Kiriyama Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 Bonjour,Une étudiante m'a raconté qu'un de ses professeurs d'histoire lui avait expliqué que, quand elle était en secondaire, une victoire de l'Allemagne en Europe n'aurait pas été forcément une mauvaise chose. D'après ce qu'il lui avait expliqué l'Allemagne aurait fait "contrepoids à l'Amérique et limité son omnipotence sur la 2e moitié du XXe siècle" (ou quelque chose dans ce style là). Mais est-ce que cette "grande" Allemagne aurait été viable sachant que :- Elle était totalement dépendante d'un Hitler de plus en plus à la ramasse et pas immortel ;- Les pays conquis avaient juste vocation à nourrir et financer l'Allemagne rêvée par Hitler et étaient entièrement pillés pour ce faire ;- Est-ce que l'Allemagne aurait eu des hommes capables de gérer une nation concurrente de l'Amérique (imaginons Goering en ministre des Finances ou Goebbels aux Relations internationales) ;- Dans certains domaines scientifiques cruciaux (nucléaire par exemple) l'Allemagne avait accumulé un retard considérableC'est-ce à quoi j'ai tout de suite pensé.Avez-vous des choses à ajouter ?Merci d'avance ! ;) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akhilleus Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 Le contrepoids à l'Amérique dans la seconde moitié du XXe siècle existe déjà et c'est l'URSS et ses satellitesLa logique de cette personne est deja donc nulle et non avenueEn tout cas jusqu'en 1989 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
DAR Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 un de ses professeurs d'histoire lui avait expliqué que, quand elle était en secondaire, une victoire de l'Allemagne en Europe n'aurait pas été forcément une mauvaise chose Dire qu'une victoire de l'Allemagne nazie en Europe n'aurait pas été forcément une mauvaise chose cerne déjà l'idéologie du bonhomme. >:( Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
vuia Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 Nonobstant l'idéologie national-socialiste, l'Europe allemande cumulerait les avantages d'une dictature type soviétique avec ceux du capitalisme, sans les inconvénients économiques et sociaux.Dans une Europe en paix, sous la férule allemande, il est certain que certains peuples auront été moins bien lotis que d'autres (et je ne parle pas de Juifs, car, par définition, l'Europe serait devenue "judenfrei").Par contre, économiquement, scientifiquement et socialement parlant si on juge le développement de l'Allemagne à partir des ruines de l'après guerre, l'Europe serait devenue une puissance politique et militaire dépassant les Etats-Unis.Bien sur, il y a les droits de l'homme, les heures les plus sombres de votre histoire, shoa, etc., mais on est en politique-fiction. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
pascal Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 l'Europe allemande cumulerait les avantages d'une dictature type soviétique tu t'es relu =) ? économiquement, scientifiquement et socialement parlant si on juge le développement de l'Allemagne à partir des ruines de l'après guerre, l'Europe serait devenue une puissance politique et militaire dépassant les Etats-Unis. sauf que l'économie de l'Allemagne nazie est organisée de manière quasi mafieuse avec les prébendes de chaque dignitaire, une organisation mauvaise générant des gaspillages considérables et source de retards bref l'inverse de l'efficacité Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
vuia Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 tu t'es relu =) ? sauf que l'économie de l'Allemagne nazie est organisée de manière quasi mafieuse avec les prébendes de chaque dignitaire, une organisation mauvaise générant des gaspillages considérables et source de retards bref l'inverse de l'efficacité Oui, je me suis relu et je parle en connaissance de cause pour avoir vécu sous un régime communiste et juger les avantages et les inconvénients du système (où les désavantages dépassaient les avantages). C'est pour cela j'ai écrit "les avantages soviétiques" avec "les avantages capitalistes", pas séparément ! Et pour l'Allemagne hitlérienne, tu parles d'une Allemagne en guerre. En plus, le propriété privée* n'était pas abolie comme dans les soviets, il y avait toujours les petits producteurs, notamment l'agriculture, et même les grands groupes industriels étaient privés. *edit: des moyens de production Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 sauf que l'économie de l'Allemagne nazie est organisée de manière quasi mafieuse avec les prébendes de chaque dignitaire, une organisation mauvaise générant des gaspillages considérables et source de retards bref l'inverse de l'efficacité Y a le bouquin de Tooze a ce propos qu'est édifiant. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rob1 Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 Dire qu'une victoire de l'Allemagne nazie en Europe n'aurait pas été forcément une mauvaise chose cerne déjà l'idéologie du bonhomme. >:( Cette idée m'a aussi fait tiquer... comme en plus récemment j'ai lu que selon un Français qui avait été en Allemagne, certains jeunes Allemands considéraient que les responsabilités du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale étaient partagées, je commence à me poser des questions. Ca me rappelle aussi qu'il y a une dizaine d'années, j'avais fait un voyage scolaire d'échange en Allemagne. Une des heures de travail dans une classe était un cours d'histoire, le prof avait fait (sans doute pour l'occasion) un cours sur l'histoire des relations franco-allemandes. A mon retour, mon père (pas du genre à être anti-allemand) a remarqué dans une photocopie qu'on nous avait distribué : "xxxx personnes furent déportées" pendant l'Occupation. "Tiens, ils disent xxxx déportés mais absolument rien d'autre, même pas le nombre de survivants". Est-ce qu'il y a des phénomènes généraux d'occulation chez les jeunes générations allemandes ? (désolé si je pars un peu en HS) Par contre, économiquement, scientifiquement et socialement parlant si on juge le développement de l'Allemagne à partir des ruines de l'après guerre, l'Europe serait devenue une puissance politique et militaire dépassant les Etats-Unis. Ca me semble trop facile ou simpliste... Le développement de l'Allemagne doit tenir grandement de la défaite justement : quand le pays est 1) ruiné et à reconstruire 2) ne peut plus avoir d'objectif de "grandeur" en matière politique (nada en politique internationale, et rien qu'en politique intérieure, limité à regagner sa souveraineté et une armée de défense propre), le seul domaine où les Allemands pouvaient se lancer à fond c'est l'économie. Or une Allemagne nazie triomphante n'aurait pas eu ces motivations. Un peu comme le Japon d'ailleurs, qui avant 1945 se lance dans une conquête des zones de matières premières et une domination totale de sa région, et après 1945 se développe en ne surfant que sur la valeur ajoutée exportant des produits industriels malgré l'handicap de devoir importer presque toutes ses matières premières (deux stratégies radicalement différentes alors que dans les deux cas on part de la poisse de vivre sur un caillou pelé...) Bref tout ça pour expliquer que dire qu'une Europe nazie aurait dépassé les USA en se basant sur le développement de la RFA d'après-guerre me semble un raisonnement faussé. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 Dire qu'une victoire de l'Allemagne nazie en Europe n'aurait pas été forcément une mauvaise chose cerne déjà l'idéologie du bonhomme. Pas forcément: c'est une école de pensée qui existe, ou plutôt l'incarnation tendance droitière d'une école de pensée "européaniste" (la version modérée/classique/libérale est celle de "l'Europe 3ème voie") et realpoliticienne. Chauprade s'est fait épingler pour des propos qui en ressortent (il en fait partie). L'un des défauts chez pas mal de personnes dans cette "école" (c'est pas un club ou une organisation, encore moins un courant de pensée un tant soit peu unifié, plutôt une tendance) est de se la jouer "divinité immanente", démiurge regardant l'histoire de très très haut et sur de très longues durées (pour moi quelque chose de totalement irrelevant et inepte, né de l'historiographie du XIXème siècle) pour y déceler des "grandes tendances" qui sont les seules choses qui comptent pour eux, le "détail" de l'histoire du temps "moyen à court" étant alternativement fait de "bonnes choses qui passent" (sauf s'ils pensent qu'elles soutiennent leur point de vue) et "d'horreurs malheureuses", déplorables en elles-mêmes mais peu significatives de quoi que ce soit (et ceux qui y cèdent sont des esprits étroits). Bref, une tendance à l'intellectualisme distant persuadé de maîtriser les grands courants et secrets de l'histoire.... C'est dans cet esprit que tu trouveras chez eux beaucoup de complotistes (en plus sophistiqués et rationnels que les fans de théorie du complot) par exemple sûrs que l'Amérique est dirigée par des cercles d'influence durables et renouvelés maintenant dans le temps (sur plus d'un siècle :P) de grands plans de domination mondiale, ou en tout cas sur l'Europe (Chauprade a beaucoup donné dans ce registre). Et dans ce style, l'idée de la guerre de 14 comme "suicide européen" (qui n'est pas fausse si on dimensionne la chose justement) est au centre de leur vision du XXème siècle, l'alpha et l'omega qui explique tout et excuse beaucoup les "entités nationales/culturelles" éternelles que sont les cultures/peuples d'Europe auxquels beaucoup d'entre eux accordent une importance primale: beaucoup "d'ethnodifférencialistes" (souvent une appellation euphémisante pour des courants à plus mauvaise presse, mais pas que) se retrouvent là-dedans. Le commentaire de ce prof semble pouvoir se rattacher au final à cette vision: une victoire allemande rapide suivie d'une pacification générale de l'Europe centrale et occidentale aurait été, dans les visions de ce courant, une "bonne chose" de long terme en tant que facteur d'unification, de renforcement d'un "pôle européen" sous tutelle germanique, imperméable au communisme et à la tutelle russe, et non dominé par une assise américaine.... Parce qu'évidemment, le "malheureux événement" qu'est le régime nazi n'aurait eu qu'un temps, et les "logiques éternelles" articulant l'Europe auraient prévalu, autorisant un "décentrage" relatif de cette Europe fantasmée. En oubliant par exemple au passage qu'une telle tutelle centrale crée elle-même ses propres effets antagonistes et conflictuels.... Du délire de regarder les choses de façon intellectualisée au point de l'abstraction, qui plus est renforcée par un déterminisme absolu des groupes "ethnoculturels" (en plus pas leur réalité, mais plutôt leur fantasme esthétisé façon XIXème siècle, avec des "âmes éternelles" des peuples déterminées depuis les origines).... Lire avec d'énormes pincettes la Nouvelle Revue d'Histoire pour qui veut comprendre l'esprit de ces courants de pensée. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
vuia Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 Cette idée m'a aussi fait tiquer... comme en plus récemment j'ai lu que selon un Français qui avait été en Allemagne, certains jeunes Allemands considéraient que les responsabilités du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale étaient partagées, je commence à me poser des questions. Je me pose aussi des questions sur le déclenchement de la guerre et surtout son non-arrêt. J'ai lu les télégrammes diplomatiques françaises de juillet à septembre 1939, une responsabilité britannique se dégage nettement. Mon opinion. Ca me rappelle aussi qu'il y a une dizaine d'années, j'avais fait un voyage scolaire d'échange en Allemagne. Une des heures de travail dans une classe était un cours d'histoire, le prof avait fait (sans doute pour l'occasion) un cours sur l'histoire des relations franco-allemandes. A mon retour, mon père (pas du genre à être anti-allemand) a remarqué dans une photocopie qu'on nous avait distribué : "xxxx personnes furent déportées" pendant l'Occupation. "Tiens, ils disent xxxx déportés mais absolument rien d'autre, même pas le nombre de survivants". Historiquement, il est plus facile et fiable de quantifier le nombre des déportés, que des survivants, notamment Juifs. Pour ces derniers, les déportations de France a concerné pour plus de 2/3 des Juifs "étrangers" ou "apatrides", pour lesquels un retour en France n'était pas forcement une voie impérative. Pour les Juifs "français", ils devaient s'enregistrer à leur retour jusqu'à une date limite, sinon ils ont été déclarés "morts en déportation". Mme Simone Veil a eu son nom de jeune fille inscrit au monuments de Yad Vashem parmi les morts, alors qu'elle est encore aujourd'hui bien portante. Est-ce qu'il y a des phénomènes généraux d'occulation chez les jeunes générations allemandes ? (désolé si je pars un peu en HS) Ca me semble trop facile ou simpliste... Le développement de l'Allemagne doit tenir grandement de la défaite justement : quand le pays est 1) ruiné et à reconstruire 2) ne peut plus avoir d'objectif de "grandeur" en matière politique (nada en politique internationale, et rien qu'en politique intérieure, limité à regagner sa souveraineté et une armée de défense propre), le seul domaine où les Allemands pouvaient se lancer à fond c'est l'économie. Or une Allemagne nazie triomphante n'aurait pas eu ces motivations. Un peu comme le Japon d'ailleurs, qui avant 1945 se lance dans une conquête des zones de matières premières et une domination totale de sa région, et après 1945 se développe en ne surfant que sur la valeur ajoutée exportant des produits industriels malgré l'handicap de devoir importer presque toutes ses matières premières (deux stratégies radicalement différentes alors que dans les deux cas on part de la poisse de vivre sur un caillou pelé...) Je ne te suis pas sur ce raisonnement. En tout cas, on n'en saura rien. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
vuia Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 Tancrède+1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
aqva Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 Le sujet n'aborde que de la seconde guerre mondiale ou la première?Une victoire allemande à la bataille de la marne en 1914 aurait simplifié pas mal de choses, une hégémonie allemande en Europe n'aurait été qu'une question de temps ensuite (vaincre la Russie et vassaliser l'Autriche après son énorme claque de 1914) ce qui aurait probablement évité des millions de morts, les horreurs du nazisme et un régime soviétique que le Kaiser n'aurait probablement pas toléré à sa frontière. L'Angleterre serait restée en guerre, mais impuissante sans l'appui d'alliés terrestres majeurs. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BPCs Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 Avez-vous des choses à ajouter ? Lis FATHERLAND de Robert Harris... http://fr.wikipedia.org/wiki/Fatherland Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rochambeau Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 le développement de l'Allemagne à partir des ruines de l'après guerre A la sortie de la première guerre mondiale l'Allemagne avait encore toute sont industrie en bonne état, on ne peut donc pas parler de ruine ... d'ailleurs, le pays a connu un redressement économie rapide. Contrairement à une France qui a au moins perdu 30% de son industrie. Cette idée m'a aussi fait tiquer... comme en plus récemment j'ai lu que selon un Français qui avait été en Allemagne, certains jeunes Allemands considéraient que les responsabilités du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale étaient partagées, je commence à me poser des questions. Il y a eu un débat de société lors de la parution du livre de Fritz Fischer et c'était dans les années 60 ... je suis surpris de voir que cette histoire n'est toujours pas réglé. A mon retour, mon père (pas du genre à être anti-allemand) a remarqué dans une photocopie qu'on nous avait distribué : "xxxx personnes furent déportées" pendant l'Occupation. "Tiens, ils disent xxxx déportés mais absolument rien d'autre, même pas le nombre de survivants". C'est drôle que vous en fait mention, récemment j'ai lu les livres de John Horne et Annette Becker qui parlent des exactions des troupes allemandes en France occupé lors de la PGM. Et c'est assez incroyables de voir que toutes ces choses sont aujourd'hui occulté par nos livres d'histoire. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
vuia Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 Je l'ai lu. (Fatherland)Ça tourne toujours autour de l'holocauste et aborde très peu les aspects économiques. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BPCs Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 Je l'ai lu. (Fatherland) Ça tourne toujours autour de l'holocauste et aborde très peu les aspects économiques. oui mais cela donne une ambiance sur cette uchronie... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
vuia Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 A la sortie de la première guerre mondiale l'Allemagne avait encore toute sont industrie en bonne état, on ne peut donc pas parler de ruine ... d'ailleurs, le pays a connu un redressement économie rapide. Contrairement à une France qui a au moins perdu 30% de son industrie. Je parlais de la DGM, Führer, tout ça... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
vuia Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 oui mais cela donne une ambiance sur cette uchronie... Oui, c'était les relents d'une société communiste que j'ai reconnu. L'auteur s'est certainement inspiré. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 Une étudiante m'a raconté qu'un de ses professeurs d'histoire lui avait expliqué que, quand elle était en secondaire, une victoire de l'Allemagne en Europe n'aurait pas été forcément une mauvaise chose. D'après ce qu'il lui avait expliqué l'Allemagne aurait fait "contrepoids à l'Amérique et limité son omnipotence sur la 2e moitié du XXe siècle" (ou quelque chose dans ce style là). Mais est-ce que cette "grande" Allemagne aurait été viable sachant que : - Elle était totalement dépendante d'un Hitler de plus en plus à la ramasse et pas immortel ; - Les pays conquis avaient juste vocation à nourrir et financer l'Allemagne rêvée par Hitler et étaient entièrement pillés pour ce faire ; - Est-ce que l'Allemagne aurait eu des hommes capables de gérer une nation concurrente de l'Amérique (imaginons Goering en ministre des Finances ou Goebbels aux Relations internationales) ; - Dans certains domaines scientifiques cruciaux (nucléaire par exemple) l'Allemagne avait accumulé un retard considérable 1. La logique du "contrepoids" est une constante de l'histoire. Les pays trop puissants suscitent toujours une opposition qui tend à équilibrer leur pouvoir. D'autre part, celui à qui tout en apparence réussit ne tarde guère à en concevoir une arrogance qui lui fait commettre des erreurs, qui l'affaiblissent tout en donnant des occasions à ses adversaires. Nous nous rapprochons de la fin du "moment unipolaire" commencé vers 1991... qui n'aura duré qu'une bonne vingtaine d'années, une paille à l'échelle historique. La puissance des Etats-Unis était auparavant équilibrée par celle de l'URSS, elle semble à l'avenir devoir être équilibrée par celle de la Chine sans compter le déclin interne des Etats-Unis. Pas besoin des Nazis pour ça ! 2. Une Allemagne qui l'emporte sur l'URSS vers 1942 permettant de verrouiller la Festung Europa (forteresse Europe) devenue imprenable par les Anglo-Américains, puis prend le contrôle du pétrole moyen-oriental pour servir le développement économique de la Race des Seigneurs, cela signifie la réalisation du programme national-socialiste dans son entier. Ne pas oublier que Hitler a mené par degrés le peuple allemand vers des degrés toujours plus grands d'extrémisme. Pour savoir ce qu'il avait en tête dans ses rêves les plus fous, un livre comme "Hitler m'a dit" de Hermann von Rauschning (écrit avant la guerre) est précieux. En vrac : - extermination de tous les juifs - extermination d'une grande partie des peuples slaves (les Polonais pour commencer), réduction en esclavage des autres - remplacement de ces peuples par des Allemands, les SS étant promis à une "reproduction abondante" (c'est ce que l'on disait aux recrues) Dixit Hitler dans "Mein Kampf" en 1923 "Si notre politique raciale ne mène pas à 250 millions d'Allemands dans un siècle, elle aura été un échec" - pour les peuples non-slaves, importation des notions nazies de races supérieures, sélection parmi eux des supérieurs (que l'on réputerait d'ascendance germanique) promis à intégrer l'Empire allemand, les autres restant quelque part entre le serviteur et l'esclave en fonction de leur "valeur génétique" - taux de reproduction différenciée entre les différentes catégories d'êtres humains naturellement... le réputé germanique doit avoir beaucoup d'enfants, l'inférieur a la vie sauve mais doit n'avoir que peu d'enfants, le très inférieur sera stérilisé - éradication bien entendu de tout handicapé de naissance ainsi que de sa famille, afin de faire disparaître les gènes néfastes : la machine à exterminer ne se serait pas arrêtée devant le peuple allemand lui-même - naturellement, les Nazis s'attendaient à ce que la "qualité moyenne" de la population augmente ainsi rapidement... assurant l'avènement d'une société idéale (il est permis d'en douter !) - à un terme peu clair, et c'est là l'aspect mystique du nazisme, une race supérieure à la race humaine apparaîtrait... en lien avec le troisième oeil, les mages (ce n'est pas une blague : les Nazis étaient très "New Age" avant la lettre) C'était là la "politique biologique" que voulaient non seulement Hitler, mais toute la hiérarchie nazie, avec l'ordre SS à leur suite. Il ne s'agit pas "seulement" (quinze paires de guillemets !) de l'extermination de toute personne de confession ou de "race" juive. La Shoah n'était que le point le plus urgent du démentiel, ou pourquoi ne pas oser le dire du démoniaque programme nazi. Une subversion totale de l'âme de la civilisation européenne, l'extirpation de toutes les sources de valeurs morales, des droits de l'homme au christianisme, à commencer par le judaïsme cible prioritaire, au service d'un messianisme néo-païen (pour la future race supra-humaine). De Gaulle le disait dès 1941, la Seconde Guerre Mondiale était avant le tout le signe d'une "crise morale" de notre civilisation. Le malade a été sauvé, mais il a fallu la chirurgie lourde. Face à ces enjeux, les petits calculs des géostratèges du dimanche sont bien futiles. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rochambeau Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 Il y a même un article dédié sur le sujet: http://fr.wikipedia.org/wiki/Europe_sous_domination_nazie Je parlais de la DGM, Führer, tout ça... Pardon, autant pour moi. Cependant même le cas de la SGM est à revoir car le potentiel industriel allemands n'est pas détruit, grâce notamment à la prévoyance de Speer, et aussi que le territoire qu'on appellera RDA ne connaît un redressement économique tardif. Ce retard peut s'expliquer par le fait que l'URSS a procédé à de nombreux démontage d'usine, jusqu'à 30 à 40% de l'industrie Est Allemande. Les français ont fait la même chose que les russes mais par contre aucun chiffre n'est encore publié sur la question. Tandis que les Anglo-américains n'étaient pas friands de ce genre de méthode, et ont vite préféré l'option de l'investissement. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Gibbs le Cajun Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 au final est-ce qu'on a pas sous la direction des teutons quand on regarde l'Europe actuelle ...certes s'est pas les nazis ,m'enfin bon à par entendre qu'il n'y a que ceux du nord (allemand ,pays nordique )qui se démerde mieux que nous ... on peu se posé la question ...pour vendre des léopards à la Grèce ,ils ont pas étaient regardant les allemands ...donc si sa s'est pas se foutre de notre gueule question "moralité" ,le côté carré et tout le tintim ,je me marre ... ils se sont payé une virginité et en + ils (les allemands ) sont au commande (moi je vois sa comme sa ) ...sans oublié les accords tacite avec les USA ...on parle toujours de cheval de Troie en parlant de la Grande-Bretagne ... mais quand on y regarde bien les Allemands ,ils s'entendent bien avec les US ...on parlait du moteur franco-allemand de l'Europe ,j'ai vraiment plus l'impression de ne voir que les Allemands qui décident ou se positionne comme ils l'entendent ...je sais pas mais j'ai vraiment l'impression qu'il y a un truc qui sonne faux avec les allemands aujourd'hui ... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ARPA Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 Une étudiante m'a raconté qu'un de ses professeurs d'histoire lui avait expliqué que, quand elle était en secondaire, une victoire de l'Allemagne en Europe n'aurait pas été forcément une mauvaise chose. D'après ce qu'il lui avait expliqué l'Allemagne aurait fait "contrepoids à l'Amérique et limité son omnipotence sur la 2e moitié du XXe siècle" (ou quelque chose dans ce style là). Mais est-ce que cette "grande" Allemagne aurait été viable sachant que : - Elle était totalement dépendante d'un Hitler de plus en plus à la ramasse et pas immortel ; - Les pays conquis avaient juste vocation à nourrir et financer l'Allemagne rêvée par Hitler et étaient entièrement pillés pour ce faire ; - Est-ce que l'Allemagne aurait eu des hommes capables de gérer une nation concurrente de l'Amérique (imaginons Goering en ministre des Finances ou Goebbels aux Relations internationales) ; - Dans certains domaines scientifiques cruciaux (nucléaire par exemple) l'Allemagne avait accumulé un retard considérable En fait pour que ce soit possible il faut déjà trouver le moyen d'une victoire de l'Allemagne donc d'une paix avec le reste du monde. Éventuellement si en juillet 40 Hitler meurt et qu'une démocratie (de droite dure, mais pas raciste) s'installe en Allemagne, cela pourrait se réfléchir. L'Allemagne propose une paix générale qui est accepté par (presque) tout le monde. Les français reperdent l'Alsace et la Lorraine (de toute façon on les a récupéré illégalement en 18) qui suite à un vote seront indépendant ou allemand. La Pologne, la Tchécoslovaquie, l'Autriche n’existent plus et font partie de la "grande Allemagne". En pratique on transforme la seconde guerre mondiale en une nouvelle guerre européenne comme celle de 1870. La France serra encore un peu plus traumatisé et on va se concentrer un peu plus sur notre empire (donc assez rapidement nouveau conflit avec les japonnais, mais au coté des américains et peut-être même des russes) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Cricrisius Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 Le contrepoids à l'Amérique dans la seconde moitié du XXe siècle existe déjà et c'est l'URSS et ses satellites La logique de cette personne est deja donc nulle et non avenue En tout cas jusqu'en 1989 +1 Ce prof à visiblement séché quelques uns de ses propres cours sur la 2° GM et l'occupation allemande. Une Europe sous domination allemande = dictatures fascistes, pillages économique, nettoyages ethniques à coups de massacres, esclavage, censure... Contre une Amérique démocratique, avec liberté individuelle....etc, mais ne serait pas omnipotente vu qu'elle aurait perdue la guerre (selon sa vision). Le véritable contrepoids de l'Allemagne (ou son alter égo) aurait certainement été, tôt ou tard, le Japon, qui contrôlerait toute l'Asie. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Gibbs le Cajun Posté(e) le 12 décembre 2012 Share Posté(e) le 12 décembre 2012 Les français reperdent l'Alsace et la Lorraine (de toute façon on les a récupéré illégalement en 18) illégalement ? j'ai un peu de mal à saisir le sens de l'illégalité ,vu le contexte de guerre . ils les ont prise ,on les a reprit non ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kiriyama Posté(e) le 12 décembre 2012 Auteur Share Posté(e) le 12 décembre 2012 Ce prof à visiblement séché quelques uns de ses propres cours sur la 2° GM et l'occupation allemande. Je pense plutôt à quelque chose comme ça. Je doute fort que le bonhomme appartienne à une quelconque école de pensée (ou alors sans le savoir !), je pense en effet que c'est juste un professeur qui devrait retourner sur les bancs de l'école. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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