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Bat

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  • 4 weeks later...

Article de La Libre Belgique de ce jour sur les méthodes de communication russes autour du conflit en Syrie, montrant quelques-unes des techniques de "propagande 2.0" développées en Russie mais aussi dans d'autres pays. Je mettrais en avant quelques caractéristiques intéressantes tendant à la distinguer de la "bonne vieille propagande à papa" façon URSS, comme un message formellement largement dépolitisé mais axé sur le spectaculaire et l'esthétique, la logique virale (produire des clips qui seront relayés), une semi-provatisation de la propagande (élément assez intéressant: on n'est plus ni dans la propagande d'état traditionnelle ni dans les relations publiques au sens où nous l'entendons habituellement, mais dans une logique de sous-traitance de la guerre médiatique à des opérateurs privés ou semi-privés sur un marché éventuellement concurrentiel, comme on peut le voir aussi en Occident avec l'externalisation de nombre de services), et l'accent mis sur occuper le terrain hors grands médias et les messages personnels et les réseaux sociaux (bouche-à-oreille numérique).

 

La propagande russe vole haut sur la Syrie

Musique techno et images de la guerre par drones en Syrie. La guerre vuepar RussiaWorks. Une guerre sans victimes.

On connaissait déjà l’usine à trolls de Saint-Pétersbourg, active depuis début 2013, notamment dans le cadre du conflit ukrainien. Il y maintenant les images haute définition prises dans le conflit syrien par les drones de RussiaWorks. Les guerres se déroulent aussi sur le front de l’information, ce n’est pas nouveau, mais la Russie paraît en pointe dans ce domaine.

Le site vidéo RussiaWorks a été créé il y a trois mois sous le patronage du groupe média VGTRK, dont l’actionnaire est le gouvernement russe. Il se spécialise ces derniers jours dans la diffusion de vidéos illustrant "la précision et l’efficacité des frappes aériennes russes en Syrie".

Chaque armée fait ce genre de propagande, mais ce qui est nouveau, c’est que le caméraman et patron de RussiaWorks, Alexandre Pouchine, utilise des drones pour illustrer l’offensive russe. Une vidéo, mêlant musique électronique et images aériennes de tanks T-72 et d’avions de combat Sukhoï tirant sur le quartier rebelle de Jobar à Damas, fait un tabac sur le Net, donnant l’impression d’un immense jeu vidéo. Les autorités russes tentent ainsi de convaincre l’opinion publique, russe et étrangère, de l’efficacité de l’intervention en Syrie. (...)

Suite: http://www.lalibre.be/actu/international/la-propagande-russe-vole-haut-sur-la-syrie-56324d743570e5f52800a479

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Plus qu'un jeu vidéo les vidéos sont surréaliste, on dirait un film pacifiste fait par un réalisateur norvégien, sans acteur et sans parole ...

Je suis pas convaincu que ca convainque qui que ce soit de quoique ce soit ... a part que la Syrie c'est Beyrouth version XXL ...

L'autre élément flagrant c'est l'opposition stylistique au grand n'importe quoi djihadiste, ou tout est flou ou les mec film leurs pieds et te racontes qu'ils ont piqué un M16 a des marines qu'ils ont tué...

 

 

 

 

Modifié par g4lly
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Plus qu'un jeu vidéo les vidéos sont surréaliste, on dirait un film pacifiste fait par un réalisateur norvégien, sans acteur et sans parole ...

Je suis pas convaincu que ca convainque qui que ce soit de quoique ce soit ... a part que la Syrie c'est Beyrouth version XXL ...

Je suis à la fois d'accord et pas d'accord: c'est un peu la limite de l'article qui assimile des choses relativement différentes et classe tout cela sous l'étiquette de "propagande" qu veut tout et rien dire en raison du caractère (très) connoté du terme aujourd'hui. Ce que je retiens de ces images, c'est d'abord leur existence. La Russie est historiquement avare en images de l'armée russe en guerre (si on met de côté la mise en scène et la glorification de l'armée rouge durant la seconde guerre mondiale), et là non seulement on a des images similaires à celles que fournissent les occidentaux depuis 25 ans (images des frappes dans le viseur), mais aussi des images tournées spécialement pour une diffusion publique par une boîte dont c'est la mission. Ces images elles-mêmes n'ont rien de très particulier (hormis peut-être une qualité professionnelle), et je ne sais pas trop ce qu'elles sont supposées (dé)montrer, mais elles témoignent d'une volonté de communication très claire du gouvernement russe à ce sujet.

Après, le contenu véhiculé, c'est autre chose. Personnellement, je n'ai pas tellement l'impression que ces images veulent montrer quelque chose de précis dans une stratégie d'influence très ciblée (type: je construis l'image comme ça parce que je veux que les gens pensent ça), mais visent surtout à "occuper le terrain" médiatique: fournir aux médias du monde entier des images "russes", donc diminuant la part de marché (et d'influence potentielle) des autres sources, occidentales ou autres (moyen-orientales et, de plus en plus, "amateur" ou semi-amateur). C'est le vieux fantasme des communicants, absolument pas propre à la Russie, de contrôler toute la chaîne y compris la production des images "au cas où" (c'est p.ex ce que font de plus en plus de partis politiques français en fournissant eux-mêmes aux médias les images des meetings plutôt que laisser les journalistes filmer eux-mêmes, ou en attribuant l'exclusivité à un média partenaire).

Enfin, sur le plan technique, tu noteras quand même que ces images d'apparence banale sont quand même d'une qualité très pro (surtout si tu compares aux clips artisanaux filmés avec des téléphones portables qu'on voit par ailleurs): le travelling de la séance que tu postes est tout simplement magnifique, sur le plan technique et esthétique, et le noir et blanc et l'absence de son participent de cette qualité plus qu'ils témoigneraient d'une absence de celle-ci. Imagine cette séquence en intro d'un film hollywoodien qui se veut vaguement indépendant: ça marcherait assez bien.

Modifié par Bat
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  • 2 weeks later...

Plus qu'un jeu vidéo les vidéos sont surréaliste, on dirait un film pacifiste fait par un réalisateur norvégien, sans acteur et sans parole ...

Je suis pas convaincu que ca convainque qui que ce soit de quoique ce soit ... a part que la Syrie c'est Beyrouth version XXL ...

L'autre élément flagrant c'est l'opposition stylistique au grand n'importe quoi djihadiste, ou tout est flou ou les mec film leurs pieds et te racontes qu'ils ont piqué un M16 a des marines qu'ils ont tué...

 

C'est clair, la première c'est du cinéma expérimental fait par un réalisateur sous Prozac.

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  • 3 weeks later...

Emission de France Inter sur la stratégie de communication russe envers l'étranger, et sur les réseaux tissés à cette fin:

Enquête sur les réseaux russes en France

Après une période de refrodissement née de la crise ukrainienne et de l’annexion de la Crimée, les attentats de Paris ont provoqué la reprise du dialogue entre Paris et Moscou.

Au sein de la classe politique française, la Russie bénéficie de nombreux soutiens dont le le plus fidèle est le Front National.

Soutenu par des banques russes, le parti nationaliste ne cache pas son admiration pour Vladimir Poutine et entretient une proximité idéologique certaine avec le Kremlin.

A gauche comme à droite, la Russie dispose d’oreilles attentives, à l'instar de Thierry Mariani qu’elle considère même comme son ambassadeur officieux.

Ces soutiens ne suffisent pas au Kremlin qui, conscient de la dégradation de son image en France, a mis au point une véritable stratégie médiatique visant à transmettre des messages pro-russes dans notre pays.

Podcastable: http://www.franceinter.fr/emission-secrets-d-info-enquete-sur-les-reseaux-russes-en-france

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  • 2 weeks later...

La communication d'état russe se met à faire des trucs bien pensés pour les pays occidentaux, tablant sur une approche virale et humaine, et échappant aux traditionnelles fanfaronnades qui la font si vite qualifier de "propagande", souvent à juste titre. Subtilité, mais jusqu'à un certain point seulement.

C'est surtout diffusé en ligne par les relais habituels des positions russes en occident, mais aussi par divers sites conspirationnistes et poutinolâtre qui lui ont donné pas mal de visibilité sur Facebook, donc c'est sorti des cercles habituels de convaincus. Bref, ça marche.

Modifié par Bat
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La communication d'état russe se met à faire des trucs bien pensés pour les pays occidentaux, tablant sur une approche virale et humaine, et échappant aux traditionnelles fanfaronnades qui la font si vite qualifier de "propagande", souvent à juste titre. Subtilité, mais jusqu'à un certain point seulement.

C'est surtout diffusé en ligne par les relais habituels des positions russes en occident, mais aussi par divers sites conspirationnistes et poutinolâtre qui lui ont donné pas mal de visibilité sur Facebook, donc c'est sorti des cercles habituels de convaincus. Bref, ça marche.

Ca a quand même un petit côté pénible de s'entendre dire "vous tremblez, la peur vous envahit" suivi de "on vous avait prévenu" avec une musique destinée à faire monter l'angoisse. Je n'ai pas été jusqu'au bout...

Si on compte le clic du début, ça a "marché" pour moi. Si on tient compte de celui de la fin, non.

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Ca a quand même un petit côté pénible de s'entendre dire "vous tremblez, la peur vous envahit" suivi de "on vous avait prévenu" avec une musique destinée à faire monter l'angoisse. Je n'ai pas été jusqu'au bout...

Si on compte le clic du début, ça a "marché" pour moi. Si on tient compte de celui de la fin, non.

C'est pourquoi je précisais "jusqu'à un certain point". Sur le plan communicationnel, le début est vraiment bien pensé. Après, oui, ça dérape, ça part dans des trucs totalement surfaits et un peu grotesques. Ce qui est intéressant, c'est que la vidéo est diffusée en-dehors des cercles poutinolâtres: les gens y voient donc "quelque chose". Après, qu'y voient-ils? C'est une autre question: sont-ils touchés, convaincus, énervés, trouvent-ils ça ridicule (et le diffusent pour rire)? Est-ce que les gens changent leurs représentations de la Russie, au final? On ne sait pas: c'est la limite de l'évaluation des effets représentationnels d'une campagne virale. (Et que les marketeur oublient souvent: cliquer n'est pas —nécessairement— adhérer.)

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  • 2 weeks later...

Evaluation des efforts chinois pour influencer les médias à l'étranger (surtout dans le sens restreindre l'audience des dissidents et militants des droits de l'homme)

http://thediplomat.com/2015/12/resisting-beijings-global-media-influence/

Attention! l'article est biaisé (l'auteur de l'article est elle-même militant des droits de l'homme), mais ça reste intéressant.

C'est vraiment dommage pour la Miss Monde Canada, elle est canon :smile:

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Je pense surtout que les sites comme Sputnik.ru ne cherchent à convaincre personne mais à entretenir une base de fidèles. Ces sites s'adressent à des gens qui sont déjà convaincus, pro-russe, pro-Poutine qui vont y chercher ce qu'ils s'attendent à trouver et ce qu'ils veulent voir.

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  • 2 weeks later...
  • 2 weeks later...

Encore UN qui va sur le net depuis son lieu de travail :)

Bon, il y a déjà des comptes bloqués pour du vandalisme depuis des entreprises, médiathèques et bien plus largement depuis des cybercafés - deux à Bangkok dans la même rue était bloqué lors de mes vacances il y a 2/3 ans- . Il faut que demande aux administrateurs du Wiki France si une administration à déjà était bloqué à ce niveau.

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  • 4 weeks later...
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L’inquiétante propagande russe sur la crise des réfugiés en Europe

Une Europe plongée dans l’insécurité et des dirigeants incapables d’y remédier, quand ils ne mentent pas de façon délibérée à des fins électoralistes. Telle est la vision présentée par les médias publics russes, qui consacrent une bonne partie de leurs informations à la crise migratoire en Europe, mettant en avant, quasi exclusivement, les mouvements d’extrême droite.

Depuis les incidents survenus la nuit du Nouvel An à Cologne, durant laquelle de nombreuses femmes ont été agressées par des migrants et des demandeurs d’asile, l’Allemagne est particulièrement visée par cette campagne agressive, mais pas seulement. Tous les pays d’Europe sont concernés. (...)

 

Suite: http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/02/11/l-inquietante-propagande-russe-sur-la-crise-des-refugies-en-europe_4863070_3214.html

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  • 1 month later...
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L’inquiétante propagande russe sur la crise des réfugiés en Europe

Propagande et manipulation, en fait, tout est une question d'adjectif. Alors qu'on aurait très bien pu mettre: "Propagande russe sur la crise des réfugiés en Europe". On a rajouté l'adjectif "inquiétant", afin de renforcer le coté anxiogène de l'article. c'est aussi simple que cela. Surtout que cela agit sur nous de manière inconsciente, c'est la force de la manipulation.

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Le 11/04/2016 à 12:51, nemo a dit :

D'après Bat pas de propagande chez nous...

Allons bon, vraiment?

Je serais curieux de voir où et quand j'ai dit ça.

Comme je l'ai déjà dit (mais je ne sais plus si c'est dans le forum ou en MP à différents membres avec qui j'ai eu des discussions privées à ce sujet), le terme de "propagande" est problématique car il véhicule toute une série de représentations connotées négatives (que le terme n'a pas toujours eues, du reste) qui empêchent une discussion un tant soit peu rationnelle avec certains: la propagande, ce serait nécessairement faux et mal et sale, donc mentionner son existence n'aurait pour but que dénigrer l'état qui en fait usage (la Russie et la Chine, pour reprendre mes "têtes de turc" récurrentes sur le sujet). Le problème, ou plutôt la bonne nouvelle, c'est que la réalité est plus complexe que ça: je récuse le terme et je cherche, par mes interventions sur le sujet, à le mettre en perspective pour sortir des simplismes et raccourcis en tous genres qu'on lit beaucoup en ligne (et pas seulement ici) consistant soit à considérer comme "propagande" toute information dissonante avec son opinion propre, ou inversement à considérer que tout est propagande sans aucune distinction ou compréhension des modes d'influence, de leurs logiques et moyens et de leurs conséquences.

Tous les états, toutes les organisations privées, mènent des actions de communication et d'influence. Du reste, l'information au sens large étant une activité humaine, elle est imparfaite: l'idée d'objectivité totale est un leurre: on parle toujours de quelque part et à quelqu'un. Par contre, il est clair qu'entre un état autoritaire et une démocratie libérale, il y aura des différences (partielles ou totales) d'objectifs, de moyens, de contenus, de canaux, de sujets pouvant être mis au débat ou pas, de variété des opinions présentes dans l'espace médiatique. Par exemple, tout le monde peut bidonner et mentir, par contre dans un système ce sera facile (et donc plus systématique) parce qu'il n'y a pas/peu de médias en mesure d'apporter une contre)information ou parce que les citoyens sont empêchés d'avoir accès à d'autres sources, alors que dans l'autre le mensonge retombera inévitablement sur la g... de l'envoyeur parce qu'un média le révèlera, parce que le sommaire du journal télévisé n'est pas écrit au ministère, parce que les mouvements demandant des explications ne seront pas censurés. Je vous laisse trouver par vous-mêmes trouver de quel modèle France et Russie (puisqu'on parle de ces deux pays-là) sont respectivement les plus proches.

Modifié par Bat
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Beau discours mais si je ne me trompe tu as choisis le titre de ce fil. tu es donc celui qui met une équivalence entre "guerre de l'information" et la propagande. Et tu alimentes ce fil essentiellement avec des exemples pris chez ceux que tu as appelé tes "têtes de turc" et tu as récuser toutes tentatives de mettre en parallèle avec ce qui chez nous relève pourtant indéniablement de la propagande et de la "guerre de l'information" au nom de différence qui ne soutienne pas l'analyse. A toi de gérer tes contradictions après ça.

Ceci dit je demande pardon pour mon poste précédent qui relève du trollage puisqu'il n'améne rien par lui même et cherchait uniquement à faire réagir.

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Il y a 13 heures, nemo a dit :

Beau discours mais si je ne me trompe tu as choisis le titre de ce fil. tu es donc celui qui met une équivalence entre "guerre de l'information" et la propagande. Et tu alimentes ce fil essentiellement avec des exemples pris chez ceux que tu as appelé tes "têtes de turc" et tu as récuser toutes tentatives de mettre en parallèle avec ce qui chez nous relève pourtant indéniablement de la propagande et de la "guerre de l'information" au nom de différence qui ne soutienne pas l'analyse. A toi de gérer tes contradictions après ça.

En fait, j'ai créé ce fil parce que dans différents fils où les échanges étaient assez "chauds", les accusations réciproques de "propagande", "désinformation", etc., revenaient régulièrement, et on partant dans des HS pas possibles. Comme la communication fait pleinement partie des conflits contemporains, je me suis dit que ce serait une bonne idée de prévoir un fil pour discuter de manière plus pacifiée de ces questions, sans se foutre directement sur la g... à propos d'événements ponctuels d'actualité chaude (comme on en avait alors sur le fil Ukraine: "la photo unetelle postée par machin est-elle authentique ou pas et relève-t-elle de la propagande américaine ou russe?"). J'ai intitulé le fil "Guerre de l'information et propagande" pour à la fois ratisser large et permettre à tout un chacun d'avoir une idée rapide de la thématique. Car même si personnellement je me méfie des emplois du terme "propagande", il a au moins l'avantage de parler à tout le monde (au moins en titre), bien plus que si j'avais mis "stratégies étatiques et institutionnelles d'influence et de transformation des représentations".

Après, l'alimentation du fil tient surtout à ce qui est discuté ailleurs ou à ce qui est publié comme information intéressante à relayer. Et à ce que les différents membres apportent. L'expression provocatrice "têtes de turcs" reconnaît ironiquement (pour moi-même) que j'ai tendance à m'intéresser en particulier à ces deux pays sous cet angle-là car ce sont deux modèles très intéressants en pleine mutation, mais ne signifie évidemment nullement que ça n'existe pas ailleurs, même si peut-être sous d'autres formes, avec d'autres modes d'action ou des objectifs différents.

Si j'ai commencé avec la Russie, c'est principalement parce que c'est autour de la Russie et ses médias qu'on a eu des échanges musclés (sur les fils Russie et Ukraine). Si je poursuis avec la Russie et la Chine, c'est simplement que des publications ou émissions abordant les stratégies d'influence de ces pays sortent régulièrement dans les médias. Le jour où je tombe sur des études récentes sur les stratégies d'influence américaine, française ou syldave, je les posterai aussi.

Simplement, il faut être conscient que pour les démocraties libérales, on aura peu d'équivalents à ce qu'on peut trouver sur la Russie et la Chine, régimes autoritaires avec une politique de contrôle des médias et de l'information assez forte, simplement parce que ça ne fonctionne pas comme ça (donc on ne peut pas l'étudier dans les mêmes termes). Ça ne veut pas dire que ces états ne pratiquent aucune action d'influence ou que les médias de ces pays ne véhiculent pas des représentations idéologiques (au sens de Barthes), mais on ne peut pas les appréhender directement à travers les catégories d'analyse traditionnelles de la "propagande". (Pour faire simple, au lieu de dire aux médias ce qu'ils doivent raconter comme en Chine, nos gouvernement essaient de convaincre les médias de raconter l'info comme ils voudraient, ce qui rate une fois sur deux car ils ne peuvent en même temps pas empêcher les journalistes de ne pas suivre la séance officielle de relations publiques.)

Ce qu'il faut cibler relève plus des relations publiques d'une part (pour les actions gouvernementales) et des logiques sociologiques, socio-économiques, actionnariales, commerciales, d'audience, etc. (pour le paysage médiatique), qu'on ne peut absolument pas réduire à une logique d'influence étatique: l'état ne joue bien souvent qu'un très petit rôle dans les informations de la presse, voire pas de rôle du tout. Par exemple, la chaîne Fox News est souvent présentée comme de la "propagande américaine", mais cela n'a pas de sens. Si je suis d'accord pour considérer que la chaîne dit à peu près n'importe quoi sur nombre de sujets, et de manière très orientée idéologiquement, elle reste une chaîne privée dans un pays où la liberté de presse et d'expression sont sacro-saints (donc l'état ne va pas lui dicter sa conduite, au risque d'un suicide politique), et dont la ligne éditoriale (discutable) se construit entre des collusions idéologiques privées (de ses actionnaires) et une logique de marché (gagner des parts sur la partie d'audience qui se reconnaît dans ces discours pour monétiser cette audience —le fameux "temps de cerveau disponible" de Lelay—). On peut trouver que Fox News est très tout ce qu'on veut (c'est mon cas), mais ça n'est en rien comparable avec ce qui se passe dans des pays où les sujets qui peuvent être traités ou non où l'angle sous lequel il convient de le faire sont définis a priori ou a posteriori par le gouvernement.

Il y a 13 heures, nemo a dit :

Ceci dit je demande pardon pour mon poste précédent qui relève du trollage puisqu'il n'améne rien par lui même et cherchait uniquement à faire réagir.

Pas de souci, on est tous le troll de quelqu'un d'autre... :wink: Par contre, un conseil pour faire ça mieux, si tu permets (j'avais écrit un guide du troll, en son temps, après avoir été modo sur un autre forum): si tu veux me faire réagir, tague mon nom dans le message destiné à cela, ou cite-moi. Comme ça j'ai une notification et je vois qu'on cherche à me faire réagir. Sinon, c'est très hasardeux: il n'est pas sûr que je voie ton message sauf si par hasard je passe sur la page peu après que tu aies posté.

Modifié par Bat
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Histoire ou propagande grossière ? Pour ne pas heurter nos amis russophiles, je vous livre ici - plus que dans le fil Russie et dépendances - ces quelques lignes d'un billet de Michel Colomès dans le Point, délicieux vraiment :

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Staline aussi voulait sa "solution finale"

Si le dictateur soviétique n'était pas mort le 5 mars 1953, des millions de Russes auraient été déportés en Sibérie, simplement parce qu'ils étaient juifs.

Svetlana Alliluyeva, la fille de Staline, raconte qu'au moment de mourir celui qu'une propagande enamourée avait baptisé le petit père des peuples a ouvert une dernière fois les yeux. Son regard « à la fois fou et méchant », dit-elle, a balayé l'un après l'autre tous les dirigeants qui se trouvaient au pied de son lit et il a levé le doigt en un geste de menace qui a glacé d'effroi tous ceux qui étaient venus assister à ses derniers instants. Puis – au grand soulagement de tous –  il a rendu l'âme.

C'est l'un des passages surprenants du livre que l'historien américain Joshua Rubenstein vient de publier aux États-Unis, Les Derniers Jours de Joseph Staline. Jusqu'au bout de son dernier souffle, celui qui restera comme l'un des dictateurs les plus sanglants de l'histoire aura fait régner la terreur, non seulement dans son peuple, mais surtout dans son entourage immédiat.

Des trains prévus pour les convois de déportés

Ce que rappelle ce livre, c'est aussi comment la mort a empêché le numéro un soviétique de rivaliser une fois de plus dans l'horreur avec Hitler. Tout était prêt, en effet, pour déporter en Sibérie et au Kazakhstan deux millions et demi de juifs russes.

 

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