Desty-N Posté(e) le 3 février 2016 Share Posté(e) le 3 février 2016 D'après un journal grec, Berlin proposerait à Athènes un assouplissement de la discipline budgétaire, d'une plus grande efficacité dans la gestion des migrants: Progress on migration could facilitate Greece's bailout review, officials indicate Greek authorities are scrambling to set up screening centers for migrants and refugees as soon as possible as German officials have made it clear to Athens that more efficient management of the refugee crisis could help along creditors’ review of the country’s third bailout, Kathimerini understands. (...) http://www.ekathimerini.com/205591/article/ekathimerini/news/progress-on-migration-could-facilitate-greeces-bailout-review-officials-indicate En soit, ce n'est pas une idée nouvelle, cela fait plusieurs mois que des membres du forum l'évoquent. Mais je trouve toujours amusant quand l'intransigeance moralisatrice se confronte à la dure réalité des faits... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 3 février 2016 Share Posté(e) le 3 février 2016 il y a une heure, Wallaby a dit : La satisfaction du travail de la chancelière : source : http://www.welt.de/politik/deutschland/article151816204/Zustimmung-fuer-Merkel-und-Union-bricht-dramatisch-ein.html Pour regarder le positif, à 46% Merkel conserve un taux d'approbation environ le double de celui de Hollande... Sinon, le chef de l'AfD, le parti allemand anti-euro et anti-immigrants, Frauke Petry, a affirmé qu'en cas de nécessité, la police devrait être autorisée en dernier recours à utiliser des armes à feu pour empêcher des migrants illégaux de passer la frontière. Citation Tirer sur les migrants pour protéger les frontières ? En cas d’urgence, les forces de l’ordre devraient pouvoir y être autorisées. C’est la proposition - tout à fait sérieuse - de l’AfD, qui se sent pousser des ailes à six semaines d’un scrutin régional-test pour la politique d’Angela Merkel. Les propos de Frauke Petry, la présidente d’Alternativ Für Deutschland, ont fait bondir l’ensemble de la classe politique allemande, de gauche comme de droite. Pour les conservateurs de la CDU, l’AfD montre son vrai visage. Pour les Verts, le parti d’extrême-droite est un ennemi de l’état de droit. Un danger à mettre sous surveillance, pour le vice-chancelier Sigmar Gabriel, patron des sociaux-démocrates, qui en appelle aux renseignements intérieurs. AfD, qui n'a pas passé la barre des 5% lors des élections fédérales de 2013, est maintenant crédité de 13% des voix. Selon Wolfgang Schaüble, ministre des finances, qui tente de se positionner à droite de Merkel sur la question des réfugiés, l'AfD est "une honte pour l'Allemagne" Voici l'entretien avec Frauke Petry dont il s'agit (la traduction automatique marche assez bien) Citation Petry: La police doit empêcher le réfugié de pénétrer sur le sol allemand. Et si il le fait de toute façon? Petry: Vous voulez à nouveau m'amener dans une direction particulière. Une fois de plus: Comment un policier des frontières doit-il réagir dans ce cas? Petry: Il faut empêcher le franchissement illégal de la frontière, si nécessaire en faire également usage d'une arme à feu. C'est dit dans la loi. En Allemagne, il ya une loi qui contient un ordre de tirer sur la frontière? Petry: Je ne ai pas utilisé le mot "ordre de tirer". Aucun policier ne veut tirer sur un réfugié. Je ne le veux pas non plus. Mais l'ultima ratio c'est l'usage de la force armée. Il est crucial que nous ne laissons pas la situation en arriver jusque là et que nous freinions l'afflux de réfugiés grâce à des accords avec l'Autriche et les contrôles aux frontières extérieures de l'UE. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 4 février 2016 Auteur Share Posté(e) le 4 février 2016 (modifié) http://www.welt.de/politik/deutschland/article151823385/Anschlag-geplant-Polizei-nimmt-Algerier-in-Asylheim-fest.html (4 février 2016) Coup de filet policier dans des foyers d'asile dans plusieurs régions, dont un centre de premier accueil. Deux Algériens islamistes présumés arrêtés à Attendorn en Westphalie et à Berlin. Les médias parlent d'un projet d'attentat sur l'Alexanderplatz entre autres cibles. Deux autres suspects sont recherchés l'un à Berlin, l'autre à Hanovre (et n'ont pas encore été trouvés). Ce dernier serait lié à la scène islamiste molenbeekoise. À Berlin le coup de filet dans 4 appartements et 2 entreprises a mobilisé 450 policiers. Le suspect principal est celui qui a été arrêté dans le centre de premier accueil à Attendorn. Il est suspecté par les autorités algériennes d'appartenance à l'EIIL. Il aurait été formé militairement en Syrie. Des informations se sont accumulées au tournant de la nouvelle année. Ce sont des hommes qui agissent de façon secrète et communiquent par communication cryptée. Ils auraient eu l'intention de venir à Berlin pour y commettre un attentat, un projet dont on ignore le degré d'avancement. Les premières informations ont été recueillies en Rhénanie-du-Nord-Westphalie par l'office fédéral de protection de la constitution, puis l'enquête a établi des contacts avec les islamistes de Hanovre et Berlin. Des ordinateurs, téléphones portables et des notes ont été saisis. http://www.focus.de/regional/muenchen/vorfall-im-muenchener-michaelibad-junge-maenner-begrapschen-14-jaehrige-maedchen-im-schwimmbad_id_5261137.html (4 février 2016) Deux jeunes filles françaises de 14 ans prises à la poitrine et à la cuisse par 3 Afghans de 16 à 23 ans dans une piscine à Munich. Elles se sont plaintes au maître nageur qui a appelé la police qui les a arrêtés, puis relâchés. Modifié le 4 février 2016 par Wallaby 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 4 février 2016 Auteur Share Posté(e) le 4 février 2016 http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/allemagne-la-forte-hausse-du-salaire-reel-en-2015-est-elle-suffisante-548544.html (4 février 2016) Les salaires réels ont progressé de 2,6 % en 2015, la plus forte hausse depuis 2008. L'introduction du salaire minimum y est pour beaucoup. Malgré sa vigueur, cette hausse est encore insuffisante pour rééquilibrer la zone euro. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 4 février 2016 Share Posté(e) le 4 février 2016 il y a 2 minutes, Wallaby a dit : http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/allemagne-la-forte-hausse-du-salaire-reel-en-2015-est-elle-suffisante-548544.html (4 février 2016) Les salaires réels ont progressé de 2,6 % en 2015, la plus forte hausse depuis 2008. L'introduction du salaire minimum y est pour beaucoup. Malgré sa vigueur, cette hausse est encore insuffisante pour rééquilibrer la zone euro. C'est quand même une bonne nouvelle ! 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Divos Posté(e) le 4 février 2016 Share Posté(e) le 4 février 2016 il y a 21 minutes, Wallaby a dit : http://www.focus.de/regional/muenchen/vorfall-im-muenchener-michaelibad-junge-maenner-begrapschen-14-jaehrige-maedchen-im-schwimmbad_id_5261137.html (4 février 2016) Deux jeunes filles françaises de 14 ans prises à la poitrine et à la cuisse par 3 Afghans de 16 à 23 ans dans une piscine à Munich. Elles se sont plaintes au maître nageur qui a appelé la police qui les a arrêtés, puis relâchés. La culture afghane, quelle richesse pour l’Europe Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Coriace Posté(e) le 4 février 2016 Share Posté(e) le 4 février 2016 (modifié) il y a une heure, Wallaby a dit : http://www.welt.de/politik/deutschland/article151823385/Anschlag-geplant-Polizei-nimmt-Algerier-in-Asylheim-fest.html (4 février 2016) Coup de filet policier dans des foyers d'asile dans plusieurs régions, dont un centre de premier accueil. Deux Algériens islamistes présumés arrêtés à Attendorn en Westphalie et à Berlin. Les médias parlent d'un projet d'attentat sur l'Alexanderplatz entre autres cibles. Deux autres suspects sont recherchés l'un à Berlin, l'autre à Hanovre (et n'ont pas encore été trouvés). Ce dernier serait lié à la scène islamiste molenbeekoise. À Berlin le coup de filet dans 4 appartements et 2 entreprises a mobilisé 450 policiers. Le suspect principal est celui qui a été arrêté dans le centre de premier accueil à Attendorn. Il est suspecté par les autorités algériennes d'appartenance à l'EIIL. Il aurait été formé militairement en Syrie. Des informations se sont accumulées au tournant de la nouvelle année. Ce sont des hommes qui agissent de façon secrète et communiquent par communication cryptée. Ils auraient eu l'intention de venir à Berlin pour y commettre un attentat, un projet dont on ignore le degré d'avancement. Les premières informations ont été recueillies en Rhénanie-du-Nord-Westphalie par l'office fédéral de protection de la constitution, puis l'enquête a établi des contacts avec les islamistes de Hanovre et Berlin. Des ordinateurs, téléphones portables et des notes ont été saisis. http://www.focus.de/regional/muenchen/vorfall-im-muenchener-michaelibad-junge-maenner-begrapschen-14-jaehrige-maedchen-im-schwimmbad_id_5261137.html (4 février 2016) Deux jeunes filles françaises de 14 ans prises à la poitrine et à la cuisse par 3 Afghans de 16 à 23 ans dans une piscine à Munich. Elles se sont plaintes au maître nageur qui a appelé la police qui les a arrêtés, puis relâchés. On retiendra qu'il relève du fantasme que des gens "fuyant la guerre" soient en fait pour partie des gens ne "fuyant pas la guerre" et même des "terroristes". Faudra un jour que les journalistes qui ont sciemment mentis soient mis devant leur incapacité à écrire dans un journal. Je ne pense pas qu'on parlera en France du cas des deux Françaises (on est féministe quand le coupable est un mal (^+e) blanc, sauf si on est Caroline Fourest auquel cas on est ostracisé) donc je me le demande ici. Comme dans le cas de la tentative de viol d'une usagère d'un TER Francilien je crois par trois afghans... Comment cela ne peut il pas justifier seul l'expulsion immédiate de la personne? Le viol est un crime - dans ce cas là ce n'est certes pas un viol mais vu l'âge des victimes on peut rajouter le détournement de mineur - et la population à protéger en priorité pour la constitution est bien la population Française. Si cela était omis peut être que la population Française devrait le rappeler devant le regard hagard de certains, car elle a la légitimité pour le faire. Dès lors qu'est ce qui justifie qu'on conserve ces gens là? Ils sont menacés chez eux? Et alors? Ils sont une menace ici. Elles l'ont bien cherchées? Elles n'étaient pas à une longueur de bras, et en plus en maillot? Cette inaction m'échappe vraiment. Pour bosser dans un CADA je sais que tout le monde ferme les yeux sur les sans papiers - déboutés du droit d'Asile mais pas que - mais on parle de gens qui vivent leur petite vie, essaient de bosser et d'éduquer leurs enfants... Là on parle de salopards arriérés et... relâchés par la police? Dans les deux cas? Mais il faut faire quoi pour être expulsé alors en dehors d'être assez bête pour faire partie des départs volontaires - et donc sur le papier ne pas être expulsé? On est gouverné par des no-borders qui "nik" la France et De Gaulle? Je suis certes dans l'outrance mais les mots m'en tombent quand je vois que ce genre d'enflure et de parasite est immédiatement rélâché mais qu'on a le droit de ficher n'importe quel gland qui rentre dans un stade pour la bonne raison qu'il a payé sa place. Pas que les Afghans => http://www.lalibre.be/actu/belgique/viol-collectif-a-ostende-les-femmes-doivent-obeir-declare-l-un-des-auteurs-des-faits-56b3279c3570b1fc10ec023a Modifié le 4 février 2016 par Coriace 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
French Kiss Posté(e) le 4 février 2016 Share Posté(e) le 4 février 2016 Au moyen orient les hommes ont tous les droits et les femmes quasiment aucun, quand ces mecs la arrivent en europe ou, au moins dans le principe sinon dans les faits, les femmes ont les memes droits que les hommes, sans parler du fait que meme les animaux domestiques chez nous ont parfois plus de droits que leurs femmes chez eux, forcemment il y a un gouffre dans l'apprehension de notre culture, surtout que dans leur culture petrie d'islam, la facette religieuse des courants dominants dans leur culture implique aussi cette difference de droits. Bref ils doivent apprendre qu'en occident, les animaux ont des droits, et que les femmes ont les memes droits que les hommes, c'est exactement cela qu'on devrait leur marteler dans leurs esprits, que font nos publicitaires d'habitude si creatifs? l'EI joue sur nos faiblesses et nos leviers psychologiques a des fins de guerre, c'est pour cela qu'ils cherchent a utiliser nos gamins en les retournant contre nous, qu'attendons nous pour faire de meme? une version soft pour "nos" territoires, une version hard a diffuser sur leurs reseaux (a la limite je glisse sans doute vers un autre topic ou ce post aurait lieu d'etre partage ou transfere...) 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 5 février 2016 Auteur Share Posté(e) le 5 février 2016 http://www.tagesschau.de/multimedia/video/video-154347.html (4 février 2016) Vidéo. Les mesures de sécurité à Mayence et à Cologne pour le Carnaval des femmes. https://www.youtube.com/watch?v=cdDrWLTMGM4 (4 février 2016) Vidéo. Carnaval des femmes à Cologne. http://www.spiegel.de/panorama/weiberfastnacht-koelner-polizei-nimmt-in-karnevalsnacht-mehr-als-200-anzeigen-auf-a-1075802.html (5 février 2016) Carnaval des femmes. Le bilan de la police de Cologne : 224 plaintes, 180 gardes à vue, 143 blessures corporelles, 23 plaintes pour pickpocket, 6 pour vols avec violence, et 18 pour délits sexuels. Ce dernier chiffre serait supérieur à celui de 2015. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 5 février 2016 Share Posté(e) le 5 février 2016 Rapport aux événements de Cologne. http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2016/02/04/cologne-questions-sur-une-nuit-de-cauchemar_4859481_3232.html Quote Les événements de la Saint-Sylvestre à Cologne ont provoqué une onde de choc politique, une émotion collective et une controverse intellectuelle sans précédent à travers l’Europe. Cette nuit-là, plusieurs centaines d’hommes, en majorité des jeunes issus de l’immigration maghrébine récente, mais aussi quelques demandeurs d’asile syriens et irakiens, ont assailli en bandes des femmes dans l’espace public – vêtements arrachés, attouchements, courses-poursuites, insultes. Un mois après les faits, la police a enregistré 800 plaintes, dont 600 pour agression sexuelle. Ces événements, qui risquent de remettre en cause la « culture de l’accueil » défendue par Angela Merkel, ont ébranlé l’opinion allemande, et bien au-delà. Comment expliquer que des jeunes gens se livrent, ensemble, à ce harcèlement de rue avec une telle brutalité ? L’inquiétude est d’autant plus vive que les exactions de Cologne évoquent des formes de harcèlement collectif qui ont lieu depuis une dizaine d’années au Moyen-Orient. Publié dans le journal Bild du 12 janvier, un rapport du ministère de l’intérieur de Rhénanie-du-Nord-Westphalie souligne ainsi que ces agressions relèvent d’un « modus operandi connu dans les pays arabes » : une forme de harcèlement nommé, en Egypte et dans plusieurs pays du bassin méditerranéen, taharoch gamea (« harcèlement sexuel collectif »). Selon Nisrin Abu Amara, chercheuse à l’Institut national d’études démographiques (INED), l’Egypte a découvert le phénomène en 2006, à la fin du ramadan : les 30 et 31 octobre de cette année-là, des groupes d’hommes ont assailli, pendant des heures, des dizaines de femmes dans une rue passante du Caire. Durant la révolution égyptienne de 2011, l’agression, place Tahrir, au Caire, de manifestantes égyptiennes et de plusieurs journalistes occidentales a révélé au monde entier ce qu’était le taharoch gamea. En Egypte, le harcèlement, même s’il n’est pas toujours collectif, semble être devenu monnaie courante. Dans une étude publiée en 2013 par ONU Femmes, 99,3 % des Egyptiennes déclarent avoir été victimes d’une forme de harcèlement sexuel tant dans l’espace public que dans des lieux privés. Après avoir lancé en 2010 le blog « HarassMap » (« carte du harcèlement »), l’Egyptian Center for Women’s Right (ECWR) a organisé, en juin 2011, la Journée du blogging et du tweet contre le harcèlement sexuel. « Le harcèlement, pouvait-on lire sur le blog égyptien « Blacklisted » avant sa fermeture, est à la fois toléré et perpétré par les autorités, ainsi que par les petits salopards de tous âges que vous croisez aux quatre coins du pays. Si vous avez des seins et si vous marchez dans la rue en Egypte, vous devez être prête à les protéger de garçons de 5 ans comme [d’hommes] de 85 ans. » « Raidissement des mœurs » Dans ce contexte, beaucoup de commentateurs et d’analystes ont vu dans les événements de Cologne une conséquence du machisme des sociétés arabo-musulmanes, exacerbé depuis des années par la vague islamiste qui gagne le Moyen-Orient. Ces comportements seraient-ils l’émanation d’une culture qui méprise les femmes ? C’est la conviction de l’essayiste féministe américano-égyptienne Mona Eltahawy, qui a vécu pendant son enfance en Arabie saoudite. Dans Foulards et hymens (Belfond, 2015), elle dénonce l’obsession islamiste de la pudeur et de la pureté, qui explique, selon elle, le harcèlement sexuel au Moyen-Orient. « La culture de la pureté rend les femmes comme les jeunes filles responsables et de leur propre sécurité face à la violence masculine et de la “tentation” que peuvent ressentir les hommes à leur égard. » Avec l’islamisme, cette culture, estime Mona Eltahawy, a pris des formes extrêmes qui aboutissent à une véritable « haine des femmes ». Cette détestation atteint, selon elle, son apogée en Arabie saoudite – lapidation des femmes adultères, interdiction de conduire une voiture, etc. –, mais aussi en Egypte, où l’excision est encore pratiquée. « Ils nous haïssent parce qu’ils ont besoin de nous, parce qu’ils nous craignent et parce qu’ils comprennent à quel point nous contrôler est nécessaire pour nous empêcher de sortir du rang, pour que nous restions de gentilles filles avec nos hymens intacts, jusqu’à ce qu’il soit l’heure de nous baiser et de faire de nous des mères qui élèveront de futures générations de misogynes. » Ce « raidissement des mœurs », qui contribue à la surveillance permanente des femmes et aux incivilités contre elles, est également pointé par le sociologue Hugues Lagrange, auteur du Déni des cultures (Seuil, 2010). « Depuis quarante ans environ, explique-t-il, on constate une involution des mœurs au Moyen-Orient, une contre-réforme islamiste antimoderne qui se traduit par un revoilement des femmes ou par l’extension de la réclusion des femmes – ce qu’on appelle la purdah, l’interdiction pour les hommes de voir les femmes. » « Ce qui s’est produit en Allemagne, ajoute-t-il, est l’effet de la confrontation d’hommes jeunes dont la culture patriarcale s’est raidie du fait de la montée en puissance des courants islamistes radicaux avec une Europe qui admet plus de symétrie entre les sexes et l’existence d’un espace public ouvert à tous, rendue possible par une fragile intériorisation du contrôle de soi. » « Fragile terrain culturaliste » Cette thèse est cependant nuancée par certains théoriciens et chercheurs : ils soulignent qu’on ne peut résumer les réfugiés ou les migrants à des délinquants sexuels, de même que l’on ne peut réduire l’ensemble des musulmans à des sexistes incapables de s’intégrer dans nos sociétés européennes. « Serait-il venu à quiconque l’idée de chercher dans la religion de DSK l’“explication” de ses frasques sexuelles ?, demande François Burgat, directeur de recherche à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (Iremam). Dès lors qu’il s’agit d’éclairer le comportement de l’autre, nous sommes friands des analyses qui pensent trouver dans sa culture ou dans sa religion, surtout s’il est musulman, l’origine de ses manquements hostiles à notre égard. » Selon François Burgat, il faut, en attendant les résultats de l’enquête, se méfier de toute généralisation sur l’influence de l’islam sur les agresseurs. « En l’absence d’une connaissance approfondie de l’arrière-plan culturel et religieux des réfugiés ou migrants impliqués dans ces comportements d’agressivité machiste, je refuse pour ma part de m’aventurer sur ce fragile terrain culturaliste. » Pour le chercheur, la thèse de la désinhibition collective, qui a été observée dans toutes les cultures – y compris en Europe –, semble plus plausible. « Si regrettables et si parfaitement condamnables soient-ils, de tels passages à l’acte, “stimulés” par l’impunité relative qu’offre l’anonymat du groupe, ont été maintes fois observés de par le monde. Ils me semblent universellement récurrents dans des environnements masculinisés qui peuvent être militaires, mais tout autant sportifs, éducatifs, estudiantins ou professionnels. » Ces opposants à la thèse « culturaliste » soulignent que les musulmans n’ont pas l’apanage du harcèlement sexuel envers les femmes. Il est très répandu en Europe, jusque dans des régions où il y a peu d’immigration, comme le montrent les rapports de l’association féministe internationale Hollaback !. Tous les ans, la Fête de la bière, typiquement allemande, est le théâtre de nombreuses agressions sexuelles – individuelles ou en groupe. Ces trois dernières années, six plaintes pour viol ont été déposées, ainsi que 18 pour infractions sexuelles en 2015, 10 en 2014, 14 en 2013. Les associations féministes à l’origine de l’action « Sichere Wiesn für Mädchen und Frauen » (« Pour une Fête de la bière sûre ») estiment que les agressions sont en réalité dix à vingt fois plus nombreuses car de nombreuses victimes ne portent pas plainte. « Si on refuse de serrer la main des femmes, on ne saurait à plus forte raison leur mettre la main aux fesses en public » Olivier Roy, politologue Pour le sociologue Eric Fassin, adversaire résolu des thèses culturalistes, le fait que cette nuit ait été très alcoolisée a été négligé. « Les féministes allemandes ont commencé, à juste titre, par le rappeler : on parle beaucoup moins des violences sexuelles quand les auteurs sont allemands. Or, une foule d’hommes en état d’ivresse, quelle que soit leur nationalité, est toujours une source de danger pour les femmes. Il est hasardeux d’attribuer à l’islam la brutalité d’hommes alcoolisés ou de confondre le sexisme ordinaire de la rue arabe avec le comportement de migrants qui savent mieux que quiconque qu’ils ne sont pas “chez eux”. » Le sociologue redoute une démarche islamophobe qui réduirait l’islam à une culture figée à jamais dans le mépris des femmes. « Pourquoi l’hypothèse d’un acte de terrorisme sexuel organisé, s’appuyant sur des bandes mafieuses pour exciter le ressentiment sexuel de certains migrants, n’a-t-elle pas été envisagée ? », demande-t-il. S’intéresser au parcours des agresseurs Le politologue Olivier Roy, lui aussi, prend ses distances avec les explications religieuses. Quand on lui demande s’il décèle une influence de l’islam ou de l’islamisme salafiste sur ces comportements, le spécialiste de l’islam préfère parler d’une culture « méditerranéenne ». « La misogynie des salafis implique l’évitement des femmes et interdit toute lubricité publique. Si on refuse de serrer la main des femmes, on ne saurait à plus forte raison leur mettre la main aux fesses en public. Ces agressions sexuelles ne relèvent pas d’une religion spécifique, mais plutôt d’un machisme culturel fort répandu, notamment autour de la Méditerranée, mais pas seulement. » Pour comprendre les événements de Cologne, il faut, estime Olivier Roy, s’intéresser à la culture des agresseurs, mais aussi à leurs parcours et à leurs conditions de vie en Europe. « Apparemment, les auteurs sont surtout des jeunes venus en Allemagne pour bénéficier du statut de réfugié politique. Outre-Rhin, le réfugié perçoit une indemnité, est hébergé, mais il n’a pas le droit de travailler. Il macère en vase clos, sans contact avec la société allemande, dans un univers d’hommes jeunes sexuellement frustrés et qui se lâchent en profitant des grandes festivités. Ils croient que tout est permis. Leur culture macho leur laisse penser que, dans le fond, les femmes libres sont consentantes. » Pour le chercheur, les jeunes migrants ne comprennent pas les codes sexuels du consentement en vigueur dans les sociétés occidentales. « Aujourd’hui, en Europe, tout doit être explicite. Le consentement doit être formulé en paroles non équivoques et renouvelé à chaque nouvelle approche. La culture de l’implicite (“Je croyais qu’elle était consentante”) n’est plus recevable. Et il n’y a pas que les Maghrébins de Cologne qui n’ont rien compris : Julien Assange est poursuivi en Suède pour viol parce qu’il n’a pas demandé de consentement lors de la deuxième fois. Et les collégiens américains reçoivent des cours pour apprendre comment adresser la parole et faire un geste sans que cela puisse être perçu comme un harcèlement. Les Maghrébins de Cologne sont des Occidentaux qui s’ignorent. » Comportements « grégaires » La situation est d’autant plus complexe que ces jeunes Maghrébins viennent de sociétés où les tensions, sur cette question des femmes, sont extrêmement vives. « Au Moyen-Orient, de plus en plus de femmes font des études, travaillent, gagnent en indépendance, se modernisent, sortent des maisons, constate Farhad Khosrokhavar, directeur du Centre d’analyse et d’intervention sociologiques (Cadis, EHESS-CNRS), spécialiste de l’Iran et de l’anthropologie de l’islam en France. Une moyenne bourgeoisie est apparue. En même temps, l’islamisme gagne du terrain, entend revenir à une société patriarcale stricte et passe son temps à critiquer et à réprimer toutes les femmes qui semblent s’émanciper ou ne s’habillent pas de façon traditionnelle. » Selon le chercheur, en dénonçant régulièrement, dans les lieux publics et dans leurs prêches, ces femmes qui, selon eux, manquent de pudeur ou portent des tenues non conformes, les islamistes « légitiment » le fait que d’autres hommes les interpellent dans les rues, sous prétexte de religion, pour leur reprocher leur allure : « Par leurs interventions, en se polarisant sur les lieux publics, en “délégitimant” toutes les femmes qui semblent “modernistes”, les islamistes justifient le droit de les solliciter à tout moment. » C’est ainsi, résume Farhad Khosrokhavar, que la rue arabe est devenue un lieu où, entre islamistes pointilleux et hommes en quête de contact, souvent des célibataires tardifs, ou issus du « lumpenprolétariat », « les femmes ne sont plus tranquilles ». « Cette situation est renforcée dans les grandes villes orientales, où les femmes travaillent, prennent seules les transports, devenant ainsi la proie d’anonymes » – une situation montrée dans le film Les Femmes du bus 678 (2011), du cinéaste égyptien Mohamed Diab. De plus, la police laisse faire, les plaintes ne sont pas instruites par la justice, si bien qu’un sentiment d’impunité a fini par se répandre chez les hommes. Il faut ajouter, poursuit Farhad Khosrokhavar, des « effets de groupe », des comportements « grégaires » propres aux espaces à forte densité de population. L’influence des islamistes étouffe-t-elle pour autant toute contestation des normes religieuses ? Les « printemps arabes » ont montré qu’un profond désir de liberté imprégnait la jeunesse. Dans une enquête sur la sexualité de la jeunesse menée pendant cinq ans au Moyen-Orient, La Révolution du plaisir (Autrement, 2015), l’essayiste canado-égyptienne Shereen El Feki montre ainsi que la vie amoureuse, affective et sexuelle de tous ceux qui résistent au conformisme islamique continue. Si le poids du conservatisme sexuel demeure très lourd, la nouvelle génération est engagée sur « une route pleine de faux départs et d’arrêts d’urgence, de demi-tours et de détours ». « De vastes fractions de la population se débrouillent à l’intérieur de la citadelle de la convention sociale : les jeunes hors mariage, les femmes qui travaillent et ne se conforment pas, les homosexuels des deux sexes, ceux qui vendent des services sexuels pour joindre les deux bouts », écrit-elle. Nombre d’entre eux résistent, s’organisent et se fédèrent par Internet, luttant pour leurs droits et pour se faire reconnaître. Et ils ne sont pas seuls, affirme Shereen El Feki. Dans son ouvrage, elle fait la liste de tous ceux qui militent pour un changement des mœurs : « Les érudits qui réinterprètent les textes traditionnels, les avocats qui luttent pour une législation plus équitable, les chefs religieux assez courageux pour prêcher la tolérance quand ils parlaient autrefois de damnation, les écrivains et les réalisateurs qui font reculer les limites de l’espace de parole concédé à la sexualité, les blogueurs… » Au Maroc, l’essayiste a rencontré des féministes qui défendent les mères célibataires et qui ont obtenu en 2004 que la charte régissant les libertés individuelles réduise les privilèges exorbitants des hommes. Ces victoires du droit sur la coutume islamique révèlent les changements en cours. Si elles sont parfois peu visibles depuis l’Occident, elles montrent que les jeunes générations s’investissent dans la lutte contre le conservatisme et le sexisme. Des dizaines de jeunes réfugiés syriens ont d’ailleurs manifesté en Allemagne, le 16 janvier, pour dénoncer les agressions du Nouvel An allemand, avec des banderoles proclamant : « Nous sommes contre la violence faite aux femmes ». Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
rendbo Posté(e) le 5 février 2016 Share Posté(e) le 5 février 2016 hmm, lorsque je voyage je me renseigne pour savoir ce que j'ai le droit de faire ou pas à l'endroit où je vais, en partant en plus du principe que ce que je ne fais pas chez moi, je ne le fais pas ailleurs. Si en plus j'immigrais ou je me réfugiais dans un autre pays, je serai encore plus drastique avec moi même car ce ne sont pas des vacances mais une nouvelle chance, un nouveau départ. Cessons de nous voiler la face, si une personne ne comprends pas cela, alors peut être qu'elle n'a rien a faire sur le sol européen. Sur ce fil je voie souvent revenir la question "arriverons nous à les intégrer ?". Même avec tous les efforts du monde et tous l'argent du monde, si eux ne veulent pas devenir comme nous (au moins sur ces valeurs que nous jugeons essentielles), autant essayer de remplir le tonneau des danaïdes. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 5 février 2016 Auteur Share Posté(e) le 5 février 2016 ...Olivier Roy, qui avait publié en 1992 un livre intitulé « l'échec de l'islam politique ». Je ne l'ai pas lu, mais voici ce que dit quelqu'un qui l'a lu : http://fr.danielpipes.org/2837/lechec-de-lislam-politique (juin 1995) Roy déclare avec grandeur que la révolution islamique est derrière nous. Ce serait même également le cas en Iran où «le Téhéran des mollahs», dit-il dans un passage stupéfiant, aurait des allures «très américaines» (je recommande à tous les Américains d'examiner soigneusement les prochaines images de Téhéran qui leur tomberont sous la main afin d'y chercher des analogies avec leur lieu d'origine). Pour toutes ces raisons, Roy conclut que l'Islam fondamentaliste ne constitue pas un challenge important pour l'Occident. Ce ne serait «pas un facteur géostratégique»: Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
artyparis Posté(e) le 5 février 2016 Share Posté(e) le 5 février 2016 (modifié) il y a une heure, rendbo a dit : Même avec tous les efforts du monde et tous l'argent du monde, si eux ne veulent pas devenir comme nous (au moins sur ces valeurs que nous jugeons essentielles), autant essayer de remplir le tonneau des danaïdes. Inutile de scinder le monde de façon binaire n'est ce pas ? Pourquoi parler de "eux" et "nous" ? Par exemple, je ne me reconnais pas du tout dans ceux qui braquent des banques, même quand ils sont comme "nous". Et je me sens proche du père de famille qui cherche le salut pour sa famille, même s'il est comme "eux". Modifié le 5 février 2016 par artyparis 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Saladin Posté(e) le 5 février 2016 Share Posté(e) le 5 février 2016 Le 04/02/2016à15:24, French Kiss a dit : Au moyen orient les hommes ont tous les droits et les femmes quasiment aucun, quand ces mecs la arrivent en europe ou, au moins dans le principe sinon dans les faits, les femmes ont les memes droits que les hommes, sans parler du fait que meme les animaux domestiques chez nous ont parfois plus de droits que leurs femmes chez eux, forcemment il y a un gouffre dans l'apprehension de notre culture, surtout que dans leur culture petrie d'islam, la facette religieuse des courants dominants dans leur culture implique aussi cette difference de droits. Bref ils doivent apprendre qu'en occident, les animaux ont des droits, et que les femmes ont les memes droits que les hommes, c'est exactement cela qu'on devrait leur marteler dans leurs esprits, que font nos publicitaires d'habitude si creatifs? l'EI joue sur nos faiblesses et nos leviers psychologiques a des fins de guerre, c'est pour cela qu'ils cherchent a utiliser nos gamins en les retournant contre nous, qu'attendons nous pour faire de meme? une version soft pour "nos" territoires, une version hard a diffuser sur leurs reseaux (a la limite je glisse sans doute vers un autre topic ou ce post aurait lieu d'etre partage ou transfere...) Hummmm.. et puis non... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Divos Posté(e) le 5 février 2016 Share Posté(e) le 5 février 2016 Des djihadistes se glisseraient en Allemagne parmi les migrants BERLIN (Reuters) - Des djihadistes se dissimulent parmi les migrants qui rejoignent l'Europe, a déclaré vendredi le chef des services allemands du renseignement intérieur (BfV), Hans-Georg Maassen. Selon lui, les attaques commises en novembre àParis et Saint-Denis montrent que l'organisationEtat islamique (EI) se sert du flux de réfugiés pour envoyer des combattants en Europe. "Nous avons observé qu'à plusieurs reprises (...) des terroristes se sont introduits (dans les rangs des migrants), déguisés en réfugiés. Voilà ce à quoi font face les agences de sécurité", a-t-il déclaré à la chaîne de télévision ZDF. Le Berliner Zeitung rapporte que le BfV a reçu une centaine d'avertissements selon lesquels des combattants de l'EI se trouveraient parmi les réfugiés présents en Allemagne. Hans-Georg Maassen, ajoute le quotidien, a toutefois reconnu que parmi ces avertissements recueillis par les services de renseignement certains relevaient de la simple diffamation. (Caroline Copley et Michelle Martin, Pierre Sérisier et Nicolas Delame pour le service français, édité par Gilles Trequesser) http://www.challenges.fr/monde/20160205.REU6183/des-djihadistes-se-glisseraient-en-allemagne-parmi-les-migrants.html Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
kotai Posté(e) le 6 février 2016 Share Posté(e) le 6 février 2016 Il y a 13 heures, artyparis a dit : Inutile de scinder le monde de façon binaire n'est ce pas ? Pourquoi parler de "eux" et "nous" ? Par exemple, je ne me reconnais pas du tout dans ceux qui braquent des banques, même quand ils sont comme "nous". Et je me sens proche du père de famille qui cherche le salut pour sa famille, même s'il est comme "eux". C'est plus simple de voir le monde en deux parties. Je lit l'article et je sens l'excuse pour l'autre qui nous comprend pas mais que nous devons faire l'effort d'avoir de l'empathie.....Je sens poindre l'échec de l'acceuil avec une belle monté de la xénophobie..... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Skw Posté(e) le 6 février 2016 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 6 février 2016 Il y a 18 heures, g4lly a dit : Rapport aux événements de Cologne. http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2016/02/04/cologne-questions-sur-une-nuit-de-cauchemar_4859481_3232.html Il y a des éléments intéressants dans cet article. En revanche, et peut-être est-ce dû au format journalistique et à ses limites éditoriales empêchant parfois des développements plus fins, opposer éléments culturels religieux et éléments culturels non religieux me semble assez simpliste. Il y a une forme de systémique entre l'interprétation qu'une société peut avoir de textes religieux et l'influence que ces textes religieux auront alors sur la société considérée. Si certains éléments culturels s'inscrivent/perdurent dans une société, c'est aussi parce qu'on a pu les légitimer à travers une interprétation de la religion... influencée elle même dans son interprétation par des composantes de la société. Un exemple parmi bien d'autres : bien qu'il ne soit pas spécialement dit dans les textes bibliques qu'il y a des êtres humains supérieurs et inférieurs, les théoriciens de l'esclavagisme ou de la ségrégation ont très largement inscrit leurs visées dans une argumentation biblique. Et c'est donc à travers la religion que l'on a fait d'une innovation sociale - l'innovation n'est pas toujours bienfaitrice - un aspect profondément ancré et légitimé dans la société. Ainsi, la considération de la femme que l'on trouve dans certaines cultures peut très bien s'expliquer par la religion, son interprétation, et la place accordée à la religion dans la définition des normes sociales. 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
nemo Posté(e) le 6 février 2016 Share Posté(e) le 6 février 2016 Il y a 2 heures, Skw a dit : Il y a des éléments intéressants dans cet article. En revanche, et peut-être est-ce dû au format journalistique et à ses limites éditoriales empêchant parfois des développements plus fins, opposer éléments culturels religieux et éléments culturels non religieux me semble assez simpliste. Il y a une forme de systémique entre l'interprétation qu'une société peut avoir de textes religieux et l'influence que ces textes religieux auront alors sur la société considérée. Si certains éléments culturels s'inscrivent/perdurent dans une société, c'est aussi parce qu'on a pu les légitimer à travers une interprétation de la religion... influencée elle même dans son interprétation par des composantes de la société. Un exemple parmi bien d'autres : bien qu'il ne soit pas spécialement dit dans les textes bibliques qu'il y a des êtres humains supérieurs et inférieurs, les théoriciens de l'esclavagisme ou de la ségrégation ont très largement inscrit leurs visées dans une argumentation biblique. Et c'est donc à travers la religion que l'on a fait d'une innovation sociale - l'innovation n'est pas toujours bienfaitrice - un aspect profondément ancré et légitimé dans la société. Ainsi, la considération de la femme que l'on trouve dans certaines cultures peut très bien s'expliquer par la religion, son interprétation, et la place accordée à la religion dans la définition des normes sociales. L'exemple de l'esclavagisme et de la notion de supériorité raciale (l'un pouvant exister sans l'autre - on a pas toujours ressenti le besoin d'une justification idéologique de l'esclavage) est un bon exemple. Toutefois il y a une différence fondamentale entre chercher et trouver (fatalement) des justifications religieuses et dire que le message contient l'idée de façon organique. Autrement dit c'est pas parce que la structure religieuse est complice de l'ordre social (enfin ceux à qui on donne la parole du moins) que la religion en question approuve véritablement cet ordre social. On le voit avec le féminisme islamique ou la théologie de la libération. Il est en fait évident avec un peu de bonne foi que le texte biblique ne contient en aucune façon l'idée d'une supériorité raciale quelconque donc la justification religieuse des idéologies raciales est un produit de la société pas vraiment un produit religieux. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 6 février 2016 Auteur Share Posté(e) le 6 février 2016 Ce que je trouve dommage, c'est que dans cette brochette de spécialistes consultés par Le Monde, il n'y ait pas un seul psychanalyste. Je suis le premier à critiquer l'enfumage psychanalytique, mais à dose homéopathique, je pense que la psychanalyse peut apporter sa contribution qui est de nous dire et de nous répéter qu'il y a un "retour du refoulé", un "malaise dans la civilisation", que beaucoup de choses sont de l'ordre de la transgression. S'étonner qu'il y a une religion ou une loi ou une civilisation qui dit une chose et que les hommes font le contraire, c'est une régression pré-psychanalytique de notre capacité d'analyse. La difficulté pour la psychanalyse de se prononcer sur l'affaire de Cologne vient du fait que le matériau de base qu'elle utilise est la parole du sujet et la biographie du sujet. Or les suspects n'ont pas été identifiés et on n'a pas beaucoup entendu leur version des faits. La difficulté supplémentaire vient du fait qu'on vit dans une société qui s'intéresse beaucoup aux victimes, et peu aux coupables. Il y a un leitmotiv de "donner la parole aux victimes". Et la parole du coupable est mal vue. Le marxisme aussi, je crois, avait le sens du paradoxe avec la notion de dialectique, de contradictions interne dans la société. Il me semble que la notion de « lumpenproletariat » avancée par Farhad Khosrokhavar se rattache à l'interprétation marxiste. NB : la psychanalyse reste présente dans la presse par exemple lorsqu'un journaliste dit à propos de Donald Trump qu'il n'a "pas de surmoi" : http://www.air-defense.net/forum/topic/11243-usa/?do=findComment&comment=943994 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 6 février 2016 Share Posté(e) le 6 février 2016 il y a 51 minutes, nemo a dit : Il est en fait évident avec un peu de bonne foi que le texte biblique ne contient en aucune façon l'idée d'une supériorité raciale quelconque donc la justification religieuse des idéologies raciales est un produit de la société pas vraiment un produit religieux. Supériorité raciale, je n'en ai effectivement pas souvenir dans la Bible. Mais la notion de peuple élu figure dans l'Ancien Testament, qu'on peut certainement interpréter de manière plus ou moins métaphorique. Si derrière on s'en tient à une interprétation hyper-littérale, on est assez rapidement assez proche d'une notion raciale, ou du moins d'un concept justifiant pas mal de dérives racistes au nom de la foi, non ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Skw Posté(e) le 6 février 2016 Share Posté(e) le 6 février 2016 (modifié) Il y a 1 heure, nemo a dit : L'exemple de l'esclavagisme et de la notion de supériorité raciale (l'un pouvant exister sans l'autre - on a pas toujours ressenti le besoin d'une justification idéologique de l'esclavage) est un bon exemple. Toutefois il y a une différence fondamentale entre chercher et trouver (fatalement) des justifications religieuses et dire que le message contient l'idée de façon organique. Autrement dit c'est pas parce que la structure religieuse est complice de l'ordre social (enfin ceux à qui on donne la parole du moins) que la religion en question approuve véritablement cet ordre social. On le voit avec le féminisme islamique ou la théologie de la libération. On est d'accord. Mais, pour préciser mon propos, la conception de la femme dans le monde islamique ne dépend pas seulement de ce qui est inscrit dans les textes. Il dépend aussi de l'interprétation que l'on fait des textes et de la valeur que l'on accorde aux textes en la matière. Et cette interprétation des textes en matière féminine dépend aussi de la conception de la femme que tu pouvais avoir avant même la lecture religieuse... Par exemple, il est impressionnant de constater les multiples interprétations de ce simple verset coranique : « Ô les croyants ! Quand vous contractez une dette à échéance déterminée, mettez-la en écrit ; et qu’un scribe l’écrive, entre vous, en toute justice ; un scribe n’a pas à refuser d’écrire selon ce que Dieu lui a enseigné ; qu’il écrive donc, et que dicte le débiteur : qu’il craigne Dieu son Seigneur, et se garde d’en rien diminuer. Si le débiteur est gaspilleur ou faible, ou incapable de dicter lui-même, que son représentant dicte alors en toute justice. Faites-en témoigner par deux témoins d’entre vos hommes ; et à défaut de deux hommes, un homme et deux femmes d’entre ceux que vous agréez comme témoins, en sorte que si l’une d’elles s’égare, l’autre puisse lui rappeler. » » (La Vache 282). [la traduction pourrait d'ailleurs être sujette à discussion]. Il est évident que la culture locale influence tout d'abord l'interprétation et ensuite les multiples implications de ce seul verset. D'où l'idée de systémisme dans le rapport qu'une culture peut entretenir avec un texte religieux. Ensuite, il n'est pas du tout évident que certains n'aient pas vu dans les textes bibliques une justification de leur conception esclavagiste ou ségrégationniste, et ce vraiment de bonne foi ! Chez certains, ce pouvait être calculé. Chez d'autres, je suis même sûr du contraire. J'ai notamment à l'esprit des échanges épistolaires du temps de l'abolition dans la Colonie du Cap ou de l'Apartheid en Afrique du Sud. PS : Punaise... toujours plus loin dans le HS... Allons de ce pas trouver une justification à un tel travers dans les textes bibliques ou coraniques Modifié le 6 février 2016 par Skw 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
artyparis Posté(e) le 6 février 2016 Share Posté(e) le 6 février 2016 Bien sûr, certains tartuffes peuvent manipuler ce principe de peuple élu. Mais "élu" signifie t il "préféré", cela donne des droits ou juste des devoirs ? Est ce la bonne traduction ? En ce qui concerne les concepts de supériorité raciale, ceci était largement admis en Occident au 19è (cf Darwin et les interprétations de ses théories). Les progressistes soutenaient d'ailleurs la colonisation pour apporter la civilisation aux "sauvages". Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 6 février 2016 Share Posté(e) le 6 février 2016 15 minutes ago, artyparis said: Bien sûr, certains tartuffes peuvent manipuler ce principe de peuple élu. Mais "élu" signifie t il "préféré", cela donne des droits ou juste des devoirs ? Est ce la bonne traduction ? En ce qui concerne les concepts de supériorité raciale, ceci était largement admis en Occident au 19è (cf Darwin et les interprétations de ses théories). Les progressistes soutenaient d'ailleurs la colonisation pour apporter la civilisation aux "sauvages". Le sentiment de supériorité raciale, de supériorité culturelle (la réduction au génome, aux "ancêtres" qu'on s'invente ou à la couleur de peau.... N'est pas la seule possibilité) ou autre (au final, il s'agit de percevoir le groupe ou méta-groupe auquel on appartient et/ou s'identifie comme "supérieur" par essence) est souvent lié à une situation d'avantage matériel (pourtant généralement limité dans le temps, même si ce temps peut être long par rapport à la longévité d'un individu) du groupe concerné. Même dans une société, les gens au sommet de la pyramide sociale sont prompts à s'inventer une façon ou une autre de supériorité intrinsèque expliquant de façon essentialiste leur réussite (jamais due en rien au hasard ou à l'environnement et la société dans laquelle ils sont: nan! C'est 100% eux) et/ou justifiant de la même manière leur position (parce que la majorité -plus ou moins large- d'une élite est le plus souvent née vers le haut de la dite pyramide), permettant par la suite d'anoblir leur quête de toujours plus de privilèges et signes distinctifs affirmant leur position (transcrite en notion -toujours très abstraite- de "supériorité"), mais aussi de toujours plus d'avantages matériels qu'ils sont par leur position plus à même d'accaparer. Pour le "peuple élu", un copain (juif) m'a dit un jour que son rabbin voyait la chose comme assimiler le peuple juif à la "maison témoin" de l'humanité: pas de qualité supérieure ou inférieure, juste l'échantillon représentatif à l'aune duquel Dieu jugera. 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Skw Posté(e) le 6 février 2016 Share Posté(e) le 6 février 2016 il y a 1 minute, Tancrède a dit : Pour le "peuple élu", un copain (juif) m'a dit un jour que son rabbin voyait la chose comme assimiler le peuple juif à la "maison témoin" de l'humanité: pas de qualité supérieure ou inférieure, juste l'échantillon représentatif à l'aune duquel Dieu jugera. A ce titre, certains considèrent d'ailleurs que "élu" doit s'entendre comme ayant plus de responsabilité devant dieu. Donc, ce serait à entendre plutôt dans le sens "devoir" si l'on tente de répondre à la question d'Artyparis. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Gibbs le Cajun Posté(e) le 6 février 2016 Share Posté(e) le 6 février 2016 il y a 13 minutes, Tancrède a dit : Pour le "peuple élu", un copain (juif) m'a dit un jour que son rabbin voyait la chose comme assimiler le peuple juif à la "maison témoin" de l'humanité: pas de qualité supérieure ou inférieure, juste l'échantillon représentatif à l'aune duquel Dieu jugera. il y a 5 minutes, Skw a dit : A ce titre, certains considèrent d'ailleurs que "élu" doit s'entendre comme ayant plus de responsabilité devant dieu. Donc, ce serait à entendre plutôt dans le sens "devoir" si l'on tente de répondre à la question d'Artyparis. Malheureusement il y en a qui croit en ce concept de peuple élu ...comme une façon d'être supérieur et au dessus de tout le monde ... Le fiston en a fait les frais ( on lui a bien fait "sentir" le concept ) lors d'une mission vigipirate . Il a de suite senti une certaine hostilité ( regard démonstratif ) qui était régulière ... peut-être du à sa tête d'arabe ... même si cela ce faisait aussi avec ces camarades "blancs" mais beaucoup moins , d'ailleurs ceux-ci étaient gêné pour lui . Ce faire contrôlé par un mec typé arabe ne plaisait pas du tout à cet endroit ( école de confession juive ) , et il a eu même droit à un con qui lui raconté ces "campagnes victorieuse " à la dernière guerre au Liban dans Tsahal ( un mytho m'enfin bon , qu'est-ce qu'il en avait à branlé le fiston de la guerre au Liban ) ... Le fiston avait rien demandé ... Le fiston n'a rien répondu et il était sur le cul . Il a passé 3 semaines horrible dans ce vigipirate . Donc voilà , il fait pas dans l'amalgame mais il s'est posé des questions vu la quantité de réaction con à son encontre lors de ces 3 semaines ... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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