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Guerre nucléaire entre Inde et Pakistan


Mani

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Seconde partie  :

Une paix vaine

Le 8 juin, le plus haut gradé encore en vie de l’autorité de commandement national pakistanais, l’Amiral Abdul Aziz Mirza demande l’arrêt des hostilités et souhaite capituler à la seule condition que les troupes indiennes se retirent pour mettre fin au massacre. En Inde, le Premier ministre Atal Bihari Vajpayee qui a survécu au bombardement nucléaire de New Delhi exige en échange, le démantèlement de toutes les armes de destruction massive de l’arsenal pakistanais et la neutralisation de ses moyens offensifs. Le 10 juin l’Amiral Mirza donne son accord, depuis Téhéran en Iran où il a trouvé refuge tout comme 12 millions de Pakistanais. Le 11 juin, les forces indiennes commencent à regagner leurs frontières.

Alors que les nuages de cendre et de poussière, en partie irradiés, ne sont pas encore retombés, des flammes rougeoyantes dévorent les épis de bois des milliers de buchés qui ont été allumés, principalement sur les rives du Gange. En effet, les Indiens, majoritairement hindouistes, on pour tradition de bruler leurs morts sur bûchers à ciels à ouvert. D’après l’astronaute américaine Peggy Whitson, les milliers de buchés sont visibles depuis l’espace via des caméras infrarouges, malgré la quantité encore élevée de poussières et de cendre encombrant le ciel du sous-continent indien. Couverture et pollution qui risque de s’aggraver alors que des buchés sont allumés depuis des jours et risques de lettre encore pendant des semaines si ce n’est des mois. Sans compter que les centaines de kilos de bois nécessaire à la constitution d’un bûcher risquent de créer un manque dans les mois à venir et lors de l’hiver quand il s’agira du seul moyen de se chauffer ou de cuisiner tant que les infrastructures ne sont pas en état.

Alors que 17 millions de personnes ont été tuées entre le 6 et le 7 juin dans les échanges nucléaires, 7 millions de personnes sont en train de mourir de leurs blessures ou d’irradiation dans des zones totalement ravagées ou aucun secours n’est disponible. Dans les jours suivants l’échange nucléaire, le Pakistan et le nord de l’Inde sont touchés par les retombées, on estime alors que le nombre de contaminé va tripler. Surtout que les vents dominants du moment souffle vert l’est et vont contaminer une grande partie de la moitié nord l’Inde et du Bangladesh avant d’être arrêté par les contreforts de l’Himalaya à la frontière avec le Myanmar. De plus, les violences communautaires se poursuivent. Surtout au Pakistan qui plonge dans l’anarchie et la guerre civile alors que les leaders pakistanais et indiens doivent encore théoriquement négocier et signer un armistice et un traité de paix.

En attendant, la seule certitude c’est que les dizaines de millions de réfugiés pakistanais qui se déversent sur l’Iran et l’Afghanistan vont certainement déclencher de nouvelles tensions dans les mois et années à venir. Alors que le Pakistan va mettre des années à (éventuellement) se relever, l’Inde, durement touchée, est toujours debout. Dans les pays musulmans les plus extrémistes, des manifestations anti-indiennes se multiplient et sont de plus en plus violentes. Dans certaines monarchies du golfe ou travailleur pakistanais et Indiens se côtoient, l’armée est contrainte d’imposer les lois martiales pour contenir les violences. Évidemment la communauté internationale se mobilise pour venir aider les populations civiles. Déjà, des avions américains, chinois et russes larguent des colis d’aide médicale et alimentaire alors que les zones rurales du Pakistan se transforment en camps de réfugiés géants.

Tout ça pour rien

Ce n’est que le 7 septembre que les porte-paroles de l'US Air force et de la NASA annoncent avec une certitude absolue que l’explosion atmosphérique du 6 juin est due à la désintégration d’un petit astéroïde, « Cette explosion de 15 kilotonnes dans la haute atmosphère n’a rien de nucléaire et n’est même pas le fait de l’Homme. » Malheureusement, entre-temps le Pakistan a été touché par 84 explosions nucléaires et l’Inde par 62. Au 7 septembre la guerre et les massacres ont déjà fait au moins 21 millions de morts. Seules des estimations du nombre de victimes peuvent être données. Mais ce que l’on sait, c’est qu’à la fin de l’année 2002, 47 millions de personnes ont été tuées à la suite des explosions nucléaires, des retombés, des combats et des massacres.

Il faudra un mois aux Nations Unies pour déployer un semblant d’effort coordonné pour établir des camps de réfugiés et fournir massivement des traitements médicaux, de la nourriture et de l’eau. Pendant ce temps, des réfugiés irradiés se sont répandu dans toute la région. Quelques-uns en Afghanistan et au Népal, plusieurs centaines en Iran, même si la situation y est restée sous contrôle. Malheureusement pour le Bangladesh, pourtant situé « loin » de la zone de guerre, les retombés radioactives on atteint le Gange. Ici, l’ONU et les autorités locales on réagit, mais pas avant que 20 millions de Bangladais soient contaminés à des degrés divers. Sans compter l’impact à long terme sur le bétail, l’agriculture et les nappes phréatiques.

Mais le pire est à venir. Alors que des centaines de millions de personnes sont devenues des réfugiés, toute forme d’autorité étatique pakistanaise s’est effondrée. Il n’y a aucun service de secours ou médical à proprement parler, des aliments non contaminés deviennent rares, tout comme l’eau potable et les médicaments. Non seulement 150 millions de personnes vont décéder des suites de maladies dues aux radiations causées par les retombées et à la contamination, mais 100 millions de personnes supplémentaires risquent de mourir de faim ou de maladie. La peste, le choléra, le typhus et le botulisme font leurs grands retours dans les zones touchées par le chaos. Chaque maladie est devenue mortelle, en particulier avec tous les cadavres en décomposition, mais aussi la contamination des cheptels et des sources d’eau.

Au moment où nous écrivons ces lignes, le Pakistan – en tant qu’état nation — a tout simplement cessé d’exister et il est difficile de spéculer sur son avenir ou celui de ses habitants. L’Inde du Sud et de l’Est même affaiblie tient toujours. Mais, tout comme le Bangladesh, elle a besoin de l’aide internationale pour se reconstruire et assainir les zones contaminées. Cela va certainement prendre des décennies. Pour le monde entier, ce cauchemar a rappelé que la guerre nucléaire était à éviter par tous les moyens et que comme le disait Fénelon : « Toutes les guerres sont civiles, car c’est toujours l’homme contre l’homme qui répand son propre sang. » Pourtant déjà de nouvelles inquiétudes surgissent depuis trois jours puisque sous couvert d’opération humanitaire l’Armée populaire de Libération chinoise est entrée en masse au Cachemire et dans l’Arunachal Pradesh malgré les avertissements répétés des autorités indiennes bien impuissantes. Reste à savoir comment vont réagir les populations locales ainsi que la communauté internationale, alors que le président Jiang Zemin se défend de toute volonté d’annexion, disant que la Chine intervient pour éviter qu’un flot de réfugiés contaminés ne se déverse sur son territoire. Il est utile de rappeler que la Chine à des revendications territoriales de longue date dans ces deux zones du territoire indien.

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Pas mal du tout !

Par contre je trouve qu'il manque quelques lignes sur l'impact global de cette guerre fictive. J'ai lu ou entendu qu'une "petite" guerre nucléaire* entre ces deux pays ferait 1 ou 2 milliards de mort, essentiellement indirects.

 

* Scénario qui fait la preuve qu'il n'y a pas de "petite" guerre nucléaire...

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  • 3 months later...

@Shorr kan L'article est censé être écrit moins de 5 mois après ce désastre. J'avais souligné en rouge les conséquences prévisibles :

Non seulement 150 millions de personnes vont décéder des suites de maladies dues aux radiations causées par les retombées et à la contamination, mais 100 millions de personnes supplémentaires risquent de mourir de faim ou de maladie. La peste, le choléra, le typhus et le botulisme font leurs grands retours dans les zones touchées par le chaos. Chaque maladie est devenue mortelle, en particulier avec tous les cadavres en décomposition, mais aussi la contamination des cheptels et des sources d’eau.

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Le 20/06/2023 à 18:56, collectionneur a dit :

@Shorr kan L'article est censé être écrit moins de 5 mois après ce désastre. J'avais souligné en rouge les conséquences prévisibles :

Non seulement 150 millions de personnes vont décéder des suites de maladies dues aux radiations causées par les retombées et à la contamination, mais 100 millions de personnes supplémentaires risquent de mourir de faim ou de maladie. La peste, le choléra, le typhus et le botulisme font leurs grands retours dans les zones touchées par le chaos. Chaque maladie est devenue mortelle, en particulier avec tous les cadavres en décomposition, mais aussi la contamination des cheptels et des sources d’eau.

En fait je pensait aux conséquences à l'échelle mondiale d'un hiver nucléaire provoqué par une guerre nucléaire régionale, et qui toucherait particulièrement l'hémisphère Nord où se concentre l'essentiel des terres émergés et de la population mondiale..

Brian Toon de l'Université du Colorado fait un pitch sur le sujet dans cette vidéo TEDex. Il parle d'une guerre entre Pakistan et Inde à partir de la huitième minute 

 

Il cite Ira Helfand qui évoque d'un à 2 milliards de morts ! Mais surtout les travaux de ses collègues qui prévoient une chute de la production de céréales de 10 à 40%, par Luke Oman et Alan Robock 

Un article de ce dernier sur le sujet dans Scientific  American 

https://www.scientificamerican.com/article/local-nuclear-war/#

Une interview et un séminaire de lui sur YouTube aussi

 

 

D'une manière générale il y d'autres vidéos liées à l'Université Rutgers dans laquelle il travaille, mais aussi pas mal de documentation.

Pages dédiés et PDF:

http://climate.envsci.rutgers.edu/nuclear/

http://climate.envsci.rutgers.edu/robock/robock_nwpapers.html 

https://www.bmeia.gv.at/fileadmin/user_upload/Zentrale/Aussenpolitik/Abruestung/HINW22/HINW22_presentation_Mills.pdf 

 

Et vue qu'on est dans la bonne partie du forum, j'en profite aussi pour citer l'une de mes chaines YouTube  d'uchronie/prospective préférée (avec AltHistoire)The Flares qui évoque régulièrement dans ses vidéos la problématique de la guerre nucléaire.

 

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Franchement, le mégatonnage employé dans ce scénario est loin d'avoir la puissance pour un hiver nucléaire global mais il y a un paragraphe sur l'influence au niveau du sous continent:

L’Inde a le plus impressionnant arsenal avec 140 têtes nucléaires d’une puissance de 20 à 60 kilotonnes et une dizaine de bombes à neutron. Le Pakistan dispose de 140 têtes nucléaires également, mais n’a pas de bombe à neutron. La puissance des bombes pakistanaises est estimée à 10 ou 15 kilotonnes.

...les milliers de buchés sont visibles depuis l’espace via des caméras infrarouges, malgré la quantité encore élevée de poussières et de cendre encombrant le ciel du sous-continent indien. Couverture et pollution qui risque de s’aggraver alors que des buchés sont allumés depuis des jours et risques de lettre encore pendant des semaines si ce n’est des mois. Sans compter que les centaines de kilos de bois nécessaire à la constitution d’un bûcher risquent de créer un manque dans les mois à venir et lors de l’hiver quand il s’agira du seul moyen de se chauffer ou de cuisiner tant que les infrastructures ne sont pas en état....

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il y a 24 minutes, collectionneur a dit :

Franchement, le mégatonnage employé dans ce scénario est loin d'avoir la puissance pour un hiver nucléaire global mais il y a un paragraphe sur l'influence au niveau du sous continent:

L’Inde a le plus impressionnant arsenal avec 140 têtes nucléaires d’une puissance de 20 à 60 kilotonnes et une dizaine de bombes à neutron. Le Pakistan dispose de 140 têtes nucléaires également, mais n’a pas de bombe à neutron. La puissance des bombes pakistanaises est estimée à 10 ou 15 kilotonnes.

...les milliers de buchés sont visibles depuis l’espace via des caméras infrarouges, malgré la quantité encore élevée de poussières et de cendre encombrant le ciel du sous-continent indien. Couverture et pollution qui risque de s’aggraver alors que des buchés sont allumés depuis des jours et risques de lettre encore pendant des semaines si ce n’est des mois. Sans compter que les centaines de kilos de bois nécessaire à la constitution d’un bûcher risquent de créer un manque dans les mois à venir et lors de l’hiver quand il s’agira du seul moyen de se chauffer ou de cuisiner tant que les infrastructures ne sont pas en état....

Dans le sous-continent indien il n'y a pas beaucoup de forets et on construit beaucoup en briques en apparentés dans la région. Ce qui me fait douter aussi.

Mais ce qui était impressionnant dans les 1er simulations d'hiver nucléaire, est qu'il suffisait d'un plafond assez bas de "mégatonnage" ( quelque chose comme un minimum de 500 mégatonnes) pour provoquer un désastre généralisé !

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On en à parlé dans d'autres sur la dissuasion, mais les calculs sont hypothétiques, on parle dans l'article suivant d'un site russe, soit de cinq mille mégatonnes, soit d'une centaine de bombes explosant simultanément, et il y en a qui doute que la poussière aille jusqu’à dans la stratosphère - mais on a l'exemple des éruptions volcaniques comme celle du Tambora qui à conduit en 1816 à l'année sans été : https://fr.wikipedia.org/wiki/Année_sans_été - :

https://fr.rbth.com/lifestyle/82756-hiver-nucleaire-conflit-russie-usa

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il y a une heure, collectionneur a dit :

On en à parlé dans d'autres sur la dissuasion, mais les calculs sont hypothétiques, on parle dans l'article, soit de cinq mille mégatonnes, soit d'une centaine de bombes explosant simultanément, et il y en a qui doute que la poussière aille jusqu’à dans la stratosphère - mais on l'exemple des éruptions volcaniques comme celle du Tambora qui à conduit en 1816 à l'année sans été : https://fr.wikipedia.org/wiki/Année_sans_été - :

https://fr.rbth.com/lifestyle/82756-hiver-nucleaire-conflit-russie-usa

 

Oui, bonne remarque. Ces simulations sont des extrapolations des pires éruptions volcaniques documentées.

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