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debonneguerre

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Par "économistes" je pense qu'il est question de ceux qui ont droit de cité dans les écoles d'économie, sur les plateaux télés, dans les éditos des journaux, etc.

Maintenant s'agit-il encopre d'économistes ou plutôt de VRP des banques et des grands groupes de la finance, telle est la question.

Modifié par Kiriyama
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  • 5 weeks later...

Combien de pays avec leur monnaie qui ne valent strictement plus rien aujourd'hui ? Liban, Venezuela, une grande partie de l'Afrique et aujourd'hui l'Argentine (une fois de plus).

Des commerçants rendent la monnaie en bonbons, c'est les dentistes qui vont être content :

https://mobile.francetvinfo.fr/replay-radio/le-monde-est-a-nous/argentine-rendre-la-monnaie-en-bonbons-symbole-d-une-economie-qui-s-effondre_4650211.html#

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  • 1 month later...

Mafias et multinationales : vers une planète bananière ? - Grand Angle (Pierre-Yves Rougeyron) - TVL

Pour ce "Grand Angle", Pierre-Yves Rougeyron reçoit Nicolas Faure, consultant et auteur avec Toufic Beainy de "Multinationales ou mafias" aux éditions Perspectives Libres. Le but des auteurs de cet essai est de prouver les similitudes multiples qui existent entre le PDG d’une entreprise multinationale, tel que décrit par la presse économique et les œuvres audio-visuelles, et un parrain de la mafia, campé par Don Corleone et incarné dans la trilogie "Le Parrain" de Francis Ford Coppola. Les essayistes, en pratiquant des allers-retours et des comparaisons en terme de concepts et d’idées entre ces deux personnages, notamment grâce à l’aide des sciences sociales, démontrent l’interaction entre ces deux types d’individus, lesquels appartiennent à deux mondes complètement différents et pourtant si semblables par certains aspects. Mafias et Multinationales contre les peuples : Va-t-on vers une planète bananière ?

 

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  • 4 weeks later...

Salut !

Je viens de voir un drôle de truc : apparemment, en Turquie, les gens épargneraient beaucoup en dollars américains et non plus en livres turques.

Mais pourtant, notre épargne est forcément convertie dans la devise du pays dans lequel est la banque, non ?

Un grand merci !

:happy:

Modifié par Kiriyama
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2 minutes ago, Kiriyama said:

Salut !

Je viens de voir un drôle de truc : apparemment, en Turquie, les gens épargneraient beaucoup en dollars américains et non plus en livres turques.

Mais pourtant, notre épargne est forcément convertie dans la devise du pays dans lequel est la banque, non ?

Un grand merci !

:happy:

Non ... tu peux avoir des comptes en n'importe quelle valeur ... tu peux faire de l'épargne non monétaire en valeur mobilière, immobilière etc.

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2 hours ago, Kiriyama said:

Donc je peux dire à ma banque de convertir mes euros sur mon compte en francs suisses ? Comme ça ? :huh:

Il faut ouvrir un compte en devises étrangères... Puis en acheter avec tes euros.

Sinon le plus simple c'est d'ouvrir un dépôt a vue en Suisse et d'y mettre les Francs que tu auras acheté avec tes euros. Ça sera probablement moins cher.

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il y a 45 minutes, g4lly a dit :

Il faut ouvrir un compte en devises étrangères... Puis en acheter avec tes euros.

Sinon le plus simple c'est d'ouvrir un dépôt a vue en Suisse et d'y mettre les Francs que tu auras acheté avec tes euros. Ça sera probablement moins cher.

Par contre, tu risques d'être astreint à une déclaration de compte à l'étranger dans ta déclaration d'impôts et être plus ou moins suspect de fraude fiscale et de blanchiment d'argent.

 

À noter aussi que détenir un compte en monnaie étrangère impliquera d'en convertir une partie de la rémunération en devise nationale si le titulaire devait être taxé sur les intérêts.

Modifié par Chronos
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1 hour ago, Chronos said:

Par contre, tu risques d'être astreint à une déclaration de compte à l'étranger dans ta déclaration d'impôts et être plus ou moins suspect de fraude fiscale et de blanchiment d'argent.

Oui certainement que tu dois déclarer te comptes au service des impôts de ta résidence fiscale ... mais c'est devenu très courant d'avoir des comptes dans plusieurs pays ... rien qu'avec les couples multinationaux intra UE ... et les frontaliers.

1 hour ago, Chronos said:

À noter aussi que détenir un compte en monnaie étrangère impliquera d'en convertir une partie de la rémunération en devise nationale si le titulaire devait être taxé sur les intérêts.

Ça dépend du régime d'imposition et des accords entre les deux pays en question ... si le pays étranger fait de l’impôt à la source en prélèvement forfaitaire ... pas de souci normalement.

Si effectivement ce n'est pas le cas et qu'effectivement il y a des revenu du capital dessus ... tu sera imposé dessus ... mais tu peux très bien payer cet impôt depuis ton compte domestique, s'il est assez approvisionné.

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  • 2 weeks later...

 

On se demande bien à quoi servent ces plafonds de dette US qui doivent être relevés tous les ans depuis des décennies pour éviter la cessation de paiement. Autant ne pas mettre de plafond.

https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/20/la-secretaire-americaine-au-tresor-met-en-garde-contre-le-risque-de-crise-financiere-historique_6095274_3210.html

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  • 1 month later...
  • 2 months later...
On 6/26/2021 at 2:27 PM, collectionneur said:

Combien de pays avec leur monnaie qui ne valent strictement plus rien aujourd'hui ? Liban, Venezuela, une grande partie de l'Afrique et aujourd'hui l'Argentine (une fois de plus).

Des commerçants rendent la monnaie en bonbons, c'est les dentistes qui vont être content :

https://mobile.francetvinfo.fr/replay-radio/le-monde-est-a-nous/argentine-rendre-la-monnaie-en-bonbons-symbole-d-une-economie-qui-s-effondre_4650211.html#

Et les états africains qui veulent se "libérer" du franc CFA...

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Bonjour, est-ce que quelqu'un sait ce que signifie l'infraction comptable de "pull forward sales" ?

Citation

In October 2019, Kevin Plank announced he would be stepping down by 2020, and COO Patrik Frisk would succeed him as CEO in January 2020. In July 2020, the company received Wells Notices from the U.S. Securities and Exchange Commission, Mr. Plank the Under Armour's CEO, David Bergman. The notices are the result of its accounting revelations for the years 2015 and 2016 and "pull forward" sales for the same period. The same month, the company reported revenue decline of 41% for the Q2 of 2020 or $707.6 million. As a result of the COVID-19 pandemic, Under Armour had to close its physical stores earlier that same year. Despite the revenue decline, it still fared better than the analytic predictions, which had previously estimated profits of $541 million in sales for Q2.

 

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il y a 41 minutes, Kiriyama a dit :

Bonjour, est-ce que quelqu'un sait ce que signifie l'infraction comptable de "pull forward sales" ?

 

Ben il y a plusieurs articles sur le sujet . C'est une pratique apparemment assez courante de faire gonfler les ventes du dernier trimestre comptable, par exemple en faisant un rabais à un client si celui ci anticipe sa commande. Quitte à annuler ladite commande au début de l'exercice suivant. Le problème est, qu'à force de jouer à ce jeu, tu risques de finir par te casser la gueule dès que la progression des ventes réelles s'étiole. Bonjour le profit warning.

il y a surement des experts comptables dans le forum bien plus calés que moi!

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  • 2 weeks later...

Les nouveaux pauvres : quand travailler ne suffit plus | ARTE

Victimes du chômage ou condamnés aux petits boulots, un tiers des Européens, actifs et retraités, vivent dans une insécurité économique croissante. Le tableau édifiant d'une société au bord du précipice.

À Comines, dans le nord de la France, Patricia, 56 ans, alterne contrats en intérim et périodes de chômage, tout comme son fils Anthony, 25 ans. Pour Sven, ouvrier dans une fonderie de Leipzig, l'avenir est incertain : à plusieurs reprises déjà, son usine a failli mettre la clé sous la porte. Leila, retraitée suédoise de 70 ans, s'approvisionne dans une épicerie solidaire, le loyer de son logement social engloutissant la moitié de ses 1 200 euros de pension. Assistant d'éducation dans une école primaire de Duisbourg, Uwe, employé par une association caritative, n'est pas rémunéré pendant les congés scolaires d'été. Avec son épouse, caissière dans un magasin discount, il s'apprête à retourner vivre chez ses parents malades, qui n’ont plus les moyens de payer une aide à domicile. Diplômée en journalisme, Nouria, 25 ans, est coursière à Barcelone faute d'avoir trouvé un poste dans une rédaction…

Documentaire de Karin de Miguel Wessendorf et Valentin Thurn (Allemagne, 2019, 1h29mn) disponible jusqu'au 19/03/2022

 

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Bonjour,

En faisant quelques recherches, j'ai découvert ce site qui compare toutes les cartes bancaires (crédit, débit...) disponibles en Suisse.

https://www.top-bank.ch/comparatif/carte-de-credit

Mais je me demande à quoi sert une carte de crédit pour quelqu'un qui est "riche". Quel est l'intérêt de payer à crédit alors qu'on dispose des ressources pour payer directement en cash avec une carte de débit ?

Un grand merci !

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Entre les bourses qui toutes perdu un a plus de deux points (et a Moscou, cela s'écroule) hier et la crise immobilière en Chine qui s'étend, garder vos sous sur le livret A :

https://fr.businessam.be/le-fiasco-de-la-dette-devergrande-devient-un-probleme-structurel-dans-toute-la-chine-le-promoteur-immobilier-zhenro-est-incapable-de-rembourser-ses-dettes/

 

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  • g4lly unpinned this sujet
  • 3 weeks later...

Bon je reprend ici le débat sur les mutations en cours de l'économie mondiale avec un article de Fortune India:

@Heorl

https://www.fortuneindia.com/investing/us-dollar-losing-currency-among-worlds-central-banks-guess-whos-gaining/107679

Le dollar américain perd de sa valeur auprès des banques centrales du monde ; devinez qui en profite ?
Un rapport de recherche du FMI montre une forte corrélation négative entre la dette publique de l'émetteur de réserve et les parts de réserve.
Par RAJIV RANJAN SINGH, Apr 6, 2022 6 min read
Le dollar américain perd de sa valeur auprès des banques centrales du monde ; devinez qui gagne.
Les quatre autres grandes monnaies ne compensent pas la perte de la part du dollar.
  

Le dollar américain, qui s'est imposé comme monnaie de réserve mondiale après la fin des accords de Bretton Woods en 1972, perd de son attrait. Un récent rapport du FMI suggère que la part du dollar américain (USD) dans les coffres des banques centrales, partout dans le monde, est en baisse. Le rapport ajoute également que les quatre autres grandes monnaies ne compensent pas la perte de la part du dollar, mais que les banques centrales diversifient leurs avoirs dans d'autres monnaies.

Les quatre grandes monnaies sont le dollar américain, la livre sterling, le yen japonais et l'euro. Ils représentaient 98 % de la composition en devises des réserves officielles de change du FMI (COFER) en 1999, puis 92 % en 2021. Au cours de la même période, la COFER du FMI des autres monnaies est passée de presque zéro à 8%.

Raisons possibles du déclin du dollar américain dans la réserve de change mondiale

Le rapport de recherche du FMI indique une forte corrélation négative entre la dette publique de l'émetteur de la réserve et les parts de réserve. Cela coïncide également avec le fait que la dette publique américaine a tendance à augmenter depuis deux décennies, tandis que la part du dollar a tendance à diminuer. Les États-Unis ont mis 205 ans, de 1776 à 1981, pour accumuler une dette de 1 000 milliards de dollars. Au cours des 40 années suivantes, la dette américaine a été multipliée par 30 pour atteindre 30,36 billions de dollars.

Pour mémoire, les devises mondiales ont atteint le niveau record de 12,83 billions de dollars à la fin du troisième trimestre 21, tandis que la part du dollar américain dans les devises mondiales est tombée à 58,9 % à la fin de 2020, son niveau le plus bas depuis 25 ans, et à 59,2 % à la fin du troisième trimestre 2021, selon le FMI. Cela implique que l'augmentation de la dette publique des États-Unis est en grande partie responsable de la diminution de l'attractivité du dollar.

Un effet similaire est observé dans la diminution de la part des réserves en yens après 1988, coïncidant avec la très forte augmentation continue de la dette publique japonaise.

Les autres variables qui influencent la propension de la banque centrale d'un pays à accumuler des réserves en devises non traditionnelles comprennent l'ancrage du taux de change du pays, la composition en devises de la dette extérieure, la direction du commerce et la devise de facturation.

Quelles autres devises sont détenues par les banques centrales ?

Les avoirs mondiaux en monnaies de réserve non traditionnelles sont passés d'un niveau négligeable d'environ 30 milliards de dollars en 1999 à environ 1,2 trillion de dollars d'ici 2021. Selon l'enquête coordonnée sur les investissements de portefeuille du FMI, d'ici à la fin de 2020, une valeur estimée à 1 070 milliards de dollars (ou 1,07 trillion de dollars), était détenue par les banques centrales mondiales en monnaies non traditionnelles, c'est-à-dire en monnaies autres que les quatre grands.

Le dollar australien, le dollar canadien, le renminbi chinois et le franc suisse représentaient 71 % des réserves détenues en monnaies non traditionnelles. Les 29 % restants sont constitués de trois monnaies européennes - couronne suédoise, couronne norvégienne et couronne danoise - et de quatre monnaies asiatiques - won coréen, dollar de Singapour, dollar néo-zélandais et dollar de Hong Kong.

Le renminbi chinois représente 25 % des devises non traditionnelles détenues par les banques centrales dans le monde, et sa valeur est estimée à 272 milliards de dollars, selon le FMI. Les réserves en dollars canadiens sont estimées à 247 milliards de dollars, soit 23 % du portefeuille de devises non traditionnelles, suivies par le dollar australien, estimé à 217 milliards de dollars, soit 20 % du portefeuille.

Diversificateurs actifs : Les Diversificateurs actifs, selon le FMI, sont des pays dont plus de 5 % des réserves de change sont libellées en renminbi et en devises non-SDR. À la fin de 2020, le FMI a identifié 46 pays comme étant des Diversificateurs actifs.

À la fin de 2020, la Chine est apparue comme le plus grand détenteur de devises non traditionnelles avec 198,4 milliards de dollars, suivie par la Suisse avec 97,5 milliards de dollars et la Russie avec 94,7 milliards de dollars détenus en devises non traditionnelles. Toutefois, la réserve de devises non traditionnelles de la Chine ne représente que 6 % de sa réserve totale de devises, tandis que le portefeuille non traditionnel de la Russie représente 21 % et celui de la Suisse 10 % de la réserve globale de devises. Selon le rapport du FMI, 10 % des réserves de change de l'Inde sont constituées de devises non traditionnelles, évaluées à 44,8 milliards de dollars.

Le rapport indique que si la Banque nationale suisse a ajouté des devises non traditionnelles à son allocation stratégique d'actifs, les changements pour d'autres pays peuvent s'expliquer par leurs liens commerciaux et financiers avec des émetteurs de devises de réserve non traditionnelles. Par exemple, la Namibie détient une part importante de ses réserves en rand sud-africain en raison de son ancrage à cette monnaie et de ses relations commerciales avec l'Afrique du Sud. Le Kazakhstan et la République kirghize détiennent le rouble russe en raison de leurs relations commerciales étroites avec la Russie. Le Lesotho, avec 69 % de devises non traditionnelles, est le plus grand détenteur de devises non traditionnelles en pourcentage des réserves de change totales. Comme cette petite nation africaine est entourée par l'Afrique du Sud, il est évident que sa principale réserve de devises est le rand sud-africain.

Par exemple, dans le cas d'économies plus faibles dominées par un voisin fort, comme la Namibie, le Kazakhstan, le Lesotho, la Lettonie, etc., il serait évident pour eux d'accumuler des réserves dans la monnaie de leur économie voisine dominante.

De la même manière, l'ancrage du taux de change d'un pays augmente sa propension à rassembler ses réserves de change en faveur de cet ancrage.

Cependant, les motivations de la diversification du portefeuille de certaines banques centrales sont assez énigmatiques. Par exemple, la banque centrale d'Estonie détient des dollars australiens (AUD) et des dollars canadiens (CAD). Malte détient environ 40 % de ses réserves en CAD, AUD, SEK, NOK et CHF, selon sa banque centrale.

L'émergence du Renminbi chinois :

La Chine, berceau de l'une des plus importantes compositions littéraires sur la guerre stratégique, L'art de la guerre, de Sun Tzu, a peut-être tiré ses leçons mieux que tout autre pays.

Sun Tzu a dit : "La meilleure approche dans toute opération militaire est de remporter la victoire par le biais de la stratégie, la meilleure approche suivante est de désintégrer les alliances de l'ennemi par le biais de la diplomatie et la méthode inférieure est de lancer une attaque directe sur l'ennemi, en prenant d'assaut les villes et en s'emparant du territoire.

Patiemment et régulièrement, les Chinois ont affirmé le renminbi (RMB) en achetant des produits de base, notamment du pétrole, en RMB et en utilisant l'or comme réserve de règlement neutre. En 2016, le RMB est devenu la première monnaie de marché émergente à être incluse dans le panier des droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international (FMI), ce qui était auparavant le privilège exclusif des quatre grands.

La Russie, en raison de ses liens étroits avec la Chine, s'éloigne de plus en plus du dollar pour ses règlements monétaires et permet des paiements en yuan (CNY, la valeur monétaire attribuée au RMB). Elle renforce ainsi les arguments contre le dollar en tant que monnaie de réserve mondiale.

Parallèlement à l'accroissement de sa domination dans le commerce mondial, la Chine augmente également ses prêts aux pays d'Asie et d'Afrique en suscitant des projets de développement à long terme.

Le système de paiement interbancaire transfrontalier (CIPS) lancé par la Chine en 2015, en tant qu'alternative à la Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunications (SWIFT) dominée par le dollar, compte déjà 1 280 institutions financières dans 103 pays et régions connectées au système d'ici janvier 2022, selon divers médias.

Et avec le lancement de sa crypto-monnaie souveraine, e-CNY ou le yuan numérique, en janvier 2022, les Chinois ont déjà montré leur capacité de planification à long terme pour affirmer leur domination dans le paysage changeant de la finance mondiale.

S'il est clair que la dédollarisation est déjà en marche, la rapidité avec laquelle elle se produira et les forces qui domineront la finance mondiale deviendront plus claires au fur et à mesure que l'avenir se déroulera.

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il y a 41 minutes, herciv a dit :

Bon je reprend ici le déba^t sur les mutation en cours de l'economie mondiale avec un article de Fortune India:

@Heorl

https://www.fortuneindia.com/investing/us-dollar-losing-currency-among-worlds-central-banks-guess-whos-gaining/107679

Le dollar américain perd de sa valeur auprès des banques centrales du monde ; devinez qui en profite ?
Un rapport de recherche du FMI montre une forte corrélation négative entre la dette publique de l'émetteur de réserve et les parts de réserve.
Par RAJIV RANJAN SINGH, Apr 6, 2022 6 min read
Le dollar américain perd de sa valeur auprès des banques centrales du monde ; devinez qui gagne.
Les quatre autres grandes monnaies ne compensent pas la perte de la part du dollar.
Image : Getty Images
  

Le dollar américain, qui s'est imposé comme monnaie de réserve mondiale après la fin des accords de Bretton Woods en 1972, perd de son attrait. Un récent rapport du FMI suggère que la part du dollar américain (USD) dans les coffres des banques centrales, partout dans le monde, est en baisse. Le rapport ajoute également que les quatre autres grandes monnaies ne compensent pas la perte de la part du dollar, mais que les banques centrales diversifient leurs avoirs dans d'autres monnaies.

Les quatre grandes monnaies sont le dollar américain, la livre sterling, le yen japonais et l'euro. Ils représentaient 98 % de la composition en devises des réserves officielles de change du FMI (COFER) en 1999, puis 92 % en 2021. Au cours de la même période, la COFER du FMI des autres monnaies est passée de presque zéro à 8%.

Raisons possibles du déclin du dollar américain dans la réserve de change mondiale

Le rapport de recherche du FMI indique une forte corrélation négative entre la dette publique de l'émetteur de la réserve et les parts de réserve. Cela coïncide également avec le fait que la dette publique américaine a tendance à augmenter depuis deux décennies, tandis que la part du dollar a tendance à diminuer. Les États-Unis ont mis 205 ans, de 1776 à 1981, pour accumuler une dette de 1 000 milliards de dollars. Au cours des 40 années suivantes, la dette américaine a été multipliée par 30 pour atteindre 30,36 billions de dollars.

Pour mémoire, les devises mondiales ont atteint le niveau record de 12,83 billions de dollars à la fin du troisième trimestre 21, tandis que la part du dollar américain dans les devises mondiales est tombée à 58,9 % à la fin de 2020, son niveau le plus bas depuis 25 ans, et à 59,2 % à la fin du troisième trimestre 2021, selon le FMI. Cela implique que l'augmentation de la dette publique des États-Unis est en grande partie responsable de la diminution de l'attractivité du dollar.

Un effet similaire est observé dans la diminution de la part des réserves en yens après 1988, coïncidant avec la très forte augmentation continue de la dette publique japonaise.

Les autres variables qui influencent la propension de la banque centrale d'un pays à accumuler des réserves en devises non traditionnelles comprennent l'ancrage du taux de change du pays, la composition en devises de la dette extérieure, la direction du commerce et la devise de facturation.

Quelles autres devises sont détenues par les banques centrales ?

Les avoirs mondiaux en monnaies de réserve non traditionnelles sont passés d'un niveau négligeable d'environ 30 milliards de dollars en 1999 à environ 1,2 trillion de dollars d'ici 2021. Selon l'enquête coordonnée sur les investissements de portefeuille du FMI, d'ici à la fin de 2020, une valeur estimée à 1 070 milliards de dollars (ou 1,07 trillion de dollars), était détenue par les banques centrales mondiales en monnaies non traditionnelles, c'est-à-dire en monnaies autres que les quatre grands.

Le dollar australien, le dollar canadien, le renminbi chinois et le franc suisse représentaient 71 % des réserves détenues en monnaies non traditionnelles. Les 29 % restants sont constitués de trois monnaies européennes - couronne suédoise, couronne norvégienne et couronne danoise - et de quatre monnaies asiatiques - won coréen, dollar de Singapour, dollar néo-zélandais et dollar de Hong Kong.

Le renminbi chinois représente 25 % des devises non traditionnelles détenues par les banques centrales dans le monde, et sa valeur est estimée à 272 milliards de dollars, selon le FMI. Les réserves en dollars canadiens sont estimées à 247 milliards de dollars, soit 23 % du portefeuille de devises non traditionnelles, suivies par le dollar australien, estimé à 217 milliards de dollars, soit 20 % du portefeuille.

Diversificateurs actifs : Les Diversificateurs actifs, selon le FMI, sont des pays dont plus de 5 % des réserves de change sont libellées en renminbi et en devises non-SDR. À la fin de 2020, le FMI a identifié 46 pays comme étant des Diversificateurs actifs.

À la fin de 2020, la Chine est apparue comme le plus grand détenteur de devises non traditionnelles avec 198,4 milliards de dollars, suivie par la Suisse avec 97,5 milliards de dollars et la Russie avec 94,7 milliards de dollars détenus en devises non traditionnelles. Toutefois, la réserve de devises non traditionnelles de la Chine ne représente que 6 % de sa réserve totale de devises, tandis que le portefeuille non traditionnel de la Russie représente 21 % et celui de la Suisse 10 % de la réserve globale de devises. Selon le rapport du FMI, 10 % des réserves de change de l'Inde sont constituées de devises non traditionnelles, évaluées à 44,8 milliards de dollars.

Le rapport indique que si la Banque nationale suisse a ajouté des devises non traditionnelles à son allocation stratégique d'actifs, les changements pour d'autres pays peuvent s'expliquer par leurs liens commerciaux et financiers avec des émetteurs de devises de réserve non traditionnelles. Par exemple, la Namibie détient une part importante de ses réserves en rand sud-africain en raison de son ancrage à cette monnaie et de ses relations commerciales avec l'Afrique du Sud. Le Kazakhstan et la République kirghize détiennent le rouble russe en raison de leurs relations commerciales étroites avec la Russie. Le Lesotho, avec 69 % de devises non traditionnelles, est le plus grand détenteur de devises non traditionnelles en pourcentage des réserves de change totales. Comme cette petite nation africaine est entourée par l'Afrique du Sud, il est évident que sa principale réserve de devises est le rand sud-africain.

Par exemple, dans le cas d'économies plus faibles dominées par un voisin fort, comme la Namibie, le Kazakhstan, le Lesotho, la Lettonie, etc., il serait évident pour eux d'accumuler des réserves dans la monnaie de leur économie voisine dominante.

De la même manière, l'ancrage du taux de change d'un pays augmente sa propension à rassembler ses réserves de change en faveur de cet ancrage.

Cependant, les motivations de la diversification du portefeuille de certaines banques centrales sont assez énigmatiques. Par exemple, la banque centrale d'Estonie détient des dollars australiens (AUD) et des dollars canadiens (CAD). Malte détient environ 40 % de ses réserves en CAD, AUD, SEK, NOK et CHF, selon sa banque centrale.

L'émergence du Renminbi chinois :

La Chine, berceau de l'une des plus importantes compositions littéraires sur la guerre stratégique, L'art de la guerre, de Sun Tzu, a peut-être tiré ses leçons mieux que tout autre pays.

Sun Tzu a dit : "La meilleure approche dans toute opération militaire est de remporter la victoire par le biais de la stratégie, la meilleure approche suivante est de désintégrer les alliances de l'ennemi par le biais de la diplomatie et la méthode inférieure est de lancer une attaque directe sur l'ennemi, en prenant d'assaut les villes et en s'emparant du territoire.

Patiemment et régulièrement, les Chinois ont affirmé le renminbi (RMB) en achetant des produits de base, notamment du pétrole, en RMB et en utilisant l'or comme réserve de règlement neutre. En 2016, le RMB est devenu la première monnaie de marché émergente à être incluse dans le panier des droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international (FMI), ce qui était auparavant le privilège exclusif des quatre grands.

La Russie, en raison de ses liens étroits avec la Chine, s'éloigne de plus en plus du dollar pour ses règlements monétaires et permet des paiements en yuan (CNY, la valeur monétaire attribuée au RMB). Elle renforce ainsi les arguments contre le dollar en tant que monnaie de réserve mondiale.

Parallèlement à l'accroissement de sa domination dans le commerce mondial, la Chine augmente également ses prêts aux pays d'Asie et d'Afrique en suscitant des projets de développement à long terme.

Le système de paiement interbancaire transfrontalier (CIPS) lancé par la Chine en 2015, en tant qu'alternative à la Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunications (SWIFT) dominée par le dollar, compte déjà 1 280 institutions financières dans 103 pays et régions connectées au système d'ici janvier 2022, selon divers médias.

Et avec le lancement de sa crypto-monnaie souveraine, e-CNY ou le yuan numérique, en janvier 2022, les Chinois ont déjà montré leur capacité de planification à long terme pour affirmer leur domination dans le paysage changeant de la finance mondiale.

S'il est clair que la dédollarisation est déjà en marche, la rapidité avec laquelle elle se produira et les forces qui domineront la finance mondiale deviendront plus claires au fur et à mesure que l'avenir se déroulera.

Si tu veux continuer, on peut continuer longtemps.

Le dollar tourne traditionnellement autour de 60-65%. Il est aujourd'hui à 58% et à la baisse. Soit.

En comparaison, le rouble ne représente que dalle, rien, nada. Et le renmibi est toujours en constitution et est désormais le "cinquième major" depuis 2021. Il lui faut encore d'énormes efforts pour pouvoir ne serait-ce qu'atteindre le niveau de l'euro. 

Et la dette américaine n'est pas la seule à augmenter. Avec la fin de la croissance et la stagnation économique, la dette chinoise augmente d'environ 1 ou 2% par an, ce qui pénalise d'autant sa crédibilité. Surtout que la philosophie des deux puissances n'est pas la même par rapport à la dette. Les Etats-Unis sont dépensiers et tu peux être certain qu'ils vont réemprunter derrière pour rembourser leurs dettes, alors que la Chine essaie régulièrement de baisser son endettement. L'un des deux comportements attire les investisseurs même s'ils savent que le risque augmente avec le temps. L'autre les effraie parce qu'ils n'ont aucune visibilité sur la gestion chinoise de la dette, surtout que les réserves de change chinoises n'augmentent plus voire baissent lors de contrecoups économiques. Le taux de réserves obligatoires pour les investissements étrangers a aussi été baissé de 1% récemment (de 9 à 8), ce qui signifie deux choses : la Chine a besoin d'entrée de capitaux étrangers (et donc pas de renmibi) et veut en piquer à ses voisins, en particulier les Etats-Unis.

Pour que le dollar cède sa place, il faudrait une situation où il représente moins de 40% des réserves (jamais vu depuis 45) et où une crise aussi puissante que 1929 ou 2008 apparaissent et empêche un retour à une appréciation du dollar, comme ce qui s'était fait en 2008 où le dollar était devenu une valeur refuge grâce à la politique rigoriste de la FED et au sale coup que les Etats-Unis ont joué aux Européens (ils nous ont grosso modo filé une partie de leurs merdes en tsoum-tsoum quand ils se sont rendus compte que le krach arrivait et avant qu'il ne touche l'Europe). 

Une autre chose qui me fait douter du remplacement du dollar aussi tôt est l'endettement mondial, qui augmente énormément depuis cinq ans et qui paralyse les économies, ce que le Covid n'a pas arrangé. Je t'invite d'ailleurs à jeter un coup d'oeil aux alarmes lancées par le FMI depuis 2020 sur le sujet. L'endettement fragilise effectivement les Etats-Unis, mais il touche également tous les autres. Cet endettement est l'une des sources de la diversification des réserves, et pas une méfiance envers les Etats-Unis. Le dollar pourrait donc rester relativement confortablement en tête par manque de concurrence. 

Modifié par Heorl
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  • 3 weeks later...

Point de situation économique avec les défis en cour :

 

https://www.zonebourse.com/actualite-bourse/Christophe-Barraud-Interview-Tour-du-monde-des-tensions--40418381/

Christophe Barraud, expert des prévisions économiques, chef économiste et stratégiste chez Market Securities, revient pour nous sur les problématiques des chaînes d'approvisionnement et les pénuries qui agitent l'industrie et les marchés mondiaux.

Quels sont les éléments qui cristallisent les tensions sur les chaînes d'approvisionnement ?

Il y a en ce moment quatre paramètres qui, conjointement, poussent les tensions à leur paroxysme sur les chaînes d'approvisionnement. 

La guerre en Ukraine, d’abord, a des effets directs et indirects sur les chaînes logistiques. Les activités dans le pays sont à l'arrêt, ce qui crée une rupture des exportations, notamment des biens manufacturiers et essentiellement à destination de l’Europe. Les constructeurs automobiles allemands, qui s'approvisionnent en grande partie en Ukraine, subissent le plus fort impact. 

Ces ruptures font ricochet sur les denrées alimentaires. L'Ukraine a massivement réduit ses exportations, l’offre est donc drastiquement réduite sur plusieurs produits, notamment le blé. Ces pénuries poussent d’autres pays tels que l’Egypte, la Turquie, l’Argentine, ou encore à la marge, la Bulgarie et la Roumanie, à couper leurs exportations, en prônant un protectionnisme alimentaire, accentuant ainsi la raréfaction de l’offre pour les pays nets importateurs de denrées agricoles. 

Les sanctions et contre-sanctions, à la fois sur la Russie et la Biélorussie, ont un impact important sur tout le shipping (l’envoi par bateaux). Les navires russes n’ont plus le droit de s’ancrer dans les ports européens et du Royaume-Uni. La Russie a, en réponse, interdit l’exportation de 200 produits, dont les fertilisants, les voitures et les produits électroniques par exemple, ce qui ajoute une difficulté à l’approvisionnement global. Pour rappel, la Biélorussie fait aussi partie des grands producteurs et exportateurs mondiaux de fertilisants, notamment de potasse. 

Idem pour la problématique des espaces aériens, qui entraîne de nouveau des allongements dans les circuits de livraison, et provoque, par conséquent, un renchérissement des prix logistiques, déjà accrus par la flambée du prix de l’essence. 

Enfin, le gaz et le pétrole sont les points d’orgues des tensions. Sur le pétrole, vraisemblablement, l’Europe fait ce qu’elle peut pour mettre en place un embargo. Reste à savoir combien de pays en seront exemptés, comme la Hongrie et la Slovénie. Mais le continent n’aura pas forcément la capacité d’importer l’équivalent de ce qu'il ne prendra pas à la Russie, sauf s’il parvient à un deal sur le  nucléaire avec l'Iran et que ce dernier reprend les exportations. 

De son côté, la Russie n’aura probablement pas la capacité de réallouer ce pétrole ailleurs. La Chine en a déjà pris une grosse partie, et l’Inde, candidate à l’achat, sera contrainte par des raisons logistiques. En effet, les ports russes ont une capacité réduite : seuls les Aframax peuvent y accoster, et ils sont déjà en quantité insuffisante au niveau mondial.  

Enfin, si le Kremlin coupe les exportations de gaz, de nombreux pays pourraient se retrouver en situation de pénurie, notamment ceux qui sont traversés par un des gazoducs. Et de nouveau, on observerait un effet de ricochet sur toutes les chaînes d'approvisionnement, des biens, des produits agricoles ou de l'énergie. 

Le second paramètre à prendre en compte est, sans surprise, la résurgence du Covid en Chine. Actuellement, 30 à 40% du pays est sous confinement strict et le trafic aérien est en baisse de 75% début mai en rythme annuel. Tous les ports sont remplis à ras bord et cette situation crée d’énormes délais dans toutes les chaînes d'approvisionnement, pour tout ce qui est à destination ou en provenance de Chine. 

Le troisième paramètre est celui de la demande et de l’offre de semi-conducteurs. En dépit du ralentissement de croissance, la demande continue d’exploser. Les cartes graphiques, les systèmes d’exploitation et les automobiles par exemple, exigent toujours plus de puissance et de capacité, et l’offre n’est pas en mesure de suivre. 

Il y a également un problème de “stockage géopolitique”. Certains pays, comme la Chine, font énormément de stocks de semi-conducteurs mais ne les utilisent pas, ou achètent des composants pour le compte de la Russie, accentuant volontairement la raréfaction. Ici, la combinaison des paramètres aggrave la situation : les blocages en Chine touchent aussi plusieurs producteurs de composants chinois. 

Enfin, les difficultés du secteur de l’énergie viennent assombrir le tableau. Les producteurs d’énergie ont réduit leur capex depuis plusieurs années, et dans certains secteurs, notamment fossiles, la capacité d’exploitation atteint ses niveaux maximaux. 

Ces 4 paramètres combinés, ajoutés à d’autres facteurs marginaux, complexifient grandement l’environnement. 

Comment expliquer la décorrélation entre les matières premières industrielles et le pétrole ? 

Sur le pétrole, il y a un phénomène de spéculation en cours sur l’embargo européen d’une part, et sur le redémarrage en Chine d’autre part. Aujourd’hui, le pays est à l’arrêt, mais dès que le Covid va se normaliser, la demande devrait remonter de manière très soudaine. La Chine a mis en réserve d’importantes rentrées fiscales pour pouvoir, dès lors que l’épidémie sera de nouveau sous contrôle, dépenser massivement. Ses besoins vont être massifs. 

Les Etats-Unis avaient par ailleurs mis sur le marché de larges réserves stratégiques, ils annoncent aujourd’hui qu’ils vont en racheter une partie. Enfin, l’offre de pétrole reste très contrôlée, et l’OPEP fait peu d’efforts pour produire plus. Globalement, l’offre est cantonnée et une très forte demande potentielle peut repartir à tout moment. 

Comment évaluez-vous la situation sur les denrées alimentaires ?

Ici encore, les facteurs sont multiples. Les conditions climatiques sont très défavorables : les Etats-Unis l’an dernier, la Chine cet hiver, le Maghreb en début d’année, ou encore l’Europe au printemps, ont connu des épisodes de sécheresse intense. Les qualités et densités de récolte sont au plus bas. 

Certains pays sont particulièrement à surveiller. La Turquie, qui fait face conjointement à une problématique d'importation de blé et une problématique sur le pétrole, intensifiées par une violente chute de sa monnaie nationale, devrait subir un double coup de ciseaux. L’Egypte, qui se trouve déjà dans une situation économique complexe, va au devant de pénuries alimentaires.  

Ensuite, la flambée des prix des denrées dans certains pays devrait exacerber les tensions sociales, au Sri Lanka et au Pérou, entre autres. Il faut garder en tête que la hausse actuelle des prix est plus importante que celle qui a eu lieu avant les Printemps Arabes de 2011. 

La situation ne devrait pas se résorber rapidement, car les prix devraient continuer d’augmenter, certains producteurs n’ayant pas encore répercuté les hausses de coûts. 

Risque t-on une stagflation ? 

Du point de vue de la croissance réelle, on a, au niveau mondial, un ralentissement très marqué par rapport à l’année passée. En 2021, la croissance mondiale frôlait les 6%, cette année, elle devrait s’établir autour de 2.9%, donc divisée par 2. On se rapproche en effet d’une croissance réelle nulle ou négative, disons en séquentiel trimestriel. 

Certains pays vont vraisemblablement redouter une récession. Les Etats-Unis ont signé un premier trimestre négatif et le deuxième sera très proche de zéro. En Chine et en Europe, on attend une vive contraction au second trimestre. Mais la situation diffère dans ces régions : si les Etats-Unis sont vraisemblablement proches du pic d’inflation, voire même l’ont dépassé, l’Europe devra patienter pour atteindre ce pic. Les perspectives d'inflation restent élevées et peuvent encore légèrement surprendre à la hausse, les perspectives de croissance réelle vont, elles, continuer d’être révisées en baisse. 

Quels secteurs vont rester sous pression ? 

Dans la construction, l’impact du gaz et du pétrole est particulièrement palpable, mais d’autres facteurs entrent également en jeu. Les difficultés de livraison sont ressenties dans toutes les régions du globe, les délais sont élargis, et certains acteurs préfèrent repousser les projets, ce qui accentue les décalages. En dehors du gros ouvrage, il est toujours difficile de s'approvisionner en matériaux et petits éléments (tels que les meubles, les radiateurs, etc). 

Quand la Chine va desserrer son étau, elle va vouloir rattraper la croissance perdue. 2022 est une année cruciale pour le régime avec la réélection du président Xi Jinping. Le pays va donc dépenser massivement dans les infrastructures, et ainsi tirer tous les prix à la hausse, qu’il s’agisse du ciment, du cuivre, de l’acier, du minerai de fer, etc. L'inflation devrait par conséquent rester forte au troisième trimestre. 

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  • 2 months later...

On a eu le Sri-Lanka qui s'est écroulé, d'autres pays d'Asie du Sud sont aussi très fragilisés :

https://www.lesechos.fr/monde/asie-pacifique/menaces-de-faillite-les-pays-asiatiques-emergents-appellent-a-laide-1781471

Les pays les plus à risque d'un défaut de paiement de la dette extérieure sont le Pakistan et le Laos, détaille Alicia Garcia-Herrero. Viennent ensuite, avec une probabilité plus modérée, le Bangladesh et la Birmanie ». La menace est sérieuse : le Pakistan dispose par exemple de moins de 10 milliards de dollars en devises, de quoi financer à peine six semaines d'importations.

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