Allemagne

[Nenel]

A FATac, tu ne peux qu'être dans le milieu bancaire pour répondre ainsi. Bizarre, j'ai de l'écho à la maison.

[Tancrède]

 

 

Là où le système s'est gâté, c'est quand certains ont voulu ne plus mettre un prix sur les parts de financement, mais plutôt un cours. Cela a créé les conditions de régulation par le marché, de spéculation, d'abstraction totale de la valeur des entreprises (la valeur boursière pouvant alors être totalement décorellée de la valeur comptable ou de la richesse réelle de la boîte).

 

 

C'est à ce moment que les marchés financiers sont plus devenus une agence de paris sur les estimations futures (donc de l'argent qui n'est là que pour ça) et de d'échanges trop rapides (par rapport au temps nécessaire pour un investissement réel) des titres de propriété, plutôt que le lieu de rencontre entre l'offre et la demande de financements. Là où ce qu'on met (par commodité) sous le nom de "spéculation" est devenu la norme plutôt que l'exception/la marge (qui, jusqu'à une certaine proportion des sommes en jeu, avait aussi des effets vertueux: tester un marché, révéler des fautes et contradiction, corriger des rentes de situation contre-productives....). Autres conditions de cette évolution: la concentration (des métiers, des épicentres et des structures) de l'industrie financière, la concentration des personnels l'animant (une "classe financière" très incestueuse, à mentalité unique), l'absence d'alternative et, facteur multiplicateur, le vieillissement des populations occidentales, qui a aiguillé des masses financières conséquentes vers ces acteurs, créant des logiques dominantes différentes.... Et l'Allemagne, surtout via ce dernier point, est dans le peloton de tête du mouvement, où les seniors et leurs intérêts dominent la politique de façon plus radicale qu'ailleurs. 

[Wallaby]

http://www.welt.de/wirtschaft/energie/article133293334/Oekostrom-Umlage-sinkt-erstmals-seit-der-Einfuehrung.html (15 octobre 2014)

 

La contribution aux énergies renouvelables payée par les ménages dans leur facture d'électricité, qui n'avait pas arrêté d'augmenter depuis son introduction en mai 2000, baissera pour la première fois en 2015 en passant à 6.17 centime/kwh contre 6.24 centime/kwh actuellement.

Modifié le 15 octobre 2014 par Wallaby

[Alexis]

http://www.sueddeutsche.de/wirtschaft/wuestenstrom-projekt-endgueltiges-aus-fuer-desertec-1.2172778 (14 octobre 2014)

 

Le projet pharaonique Desertec de centrales solaires au Sahara devant alimenter l'Europe en électricité - j'hésite entre les deux métaphores : est gelé ou tombe à l'eau.

 

Je dirais : s'est perdu dans les sables. ^_^

[Shorr kan]

En même temps c'était couru d'avance avec un dirlo un poil mégalo.

[Wallaby]

http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/kommentar-rettet-das-saarland-peng-13229488.html (25 octobre 2014)
 
La ministre-présidente de Sarre, Annegret Kramp-Karrenbauer, propose de fusionner les régions, donc en particulier de fusionner la Sarre avec la Rhénanie-Palatinat. En fait c'est une espèce d'appel au secours face à une situation difficile à gérer par la seule petite Sarre, l'État le plus endetté d'Allemagne avec une dette de 6200 euros par habitant.
 
http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/radikale-islamisten-zahl-der-ausgereisten-salafisten-in-wirklichkeit-bei-1800-13229426.html (25 octobre 2014)
 
Le nombre d'Allemands partis dans but d'aller faire le djihad en Syrie serait de 1800 au lieu des 450 annoncés jusqu'ici, selon des sources du Frankfurter Allgemeine. Les moyens policiers insuffisants ne permettent pas de leur barrer la route. On parle de 200 émigrés du djihad à partir de la seule région de Rhénanie du Nord-Westphalie. Le président de l'Office fédéral de protection de la constitution a dit à la radio que le nombre de « salafistes » en Allemagne était évalué à 6300, un nombre dont l'augmentation est surveillée de près par cet Office fédéral, puisqu'elle pourrait atteindre 7000 à la fin de l'année, alors que jusqu'à il y a peu on parlait de seulement 2800 salafistes. Cette augmentation rapide est selon lui « préoccupante ». Il estime de 7 à 10 le nombre d'auteurs allemands d'opérations suicides en Syrie et Irak. Environ 150 sont rentrés en Allemagne après être partis vers l'Irak et la Syrie sans qu'on sache le plus souvent ce qu'ils y ont fait, sauf 25 dont on sait qu'ils ont été impliqués dans les combats et qui font l'objet d'une surveillance accrue.

Modifié le 25 octobre 2014 par Wallaby

[kalligator]

Je suis  étonné qu'ils laissent rentrer ces 150 djihadistes, ils ne les déclarent pas personna non grata ?

[Bruno]

Au vu du contexte international, et de son contexte intérieur finalement pas beaucoup plus reluisant que le nôtre, qu'elle le veuille ou non l'Allemagne va devoir augmenter ses dépenses de sécurité dans les années qui viennent ; question de survie, sauf à décider d'un suicide collectif bien sûr...

[Mani]

 

Allemagne: 44 policiers blessés dans des affrontements avec des hooligans d’extrême droite

http://www.lesoir.be/691258/article/actualite/monde/2014-10-27/allemagne-44-policiers-blesses-dans-des-affrontements-avec-des-hooligans-d-extre

L’organisation d’extrême droite islamophobe Pro NRW avait appelé dimanche au rassemblement des hooligans. « Hooligans contre salafistes »

[Wallaby]

http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/bundeswehr-von-der-leyen-stellt-attraktivitaetsprogramm-vor-13236861.html (29 octobre 2014)

 

Le gouvernement prend une série de mesures pour augmenter l'attractivité des emplois militaires : semaine de 41 heures avec rémunération des heures supplémentaires, hausse des salaires, système de primes.

[Wallaby]

http://www.spiegel.de/reise/aktuell/zdf-traumschiff-deutschland-reederei-hat-insolvenz-beantragt-a-1000049.html (30 octobre 2014)

 

Je sais, c'est méchant, c'est du Schadenfreude, mais je ne résiste pas à poster cette info : le navire de croisière "Deutschland" est en dépot de bilan. Bien que plus petit, cela évoque un peu le Paquebot France : il ne faut jamais donner de noms trop significatifs à des bateaux : on ne sait jamais ce qui peut leur arriver. La légende sous la photo dit : le "navire de rêve" en eaux agitées. "Navire de rêve" est un feuilleton de la chaine ZDF filmé sur ce navire depuis les années 1980 (rediffusion le 18 novembre 2014 d'un épisode de 2009 : http://traumschiff.zdf.de/ ).

http://www.zeit.de/news/2014-10/30/arbeitsmarkt-bundesagentur-gibt-arbeitslosenzahlen-fuer-oktober-bekannt-30065812 (30 octobre 2014)

 

Le chômage atteint son plus bas niveau depuis trois ans à 6.3% de la population active.

Modifié le 30 octobre 2014 par Wallaby

[Wallaby]

http://www.franceculture.fr/emission-le-monde-selon-hubert-vedrine-quel-est-le-symbole-du-9-novembre-1989-2014-11-07 (7 novembre 2014)

 

Hubert Védrine parle de l'ouverture du mur de Berlin le 9 novembre 1989 : la vision de « nous dans la petite équipe autour de Mitterrand ».

 

« C'est plus tard que tout s'est accéléré, à partir de début quatre-vingt-dix ».

 

http://www.franceculture.fr/emission-l-invite-des-matins-l-invite-des-matins-2014-11-07 (7 novembre 2014)

 

Débat sur le 9 novembre 1989 avec Ulrike Guerot, Analyste et chercheure pour l'organisation Open Society Initiative for Europe (OSIFE) et ancienne directrice du bureau berlinois du Conseil européen des relations étrangères et Klaus-Peter Sick, Historien et politologue au Centre Marc Bloch.

 

9:40 Klaus-Peter Sick « Personne ne croyait que l'unification allait venir rapidement. D'ailleurs si Kohl dans son programme des dix points, il parlait d'une confédération... ».

 

http://www.mitterrand.org/Programme-en-dix-points-du.html Programme en dix points du chancelier Helmut Kohl pour l’unification allemande (28 novembre 1989)

Cette communauté débouchera sur des structures confédérales entre les deux États allemands, mais avec pour objectif de créer ensuite une fédération.

10:30 Marc Voinchet cite l'écrivain Günter Grass en 1990 : « l'expérience effroyable d'Auschwitz exclut un État unifié qui serait voué à l'échec ».

Modifié le 8 novembre 2014 par Wallaby

[Wallaby]

Une autre pièce à verser au dossier : Angela en a ras le bol de Vladimir (d'après Le Point)

 

La chancellerie révèle qu'il y a eu 35 conversations téléphoniques entre Merkel et le président russe depuis mars. Et même en marge du G20, la chancelière s'est entretenue en tête à tête avec le président russe pendant 6 heures pour tenter de fléchir une obstination qui isole ce dernier de la communauté internationale. Peine perdue.

En fait Angie a saoulé Vlad, c'est pour ça qu'il s'est tiré. Tout va bien.

Il y a plusieurs choses à dire.

Premièrement pour les dirigeants russes, l'Allemagne est un pays de rang inférieur, vaincu à la seconde guerre mondiale, ayant un plus petit territoire, une plus faible population que la Russie, sans armes nucléaires. Le seul interlocuteur valable, digne de parler d'égal à égal avec la Russie, c'est les Etats-Unis. Angela est tout au plus une intermédiaire.

La communication ne passe pas forcément très bien entre Merkel et Obama, confer l'épisode où elle a téléphoné à Obama sans lui dire qu'elle avait pris la main dans le sac un espion de la CIA et elle a attendu qu'Obama lui en parle pour voir si il s'excuse, et Obama ne lui en a pas parlé.

Donc la Russie a peut-être raison de ne pas surestimer les capacités de l'Allemagne à négocier quelque chose avec les Etats-Unis.

Deuxièmement Helmut Kohl a raison, elle n'a rien dans la tête.

http://www.lefigaro.fr/international/2014/10/06/01003-20141006ARTFIG00263-helmut-kohl-raille-le-manque-d-intuition-d-angela-merkel.php (6 octobre 2014)

Il déplore sa politique européenne, voire son sens politique tout court: «elle n'a pas d'intuition», dit-il [dans un enregistement datant du début des années 2000, à une époque où il avait quelque raison d'avoir une dent contre elle].

Je crois qu'elle se trompe quand elle pense que l'Ukraine de l'Est, le Donbass, c'est l'Allemagne de l'Est de sa jeunesse, dont je rappelle qu'elle est originaire, et que le sens de l'histoire consiste à extirper l'Ukraine de l'Est des griffes de l'ours russe pour la réunifier avec l'Ukraine de l'ouest. Je pense qu'au contraire, le Donbass ou la Crimée est dans le coeur de nombreux de ses habitants (peut-être pas tous, il y a sûrement des nuances) une "Russie de l'ouest" qui aspire à être réunifiée avec la Russie de l'Est. Rappelons nous aussi que l'envie des Allemands de l'est d'être réunifié avec l'Allemagne de l'Ouest n'est pas le pur produit d'un patriotisme ou sentimentalisme germano-allemand, mais un désir de richesses matérielles qui nait en voyant que les Allemands de l'Ouest ont de plus belles voitures et de plus belles télévisions qu'eux-mêmes.

Transposé à aujourd'hui, c'est les Russes qui sont dans une situation matérielle plus confortable que les Ukrainiens, grâce à la rente pétrolière. Donc de façon tout à fait intéressée, les russo-ukrainiens souhaitent un rattachement à la Russie pour bénéficier de ce confort matériel qui n'a rien de sentimental.

Pourquoi Angela Merkel voit-elle les choses comme cela ? Parce qu'elle est comme ça et que c'est ce qu'elle pense, mais c'est aussi parce que cela lui évite une dissonnance cognitive avec Obama et que cela lui permet de ne pas faire de vagues au sein de l'Alliance Atlantique. Donc c'est plus confortable pour elle d'être alignée sur les USA.

Cela dit elle a de grandes qualités. C'est une bosseuse, et elle est intègre. C'est parce qu'elle incarnait cette intégrité qu'elle avait été choisie pour succéder à Helmut Kohl.

Elle tient ses promesses, elle respecte ses adversaires, elle n'est pas intéressée par l'argent, elle n'a pas de goûts de luxe. Il lui suffit d'avoir « de bonnes fenêtres » pour avoir chaud et elle est comblée.

 

http://www.nybooks.com/articles/archives/2013/aug/15/new-german-question/?pagination=false ("La Nouvelle Question allemande", New York Review of Books, 15 août 2013)

 

La "maitresse d'école" Angela Merkel a dit un jour ce qui revenait à dire qu'elle était fière d'être allemande à cause des bonnes fenêtres des maisons allemandes, bien étanches qui ne laissent pas passer le froid.

Elle est probablement moins riche que Schröder, plus proche de la majorité des Allemands qui s'identifient probablement plus facilement à elle. Elle incarne un peu l'idéal démocratique : elle est un peu comme si on l'avait tirée au sort parmi le peuple allemand. Elle ne sort pas du lot. Elle n'a pas de qualités supérieures à la moyenne.

C'est tout le contraire de la masse des hommes politiques français qui pensent qu'ils sont des premiers de la classe entourés d'idiots incompétents et que le monde s'arrêterait de tourner s'ils disparaissaient.

Elle n'est pas une génie. Elle est intègre et honnête et considère que cela suffit, et même que c'est préférable à tout le reste. C'est la philosophie politique de toute l'Allemagne : un sauveur exceptionnel qui guide les autres en sachant mieux qu'eux où l'on doit aller, ce serait un "Führer" (du verbe führen qui veut dire guider) donc c'est impossible.

Modifié le 20 novembre 2014 par Wallaby

[Kiriyama]

Elle est probablement moins riche que Schröder, plus proche de la majorité des Allemands qui s'identifient probablement plus facilement à elle.

 

Quand on voit ce qu'est devenu Schröder (voire ce qu'il a toujours été), c'est-à dire un individu qui se vend à celui qui a les moyens de se l'acheter, c'est clair qu'elle paraît tout à coup plus sympathique.

Modifié le 20 novembre 2014 par Kiriyama

[Wallaby]

Un autre problème dans la relation Merkel-Poutine pourrait être le côté "vieille galanterie surannée", comme dit Nemo (1), qui fait qu'il ne parle probablement pas aux femmes comme il parle aux hommes, et j'imagine qu'il cache encore plus sa dureté et son agressivité.

Donc dans ce contexte, cela m'étonne pas tant que cela qu'Angela Merkel ait dit que Poutine lui mentait (2). Je pense que face à une femme il se fabrique une image d'un homme gentil et galant, alors que ce n'est pas du tout ce qu'il est. Poutine est, sinon méchant, un homme dur.

Il est probablement plus difficile pour lui d'être franc et direct avec une femme.

 

(1)

Ça m'a fait réagir aussi. Plutôt que de misogynie faudrait parler de sexisme, même avec la traduction "moins polémique", un sexisme de type vielle galanterie suranné dans ce cas. Et gros beauf dans le premier.

Cette discussion partait de l'interview de Poutine sur TF1 où il avait dit :

http://www.les-crises.fr/interview-poutine-scandale-des-coupes/ (5 juin 2014)

 

Vous savez, il vaut mieux de ne pas trop se chamailler avec une femme. [sourire - à 13'55] Et Mme Clinton, même auparavant, ne se distinguait pas par une exceptionnelle élégance de ses propos. Mais ce n’est pas très grave, nous nous rencontrions quand même lors des différents évènements internationaux après [ses propos] et avions de paisibles conversations.

(2) http://www.latimes.com/world/europe/la-fg-germany-merkel-putin-20140904-story.html (3 septembre 2014)

Kornelius, son biographe, a dit que Merkel considère maintenant Poutine comme un personnage non fiable, déconnecté de la réalité.

« Sa vision fondamentale sur Poutine est : nous continuons de parler, mais il ne faut pas lui faire confiance », a dit Kornelius dans une interview téléphonique. « Il peut dire le contraire de ce qu'il a dit juste quelques minutes auparavant, ce qui équivaut pratiquement à dire que c'est un menteur. Elle n'a jamais espéré trop, mais il l'a déçue tellement. Elle a abandonné l'espoir qu'il pouvait être emmené quelque-part dans le camp de nos pays à système démocratique et d'État de droit.

Modifié le 20 novembre 2014 par Wallaby

[Wallaby]

Alexis a commenté http://www.lepoint.fr/editos-du-point/michel-colomes/merkel-poutine-cette-fois-le-torchon-brule-20-11-2014-1883002_55.php (20 novembre 2014) :
 

"Deutschland, wie viele (Panzer) Divisionen ?" - l'Allemagne, combien de divisions (blindées) ?

Sérieusement, c'est la réaction évidente lorsque la chancelière de l'Allemagne réunifiée manie un langage martial pour interdire à la Russie d'avoir des relations avec les pays d'Europe de l'Est indépendamment du contrôle de Berlin.

L'article du Point est basé sur des sources allemandes (Der Spiegel) et semble - malheureusement - exact.

Quelques-unes des "perles" de Madame Angela :

Je doute que la Bundeswehr impressionne beaucoup le président russe.

Jusqu'ici Merkel pouvait être considérée comme l'élément le plus raisonnable parmi les dirigeants occidentaux. Ce revirement vers le bellicisme - désolé, il n'y a pas d'autre mot - est inquiétant. Il semble y avoir une contagion parmi les dirigeants et hommes d'influence occidentaux en direction de l'affrontement.

Et l'effet-miroir joue à plein, un raidissement du côté russe justifiant a posteriori une escalade verbale à tonalité hystérique du côté occidental.

Faut-il penser que le risque d'une vraie guerre en Europe n'est plus négligeable comme il l'était encore il y a trois mois ?

Si la raison a quoi que ce soit à y faire, le risque est négligeable et le restera. Mais n'est-on pas en train de donner congé à Dame Raison ?

Pour moi Brisbane est une répétition de ce qui s'était passé à Milan :
 

http://www.fr-online.de/ukraine/ukraine-ukraine-konflikt-dominiert-asem-gipfel,26429068,28754310.html (16 octobre 2014)

Milan : Merkel voit Poutine et Porochenko séparément ce soir. Demain matin ils font table ronde avec Hollande, Cameron, Renzi et les sommités de l'UE.

Les Occidentaux se sont accordés sur une position commune lors d'une vidéoconférence mercredi soir où participait Obama.

Obama resserre les boulons de son alliance atlantique, leur demandant de jouer tous la même musique, de chanter le même refrain de l'anti-poutinisme. Résultat, Milan se conclut sur un échec et beaucoup sont très préoccupés. Et puis un miracle s'accomplit : dans la même semaine un accord est signé entre l'Union Européenne, l'Ukraine et la Russie sur le gaz.

Obama a plus ou moins l'impression de s'être fait contourner et isoler en Normandie, donc désormais quand il y a un événement international, il resserre les boulons et fait ce qu'il faut pour mettre de l'ordre dans le petit troupeau.

En réalité, Poutine avait probablement senti le vent venir puisqu'il avait déjà vécu cela à Milan, et cette fois-ci il a préféré dégainer le premier en sortant une symbolique agressive en faisant faire des ronds dans l'eau à ses navires entre la Nouvelle Calédonie et la Papouasie, c'est à dire au large de Brisbane.

Donc l'agressivité de Merkel a un côté réponse de bergère au berger qui a commencé très fort avec ses manoeuvres navales.

Ensuite ce que ne voit pas l'article du Point, c'est qu'Angela Merkel n'est pas l'Allemagne. Le Point parle d'un « spectaculaire » « changement de pied de l'Allemagne » et c'est inexact.

C'est une illusion d'optique due en particulier au fait que ces grands raouts de têtes couronnées sont des reliques anachroniques des siècles passés non seulement parce qu'avec les téléphones d'aujourd'hui on n'a plus besoin de se rencontrer pour se voir, mais aussi parce que l'Allemagne est une démocratie. Comme je disais dans mon précédent message, l'Allemagne s'autodéfinit précisément comme le « pays-sans-Führer ». Et donc s'il y a un pays dont la position n'est pas réductible à celle de sa tête couronnée, c'est bien l'Allemagne. L'Allemagne a tourné la page de l'autocratie. Pas le magazine Le Point, du moins pas complètement.

Que lisons-nous dans le Spiegel ?

http://www.spiegel.de/politik/deutschland/putin-und-ukraine-merkel-und-steinmeier-ringen-um-geschlossenheit-a-1003772.html (19 novembre 2014)

Nous apprenons d'abord en lisant le titre, que Steinmeier est le "Nebenkanzler", le Presque-Chancelier, le Chancelier Bis, et qu'il fait l'objet d'un article fort élogieux dans le New York Times du même jour : http://www.nytimes.com/2014/11/20/world/europe/frank-walter-steinmeier-germanys-foreign-minister-a-man-in-the-middle.html?_r=0

Quelques minutes après le discours anti-Poutine de Merkel devant le Lowy Institute en Australie, Steinmeier s'exprimait à Bruxelles devant le conseil des ministres des affaires étrangères de l'Union Européenne où il a demandé qu'on utilise vis à vis de la Russie de « modération verbale ».

Tous les commentateurs ont pensé, même s'il ne citait aucun nom, qu'il visait Angela Merkel.

Le Spiegel rappelle sa combattivité pour obtenir de Ianoukovitch et de l'opposition ukrainienne qu'ils signent un accord, qui ensuite a été torpillé par les événements sanglants de Maïdan, et qu'il reste infatigable pour sortir l'Ukraine de la crise.
 
Je rappelle la vidéo qui montre le caractère du bonhomme :
 

http://www.faz.net/aktuell/gesellschaft/ukraine-krise-steinmeier-reicht-s-12949817.html
 
Steinmeier pète les plombs. Apparemment ça l'a énervé que des gens dans la foule, dans un meeting pour les élections européennes sur l'Alexanderplatz à Berlin hier, agitent des panneaux "arrêtez les nazis en Ukraine" ou le traitent de "Kriegstreiber" (déclencheur de guerre). La vidéo a fait 400000 vues sur youtube.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung a transcrit les extraits suivants :
 
Vous devriez bien réfléchir à qui sont les va-t-en-guerre ici. C'est ceux qui traitent de fasciste une société toute entière, qui incitent à la guerre, qui attisent le conflit.
Parce que nous sommes pour la paix, nous n'avons pas le droit de vous laisser simplifier. Le monde ne se compose pas avec d'un côté les anges de la paix et de l'autre les démons du mal.
Cette protestation là-bas au fond montre qu'il y a encore des gens qui n'ont pas compris l'Europe. L'Europe, c'est la leçon tirée d'une histoire dans laquelle les gens ne se sont pas écoutés, dans laquelle les gens se sont tirés dessus. Je vous en conjure, écoutez !
 
Puis il rappelle qu'il y a eu une crise de l'euro avec des gens qui voulaient expulser la Grèce, le portugal, ou revenir au Deutschemark. Et il assimile cela à ces protestataires qui sont eux les fauteurs de guerre faute de savoir écouter les autres peuples, etc. Et lui il est fier d'être d'un parti SPD qui a résisté à cet éclatement de l'Europe et qui n'a pas de leçons à recevoir en matière de combat pour la paix.

 
http://fr.ria.ru/presse_russe/20141124/203056405.html (24 novembre 2014)

Une nouvelle vague de froid s'est abattue sur les relations russo-allemandes, écrit lundi 24 novembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

A l'initiative de la chancelière Angela Merkel, le forum des sociétés civiles russo-allemand ou Dialogue de Saint-Pétersbourg, prévu pour la dernière semaine de novembre, a été annulé.
 
Lothar de Maizière [président du Dialogue de Saint-Pétersbourg, ex-premier ministre non communiste de la transition en RDA] est également devenu "indésirable" [sur la sellette], qui s'oppose aux sanctions parce qu'elles affaiblissent la Russie et que "l'intérêt de l'Allemagne est dans une Russie stable". 
 
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/ukraine-konflikt-deutsche-sind-gegen-neue-russland-sanktionen-a-1004200.html (21 novembre 2014)

 

Sondage sur les sanctions contre la Russie :

 

- Il faut les augmenter : 19%

- elles sont adaptées : 43%

- il faut les lever : 27%

[Wallaby]

http://www.dailymotion.com/video/x2anv8e_merkel-pas-de-securite-en-europe-sans-la-russie_news

 

L'Allemagne "est consciente" que "la sécurité en Europe, à moyen et à long terme, ne peut être assurée qu'avec la Russie", a déclaré jeudi 20 novembre en Pologne la chancelière allemande Angela Merkel.

 

« Les sanctions ne sont pas un but en soi, sauf là où elles sont inévitables. Nous tenons au dialogue avec la Russie.»

Modifié le 24 novembre 2014 par Wallaby

[Wallaby]

http://www.slate.fr/story/95463/bodo-ramelow-republique-pasteurs (5 décembre 2014)

 

Pour la première fois, un membre du parti Die Linke accède à la fonction de ministre-président d'une région : la Thuringe, capitale Erfurt, en ex-RDA. L'heureux élu n'est pas un ancien communiste, mais un pasteur protestant originaire d'Allemagne de l'ouest.

Modifié le 6 décembre 2014 par Wallaby

[Zarth Arn]

http://www.dedefensa.org/article-le_cas_significatif_de_la_chanceli_re_merkel_01_12_2014.html

 

Merkel prise au piège par la NSA  .... serait un fantoche dans la main des USA ..ce qui expliquerait son changement de politique à l'égard de l'Ukraine et son insistance à vouloir  imposer le traité d'échange entre l'Europe et les USA ...

 

"Il en découle alors que la thèse évoquée épisodiquement ici et là selon laquelle les USA disposent d’un moyen de pression personnel et direct sur la chancelière est de moins en moins jugée comme aléatoire ou farfelue. Ces moyens de pression peuvent aller aussi bien de documents récupérés de l’ex-RDA, par exemple des archives de la Stasi, que de certaines affirmations et confidences de la chancelière interceptées par la NSA. (On observera également dans le cadre de cette hypothèse que s’il y a eu effectivement ce type d’intervention [uS] d’une extrême brutalité, on peut en tirer le constat que le climat entre membres du bloc BAO est à la fois très tendu, très fragile, extrêmement soupçonneux, dénotant enfin l’atmosphère d’un extrémisme furieux autant que d’une crainte presque panique d’une rupture des solidarités internes du bloc. Le Système parle et agit sans aucun souci de modérer sa surpuissance dont on sait que les effets peuvent rapidement se transformer en autodestruction.)"

 

...et puis il y a ça aussi :

"Les Mémoires de l’ancien chancelier allemand Helmut Kohl pourraient enterrer la carrière de Merkel ? "

 Enorme scandale à l’occasion de la publication des souvenirs du chancelier allemand Helmut Kohl « Testament. Transcription des conversations avec H. Kohl »

Il est bien possible que la publication « Die Kohl-Protokolle » nuira non seulement à la carrière de Merkel, mais pourrait avoir un effet sur le chancelier Kohl lui-même. On n’est pas loin de recours en justice,- Kohl a excessivement fait confiance à son mémoiriste Heribert Schwan, dont les souvenirs ont été publiés malgré la promesse de ne publier qu’après la mort du politicien. Schwan avait juré sur tous les saints de ne jamais publier avant le décès d’Helmut Kohl. Mais il n’a pu résister …

 

Bref la ciel semble s'assombrir pour la Merkel qui souhaite faire de l'Europe un Lander  !

Modifié le 8 décembre 2014 par Zarth Arn

[collectionneur]

Bof, le site belge est connu pour ses extrapolations tirés par les cheveux...

Pour les '' mémoires '' de Khôl, qui a t'il de croustillant au juste ?

[Zarth Arn]

La thèse implicitement suggérée par Nougayrède (* Nougayrède, ancienne de Libération, de RFI puis directrice du Monde de 2011 à 2013, finalement passée au Guardian) et accordée aux consignes de la maison-neocon, selon laquelle le cas du MH17 a constitué un fait décisif pour l’évolution de Merkel, est évidemment grotesque sinon intellectuellement obscène lorsqu’on admet le poids psychologique de l’inversion suscitée par le bloc BAO dans cette affaire, et certains doutes exprimés par divers services allemands, dont le BND, sur la version-BAO officielle. Il en découle alors que la thèse évoquée épisodiquement ici et là selon laquelle les USA disposent d’un moyen de pression personnel et direct sur la chancelière est de moins en moins jugée comme aléatoire ou farfelue. Ces moyens de pression peuvent aller aussi bien de documents récupérés de l’ex-RDA, par exemple des archives de la Stasi, que de certaines affirmations et confidences de la chancelière interceptées par la NSA.

[Kiriyama]

Ces moyens de pression peuvent aller aussi bien de documents récupérés de l’ex-RDA, par exemple des archives de la Stasi, que de certaines affirmations et confidences de la chancelière interceptées par la NSA.

 

La réalité rattraperait la fiction.

 

Je me demande si ces écoutes n'ont pas permis d'obtenir d'autres moyens de pression sur d'autres dirigeants européens.

Modifié le 8 décembre 2014 par Kiriyama

[Bruno]

L'Allemagne peut-elle être considérée comme responsable de la persistance-aggravation de la crise économique en UE ? Une analyse qui va contrarier les ardents défenseurs du "modèle Allemand" mais qui a le mérite d'être assez bien argumentée je trouve >>

http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20141212trib0c67c5c65/quelle-est-la-responsabilite-de-l-allemagne-dans-la-crise-europeenne.html

[Alexis]

L'Allemagne peut-elle être considérée comme responsable de la persistance-aggravation de la crise économique en UE ? Une analyse qui va contrarier les ardents défenseurs du "modèle Allemand" mais qui a le mérite d'être assez bien argumentée je trouve >>

http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20141212trib0c67c5c65/quelle-est-la-responsabilite-de-l-allemagne-dans-la-crise-europeenne.html

 

Juste avant de consulter ce lien, et au vu simplement du titre, je me suis dit "Romaric Godin".

 

L'ouverture de la page n'a fait que confirmer ;) :lol:

[Bruno]

Juste avant de consulter ce lien, et au vu simplement du titre, je me suis dit "Romaric Godin".

 

L'ouverture de la page n'a fait que confirmer ;) :lol:

 

Et ? Cet auteur d'articles est-il spécialement connu pour des positions anti Allemagne ou anti Merkel ? Auquel cas, en quoi cela lui donnerait-il automatiquement tort (ou raison) dans ce qu'il dit ? =)