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Relance d'une industrie nationale des munitions de petits calibres


Clairon

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Histoire de relancer les débats, le rapport des députés Chassaigne et Cubertafon sur la Politique d'approvisionnement du MinArm en petits équipements a été présenté la semaine passée en commission et revient sur le sujet de manière « forte » (à partir de p.102) :

Citation

d) Un projet de nouveau d’actualité

i. Un projet suspendu

Premièrement, la Revue stratégique d’octobre 2017 abandonne ce projet de recréation d’une filière de production.

Deuxièmement, l’examen conduit par la DGA en 2018 n’a pas permis de s’assurer que l’important investissement requis, dans un contexte budgétaire contraint, permettait de disposer, in fine, d’une source d’approvisionnement économiquement viable, propre à répondre aux besoins des forces françaises de manière compétitive et d’affronter les marchés à l’exportation. Le business model envisagé en 2017 repose sur la captation de la quasi-totalité des commandes des armées françaises, ce que la DGA juge juridiquement difficile puisque la France aurait du mal à justifier la non mise en concurrence au niveau européen s’agissant de consommables jugés non stratégiques lors de la Revue stratégique tenue à l’automne 2017. Par ailleurs, l’offre au niveau européen et mondial permet à la DGA de se dire confiante quant à la sécurité d’approvisionnement des forces françaises. Le projet n’a donc pas été jugé comme prioritaire par la DGA.

Troisièmement, les industriels, Thales essentiellement, ne se sont pas montrés empressés de créer une telle usine, peut-être parce que la valeur ajoutée des cartouches est moins élevée que d’autres produits, et que les perspectives d’exportation sont limitées. Sofisport en revanche n’a cessé de porter et de valoriser le projet auprès de la DGA et de Mme la Ministre des Armées. En effet, Groupe Sofisport considère avec raison que la construction de cette nouvelle usine est d’une part, viable économiquement et d’autre part, innovante avec la création d’un nouveau type de poudre. En effet, l’usine permettrait de produire pour les munitions métalliques une poudre à simple base (nitrocellulose) au lieu d’une poudre à double base sachant que la nitroglycérine est beaucoup plus dangereuse d’utilisation. Sofisport fabriquerait cette poudre d’un nouveau genre sous un procédé de fabrication développé pour le monde du civil (cartouches pour la chasse) introduisant une évolution technologique importante et une grande automatisation.

Quatrièmement, les armées ne se sont pas dites particulièrement attachées à avoir des munitions « made in France ».

Les rapporteurs regrettent à ce stade que les grands groupes de la Défense semblent vouloir délaisser, par manque d’attrait économique, ces produits au profit d’autres activités de la Défense, à plus haute technologie et valeur ajoutée. Ils déplorent que bon nombre d’actifs industriels aillent dans un avenir proche entre les mains d’investisseurs étrangers, avec des comportements opportunistes qui favoriseront des rentabilités à court terme.

ii. Un projet à reconsidérer après la crise sanitaire et la volonté affichée de l’État de réindustrialiser et de préserver la souveraineté nationale

Ce projet de construction d’une filière de fabrication de munitions métalliques de petit calibre doit être réexaminé à l’aune de trois nouveaux facteurs de contexte.

- l’analogie avec les masques est frappante : dans les deux cas, l’État a pu considérer qu’il s’agissait de matériels à faible valeur ajoutée, pour lesquels on pourrait toujours s’approvisionner à l’étranger, logique qui a montré ses limites lorsqu’elle est mise en œuvre à flux plus ou moins tendus. Précisons que, s’agissant de munitions de guerre, les importations ne sont possibles qu’en l’absence d’embargo ;

- 100 millions d'euros constituent certes une somme importante, mais le montant de cet investissement est à relativiser, notamment des sommes en jeu dans le cadre du plan de relance et :

- dans l’hypothèse où un autre acteur européen viendrait co-investir ce qui aurait l’intérêt pour lui de se placer sous le régime français de licences d’exportation, réputé moins aléatoire que d’autres.

Pour mémoire, l’État vient de créer 20 points de PIB de dette en trois mois et lance un plan de relance de 100 milliards d’euros : est-il vraiment à 70 ou 100 millions d'euros près ?

L’industrie de défense a été frappée assez durement par la crise, et les crises ouvrent souvent la voie à des consolidations industrielles et notamment au niveau européen afin d’instaurer un consortium européen sur le secteur des munitions.

Or, dans le paysage européen, l’industrie d’armement terrestre française est en position de minorité face aux Allemands (RheinMettal et KMW, ce dernier étant « marié » à Nexter). Tout ce qui peut « faire grossir » le « made in France », que ce soit en croissance interne ou en croissance externe (un partenariat étroit avec FN Herstal ou un autre tel qu’un italien) irait dans le sens d’un rééquilibrage franco-allemand dans le secteur de l’armement terrestre, et permettrait donc à l’industrie française d’aborder la perspective de consolidations européennes dans une position moins déséquilibrée.

iii. Un projet d’avenir pour notre base industrielle souveraine face à l’émergence de nouveaux calibres

Les rapporteurs soulignent par ailleurs le développement à venir de nouveaux calibres.

Pendant la guerre froide, le monde des fusils d’assaut s’est séparé entre les fusils chambrés en 5.56 mm aux Etats-Unis et dans le bloc de l’Ouest et ceux chambrés en 7.62 mm dans le bloc de l’Est. Ces choix perdurent aujourd’hui : notre HK 416 F en 5.56 mm.

Conscients des limites propres à chacun de ces calibres, face notamment à certains ennemis et aux évolutions technologiques induites, les Etats-Unis ont lancé un marché pour le renouvellement total de leurs Armements Légers d’Infanterie. Parmi les trois entreprises en lice », deux ont développé des munitions en calibre 6.8 mm. Le choix de l’une de ces entreprises signifierait la production d’armes dans un nouveau calibre et leur distribution dans toute l’armée américaine.

L’apparition et la généralisation d’un nouveau calibre aux Etats-Unis pourrait, en effet, avoir un impact important sur les standards OTAN.

Les États-Unis sont en effet la nation-cadre par excellence de l’OTAN. S’ils changent de calibre, ce dernier deviendra quasi nécessairement la norme OTAN à laquelle tous devraient se plier. Ce standard pourrait devenir, par voie de conséquence, le standard européen et le marché des petits calibres et des petites munitions pourrait connaître des changements.

En France et en Europe, à terme, cela impliquerait de changer nos armements et de se doter de ce nouveau calibre, qu’aucune usine en Europe ne produit actuellement ; dans le cas contraire nous serions totalement dépendants des Etats-Unis.

Une autre solution serait de conserver la 5.56 ou de développer notre propre calibre ; et donc risquer de ne plus être interopérable avec nos alliés américains et otanien et être « en retard d’une guerre » sur les technologies de munition.

Sur le développement de nouveaux calibres, la relance d’une filière petit calibre française nous permet d’être présent, dans quelques années, sur ce sujet des petites munitions en cas d’évolutions du marché liées au développement des nouveaux calibres.

En raison de ces éléments de contexte, les rapporteurs soutiennent fortement la construction d’une filière de fabrication de munitions métalliques de petit calibre qui présenterait les avantages suivants : 

-  l’affirmation de la souveraineté nationale dans un secteur sensible,

-  la création d’une nouvelle filière française industrielle à l’heure d’une nécessaire réindustrialisation de notre pays ;

-  la création d’emplois en Bretagne (Pont-de-Buis et bassin de Brest) ;

-  l’association modèle d’un grand groupe et d’une PME (si ce n’est pas Thales, un grand partenaire européen) ;

-  un investissement innovant introduisant une évolution technologique importante en matière de type de poudre utilisée dans les munitions métalliques ;

-  un investissement d'avenir permettant à notre base industrielle de défense d'être présente dans la compétition future sur le marché des petits calibres de demain.

Il s’agit d’un engagement de campagne du Président de la République qui trouve toute son actualité après la période de crise sanitaire que nous avons traversée : sans jeu de mots, il s’agit de la bonne « fenêtre de tir » pour recréer cette filière de production en France avec un partenaire européen si nécessaire.

Avec les échanges filmés en commission (à partir d'1h06) : http://videos.assemblee-nationale.fr/video.9475724_5f61bd12a8f8b.commission-de-la-defense--politique-d-approvisionnement-du-ministere-des-armees-en-petits-equipemen-16-septembre-2020

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J'ai vu passer ça:

http://www.opex360.com/2020/09/24/les-deputes-insistent-pour-recreer-une-filiere-francaise-de-munitions-de-petit-calibre/

Ca fait longtemps que cette histoire m'inspire le raisonnement suivant. Je profite de l'actualité pour vous le soumettre.

Il y a quelque chose dans cette histoire que je ne comprends pas, peut être parce qu’il me manque des données. Je serais très intéressé si quelqu’un parmi vous pouvait m’éclairer.

Nous sommes un pays ou les coûts de productions en général (impôts, taxes diverses, prélèvements sociaux….) sont plus élevés qu’ailleurs. Simultanément notre pays consomme un quantité de munitions de petits calibres plus importante qu’un pays comme la Belgique par exemple, mais on pourrait en citer d’autres. Or ces pays produisent ces munitions de petits calibres pour eux et pour l’export.

Si je me livre à une petite estimation à la louche des ordres de grandeurs en présence, je fais le constat suivant:

- Le ministère de la défense, ou l’état pour faire simple, achète disons une base 100 de munitions à un pays lambda. Une partie de cette somme est utilisée pour produire les munitions et le reste est versé en salaires des employés et en taxes et impôts divers dans ce pays lambda. Donc une partie des montants dépensés va suivre le cycle économique propre à ce pays. Notre commande contribue ainsi à faire tourner le système économique de ce pays lambda. D'une certaine manière quand nous achetons, nous votons pour le système économique du pays producteur. La base 100 de départ se décompose en d'une part qui nous revient en termes de valeurs des munitions et la part qui fait tourner la machine industrielle.

- De la même manière, lorsque l’état passe une commande à une entreprise française, il y a deux étapes. La première concerne la mise en place de l’appareil de production, dont j’ai cru comprendre qu’il existe des fournisseurs français, mais qui n'intervient qu'une fois. La seconde est similaire à la commande passé pour le pays lambda. Sauf que dans ce cas, les employés payent des impôts en France, consomme leur nourriture et le reste, donc paye la TVA essentiellement en France… Comme le taux de prélèvement dans notre pays se situe autour de 50%, nous nous retrouvons avec ~50% qui retourne à l’état. Mais en plus, on a fait tourner des commerces dans notre pays, donc nous maintenons une activité, une consommation « de vie de tous les jours » supérieure à ce que l’on aurait eu dans le premier cas. Puisque notre pays est plus cher que le précédent, il nous faut dépenser une base disons 200 pour que la commande soit honorée. Mais avec toutes les retombées et surtout l’avantage de faire passer un système du mode chômage au mode « l'activité tourne » donc on dépense et on contribue à faire tourner notre système, j’ai du mal à m’imaginer que ce ne soit pas intéressant.

Naïvement, mais même si je m’intéresse à l’économie je n’en suis pas spécialiste, il m'apparait que même avec des coûts de productions supérieurs, notre économie s’y retrouve encore tant que l’on reste en dessous d’un seuil de différentiel de compétitivité. Je ne sais pas si les détails de ce calcul existent et sont disponibles au public. Mais quand on prend en compte tous les bénéfices économiques au sens global (sans tenir compte des arguments d’indépendance nationale à ce stade) j’ai du mal à imaginer que l’on soit perdant.

D’une manière générale, mon impression, sans doute fausse du coup, c’est que nous avons pratiquement toujours intérêt à garder chez nous les industries même peu profitables (sans aller jusqu’à produire des T-Shirts…) surtout quand nous consommons nous même une grande quantité. Ca permet de donner des emplois à des personnes peu qualifiées et nous restons présents sur des marchés. Sans parler des perspectives pour prendre notre part du gâteau à l’export. Et le jour où une évolution technologique se présente, nous n’avons pas plusieurs trains de retards irrattrapables sur la concurrence étrangère. Si je résume, il faut être présent, même à faibles bénéfices, sur le plus de marchés possibles.

Comment réfute t on ce point de vue ?

Modifié par johnsteed
orthographe
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Merci @ARPA. J'ai cru que quelqu'un allait remettre une pièce dans la machine, encore ;)
Excellente explication, simple et accessible.

On pourra aussi rajouter que cette "inter-dépendance" entre les pays fait aussi partie du jeu de l'UE et renforce la paix et la coopération. Mais ça ne peut pas se quantifier facilement ça.

(Et pour @Kerloas et @johnsteed, le rapport est en effet interessant pour les professionnels de l'industrie, mais les analyses ne sont pas coplètement honnètes. Et les soucis de calibres et munitions ont déjà et souvent été discutés ici, sur ce fil d'ailleurs il me semble. Le 6,8mm n'est pas qualifié OTAN pour le moment, de même que la plupart des calibres exotiques. Ce n'est pas pour autant que l'OTAN n'est pas capable de créer des munitions autres que ce qui est qualifié. 5,7 en Belgique, 4,6 en allemagne, 5,6 en suisse (et un peu de l'ancien 7,5 aussi, pour certains tireurs civils fans des vieux fusils franchouillards). Le 6,8 n'est en effet, POUR L'INSTANT, produit ouvertement que par une seule boite US. Mais les capacités de production et développement sont quand même là parmi nos alliés et fournisseurs. Et oui, le choix des calibres OTAN est quasi imposé par les politiques d'armement US. Mais s'ils lachent le 5,56, ils vont se retrouver seuls pendant un moment en terme d'interopérabilité. Et je doute que tout le monde accepte de les suivre vu le nombre de remplacement en FA qui viennent d'être actés et réalisés parmi leurs alliés les plus proches… A voir)

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Le 25/09/2020 à 19:51, ARPA a dit :

Vu le nombre de pays (même de l'UE) qui ont une industrie de petits calibre, il n'y a plus rien de stratégique. Sinon on pourrait subventionner n'importe quel autre industrie. On peut aussi regarder l'importance stratégique de la production de chaussures... Maintenant si économiquement, il suffit d'un investissement modeste pour rendre viable à long terme une industrie, il s'agit peut-être d'une subvention plus efficace que celle demandée par la plupart des autres industriels.

Je souscris à 150% au raisonnement, c'est ce que j'ai toujours pensé.
Même si... certains éléments d'appréciation sont (ré)apparus avec la vigueur et la longueur de la crise COVID. Je dois avouer avoir pris du recul avec l'opinion que je m'étais forgée depuis des années, notamment à partir de la seule rentabilité économique.

Comme le soulignait @Jésus, la dimension symbolique occupe en réalité une large place. À défaut de vouloir cocher toutes les cases d'un tel projet (approvisionnement en matières premières, guerre de l'export...), les composantes de la DGA en charge de ces sujets ne pousseront jamais la réactivation des "idées" du rapport Chassaigne-Cubertafon car elles savent que l'ensemble sera certainement boiteux. Peut-être même pas le CEMAT, "en toute raison", qui plaide d'abord pour la constitution de stocks importants. Mais le politique... le Président Ferrand semble s'affairer à la résurrection du projet mort-né (qui toucherait allègrement sa 6e circonscription du Finistère). Celui-ci a l'oreille du PR, qui veut du symbole politique (et du résultat économique et social).

Il y a 3 heures, SLT a dit :

(Et pour @Kerloas et @johnsteed, le rapport est en effet interessant pour les professionnels de l'industrie, mais les analyses ne sont pas coplètement honnètes. Et les soucis de calibres et munitions ont déjà et souvent été discutés ici, sur ce fil d'ailleurs il me semble. Le 6,8mm n'est pas qualifié OTAN pour le moment, de même que la plupart des calibres exotiques. Ce n'est pas pour autant que l'OTAN n'est pas capable de créer des munitions autres que ce qui est qualifié. 5,7 en Belgique, 4,6 en allemagne, 5,6 en suisse (et un peu de l'ancien 7,5 aussi, pour certains tireurs civils fans des vieux fusils franchouillards). Le 6,8 n'est en effet, POUR L'INSTANT, produit ouvertement que par une seule boite US. Mais les capacités de production et développement sont quand même là parmi nos alliés et fournisseurs. Et oui, le choix des calibres OTAN est quasi imposé par les politiques d'armement US. Mais s'ils lachent le 5,56, ils vont se retrouver seuls pendant un moment en terme d'interopérabilité. Et je doute que tout le monde accepte de les suivre vu le nombre de remplacement en FA qui viennent d'être actés et réalisés parmi leurs alliés les plus proches… A voir)

Je dirais même aveuglées. S'attarder uniquement sur le 6,8mm relève du fantasme parlementaire.

Il y a 4 heures, SLT a dit :

On pourra aussi rajouter que cette "inter-dépendance" entre les pays fait aussi partie du jeu de l'UE et renforce la paix et la coopération. Mais ça ne peut pas se quantifier facilement ça.

À voir si les Croates (qui ne sont pas encore dans l'UE) disposent d'une fabrique de munitions à côté de leur HS Produkt national... Un Rafale VS quelques centaines (milliers ?) de palettes de 5.56.

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  • 4 weeks later...
Le 29/09/2020 à 13:19, Kerloas a dit :

À voir si les Croates (qui ne sont pas encore dans l'UE) disposent d'une fabrique de munitions à côté de leur HS Produkt national... Un Rafale VS quelques centaines (milliers ?) de palettes de 5.56.

La Croatie a intégré l'Union Européenne le 1 Juillet 2013.

Elle n'est pas encore dans l'Euro.

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