aigle Posté(e) le 2 septembre 2012 Share Posté(e) le 2 septembre 2012 Il est généralement soutenu dans les milieux militaires que la constitution de la force de frappe dans les années 1960 et suivantes s'est effectuée au détriment de l'équipement des forces classiques : celles-ci (FATAC et Ière armée) auraient peu à peu été distancées par les armées alliées (US army et Bundeswehr principalement) qui auraient été équipées de matériels innovants. Il aurait fallu attendre Giscard et Bigeard en 1975 face à l'ébranlement causé par les "comités de soldats" pour voir le budget se consolider (plus en fonctionnement qu'en équipement d'ailleurs).Pierre Messmer qui fut ministre des armées de 1960 à 1969 s'élève vivement contre cette idée reçue dans ses mémoires ("après tant de batailles"). Il souligne au contraire que le général de Gaulle a pu financer de front la force de frappe et la modernisation des forces classiques jusqu'en 1968 grâce à la croissance naturelle de l'économie (5 à 6% par an) et aux économies de fonctionnement générées par la baisse des effectifs avec la fin des opérations d'Algérie.Il donne quelques chiffres qui illustrent sa thèse : les dépenses militaires sont passées de 6,3% du PIB en 1960 (dont 2/3 de fonctionnement) à 4,91 en 1964 dont 54% de fonctionnement) puis 4,66% en 1968 dont 49% de fonctionnement. Autrement dit les dépenses d'équipement représentaient 2,1% du PIB en 1960 et 2,34% du PIB en 1968.Le budget 1969 soumis à un sévère effort de rigueur après les dérives de 1968 a ramené les dépenses à 4,17% PIB (soit en recul d'1/2 point de PIB par rapport à 1968) dont seulement 49,6% d'équipement soit moins de 2,1% (soit retour au niveau de 1960 en proportion d'un PIB qui avait cru de son côté de plus de 50%).Messmer complète sa démonstration chiffrée par l'énumération des programmes d'équipement lancés dans les années 1960 : chars AMX 30, avions Mirages III, frégates lance-missiles, sous-marins, etc ...J'ajoute pour ma part que l'objectif français au sein de l'Alliance était de constribuer à la défense d'une fraction du territoire ouest-allemand avec 5 divisions (aux normes OTAN soit 15 brigades) alors que la Bundeswehr devait aligner 12 divisions soit 36 brigades. Je propose les conclusions suivantes : la France avait tout à fait les moyens budgétaires jusqu'en 1968 de mener de front l'effort atomique (qui représentait 30 à 40% des dépenses d'équipement) et la modernisation de la Ière armée, de la FATAC et de la marine. Je n'ai pas à portée de la main de chiffres concernant la présidence de G Pompidou mais j'ai le sentiment qu'il a conservé la rigueur adoptée en 1969 et que c'est à cette époque qu'un certain retard a été accusé vis-à-vis de nos alliés : mirage F1 par rapport au F15 ou au F16, AMX 30 par rapport au léopard 2 ou au M1, AMX10P par rapport au M2 ou au Marder, etc ... Retard dont la gravité devait toutefois être relativisée par l'importance des divergences doctrinales : les alliés charchant à retarder le passage du seuil nucléaire tactique et donc à prolonger le combat classique.Je suis preneur de tout commentaire ou complément sur ces éléments. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
collectionneur Posté(e) le 2 septembre 2012 Share Posté(e) le 2 septembre 2012 Vous avez la référence sur l'objectif des 5 divisions ? C'était avant le retrait du commandement intégré ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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