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Guerre civile en Syrie


Messages recommandés

Il y a 5 heures, fraisedesbois a dit :

et @Patrick

+ la région de Hassaké, (encore) contrôlée par l'AANES, est considérée si je ne m'abuse comme le grenier à blé de la Syrie.

+ les quelques milliers de Daeshiens qu'ils détiennent et constituent un autre atout.

Joulani a bien dit et répété (tant aux Kurdes, qu'aux combattants de Dera'a (la 8ème Brigade), qu'aux Druzes) qu'il ne tolèrerait aucune forme de fédéralisme. Cela implique une représentativité tant au futur parlement, qu'au gouvernement.

Et je crois que les US resteront. En tout cas le Pentagon via le CENTCOM pousse fort.

_______

ps: désolé de ne pouvoir répondre aussi réactivement que je le souhaiterais.

C'était le grenier à blé. La guerre et surtout les attaques turques directes (frappes sur les infrastructures agricoles, occupation de terres) ou indirectes (réduction du débit de l'Euphrate, attaques sur les infrastructures économiques et énergétiques, embargo sur les semences) ont radicalement réduit la production...

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@gustave et tout le monde qui veut bien lire,

 

j'en ai parlé plus haut. TOUTE la prod de blé a été réduite partout, toutes zones. En 15 ans le pays est passé de autosuffisant à demandeur des 2/3 de ses besoins. D'ailleurs cette zone ( Hassaké ) est plus Tigre que Euphrate, et en fait elle n'est "rien". Les cutures irriguées, ça a marché en mésopotamie   et jusqu'à maintenant pendant un paquet de milénaires, mais depuis 2011 ça marche bcp moins bien. Fleuves accaparés par les Turcs, et aussi et surtout une mise an abime complète de la gestion de l'eau et des réseaux d'irrigation. 

Le nord est reste le premier contributeur actuel / récent. Le 2eme contributeur est la zone nord ouest ( reluquée / occupée par les turcs ).

 

Les 2 zones nord de la Syrie avaient ( ont ) l'avantage de bénéficier d'une certaine pluviométrie hivernale et naturelle, ce qui permet de produire même en moyens ultra limités par ailleurs. La zone kurde en Syrie, c'est assez proche et similaire des terres noires à l'Est du Dniepr: tu peux travailler comme un gros porc et faire presque n'importe quoi, tu aura un rendement assez élevé car la terre est bénie des dieux. C'est intéressant pour un investisseur ( quoi qu'en Syrie fallait avoir des cojones ) car même avec un main d'oeuvre nulle ( si elle est pas chère ) la terre peut cracher qq siècles dans des rendements corrects, tous paramètres "sols" étant nuls par ailleurs ( bon, je fais simple ).

 

Ce n'est pas rien que la haute Mésopotamie a vu l'émergence de l'homme moderne sur terre vers 10 000 av JC, en premier. Il y pleuvait "assez". La basse Mésopotamie ( y compris Babylone et ses jardins ) ont du attendre  qq millénaires plus tard, pour gérer les canaux d'irrigation. Quand l'homme "moderne" est apparu en France actuelle vers -5000 av JC ( l'idée du sédentarisme et d'élever 3 chèvres, et se mettre 3 pierres sur la tête pour faire un toit ), dans le même temps en Mésopotamie "basse" et bien sèche, on cultivait des vergers par irrigation. 

 

La production de blé, en Syrie du NE ou du NO ou ailleurs, n'échappe pas non plus à des règles immuables et universelles. Le geste humain ( par sa qualité et la justesse de son intervention dans le calendrier ) compte bcp aussi. Bien préparer le sol, semer proprement au bon moment, la bonne variété adaptée, les bons engrais en bonne doses au bon moment, etc.....ça te fait un rendement super ou une grosse bouse.

 

La chute de la division par 3 en Syrie ( 2011 vs 2024 ), je suis incapable de l'expliquer et la chiffrer dans le détail, il y a certainement une somme d'éléments dans le mauvais sens. Humain capacité, humain volonté, engrais et fertilisation, matériel, surface ( qté ) mises en oeuvre, Matos en souffrance, etc.........Pour l'embargo semence, j'y crois assez peu mais je peux me tromper ( pour une somme de raisons ): ça se traduirait par une baisse en qualité, mais en qté celà serait moins évident et peu marqué ( long sujet possible, on n'est pas en fofo Agro pour raser les œufs techniques, je zappe ).

 

 

Modifié par ksimodo
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https://xxtomcooperxx.substack.com/p/syria-war-20-december-2024-multiple

les Forces de défense israéliennes, pacifiques, démocratiques, humanistes et laïques ont continué d’étendre leur invasion de la Syrie.

Les 13 et 14 décembre – et malgré les protestations même de Berlin et de Paris (où les politiciens ne peuvent généralement pas insister sur le « droit à l’autodéfense » d’Israël) – ils ont d’abord tenté de s’emparer de Bayt Jinn. Hélas, les locaux refusent de distribuer leurs armes à feu : surprise, surprise, les Israéliens se retirent de la ville (même s’ils gardent des positions qui la surplombent). Netanyahou a ensuite annoncé tout ce qui était possible : aux Israéliens, il a dit qu’Israël allait continuer à tenir le Djebel Sheikh/Mont Hermon jusqu’à ce qu’il ait reçu des garanties de sécurité (non divulguées) ; aux Occidentaux, il a annoncé qu’Israël allait garder le contrôle de la montagne jusqu’à la fin de 2025.....

Alors, s’il vous plaît, mettez-vous à la place de Netanyahou. Que doit faire le pauvre homme dans de telles circonstances ? Il est carrément forcé de continuer à s’emparer de plus de terrain en Syrie. Mais cette fois dans le sud : au 17 décembre, l’armée israélienne a capturé les villages de Jamla, Maaraba, Abedin, Koya, al-Maqriz, Saïda, al-Maalaqa et le barrage d’al-Wehda – tous soit du côté est de la zone FNUOD, soit le long de la frontière avec la Jordanie.......

les Israéliens ont également continué à chasser la population locale

Syrie centrale (enfin, en fait, c’est la partie nord de la Syrie centrale) : le conglomérat PKK/PYD/YPG/SDF, soutenu par les États-Unis, a évacué ses troupes de Madan, Zur Shamar et al-Sabkha, dans le sud de la province de Raqqa, et - avec les Russes - semble être en train de se retirer de la région de Tabqa. En d’autres termes, il semble être en train de se retirer de ses dernières positions à l’ouest de l’Euphrate.

Ce n’est pas surprenant compte tenu de ce qui se profile plus au nord : compte tenu des annonces d’Ankara, le conglomérat PKK/PYD/YPG/SDF va bientôt avoir besoin de ses troupes là-bas.....

Le nord de la Syrie... hier, Ankara a rejeté la proposition américaine de prolongation du cessez-le-feu (qui doit néanmoins durer jusqu’à lundi) et ses forces armées ont commencé à démanteler le mur frontalier près d’Ayn al-Arab/Kobané. En d’autres termes : la Turquie est maintenant prête à attaquer le conglomérat - au moins le long de la frontière internationale. Pour souligner cela, je suppose que les drones turcs ont effectué une autre série de frappes aériennes sur les positions PKK/PYD/YPG/SDF dans la région d’Ayn al-Arab/Kobané

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il y a 34 minutes, loki a dit :

https://xxtomcooperxx.substack.com/p/syria-war-20-december-2024-multiple

les Forces de défense israéliennes, pacifiques, démocratiques, humanistes et laïques ont continué d’étendre leur invasion de la Syrie.

Les 13 et 14 décembre – et malgré les protestations même de Berlin et de Paris (où les politiciens ne peuvent généralement pas insister sur le « droit à l’autodéfense » d’Israël) – ils ont d’abord tenté de s’emparer de Bayt Jinn. Hélas, les locaux refusent de distribuer leurs armes à feu : surprise, surprise, les Israéliens se retirent de la ville (même s’ils gardent des positions qui la surplombent). Netanyahou a ensuite annoncé tout ce qui était possible : aux Israéliens, il a dit qu’Israël allait continuer à tenir le Djebel Sheikh/Mont Hermon jusqu’à ce qu’il ait reçu des garanties de sécurité (non divulguées) ; aux Occidentaux, il a annoncé qu’Israël allait garder le contrôle de la montagne jusqu’à la fin de 2025.....

Alors, s’il vous plaît, mettez-vous à la place de Netanyahou. Que doit faire le pauvre homme dans de telles circonstances ? Il est carrément forcé de continuer à s’emparer de plus de terrain en Syrie. Mais cette fois dans le sud : au 17 décembre, l’armée israélienne a capturé les villages de Jamla, Maaraba, Abedin, Koya, al-Maqriz, Saïda, al-Maalaqa et le barrage d’al-Wehda – tous soit du côté est de la zone FNUOD, soit le long de la frontière avec la Jordanie.......

les Israéliens ont également continué à chasser la population locale

...

 

Pour une fois je plaide la compréhension des actions israéliennes...

Les syriens ont levé les bras en l'air, soit pour se rendre, soit pour fêter la chute du régime ; mais les israéliens au vu de l'ambiguïté du geste ont cru qu'ils leurs lançaient un sort, et de là, ont légitimement répliqué ! Une chose en amenant une autre, voilà tout :ph34r:...

Modifié par Shorr kan
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https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/comment-israël-élargit-sa-zone-occupée-depuis-le-7-octobre-et-grignote-du-territoire-syrien/ar-AA1wls1C?ocid=msedgdhp&pc=LCTS&cvid=c079dd081c244be6a3682e6bf2235c5a&ei=4

Depuis bientôt 15 mois, le Moyen-Orient est en ébullition. D’aucuns se demandent quel sera le prochain pays à s’embraser. En attendant, Israël semble vouloir étendre son territoire au grand dam des populations concernées et en violation du droit international.

L'armée israélienne a indiqué le 20 décembre avoir tiré dans les jambes d'un Syrien qui participait à une manifestation contre sa présence dans le village de Maariya, dans le sud de la Syrie. « Les troupes israéliennes ont demandé aux manifestants de reculer. Après avoir identifié une menace, les troupes ont répondu conformément aux procédures en vigueur », a fait savoir l'armée dans un communiqué.

Quelques heures seulement après la chute du président syrien Bachar el-Assad, chassé du pouvoir par les rebelles le 8 décembre, l'armée israélienne s'est déployée dans une zone tampon, contrôlée par l'ONU, séparant les deux pays, sur le plateau du Golan. Une zone de 500 km², soit 150 % de la taille de la bande de Gaza.

Des frontières amovibles ?
Le gouvernement israélien a indiqué que la chute du clan Assad avait créé « un vide à la frontière d'Israël et dans la zone tampon », soulignant que la présence de troupes israéliennes y était temporaire, en attendant que la sécurité puisse être garantie. Le lendemain 9 décembre, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu affirmait que le Golan annexé appartenait à Israël « pour l'éternité ». Son ministre de la Défense Israël Katz indiquait le 13 décembre avoir donné consigne à l'armée de « se préparer à rester » dans la zone tampon tout l'hiver.

Environ 31 000 Israéliens vivent actuellement dans cette zone annexée, une occupation illégale au regard du droit international. La Knesset israélienne a approuvé le 15 décembre dernier un projet visant à doubler le nombre de colons dans la zone occupée par Israël sur le plateau du Golan syrien.

L'ONU considère la prise de contrôle de la zone tampon comme une « violation » de l'accord de désengagement de 1974 entre la Syrie et Israël. Israël qui a conquis une partie du Golan, dans le sud-ouest de la Syrie, lors de la guerre israélo-arabe de 1967, avant d'annexer ce territoire en 1981. Seuls les États-Unis, sous l'administration de Donald Trump, ont reconnu en 2019 l'annexion de ce territoire stratégique.

« Du point de vue israélien, il n'y a pas d'accord possible tant que les voisins ou les adversaires ne sont pas fragilisés, si ce n'est agenouillés. Donc il faut les frapper très fort et leur montrer à quel point ils sont les plus puissants » note Thomas Vescovi, doctorant en études politiques et membre du comité de rédaction de Yaani. C’est en effet ce qui s’est passé avec les bombardements massifs sur le Liban contre le Hezbollah, et c'est ce qui se passe depuis le 8 décembre avec plus de 500 frappes israéliennes sur la Syrie. « On comprend dès lors pourquoi l'invasion israélienne des territoires syriens et libanais permet de faire pression sur l'État central, qu’il soit libanais ou syrien, afin de dire : "Si vous ne faites pas en sorte que nos citoyens en Israël soient protégés, nous agirons nous-mêmes, soit en maintenant une occupation du Sud-Liban, soit en maintenant une occupation de cette zone au sud de la Syrie, tant qu'on ne pourra pas s'assurer que nos citoyens sont en sécurité." »

Début décembre, des dizaines de colons israéliens ont aussi franchi la frontière libanaise. Ils se sont filmés en train de monter des tentes et ont brandi une pancarte sur laquelle était inscrit : « Le Liban est à nous ». Ces colons, pour qui le sud du pays du Cèdre fait partie de la Galilée israélienne, ont été délogés par l’armée de l'État hébreu.

En vertu de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Liban conclu fin novembre, l’armée israélienne a jusqu’au mois de janvier pour retirer toutes ses troupes, une partie d’entre elles étant toujours présentes depuis l’offensive lancée en octobre. Le premier retrait a eu lieu dans la ville d’al-Khiam le 12 décembre. 

« Au sein du gouvernement israélien se trouvent deux tendances très différentes, analyse Thomas Vescovi : une tendance très pragmatique, incarnée par Netanyahu, qui est de considérer que la sécurité d'Israël passe par l'écrasement de ses voisins et par la démonstration auprès des voisins qu’Israël est le plus fort. Il y a aussi une deuxième vision concomitante au sein du gouvernement qui, elle, estime qu'il faut aller vers le grand Israël, vers une expansion des frontières d'Israël : partout où on peut, on s'installe, on occupe, on colonise. »

Toujours plus de colonies en Cisjordanie occupée
Depuis 1947 et après trois guerres israélo-arabes, le territoire israélien s’est étendu sur plus de 8 000 km² (1 000 km² au Golan et 7 000 km² en Cisjordanie), sa superficie étant aujourd’hui de 22 000 km². En Cisjordanie occupée, la colonisation s’est considérablement accentuée depuis le 7-Octobre.

« En Cisjordanie, un processus était quasi continu depuis plus de 20 ans : accélérer la colonisation pour aller vers une forme d'annexion d'une partie de la Cisjordanie, explique Thomas Vescovi. Le 7-Octobre a permis de doubler ce processus-là en l'accélérant et en créant une situation de fait accompli. »

Environ un demi-million d'Israéliens vivent dans plus de 130 colonies, à l'exclusion de Jérusalem-Est (où sont présents quelque 230 000 colons). On estime à trois millions le nombre de Palestiniens qui y vivent. Les communautés palestinienne et juive sont pour la plupart séparées l'une de l'autre.

Ces colonies sont considérées comme illégales par les Nations unies depuis des décennies, une position réaffirmée par un arrêt de la Cour internationale de Justice (CIJ) en juillet. La Cour a estimé que la présence continue d’Israël dans le territoire palestinien était illégale. Elle a ainsi pointé du doigt les démolitions discriminatoires de maisons et les transferts forcés, la présence et l’expansion de colonies israéliennes illégales construites sur des terres palestiniennes saisies illégalement. En mars dernier, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme déclarait que l’expansion des colonies dans les territoires palestiniens occupés relevait du « crime de guerre ».

Suite à l’arrêt de la CIJ, l’Assemblée générale de l’ONU a réclamé, le 18 septembre, la fin de l’occupation israélienne des territoires palestiniens dans les « douze mois » et a appelé à des sanctions contre Israël. Une résolution non contraignante qui a provoqué la colère de l’État hébreu, la qualifiant de « cynique ».

Selon les Nations unies, neuf nouvelles colonies et 49 nouveaux avant-postes (des colonies établies dans les territoires palestiniens occupés sans l'autorisation du gouvernement israélien) ont été construits sur des terres palestiniennes entre le 31 octobre 2023 et le 1er novembre 2024. Il s’agit d’une hausse de 193 % par rapport à l’année précédente. Dans le même temps, 1 617 structures palestiniennes ont été démolies en 2024, contre 1 175 en 2023.

« Israël accélère les mesures visant à consolider l’annexion de la Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, et à s’approprier les terres palestiniennes, en remplaçant les communautés palestiniennes par des colons, en violation du droit international », a alerté mercredi 18 décembre le Bureau des droits de l’homme de l’ONU.

Le gouvernement israélien a ouvertement déclaré son intention de doubler le nombre de colons pour le porter à un million. En avril, la chaîne israélienne Channel 12 rapportait que le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich fait pression pour entamer le processus de légalisation de 68 avant-postes illégaux en Cisjordanie. Certains ayant déjà été autorisés rétroactivement.

Le 22 novembre, le ministre israélien de la Défense Israël Katz a annoncé que la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie. Un geste du gouvernement israélien en direction de la frange la plus radicale des colons, alors que ces derniers bénéficient déjà d'une très large impunité lorsqu’ils confisquent des terres agricoles, détruisent des maisons et arrachent des oliviers, entre autres.

Vers une recolonisation de la bande de Gaza ?
Quant à la bande de Gaza ravagée et où plus de 45 000 Palestiniens ont été tués, le Premier ministre israélien a affirmé dès le début de la guerre qu’Israël n’avait pas l’intention de recoloniser Gaza, une terre qu’il avait quittée en 2005. Pourtant, selon Tomer Persico, chercheur israélien à l’université Reichmann de Herzliya, « il y a une volonté claire de certains ministres du gouvernement de réinstaller des juifs à Gaza ».

De nombreux colons affirment d’ailleurs être prêts à s’installer sur ce territoire de 365 km². Lors d'une interview sur Channel 13 mi-novembre, Daniella Weiss, à la tête du mouvement Nachala qui veut notamment organiser la recolonisation de la bande de Gaza, a déclaré qu'elle s’était récemment rendue dans le nord de l’enclave et avait le soutien de 740 familles pour établir des colonies dans ce territoire palestinien. Elle espère obtenir le soutien d'« un à deux millions d'Israéliens ». Pour Daniella Weiss, le corridor de Netzarim – zone tampon de quatre kilomètres de large construite par Israël qui traverse la bande de Gaza d’est en ouest et qui représente 15 % de l’enclave – est « l'endroit que nous visons plus que tout ».

En plus du corridor de Netzarim, au sud de la ville de Gaza, deux autres corridors coupent aujourd’hui l’enclave palestinienne d’Est en Ouest : celui de Philadelphie, frontalier avec l’Égypte, et celui de Kissoufim, entre Netzarim et l’Égypte. Selon plusieurs rapports cités par le New York Times, l'armée israélienne profiterait de ces corridors pour fortifier leurs alentours, ce qui pourrait ouvrir la voie à une installation pérenne des forces militaires.

« La vérité est que la solution la plus morale, pas forcément la plus correcte, c’est de leur dire : "Nous vous donnons l’opportunité de partir d’ici, d’aller vers d’autres pays. C’est la terre d’Israël" », a lancé le ministre de la Sécurité Itamar Ben-Gvir en octobre dernier.

Un peu moins de 30 % de la bande de Gaza est actuellement occupée formellement par l'armée israélienne. Les bases militaires et les routes sont effectives. « Deux variables vont être fondamentales d'ici à l'été 2025, appuie Thomas Vescovi. Quelle politique va mener la Maison Blanche par rapport à cette question ? Le laisser-faire total à Benyamin Netanyahu ou l'obtention d'un accord qui soit acceptable a minima par toutes les parties. Mais la deuxième variable importante, c'est que précisément la politique américaine va être liée à la volonté de la signature d'accord entre des pays arabes et Israël, et notamment l'Arabie saoudite. »

Or, pour le moment, l'Arabie saoudite est très claire et très ferme : pas de colonies dans la bande de Gaza. Et surtout, Riyad exige le retrait de l'armée israélienne de Gaza. « Benyamin Netanyahu sait que là, tout est en place pour coloniser. Il n'y a plus que le feu vert pour débuter une forme de colonisation. Mais il sait que pour l'instant, c'est impossible, les rapports de force dans la région ne le permettent pas. »

« Tout faire pour qu'il ne puisse pas exister un État de Palestine »
Le 19 décembre dernier, le quotidien israélien d'opposition Haaretz s’interrogeait : « Israël est-il vraiment en train de construire un empire au Moyen-Orient ? » Et le quotidien israélien d’affirmer qu’« il semble toujours choquant qu'Israël puisse conquérir de nouveaux territoires souverains d’autres pays pour la première fois depuis l’invasion du Liban, il y a 42 ans. Mais il n’y a pas de meilleur de moyen de rendre les projets d’Israël sur Gaza moins choquants. »

La stratégie du Premier ministre israélien vise à considérer que la région ne peut être en paix que si un pays domine les autres. Mais la domination ne marche qu’à court terme et cela semble être la grande leçon du 7-Octobre. L'Histoire a montré à maintes reprises que la domination fonctionnait par cycle, et que le seul moyen d’en sortir par le haut, ce n'était pas en occupant, en expulsant, mais par la signature d'accords, par la diplomatie et le dialogue. Ce que le gouvernement israélien actuel ne semble pas disposé à faire.

« Le 7-Octobre, il faut l'appréhender comme un moment qui ferme une séquence qui à mon avis durait depuis à peu près vingt ans où il y a eu une espèce de disparition de la question palestinienne et où chaque acteur, que ce soit au Liban ou en Syrie, était mobilisé sur d'autres enjeux et questions, analyse Thomas Vescovi. Le 7-Octobre, ce n'est pas, selon moi, une opportunité de conquête territoriale par Israël. C'est plutôt une opportunité pour Benyamin Netanyahu d'aller au bout de sa volonté de solder complètement la question palestinienne. Benyamin Netanyahu, lui, sait que, là, il y a un enjeu : tout faire pour qu'il ne puisse pas exister un État de Palestine. »

Depuis sa création, Israël est dépourvu d’une Constitution écrite établissant ses frontières formelles. Aujourd’hui, avec au pouvoir une extrême droite qui ignore le droit international, les inquiétudes sont donc bien réelles.

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YPG/SDF on repris le barrage de Tishrin et la rive occidentale de l'Euphrate à cet endroit. Meme chose au niveau de Qarah Qwazak.

De large renfot YPG/SDF sont entré dans Kobané pour prévenir tout assaut turc sur la ville.

Des combats intenses se poursuivent à l'est de la zone tampon autour de Tall Tamr.

Deir Ezzor ... à priori un arrangement a été trouvé entre le gouvernement intérimaire et l'administration YPG/SDF, des travaux sont en cours pour que le traffic puisse reprendre entre les deux rives de l'Euphrate.

Le USA ont envoyé des convois de renfort par route depuis l'Irak pour soutenir/s'interposer dans le combats entre proxy-turcs et YPG/SDF.

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Les kurdes utiliseraient des vignobles (évidement :excl:)  pour cacher leurs lieux de tortures selon une chaine d'info publique turque 
 

Le PKK/YPG torture tous ceux qui s’opposent à son groupe terroriste, selon un ancien détenu syrien

https://www.trtfrancais.com/actualites/le-pkkypg-torture-tous-ceux-qui-sopposent-a-son-groupe-terroriste-selon-un-ancien-detenu-syrien-18245843

L'activiste Barry Abduluttif révèle que l'organisation terroriste PKK/YPG évite les accusations de torture en réalisant d'abord des interrogatoires, avant de torturer les détenus dans des maisons isolées, situées dans des vignobles.

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Il y a 11 heures, Titus K a dit :

Les kurdes utiliseraient des vignobles (évidement :excl:)  pour cacher leurs lieux de tortures selon une chaine d'info publique turque 
 

Le PKK/YPG torture tous ceux qui s’opposent à son groupe terroriste, selon un ancien détenu syrien

https://www.trtfrancais.com/actualites/le-pkkypg-torture-tous-ceux-qui-sopposent-a-son-groupe-terroriste-selon-un-ancien-detenu-syrien-18245843

L'activiste Barry Abduluttif révèle que l'organisation terroriste PKK/YPG évite les accusations de torture en réalisant d'abord des interrogatoires, avant de torturer les détenus dans des maisons isolées, situées dans des vignobles.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Radio-télévision_de_Turquie

Étonnamment on retrouve ce témoignage exclusivement sur les média d'état turcs ... TRT et dailysabah ...

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Reportage de l'envoyé spécial du Monde à Damas, qui a récupéré le témoignage d'un soldat de l'armée Syrienne, décrivant le pourrissement du régime et la déroute de son armée. 

20 dollars par mois, à peine de quoi manger, des boulots secondaires à prendre durant le service, corruption des officiers. Un point de bascule notable est mentionné: lorsque la masse des conscrits a rapidement compris qu'HTC n'irait pas les massacrer; ainsi s'effondra la "forteresse de mensonges" d'Assad. 


https://www.lemonde.fr/international/article/2024/12/20/en-syrie-la-deroute-de-l-armee-vue-par-ses-propres-soldats-on-devait-tenir-une-position-defensive-mais-pas-un-de-mes-camarades-ne-savait-se-servir-d-une-arme_6458236_3210.html

Citation

En Syrie, la déroute de l’armée racontée par ses soldats : « Refuser les ordres, c’était s’exposer à la peine de mort ou, pire, à être emprisonné à Saydnaya »

Les militaires du rang disent ne pas avoir été tenus informés par leurs officiers de l’avancée fulgurante des rebelles. Ils décrivent un système reposant sur des conscrits de force mal formés, qui ne tenait que grâce au soutien iranien et russe.

Par Eliott Brachet (Damas, envoyé spécial)

Publié le 20 décembre 2024 à 04h45, modifié le 20 décembre 2024 à 12h15

19ccbc0_1734602772791-abd08803.jpg

Hassan, 32 ans, ancien soldat de l’armée syrienne, engagé sous les drapeaux en 2012, contemple Damas depuis une montagne qui surplombe la capitale syrienne, le 18 décembre 2024. ABDULMONAM EASSA POUR « LE MONDE »

Hassan se tient pensif au bord d’une falaise dans la montagne qui surplombe Damas. Les mains dans les poches, il scrute la capitale qui s’étend à perte de vue, peinant à croire qu’il y a tout juste deux semaines, Bachar Al-Assad y régnait encore.

« Tout est allé si vite », constate d’un ton neutre cet ancien militaire de l’armée syrienne. Engagé sous les drapeaux en 2012, il a servi pendant douze ans comme chauffeur et garde du corps d’un officier de la sûreté de l’Etat.

Le dimanche 8 décembre à l’aube, alors que le dictateur était annoncé en fuite, Hassan s’est débarrassé de son uniforme et il est retourné chez lui, à Ouch Al-Warwar, dans le nord de la capitale, un quartier alaouite, la minorité religieuse issue du chiisme à laquelle appartient le clan Al-Assad. « Dès le samedi, il y avait une atmosphère étrange. Toute une branche de notre service s’était retirée de la Ghouta [dans la banlieue de Damas]. A 17 heures, on a été regroupé à l’intérieur de notre quartier général, à Kafr-Sousah [dans le centre de la capitale]. On était 200 à 300 soldats. Nos supérieurs nous ont dit : “Le premier qui s’enfuit, on le fume” », confie l’homme de 32 ans.

« Vers 2 heures du matin [dimanche], les officiers sont montés chacun dans leur voiture. Ils nous ont dit : “Ne bougez pas, les renforts arrivent autour de la capitale. Ne vous inquiétez pas, on tient le coup” », relate-t-il d’un air maussade. « J’avais envie de les mordre. Ils nous ont traités comme de la merde. Le président faisait vivre son clan, c’est tout, on était des moins-que-rien », conclut Hassan, désignant du menton les ruelles étroites et sales du quartier qui descendent à flanc de collines.

Vent de panique

Pendant ce temps-là, sans en informer personne, pas même son cercle rapproché, Bachar Al-Assad s’enfuit, à bord d’un avion dont les transpondeurs ont été coupés, vers la base russe de Hmeimim, sur la côte méditerranéenne de la Syrie. Un autre avion l’y attend, à destination de Moscou, qui lui offre l’asile, où il retrouvera son épouse et ses trois enfants et où la famille du despote possède une vingtaine d’appartements de luxe.

Dans les jours qui ont précédé sa piteuse échappée, un vent de panique s’était emparé de ses troupes. En moins de deux semaines, l’armée syrienne s’est effondrée face à l’offensive éclair de la coalition rebelle menée par le groupe islamiste Hayat Tahrir Al-Cham (HTC) et lancée depuis l’enclave d’Idlib (nord-ouest). Après la reprise d’Alep, la seconde ville du pays, le 1er décembre, il n’aura fallu qu’une semaine aux insurgés pour atteindre les portes de Damas et mettre en déroute les dernières défenses du régime, mettant fin à cinquante-quatre ans de règne de la dynastie Al-Assad.

Agé de 21 ans, Isham aurait dû se retrouver en première ligne pour combattre l’avancée des rebelles. Mais comme des milliers d’autres conscrits de l’armée régulière, il avait soudoyé l’un des officiers de son régiment pour obtenir une permission et rentrer chez lui. Originaire de la Ghouta orientale, une banlieue à l’est de Damas assiégée pendant près de cinq ans par les troupes régulières, le jeune homme avait été mobilisé de force en 2022 après que son frère aîné eut déserté l’armée pour rejoindre les rebelles.

Depuis la ville de Homs où il était cantonné, Isham était régulièrement déployé sur le front d’Idlib. « J’étais chargé d’une batterie d’artillerie lourde. On recevait l’ordre de tirer sur la ville tenue par les rebelles. Nous savions qu’on faisait des victimes civiles, mais refuser les ordres, c’était s’exposer à la peine de mort ou, pire, à être emprisonné à Saydnaya », raconte-t-il en faisant référence à « l’abattoir humain » du régime où des dizaines de milliers de détenus ont été torturés et exécutés.

Censé durer dix-huit mois, le service militaire est obligatoire en Syrie depuis 2011 pour tous les hommes entre 18 et 42 ans. Dans le sillage de la révolution, alors que le pays sombre dans une crise prolongée et que le régime entend réprimer les bastions insurgés, la conscription est prolongée indéfiniment.

« On était forcés de servir sous les drapeaux. On vivait dans la peur. Les officiers nous traitaient comme des chiens », renchérit Amar Hussein, une recrue du quartier de Barzeh, dans le nord de Damas. Lui aussi avait trouvé un arrangement avec son supérieur pour échapper au front. « Moyennant l’équivalent de 100 dollars, tu pouvais rentrer chez toi pendant un mois », détaille l’homme de 35 ans à la frêle silhouette et au crâne rasé.

« Corruption généralisée »

Son escouade, rattachée au 3e bataillon de la sécurité militaire, était déployée dans le désert au nord de Homs. « Pendant cinq ans, j’ai croupi dans ce trou. Il n’y avait rien à faire. On devait tenir une position défensive, mais pas un de mes camarades ne savait se servir d’une arme », poursuit-il. Les quinze militaires reçoivent à peine 1 kilo de légumes tous les deux jours. Leur solde mensuelle ne dépasse pas les 20 dollars. « On allait se trouver un boulot aux alentours pour arrondir les fins de mois. Moi, je vendais des cacahuètes. Plus de 70 % des conscrits faisaient la même chose. Résultat : sur notre position, les tanks et les batteries d’artillerie étaient vides. Quand HTC a lancé son offensive, un soldat sur deux de l’armée régulière n’était pas à son poste », assure-t-il.

Partout à travers le pays, le commandement de l’armée syrienne était sclérosé depuis plusieurs années. Sur les fronts stratégiques, les décisions étaient souvent prises par des officiers russes ou iraniens qui avaient plus de pouvoir que leurs homologues syriens. « Dans les unités supervisées par les Russes, les Iraniens ou le Hezbollah, les salaires étaient meilleurs, allant jusqu’à 200 dollars. Mais on ne voyait pas la couleur de cet argent. Il finissait dans les poches de nos officiers syriens », poursuit Amar Hussein.

« En toute honnêteté, le pouvoir aurait dû tomber il y a longtemps. Mais Bachar a été sauvé in extremis, d’abord par l’arrivée des Iraniens et des milices chiites, dès 2011, puis par les Russes, en 2015 », confie un officier du renseignement de la sûreté de l’Etat qui a souhaité garder l’anonymat. Montre en or rutilante au poignet, cheveux tirés vers l’arrière, l’homme fume nerveusement son narguilé en tapant incessamment du pied.

« La première raison de la chute du régime, c’est l’effondrement de son armée, avec des contingents de jeunes démoralisés, des conscrits de force, dont la plupart avaient soudoyé leurs officiers pour pouvoir quitter leur poste. Ce qui nous mène à la deuxième raison : la corruption généralisée dans l’institution militaire et les cercles du pouvoir. La troisième : c’est la dépendance du régime à ses alliés extérieurs. Quand Moscou et Téhéran l’ont lâché, Bachar ne tenait plus qu’à un fil », détaille l’officier, attablé dans un restaurant sur le parking d’un centre commercial.

Forteresse de mensonges

Au cours des dernières heures de son règne, Bachar Al-Assad n’a pas pu compter sur ses protecteurs. Depuis le mois de septembre, en marge de sa guerre au Liban, l’armée israélienne a intensifié ses frappes en Syrie sur les positions iraniennes et sur celles du Hezbollah, privant l’armée syrienne d’importants soutiens au sol.

Ne restait que la Russie, dont l’aviation a certes bombardé activement les poches rebelles au début de leur offensive, à la fin novembre. Mais, absorbé par la guerre en Ukraine, le Kremlin n’a finalement pas souhaité engager tous ses pions dans la bataille pour sauver le dictateur. « Le 28 novembre, quelques jours avant la chute d’Alep, Bachar était à Moscou. Mais il n’a pas reçu l’aide militaire qu’il attendait. A son retour, il a menti à ses généraux en disant que les Russes allaient venir en renfort. Il cherchait à gagner du temps. Il a menti à tout le monde », poursuit la source.

En face, la coalition rebelle emmenée par HTC se montre bien organisée et disciplinée à mesure qu’elle reprend du territoire à l’armée syrienne. Après la chute d’Alep, la colonne de soldats se déploie vers le sud du pays. Les villes tombent les unes après les autres en quelques heures. Hama tient pendant deux jours, Homs tombe sans résistance. La voie est libre pour encercler Damas.

« Quand les officiers et les populations alaouites, ou issus des minorités, ont compris que les rebelles n’étaient pas en train de massacrer les gens, il y a eu un tournant. Ils ont déserté en masse. Le régime tenait par la peur, s’affichant comme leur seul protecteur face à des hommes qu’il n’a eu de cesse de décrire comme des terroristes », décrit l’agent du renseignement. La forteresse de mensonges de Bachar Al-Assad s’est effondrée : « Il est parti seul. Tous les régimes ont une fin. »

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Vue du quartier de Ish Al-Werwer, situé au pied d'une montagne qui surplombe Damas, le 18 décembre 2024. ABDULMONAM EASSA POUR « LE MONDE »

Dans le quartier d’Ouch Al-Warwar, un vent de panique a saisi les habitants, en majorité alaouites. Au lendemain de la chute de Bachar Al-Assad, la famille de Hassan a pris la route pour se réfugier dans leur village de Masyaf, sur la côte méditerranéenne. Au bout de quatre jours, ils sont rentrés dans la capitale. « Pour le moment, HTC nous traite avec respect. Peu importe qui gouverne, tant que le prochain président nous protège et nous donne du pain », reconnaît Hassan, qui attend de pouvoir être démobilisé officiellement dans les bureaux de la nouvelle administration.

Eliott Brachet (Damas, envoyé spécial)

 

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Il y a 1 heure, gustave a dit :

Xassim Nasr évoque des combats sporadiques dans les zones côtières entre HTS et des partisans de Bashar. A voir s'il s'agit d'actions isolées d'anciens du régime n'ayant rien à perdre ou d'actions pouvant prendre plus d'ampleur.

En fait la population Alaouites protestent contre des saccage de sépulture alaouites notament les tombeaux de personnage importants. Des vidéos circulent concernant le saccage des tombeaux notament à Alep pendant que HTS libérait la ville ...

A priori ce sont ces manifestation qui ont tournée en violence.

Les alaouites seraient un peu moins de 2 millions soit un peu moins de 10% de la population syrienne.

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L'autre élément c'est que le gouvernement par intérim s'est lancé dans la poursuite des membres du régime Baasiste dans le réduit alaouites. Et la proximité des alaouites avec le régime - en échange de la protection de ceux ci fasse au sunnites, qui les considèrent comme une sectes d'hérétique - fait que probablement une partie non négligeable de la communauté doit se sentir ciblée.

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Pendant ce temps là le porte parole du YPG/SDF explique que l'affirmation de l'armée turque comme quoi elle contrôlerait à nouveau le barrage de Tishrin est fausse. Il y a quelques jours les YPG/SDF on lancé un assaut pour reprendre le barrage et plusieurs village sur la rive occidentale.

Les YPG/SDF on adressé un message de soutien à la communauté Alaouites, suite aux vidéo des saccages des tombeaux de fondateurs de la relgion pendant l'offensive d'HTS, réclamant le respect des minorités et de la pluralité syrienne au gouvernement intérimaire.

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Les manifestations contre l'occupation Israelienne s'intensifie. Apres les menaces israelienne envers les villageois syriens, les manifestations ont repris plus forte. Ce qui a conduit au retrait de Tashal, du village de Suwaysah.

Pour le moment Israël occupe un couloir de 5 à 10km de large tout le long de l'ancienne "frontière" entre la Syrie et le Golan occupé. Plus un débord de 25km au nord et de 10km au sud.

En gros la zone nouvellement occupé fait 100km de long et 5 à 10km de large - selon l'endroit -.

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« Nous n’autoriserons absolument pas l’utilisation d’armes en dehors du cadre de l’Etat », a affirmé Ahmed Al-Charaa, le 22 décembre, au lendemain d’une rencontre avec une trentaine de chefs de factions armées du nord et du sud du pays.

Ce type parle comme un énarque ! La fusion des groupes armés syriens semble en bonne voie et relativement consensuelle. Sans s'y opposer frontalement, des réticences se font jour du coté des kurdes, étant entendu qu'ils doivent gérer offensives et contre-offensives du SNA, dont le démantèlement/intégration des factions armées dépend du bon vouloir d'Ankara.... qui pourrait bien finir par les y sacrifier pour la préservation des bonnes relations entretenues avec HTC / Al-Charaa et désormais le nouveau pouvoir syrien.   

https://www.lemonde.fr/international/article/2024/12/26/en-syrie-le-nouveau-pouvoir-negocie-la-dissolution-des-groupes-armes_6467910_3210.html

Citation

En Syrie, le nouveau pouvoir négocie la dissolution des groupes armés

Le chef du groupe HTC, Ahmed Al-Charaa, veut stopper les agissements de factions indisciplinées et mettre en place une véritable armée nationale.

Par Hélène Sallon (Beyrouth, correspondante)

Publié hier à 10h11

La mise sur pied de forces armées nationales est une priorité du nouveau dirigeant de la Syrie, Ahmad Al-Charaa, de son nom de guerre Abou Mohammed Al-Joulani, pour construire un nouvel Etat. Depuis que le chef de Hayat Tahrir Al-Cham (HTC) a pris le pouvoir à Damas, le 8 décembre, il négocie avec la myriade de factions armées du nord et du sud du pays, qui ont participé à la chute du régime de Bachar Al-Assad pour mettre toutes les armes sous l’autorité de l’Etat et stopper les agissements de factions indisciplinées.

Mardi 24 décembre, les nouvelles autorités syriennes ont annoncé un accord avec « tous les groupes armés » pour leur dissolution, précisant qu’ils allaient être intégrés au ministère de la défense. Cet accord ne concerne pas les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, ancrées dans le nord-est du pays. En l’absence d’un accord avec les FDS, des factions arabes soutenues par la Turquie au sein de l’Armée nationale syrienne (ANS) sont réticentes à baisser les armes, alors qu’elles sont à l’offensive contre les forces kurdes. Se pose enfin la question des djihadistes étrangers qui gravitent dans le giron de HTC.

La nouvelle structure du ministère de la défense et de l’armée doit être présentée prochainement. Le premier ministre de transition, Mohammad Al-Bachir, a dit qu’il intégrerait les anciennes factions rebelles et les officiers qui ont fait défection de l’armée d’Al-Assad. Le ministère a été confié au chef militaire de HTC, Mourhaf Abou Qasra, de son nom de guerre Abou Al-Hassan Al-Hamoui, qui a chapeauté la restructuration de l’organisation militaire de HTC et renforcé son efficacité opérationnelle.

Militants kurdes

« Nous n’autoriserons absolument pas l’utilisation d’armes en dehors du cadre de l’Etat », a affirmé Ahmed Al-Charaa, le 22 décembre, au lendemain d’une rencontre avec une trentaine de chefs de factions armées du nord et du sud du pays. Il a précisé que cette décision s’appliquerait également aux « factions présentes dans la zone des FDS », alors qu’il entend rétablir la souveraineté de l’Etat sur l’ensemble du territoire, notamment sur le Nord-Est syrien, où se trouvent les champs pétroliers du pays. Les forces kurdes, qui ont combattu l’organisation Etat islamique avec le soutien américain, y ont proclamé une « région autonome ».

Le porte-parole des FDS, Farhad Chami, a indiqué que son groupe n’était pas opposé, en principe, à être intégré à la nouvelle armée syrienne. « La question de l’adhésion des FDS à l’armée syrienne doit être discutée directement » entre leur commandement et Damas, « loin de la domination des puissances régionales et de leur tutelle sur la décision syrienne », a-t-il déclaré à l’Agence France-Presse.

Mercredi, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a exhorté les militants kurdes en Syrie à déposer les armes, sans quoi ils seraient « enterrés », alors que les groupes armés syriens proturcs ont lancé, fin novembre, une offensive dans le nord-est de la Syrie et ont pris le contrôle de l’enclave stratégique de Tall Rifaat et de Manbij. Ankara considère les FDS comme une extension de son ennemi juré, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, classé terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l’Union européenne). Dans une interview à l’agence Reuters, le commandant des FDS, Mazloum Abdi, a nié tout lien organisationnel avec le PKK, mais il a reconnu la présence de combattants du PKK en Syrie et promis qu’ils rentreraient chez eux si un cessez-le-feu était convenu avec la Turquie.

Djihadistes étrangers

L’intégration de toutes les composantes de l’ANS à la nouvelle armée syrienne ne sera pas possible sans résoudre la question des FDS. Cette coalition de milices, financées, armées et entraînées par la Turquie, n’a jamais opéré de façon unifiée, du fait de la compétition entre ses chefs, d’ancrages locaux et d’idéologies différents. Le 24 décembre, c’est à titre individuel que des factions de l’ANS ont signé, avec Ahmed Al-Charaa, l’accord de dissolution, et non en tant que coalition. Parmi elles se trouvaient des factions comme le Jabhat Al-Cham, un groupe originaire du nord d’Alep, dont le chef, Azzam Gharib, a été nommé gouverneur d’Alep, ou Jaych Al-Islam, une faction originaire de la campagne de Damas.

Les factions les plus proches de la Turquie, et de ses services de renseignement, telles que Fourqat Al-Hamzah et Fourqat Al-Sultan Mourad, sont réticentes à se dissoudre tant que se poursuit l’offensive contre les forces kurdes. Elles répondent aux priorités stratégiques de la Turquie, qui entend, à travers elles, maintenir la pression sur les FDS et leur allié américain. La décision de leur dissolution est donc entre les mains d’Ankara, qui a néanmoins à cœur de solidifier son rôle auprès des nouvelles autorités de Damas et a offert d’aider à former la future armée syrienne.

Ahmed Al-Charaa doit aussi règler la question des djihadistes étrangers. Des Tchétchènes, Ouïgours, Ouzbeks, Afghans, Albanais, mais aussi des Français, encadrés par HTC sous la bannière du groupe Ansar Al-Tawhid, ont participé à l’offensive contre le régime d’Al-Assad. Leur présence inquiète la communauté internationale et la population syrienne. La question du contrôle de ces derniers par HTC se pose après des incidents contre des chrétiens. Le 17 décembre, Ahmed Al-Charaa a affirmé à la presse que le nombre de ces combattants étrangers avait été exagéré, sans donner d’estimation. Il a évoqué la possibilité de leur offrir la citoyenneté syrienne, tout en assurant qu’ils partageaient les valeurs et l’idéologie du peuple syrien.

 

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Des craintes, mais beaucoup d'espoirs et déjà des témoignages: un excellent reportage à Alep, presqu'un mois après sa libération. Et déjà une confirmation: il n'y a pas eu pillage ni de massacre, en dépit de la mosaïque ethnique et confessionnelle qui s'y trouve. 

Ambiance un peu surréaliste, où les anciens fonctionnaires ont tous été repris dans la nouvelle administration, les QR codes permettent de consulter les dernières décisions gouvernementales, et les religieux d'HTC ont adouci les discours. Certains syriens rentrent de Turquie, malgré les destructions et la pauvreté. 

https://www.lemonde.fr/international/article/2024/12/23/syrie-a-alep-malgre-la-chute-de-bachar-al-assad-la-crainte-que-le-poison-de-la-division-perdure_6463213_3210.html

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Syrie : à Alep, malgré la chute de Bachar Al-Assad, la crainte que le « poison » de la division perdure

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Par Nicolas Bourcier (Alep (Syrie), envoyé spécial) Publié le 23 décembre 2024 à 06h32, modifié le 23 décembre 2024 à 17h42

ReportageL’ancienne locomotive économique du pays a été ruinée par treize ans de conflit qui se sont soldés par un exode massif et par plus de 25 000 morts. Si beaucoup d’Alépins se réjouissent du départ du tyran, cela n’efface pas les années de violence au cours desquelles le régime s’est évertué à dresser les communautés les unes contre les autres.

Pour définir l’omniprésence de Bachar Al-Assad dans leur quotidien, les Syriens disaient parfois, histoire de rire un peu, qu’ils risquaient même de le retrouver dans leur chambre à coucher. Ou dans la salle de bains… Deux semaines après la chute du régime, à Alep, la ville qui a été pendant des années le symbole des horreurs de la guerre en Syrie et des divisions meurtrières, l’image obsédante du dictateur déchu a disparu.

Les portraits qui, comme ceux de son père avant lui, dominaient les rues, croisements et espaces publics ont été arrachés. Le drapeau national rouge, blanc et noir, qui ornait les lampadaires et les murs gris de la ville, effacé, promptement remplacé par celui appelé « drapeau de l’indépendance ». Et le siège du parti unique Baas, immense verrue de béton et de pierre trônant dans le centre-ville, fermé, puis vidé.

D’anciens membres des forces de sécurité de l’Etat y ont été vus pour la dernière fois, le 12 décembre. Le visage blême, ils ont remis leurs armes en échange de ce que les nouveaux maîtres du pouvoir en Syrie, les combattants du groupe islamiste Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), ont décrit comme une amnistie, avant de déguerpir.

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De jeunes Alépins sur la route Alep-Damas (Syrie), le 13 décembre 2024. BULENT KILIC POUR « LE MONDE »

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Un portrait déchiré de l’ancien président syrien Bachar Al-Assad, sur la façade d’un bâtiment, dans l’ouest d’Alep (Syrie), le 20 décembre 2024. BULENT KILIC POUR « LE MONDE »

En l’espace d’à peine quinze jours, force est de constater que les désormais anciens rebelles ont été ingénieux pour imposer leur marque. Aucun bain de sang ni pillage n’a été recensé, comme beaucoup, ici, le redoutaient. Les prises de parole de leur chef, Ahmed Al-Charaa, connu sous son nom de guerre, Abou Mohammed Al-Joulani, ont eu l’heur de rassurer, tout au moins de remiser certaines peurs, comme lorsqu’il a affirmé qu’il n’y aurait ni chasse aux sorcières ni atteinte aux droits des communautés religieuses. Un sujet particulièrement sensible pour une ville qui abrite une mosaïque de minorités religieuses et ethniques.

A la mairie, les fonctionnaires qui n’avaient pas fui la ville lors de la fulgurante avancée des rebelles ont été priés de faire savoir s’ils voulaient continuer à travailler sous la nouvelle administration. La quasi-totalité d’entre eux a accepté, redonnant un semblant de vie à l’immense bâtiment du ministère des affaires locales, déserté pendant plusieurs jours. Personne ne sait si les salaires seront versés à la fin du mois, les banques sont fermées ou vides, mais les fonctionnaires s’affairent devant les piles de dossiers, comme un jour normal.

« La justice et l’égalité sont les maîtres »

Dehors, certains carrefours du centre-ville ont vu arriver des policiers vêtus d’un uniforme neuf. Sur la place centrale Saadallah-Al-Jabiri, où tout rassemblement de plus de trois à cinq personnes pouvait entraîner une arrestation il y a encore trois semaines, une foule de jeunes et de moins jeunes, femmes et hommes, vient se prendre en photo ou offrir, tout sourire, des roses aux combattants en permission.

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Un combattant de l’opposition au régime Al-Assad, sur la route entre Alep et Damas (Syrie), le 13 décembre 2024. BULENT KILIC POUR « LE MONDE »

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Célébration du renversement du régime Al-Assad, après la prière du vendredi, dans le centre d’Alep (Syrie), le 20 décembre 2024. BULENT KILIC POUR « LE MONDE »

Sur les axes névralgiques à la périphérie, ce sont des hommes encagoulés, harnachés de fusils-mitrailleurs, tous venus d’Idlib, la ville d’où sont partis les rebelles, qui ont été déployés, laissant passer les voitures sans vraiment regarder. « Ils sont tous de HTC, ils ne se font confiance qu’entre eux », lance un chauffeur de taxi avant d’ajouter, en réprimant un sourire : « On ne discerne pas leur visage, mais on les reconnaît à leur accent quand ils nous saluent. »

Partout, de nouvelles affiches sont apparues, certaines avec des QR codes qui renvoient vers les dernières décisions du nouveau gouvernement. Sur l’une d’elles, le ministre des finances, Bassel Abdulaziz, se veut confiant : « Soyez rassurés, habitants d’Alep, votre propriété et votre argent sont protégés. » A côté, son collègue de la justice, Shadi Muhammad Al-Waisi, affirme que le temps de l’oppression est terminé et que « la justice et l’égalité sont les maîtres à partir de maintenant ».

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Le chef religieux islamique Ibrahim Shasho quitte la mosquée après la prière du vendredi, à Alep (Syrie), le 20 décembre 2024. BULENT KILIC POUR « LE MONDE »

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Le chef religieux islamique Ibrahim Shasho s’adresse au public lors de la prière du vendredi à Alep (Syrie), le 20 décembre 2024. BULENT KILIC POUR « LE MONDE »

Dès la chute du régime, les nouveaux hommes forts ont aussi activé leurs réseaux traditionnels. A la mosquée Al-Rawda, située dans un quartier huppé de la ville et connue pour avoir été un des lieux de culte le plus pro-Al-Assad, c’est un compagnon de route de HTC qui officie depuis deux semaines. Imam venu lui aussi d’Idlib, Ibrahim Shasho avait fait parler de lui au plus fort des bombardements d’Alep par les forces loyalistes. Alors que la mosquée dans laquelle il prêchait tremblait de toutes ses colonnes, il exigea de son auditoire qu’il restât calme et se comportât comme dans une bataille.

L’écouter aujourd’hui, c’est prendre le pouls des dirigeants de Damas. Barbe noire et turban blanc, entouré de gardes du corps, il a, lui aussi, adouci son verbe. Devant une salle pleine à craquer, vendredi 20 décembre, avec des centaines d’hommes alignés les uns à côté des autres, dehors, à peine troublés par les morsures du vent, Ibrahim Shasho s’en prend aux crimes perpétrés par le régime d’Al-Assad.

Près de 90 % de la population sous le seuil de pauvreté

Au micro, de sa voix forte, il l’assure : « Cent mille personnes viennent d’être trouvées dans les charniers [pour l’heure, on ne connaît pas l’étendue des charniers mis au jour récemment]. » Puis suit une litanie d’autres méfaits du pouvoir, agrémentés de quelques vices : « Al-Assad a formé un gouvernement non pas pour servir le peuple, mais pour piller l’argent. Les ministres buvaient de l’alcool la nuit et volaient le jour. »

Pointant la situation catastrophique dans laquelle le régime a entraîné le pays – « la livre syrienne n’a plus la moindre valeur » –, il rappelle le moteur essentiel de ce régime honni : la corruption. « Prenez les juges, ils sont 2 000. Eh bien ! il n’est pas nécessaire d’avoir leur liste, puisque 98 % d’entre eux empochaient des pots-de-vin. » Avant de passer à la prière, il demande d’accorder du temps et de s’unir « comme un seul homme pour reconstruire et restaurer les gloires de ce pays béni » avec un gouvernement « juste et rationnel ».

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Dans une rue d’Alep (Syrie), le 20 décembre 2024. BULENT KILIC POUR « LE MONDE »

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Dans le quartier de Tall Az-Zarazir, dans le sud d’Alep (Syrie), le 16 décembre 2024. BULENT KILIC POUR « LE MONDE »

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Ahmad Fayyad, 55 ans, sans-abri, avec son fils Zaharia dans le district d’Al-Hamdaniya, dans l’ouest d’Alep. Il tente de survivre en ramassant des ordures et vit avec son fils dans des bâtiments abandonnés et déchirés par la guerre, à Alep (Syrie), le 20 décembre 2024. BULENT KILIC POUR « LE MONDE »

Du temps, il en faudra, et beaucoup même, tant la tâche à accomplir paraît démesurée. Près de 90 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, selon les chiffres des Nations unies. Et plus de 80 % des infrastructures du pays ont été réduites à néant dans les zones frappées par la guerre.

Autrefois locomotive économique du pays, Alep s’est effondrée. Les treize années de conflit, depuis le début de l’insurrection en 2011, se sont soldées par un exode massif et par plus de 25 000 morts. La bataille pour la ville, qui a vu, en décembre 2016, les derniers quartiers de la partie orientale tenus par les rebelles tomber aux mains du régime, a été la plus importante et la plus sanglante de la guerre civile syrienne. Plus de 30 000 bombes barils ont été larguées par les hélicoptères d’Al-Assad. Le régime a ensuite empêché toute reconstruction, abandonnant des pans entiers de la ville à la misère et la faim.

Anciennes et nouvelles lignes de front

Pour toutes les personnes interrogées, ces années de violence et d’oppression ont fait naître des divisions et un sectarisme inconnus de la plupart des Alépins avant la guerre. « Jamais on ne s’était parlé de la sorte, témoigne Adil, professeur d’anglais, quadragénaire exilé pendant dix dans la région d’Afrin, dans le nord du pays, jusqu’à ces derniers jours. Il n’y avait pas ces distinctions entre les quartiers et les communautés. Bien sûr qu’elles existaient, mais pas avec cette animosité. Le clan Al-Assad a joué les uns contre les autres, radicalisant les parties. J’ai la crainte que ce poison invisible perdure. »

Il suffit de rouler en voiture dans la ville pour se familiariser avec ces lignes de front. D’abord dans le nord, où Cheikh-Maqsoud, Boustane Al-Bacha, Bani-Zeïd et Achrafieh, tous ces quartiers d’Alep occupés parfois à plus de 90 % par des Kurdes sont toujours contrôlés par les combattants des forces kurdes qui ont formé des talus de terre jaune sur les routes pour marquer leur territoire. Au loin, leurs snipers empêchent tout individu d’approcher à un kilomètre.

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Des enfants du quartier Tall Az-Zarazir, dans le sud d’Alep (Syrie), le 16 décembre 2024. BULENT KILIC POUR « LE MONDE »

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Dans un quartier en périphérie d’Alep (Syrie), le 17 décembre 2024. BULENT KILIC POUR « LE MONDE »

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Un homme marche avec son enfant parmi les bâtiments détruits par la guerre civile à Alep (Syrie), le 20 décembre 2024. BULENT KILIC POUR « LE MONDE »

Et puis, partout ailleurs, c’est l’héritage géographique de la guerre : les bâtiments criblés de balles ou en ruine à l’est, dernier bastion de l’opposition, les bancs des églises vides et les files d’attente interminables pour le pain à l’ouest, l’ancienne partie d’Alep sous contrôle du régime. Jina Achji, responsable de centres éducatifs sous le patronage de l’église pour enfants en difficulté, dans l’ouest et dans le centre de la ville, ressent cette fracture au plus profond d’elle-même : « Même chez les petits, on perçoit un malaise. »

Il faut rouler plus à l’est, sur la route de l’aéroport, pour atteindre Tariq Al-Bab. Comme tant d’autres ici, le quartier a subi le sort d’une cité assiégée où tombaient sans discontinuer les missiles et où sifflaient les balles. Rares sont les maisons dont les murs ne soient pas balafrés par les cicatrices du conflit. Tout est en l’état, figé, avec cette sensation de vide et de désolation.

C’est ici que Jalal Hamdou est revenu avec sa femme et leurs enfants, au lendemain de la prise d’Alep par les rebelles. Ouvrier dans le bâtiment, réfugié en Turquie comme 3,7 millions de Syriens, il a choisi de rentrer pour prendre part à la reconstruction de son pays, explique ce jeune trentenaire. Sa maison familiale a été pillée et occupée pendant les dix années d’exil : « Mais ils ont laissé les portes et le toit, on ne s’en sort pas si mal », dit-il.

M. Hamdou admet avoir eu des craintes, les premiers jours, au sujet de HTC. « On sait d’où ils viennent, mais ils donnent l’impression d’avoir changé », veut-il croire. Et puis ceci : « La seule chose qui m’importe, c’est d’être chez moi, de trouver un travail et de survivre. »

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Jalal Hamdou et ses enfants, dans un quartier de l’est d’Alep (Syrie), le 17 décembre 2024. BULENT KILIC POUR « LE MONDE »

 

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Donc les centaines de vidéos de meurtres, massacres, tortures, d'adolescents aux vieillards, tournées et diffusées par les bourreaux eux même, tout ça c'est quoi?

C'est extraordinaire avec les propagandistes actuels, ils peuvent nier le réel avec un aplomb surprenant.

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il y a 31 minutes, Dedieu a dit :

Donc les centaines de vidéos de meurtres, massacres, tortures, d'adolescents aux vieillards, tournées et diffusées par les bourreaux eux même, tout ça c'est quoi?

C'est extraordinaire avec les propagandistes actuels, ils peuvent nier le réel avec un aplomb surprenant.

Soyons précis. Lesquelles ? Celles du régime ? Celles des anciens rebelles ? Après, il sera possible de répondre.

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il y a une heure, Dedieu a dit :

Donc les centaines de vidéos de meurtres, massacres, tortures, d'adolescents aux vieillards, tournées et diffusées par les bourreaux eux même, tout ça c'est quoi?

C'est extraordinaire avec les propagandistes actuels, ils peuvent nier le réel avec un aplomb surprenant.

Entre le récit d'un mec sur place, d'un canard respectable (vaut aussi pour Wassim Nasr de France 24, qui rapportent grosso modo les mêmes histoires) et la parole Dedieu, je sais à quel saint me vouer. 

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il y a 12 minutes, Dedieu a dit :

Oui bien sur, c'est moi qui ment.

Je vous laisse défendre vos nouveaux amis, puissiez vous les rencontrer un jour au coin de la rue.

Disons que pour l'instant, vous ne présentez aucune source. Je repose ma question : quelles vidéos ? Celles du régime ? Celles des anciens rebelles ? Celles des Turcs ? Des Kurdes ? Des Iraniens ?

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Ces islamistes qui n'appellent pas à décapiter Israël et ses habitants et qui en excuseraient presque les bombardements préventifs. Non Dedieu, vraiment, c'est plus que c'était. 

Syrie: Le nouveau gouverneur de Damas, Maher Marwan concernant les relations avec Israël: "Nous voulons la paix, nous ne voulons pas être des adversaires d'Israël ni de personne. Il est possible qu'Israël ait ressenti de la peur et c'est pourquoi elle a un peu avancé (dans la zone tampon), a bombardé un peu, c'est une peur naturelle. Nous n'avons pas peur d'Israël et nous n'avons aucun problème. Nous n'avons pas l'intention de nous mêler de quoi que ce soit qui menace la sécurité d'Israël. Il y a des gens ici qui veulent vivre en coexistence et veulent la paix."

 

Modifié par olivier lsb
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Il y a 2 heures, olivier lsb a dit :

Syrie: Le nouveau gouverneur de Damas, Maher Marwan concernant les relations avec Israël: "Nous voulons la paix, nous ne voulons pas être des adversaires d'Israël ni de personne. Il est possible qu'Israël ait ressenti de la peur et c'est pourquoi elle a un peu avancé (dans la zone tampon), a bombardé un peu, c'est une peur naturelle. Nous n'avons pas peur d'Israël et nous n'avons aucun problème. Nous n'avons pas l'intention de nous mêler de quoi que ce soit qui menace la sécurité d'Israël. Il y a des gens ici qui veulent vivre en coexistence et veulent la paix."

Ce discours c'est quand même une mauvaise blague, ils appliquent le manuel Taliban à la lettre en rajoutant même un peu. Bon rendez vous dans 1 an pour faire le bilan de ces fanatiques qui ont, soit disant, vu la lumière...

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