Rochambeau Posté(e) le 11 novembre 2012 Share Posté(e) le 11 novembre 2012 Le seul aviateur noir de l'armée francaise Eugene Jacques (James) Bullard (9 octobre 1895, Colombus, Géorgie, États Unis d'Amérique - 12 octobre 1961, New York, É-U.) est, avec le Turc Ahmet Ali Celikten, l'un des deux premiers pilotes de chasse noirs de l'histoire et le seul aviateur noir ayant combattu durant la Première Guerre mondiale dans les forces alliées. Jeunesse Son père, William O. Bullard, surnommé Big Chief Ox, est d'origine martiniquaise, né esclave. Sa mère, Josephine Thomas aurait des ancêtres de la tribu Creek. Son grand-père paternel est né sur la propriété de Wiley Bullard, un planteur du comté de Stewart. William et Josephine se sont mariés dans le comté de Stewart en 1882 et Eugene est le septième de leurs dix enfants. Dans les années 1890, William Bullard, emménage à Columbus, où il travaille pour W. C. Bradley, un marchand de coton. Il reçoit une éducation élémentaire, mais décisive pour son avenir. Afin d'échapper aux discriminations raciales (il racontera plus tard avoir été, enfant, témoin d'une tentative de lynchage de son père), Eugene quitte le foyer familial vers l'âge de huit ans avec l'intention d'aller en France, car son père lui aurait dit qu'« un homme y était jugé par son mérite et non pas par la couleur de sa peau ». Il passe deux années d'errance avec des gens du voyage, avec lesquels il apprend l'équitation. En 1911, il se stabilise à Dawson chez la famille Zachariah Turner, pour lesquels il est garçon d'écurie puis jockey. En 1912, Bullard embarque depuis Norfolk en Virginie à bord d'un bateau à vapeur allemand pour l'Écosse. De 1912 à 1914, au Royaume-Uni, il travaille comme cible vivante dans une foire de Liverpool et prend des cours de boxe. Il combat à Londres et s'engage parallèlement dans la troupe de vaudeville de l'Afro-Américaine Belle Davis. En 1913, il dispute un match à l’Elysée Montmartre. C'est à l'occasion de ce voyage à Paris en 1913 qu'il décide d'y vivre. Première Guerre mondiale Le 19 octobre 1914, en se vieillissant d'un an (déclarant qu'il était né en 1894 au lieu de 1895) il s'engage dans la Légion étrangère française pour participer à la Première Guerre mondiale. Matricule 19/33.717, il est affecté au troisième régiment de marche du 1er RE, et est aussitôt envoyé dans la zone de combats. Le 13 juillet 1915, il rejoint le deuxième régiment de marche du 1er RE puis le 170e régiment d'infanterie française surnommé plus tard les "hirondelles noires de la mort". Compagnon d'armes de Moïse Kisling et de Blaise Cendrars, il participe aux combats sur la Somme, en Champagne et à Verdun où il est grièvement blessé à la cuisse le 5 mars 1916. En convalescence à Lyon, protégé par la famille Nesme, il est cité à l’ordre du régiment le 3 juillet 1917, et se voit décerner la croix de guerre. Bullard, déclaré inapte pour l'infanterie, mais désireux de continuer à se battre, est admis le 2 octobre 1917 dans l'aéronautique française par le lieutenant colonel Adolphe Girod responsable des écoles de l'aviation. Après un stage de mitrailleur à Cazaux, il obtient d'être nommé élève-pilote. Il est formé sur Caudron G.3 et Caudron G.4 aux écoles de Dijon, Tours, Châteauroux et Avord. Plus tard, il est affecté au 5e groupe de Chasse, à l’escadrille N 93, puis à l'escadrille N 85, dans l'armée de l'air française qui utilise des SPAD S.VII et Nieuport. Il effectue une vingtaine de missions aériennes et devient ainsi, avec le Turc Ahmet Ali Celikten, l'un des deux premiers pilotes de chasse noirs de l'histoire. Il vole avec sa mascotte, son singe «Jimmy». Il réussit à abattre deux appareils ennemis1. La devise inscrite sur le fuselage de son avion était all blood runs red (« tout sang coule rouge »). En août 1917, lors de l'entrée en guerre des États-Unis, l'United States Army Air Service recrute les Américains servant dans le Lafayette Fying Corps. Bullard est refusé à cause de sa couleur de peau. Sous le prétexte d'une bagarre avec un adjudant français qui l'avait insulté lors d'un retour de permission, Bullard est déclaré le16 novembre 1917 médicalement inapte au vol, sous la pression d'Edmund Gros un médecin américain raciste chargé d'organiser l'aéronautique américaine en liaison avec Pershing. Le 11 janvier 1918, il est réaffecté au 170e régiment d'infanterie française, et sert au camp de La Fontaine du Berger près d'Orcines, dans le Puy-de-Dôme jusqu'à l'armistice de 1918. Démobilisé, il se fixe à Paris. Musicien et directeur de cabaret dans l'entre-deux-guerres Après la guerre, Bullard, élève de Louis Mitchell, devient batteur de jazz dans des nightclubs de Pigalle. D'abord chargé d'animer le cabaret de Joe Zelli, rue Fontaine, il reprend ensuite Le Grand Duc, 52 rue Jean-Baptiste-Pigalle à l'angle des rues Fontaine et Pigalle. Il y travaille avec les chanteuses Florence Embry Jones puis Ada "Brickop" Smith. Le succès de ce cabaret, qu'il revend au début des années trente, pour ouvri un bar, L'Escadrille, 15 rue Fontaine, fait de lui l'une des figures majeures du jazz et des nuits parisiennes de l'entre-deux-guerres. Bullard créé également un gymnase 15 rue Mansart. Il se marie le 17 juillet 1923 avec Marcelle Straumann, qu'il présentera dans ses mémoires comme une aristocrate, en réalité une modeste fille d'un employé de commerce alsacien. Ensemble, ils auront deux filles, Jacqueline et Lolita, et un garçon, mort en bas âge d'une double pneumonie. Le 5 décembre 1935, ils divorcent, Marcelle ayant abandonné le domicile conjugal sans laisser d'adresse. Bullard obtient la garde de ses deux filles. Son activité dans les night-clubs lui donne l'occasion de se faire des amis célèbres, parmi les lesquels Joséphine Baker, Louis Armstrong ou Langston Hughes. Peu après sa démobilisation, Bullard est en butte à de nombreuses attaques racistes de la communauté américaine de Paris qui ne lui pardonne pas d'avoir été pilote de chasse. Plusieurs articles diffamatoires sont publiés contre lui. Il est également victime de plusieurs agressions verbales ou physiques (dont il sort victorieux). En 1928, le Mémorial La Fayette est inauguré à Marnes-la-Coquette par Edmund Gros qui projette de faire graver les noms des pilotes du La Fayette Flying Corps à l'exception de celui de Bullard, provoquant un tollé parmi les anciens pilotes américains, compagnons d'armes de Bullard. Finalement, seuls les noms des aviateurs morts au combat seront inscrits sur le monument. Source et suite: http://lagrandeguerre.cultureforum.net/t59718-eugene-bullard-le-seul-aviateur-noir-de-l-armee-francaise Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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