shadowfury01 Posté(e) le 9 mars 2013 Share Posté(e) le 9 mars 2013 quelles sont les causes d'une démographie dynamique? Par exemple entre la chine et l'égypte, pourquoi l'égypte n'a pas eu l'explosion démographique, de la chine?(Durant l'antiquité par exemple) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
collectionneur Posté(e) le 9 mars 2013 Share Posté(e) le 9 mars 2013 L'Égypte n'a que le Nil pour sa subsistance, la Chine a bien plus de zones agricoles ;) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akhilleus Posté(e) le 9 mars 2013 Share Posté(e) le 9 mars 2013 Pour faire court : espace géographiquo-economiqueLa Chine avait (a) un espace agricole capable de nourri une très forte population surtout à l'Est et au centre du paysEspace non ou peu cloisonné, irrigué par plusieurs fleuves, au climat favorable à l'agriculture, avec des zones de peches et de subsistance importante et avec des axes commerciaux ouvertsL'Egypte a toujours été (et l'est encore) limité aux quelques kms de part et d'autre du NilLe reste est aride et ne peut survenir à la subsistance d'une forte populationPour etre plus clair les "états" les plus peuplés (jusqu'à la période industrielle qui a modifié cela) ont toujours été ceux qui ont eu des terres arables exploitables en surface et en qualitéNe pas oublier que les premiers états avec une forte population sont ceux du croissant fertile (jusqu'à ce que sa sur-exploitation le transforme en terre aride)La dessus si tu ajoutes les progrès techniques (roue, houe, soc, culture en terrasse, irrigation, noria, usage de la force animale) ceci explique l'accroissement démographique y compris dans des états non européens (Empire Khmer, Mayas....)Autre facteur : administration efficace avec une gestion et une centralisation des stocks de nourriture, des outils et de la main d'oeuvreLa dessus les Egyptiens n'étaient pas manchots (pas plus que les "chinois" Qin, Jin, Han ....) mais encore une fois l'espace exploitable chez eux est bien plus limitéTu devrait lire "Gun, Germ and Steel" de Jared Diamond ca explique pas mal de choses..... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 9 mars 2013 Share Posté(e) le 9 mars 2013 Il y a des milliers de raisons concomittantes et concurrentes (en même temps) jouant, avec parfois une ou deux qui prennent une importance majeure pour un temps, comme typiquement une période de conflictualité/insécurité (physique) prolongée, de mauvaises anticipations (justifiées ou non, mais sur de longues périodes, elles tendent à l'être), des épidémies, un certain niveau de confort (l'une des particularités de l'humain en tant qu'animal "éveillé" étant de pratiquer plus ou moins consciemment un certain contrôle des naissances pour optimiser son confort immédiat et "l'investissement" dans la génération suivante -ses enfants prioritairement, surtout dans les sociétés précédant l'âge industriel)....L'espace utile disponible est aussi une des raisons principales d'une démographie forte, qui découle des raisons fondamentales (dont celles que j'ai évoquées); espace physique (terre), espace économique et social (opportunités), espace "moral/culturel" (une forte fécondité peut être mal vue dans certaines zones ou certains milieux sociaux/culturels à un moment donné).... L'Egypte que tu mentionnes est un exemple particulièrement puissant, étant donné sa géographie particulière: c'est essentiellement un désert avec un long et étroit corridor d'espace économique utile le long du Nil, qui a un potentiel d'accroissement physique limité (l'irrigation ne peut étendre la terre fertile très loin). Dans les conditions techniques et économiques de l'antiquité, le potentiel d'accroissement atteint assez vite un plafond peu dépassable, surtout quand le fait est corrélé avec d'autres facteurs, comme l'insécurité sur certaines portions du territoire (la Haute Egypte est nettement plus souvent agressée, donc un terrain moins propice à une exploitation maximale du potentiel agricole), de même que les risques d'invasion en général qui sont accrus par la prospérité de l'Egypte relativement aux territoires voisins, et l'investissement concomittant pour la sécurité et le système politique que ça peut impliquer. Ajoute aussi le coût économique (plus encore que financier) de systèmes politiques anciens, pas toujours stables, souvent corrompus ou dysfonctionnels, et fondamentalement prédateurs et moins productifs qu'on le pense (féodalité et régimes autocratiques peu tempérés, correspondant souvent dans l'Egypte antique plus à un règne particulier -un "pic" d'inefficacité- qu'au régime en général).Cependant il faut relativiser ce cas: l'Egypte a atteint une grande croissance et une grande densité humaine (surtout la basse Egypte) relativement à son temps, avec un régime politique plutôt plus constant que les autres, et sa démographie a plutôt été dans la moyenne haute de l'Antiquité et de l'Antiquité tardive. Il suffit de voir le niveau de priorité qu'elle avait pour l'empire romain, et les ordres exprès de modération qu'ont donné les premiers leaders de la conquête musulmane pendant la période charnière de la fin de l'antiquité et le début du Haut Moyen Age quand à cette province particulière. Eu égard aux potentialités du territoire, des techniques agricoles de l'époque, à l'histoire politique et au dangers géopolitiques (y compris attisés précisément par l'attrait provoqué par la prospérité de l'Egypte), l'Egypte a réellement connu une démographie florissante et, comme ailleurs, ce lieu où pouvaient se développer de fortes densités de populations et se dégager de forts surplus agricoles (une rareté dans le monde antique: cela permet de faire du vrai grand commerce, de soudoyer des Etats ou de les rendre structurellement dépendants, et surtout de constituer des stocks et de soutenir de larges armées non seulement pour la défense mais surtout pour lancer des campagnes plus lointaines), a pu connaître un niveau de développement important. Mais évidemment aussi, quand un certain stade de développement est atteint et exploite plus ou moins au mieux un espace économique donné (il garde un potentiel un peu supérieur, mais les décideurs économiques ont un intérêt marginal décroissant à le faire: plus de risques, plus d'investissements, profits marginaux en plus faible croissance, voire stagnants, position de "confort" acquise....), la croissance démographique est moindre parce que le rythme d'expansion est moindre.C'est ainsi qu'on peut se concentrer sur la démographie particulière des "nouveaux espaces" dans l'histoire: zones conquises (et relativement "vides" ou "vidées"), zones colonisées, zones nouvellement défrichées.... Voient des taux de croissance démographique absolument démentiels. L'Amérique des XVIIIème-XIXème siècles, par exemple, même si l'immigration est retranchée, montre un tel fonctionnement démographique: un espace relativement sécurisé, de bonnes perspectives, et surtout de l'espace en abondance (et un Etat qui soutient le développement), en l'occurrence de l'espace fertile, permet un schéma de croissance sans fin (pour l'horizon perceptible par les individus). Un espace virtuellement infini (et la terre, encore pilier de la croissance au XIXème siècle, a la particularité d'être en même temps de l'espace physique et de l'espace économique) permet de toujours aller fonder une colonie de plus, une exploitation de plus, en gardant les prix d'installation et d'activité bas (comme un coût ridiculement bas de l'énergie (charbonnière, puis pétrolière) a permis des périodes de développement énormes, ou comme un afflux massif d'esclaves (effondrement des coûts de main d'oeuvre dans un monde où la première source d'énergie est humaine) a permis une période d'explosion économique et démographique à Rome après la fin des guerres puniques (avec cependant une explosion des inégalités et une immense polarisation des richesses qui a induit la crise politique de la république tardive). Rome à ce moment dépendait de plus en plus pour sa croissance démographique d'une fuite en avant dans la conquête de nouveaux espaces physiques et économiques (marchés/débouchés, sources de numéraires, sources d'esclaves, terres riches dégageant des surplus agricoles....) qui seule permettait le "système social" dont dépendait de façon croissante la population de citoyens romains (et que les élites alimentaient pour éviter les troubles politiques.... Jusqu'à ce qu'ils ne le puissent plus, entre autres parce qu'ils étaient trop avides et que le système était vicié), système reposant sur un évergétisme (donations et charité entre autres, en plus de choses comme les actes religieux et les Jeux: c'est le "panem et circenses) et un clientélisme (entretenir des réseaux sociaux immenses: au bas de l'échelle, ça ressemble à un "patron" donnant chaque semaine un panier garni à un citoyen sans moyen qui lui "vend" son droit de votes et/ou un service) toujours plus massifs.Si ce "système" profondément instable n'avait pas été alimenté, la croissance démographique romaine des IIème-Ier siècles avant JC (qui fait plus que rattraper l'énorme "creux" provoqué par les guerres puniques) n'aurait tout simplement pas eu lieu, ou la guerre civile aurait éclaté beaucoup plus tôt. Outre les circonstances sanitaires, culturelles, techniques et sécuritaires (internes et externes), l'horizon économique des individus tel qu'ils le perçoivent (surtout ceux proportionnellement les moins favorisés) est l'un des piliers de la croissance démographique: plus que la richesse disponible pour eux à un moment donné, c'est la visibilité (justifiée ou non) qu'ils ont sur cet horizon qui a un effet palpable. Il faut des opportunités, et il faut que les individus en soient informés et les voient comme telles. D'autres circonstances jouent, comme la culture/religion, l'ignorance, un changement brutal et mal compris, notamment dans les conditions sanitaires, ce qu'on a vu en Afrique des années 30 à aujourd'hui: l'amélioration de certains facteurs sanitaires via un "apport" étranger -vaccination, conditions basiques d'hygiène....- ont entraîné une baisse drastique de la mortalité infantile -sans changement fondamental de la fécondité- et de l'espérance de vie, entraînant un impact démographique massif sans grand changement économique corollaire (d'où les problèmes récurrents de l'Afrique actuelle): en ce sens, la croissance démographique africaine n'a pas été "de leur fait", c'est un changement qu'ils n'ont pas pu voir venir et n'ont pas pu "s'approprier" à temps, et dont on peut dire qu'il est en partie involontaire. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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