Kiriyama Posté(e) le 13 août 2013 Share Posté(e) le 13 août 2013 (modifié) Bonsoir, Il y avait un reportage dans Les carnets du bourlingueurs sur le pays Was. Cette ethnie birmane possède une petite partie de la Birmanie et la dirige, en faisant un véritable État de facto. Il était fait allusion au fait que cette ethnie possède sa propre armée. Il y avait quelques images et ils sont équipés de fusils Type 81 (je ne sais pas s'ils ont du matériel lourd) et d'après les quelques images trouvées sur Internet la Chine semble être leur fournisseur attitré. Ici un défilé. Modifié le 13 août 2013 par Kiriyama Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 25 août 2013 Share Posté(e) le 25 août 2013 Il faudrait même essayer de traiter, s'il y en a qui connaissent bien le sujet, l'ensemble des forces dans cette "guerre civile" de longue haleine: il y a plusieurs "quasi Etats" et armées dans cette zone, jouant un jeu complexe entre eux et face à l'Etat birman (ou avec lui): - armée de Wa (pas de "Was", il me semble): estimée à 30 000 soldats réguliers (avec salaire mensuel) et 10 000 auxilliaires, avec abondance d'armes légères et d'appui d'infanterie (majoritairement fournies par la Chine) et missiles sol-air. Financement par le trafic de drogue (pavot/héroïne, métamphétamines) et d'armes. Production autonome d'armes légères et de munitions de petit calibre. - Armée Nationale de Libération du peuple Karen: force de la partie chrétienne du peuple Karen. Autour de 5000h, niveau d'entraînement assez important du à un certain niveau de soutien de volontaires étrangers depuis longtemps - Armée Démocratique et Bouddhiste Karen: scission de la précédente et désormais nettement plus importante (notamment par sa collaboration avec Rangoon/Yangon), un temps ralliée à l'Etat birman et assez récemment revenue vers la rebellion. Estimée autour de 10 000, quoiqu'une brigade (autour de 1500h) ait récemment fait défection pour constituer son propre mouvement, son propre territoire. - Armée de Shan du Sud (ou Armée de Shan: il y a une "armée nord", plus petite et en moins mauvais termes avec l'Etat birman): autour de 15 000h, avec un cadre beaucoup plus militaire que les autres mouvements (uniformes, entraînement initial très formalisé de 7 semaines, EM ) - Armée Indépendantiste du Kachin: à cheval sur la Birmanie, l'Inde et la Chine, cette troupe représenterait autour de 8000 soldats (des affirmations invérifiables iraient jusqu'à 10 000 réguliers et 10 000 réservistes) - Armée de l'Alliance Nationale Démocratique du Myanmar: longtemps autonome et en relative paix avec l'Etat birman, ils ont repris les hostilités récemment. Autour de 2000h. Ce sont les principales, auxquelles il faut ajouter nombre de forces plus petites, la plupart plus ou moins rattachées à l'une de ces "grandes" (armée Karenni, armée de l'Arakan, Armée de Chin....) et correspondant à des factions émancipées de ces mouvement, à des groupes armés de plus petites ethnies, à des phénomènes "territoriaux" (petits seigneurs de guerre) majoritairement liés à la première ressource de la zone qu'est la production et le trafic de drogues (et d'armes). Ces multiples groupes ajouteraient un effectif combattant inévaluable et changeant, mais qu'on pourrait placer dans la gamme des 15-20 000h. Ces armées sont toutes à la confluence de phénomènes ethniques, territoriaux, politiques/idéologiques et religieux auxquels s'ajoutent les problématiques du crime organisé, les productions et trafices de drogues et d'armes étant intrinsèquement liées à leur maintien (et à l'existence de certaines factions) et, du coup, à certaines de leurs politiques (quand on est dans le business, il faut pouvoir y rester). Certaines ont des structures de para Etat qui permettent de discuter du fait que la drogue est pour eux plus un moyen qu'une fin (difficile d'arbitrer ces choses), et pour d'autres c'est nettement moins le cas et la logique maffieuse semble avoir le pas. Mais à l'arrivée, autant du fait de la relative faiblesse de l'Etat birman et de la puissance du phénomène identitaire (aiguillé par une longue histoire d'autonomie et de répression dure) que de celui de la faible accessibilité des régions montagneuses, on parle là de véritables quasi Etats et armées. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kiriyama Posté(e) le 26 août 2013 Auteur Share Posté(e) le 26 août 2013 Le phénomène identitaire birman est très marqué et beaucoup d'ethnies sont jugées "indignes" d'être birmanes, notamment les Rohingyas qui sont plus de type indiens (couleur de peau plus foncée) et musulmans. Le consul birman à Hong-Kong avait dit qu'ils ne méritaient pas d'être Birmans car ils sont "vilains comme des ogres.". Tout ça fait qu'il y a beaucoup de rancoeurs au sein des diverses ethnies contre le pouvoir central. En fait la Birmanie n'est pas un pays mais un ensemble de "pays" regroupés. Ca promet une transition démocratique difficile car le pays est difficilement réconciliable. A mon avis la Birmanie c'est juste Rangoon, Naypiydauw et quelques grosses villes, le reste est pratiquement un territoire étranger. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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