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Gérard de Villiers, L'écrivain qui en savait trop.


Messages recommandés

Excellent article du NY Times sur Gérard de Villiers le père de SAS, la fameuse série de romand d'espionnage qu'on ne présente plus.

http://www.nytimes.com/2013/02/03/magazine/gerard-de-villiers-the-spy-novelist-who-knows-too-much.html?ref=books&_r=4&pagewanted=all&

On apprend, ou plutôt on a la confirmation, dans cet article du fait que ses romans sont documentés par des informations transmises par les meilleurs sources du renseignement mondial. Parmi les sujets abordés, on peut citer :

L'attaque du consulat américain de Benghazi

Nearly a year ago he published a novel about the threat of Islamist groups in post-revolutionary Libya that focused on jihadis in Benghazi and on the role of the C.I.A. in fighting them. The novel, “Les Fous de Benghazi,” came out six months before the death of the American ambassador, J. Christopher Stevens, and included descriptions of the C.I.A. command center in Benghazi (a closely held secret at that time), which was to become central in the controversy over Stevens’s death.

L'assassinat de Sadate

In 1980, he wrote a novel in which militant Islamists murder the Egyptian president, Anwar Sadat, a year before the actual assassination took place. When I asked him about it, de Villiers responded with a Gallic shrug. “The Israelis knew it was going to happen,” he said, “and did nothing.”

Les sources d'inspiration derrière le héros principal et les relations de Villiers avec Marenches

In 1980, he wrote a novel in which militant Islamists murder the Egyptian president, Anwar Sadat, a year before the actual assassination took place. When I asked him about it, de Villiers responded with a Gallic shrug. “The Israelis knew it was going to happen,” he said, “and did nothing.”

L'assassinat de Rafik Hariri

I had no idea what kind of “substance” until a friend urged me to look at “La Liste Hariri,” one of de Villiers’s many books set in and around Lebanon. The book, published in early 2010, concerns the assassination of Rafiq Hariri, the former Lebanese prime minister. I spent years looking into and writing about Hariri’s death, and I was curious to know what de Villiers made of it. I found the descriptions of Beirut and Damascus to be impressively accurate, as were the names of restaurants, the atmosphere of the neighborhoods and the descriptions of some of the security chiefs that I knew from my tenure as The Times’ Beirut bureau chief. But the real surprise came later. “La Liste Hariri” provides detailed information about the elaborate plot, ordered by Syria and carried out by Hezbollah, to kill Hariri. This plot is one of the great mysteries of the Middle East, and I found specific information that no journalists, to my knowledge, knew at the time of the book’s publication, including a complete list of the members of the assassination team and a description of the systematic elimination of potential witnesses by Hezbollah and its Syrian allies. I was even more impressed when I spoke to a former member of the U.N.-backed international tribunal, based in the Netherlands, that investigated Hariri’s death. “When ‘La Liste Hariri’ came out, everyone on the commission was amazed,” the former staff member said. “They were all literally wondering who on the team could have sold de Villiers this information — because it was very clear that someone had showed him the commission’s reports or the original Lebanese intelligence reports.”

When I put the question to de Villiers, a smile of discreet triumph flashed on his face. It turns out that he has been friends for years with one of Lebanon’s top intelligence officers, an austere-looking man who probably knows more about Lebanon’s unsolved murders than anyone else. It was he who handed de Villiers the list of Hariri’s killers. “He worked hard to get it, and he wanted people to know,” de Villiers said. “But he couldn’t trust journalists.” I was one of those he didn’t trust. I have interviewed the same intelligence chief multiple times on the subject of the Hariri killing, but he never told me about the list. De Villiers had also spoken with high-ranking Hezbollah officials, in meetings that he said were brokered by French intelligence. One assumes these men had not read his fiction.

Lockerbie et la piste iranienne

I asked de Villiers about his next novel, and his eyes lighted up. “It goes back to an old story,” he said. “Lockerbie.” The book is based on the premise that it was Iran — not Libya — that carried out the notorious 1988 airliner bombing. The Iranians went to great lengths to persuade Muammar el-Qaddafi to take the fall for the attack, which was carried out in revenge for the downing of an Iranian passenger plane by American missiles six months earlier, de Villiers said. This has long been an unverified conspiracy theory, but when I returned to the United States, I learned that de Villiers was onto something. I spoke to a former C.I.A. operative who told me that “the best intelligence” on the Lockerbie bombing points to an Iranian role. It is a subject of intense controversy at the C.I.A. and the F.B.I., he said, in part because the evidence against Iran is classified and cannot be used in court, but many at the agency believe Iran directed the bombing.

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C'est sur que c'est avant tout de la fiction. Mais ce qu'il y a d'intéressant dans ses romans, c'est la justesse de la toile de fond, du background qui sous-tend toutes les intrigues. Connaissant un peu l'Afrique (de l'Ouest surtout), je dois dire que les descriptions qu'il fait des atmosphères et des situations dans les romains qui se déroulent dans cette région sonnent toujours très vrais.

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Je pense qu'un de ses trucs, c'est qu'en France l'état de l'historiographie des services secrets post-WWII est nulle ou presque. Des anecdotes, des récits non-officiels filtrent... et restent, parce qu'ils sont rarement contestés. Les livres sur les services secrets français ne font généralement que reprendre ces histoires, les augmenter et les perpétuer, mais pas les mettre au clair (je n'ai vu que le livre de Notin sur l'Afgha et un livre sur Bokassa comme exceptions).

Du coup, en chopant des histoires en "off", de Villiers doit faire aussi bien que les journalistes et auteurs sur le sujet...

Il ferait ça avec des opés ou campagnes de la CIA, par contre, on pourrait rapidement comparer avec des bouquins voir des documents déclassifiés... Je serais curieux de voir s'il a abordé le rôle du soutien de la CIA aux Moudjahidines afghans, par exemple.

Ca ne m'étonne pas qu'il se soit bien entendu avec de Marenches, ce dernier a une attitude de "maître-espion tranquille" qui dit peu mais suggère beaucoup dans ses interviews... il y a eu des voix dissonnantes à ce sujet, mais on n'en n'a pas beaucoup entendu parler.

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En fait ses bouquins traitent très peu d'opération françaises et en général c'est plutôt les américains qui sont à la manoeuvre. De plus il traite surtout de l'actualité du moment, le dernier est sur le Mali par exemple.

Ce qui serait effectivement intéressant ce serait de (re)lire un tome sorti dans les années 1980 avec le recul que l'on a aujourd'hui.

Sur l'Afgha, celui-là par exemple : http://www.bibliotroc.fr/6403-echange-livre-sas-95-loi-martiale-a-kaboul-gerard-de-villiers.html

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En fait ses bouquins traitent très peu d'opération françaises et en général c'est plutôt les américains qui sont à la manoeuvre. De plus il traite surtout de l'actualité du moment, le dernier est sur le Mali par exemple.

Ce qui serait effectivement intéressant ce serait de (re)lire un tome sorti dans les années 1980 avec le recul que l'on a aujourd'hui.

Sur l'Afgha, celui-là par exemple : http://www.bibliotroc.fr/6403-echange-livre-sas-95-loi-martiale-a-kaboul-gerard-de-villiers.html

j'ai acheté celui sur le Mali il y a deux semaines en me demandant quelles info croustillante il aura glissé dedans...

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Autre auteur quelque peu "inspiré", Jean-Michel Charlier a fait travailler ses héros Tanguy & Laverdure comme barbouzes dans deux histoires totalisant cinq albums.

La première, une trilogie constituée des albums La Mystérieuse Escadre Delta - Opération Tonnerre - Plan de vol pour l'enfer, est une histoire d'otage au Tchad, visiblement inspiré de l'affaire Françoise Claustre qui avait eu lieu dans ce même pays quelques années plus tôt.

La seconde, le diptyque L'Espion venu du ciel - Survol Interdit, décrit une mission d'espionnage en Falcon 50 dans un pays fictif d'Afrique noire, dont le dictateur semble inspiré de Idi Amin Dada. Un détail en particulier, l'atterrissage du Falcon 50 sur une route pour exfiltrer des personnes, présente beaucoup de similitudes à une mission similaire réalisée dans les années 80 au Liban par une société suisse au bénéfice du gouvernement libanais.

http://www.aeroplanete.net/forum/viewtopic.php?p=14482#14482

Pour info, JYB = Jean-Yves Brouard, lui-même auteur de BD et d'articles de revues (Air Fan, Navires et Histoire etc.) et fin connaisseur des oeuvres de Jean-Michel Charlier

Philou = Philippe Charlier, fils et ayant droit de Jean-Michel Charlier.

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  • 6 months later...

j'ai acheté celui sur le Mali il y a deux semaines en me demandant quelles info croustillante il aura glissé[es] dedans...

 

"SAS à Bamako: peut mieux faire": http://www.journaldumali.com/article.php?aid=5521

 

Sur GDV et la Mauritanie:

http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2013/01/31/sas-gerard-de-villiers-lhomme-qui-en-savait-trop-consacre-par-le-new-york-times/#comment-177623

https://groups.google.com/forum/#!topic/fr.misc.droit/CvWiMTbk7Jo

Modifié par apokrif
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Les sources d'inspiration derrière le héros principal et les relations de Villiers avec Marenches

 

D'après l'article du Monde: « Le SDECE utilisait SAS pour faire de la désinformation, c'était la mode à l'époque. Par lui, on faisait passer des messages. Marenches raffolait de ça. »

 

Le même Marenches qui serait à l'origine du roman Le Montage de Volkoff. Ce serait intéressant de savoir si la DGSE (ou d'autres services) ont eu des relations avec d'autres romanciers...

 

 

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  • 1 year later...

Pour De Villiers j'ai juste lu Le vol 007 ne répond plus.

 

En fait c'est vrai qu'il,est un peu coquin mais ce n'est pas aussi cochon que je le pensais. Par rapport à ce qu'on trouve actuellement (livre, film...) ça reste finalement soft.

 

Le roman en lui-même se lit facilement, sans être renversant ça fait bien passer le temps.

 

J'ai toujours pensé que la couverture de ces livres les desservaient car ça donnait une image trompeuse du contenu.

 

le-vol-007-ne-repond-plus-2548572-250-40

  • Upvote (+1) 1
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James Bonde a bien été créé par un ex du MI6 alors bon... Et on en parle de Tom Clancy's !?

 

Pour le détail, Ian Fleming n'était pas employé du MI6 même s'il a sans doute travaillé avec eux quand il était au renseignement de la Royal Navy pendant la guerre. Quant à Tom Clancy, il n'a jamais été militaire ni officier de renseignement (ni soupçonné d'avoir dévoilé des secrets d'Etat malgré une rumeur tenace).

 

En fait c'est vrai qu'il,est un peu coquin mais ce n'est pas aussi cochon que je le pensais. Par rapport à ce qu'on trouve actuellement (livre, film...) ça reste finalement soft.

 

Le roman en lui-même se lit facilement, sans être renversant ça fait bien passer le temps.

 

J'ai toujours pensé que la couverture de ces livres les desservaient car ça donnait une image trompeuse du contenu.

 

Aujourd'hui il n'y a plus vraiment de romans "politiquement corrects" dès qu'on est dans l'adulte, mais ca devait être différent avant (SAS a commencé dans les années 1960).

 

Je me souviens qu'un ami de mon père m'a dit que dans sa jeunesse il avait pas mal lu Bob Morane et SAS. Pas vraiment la même catégorie.

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Pour le détail, Ian Fleming n'était pas employé du MI6 même s'il a sans doute travaillé avec eux quand il était au renseignement de la Royal Navy pendant la guerre. Quant à Tom Clancy, il n'a jamais été militaire ni officier de renseignement (ni soupçonné d'avoir dévoilé des secrets d'Etat malgré une rumeur tenace).

 

 

Clancy était un agent d'assurances, avec un passé d'inapte au service; juste un geek qui a fait fructifier sa passion personnelle (comme John Keegan l'a fait dans un autre registre). 

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