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Biensur qu ils laissent le CICR verifier c'est normal ! Ceci dit c est embetant de s exciter de la sorte alors que Kiev annonce regulierement le passage a travers la frontiere russe de dizaines de blindes, BUK, voire missiles balistiques nucleaires (si ils ont osé!).

C est pas compliqué, Kiev et ses alliés ne veulent pas que des citoyens russes (ou autres) soient officiellement presents sur cette zone de guerre, tout simplement car ca les ralentira voire arretera dans leurs operations de guerre.

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Amarito je trouve que tu n'as pas le savoir divin pour savoir quand un débat est stérile ou non, surtout un débat aussi sensible que celui ci avec des doutes qu'on peut qualifié d'assez légitime de la part des Ukrainiens...   Alors à moins que tu sois sur place et dans les camions et que tu peux sortir de la remorque en me garantissant à 100% qu'il n'y a rien dedans je te prie d’être moins agressif dans des posts qui ne sont pas du tout agréable à lire en tant que spectateur "neutre"...

Je ne pense pas non plus que les Russes cachent quelques chose dedans, mais je ne suis pas sur place donc je ne peux objectivement rien constaté avec certitude et ne t'en déplaise toi non plus...

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Tu plaisantes, mais je pense que ce serait en effet le mieux à faire avec des observateurs au moment de la distribution pour que le convoi puisse être accepté et soit le plus vite possible envoyé aux populations.

 

Je ne plaisante pas, c'est ce qui va se passer. L'UE n'est plus bonne qu'à envoyer des commissions et des observateurs de toute façon. Observateurs dont on connaît la légendaire efficacité puisqu'ils ne voient que ce qu'on leur autorise à voir ou ce qui est listé dans leur ordre de mission (cf. la Yougoslavie, la Somalie, etc...).

 

...

 

Et franchement, si les Russes ont envie de fournir des armes aux séparatistes, croyez-bien que ce sera fait dans la semaine, et sans que personne ne le sache avant usage de ces armes...

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Peut être qu'il est inutile de vérifier la cargaison du convoi au départ, ce serait trop facile de changer le contenu plus loin.

 

Le contrôle se ferrait avant de rentrer dans la zone séparatiste. Et puis bon si des observateurs l'accompagne, difficile de charger du matériel en nombre suffisant sans que ça se voit ^^

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Amarito je trouve que tu n'as pas le savoir divin pour savoir quand un débat est stérile ou non, surtout un débat aussi sensible que celui ci avec des doutes qu'on peut qualifié d'assez légitime de la part des Ukrainiens...   Alors à moins que tu sois sur place et dans les camions et que tu peux sortir de la remorque en me garantissant à 100% qu'il n'y a rien dedans je te prie d’être moins agressif dans des posts qui ne sont pas du tout agréable à lire en tant que spectateur "neutre"...

Je ne pense pas non plus que les Russes cachent quelques chose dedans, mais je ne suis pas sur place donc je ne peux objectivement rien constaté avec certitude et ne t'en déplaise toi non plus...

Ce que je sais, moi, c'est que fjojo032 va aller se présenter dans la section idoine ( http://www.air-defense.net/forum/forum/30-presentez-vous/ ) ainsi chacun saura à quelle perosnne il parle. Ensuite on reparlera du reste.

 
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Et franchement, si les Russes ont envie de fournir des armes aux séparatistes, croyez-bien que ce sera fait dans la semaine, et sans que personne ne le sache avant usage de ces armes...

 

Je veux bien que les russes soient très forts vu qu'ils furent les ennemis légendaire de James Bond, mais là faut que tu m'expliques comment ils feront pour qu'on ne s'en rende pas compte vu que la région de Donetsk est encerclé  :ph34r:

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Amarito je trouve que tu n'as pas le savoir divin pour savoir quand un débat est stérile ou non, surtout un débat aussi sensible que celui ci avec des doutes qu'on peut qualifié d'assez légitime de la part des Ukrainiens... Alors à moins que tu sois sur place et dans les camions et que tu peux sortir de la remorque en me garantissant à 100% qu'il n'y a rien dedans je te prie d’être moins agressif dans des posts qui ne sont pas du tout agréable à lire en tant que spectateur "neutre"...

Je ne pense pas non plus que les Russes cachent quelques chose dedans, mais je ne suis pas sur place donc je ne peux objectivement rien constaté avec certitude et ne t'en déplaise toi non plus...

Oh non pas le coup de "on ne peut.pas.etre sur a 100%" ! C'est une technique de propagande absolument bateau, c'est de la diversion pure et simple. Oui ce debat est non seulement sterile mais il est contre-productif, car il est cree et ENTRETENU sciemment pour noyer le poisson dans l eau. J ai une trop haute estime de ce forum pour laisser passer des grosses betises quand j en vois, et je n en attends pas moins des autres quand c est moi qui tombe dans le panneau. Desole sinon pour le ton sec.

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Je veux bien que les russes soient très forts vu qu'ils furent les ennemis légendaire de James Bond, mais là faut que tu m'expliques comment ils feront pour qu'on ne s'en rende pas compte vu que la région de Donetsk est encerclé  :ph34r:

 

La frontière est poreuse et mal contrôlée, et les douaniers ukrainiens ont toujours été très mal payés. Les soldats ukrainiens aussi, du reste. Et puis, comment faire la différence entre un Kamaz camouflé russe et un Kamaz camouflé ukrainien venu faire la tournée des popotes ?

 

Evidemment, on ne parle pas de faire venir une brigade blindée en douce, mais amener des lance-roquettes ou des missiles portables, ça doit pouvoir se faire moyennant finances.

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Amarito je trouve que tu n'as pas le savoir divin pour savoir quand un débat est stérile ou non, surtout un débat aussi sensible que celui ci avec des doutes qu'on peut qualifié d'assez légitime de la part des Ukrainiens... Alors à moins que tu sois sur place et dans les camions et que tu peux sortir de la remorque en me garantissant à 100% qu'il n'y a rien dedans je te prie d’être moins agressif dans des posts qui ne sont pas du tout agréable à lire en tant que spectateur "neutre"...

Je ne pense pas non plus que les Russes cachent quelques chose dedans, mais je ne suis pas sur place donc je ne peux objectivement rien constaté avec certitude et ne t'en déplaise toi non plus...

Oh non pas le coup de "on ne peut.pas.etre sur a 100%" ! C'est une technique de propagande absolument bateau, c'est de la diversion pure et simple. Oui ce debat est non seulement sterile mais il est contre-productif, car il est cree et ENTRETENU sciemment pour noyer le poisson dans l eau. J ai une trop haute estime de ce forum pour laisser passer des grosses betises quand j en vois, et je n en attends pas moins des autres quand c est moi qui tombe dans le panneau. Desole sinon pour le ton sec.

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La frontière est poreuse et mal contrôlée, et les douaniers ukrainiens ont toujours été très mal payés. Les soldats ukrainiens aussi, du reste. Et puis, comment faire la différence entre un Kamaz camouflé russe et un Kamaz camouflé ukrainien venu faire la tournée des popotes ?

 

Evidemment, on ne parle pas de faire venir une brigade blindée en douce, mais amener des lance-roquettes ou des missiles portables, ça doit pouvoir se faire moyennant finances.

 

Là on ne parles pas de faire passer du matériel simplement à travers la frontière en soudoyant quelques gardes frontières, mais de le faire passer aussi au milieu des troupes ukrainiennes qui ont coupé la route de Donetsk.

Modifié par Dino
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J'attends de voir les Ukrainiens monter une ceinture étanche autour d'une zone urbaine millionnaire. Cela risque d'être instructif, y compris pour nous. Parce que cela demande des moyens non négligeables, en hommes et en matériels.

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Demander à un assiégeant l'autorisation de ravitailler la population qu'il cherche à soumettre par les privations n'est qu'une plaisanterie.

 

Sauf s'il s'agit de le lui demander publiquement, en le forçant à choisir entre autoriser un ravitaillement et le bloquer visiblement en signant sa volonté criminelle, et en courrant alors tous les risques que la fois suivante on lui impose la levée du siège les armes à la main.

 

Ce qu'est précisément en train de faire la Russie.

 

La réponse de Kiev semblait jusqu'ici assez confuse, entre émettre une série de conditions (que la Russie s'est déclarée disposée à suivre) pour autoriser la livraison de l'aide et simplement dire non.

 

Le ministre de l'intérieur des maïdanites Arsen Avakov vient-il de lever l'ambiguité ?

 

L'Ukraine ne laissera entrer sur son territoire "aucun convoi humanitaire" de Vladimir Poutine destiné aux régions de l'Est ravagées par le conflit, a déclaré aujourd'hui le ministre de l'Intérieur, Arsen Avakov.

"Aucun convoi humanitaire de Poutine ne passera par la région de Kharkiv" dans le nord-est du pays contrôlée par le gouvernement de Kiev et évoquée par Moscou comme le point d'entrée sur le territoire ukrainien. "Une telle provocation cynique de l'agresseur sur notre territoire est inacceptable", a-t-il poursuivi sur Facebook.

 

 

Note de contexte : le ministre de l'intérieur Avakov, quoique n'étant pas membre du parti néonazi ukrainien Svoboda à la différence de plusieurs de ses collègues ministres, a bien supervisé l'organisation du bataillon Azov, destiné à recevoir des extrémistes de droite ukrainiens ainsi que des volontaires européens issus de la mouvance néo-nazie, lequel bataillon participe à la lutte contre le terrorisme dans le Donbass. Voir ce reportage de la BBC sur ce bataillon, la faune qui y opère, et le fait qu'il a été mis en place et est soutenu par le ministère de l'intérieur ukrainien.

 

Puis cet article de RIA Novosti pour compléter le portrait et entendre aussi parler de Gaston Besson, qui se plaint d'être le seul Français à se battre contre le terrorisme en Ukraine.

 

Ce contexte certes n'est pas directement lié aux tribulations de l'aide humanitaire pour le Donbass, mais il aide à se faire une idée des raisons pour lesquelles Avakov se scandalise de la provocation russe.

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J'attends de voir les Ukrainiens monter une ceinture étanche autour d'une zone urbaine millionnaire. Cela risque d'être instructif, y compris pour nous. Parce que cela demande des moyens non négligeables, en hommes et en matériels.

 

Ca ne me semble pas irréalisable. Là on ne demande pas d’empêcher l'infiltration de quelques caisses, ça n'aurait de toute façon aucun intérêt et impact sur le terrain. Il faut qu'il soit envoyé en quantité non négligeable, et ça ça risque de se voir, même si il n'y a pas un homme sur chaque sentier.

Modifié par Dino
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Ambiance en Crimée pendant ce temps là.

 

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/crimee-bons-baisers-de-russie_1565812.html?xtor=RSS-3011&google_editors_picks=true 

 

 

A moins de 500 kilomètres, la guerre fait rage entre les séparatistes de Donetsk et l'armée ukrainienne. Plus de 1 300 morts depuis avril. Mais cela ne trouble en rien les "Day Beach Party" de Yalta. Aux platines, face à la mer, Happy Paul. Chaque dimanche après-midi, ce DJ "mixe" comme un fou, sur la plage la plus branchée de la station balnéaire de Crimée, qui rêve d'égaler Ibiza, Saint-Tropez ou South Beach, à Miami. Il fait 33 degrés sous un soleil écrasant mais trois danseuses professionnelles de boîte de nuit, en maxi-talons aiguilles et mini-bikinis, font encore monter la température grâce au déhanché suggestif de leur chorégraphie. 

>> Notre dossier complet: L'Ukraine sous pression russe

Sea, sex and sun... Les clients du Grand M Beach - c'est le nom de cette plage privée - adorent. Et, entre deux plongeons dans l'eau bleue de la mer Noire, ils commandent une nouvelle bouteille de champagne rosé pour accompagner leur plat de moules de Sébastopol. "Ce qui se passe dans le monde est une folie, observe Evelyna Andraessova, la directrice artistique de ce lieu à la mode, qui refuse de parler politique afin de ne froisser personne. Alors nous continuons à faire ce que nous savons faire le mieux : la fête. Afin de ne pas penser à tout ça." 

"Tout ça" : les combats de l'autre côté de la frontière, à Donetsk (Ukraine), l'avion du vol MH 17 abattu par un missile sol-air avec 298 personnes à son bord, le 17 juillet dernier, ou encore les 20 000 soldats massés par Vladimir Poutine à la frontière, qui font planer la menace d'un embrasement plus important encore. Mais comment oublier l'actualité quand tout rappelle que la péninsule de 2 millions d'habitants, annexée par Moscou le 21 mars, est au coeur d'une nouvelle guerre froide ? 

Premier constat : la première saison touristique de l'ère postukrainienne est fichue. On estime que les visiteurs sont cinq fois moins nombreux qu'en 2013. Certes, des milliers d'Ukrainiens russophones de la région de Donetsk sont venus trouver refuge au bord de la mer, dans l'espoir que le conflit aura cessé d'ici à la fin de l'été et qu'ils pourront rentrer chez eux. Mais cet afflux de touristes forcés ne compense pas, loin s'en faut, l'absence des Ukrainiens qui venaient naguère passer leurs vacances dans cette province attribuée par Khrouchtchev à l'Ukraine en 1954. 

Les marchands de glaces dépriment

Les estivants russes, eux aussi, sont moins nombreux qu'à l'accoutumée. Et pour cause : alors qu'ils se rendaient habituellement en Crimée en voiture ou en train, via l'Ukraine orientale, ils ne peuvent plus vraiment emprunter cet itinéraire, à la fois à cause de la guerre et du risque de se voir refoulés par les gardes-frontières ukrainiens. Le trafic ferroviaire est en outre très perturbé. Reste une possibilité d'accéder à la province annexée sans quitter la Russie, via le détroit de Kertch (en prenant le bac), entre mer Noire et mer d'Azov. Mais, en attendant que Vladimir Poutine fasse construire un pont, comme il l'a promis, il faut parfois faire la queue pendant vingt-quatre heures avant d'embarquer. 

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La plage du Grand M Beach. A g., l'homme d'affaires moscovite Alexei Firstakov se sent en terrain conquis.

© Dmitri Kostyukov/Cosmos pour L'Express

A Yalta, le quai Lénine, équivalent local de la promenade des Anglais à Nice, habituellement bondé, est clairsemé. L'activité tourne au ralenti. Le circuit d'auto-tamponneuses et les manèges sont déserts. Le loueur de voitures à pédales attend désespérément des enfants qui ne viennent pas. Et les marchands de glaces dépriment en regardant leur tiroir-caisse. Plus loin, la maison-musée de Tchekhov (où le dramaturge a écrit La Cerisaie, en 1903) et le palais de Livadia, résidence du tsar Nicolas II, puis théâtre de la fameuse conférence de Yalta (février 1945), sont également à la peine. "Les guides-interprètes souffrent, note Tatiana Biezdieskaïa, en raison de l'absence des paquebots de croisière, qui ne font plus escale. Cela nous prive de la clientèle étrangère, notamment allemande et américaine", dit cette guide férue d'Histoire et favorable, malgré tout, au rattachement à la Russie. 

Finalement, il n'y a que le Grand M Beach qui tire son épingle du jeu : "Les Russes aisés se sont substitués à notre clientèle d'Ukrainiens aisés", explique la directrice artistique. Lunettes de soleil, slip de bain et claquettes de plage, l'un des clients du Grand M Beach, Alexei Firstakov, porte du Giorgio Armani de la tête aux pieds. Pour cet homme d'affaires moscovite, rien de plus naturel que de passer ses vacances en Crimée, en terrain conquis. 

"La Crimée a toujours été à nous et son annexion constitue un simple retour à la normale", explique cet admirateur de Vladimir Poutine, "un homme qui prend toujours les bonnes décisions. Le gouvernement de Kiev affirme qu'on leur a volé leur province ? Il ne faut pas écouter les politiciens ukrainiens : c'est nuisible à la santé !" assènet- il avec un mépris assumé, sans interrompre sa séance de bronzette. 

Les signes extérieurs de "russité" sont partout

En ville, l'écrasante majorité de la population semble partager son avis, qui s'exprime parfois de façon plus nuancée. "Toute la littérature russe montre que la Crimée appartient à la Russie, reprend la guide touristique Tatiana Biezdieskaïa. Quand j'étais enseignante, je disais toujours à mes élèves : lisez déjà tout ce que les auteurs russes ont écrit sur Yalta et vous gagnerez automatiquement des points supplémentaires à l'examen", se souvient cette amoureuse du XIXe siècle, dont elle traque les vestiges sur quelques façades encore préservées du centre historique. 

Presque cinq mois après la "reconquête" par Moscou, les signes extérieurs de "russité" sont partout. Des drapeaux russes ont été hissés dans le port de Sébastopol. Des panneaux publicitaires géants montrent la photo de l'équipe du nouveau Premier ministre de Crimée (nommé par Poutine), Sergueï Axionov, accompagnée du slogan "L'équipe des vainqueurs". Toutes les stations-service ukrainiennes et toutes les banques de Kiev ont fermé leurs portes et ont été remplacées par des enseignes russes. Quai Lénine, le McDonald's a lui aussi fermé ses portes, cette fois sur injonction des Etats-Unis. 

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A Yalta, le quai Lénine, habituellement bondé, est clairsemé, témoin d'une fréquentation touristique en chute libre.

© Dmitri Kostyukov/Cosmos pour L'Express

Aux réfugiés de Donetsk (qui ne consomment rien afin d'économiser en vue d'un avenir incertain) s'ajoutent aussi des milliers de fonctionnaires envoyés par Moscou afin de mettre en oeuvre la transition administrative, en principe achevée avant la fin du mois de décembre. A cette date, les lois, les normes, les documents officiels, les manuels scolaires de la nouvelle république de la Fédération, auront été russifiés. 

Une vision caricaturale de la géopolitique

Ces fonctionnaires rejoignent des employés de grands groupes russes, comme Gazprom, qui subventionnent leurs congés payés en Crimée, par patriotisme. "Ce sont souvent des provinciaux, nettement plus aimables que les Moscovites, explique l'agent de voyage Irina, mais ils n'ont pas un kopeck à dépenser. Il ne faut pas compter sur eux pour sauver la saison..." 

Derniers touristes d'un nouveau type, enfin, les investisseurs immobiliers, professionnels ou particuliers en quête d'une résidence secondaire. Pour les amoureux du patrimoine, leur arrivée n'est pas forcément une bonne nouvelle. 

A en juger par les dégâts architecturaux déjà commis sous le régime ukrainien ou, plus consternants encore, causés par le gouvernement russe dans d'autres villes du pourtour de la mer Noire - à commencer par Sotchi, à 300 kilomètres à l'est de la Crimée ce qu'il reste du charme suranné de la station balnéaire, toujours imprégnée de l'atmosphère des nouvelles de Tchekhov, risque de disparaître. Certains, venus en repérage, se frottent les mains. "Il va y avoir des bons coups à jouer, à Yalta et alentour, se félicite Andreï, dirigeant d'une fabrique de manteaux de fourrure (visons, renards argen - tés, etc.) originaire de Kostroma, sur la Volga. Mais il faut d'abord attendre la modification de la législation et du plan d'occupation des sols, sans doute à l'automne."  

D'ici là, afin de prendre son mal en patience, l'entrepreneur a ouvert, en bord de mer, un stand où il vend des tee-shirts à l'effigie de Poutine. Au mur de sa boutique, une photo du président américain, avec pour légende : "Entrée interdite à Barack Obama". 

Travaillés en profondeur par la propagande qui sévit à la télévision russe et, de plus, sincèrement convaincus d'être du bon côté de l'Histoire, les habitants de Crimée - qui approuvent Vladimir Poutine à 84 % - ont une vision caricaturale de la géopolitique. Obama? "Il me fait l'effet d'un bon à rien, ce type originaire de la Jamaïque (sic), on dirait qu'il n'a aucune autorité", estime par exemple Oleg, chauffeur de taxi, qui a fixé un drapeau russe à son tableau de bord. Angela Merkel ? Sa réponse cingle : "C'est la lèche-cul d'Obama."  

Le gouvernement de Kiev? "Des nazis qui ont abattu par erreur l'avion de la Malaysia Airlines alors qu'en réalité ils voulaient descendre celui du président Poutine, qui volait dans les parages à la même heure." Seule la France trouve grâce aux yeux d'Oleg : "Les Français ont des couilles : ils construisent un portehélicoptères Mistral pour la Russie car ils s'en foutent de ce que pensent les autres. Bravo!" 

Un haut lieu de la communauté gay

Puisque la marche de l'Histoire oblige les autochtones à renoncer à leur passe - port ukrainien pour embrasser la nationalité russe, certains, minoritaires, s'interrogent sur leur identité profonde. "Nous autres, natifs de Yalta, de Sébas - topol ou de Simferopol, la capitale, sommes des Criméens avant d'être des Russes ou des Ukrainiens, décrypte Dmitri, un photographe. Définir à quel côté nous appartenons n'est pas si simple car nous avons souvent de la famille et des amis des deux côtés de la frontière.  

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Cette fresque soviétique est menacée de destruction par un projet de centre commercial.

© Dmitri Kostyukov/Cosmos pour L'Express

Comme la Catalogne, la Bavière ou le Pays basque, la Crimée est une région où l'identité locale prime sur le reste et a été façonnée par la présence de catégories sociales très spécifiques : les officiers navals formés à Saint- Pétersbourg, les représentants des élites politiques et intellectuelles en villégiature et, même, des membres de la scène underground qui, à l'ère soviétique, avaient jeté leur dévolu sur cette province ensoleillée." 

Ainsi, peu de gens savent qu'à l'époque brejnévienne la Crimée était un haut lieu, discret mais bien connu, de la communauté gay. Aujourd'hui encore, sur certaines plages isolées et difficiles d'accès, homosexuels, marginaux et adeptes du nudisme cohabitent chaque été, à l'écart du monde et au contact de la nature. On atteint leur repaire insolite après avoir marché vingt minutes sur un sentier forestier qui quitte la route et débouche à flanc de montagne sur des rochers surplombant la mer.  

On ne critique pas Moscou!

Alexandra et Alina, un couple de lesbiennes, dorment à la belle étoile six mois par an tout en travaillant comme balayeuses de rues dans la ville voisine. Elles aussi admirent Vladimir Poutine, pourtant réputé homophobe : "C'est un homme du KGB, donc intelligent. Nous n'avons rien à dire de négatif sur lui. Il aime le peuple russe, nous aussi." 

Derrière l'unanimisme prorusse, tout n'est pas si simple, toutefois. Le climat psychologique et l'atmosphère politique se tendent à mesure que s'exacerbe le conflit Est-Ouest. De banales conversations tournent au vinaigre et gare à celui qui critique Moscou! Un dialogue, saisi sur le vif, parmi d'autres : "Ah, ma pauvre dame, se plaint une marchande de fruits, les temps sont durs, la saison touristique est mauvaise, il y a moins d'étrangers, les clients sont plus rares, mon pouvoir d'achat diminue..." Arrive une mégère, qui s'incruste dans la conversation et enguirlande la vendeuse : "De quoi te plains-tu ? Si tu n'es pas contente, tu n'as qu'à aller voir à Kiev!"  

De vieux réflexes reviennent : comme à l'époque soviétique, des citoyens se sentent autorisés à exercer un contrôle social, comme pour s'assurer qu'aucune pensée déviante ne viendra perturber la ligne officielle. Signe des temps, après avoir été interviewées, de nombreuses personnes rencontrées par les envoyés spéciaux de L'Express nous ont recontactés, inquiets à la perspective de voir leur nom publié dans la presse (certains d'entre eux ont donc été changés).  

L'annexion de la Crimée, sujet délicat

"A Moscou, il est encore possible de critiquer le Kremlin dans des discussions privées, témoigne une interlocutrice navrée d'avoir été séparée de l'Ukraine, dont elle appréciait la culture démocratique. Mais ici, une peur diffuse imbibe nos esprits : une petite voix intérieure nous dicte la prudence." 

Pour la minorité qui regrette d'avoir été coupée de Kiev, l'annexion de la Crimée est devenue un sujet de discussion délicat : des familles se déchirent, des amis se fâchent, des proches cessent de se parler. "Ce matin, une amie de Kiev m'a téléphoné pour prendre des nouvelles, raconte Oleg, le chauffeur de taxi prorusse. Je lui ai répondu que tout allait bien, que les gens étaient heureux de la nouvelle situation politique. Au bout d'un quart d'heure, cette salope m'a dit que, de toute façon, tôt ou tard, l'Ukraine récupérerait la Crimée. Elle m'a gâché la journée ! Je lui ai dit de ne plus jamais me rappeler. Et je lui ai raccroché au nez !" 

Au sommet du pouvoir aussi, une parole de travers peut coûter cher. Le 28 juillet dernier, l'un des conseillers du Premier ministre de Crimée a cru de son devoir de déclarer publiquement ce que chacun sait déjà : dans les mois à venir, il faudra se serrer la ceinture, à cause de la saison touristique médiocre et du contexte défavorable aux affaires. Il a été viré dans la minute. 


En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/crimee-bons-baisers-de-russie_1565812.html?xtor=RSS-3011&google_editors_picks=true#OypwlCh0U8mqjRYZ.99
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Pour un contraste déplaisant avec la vie tranquille en Crimée...

 

Le nombre de morts en Ukraine a doublé en quinze jours : selon le décompte de l'ONU, le bilan qui était au 26 juillet de 1 129 morts a bondi au 10 août à 2 086 morts, soit plus de 60 morts par jour dans la dernière quinzaine.

 

Ce bilan est encore décrit par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme comme une "estimation très prudente". Il faut ajouter aux victimes un minimum d'environ 5 000 blessés, bilan "probablement sous-estimé"

 

Même s'il n'y a pas de limite claire, mon sentiment est que la guerre civile ukrainienne ne peut plus maintenant être décrite comme un "conflit de basse intensité"

 

Aussi imparfaites soient les comparaisons, en voici une : la guerre de Gaza de cette année, c'est environ 2 000 morts en 35 jours, soit le même rythme moyen que l'estimation "prudente" des décès des deux dernières semaines du fait de la guerre civile ukrainienne. Et il me semble difficile de parler de la guerre de Gaza comme d'un conflit de basse intensité.

Modifié par Alexis
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J'attends de voir les Ukrainiens monter une ceinture étanche autour d'une zone urbaine millionnaire. Cela risque d'être instructif, y compris pour nous. Parce que cela demande des moyens non négligeables, en hommes et en matériels.

 

On parle de presque 300 camions qui vont forcément devoir passer par un axe majeur, donc si les ukrainiens ne contrôlent pas les axes majeurs, effectivement ils n'encerclent pas la ville.

Par contre s'ils l'encerclent vraiment, les camions ne vont pas pouvoir passer. Il n'y a pas des centaines de voies majeurs pour accéder à une ville.

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Bon apparemment les ukrainiens ont dit categoriquement niet au convoi russe  qui voulait passer vers Kharkov (sous controle de Kiev).

On parle maintenant de passage directement vers le territoire separatiste dans l'oblast de Lugansk. 

Il semblerait du coup que les soldats ukrainiens qui tiennent l'aéroport de Lugansk aient décidé de tenter une percée...

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On parle de presque 300 camions qui vont forcément devoir passer par un axe majeur, donc si les ukrainiens ne contrôlent pas les axes majeurs, effectivement ils n'encerclent pas la ville.

Par contre s'ils l'encerclent vraiment, les camions ne vont pas pouvoir passer. Il n'y a pas des centaines de voies majeurs pour accéder à une ville.

 

c'est Dontesk qui est encerclé, le convoi lui se dirige vers Lugansk, qui a part la poche de l'aeroport, et completement sous le controle des séparatistes.

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Bon apparemment les ukrainiens ont dit categoriquement niet au convoi russe  qui voulait passer vers Kharkov (sous controle de Kiev).

On parle maintenant de passage directement vers le territoire separatiste dans l'oblast de Lugansk. 

Il semblerait du coup que les soldats ukrainiens qui tiennent l'aéroport de Lugansk aient décidé de tenter une percée...

 

La situation  a l'air plus confuse que çà mais Kiev semblerait accepter l'idée de ce convoi.

 

http://www.rtbf.be/info/monde/detail_un-convoi-humanitaire-russe-approche-de-l-ukraine-malgre-les-mises-en-garde?id=8332067

 

Et c'est logique: non seulement Kiev pourra contrôler ou faire contrôler le chargement et couper l'herbe sous le pied des Russes qui ne pourront prétexter un éventuel refus de l'aide humanitaire pour engager ses troupes. 

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