aéronavale, en tout cas sa partie aviation de combat, doit-elle sauter avec? Creveld pense que son bilan post 2ème GM est pire encore que celui des armées de l'air en termes de rapport coût global/efficacité réelle.... Donc à voir aussi.

Sauf qu'il y a pas mal de cas ou elle est quasi indispensable ... le classique c'est les Malouines, mais pour la plupart des cas de force expéditionnaire c'est le cas.

Mais je manque vraiment par trop de données techniques, et ce d'autant plus que tout cela ne veut pas forcément dire la mort de l'aviation de combat pilotée, simplement une rationalisation à la mesure de l'efficacité réelle qu'elle peut apporter là où elle peut l'apporter, en gardant avant tout à l'esprit, comme idée centrale, ce qui fait du résultat politique dans les conflits probables. Donc revoir cette copie aérienne implique aussi nécessairement de revoir la copie totale, et tout en haut de la chaîne de décision, il y a un choix à faire entre les 2 grandes options stratégiques.

Le souci c'est qu'on considère depuis longtemps ... Guernica ... que bombarder fini par soumettre la victime. Un peu comme si un siège était forcément gagné sans avoir a se salir les mains et en montant a l'assaut du donjon. Une sorte de soumission par la destruction matériel... ca va bien avec la société de consommation certes mais avec les fou de dieux, et autres détaché de leur confort matériel et de leur petit train train ça coince forcément.

Je pense pas que le souci soit dans l'outil ... mais plus dans ce qu'on lui demande de faire.

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Bref Martin Van Creveld aurait raison tout seul dans son coin et tous les états-majors du monde se planteraient par sclérose intellectuelle en se dotant d'une Armée de l'air de haut niveau, inutile et budgétivore. J'ai fait une petite recherche avec mon copain Google et ce Van Creveld (que je ne connaissais pas) prône aussi la fin des lourdes armées conventionnelles... C'est un spécialiste de la contre-insurrection (les Intifadas notamment), ce qui explique beaucoup de choses. Car on finit toujours par aimer passionnément ce que l'on étudie à fond et ne plus voir les choses qu'à travers ce petit bout de la lorgnette.

Les avions modernes coûtent cher certes, mais actuellement le budget militaire de la France c'est 2% du pib, ce qui est très peu (par rapport au passé des 40 dernières années) et on arrive a avoir une armée qui correspond en gros à notre besoin. Comme la paix règne en Europe et à nos frontières, et que le nucléaire éloigne le spectre d'une grande guerre, on a vocation à avoir une armée de corps expéditionnaire pour défendre nos intérêts économiques ou politiques (dom-tom) ailleurs qu'en Europe. On a le nucléaire comme assurance-vie, des forces terrestres projetables pour des interventions extérieures légères mais aussi lourdes (il manque de l'infanterie je trouve, 5 ou 6 régiments de plus ce serait pas mal), une Marine et une Armée de l'Air performantes. On fait ça (de plus en plus difficilement c'est vrai et on a atteint les limites de l'exercice) avec 2% seulement du pib, ce qui est historiquement bas, alors où est le problème de coût rédhibitoire que pointe Van Creveld? Le vrai problème ce sont ces 2% ridicules (qui incluent la Gendarmerie en plus...) et non le coût des armements, car ce coût est compensé dans une certaine mesure par une efficacité plus grande des frappes aériennes (armes tirées à grande distance de précision métrique). Si nos gouvernements n'avaient pas jeté l'argent par les fenêtres depuis 30 ans en gonflant le déficit de l'Etat on aurait les marges de manœuvre pour se payer correctement les taches régaliennes classiques : Justice, Armée, Police, Affaires Etrangères.

La solution van Creveld ne serait-ce pas en somme une armée "légère" de contre-insurrection, incapable de tenir le choc contre une menace venue d'un pays "sérieux". C'est faire une impasse. Or qui peut prédire l'avenir et dire ça n'arrivera jamais? On doit avoir l'outil qui permette à la fois les opex "légères" et la guerre haute intensité. Et cet outil a un prix. On en revient à la politique. Dans cette perspective, inscrire dans la Constitution l'obligation de budgets en équilibre, avec pour nous contrôler l'Allemagne dans le même bateau européen que nous, ;) cela pourrait nous redonner à terme ces marges de manœuvre budgétaires qui nous manquent.

Ps: quand je dis 2% ce serait pas plutôt 1,7% du pib en fait?

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La guerre haute intensité est empêché par l'arme nucléaire. Quel est le risque aujourd'hui d'une nouvelle guerre mondiale ?

On se trouve depuis la seconde guerre mondiale (65 ans quand même !) face à des conflits mineurs, locaux majoritairement à base d'insurrection et de guerres civiles.

Toute l'aviation hi-tech française + UK + autres membres de la coalition (y compris US au début) est incapable d'obtenir seule la victoire en Libye.... alors même que Khadafi n'a plus aucune armée de l'air et une DCA faiblarde.

Toute l'aviation de l'OTAN + son aéronavale est incapable de faire la différence en afghanistan depuis 10 ans face à un adversaire qui lui non plus n'a pas d'armée de l'air (ni même de blndés ou d'artillerie lourde ou de DCA efficace...).

Il est normal de se poser des questions sur le coût exorbitant de cette arme par rapport à son efficacité.  Il est normal de se demander si un PA comme le CdG avec 12 avions peuvent vraiment faire la différence ou s'il ne s'agit que d'un outil marginal dans son action mais au coût prohibitif. 

Le cas d'Israël m'interpelle : le coût de l'armée de l'air augmente de manière exponentielle (et on ne parle pas encore du coût de la maintenance des F-35 et des V-22 à venir) alors même que le nombre de ses opérations diminuent considérablement depuis 20 ans. L'Hélicoptère Apache a remplacé les bombardements aériens sur la bande de Gaza, la guerre du Liban est finie (et l'utilisation de l'armée de l'air en 2006 contre le hezbollah a été totalement inefficace), les attaques de pays étrangers sont en nette diminution, etc...

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avec 2% seulement du pib, ce qui est historiquement bas, alors où est le problème de coût rédhibitoire que pointe Van Creveld? Le vrai problème ce sont ces 2% ridicules

J'ai fait une petite recherche avec mon copain Google et ce Van Creveld (que je ne connaissais pas) prône aussi la fin des lourdes armées conventionnelles... C'est un spécialiste de la contre-insurrection (les Intifadas notamment), ce qui explique beaucoup de choses

Faux, c'est un historien spécialisé avant tout dans la logistique, ce pourquoi d'ailleurs son expertise a été reconnue, et ce par quoi il en est arrivé à déduire l'évolution du spectre de la guerre. Et oui, il en est venu à prôner la fin des armées conventionnelles pour les pays sous parapluie nucléaire, sauf cas de besoin expéditionnaire pour ceux qui en ont, ce qui est d'une logique déconcertante. Et par "armée conventionnelle", faut pas surinterpréter en pensant "fin du kaki" (il est au contraire pour une dépense militaire importante, donc cherche l'embrouille avant de juger simplement ;)), juste s'adapter aux guerres qui viennent réellement.... Ce en quoi il est TRES loin d'être le seul.

ce qui est très peu (par rapport au passé des 40 dernières années

Pour être précis, ce sont les chiffres de la guerre froide qui étaient énormes ;): pense que France, Angleterre et Allemagne à la veille de 14 dépensaient dans les 3% du PIB (avec des budgets d'Etats qui avaient pourtant une écrasante majorité consacrée aux armées, et une ambiance de "course aux armements" constante depuis 1906 et le regain des tensions induit entre autres par l'apparition des dreadnougth). Les chiffres de 4 à 5% en temps de paix qui étaient récurrents pendant la guerre froide sont une constante hallucinatoirement haute, faut pas raisonner à partir d'eux.

on a vocation à avoir une armée de corps expéditionnaire pour défendre nos intérêts économiques ou politiques (dom-tom) ailleurs qu'en Europe

Contre les menaces qui pèsent sur eux, c'est pas les armées dans leurs formats/composition/capacité actuels qui peuvent grand-chose.

Et "l'efficacité" ne se mesure que de manière globale et politique, incluant le coût pour un pays tout comme le rapport coût-efficacité de l'outil militaire (dans son usage comme par sa "crédibilité" ou menace latente) au regard des situations données: or de ce point de vue le coût des opérations avec les outils tels qu'ils sont est trop important et invalide en lui-même nombre d'opérations, sachant en plus qu'il est désormais impossible d'en mener beaucoup (qui sont pourtant petites) en même temps.

La solution van Creveld ne serait-ce pas en somme une armée "légère" de contre-insurrection, incapable de tenir le choc contre une menace venue d'un pays "sérieux". C'est faire une impasse. Or qui peut prédire l'avenir et dire ça n'arrivera jamais?

- quel "pays sérieux" nous menacerait au point de ne pas entrer dans le spectre de la dissasion nucléaire?

- quel "pays sérieux" avons-nous les moyens de "traiter" en projection?

- le "qui peut prédire que ça n'arrivera jamais" est de la fausse base de réflexion, sauf pour les USA qui ont encore les moyens de se prémunir contre l'essentiel de ce qui peut venir. Les moyens de pays de la taille de la France et du RU sont trop réduit pour bâtir un outil militaire "capable de tout". D'abord, c'est une illusion et la garantie de préparer la guerre d'avant-hier: on ne conçoit un outil militaire que face à une menace donnée, ou à un spectre limité de menaces. Ensuite, c'est la garantie de n'avoir que des petites quantités couvrant un spectre quand même limité, comme en témoigne "l'impuissance de la puissance" actuelle, selon le mot du général Desportes. Il faut prioriser les menaces et se prémunir contre celles qui sont probables. Même les USA commencent à y être contraints.  

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on ne conçoit un outil militaire que face à une menace donnée, ou à un spectre limité de menaces.

Pas d'accord. La sécurité du pays exige que l'on prenne tout en compte. Ou du moins qu'on ne fasse pas d'impasse trop flagrante.

quel "pays sérieux" nous menacerait au point de ne pas entrer dans le spectre de la dissuasion nucléaire?

Le conflit GB versus Argentine pour les Malouines.

quel "pays sérieux" avons-nous les moyens de "traiter" en projection?

Et que pourrons-nous traiter avec une armée type "la bitte et le couteau"?

Et Van machintruc prépare la guerre d'aujourd'hui, avec son tropisme contre-insurrectionnel.

Pour être précis, ce sont les chiffres de la guerre froide qui étaient énormes Wink: pense que France, Angleterre et Allemagne à la veille de 14 dépensaient dans les 3% du PIB (avec des budgets d'Etats qui avaient pourtant une écrasante majorité consacrée aux armées, et une ambiance de "course aux armements" constante depuis 1906 et le regain des tensions induit entre autres par l'apparition des dreadnougth). Les chiffres de 4 à 5% en temps de paix qui étaient récurrents pendant la guerre froide sont une constante hallucinatoirement haute, faut pas raisonner à partir d'eux.

Où ai-je préconisé des budgets de 4 à 5%? On en est en fait à 1,7% du pib, passer ne serait-ce qu'à 2,2% ou 2,5% du PIB résoudrait la plupart (le monde idéal n'est pas de ce monde) de nos problèmes de financement.

La guerre haute intensité est empêché par l'arme nucléaire. Quel est le risque aujourd'hui d'une nouvelle guerre mondiale ?

On se trouve depuis la seconde guerre mondiale (65 ans quand même !) face à des conflits mineurs, locaux majoritairement à base d'insurrection et de guerres civiles.

Faux, le Vietnam c'était de la haute intensité. Les guerres entre Israël et les pays arabes aussi, et pourtant Israël a l'arme nucléaire.

Toute l'aviation hi-tech française + UK + autres membres de la coalition (y compris US au début) est incapable d'obtenir seule la victoire en Libye.... alors même que Khadafi n'a plus aucune armée de l'air et une DCA faiblarde.

Quelle impatience...  ;) La messe est en train de se terminer et sans troupes au sol, ou du moins des insurgés inexpérimentés pas de chez nous, et sans aucune perte humaine chez nous.

Toute l'aviation de l'OTAN + son aéronavale est incapable de faire la différence en afghanistan depuis 10 ans face à un adversaire qui lui non plus n'a pas d'armée de l'air (ni même de blndés ou d'artillerie lourde ou de DCA efficace...).

Là-bas c'est un guerre de guérilla typique dans un pays montagneux, l'aviation n'a pas un rôle majeur dans ce type de conflits car les cibles sont rares et peu pertinentes. On ne gagne pas de toutes façons ce genre de guerre au sens classique du terme. Si quand on sera parti le régime de Kaboul tient ce sera un beau succès, mais pas une victoire avec flonflons et ennemi traîné derrière le char de César à Rome.
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C'est pourtant bien l'option de Van machinchose.

Oui, et le spectre des menaces qu'il choisit est infiniment plus probables que préparer une guerre contre l'union soviétique à la puissance moins 20, ce qui est le cas actuellement. Encore une fois: personne a les moyens de tout faire, et surtout de tout BIEN faire, faut donc choisir ce qui est dans l'intérêt du pays.

Pas d'accord. La sécurité du pays exige que l'on prenne tout en compte. Ou du moins qu'on ne fasse pas d'impasse trop flagrante

Une impasse, c'est ne pas être prêt à ce que les adversaires probables peuvent jeter contre nos intérêts, pas une préparation "dans l'absolu" face à des adversaires hypothétiques.

Et que pourrons-nous traiter avec une armée type "la bitte et le couteau"?

Au regard des menaces actuelles et probables? La très grande majorité de ce qui menace réellement nos intérêts. Et si cette menace devenait un Etat développé visant une portion de territoire outre-mer.... Ben c'est ça les "intérêts vitaux" (entre autres).

Le conflit GB versus Argentine pour les Malouines.

Rien dit contre ce cas de figure.... A ceci près que c'est pas vraiment un D-Day like qui a permis la reprise, parce que la menace n'était pas faite de vagues blindées et d'armées gigantesques.

Et Van machintruc prépare la guerre d'aujourd'hui, avec son tropisme contre-insurrectionnel.

Et toi tu caricatures comme si il y avait un "truc contre insurrectionnel" qui serait la mode du moment. Lui est moins sectaire ;) et évoque le spectre des "vraies guerres" (telles que Clausewitz les définit) qui se font pour des objectifs, et non les concentrations massives d'Etats limitrophes visant à affronter l'autre Etat.

Où ai-je préconisé des budgets de 4 à 5%? On en est en fait à 1,7% du pib, passer ne serait-ce qu'à 2,2% ou 2,5% du PIB résoudrait la plupart (le monde idéal n'est pas de ce monde) de nos problèmes de financement.

Ca ne changerait pas grand-chose à la donne fondamentale de la "puissance rendue", n'augmentant que marginalement les capacités au regard des besoins. Etant donné que pas mal d'analystes, experts et officiers se posent même la question pour les USA, ça devrait être un indicateur.... Les armées occidentales n'ont encore de réelles capacités de peser qu'en cas de concentration adverse et symétrique en un endroit donné, dans un format "guerre blindée aéroterrestre en grandes formations".... Schéma qui a pour ainsi dire aucune chance d'arriver étant donné la donne nucléaire.

Faux, le Vietnam c'était de la haute intensité. Les guerres entre Israël et les pays arabes aussi, et pourtant Israël a l'arme nucléaire.

Et le déclenchement de la guerre du Vietnam, côté US, a été le fait d'une idéologie (le containment, issu de la parano sur "l'effet domino") et de groupes d'intérêts; de l'aveu même de Kissinger, c'est une guerre qui n'aurait jamais du être déclenchée, car elle était contraire à l'intérêt US; et même au moment de l'envoi des "conseillers militaires", avant l'incident du Golfe du Tonkin, comme juste après, la facilité avec laquelle la décision a été prise fut due à une authentique certitude de gagner sans effort, du pur hubris généralement issu d'un sentiment de toute puissance et d'impunité (donc du fait qu'on peut faire la guerre n'importe où et pour n'importe quoi et que c'est tellement facile que ça coûtera peu) qui est le fruit d'une absence de réflexion stratégique. Mc Namara comme kissinger en ont tiré la leçon.

La guerre se fait pour un intérêt et une raison parce que c'est toujours un investissement lourd (et comme toujours, le budget militaire et celui des opérations n'en est qu'une partie): il faut anticiper, arbitrer, prioriser et s'adapter.

Quelle impatience...   La messe est en train de se terminer et sans troupes au sol, ou du moins des insurgés inexpérimentés pas de chez nous, et sans aucune perte humaine chez nous.

Voir sur le sujet éponyme; une guerre qui peut être contraire aux intérêts réels des pays déclencheurs, USA à part. Voir ce que l'aviation en général y a pesé, voir ce que l'aviation française y a pesé, et surtout voir ça au regard des résultats, des probabilités d'obtenir du concret (qui soit REELLEMENT dans l'intérêt de la nation; pas des conneries gentillettes pour le journal télé) et de la façon dont est menée le conflit.

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Coté finances, je rappelle ces chiffres :

Selon la revue Saturday Review de février 1898, on indique que le pourcentage des rentrées fiscales affecté aux budgets militaires se répartit comme suit :

* États-Unis : 17 %

*  Empire Russe : 21 %

*  France : 27 %

* Royaume-Uni : 39 %, 40 millions de livres sterling soit 2,5 % du PNB.

*  Empire allemand : 43 %

*  Empire du Japon : 55 % (Budget de l'État japonais en 1897 : 240,5 millions de yens)

A l'époque, c'était les dépenses publiques qui étaient faibles, non le % de celles-ci consacré aux ministères de la guerre  >:(

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Yep! Et pourtant, il s'agit d'appareils militaires énormes, impliquant une part importante de la vie de la nation, avec des réalités industrielles et en plus la nécessité pour certains d'avoir aussi une armée de projection pour entretenir leurs empires et intervenir loin de métropole.

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ça me fait penser à une remarque récente d'un officier dont j'ai oublié le nom sur le fait que l'armée française d'aujourd'hui perdrait la guerre si elle se battait contre l'armée française de 1980.

On est en train de tuer notre armée en réduisant ses effectifs pour se payer des joujoux technologiques coûteux qui ne compensent pas la perte de l'effet "masse". Joujoux qu'on n'utilisent qu'avec parcimonie compte tenu de leur nombre limité et du fait qu'on ne veut pas courir le risque de les perdre face à un adversaire un tant soit peu menaçant.

Au bilan, il suffit de simplement participer à 2 conflits mineurs face à des adversaires "faibles" (Libye et Afghanistan) pour mettre à genoux notre armée (stock de munitions insuffisant, budget OPEX qui explose entrainant des annulations de retrofit pour compenser, entrainements suspendus, etc...).

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