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Pédagogie militaire: formation ou répétition?


Tancrède

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Un sujet délicat qui porte en fait sur les "méthodes d'enseignement" de l'institution militaire aux troupes de combat.

C'est un élément qui a ses constantes et ses adaptations au gré des lieux et des époques, mais il est possible de constater plus souvent qu'ailleurs un décalage avec la réalité de la société représentée. Evidemment, l'institution a une part de décalage justifié (caractère unique de ce métier/de cette activité, nécessités du collectif sur l'individu....) mais aussi une part injustifiée, plus ou moins importante, qui correspond à la qualité aléatoire des "transmetteurs" (officiers et sous-offs, instructeurs comme cadres), à un conservatisme justifié mais parfois exagéré (syndrôme du fait "de vénérer les cendres plus que d'honorer la flamme"), à une répétition jusqu'à l'absurde des méthodes de jadis (dans leur forme plus que dans leur fond et leur adaptation au terrain, aux formes nouvelles de combat, de sociabilité/relations entre humains, culture du temps....). Le tout ayant, et c'est l'objet du topic, un double impact sur l'efficacité de l'armée:

- un enseignement plus ou moins inadapté dans pas mal d'aspect et de dimensions, donc du temps perdu et un rapport coût-efficacité qui peut varier

- une "culture" trop décalée par rapport à sa population, ce qui entraîne à certains moments un dégoût plus ou moins vaste de la chose militaire, et surtout une faible "adhésion" à l'institution, donc un impact sur le recrutement, en qualité et en quantité

Les Romains donnaient 2 sens au mot "discipline": il s'agissait à la fois de la discipline comme règle de fonctionnement et son corpus de comportements exigés, mais aussi des "disciplines" qui forment l'art militaire, et auxquelles tous les légionnaires avaient une initiation, pour ce que les Romains pensaient qu'un soldat ne se bat bien et n'a de moral solide que s'il sait et comprend ce qu'il fait et pourquoi il le fait, et en quoi son action individuelle s'inscrit et se justifie dans un dispositif plus vaste et une tactique/stratégie. En bref, le légionnaire était certes drillé, mais pas que drillé.

Pensez-vous que la façon d'entraîner et de motiver la troupe actuellement soit si adaptée à une société qui a changé? La question n'est pas que l'armée doivent renoncer à ce qu'elle est, mais plutôt qu'il faut voir la chose comme le fait, surtout avec une armée professionnelle, de ne pas essayer d'attraper les mouches avec du vinaigre. Recruter, motiver, entraîner, bien former et garder le soldat suppose quand même un mélange de conservatisme et d'adaptation conjoncturelle qui varie réellement et fasse au mieux. Combien de bonnes recrues potentiellement motivées ont été dégoutées par le traitement de l'armée et surtout par des malentendus, simplement à cause d'un sous-off trop tradi ou obtus, d'un truc mal expliqué et apparemment sans but, simplement parce que la différence entre la société, surtout telle qu'elle a évolué depuis 45, et l'armée a peut-être été trop importante à gérer en trop peu de temps et abordée avec une mauvaise méthode? Le décalage était-il si grand il y a 40, 50 ou 100 ans?

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Oui, ça fait partie des constantes, et en définitive, elles peuvent parler à beaucoup de monde encore, mais la question est plutôt de savoir comment en venir là, soit en fait la période de "transition"et la façon dont le métier et l'univers militaire sont enseignés (mais aussi, il faut le dire, l'état de la "condition" militaire: conditions de vie, travail....) et intégrés dans les recrues. La société actuelle est individualiste et "hédoniste", la mentalité collective est nettement plus faible qu'avant, les conditions de vie et les priorités ne sont pas les mêmes, l'urgence perçue et la nécessité de défense n'est pas la même, la guerre telle qu'elle est faite a changé, de même que la perception des "ennemis".... Le décalage à tous égards est nettement plus grand qu'à d'autres époques.

Mais ce n'est pas la première fois dans l'Histoire: c'est arrivé à Rome, mais aussi à la fin du Moyen Age quand il a fallu recréer des armées réellement "militaires" (par opposition à la mentalité féodale extrêmement individualiste pour laquelle la discipline, le professionalisme.... Etaient des choses contre-nature), et d'une certaine façon aussi quand la conscription universelle a commencé à se profiler (l'obligation militaire, surtout pour tous, a été une brutalité sur la mentalité, et ce malgré un niveau de nationalisme élevé).

Et le fait de conserver beaucoup d'aspects, de conceptions et de méthodes pas forcément opérationnellement justifiées, ou simplement de ne pas accorder temps et méthode pour y accoutumer des recrues nettement plus décalées d'avec la réalité militaire, cette façon de faire donc peut réduire aussi bien le bassin de recrutement et l'attrait pour l'armée qu'elle peut s'avérer contre-productive pour l'efficacité obtenue. En tout cas c'est la question que je pose.

Sur le sujet de la Libye était évoqué le cas du pas militaire; hors certains besoins de standards de forme physique qui peuvent justifier la pratique de la course en formation pour le niveau section/compagnie, la chose n'a plus réellement d'utilité ni même forcément d'effet prouvé sur la cohésion qui peut s'obtenir autrement. Seuls les policiers et gendarmes anti-émeutes ont réellement un besoin opérationnel de la chose, étant donné que leur activité implique entre autres le fait de pouvoir profiter des effets collectifs de formation de type phalange, en statique comme en mouvement. Ce sont les seuls à avoir encore une adéquation entre formation au pas et utilité opérationnelle de la poussé collective issue des traditions de l'infanterie de ligne.

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Je pense quand même que certaines choses qui favorisent la cohésion et l'esprit de groupe doivent être conservées, même si leur utilité militaire pure est douteuse. Ça peut être le cas pour la marche (de cohésion, au pas, etc.). Tous les standards de la vie civile ne sont pas transposables au militaire car les valeurs y sont justement trop différentes. Dans une armée pas d'individualisme forcené, de chacun pour soi, de personnes laissées en arrière,... Transposer toutes les valeurs du civil et ses meurs aux armées a en général des conséquences catastrophiques : perte de l'esprit d'initiative, avancement au piston ou au copinage (là où dans l'armée se fait au mérite), paperasserie galopante et paralysante,... Certaines choses de la vie civile sont bien adaptables dans des armées car il y faut quand même de règles strictes et certaines pratiques militaires "ancestrales" n'ont plus leur place mais il faut, pour moi, toujours faire en sorte que l'armée garde ses spécificité. Tout comme la vie civile. Transposer des valeurs militaires à un société civile ça ne marche pas non plus. 

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Mon point est qu'il ne faut pas raisonner du tout au tout, mais EN L'ETAT des choses, de l'armée et de la guerre actuelle, et de la société actuelle. Qu'il faille conserver des formes plus ou moins "ancestrales", c'est un fait, et que la vie militaire soit radicalement différente de la vie civile en est un autre. Mais dans quelle mesure? Quelles choses sont à conserver et quelles autres à dégager? Quelles choses dégagées doivent être purement dégagées et quelles autres doivent être réinventées comme nouvelles approches, nouvelles formes militaires? Quelle temporalité doit être accordée pour opérer la transition civil-militaire sans dégoûter la recrue, quelle approche doit être revue pour ce faire?

Une armée pro doit recruter, et recruter des aussi bons que possible, donc elle doit s'adapter à son bassin de recrutement dans la mesure du possible, et accompagner la transition pour les garder, pas espérer le faire en les dressant comme les bidasses d'une autre époque (majoritairement paysans et très patriotes, habitués à de plus rudes conditions de vie) qui arrivaient par millions et pour lesquels il n'y avait pas le temps ou les ressources de faire une formation plus à la carte, ni de crainte de les voir partir, ni de leur faire comprendre la nécessité de la tâche (quand il s'agissait surtout de la défense aux frontières), ni surtout d'obligations d'en faire autre chose que de la main d'oeuvre semi-qualifiée pour un nombre très limité de tâches. Mais ce sont ces formes là qui sont perpétuées, avec une adaptation limitée et surtout juste un laxisme accru là où il ne faut pas comme variable d'ajustement (critères de facto en baisse, discipline théorique....). De même, les pros d'aujourd'hui ne se gardent pas avec l'espérance du pillage qui a été l'une des premières motivations du troupier engagé volontaire (plus ou moins) depuis que le monde est monde et jusqu'aux guerres napoléoniennes (et encore aujourd'hui dans de nombreuses parties du monde où l'Etat est moins affirmé).

la question est quand même "d'approprier" la formation à l'époque, à la recrue et à la guerre d'une époque donnée, et ce pour réduire le décalage société-armée autant que faire se peut, avant tout pour des raisons d'efficacité, ce qui est quand même le but premier d'une armée.

Les troupes légères au XVIIIème siècle tout comme celles de la période napoléonienne, étaient faites de recrues nettement plus individualistes (en plus d'être physiquement plus petits) et ayant une aptitude à l'autonomie: elles étaient drillées pour la discipline, mais pas autant que la ligne, loin de là, précisément parce qu'elles étaient différentes et d'ailleurs recrutées et employées pour cette raison. Capables d'opérer de manière déstructurée, en petits groupes, leur aptitude à se reformer et combattre en ordre de bataillon était réduite (sauf pour les compagnies de "légers" appartenant aux bataillons de ligne).

1 analogie pour qui voit le rapport: quand on apprend un peu à faire les choses correctement, on s'aperçoit que se faire des abdos en béton prend peu de temps: pas plus de 3-4 exercices différents (et TRES SIMPLES) dans une séance, 3-4 séances par semaine, et pas plus de 5 séries (maxi 40 reps en fin de progression) pour chaque. Loin des séances interminables de centaines d'abdos dans des exercices tarabiscotés qui seront mal enseignés et mal exécutés et casseront le dos plus qu'ils ne feront progresser qui que ce soit. mais les profs d'arts martiaux comme les sergents instructeurs vous diront que ça a toujours été fait comme ça et que les abdos sont durs.... A ceci près qu'un résultat équivalent ou meilleur peut être obtenu en déployant nettement moins de temps et d'effort, avec moins de dommages et moins de gens qui lâchent. Dans ces sessions collectives de répétitions débiles en grand nombre, chaque sujet en moyenne ne fera pas plus de 10% des mouvements correctement. Le reste est une perte de temps et un dommage pour le dos (d'ailleurs, outre ce que pourront vous dire les médecins du sport ou les experts du domaine, les études du service de santé des forces armées US montrent les dommages temporaires et durables causés par le "mal-entraînement" et le surentraînement sur les soldats, causant des indisponibilités et des problèmes physiques, sans même évoquer le simple fait du gaspillage de temps d'entraînement pour une efficacité douteuse).

mais un ça permet de défiler en ordre, et deux peut-être aussi que ça réveille dans les profonds replis du bulbe rachidien de l'être humain des trucs primitifs utiles à la cohésion

Oh, je ne suis pas insensible à la problématique, mais je pose en fait juste la question de savoir si, en l'état des modes de combat et de cohésion requis aujourd'hui tout comme en l'état des mentalités du temps, il n'y aurait pas des exercices nettement plus appropriés (certains peut-être à inventer) pour créer la dite cohésion/coordination: le temps de formation est contraint, donc il faut prioriser les exercices et optimiser au mieux la gestion du temps dispo pour obtenir le meilleur effet possible. La marche au pas et les gestes répétés pour agir comme un sont surtout liés à des modes de combat en vastes formations qui n'existent plus: ne faut-il pas s'efforcer d'avoir des exercices visant à obtenir la cohésion, la connaissance mutuelle et la coordination en fonction des réalités du combat actuel?
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Oh, je ne suis pas insensible à la problématique, mais je pose en fait juste la question de savoir si, en l'état des modes de combat et de cohésion requis aujourd'hui tout comme en l'état des mentalités du temps, il n'y aurait pas des exercices nettement plus appropriés (certains peut-être à inventer) pour créer la dite cohésion/coordination: le temps de formation est contraint, donc il faut prioriser les exercices et optimiser au mieux la gestion du temps dispo pour obtenir le meilleur effet possible. La marche au pas et les gestes répétés pour agir comme un sont surtout liés à des modes de combat en vastes formations qui n'existent plus: ne faut-il pas s'efforcer d'avoir des exercices visant à obtenir la cohésion, la connaissance mutuelle et la coordination en fonction des réalités du combat actuel?

Je vois ce que tu veux dire. Pourquoi pas effectivement? Mais cela reste à inventer.

Sinon, pour en revenir à ton souci qui est la préparation efficace au combat d'aujourd'hui, qui est la proirité des priorité, ou doit l'être dans une Armée digne de ce nom, un point que j'ai constaté c'est l'importance d'avoir des exercices de combat le plus réalistes possibles d'une part, donc durs physiquement, faits avec tout le matériel existant, qui balaye tout le spectre des savoir-faires techniques et des situations tactiques prévisibles, et surtout qui soient REPETES! Dans notre pays on n'aime pas la répétition, le drill, or c'est absolument indispensable, car si des réactions indivuelles ou collectives ne sont pas acquises instinctivement sur le terrain de manoeuvre, il ne faut pas s'attendre à ce qu'elles le soient quand la mort fauche ça et là sur le champ de bataille, avec l'énorme stress que cela génère. 

Sinon, cela fait pas mal de temps que l'Armée de Terre a opté pour des pédagogies modernes qui expliquent les choses, et font appel à la participation du soldat de base. Cela s'appelait la FMG dans les années 70, c'était imposé par le haut, puis on a continué à le faire sans suivre le processus imposé et sans le nommer, (car c'était un peu une usine à gaz bâtie par un officier psychologue un brin technocrate) mais le but est resté le même: faire en sorte que le soldat comprenne ce qu'on lui apprend techniquement et tactiquement, et y adhère si possible. J'imagine qu'aujourd'hui tout cela perdure...

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Ca c'est clair, et au niveau individuel, le drill est indispensable pour la gestion du stress et l'acquisition d'une mémoire musculaire pour un nombre aussi vaste que possible de gestes qui doivent être automatiques et aussi efficients que possible, entre autre afin de dégager l'esprit au maximum, surtout pour des soldats pros et expéditionnaires qui doivent être confrontés à un vaste nombre de situations potentielles très différentes dans des environnements variés et à qui est demandé de réfléchir un minimum et de garder l'esprit clair pour discriminer autant que possible l'opposition et l'environnement, et ce avec des systèmes d'armes, des modes d'action et dans des organisations offrant beaucoup de souplesse et de variété.

Ca implique de recruter mieux, mais aussi de pas traiter le troufion en corniaud à abrutir systématiquement (sinon un glandu deviendra juste un glandu vert avec une arme): le drill doit être assorti aussi d'une autre approche (c'est l'un ET l'autre, pas l'un ou l'autre). Et à mon avis, la phase de transition qui suit le recrutement et avant l'intégration pour l'entraînement en unité doit être complètement revue et corrigée à l'aune de nouveaux critères.

Le drill, la répétition, c'est du nécessaire pour choper les gestes au niveau individuel, et pour établir les dynamiques instinctives au niveau des petits groupes et jusqu'à la section. La "marche au pas" de l'infanterie actuelle, ça devrait même être ça: des exercices de mouvements coordonnés de groupes de combat (ça et la vie en commun quotidiennement). Pour le niveau section à compagnie, de la formation serrée ne devrait rester que la course groupée pour aligner/familiariser/intégrer le rythme de progression standard.

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Ben pour une fête nationale ya le temps et c'est secondaire par rapport à la mission principale.

Oh, je ne suis pas insensible à la problématique, mais je pose en fait juste la question de savoir si, en l'état des modes de combat et de cohésion requis aujourd'hui tout comme en l'état des mentalités du temps, il n'y aurait pas des exercices nettement plus appropriés (certains peut-être à inventer) pour créer la dite cohésion/coordination: le temps de formation est contraint, donc il faut prioriser les exercices et optimiser au mieux la gestion du temps dispo pour obtenir le meilleur effet possible. La marche au pas et les gestes répétés pour agir comme un sont surtout liés à des modes de combat en vastes formations qui n'existent plus: ne faut-il pas s'efforcer d'avoir des exercices visant à obtenir la cohésion, la connaissance mutuelle et la coordination en fonction des réalités du combat actuel?

C'est pas toi qui disait qu'il faudra penser à entrainer les troupes au parkour il y à bien long ?

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A des rudiments, sans doute: faut pas pousser trop loin, c'est inutile et ça ferait beaucoup de casse dans les guibolles et ailleurs :lol:. Mais coordonner les individus par ce biais dans des environnements complexes, ce serait pas mal.... Après tout, le Parkour est né entre autres des retours d'expérience de l'Indo et du combat en jungle.

Ben comment on fera pour le 14 juillet alors ?

Y restera la Garde Républicaine, les GM et CRS (à habiller en kaki si besoin est ;)), quelques unités drillées à ça sur leur temps libre, et les colonnes de véhicules :lol:!

D'ailleurs, selon les armes aussi, les choses doivent varier: quel besoin franchement de faire perdre du temps de formation à des cavaliers ou des artilleurs, passé la période initiale avant toute intégration en unités?

Qu'il y ait une base unique d'adaptation à la vie militaire, ça doit être travaillé, et ça se fait désormais au niveau des brigades interarmes qui doivent l'être autant que possible. De même, si l'unité de l'avenir c'est le GTIA avec des compagnies ou des sections interarmes comme "pions" de manoeuvre, la coordination doit se travailler aussi à ce niveau, et la discipline découler de cette nécessité.

Pour la société plus individualiste, sans ennemi aux frontières ou "héréditaire", avec des conditions de vie "modernes": c'est un fait, et apparemment durable, donc il vaut mieux s'y adapter et en tirer parti d'un côté et optimiser la transition civil-militaire de l'autre, mais uniquement sur ce qui ne peut souffrir de compromis (ça passe par une meilleure pédagogie même si je déteste ce mot), domaines qu'il faut identifier et circonscrire strictement (par exemple, habituer à vivre à la dure sur des périodes de temps données, y'a plusieurs moyens d'approcher la chose, de même que le fait de se voir donner des ordres sans explication à donner: commence par balancer des gars là-dedans direct avec un sous-off abruti, et t'en fais décaniller un grand nombre dont une partie serait restée s'ils avaient eu une explication, une transition et un peu de pourquoi et comment.... Chose observée par exemple avec des équipages pour des régates).

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Je vois ce que tu veux dire. Pourquoi pas effectivement? Mais cela reste à inventer.

Sinon, pour en revenir à ton souci qui est la préparation efficace au combat d'aujourd'hui, qui est la proirité des priorité, ou doit l'être dans une Armée digne de ce nom, un point que j'ai constaté c'est l'importance d'avoir des exercices de combat le plus réalistes possibles d'une part, donc durs physiquement, faits avec tout le matériel existant, qui balaye tout le spectre des savoir-faires techniques et des situations tactiques prévisibles, et surtout qui soient REPETES! Dans notre pays on n'aime pas la répétition, le drill, or c'est absolument indispensable, car si des réactions indivuelles ou collectives ne sont pas acquises instinctivement sur le terrain de manoeuvre, il ne faut pas s'attendre à ce qu'elles le soient quand la mort fauche ça et là sur le champ de bataille, avec l'énorme stress que cela génère. 

Sinon, cela fait pas mal de temps que l'Armée de Terre a opté pour des pédagogies modernes qui expliquent les choses, et font appel à la participation du soldat de base. Cela s'appelait la FMG dans les années 70, c'était imposé par le haut, puis on a continué à le faire sans suivre le processus imposé et sans le nommer, (car c'était un peu une usine à gaz bâtie par un officier psychologue un brin technocrate) mais le but est resté le même: faire en sorte que le soldat comprenne ce qu'on lui apprend techniquement et tactiquement, et y adhère si possible. J'imagine qu'aujourd'hui tout cela perdure...

"Pieds et Mains dans la Gueule" ...

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Bouef: vu ce que pond l'AdT en matière de document pour le soldat, la nullité pompeuse, grandiloquente et creuse de pas mal de trucs et plus encore le "sérieux" :P et la "qualité" :-[ du mode d'enseignement, y'a de sérieux doutes quand à l'utilité, pour ne pas dire l'efficacité de la chose.... De la production de papier/powerpoint pour rien. Désolé si y'en a qui le trouvent bien, mais perso, le "code du soldat" est un truc terriblement mal écrit dont la seule forme et le côté "attrape-tout" noient ce qui devrait être un vrai propos dans une logorrhée un peu niaiseuse et surtout pas très punchy. Les ricains sont plus au point de ce côté et ont compris l'utilité d'un storytelling efficace.

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