Aller au contenu
Fini la pub... bienvenue à la cagnotte ! ×
AIR-DEFENSE.NET

Le maréchal Jean Lannes le magnifique


Jojo67

Messages recommandés

A Montebello, en 1800, il attaque avec 6 à 7000 hommes les Autrichiens qui sont 18 000. Certes il sait que la la division Chambarlhac va arriver dans quelques heures...

À la tête de la division Watrin, Lannes commence l'assaut vers 11 heures. Il s'agit de prendre Casteggio, défendu par 18 000 hommes et par l'artillerie autrichienne, en tournant la ville par la plaine du Pô d'une part et par les hauteurs de l'Apennin d'autre part, tout en y entrant de front avec deux bataillons du 22e régiment.

En somme, Lannes envisage sérieusement, avec un peu plus de 5 000 soldats, d'envelopper la ville et ses 18 000 hommes, de la conquérir de face et par l'arrière. Le moins que l'on puisse dire, c'est que Lannes ne manque ni de confiance ni d'ambition, mais, cela correspond vraiment à son tempérament et à sa façon de faire, bref à son caractère. Qui plus est, il semble être prévenu que la division Chambarlhac, sous les ordres de Victor, n'est pas loin et pourra le soutenir.

Ce qui nous amène à préciser que son plan d'action n'est pas absolument irréalisable. Mais dans un premier temps, Lannes seul mène l'attaque, prend et perd à de nombreuses reprises la ville face à ce que l'on peut considérer comme des troupes de très haut niveau. Le combat est acharné et malgré tout, les français ne semblent pas en mesure de vaincre, jusqu'à ce qu'arrivent les renforts vers 16 heures.

Relayant la division Watrin qui se bat à un contre trois depuis près de sept heures, la division Chambarlhac prend position dans le même dispositif, puis appuyée par les troupes de Lannes, reposées et reformées, l'avant garde française lance un ultime et décisif assaut entraînant la fuite des autrichiens vers Montebello.

Le bilan du combat est édifiant : plus de 4 000 prisonniers et 3 000 blessés ou tués côté autrichiens pour environ 600 tués côté français.

Un résultat inespéré et prodigieux si l'on veut bien se souvenir des forces en présence au matin du 9 juin 1800. L'action et la part prise par le général Lannes y furent, selon les spécialistes et ses biographes déterminante. Pour le simple soldat aussi, la conduite de notre héros fut remarquable comme en témoigne le capitaine Coignet : "On faisait des prisonniers; on ne savait qu'en faire, personne ne voulait les conduire, et ils s'en allaient tous seuls. C'était une déroute complète. Ils ne faisaient plus feu sur nous; ils se sauvaient comme des lapins, surtout la cavalerie, qui avait mis l'épouvante dans toute leur infanterie… Le Consul arriva pour voir la bataille gagnée et le général Lannes couvert de sang (il faisait peur), car il était partout au milieu du feu, et c'est lui qui fit la dernière charge. Si nous avions eu deux régiments de cavalerie, toute leur infanterie était prise".

A Pultusk le 26 décembre 1806, il attaque par un froid glacial les Russes installés en position défensive à proximité de la ville, qui sont 50 000 fantassins plus 5000 cavaliers, avec seulement 18 000 hommes et quasiment aucune artillerie, car elle n'a pu suivre, et s'est embourbée...

Voir ici: http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Lannes#La_bataille_de_Pultusk

A Saragosse, il prend la ville défendue par 55 000 Espagnols avec seulement 20 000 hommes, en progressant non pas par les rues mais à travers les maisons, qu'il mine par en dessous...

Cela lui permet d'économiser le sang de ses hommes, car il avait vu que les combats de rues lui coûtaient trop cher. Comme quoi les Israéliens n'ont rien inventé!

Voir ici: http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Lannes#Le_si.C3.A8ge_de_Saragosse

Il meurt à la bataille d'Essling en 1809. Un grand monsieur, adoré des ses hommes, ménager de leur sang et très humain, courageux jusqu'au sublime, fin tacticien, à Pultusk en plus il est malade...

Regards des contemporains:

Napoléon peu après la mort de Lannes :

« Chez Lannes, le courage l'emportait d'abord sur l'esprit ; mais l'esprit montait chaque jour pour se mettre en équilibre ; je l'avais pris pygmée, je l'ai perdu géant ».

« Je perds le général le plus distingué de mes armées, celui que je considérais comme mon meilleur ami ; ses enfants auront toujours des droits particuliers à ma protection ».

Napoléon à Sainte-Hélène :

« Lannes, le plus brave de tous les hommes était assurément un des hommes au monde sur lesquels je pouvais le plus compter... L'esprit de Lannes avait grandi au niveau de son courage, il était devenu un géant ».

« Lannes, lorsque je le pris pour la première fois par la main, n'était qu'un ignàrantaccio. Son éducation avait été très-négligée ; néanmoins, il fit beaucoup de progrès, et, pour en juger, il suffit de dire qu'il aurait fait un général de première classe. Il avait une grande expérience pour la guerre; il s'était trouvé dans cinquante combats isolés, et à cent batailles plus ou moins importantes. C'était un homme d'une bravoure extraordinaire : calme au milieu du feu, il possédait un coup d'œil sûr et pénétrant, prompt à profiter de toutes les occasions qui se présentaient, violent et emporté dans ses expressions, quelquefois même en ma présence. Il m'était très attaché. Dans ses accès de colère, il ne voulait permettre à personne de lui faire des observations, et même il n'était pas toujours prudent de lui parler, lorsqu'il était dans cet état de violence. Alors, il avait l'habitude de venir à moi, et de me dire qu'on ne pouvait se fier à telle et telle personne. Comme général il était infiniment au-dessus de Moreau et de Soult ». (O'Meara.)

Chaptal dans Mes souvenirs sur Napoléon édité en 1893 :

« Deux ou trois généraux avaient conservé auprès de lui (Napoléon) une liberté de pensée et de conduite que les autres n'avaient pas. Le maréchal Lannes est néanmoins le seul qui ait gardé sa franchise et son indépendance. Passionné pour Napoléon, il n'a jamais souscrit aux caprices de son maître, il ne lui a jamais ni masqué ni caché sa manière de voir. Sur le champ de bataille comme à la Cour, il ne lui taisait aucune vérité. Aussi étaient-ils presque toujours brouillés, ou plutôt en bouderie ; car le raccommodement le plus entier s'opérait à la première vue, et le maréchal terminait presque toujours en disant avec humeur qu'il était bien à plaindre d'avoir pour cette catin une passion aussi malheureuse. L'Empereur riait de ces boutades, parce qu'il savait qu'au besoin, il trouverait toujours le maréchal ».

Image IPB

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Un couillu qui prend des risques payants et qui a de la chance... Il n'a pas eu le temps de voir sa témérité provoquer un revers aussi est-il parti à son zénith.

Je vous laisse deviner où va ma préférence...  ;)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
  • Statistiques des membres

    6 003
    Total des membres
    1 749
    Maximum en ligne
    pandateau
    Membre le plus récent
    pandateau
    Inscription
  • Statistiques des forums

    21,6k
    Total des sujets
    1,7m
    Total des messages
  • Statistiques des blogs

    4
    Total des blogs
    3
    Total des billets
×
×
  • Créer...