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Malaisie


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https://www.theguardian.com/commentisfree/2018/may/11/mahathir-mohamad-malaysia-prime-minister-reelection (11 mai 2018)

La chute de Razak est aussi bienvenue qu'elle est spectaculaire. Sous Najib - dont le père Abdul Razak Hussein était le deuxième premier ministre de Malaisie - des responsables malais auraient pillé plus de 4,5 milliards de dollars de fonds publics. L'année dernière, le procureur général américain Jeff Sessions a qualifié cette situation de "kleptocratie à son pire".

La version optimiste de l'histoire se déroule ainsi : La victoire de Mahathir est une victoire du peuple sur la corruption. Son retour verra la justice rendue et les fonctionnaires corrompus obtiendront leur châtiment. Anwar lui succédera, remplissant ainsi une promesse qu'il avait faite lors de la campagne électorale. Anwar est un homme politique très compétent et réformateur qui va libérer tout le potentiel économique de la Malaisie.

Mais suspendez l'optimisme un moment. Quelle est la probabilité que ces grands espoirs se réalisent ? La réponse la plus honnête est que la probabilité est mince. Nous savons que Mahathir n'est pas un ami de la démocratie libérale. Au cours de son mandat précédent, son gouvernement a lancé des attaques vigoureuses contre le pouvoir judiciaire, arrêté et détenu des opposants pacifiques en vertu des lois sur la sécurité intérieure et contrôlé étroitement la presse. Il défend le programme d'action positive rétrograde de la Malaisie, qui privilégie les Malais sur les autres races du pays. Ces privilèges raciaux comprennent des rabais sur le logement, un système de quotas universitaires qui a été officiellement aboli en 2002 mais qui, de l'avis général, persiste dans la pratique, ainsi qu'un accès préférentiel aux emplois gouvernementaux et aux contrats du secteur public. Le programme a suscité le départ de nombreux Chinois.

Pour les signes de l'avenir de la Malaisie, le fils de Mahathir, Mukhriz, vaut la peine d'être observé. Il a prêté serment cette semaine en tant que ministre en chef de l'État malaisien de Kedah.

Une version pessimiste de l'avenir de la Malaisie est la suivante : le pays a peut-être échangé une dynastie politique contre une autre ; un certain degré de justice pourrait être rendu, mais les institutions de la Malaisie resteront faibles ; il n'y a aucune perspective de changement réel et durable.

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  • 2 weeks later...

https://www.lowyinstitute.org/the-interpreter/malaysia-what-now (14 mai 2018)

L'externalisation de la menace chinoise a permis au nouveau Premier ministre Mahathir Mohamad d'élaborer un message de campagne selon lequel les Malaisiens sont un peuple multiracial qui rejette un gouvernement corrompu qui vend la nation à la Chine en échange de son sauvetage de la scandaleuse dette du fonds 1Malaysia Deve­lopment Berhad (1MDB) de Najib.

Aujourd'hui, cependant, la campagne est terminée et Mahathir a annoncé au monde entier que la Malaisie est ouverte à la plupart des investissements étrangers, quelles que soient ses origines nationales et idéologiques. Les projets chinois, y compris la liaison ferroviaire de la côte est, verront probablement leurs conditions contractuelles renégociées, et Mahathir a nommé un conseiller pour aider à récupérer les milliards manquants de la 1MDB, avec la possibilité de combler partiellement le trou noir financier sous-jacent qui, selon lui, a fait de la Chine un investisseur de premier plan en Malaisie. Après avoir pointé du doigt les projets chinois encerclant la péninsule malaise, les projets de développement devront faire face à de nouvelles limites.  

Mais le lobby islamiste malais semble avoir jeté les bases d'une nouvelle campagne. Son but apparent est de brouiller la différence sur laquelle Mahathir s'est appuyé entre la République populaire de Chine et les Chinois malais, qu'un mufti de l'État a qualifié en 2016 de kafir harbi, ou d'infidèles dans un état de guerre contre l'Islam et les musulmans.

Si l'UMNO, le PAS et une constellation de groupes de pression islamistes unissent leurs forces pour relier ces groupes de Chinois, la machine politique d'identité raciale et religieuse de la Malaisie pourrait revenir à l'action, dépeignant les pieux musulmans du Nord comme une minorité en lutte dans une nation et un monde en mutation.

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Article sur le Figaro avec des commentaire du nouveau PM vraiment bizarres :

http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2018/05/28/97002-20180528FILWWW00154-malaisiesingapour-abandon-du-projet-de-lgv.php

Il a déclaré avoir pris "la décision finale" d'abandonner un projet de ligne à grande vitesse entre Kuala Lumpur et Singapour, signé en 2016 entre les deux pays et censé réduire la durée du trajet à 90 minutes contre 5 heures par la route actuellement et environ une heure de vol --moyen utilisé par la plupart des voyageurs sur cette route la plus fréquentée au monde.

"Cela n'apporte aucun bénéfice", a dit le Premier ministre, âgé de 92 ans. "Cela va coûter énormément d'argent, nous n'en tirerons rien". "Bien entendu, nous devons discuter avec Singapour, avec lequel nous avons un accord", a-t-il ajouté, indiquant ne pas savoir combien de temps nécessiterait la mise en oeuvre de sa décision.

Interrogé pour savoir si Singapour avait été informé de sa décision, il a répondu: "je ne sais pas". 

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il y a 22 minutes, collectionneur a dit :

Article sur le Figaro avec des commentaire du nouveau PM vraiment bizarres :

http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2018/05/28/97002-20180528FILWWW00154-malaisiesingapour-abandon-du-projet-de-lgv.php

Il a déclaré avoir pris "la décision finale" d'abandonner un projet de ligne à grande vitesse entre Kuala Lumpur et Singapour, signé en 2016 entre les deux pays et censé réduire la durée du trajet à 90 minutes contre 5 heures par la route actuellement et environ une heure de vol --moyen utilisé par la plupart des voyageurs sur cette route la plus fréquentée au monde.

"Cela n'apporte aucun bénéfice", a dit le Premier ministre, âgé de 92 ans. "Cela va coûter énormément d'argent, nous n'en tirerons rien". "Bien entendu, nous devons discuter avec Singapour, avec lequel nous avons un accord", a-t-il ajouté, indiquant ne pas savoir combien de temps nécessiterait la mise en oeuvre de sa décision.

Interrogé pour savoir si Singapour avait été informé de sa décision, il a répondu: "je ne sais pas". 

C'était dans son programme en tout cas

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Le 14/05/2018 à 17:12, Wallaby a dit :

https://www.theguardian.com/commentisfree/2018/may/11/mahathir-mohamad-malaysia-prime-minister-reelection (11 mai 2018)

La chute de Razak est aussi bienvenue qu'elle est spectaculaire. Sous Najib - dont le père Abdul Razak Hussein était le deuxième premier ministre de Malaisie - des responsables malais auraient pillé plus de 4,5 milliards de dollars de fonds publics. L'année dernière, le procureur général américain Jeff Sessions a qualifié cette situation de "kleptocratie à son pire".

(...)

Il défend le programme d'action positive rétrograde de la Malaisie, qui privilégie les Malais sur les autres races du pays. Ces privilèges raciaux comprennent des rabais sur le logement, un système de quotas universitaires qui a été officiellement aboli en 2002 mais qui, de l'avis général, persiste dans la pratique, ainsi qu'un accès préférentiel aux emplois gouvernementaux et aux contrats du secteur public. Le programme a suscité le départ de nombreux Chinois.

 

Des connaissances sur place m'ont confirmé vers 2009, que des restrictions "ethniques" étaient toujours de facto en place.
Après, je ne sais pas si ce sont des restrictions "soft" comme la discrimination positive aux US (les notes d'admissions variables suivant l'ethnie), ou des quotas "en dur".

Pour être complet, ce type de restriction était assez "populaire" dans la région (Indonésie, Malaisie, etc) :

En effet, les diaspora chinoises (des chinois sortis du pays depuis parfois des siècles, mais gardant leur culture distincte) sont une petite minorité, mais concentrant souvent la majorité de l'activité économique du pays (selon le wiki, qui ne cite pas de source, les 30% de sino-malais produisent 65% du PIB... et en indonésie, c'est 4% de sino-indonésien qui produisent 85% !!! du PIB https://fr.wikipedia.org/wiki/Diaspora_chinoise#Poids_économique).
D'où des jalousies très violentes, qui débordaient régulièrement en "pogroms" anti-chinois (le terme est fort, mais je trouve le plus approprié)

Du point de vue local, les quotas se défendaient initialement (post-indépendance) pour :

  1. éviter que les "élites" chinoises ne se perpétuent (que ce soit pour le commerce, la médecine, le savoir faire technique)
  2. apaiser les autres ethnies, éviter les pogroms, et activer l'ascenseur social.

Par contre, si 50-60 ans après l'indépendance, ces quotas n'ont pas modifié la situation, c'est qu'il y a sans doute d'autres problèmes à régler...
 

Le 30/05/2018 à 12:21, collectionneur a dit :

Article sur le Figaro avec des commentaire du nouveau PM vraiment bizarres :

http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2018/05/28/97002-20180528FILWWW00154-malaisiesingapour-abandon-du-projet-de-lgv.php

Il a déclaré avoir pris "la décision finale" d'abandonner un projet de ligne à grande vitesse entre Kuala Lumpur et Singapour, signé en 2016 entre les deux pays et censé réduire la durée du trajet à 90 minutes contre 5 heures par la route actuellement et environ une heure de vol --moyen utilisé par la plupart des voyageurs sur cette route la plus fréquentée au monde.

"Cela n'apporte aucun bénéfice", a dit le Premier ministre, âgé de 92 ans. "Cela va coûter énormément d'argent, nous n'en tirerons rien". "Bien entendu, nous devons discuter avec Singapour, avec lequel nous avons un accord", a-t-il ajouté, indiquant ne pas savoir combien de temps nécessiterait la mise en oeuvre de sa décision.

Interrogé pour savoir si Singapour avait été informé de sa décision, il a répondu: "je ne sais pas". 

C'est la nouvelle normalité dans l'ère post-Trump : on annule des sommets sans prévenir les alliés... :tongue:

Sérieusement, d'après ce que j'avais lu, le contrat contenait d'énormes surfacturations pour la construction (x2 de marge), et aussi pour l'entretien.
L'état malaisien aurait dû payer de gros montants forfaitaires pour l'exploitation de la ligne, quelle que soit la fréquentation de la ligne.
Et le tout versés à des sociétés de proches de l'ancien PM...

Bref, de la corruption ordinaire... mais sur des milliards $

Modifié par rogue0
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  • 1 month later...

https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2018/07/04/malaisie-l-ancien-premier-ministre-najib-razak-inculpe-de-corruption_5325374_3216.html (4 juillet 2018)

L’ancien premier ministre Najib Razak inculpé de corruption

https://information.tv5monde.com/info/malaisie-l-ex-premier-ministre-najib-inculpe-de-corruption-247591 (4 juillet 2018)

Parmi les biens confisqués lors de perquisitions visant M. Najib figurait une immense collection de quelque 12.000 bijoux, dont 1.400 colliers et 2.200 bagues. Le bijou le plus cher était un collier d'une valeur estimée à 6,4 millions de ringgits (1,3 million d'euros). Les saisies comprenaient aussi 423 montres évaluées à 78 millions de ringgits (17 millions d'euros) et 234 paires de lunettes.

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  • 2 weeks later...

https://www.yenisafak.com/en/world/malaysias-anwar-ibrahim-backs-turkeys-erdogan-3414626 & https://www.straitstimes.com/asia/se-asia/malaysias-anwar-says-erdogans-win-in-turkey-a-victory-for-the-islamic-world (24-25 juin 2018)

Anwar Ibrahim, qui est en Turquie pour une opération chirurgicale, soutient Erdogan :

"Nous[musulmans] n'avons pas de bons dirigeants. Ils n'ont pas le courage de s'exprimer. Il suffit de regarder la question palestinienne. Il y a très peu de[leaders] qui élèvent la voix. (...) Avant, il y avait Umar ibn Abd al-Aziz. Il a pu accomplir de grandes choses en deux ans et trois mois grâce à son caractère. Il devrait y avoir une confiance mutuelle entre le peuple et les dirigeants. Des élections démocratiques devraient être organisées pour s'en assurer ", a déclaré M. Anwar.

"“Erdoğan est le leader le plus éloquent du monde musulman. Il a du courage et représente un pays important comme la Turquie. La Turquie est un grand pays et a une économie forte. Les gens critiqueront bien sûr, mais je ne doute pas de la sincérité d'Erdoğan. Il m'a dit qu'il faisait de son mieux. Il est honnête. Il tient ses promesses ", a ajouté M. Anwar.

"Je suis convaincu que votre engagement en faveur de la démocratie, l'amélioration continue du peuple turc, la promotion de la paix et l'éradication des éléments subversifs qui étaient des promesses électorales clés de l'AKP ont grandement contribué à votre victoire cette deuxième fois ", a-t-il ajouté.

Modifié par Wallaby
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Le 04/06/2018 à 15:20, rogue0 a dit :

Sérieusement, d'après ce que j'avais lu, le contrat contenait d'énormes surfacturations pour la construction (x2 de marge), et aussi pour l'entretien.

L'état malaisien aurait dû payer de gros montants forfaitaires pour l'exploitation de la ligne, quelle que soit la fréquentation de la ligne.
Et le tout versés à des sociétés de proches de l'ancien PM...

Bref, de la corruption ordinaire... mais sur des milliards $

Le feuilleton de l'enquête sur le scandale 1MDB (fonds souverain malaysien) continue à se dérouler.

En épluchant les comptes des sociétés de l'ex-PM malaysien,  un député (devenu chargé d'enquête sur l'affaire) affirme qu'il y aurait eu du blanchiment d'argent / voire des grosses rétrocommissions (OK peu surprenant) ... via les sociétés chinoises impliquées dans le contrat.
3 gros chantiers avec des partenaires chinois avaient déjà été suspendus le 06/07/2018.

Il affirme que pour 2 gros contrats de gazoduc/oléoduc (de l'ordre du milliard de $ chacun), la firme chinoise a déjà reçu 88% des paiements totaux...
Alors que seules les études préliminaires auraient été effectuées (~13% du contrat).
red_files_suria_strategic_05062018.jpg


Le tout est peu surprenant dans la région (et vu l'ancien PM malaysien), mais à prendre avec quelques pincettes quand même.
Et surtout que fera le nouveau gouvernement malais en réaction à ces allégations ?
Le risque pour la Chine serait que le gouvernement saisisse cette affaire pour sortir de l'influence chinoise (belts & road).

Source malaise

https://www.bbc.co.uk/news/business-44813753 (résumé)

https://www.malaymail.com/s/1653197/1mdb-scandal-new-twist-possible-money-laundering-by-china-companies

Sources chinoises (ok, là, sur ce dossier, le SCMP porte clairement le point de vue chinois : il rapporte l'affaire mais de manière très détachée)

https://www.scmp.com/news/china/diplomacy-defence/article/2155884/clouds-over-massive-chinese-infrastructure-projects

https://www.scmp.com/news/asia/southeast-asia/article/2153919/loan-chinese-bank-malaysian-pipeline-projects-may-have-been

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Dernier épisode dans les révélations des affaires de l'ancien PM malaisien Najib (en prison pour corruption massive, et de plus en plus accusé de "trahison").

Les SR malaisiens auraient cherché le soutien de la CIA pour la réélection de Najib, en le décrivant comme plus favorable aux occidentaux (c'est assez douteux vu le fort rapprochement avec la Chine pendant son mandat).

Une lettre des SR malaisiens pour Gina Haspel a été retrouvée : pas de barbouzerie explicite, mais de bonnes allusions ("même un siège suffit").
Il n'est pas sûr que la lettre ait été envoyée, et Najib nie avoir connaissance de cette lettre

http://www.atimes.com/article/malaysias-najib-sought-cia-support-before-election-defeat/?cn-reloaded=1

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Il y a 2 heures, rogue0 a dit :

Les SR malaisiens auraient cherché le soutien de la CIA pour la réélection de Najib, en le décrivant comme plus favorable aux occidentaux (c'est assez douteux vu le fort rapprochement avec la Chine pendant son mandat).

Oui mais c'est défendable au vu de la rhétorique antiaméricaine et antioccidentale de Mahathir durant ses précédents mandats :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mahathir_Mohamad#Politique_internationale

Il conteste également l'hégémonie américaine, car il estime que « les Américains ne s'intéressent pas aux raisons d'être des organisations terroristes, déployant des mesures de prévention et de sécurité extraordinaires qui provoquent la colère, le malheur de peuples entiers qui ne demanderaient pas mieux que de coopérer contre le terrorisme ».

Il est partisan du mouvement des non-alignés.

https://en.wikipedia.org/wiki/Mahathir_Mohamad#United_States

Avant la réunion de l'ASEAN en 1997, il a prononcé un discours condamnant la Déclaration universelle des droits de l'homme, la qualifiant d'instrument oppressif par lequel les États-Unis et d'autres pays tentent d'imposer leurs valeurs aux Asiatiques. Il a ajouté que les Asiatiques ont plus besoin de stabilité et de croissance économique que de libertés civiles. Ces remarques ne lui ont pas gagné l'affection de la secrétaire d'État américaine Madeleine Albright, qui était invitée à la réunion.

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  • 4 weeks later...

https://www.bbc.co.uk/news/world-asia-45255181 (21 août 2018)

On a perdu un appareil de radiographie industrielle hautement radioactif.

https://www.channelnewsasia.com/news/asia/mahathir-malaysia-china-east-coast-rail-link-pipeline-cancelled-10637048

Le Premier ministre malais Mahathir Mohamad a déclaré mardi (21 août) que le projet ECRL (East Coast Rail Link) de 20 milliards de dollars US financé par la Chine et un projet de gazoduc à Sabah seront annulés pour l'instant.

https://www.nytimes.com/2018/08/20/world/asia/china-malaysia.html (20 août 2018)

"Nous ne voulons pas d'une situation où il y a une nouvelle version du colonialisme parce que les pays pauvres sont incapables de concurrencer les pays riches ", a déclaré M. Mahathir lundi au Grand Hall du peuple à Pékin après avoir rencontré le Premier ministre Li Keqiang.

"Mahathir pense que la Chine est une force hégémonique qui peut contrôler des économies comme la Malaisie ", a déclaré Edmund Terence Gomez, économiste politique à l'Université de Malaya. "Il s'est toujours inquiété des forces puissantes. Avant, c'était les États-Unis, maintenant, c'est la Chine."

"Il semble que tout l'argent n'est pas utilisé pour la construction de la ligne de chemin de fer ", a déclaré M. Mahathir au sujet de l'accord de la East Coast Rail Link. "Il est probable que l'argent a été volé."

"Nous n'avons pas besoin de dépendre des étrangers qui arrivent", a-t-il ajouté. "Quand ils construisent, ils utilisent de la main d'œuvre étrangère, des matériaux étrangers. Qu'est-ce qu'on a ? Rien."

Sous la direction de M. Najib, la Malaisie a mené des exercices militaires conjoints avec la Chine et a permis aux sous-marins d'attaque chinois de faire escale dans un port. M. Mahathir a changé de cap.

"Je dis publiquement que nous ne voulons pas voir de navires de guerre dans le détroit de Malacca ou dans la mer de Chine méridionale.

Plus que tout autre projet, Forest City a contribué à transformer le sentiment local contre l'argent comptant chinois, au milieu des soupçons qu'un promoteur immobilier privé chinois complotait secrètement pour remodeler l'équilibre ethnique délicat de la Malaisie.

"Il ne s'agit pas d'un investissement chinois, mais d'une colonie", a déclaré M. Mahathir pendant la campagne électorale, utilisant Forest City comme un fréquent punching-ball.

"Nous voulons tous que Forest City réussisse, parce que nous ne pouvons pas nous permettre qu'elle échoue et devienne une ville fantôme vide ", a déclaré Wong Shu Qi, député du Parti de l'action démocratique, qui fait partie de la coalition gouvernementale.

"La réalité est que souhaiter une concession chinoise en Malaisie est la meilleure chose que nous pouvons espérer ", a-t-elle ajouté. "C'est triste, non ?"

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Refroidissement des relations avec l'Arabie Saoudite

https://thediplomat.com/2018/08/whats-in-the-malaysia-saudi-arabia-counterterrorism-center-shutdown/ (10 août 2018)

Cette semaine, le ministre de la défense de la Malaisie a fait la une des journaux lorsqu'il a annoncé que cet État d'Asie du Sud-Est fermerait un centre antiterroriste soutenu par l'Arabie saoudite qui venait d'ouvrir ses portes l'année dernière.

Comme je l'ai déjà noté dans ces pages, sous le gouvernement précédent dirigé par le Premier ministre Najib Razak, la Malaisie avait pris une série de mesures qui suggéraient un alignement plus étroit avec l'Arabie saoudite dans un contexte de troubles croissants au Moyen-Orient et de la menace croissante présentée par l'État islamique. Il s'agissait notamment d'envoyer du personnel armé et du matériel à Riyad en 2015 pour l'objectif exprimé d'évacuer les personnes piégées au Yémen, de rejoindre une alliance islamique de 34 membres dirigée par l'Arabie saoudite contre l'État islamique et d'ouvrir un centre avec l'Arabie saoudite pour contrer les récits radicaux nommé King Salman Center for International Peace (KSCIP).

Avec l'arrivée au pouvoir d'un nouveau gouvernement à la suite des élections de mai, on avait l'impression que certaines de ces activités pourraient être revues ou même être abandonnées. Le mois dernier, la Malaisie a annoncé qu'elle retirait sa présence militaire d'Arabie saoudite.

Les représentants du gouvernement avaient précédemment indiqué qu'ils étaient désireux de prendre leurs distances par rapport aux initiatives de l'ère Najib qui étaient perçues comme portant atteinte à la position traditionnelle de la Malaisie en matière de politique étrangère non alignée.

https://www.thedailystar.net/opinion/global-affairs/mahathirs-reforms-could-put-saudi-arabia-and-uae-the-spot-1584985 (2 juin 2018)

Une série de mesures anticorruption ainsi que les déclarations de Mahathir et de son ministre de la Défense, Mohamad (Mat) Sabu, depuis les élections qui ont renversé le Premier ministre Najib Razak, suscitent des inquiétudes en Arabie saoudite et dans les Émirats arabes unis.

Mahathir, qui a mis en garde ces dernières années contre le sectarisme anti-chiite largement répandu en Malaisie, a remis en question, avec Sabu, la coopération de la Malaisie en matière de lutte contre le terrorisme avec l'Arabie saoudite.

Mahathir a également relancé les enquêtes anti-corruption sur Razak, lequel a été qualifié de "soutenu par les Saoudiens" par les médias qatariens. Razak est soupçonné d'avoir détourné des milliards de dollars du fonds de développement stratégique de l'État 1Malaysia Development Berhad (1MDB). Le fonds ainsi que des entités saoudiennes et émiraties prétendument liées à l'affaire font l'objet d'une enquête dans au moins six pays, dont les États-Unis, la Suisse et Singapour.

Un documentaire en trois parties de la BBC, The House of Saud : A Family at War, a suggéré que Razak avait travaillé avec le Prince Turki bin Abdullah, le fils de l'ancien roi saoudien Abdullah, pour siphonner les fonds de 1MDB.

La Falcon Bank, une banque suisse appartenant aux Émirats arabes unis, a également été liée au scandale, lorsque des courriels ont fait état d'une relation étroite entre Yousef al-Otaiba, ambassadeur de haut profil des Émirats arabes unis aux États-Unis et confident du prince Mohammed bin Zayed, et le financier malaisien controversé Jho Low, un diplômé de Wharton de 27 ans qui a aidé Razak à gérer 1MDB.

S'attendant apparemment à un changement possible dans les relations, le politologue Abdulkhaleq Abdulla, dont les vues sont souvent perçues comme reflétant la pensée du gouvernement des Émirats arabes unis, a dénigré Mahathir et le vote malaisien quelques jours après l'annonce des résultats.

Abdullah s'est concentré sur l'âge de Mahathir. A 92 ans, Mahathir est le plus ancien dirigeant élu du monde. Abdulla a également insisté sur le fait que Mahathir avait été le mentor de Razak avant de faire défection dans l'opposition et de forger une alliance avec Anwar Ibrahim, l'ancien vice-premier ministre de Mahathir et islamiste que l'on croit proche des Frères musulmans, qu'il avait aidé à mettre derrière les barreaux.

Le prince héritier émirati Mohammed bin Zayed est connu pour son opposition intense à l'islam politique, y compris la confrérie.

Seri Mohd Shukri Abdull, le nouveau tsar anti-corruption de Mahathir, qui a démissionné de la Commission malaisienne de lutte contre la corruption (MACC) en 2016 à la suite de pressions pour abandonner les plans visant à inculper Razak, a noté que " nous avons eu des difficultés à traiter avec les pays arabes (comme le Qatar, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis) ".

Ces difficultés risquent de se reproduire.

Sabu, le nouveau ministre de la défense, a noté dans un commentaire à la fin de l'année dernière que la colère des Saoudiens (et des Émirats arabes unis) était dirigée "bizarrement, (contre) la Turquie, le Qatar et l'Iran....trois pays qui ont entrepris un minimum de réformes politiques et économiques. Au lieu d'encourager toutes les parties à travailler ensemble, l'Arabie saoudite a également lancé une offensive au Yémen. D'où le danger pour la Malaisie : si la Malaisie est trop proche de l'Arabie Saoudite, cela forcerait Putrajaya à choisir un camp".

Putrajaya, une ville au sud de Kuala Lumpur, abrite la résidence du premier ministre et un pont à quatre piles de type minaret inspiré de l'architecture iranienne.

Sabu a poursuivi en disant que "la Malaisie ne devrait pas être trop proche d'un pays dont la politique intérieure devient toxique.... En l'absence d'un meilleur mot, l'Arabie saoudite est un cloaque de rivalité constante entre les princes. De ce point de vue, c'est aussi un vortex qui pourrait aspirer n'importe quel pays dans son trou noir si l'on n'y prend pas garde. En effet, l'Arabie saoudite est gouvernée par l'idéologie hyperorthodoxe salafi ou wahhabi, où l'islam est pris au pied de la lettre. Pourtant, le véritable Islam exige la compréhension de l'Islam, non seulement dans sa forme coranique, mais aussi dans l'esprit coranique".

Shahriman Lockman, analyste à l'Institut d'études stratégiques et internationales de Kuala Lumpur, a averti que la Malaisie devrait manœuvrer avec prudence. "Qu'on le veuille ou non, quoi qu'on en pense, l'Arabie saoudite est un acteur majeur dans le monde musulman et au Moyen-Orient. Leur administration du haj fait qu'il est crucial pour les pays à majorité musulmane de s'entendre avec eux ", a dit M. Lockman.

Mahathir a vacillé dans ses déclarations entre l'interdiction du chiisme pour éviter le sectarisme et l'appel aux musulmans sunnites de Malaisie pour qu'ils acceptent la minuscule minorité chiite du pays comme moyen d'éviter les conflits internes. Ce qui est susceptible de préoccuper le plus les Saoudiens est le fait que Mahathir a dit que l'acceptation des chiites comme compagnons musulmans était nécessaire en raison de la croissance de la communauté iranienne expatriée en Malaisie.

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Le 21/08/2018 à 11:53, Wallaby a dit :

https://www.bbc.co.uk/news/world-asia-45255181 (21 août 2018)

On a perdu un appareil de radiographie industrielle hautement radioactif.

https://www.channelnewsasia.com/news/asia/mahathir-malaysia-china-east-coast-rail-link-pipeline-cancelled-10637048

Le Premier ministre malais Mahathir Mohamad a déclaré mardi (21 août) que le projet ECRL (East Coast Rail Link) de 20 milliards de dollars US financé par la Chine et un projet de gazoduc à Sabah seront annulés pour l'instant.

https://www.nytimes.com/2018/08/20/world/asia/china-malaysia.html (20 août 2018)

"Nous ne voulons pas d'une situation où il y a une nouvelle version du colonialisme parce que les pays pauvres sont incapables de concurrencer les pays riches ", a déclaré M. Mahathir lundi au Grand Hall du peuple à Pékin après avoir rencontré le Premier ministre Li Keqiang.

"Mahathir pense que la Chine est une force hégémonique qui peut contrôler des économies comme la Malaisie ", a déclaré Edmund Terence Gomez, économiste politique à l'Université de Malaya. "Il s'est toujours inquiété des forces puissantes. Avant, c'était les États-Unis, maintenant, c'est la Chine."

"Il semble que tout l'argent n'est pas utilisé pour la construction de la ligne de chemin de fer ", a déclaré M. Mahathir au sujet de l'accord de la East Coast Rail Link. "Il est probable que l'argent a été volé."

"Nous n'avons pas besoin de dépendre des étrangers qui arrivent", a-t-il ajouté. "Quand ils construisent, ils utilisent de la main d'œuvre étrangère, des matériaux étrangers. Qu'est-ce qu'on a ? Rien."

Sous la direction de M. Najib, la Malaisie a mené des exercices militaires conjoints avec la Chine et a permis aux sous-marins d'attaque chinois de faire escale dans un port. M. Mahathir a changé de cap.

"Je dis publiquement que nous ne voulons pas voir de navires de guerre dans le détroit de Malacca ou dans la mer de Chine méridionale.

Plus que tout autre projet, Forest City a contribué à transformer le sentiment local contre l'argent comptant chinois, au milieu des soupçons qu'un promoteur immobilier privé chinois complotait secrètement pour remodeler l'équilibre ethnique délicat de la Malaisie.

"Il ne s'agit pas d'un investissement chinois, mais d'une colonie", a déclaré M. Mahathir pendant la campagne électorale, utilisant Forest City comme un fréquent punching-ball.

"Nous voulons tous que Forest City réussisse, parce que nous ne pouvons pas nous permettre qu'elle échoue et devienne une ville fantôme vide ", a déclaré Wong Shu Qi, député du Parti de l'action démocratique, qui fait partie de la coalition gouvernementale.

"La réalité est que souhaiter une concession chinoise en Malaisie est la meilleure chose que nous pouvons espérer ", a-t-elle ajouté. "C'est triste, non ?"

Mahathir est allé récemment en Chine pour dire à Xi qu'un certain nombre de contrats avec des sociétés Chinoises signés durant le mandat de Najib étaient annulés. Mais il est aussi aller en Chine pour demander l'extradition de Jho Low qui apparemment se serait réfugié la bas.

https://en.wikipedia.org/wiki/Jho_Low

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Il y a 5 heures, Julien a dit :

Mahathir est allé récemment en Chine pour dire à Xi qu'un certain nombre de contrats avec des sociétés Chinoises signés durant le mandat de Najib étaient annulés. Mais il est aussi aller en Chine pour demander l'extradition de Jho Low qui apparemment se serait réfugié la bas.

https://en.wikipedia.org/wiki/Jho_Low

On ne peut pas savoir ce Mahathir a dit à ses interlocuteurs chinois, mais à ma connaissance, aucune demande d'extradition officielle n'a été faite.

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  • 3 weeks later...
Le 20/07/2018 à 18:18, rogue0 a dit :
Révélation

Le feuilleton de l'enquête sur le scandale 1MDB (fonds souverain malaysien) continue à se dérouler.

En épluchant les comptes des sociétés de l'ex-PM malaysien,  un député (devenu chargé d'enquête sur l'affaire) affirme qu'il y aurait eu du blanchiment d'argent / voire des grosses rétrocommissions (OK peu surprenant) ... via les sociétés chinoises impliquées dans le contrat.
3 gros chantiers avec des partenaires chinois avaient déjà été suspendus le 06/07/2018.


Il affirme que pour 2 gros contrats de gazoduc/oléoduc (de l'ordre du milliard de $ chacun), la firme chinoise a déjà reçu 88% des paiements totaux...
Alors que seules les études préliminaires auraient été effectuées (~13% du contrat).
 

Révélation

red_files_suria_strategic_05062018.jpg

 

News :
Finalement, la Malaisie annule les 3 projets de gazoduc / oléoduc incriminés avec la Chine.
(contrats de 3G$).
Les détails et pénalités d'annulation sont laissés aux avocats :dry:

https://www.bloomberg.com/news/articles/2018-09-10/malaysia-finally-scraps-3-billion-china-backed-pipeline-plans

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  • 3 weeks later...
  • 2 months later...

Tiens, personne n'a noté ici l'abdication du roi de Malaisie suite à son mariage avec une Miss Moscou :bloblaugh:  En voyant la dame, je comprends un peu :wub:

https://m.scmp.com/magazines/style/people-events/article/2176084/has-former-miss-moscow-oksana-voevodina-married

457833b2-f6a3-11e8-93b8-bdc844c69537_128

Et sinon, corruption a très grande échelle et espionnage du Wall Street Journal proposé par les autorités chinoises en 2016 a Najib Razak, ex premier ministre malaisien qui a de gros ennuis actuellement - celui-ci déclare que l'argent qu'il a reçu est saoudien - :

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/01/09/quand-la-chine-offrait-son-soutien-au-premier-ministre-malaisien-corrompu_5406785_3210.html

Modifié par collectionneur
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