Serge Posté(e) le 18 août 2011 Share Posté(e) le 18 août 2011 La production de blindé est un savoir faire stratégique. Le perdre serait grave pour nos capacités futurs.En début de guerre, les moyens militaires sont toujours inadaptés. Ils ne le deviennent que progressivement le long du conflit ou par la modernisation, ou par l'adoption de systèmes complets nouveaux. Hors passage en économie de guerre, nos capacités de production sont faibles. En effet, quand un matériel doit être produit, seule la chaîne de fabrication de l'industriel vainqueur tourne. Les autres sont "fermées".Dans le cadre des MRAP, les industriels americains se sont partagé leurs chaînes de fabrication pour qu'un modèle vaiqueur sorte en grande quantité. L'intérêt est que même si un unique concept gagne, tout le monde en profite pour conserver ses compétences.Alors, n'y a-t-il pas autre chose à faire en France?On peut fusionner nos 3 entreprises. Pourquoi pas?Mais, ne peut-on faire autrement? Mener une séparation réelle entre la R&D et la production. Ainsi, chaque société pourrait ne conserver que ses bureaux d'études, son intelligence. Quand un modèle serait sélectionné, il serait produit par une chaîne de production fusionnée sous la forme d'une societé distincte. Celle-ci pourrait fabriquer indifférement du VBCI, du VAB-Mk2, du VBL...Ce dispositif libérerait nos fabriquants d'une partie peu rentable prise (peut être) en compte par l'état sur argument stratégique.Bien sûr, se pose le problème de la fabrication de prototypes par exemple. Mais d'un autre côté, il sera de plus en plus marginal de voir des concepts français adoptés à l'étranger produit en France. C'est terminé. Pour exporter, il faut produire local.Qu'en pensez-vous?Est-ce farfelux? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 18 août 2011 Share Posté(e) le 18 août 2011 Je ne connais pas du tout le développement industriel de tels produits, mais il me semble, en remarque préliminaire, que le blindé estampillé "bon pour le combat" n'est pas qu'un prototype, mais aussi un processus qui prend du temps: il faut que le prototype ait été testé, ait fait des maladies de jeunesses, ait fait ses tests grandeurs nature en vraies conditions réalistes et les RETEX qui vont avec. Ca c'est le taf des labos de R&D, surtout si elles sont en deal avec l'armée pour optimiser et maximiser l'efficacité de cette phase. Mais il faut aussi que les premiers batchs de ce même blindé produit à grande échelle passent par le même processus, parce que la chaîne de prod ne produit pas direct ses bouzins au top du top: la production en série a elle aussi ses maladies de jeunesse avec un nouveau produit. Pour qu'un tel système fonctionne, il faudrait aussi à la fois BIEN rémunérer l'activité de recherche des R&D d'entreprises partenaires de ce programme (voir les conflits d'intérêts avec un système commercial de concurrence ouverte) ET l'encadrer pour éviter les abus divers et variés qu'elles pourraient faire au titre de ce type d'activité difficilement évaluable en terme d'économie: entretenir des labos juste destinés à faire du prototype, c'est susceptible de voir des protos sortir en masse pour radiner du fric, et à l'inverse imposer du chantage à la fermeture, à l'ouverture capitalistique à d'autres, à la délocalisation.... Pour manque de rentabilité.... Donc à radiner plus de rallonges. Où l'on voit que dès lors qu'on ne peut être sûr du besoin réel ou des moyens de l'Etat dans l'immédiat tout étant confronté au besoin absolu de garder un savoir-faire, le système des arsenaux d'Etat n'a pas que du mauvais. Logique inverse: ne serait-il pas plus rentable d'avoir un arsenal d'Etat à effectif limité chargé de la R&D (et de la veille générale) et du développement de protos, et qui pourrait ainsi gérer brevets et licences pour demander à des industriels, quand le besoin apparaît, de produire la quantité en fournissant des chaînes d'assemblage, amenant le brevet, la commande et les techniciens cadres pour former rapidement le personnel? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Philippe Top-Force Posté(e) le 20 août 2011 Share Posté(e) le 20 août 2011 La production de blindés est un savoir-faire stratégique. En premier lieu, c'est la conception qui est avant tout le savoir-faire stratégique. Les seules composantes qui nécessitent un savoir-faire et un outillage spécialisé et différencient de l'industrie civile sont la production de canons, de munitions et certaines taches d'intégration. On peut fusionner nos 3 entreprises. Pourquoi pas? 3 entreprises? Pour les vrais blindés comme le char Leclerc, seule Nexter sait faire. N'importe qui peut faire un MRAP.Le seul savoir-faire spécialisé sur un MRAP, est la conception du blindage et c'est du ressort du sous traitant spécialiste du blindage. Pour qu'un tel système fonctionne, il faudrait aussi à la fois BIEN rémunérer l'activité de recherche des R&D d'entreprises partenaires de ce programme (voir les conflits d'intérêts avec un système commercial de concurrence ouverte) ET l'encadrer pour éviter les abus divers et variés qu'elles pourraient faire au titre de ce type d'activité difficilement évaluable en terme d'économie: entretenir des labos juste destinés à faire du prototype, Le passage est assez incompréhensible.C'est l'Etat qui rémunère l'activité de R&D dans la défense: les entreprises n'investissent quasiment pas car il est impossible de recouvrer ses investissement si l'Etat ne garantit pas une commande. La R&D est encadrée par la DGA qui donne les contrats et en surveille l'exécution avec un suivi précis de jalons et courbes de dépense. De plus dans la R&D, il faut distinguer R&T et développement. La R&T a pour but de développer les technologies et c'est de la recherche appliquée qui ressort de labos, le développement est de l'ingénierie sous contrat qui ressort d'un bureau d'étude. "entretenir des labos juste destinés à faire du prototype" est une phrase vide de sens puisque les labos ne produisent pas de proto. Où l'on voit que dès lors qu'on ne peut être sûr du besoin réel ou des moyens de l'Etat dans l'immédiat tout étant confronté au besoin absolu de garder un savoir-faire, le système des arsenaux d'Etat n'a pas que du mauvais. Logique inverse: ne serait-il pas plus rentable d'avoir un arsenal d'Etat à effectif limité chargé de la R&D (et de la veille générale) et du développement de protos, et qui pourrait ainsi gérer brevets et licences pour demander à des industriels, quand le besoin apparaît, de produire la quantité en fournissant des chaînes d'assemblage, amenant le brevet, la commande et les techniciens cadres pour former rapidement le personnel? Le système des arsenaux d'Etat n'a pas que du mauvais si on comprend bien les raisons qui font qu'un arsenal d'Etat comme on a eu était inefficace. Les Américains utilisent encore le système d'arsenal avec une philosophie complètement différente de chez nous. Chez nous NEXTER a été victime du statut de la fonction publique: -ce qui a conduit à des coûts de production doubles du privé...parce qu'à force de grêves et de pression , la CGT réussissait à avoir des suraugmentation de salaires et l'emploi à vie (il était impossible d'ajuster les effectifs ou de virer les bras cassés :lol:) - le management directement nommé par l'Etat subissait la pression du politique pour céder. Du coup, on a jeté le bébé avec l'eau du bain et complètement privatisé en fermant pratiquement les usines et en réduisant largement Nexter à un bureau d'étude et une chaîne d'assemblage final, l'essentiel étant sous traité. De plus, on sait que la concurrence et la compétition sont vertueuses, et notamment et surtout au niveau de la conception. L'Etat Américain sépare bien ce qui revient à l'Etat et ce qui doit être confié au privé. L'usine et la propriété intellectuelle appartiennent à l'Etat. L'Etat finance la R&T dans des laboratoires privés ou publics. L'Etat passe contrat de développement à des industriels en concurrence qui ont des bureaux d'études en concurrence pour développer et mettre au point un matériel. La production est faite dans des usines d'Etat quand il n'y a pas de place pour plusieurs usines privées faute d'effet de série suffisant dans le temps, comme dans le cas des blindés. La différence est que les usines d'Etat sont gérées par des entreprises privées en concurrence à qui on confie le management et qui s'engage sur un niveau de performance et de coûts, et qui recrutent du personnel de production sous statut privé qu'elles gèrent.La sélection de l'entreprise privée est faite par appel d'offre et est souvent d'ailleurs le bureau d'étude gagnant mais pas forcemment. Si l'entreprise ne respecte pas ses engagements , elle peut être virée et remplacée par une autre. Exemple de l'Arsenal de Lima qui produit les M1 et aujourd'hui les retrofit. http://en.wikipedia.org/wiki/Lima_Army_Tank_Plant The Joint Systems Manufacturing Center, also known as the Lima Army Tank Plant (LATP) is a tank plant located in Lima, Ohio. It is a Government-Owned, Contractor Operated (GOCO) facility currently operated by General Dynamics Land Systems. L'usine de fabrication des F16 à Fort Worth appartient à l'Etat aussi: usine 4 de l'USAF. http://www.globalsecurity.org/military/facility/afp-4.htm Air Force Plant 4 Fort Worth, TX Lockheed Martin Tactical Aircraft Systems is a government-owned, contractor-operated facility designated as Air Force Plant 4, located adjacent to the realigned Carswell reserve base in Ft. Worth, Texas. This division of Lockheed Martin employs over 11,900 personnel with a 1994 payroll of $677.76 million. Facilities encompass 602 acres with over seven million square feet of building space. Lockheed Martin Tactical Aircraft Systems supports several major programs including the Air Force's F-16 Fighting Falcon, FS-X, and F-22 Air Superiority Fighter aircraft. In addition, Lockheed Martin Tactical Aircraft Systems is leading Lockheed Martin's effort in the Joint Advanced Strike Technology program to develop future tactical aircraft for the Navy, Marines, and Air Force. Air Force Plant 4 is a Government-Owned Contractor-Operated (GOCO) defense manufacturing facility. It is located in Tarrant County, Texas, 7 miles northwest of the City of Fort Worth. It occupies 605 acres and is bounded on the north by Lake Worth, on the east by Carswell Air Force Base (Carswell AFB), and on the south and west by the City of White Settlement. The Plant shares access to the runways and the support facilities with Carswell AFB. The plant includes 8 million square feet of industrial floor space (the government owns 84%). It is a self-sufficient and self-contained fabrication and assembly operation. Facilities include a high bay structure and flyaway capability (from adjacent Carswell AFB). Support functions (logistics, engineering office space) are conducted from onsite trailers and leased offsite space. Les USA ont un système logique et bien géré où le personnel est privé et soumis à la compétition, et la propriété stratégique appartient à l'Etat en matière de souveraineté. En France, le système est absurde car la philosophie de l'Etat est en réalité de servir et privilégier ses propres personnels: Dans le système des arsenaux le personnel est complètement sous productif comme dans toutes les parties de l'Etat ou il y a droit de grêve et de syndicalisation et absence de compétition et risque de perte d'emploi Quand c'est confié au privé, l'asset stratégique leur appartient ce qui leur permet d'effectuer un chantage permanent à la fermeture et risque de pertes de compétence. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rescator Posté(e) le 20 août 2011 Share Posté(e) le 20 août 2011 avec ce fil de discussion on touche au modèle économique de notre industrie d'armement terrestre dont je rappelle qu'elle est aujourd'hui constituée de quatre véhiculiers, d'une division de Thales "fourre tout" (land avec TDA, ADI, TOSA) et d'activités diverses de Sagem (felin, jumelles, radios, drone...). bon je ne compte pas tous les adhérents du gicat, sans que ce soit ni condescendant ni péjoratif. nos quatre véhiculiers ont des situations capitalistiques très diverses et des modèles économiques spécifiques. Nexter, après une très sévère restructuration, sera une entreprise rentable jusqu'en 2013-2014 et dont les bénéfices confortables sont réinjectés dans la R&D au point de représenter 50% (!) des dépenses du groupe (l'autre moitié vient de la DGA). Le propriétaire de Nexter, l'Etat, pompe des dizaines de millions de dividendes depuis que nexter fait des benefs, cad depuis cinq ans (juste retour des choses diront certains après le milliard de recapitalisation). L'état a approuvé tous les plans industriels proposés par les différents PDG qui étaient nommés avec une feuille de route bien précise: stopper l'hémorragie financière et préparer la société à des rapprochements. la marge bénéficiaire de nexter lui vient de ses contrats de production série et du MCO, pas des fonds de R&D (on ne fait pas de benef sur les études). donc sans contrat de prod ou de MCO (la marge est meilleure ;)), pas de fonds propres réinjectés dans la R&D donc pas de nouveaux produits, donc on attend gentillement les sous de la DGA, au rythme de la DGA et au calendrier de la DGA, et pendant ce temps là les marchés sont déjà occupés par les autres. ( si Giat n'avait pas développé le Caesar sur fonds propres, il n'y aurait pas eu de Caesar du tout puisqu'aucun programme d'artillerie neuf n'était prévu. Le concept est aujourd'hui tellement copié qu'on peut penser que c'était une très bonne idée, et on l'exporte le Caesar) le modèle de l'arsenal est un excellent modèle industriel de guerre ou d'après guerre quand il faut produire vite et en grande quantité ou quand il faut reconstruire une compétence perdue (cas de la France après 45). L'arsenal correspond à une volonté politique stratégique d'indépendance nationale. Il ne peut donc pas y avoir de notion de rentabilité financière dans un modèle d'arsenal. car on cherche autre chose. c'est quand on veut tout mélanger (il y a le mélange syndical, celui de l'administration et enfin celui des politiques les yeux braqués sur les élections) que les emmerdements commencent à voler en escadrilles. le modèle américain, ultra pragmatique comme d'habitude, est celui du GOCO (décrit par Philippe, ou Government owned, company operated) cad que l'usine et les outillages sont propriétés de l'état (donc pas de notion d'amortissement qui pèse sur les comptes de la société, et managé par la compagnie qui y emploie ses propres employés. Le modèle de GOCO n'est utilisé que pour la production. Quand la production est finie, le gouvernement passe un petit contrat d'entretien de l'outil de prod et c'est tout. les ouvriers et les techniciens se trouvent un job ailleurs. Pour la R&D, c'est autre chose. d'abord il y a la R&T gouvernemental avec ses multiples laboratoires (qui n'existent plus en France depuis la réforme de la DGA et la disparition des arsenaux dont c'était la mission), ex: benett lab, picatinny arsenal (qui a le monopole de la fabrication des canons de gros calibres =), lawrence livermore, Darpa, etc quand un contrat de r&D est signé par une société, il y a embauche massive d'ingénieurs suivant le système très fléxible américain. ils viennent se greffer autour d'un noyau dur de permanents, mémoire de la boîte. et ils sont remerciés après le contrat, mais ils le savent et ça fait partie de la culture. et comme le pentagone abreuve son industrie de contrat R&D, y a toujours du boulot ailleurs. en France cette fléxibilité n'existe pas et c'est un combat quotidien pour trouver de la charge aux BE, surtout en période intermédiaire entre deux grands programmes. pour "occuper" le BE, il faut des fonds propres, donc des contrats de MCO ou de prod qui "crachent" de la marge. sinon, on ferme. l'autre difficulté est le cycle de l'armement. Il faut trois ans pour développer une voiture, et elle reste sur le marché trois ans. total :six ans. Il faut dix ans pour développer un char de combat et il reste sur le marché vingt cinq ans. total : 35 ans! la difficulté est non seulement de préserver les compétences mais aussi la connaissance du matériel. chez nexter, les mecs qui connaissent encore l'amx30 se comptent sur les doigts de la main d'un amputé. pour le Leclerc ça va pas tarder à être critique (la grande purge du dernier plan social a dégagé tous les chibani) d'où les réflexions sur le fameux modèle économique. Nexter va baser ce modèle sur le MCO car c'est la seule source de marge stable dans les quinze ans à venir (Leclerc, VBCI, caeasr, EBg, AMX10RCR), parce que côté prod c'est pas le VBMR qui reste fondalement une caisse à deux balles avec des composants mobilité achetés à 100% à l'extérieur qu'ils vont faire des étincelles financières (en terme de VAI industrielle le VBMR est le degré zéro, un bon tournevis suffit, idem Aravis). quant à la R&D, seul l 'EBRC est de nature à maintenir un niveau de compétences "système" avec sa tourelle, son système d'arme, son châssis un peu ambitieux (enfin faut l'espérer sinon ciao tout le monde); mais le calendrier vrai de l'EBRC...c'est une autre histoire RTD appartient au groupe Volvo qui ne résonne qu'en rentabilité financière et en valeur d'éthique. Tant que RTD est bénéficiaire, tout baigne. et l'analyse de RTd sur l'avenir du secteur terrestre français relève du bon sens partagé par tout le monde. il n'y a pas à manger pour tout le monde avec les programmes français à venir, même si le MCO compte pour une grande part. La vache à lait de RTD s'appelle le VAB (grosses marges sur les contrats de revalo, rechanges, modernisation,etc) merci l'Astan. comme Nexter, RTD compte sur le MCO des VAB (ils sont peut être pas si pressés de voir le VBMR arriver) et des milliers de camions tactiques. pour les constructions neuves, il n'y a que le VBMR et le VLTP (et pour ce dernier la bataille avec Panhard et les autres constructeurs européens va être terrible). RTD est vu par la DGA et l'emat comme un fournisseur de solutions de mobilité avant tout. RTD possède une usine d'intégration à Limoges. Panhard est rentable. mr Cohen a fait une excellente affaire en l'achetant à un prix qui correspond à ses dividendes annuels! pour Panhard aussi, le fond de casserole est le MCO des VBL et PVP (estimé pour chcune des sociétés précités à 30% de leur CA); Panhard va rester sur ce qu'il fait très bien, les petits blindés mobiles et astucieux. Lui aussi a sa propre usine d'assemblage. enfin soframe du groupe Lohr a ceci de particulier qu'il est adossé à un groupe dont l'activité civile (les remorques porte-voitures et les trams) représente 90% du CA. donc pas de criticité industrielle; et le contrat remporté avec Iveco est une aubaine. pour connaitre toutes les usines de ce beau pays qui fabriquent des blindés, je peux vous certifier qu'une seule suffit pour fabriquer la totalité de ce qu'il y aura à produire et à soutenir dans les quinze ans qui viennent (sur les trois, deux sont à fermer :'() pour les BE c'est un peu plus compliqué mais pas infaisable là où le modèle économique est à réinventer complètement c'est les munitions. les anglais l'ont compris avant nous et ont passé à BAE le contrat mASS qui transforme les usines en GOCO à l'anglaise. c'est un secteur stratégique critique. enfin Nexter possède un joyau, sa canonnerie, l'une des dernières en europe (l'autre c'est rheinmetall). et ça c'est ultra stratégique. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Serge Posté(e) le 20 août 2011 Auteur Share Posté(e) le 20 août 2011 Merci pour cette synthèse.Le modèle GOCO que je ne connaissais pas et le genre de choses aux quelles je pensais. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Shorr kan Posté(e) le 21 août 2011 Share Posté(e) le 21 août 2011 Je dévie un peu du sujet, mais juste un peu. ... Les USA ont un système logique et bien géré où le personnel est privé et soumis à la compétition, et la propriété stratégique appartient à l'Etat en matière de souveraineté. En France, le système est absurde car la philosophie de l'Etat est en réalité de servir et privilégier ses propres personnels: ... ... le modèle américain, ultra pragmatique comme d'habitude, est celui du GOCO (décrit par Philippe, ou Government owned, company operated) cad que l'usine et les outillages sont propriétés de l'état (donc pas de notion d'amortissement qui pèse sur les comptes de la société, et managé par la compagnie qui y emploie ses propres employés. Le modèle de GOCO n'est utilisé que pour la production. ... Dans ce cas, comment cela ce fait-il que les américains soit systématiquement confronté à des dépassements de budgets, et produisent du matériels affreusement coûteux/cher à l’entretien/ à la disponibilités réduite, et ce malgré la production de grandes séries, et apparemment une mutualisation-séparation privé/publique bien pensé. Le surplus est reversé à des « blacks programmes » qui s’active avec des E.T dans la Zone 51 ? C’est ça le truc, hein ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Krogort Posté(e) le 21 août 2011 Share Posté(e) le 21 août 2011 Dans ce cas, comment cela ce fait-il que les américains soit systématiquement confronté à des dépassements de budgets, et produisent du matériels affreusement coûteux/cher à l’entretien/ à la disponibilités réduite, et ce malgré la production de grandes séries, et apparemment une mutualisation-séparation privé/publique bien pensé. Ces problèmes sont communs à tous les équipements militaires modernes de haute technologie, peu importe le pays. Avec un bonus pour les programmes menés en collaboration par plus de 3 Pays. Pour les états unis on en entend beaucoup parler parce qu'ils mènent beaucoup de programme de ce genre et qu'ils communiquent sur tout, mais ça semble être a peu prés pareil chez nous. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Philippe Top-Force Posté(e) le 21 août 2011 Share Posté(e) le 21 août 2011 la marge bénéficiaire de nexter lui vient de ses contrats de production série et du MCO, pas des fonds de R&D (on ne fait pas de benef sur les études). donc sans contrat de prod ou de MCO (la marge est meilleure ), pas de fonds propres réinjectés dans la R&D donc pas de nouveaux produits, donc on attend gentillement les sous de la DGA, au rythme de la DGA et au calendrier de la DGA, et pendant ce temps là les marchés sont déjà occupés par les autres. ( si Giat n'avait pas développé le Caesar sur fonds propres, il n'y aurait pas eu de Caesar du tout puisqu'aucun programme d'artillerie neuf n'était prévu. Le concept est aujourd'hui tellement copié qu'on peut penser que c'était une très bonne idée, et on l'exporte le Caesar) Modèle qui se comprend dans le cadre français puisque effectivement la marge dégagée par le MCO est plus stable dans le temps. L'arsenal correspond à une volonté politique stratégique d'indépendance nationale. Il ne peut donc pas y avoir de notion de rentabilité financière dans un modèle d'arsenal. car on cherche autre chose. Si, il peut y avoir rentabilité financière dans un modèle d'arsenal à l'américaine dont tu loues toi même l'utrapragmatisme comme moi, puisque au final c'est moins cher pour l'Etat (qui de toute facon paye tout sauf ce qui revient de l'export), c'est flexible, cela pousse/booste à l'innovation, et les entreprises (si elles sont performantes) font des benefices sans avoir d'immobilisations importantes à financer et sans doublon là ou ce n'est pas nécessaire. d'abord il y a la R&T gouvernemental avec ses multiples laboratoires (qui n'existent plus en France depuis la réforme de la DGA et la disparition des arsenaux dont c'était la mission), Pas tout à fait vrai: ONERA (même si c'est avant tout aéro), CEA, Mines (matériaux), SNPE (labos semi privé)...et Institut de Saint Louis dans l'armement terrestre. J'espère qu'un jour le gouvernement généralisera le modèle GOCO à la France qui serait parfait pour nous, et se gardera l'IP. Les Anglais l'ont fait aussi pour Qinetiq. Mais il faudrait du courage et que le politique comprenne quelque chose à la défense.Avec certains comme attachés, c'est pas évident. :lol: Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rescator Posté(e) le 22 août 2011 Share Posté(e) le 22 août 2011 oui Philippe dans le domaine terrestre il reste l'ISL, c'est exact, mais dans des domaines très précis de balistique. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Posté(e) le 22 août 2011 Share Posté(e) le 22 août 2011 tu es sur Rescator ? http://www.isl.eu/fr/Content/mbda_cooperation.aspx La seule chose dont j'ai entendu parlé était un projet digne de Jules Verne. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rescator Posté(e) le 23 août 2011 Share Posté(e) le 23 août 2011 ben oui =)la balistique inclus la balistique intérieure (ce qui se passe dans un canon ou un lanceur), la balistique extérieure (le vol des projectiles, l'aérodynamique et le contrôle de trajectoire, les commandes) et la balistique terminale (les têtes militaires et la perforation/neutralisation de la cible)donc oui je suis sûr, et c'est l'objet de l'accord MBDA-ISL ;) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
MaXlamenace Posté(e) le 23 août 2011 Share Posté(e) le 23 août 2011 Au passage, que pour cette partie de notre insdustrie, c'est bien la CGT qui nous a mis dedans, et bien, tout comme ce syndicat à coulé nos ports (j'ai encore rencontré une entreprise de Marseille la semaine dernière qui avait pris en 2010 la décision de faire venir ses conteneurs d'Asie par Anvers, puis de les descendre en camion !), et autres ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
totochez78 Posté(e) le 23 août 2011 Share Posté(e) le 23 août 2011 Au passage, que pour cette partie de notre insdustrie, c'est bien la CGT qui nous a mis dedans,.... ouh la la!!!! la belle analyse :-[, dans le cas de la production de blindés, je n'ai pas le souvenir qu'un quelconque syndicat ait empêché de fabriquer des chars en bloquant l'outil de production, au contraire des industries portuaires. il faudrait plutôt regarder du coté de l'héritage historique des arsenaux d'état pourvu en grand nombre de personnels à statuts "d'état" (fonctionnaires, ingénieurs de l'armement, ouvriers d'états) pour lesquels le pouvoir politique a grandement tardé a autoriser les ajustements nécessaires a la survie de cet outil, ce ne sont pas non plus les syndicats qui ont réduit le nombre de blindés de 1400 à 436... . je peut également citer la difficulté des commerciaux de l'époque GIAT et Giat Industries qui, passant d'un client unique commandant et payant rubis sur l'ongle à une démarche commerciale "normale" tournée vers les clients étrangers, n'ont pas su/pas pu obtenir des contrats export qui auraient permis de maintenir cet compétence au sein de Giat Industries dans son format des années 1995-2000. là encore les actions des différents syndicats n'ont été que locales et sans effets notable sur l'outil industriel. Cette débâcle industrielle sur la production des blindés est, a mon sens, bien trop longue et complexe pour être détaillée ici dans ses volets politiques, stratégiques, techniques et humains. en conclusion attendons de voir voir sortir les successeurs des Leclerc, AMX10RC et autres avant de dire que la France ne sait plus produire de blindés. (fin du HS). Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Posté(e) le 23 août 2011 Share Posté(e) le 23 août 2011 ben oui =) la balistique inclus la balistique intérieure (ce qui se passe dans un canon ou un lanceur), la balistique extérieure (le vol des projectiles, l'aérodynamique et le contrôle de trajectoire, les commandes) et la balistique terminale (les têtes militaires et la perforation/neutralisation de la cible) donc oui je suis sûr, et c'est l'objet de l'accord MBDA-ISL ;) Il est vrai que l'ISL travaille par exemple sur les MHD (contrôle de trajectoire + balistique terminale). Mais cet institut étudie des systèmes moins axé balistique comme: *Protection acoustique, *optronique, Les thèses issues de cet institut sont d'ailleurs très instructives. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant