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La justice italienne accuse la CIA au Parlement européen


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BRUXELLES (AFP) - Le parquet antiterroriste italien a raconté jeudi en détail, devant des députés européens incrédules, l'enlèvement incroyablement amateur d'un imam en 2003 à Milan, donnant ainsi du poids aux accusations d'enlèvements d'islamistes par la CIA.

Les membres de la commission d'enquête du Parlement européen sur la CIA ont écouté le procureur antiterroriste milanais Armando Spataro raconter, rétroprojecteur à l'appui, les méthodes de l'agence américaine. Des méthodes dont l'amateurisme ont fait sourire de nombreux députés, malgré le sérieux du sujet.

L'affaire débute le 17 février 2003 lorsqu'un ancien imam d'une mosquée de la ville, Abou Omar, un Egyptien bénéficiant du statut de réfugié politique en Italie, disparaît sur le trajet entre son domicile et la mosquée, alors qu'il est soupçonné par la police de liens avec une cellule terroriste islamiste.

On n'entendra plus parler de lui jusqu'au 19 avril 2004, lorsque, dans un coup de fil passé du Caire, il raconte son enlèvement à des amis restés à Milan dont le téléphone avait été placé sur écoute, et affirme avoir été torturé pendant sa détention en Egypte.

Suite à ce coup de fil, il est réincarcéré le 12 mai en Egypte, où le parquet de Milan n'a jamais pu l'interroger.

L'enquête montrera qu'il a été conduit par ses ravisseurs sur la base aérienne américaine d'Aviano, près de Trévise (nord-est de l'Italie), où il a été interrogé puis embarqué à bord d'un appareil à destination du Caire via la base allemande de Ramstein.

Les enquêteurs parviendront à cette conclusion en remontant les appels passés entre 17 téléphones mobiles dans la zone de l'enlèvement.

Ces téléphones ont servi à des citoyens américains à réserver dans les jours précédant l'enlèvement des hôtels à Milan, et des voitures avec lesquelles ils enfreindront à plusieurs reprises le code de la route...

Dans ces hôtels, ils découvriront des copies des pièces d'identité de ces Américains, ainsi que des appels passés au siège de la CIA en Virginie et à son responsable à Milan.

Celui-ci, un certain Robert Lady, a disparu depuis fin 2004.

Mais en perquisitionnant son appartement, les enquêteurs découvrent des photos d'Abou Omar et la commande d'un billet d'avion Zurich-Le Caire le jour même de l'enlèvement.

Devant la multiplicité de "petits cailloux" laissés par les agents américains, plusieurs eurodéputés, au bord du fou rire, n'ont pas hésiter à parler de "services secrets de pacotille", "dignes de dessins animés".

A la suite de ces découvertes, le procureur Spataro a lancé en juin dernier 22 mandats d'arrêts contre des agents de la CIA.

Mais ils ne s'appliquent qu'en Europe, le ministre italien de la Justice Roberto Castelli n'ayant pas voulu relayer ces mandats au niveau international.

"L'enlèvement a été un délit à l'encontre de la liberté de personnes et de l'Etat italien, mais cela a porté tort aux enquêtes alors en cours sur Abou Omar qui auraient permis son arrestation avec un certain nombre de complices", a conclu le procureur devant les eurodéputés.

La commission du Parlement européen, qui n'a aucun pouvoir, cherche à établir si la CIA a géré, sur le territoire de l'UE ou de pays candidats à l'adhésion, des prisons secrètes et si elle a transporté des personnes soupçonnées de terrorisme via des aéroports européens.

Après le procureur italien, la commission a ensuite auditionné Dick Marty, le rapporteur de l'enquête menée par le conseil de l'Europe, qui veut déterminer si les 46 Etats membres du conseil ont respecté la Convention européenne des droits de l'Homme.

"Le cas italien est exemplaire car il met en cause une stratégie que l'on retrouve dans d'autres cas", a-t-il souligné.

M. Marty a expliqué que ses "recherches butaient contre un mur de passivité", à "l'exception lumineuse" du parquet milanais.

Et la version US, qui se garde bien des details croutillants..

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C'est fou ce que l'on peux faire au nom de la lutte contre le terrorisme...comme s'il n'y avait pas de loi en europe suceptible de proteger les citoyens contre d'eventuel agression... Une fois de plus on constate la grande molesse du parlement EU et des pays consernes pour demoncer les agissements non justifiables de la cia et compagnie, a mon avis quelque part une majorite de politiciens et de decideurs europeens sont +ou - ok avec ces methodes en denis total de l'etat de droit. Je ne pense pas que cette affaire soit ignore dans les pays musulmans...histoire de construire un peu plus un mur d'incomprehenssion.

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Lu dans le Monde L'Europe, "terrain de chasse" pour les services secrets étrangers LEMONDE.FR | 01.03.06 | 20h16 • A la lumière de son enquête sur les éventuelles activités illégales de la CIA en Europe, le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Terry Davis, a dénoncé, mercredi 1er mars, l'absence de contrôle des activités des agents secrets étrangers en Europe et déploré les lacunes du droit européen en la matière. "La majeure partie de l'Europe semble être un excellent terrain de chasse pour des services secrets étrangers", estime Terry Davis. "Pratiquement aucun pays, à la nette exception de la Hongrie, ne s'est doté de dispositions juridiques lui permettant de surveiller effectivement les activités des services de sécurité étrangers sur son territoire", précise-t-il. Même constat en ce qui concerne l'espace aérien européen, que la CIA aurait utilisé pour faire transiter ses prisonniers. "Il semble que très peu de pays aient adopté un moyen adéquat et efficace de savoir qui et quoi transite dans leurs aéroports et leur espace aérien", souligne Terry Davis. Il soulève enfin le problème de l'immunité diplomatique derrière laquelle s'abritent fréquemment les services secrets étrangers. "Immunité ne peut signifier impunité", dit le secrétaire général, pour qui les exceptions existantes, relatives à la torture, devraient être étendues "à d'autres violations graves des droits de l'homme telles que les disparitions forcées". BOSNIE-HERZÉGOVINE, ITALIE, MACÉDOINE ET POLOGNE Il vise en particulier quatre pays membres – Bosnie-Herzégovine, Italie, Macédoine et Pologne – dont il critique le manque de coopération dans ses recherches. Ces pays, souvent cités parmi ceux qui ont pu abriter des prisons secrètes de la CIA ou être utilisés pour faire transiter des personnes détenues illégalement, ont manqué "et c'est regrettable, l'occasion de fournir des réponses complètes et pertinentes, afin de dissiper tous les doutes quant à leurs fautes alléguées", a déclaré Terry Davis. Le secrétaire général du Conseil de l'Europe avait demandé en novembre dernier aux 46 Etats membres de lui fournir des informations concernant leur éventuelle implication dans ces réseaux et de lui préciser l'arsenal juridique dont ils disposaient pour s'en prémunir. Cette démarche faisait suite aux révélations du Washington Post, relayées par d'autres médias et des organisations non gouvernementales comme Human Rights Watch. Des informations complémentaires seront demandées aux Etats ayant fourni des réponses insuffisantes avant la mise en œuvre d'un éventuel – et improbable – processus de sanctions.

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