Lame Posté(e) le 29 janvier 2017 Share Posté(e) le 29 janvier 2017 L’hypothétique désinstruction numérique dans la galaxie de Star Wars Citation Star Wars: l'illettrisme des personnages de la saga de George Lucas pointé du doigt dans un essai STAR WARS – Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine, plus personne ne savait lire. "Jamais dans Star Wars, on ne voit quelqu'un lire un livre, journal, magazine, revue ou recueil de poèmes Jawa", souligne Ryan Britt, auteur d'un essai en ligne intitulé "Most Citizens of the Star Wars Galaxy are Probably Totally Illiterate" ("La plupart des citoyens de la galaxie Star Wars sont sûrement totalement illettrés"). Repéré par le site américain The Hollywood Reporter, le texte en question (à lire en anglais) avance la thèse que dans les films de George Lucas, la technologie est tellement avancée que plus personne n'a besoin de lire. "Quand quelqu'un lit quelque chose dans Star Wars, c'est presque à coup sûr sur un écran (et encore, peut-être avec la traduction d'un droïde)", insiste Ryan Britt, qui cite les transmissions et enregistrements par hologrammes tridimensionnels, qui permettent de communiquer. Il note aussi que les rares fois où un personnage lit, "ce n'est certainement pas à des fins de divertissement". Pour le blogueur, pourtant visiblement fan de la saga, le monde de Star Wars est un lieu d'"ignorance généralisée", où lire ne sert plus qu'à recevoir des ordres ou consulter des manuels de pilotage. S'il concède que l'absence de lecture "pour le plaisir" est fréquente dans les univers de science-fiction ou d'heroic fantasy, Britt note tout de même la présence de romans et poèmes dans "Star Trek" et "Battlestar Galactica", mais aussi de journaux dans "Harry Potter", chose totalement absente de Star Wars, où les médias semblent simplement ne pas exister. Source : The Huffington Post On peut bien sûr douter de la pertinence de l’analyse. Beaucoup de films de guerre ne montre aucun personnage lire pour le plaisir : Faut-il en déduire que l’Europe de la Seconde Guerre mondiale était peuplée d’illettrés ? Les données de l’univers étendu confirme qu’il n’y a pas d’illettrisme généralisé. Surtout le régime de Palpatine qui, poursuivant l’œuvre de la Vieille République, soutient non seulement l’enseignement du basic mais aussi de son écriture en alphabet aurebesh. Pourtant, l’évolution de notre société tend à donner raison à Ryan Britt. La dégénérescence numérique dans la réalité Citation Fin de l'écriture cursive à l'école en Finlande ? Des effets négatifs sur le cerveau LE PLUS. En 2016, tous les enfants finlandais délaisseront-ils leur stylos pour des claviers ? Le pays nordique a décidé de ne plus apprendre l'écriture cursive (attachée) à ses élèves pour privilégier les cours de dactylographie. Et si l'écriture manuscrite disparaissait un jour de l'enseignement, quelles seraient les conséquences ? L'orthophoniste Christel Helloin, que nous avons sollicitée, nous répond. À propos de l'abandon par la Finlande de l’enseignement de l’écriture cursive à l'école au profit de l'apprentissage du clavier, il m'est difficile, en tant qu'orthophoniste, thérapeute des troubles du langage et de la communication, de prendre position sur des aspects essentiellement pédagogiques. Mais une telle évolution dans les enseignements interpelle dès lors que l'on interagit avec des enfants en situation d'apprentissage de la langue écrite et/ou avec des adultes en difficultés avec l'écrit. Ce sujet a déjà fait débat fin 2013 aux États-Unis, lorsque 45 États ont rendu l'enseignement de l'écriture cursive facultatif, pour privilégier l'utilisation d'outils numériques ou limiter la pratique de l'écriture à l'écriture scripte, non liée. Certains États ont déjà fait marche arrière, après constatation d’effets négatifs. Un problème pour l'apprentissage de la langue écrite Développer en parallèle les deux types d’apprentissage (manuscrite/clavier) de l’écriture devient une nécessité. La maîtrise des outils numériques en général s'intègre progressivement aux savoirs de base, qui font défaut dans les situations d’illettrisme. Mais en se limitant à l’apprentissage de l’écrit via un clavier, on risque de limiter les outils à la disposition de l'enfant et du futur adulte. En supprimant la pratique de l'écriture, on perd tout un champ de la motricité fine, ce qui pourrait amener à une réorganisation cérébrale. Le geste graphique participe en effet au développement de la motricité fine et au développement cérébral de l’enfant. De plus, l’écriture manuscrite permet d’engrammer la forme des lettres : l'apprenti-scripteur enregistre le mouvement et les courbes lorsqu'il écrit à la main, ce qui l'aide à différencier, mémoriser les lettres et leurs enchaînements. Même si d’autres tâches, comme le dessin, permettent de faire travailler la motricité fine, le geste n’aura pas la même finalité ni le même impact sur l'apprentissage de la langue écrite. Un possible impact sur l'organisation cérébrale Par ailleurs, l’écriture manuscrite s’effectue avec une seule main, la main dominante, ce qui sollicite principalement l'hémisphère dominant (controlatéral), centre du langage chez la plupart des personnes. En apprenant l'écriture dactylographiée, les enfants utiliseront systématiquement les deux mains en parallèle, avec un mouvement identique pour toutes les touches du clavier (appuyer sur une touche) en sollicitant des échanges entre les deux hémisphères cérébraux pendant l'écriture. Cela pourrait avoir un impact sur l’organisation cérébrale, mais nous ne disposons pas à l’heure actuelle de suffisamment de recul sur les technologies numériques et leur influence dans les apprentissages pour savoir ce qu’il en serait précisément. Des inégalités socio-économiques Plus globalement, se pose aussi la question de renforcer la fréquentation des écrans par les enfants, sujet qui fait déjà débat, et de choisir une évolution culturelle vers le tout numérique. D'un point de vue socio-économique, généraliser de telles modalités d’enseignement supposerait que tous les enfants aient à leur disposition dans leur quotidien (et pas seulement à l'école) des outils numériques, ce qui n'est pas le cas en France où ce mode exclusif d’enseignement de l'écriture n’est apparemment pas à l'ordre du jour. En orthophonie, le clavier peut être utile Dans la pratique orthophonique, il nous arrive régulièrement de préconiser l’utilisation du clavier, et plus généralement d'outils numériques à nos patients comme outils de compensation. Nous pouvons être amenés à recommander l'utilisation de l’ordinateur ou de la tablette en milieu scolaire, pour des patients dysgraphiques, pour lesquels l'écriture manuscrite est difficile, et perturbe les apprentissages généraux. La dictée vocale, les correcteurs d’orthographe avec prédicteurs de mots, les applications de lecture par synthèse vocale peuvent être d’une grande aide pour des patients dyslexiques et dysorthographiques, mais aussi pour des patients adultes cérébro-lésés, à condition d’avoir préalablement bien évalué les besoins individuels et les adaptations possibles. Ces moyens technologiques sont le plus souvent conseillés comme des aides augmentatives, mais sans abandon total de l’écriture manuscrite. Source : Le Nouvel Obs Citation L'écriture manuscrite, dépassée ? Oui, elle contraint beaucoup trop nos enfants LE PLUS. La Finlande a décidé d'abandonner l'apprentissage obligatoire de l'écriture manuscrite cursive (c'est-à-dire attachée) dans les écoles. Seule l'écriture en lettres d'imprimerie sera enseignée. Un pas que de nombreux États américains ont déjà franchi. Et si on cessait tout simplement d'enseigner la prise de note à la main ? Notre contributeur Philippe Szykulla est pour. Les annonces de la suppression de l’apprentissage de l’écriture cursive (attachée) reviennent régulièrement ces derniers temps. Tout d’abord, avec une volonté manifeste d’être en avance sur son temps, 45 États des États-Unis ont décidé de reléguer la plume et l’encrier, ou plutôt le stylo à bille, au rang d'accessoire. La Finlande, à son tour, manifeste la volonté de consacrer l’acquisition de l’expression écrite principalement au clavier d’ordinateur ou de tablette. Le script (l'écriture manuscrite en caractères d'imprimerie) existera encore, mais il y a fort à parier que la prise de note manuelle sera abandonnée au fil du temps. Chacun des gouvernements ayant pris la décision radicale de ne plus enseigner l'écriture cursive y trouve de nombreux avantages. Le Conseil national de l’éducation finlandais assure que désormais "savoir correctement dactylographier est une compétence essentielle". Il argumente en ajoutant : "Le changement sera certes une transformation culturelle majeure, mais savoir utiliser un clavier devient maintenant plus important." La continuité des idées Des soupçons pourraient se porter sur les lobbyings informatiques qui auraient réussi à convaincre des décideurs de passer au tout numérique. Sans écarter cette hypothèse, les pays déjà concernés ont eu une réflexion qui les projette loin dans l’avenir. Il faut se rappeler que les Finlandais, au contraire de ce qui se passe en France, où les réformes se succèdent de deux ans en deux ans, avaient décidé de réformer leur école en consacrant une vingtaine d’années à l’évolution des pratiques. Ils ont au moins l’avantage de la continuité des idées. Le virage de toute une civilisation Les extrêmes, comme toujours, sont dangereux. Se couper trop rapidement de ses racines, notamment l’écriture à la main, risque de se révéler traumatisant. Condamner une évolution vers une pratique majoritaire du clavier creusera irrémédiablement le fossé entre les générations connectées, les plus jeunes, et celles qui le sont moins ou pas du tout. Dans ce dilemme qui accompagne le virage de toute une civilisation vers la maîtrise technologique, il est indispensable de faire preuve de discernement et d’intelligence. L’écriture, de tout temps, s’est affranchie des traditions orales. Parfois le prolongement de la parole, parfois le support de la langue parlée, le texte a pris pendant des siècles une place incommensurable. Souvenons-nous que les copistes furent d’abord des artistes, maniant la science de la calligraphie avec une subtilité jamais égalée. La démocratisation de cette écriture a accompagné celle de la lecture dans un élan frénétique de volonté d’alphabétisation du monde. Il est question, aujourd’hui, des bienfaits de l’apprentissage que l’écriture apporterait à la main en développant des facultés de motricité fine chez les enfants. Tentons de regarder de la manière la plus objective possible ce qu’il en est vraiment. L'écriture ferme l'horizon de l'enfant Tout d’abord, chez les tout jeunes élèves, l’apprentissage de l’écriture ralentit l’évolution naturelle de l’enfant. Celui-ci a appris, en six ans, à se lever et marcher, à comprendre ses parents et son entourage, à parler, à construire de ses mains des univers toujours plus élaborés, à élargir ses horizons de conquête du monde, de victoires sur l’inconnu toujours plus importantes. Et soudain, il faut réduire son champ d’exploration à une feuille minuscule, son moyen d’expression à de petites lignes courbes entremêlées. Avant de pouvoir repartir et se libérer vers la douzaine d’années plus tard avec le bac, le geste s’atrophie et demande au corps une contrariété dont peu sortiront indemnes. De plus, il faut noter que les représentations des deux apprentissages fondamentaux, dès six ans, affichent des formulations très éloignées pour l'esprit d'un enfant : la lettre parfaite du livre étant mise en concurrence avec son propre graphisme hésitant. Le clavier fut pour moi une libération salvatrice Seuls les plus habiles, seuls ceux qui font preuve de la plus grande abnégation tireront quelques bénéfices de l’apprentissage de l’écriture. Les autres, dont je fis partie, redouteront, leur vie durant, le contact de la plume. Le clavier fut pour moi une libération salvatrice. À ce stade, l’école en voulant gommer les inégalités les accentue. Nous verrons plus loin qu’il n’est nullement question de supprimer l’écriture mais de lui donner une toute autre place. Tentons-nous parfois de nous remettre à la place de ces jeunes corps à qui l’on dicte de nouvelles règles pour emprisonner des mots dans une main ? Les notions sont difficiles, abruptes. Elles deviennent d’une lenteur insupportable et se fracassent, tels des corps projetés par l’arrêt brutal d’un véhicule. Aucun train n’entre en gare sans se départir de l’inertie nécessaire au confort et à la sécurité de ses passagers. À l’heure où il est question des rythmes de l’enfant, la contrainte est terrible, la fracture entre les petits êtres devient béante. On se soucie davantage de la santé des salariés L’enfant est soumis à un conditionnement de postures contraignantes. Les professeurs des écoles n’ont pas toutes les compétences d’un ergonome et ne peuvent corriger les crispations de la main et du bras, les problèmes de dos, les dérives liées à une mauvaise latéralisation. Il ne viendrait plus à l’idée, dans une entreprise qui respecte ses salariés, de ne pas se préoccuper de leur bien-être physique. D'ailleurs, de nombreux accords ont même été signés entre les partenaires sociaux et l’État concernant la santé au travail. L'écriture comme discipline à part entière Il ne faut certainement pas abandonner l’écriture. Il faut seulement lui donner une autre place, peut-être plus importante encore, mais pas essentielle pour la communication. L’apprentissage devrait être organisé de manière différente, tant dans le temps que dans l’espace. Il aurait toujours fallu voir l’écriture comme une façon de découvrir le prolongement de soi, sur une feuille, un tableau. Plus tard l’écriture devient alors le partenaire du devoir, du cours dont on peaufine la structure en améliorant la tenue de la main. L’écriture deviendrait une discipline à part entière, apprise, améliorée, perfectionnée au cours des ans. Elle deviendrait un art obligatoire de la calligraphie ; des pays comme le Japon ou la Chine l’ont compris bien avant que ne naisse notre écriture. Celle-ci peut être un vecteur d’épanouissement artistique et intellectuel au même titre que le dessin, la musique, la danse, le théâtre, la poésie… On peut imaginer qu’en parallèle du clavier azerty, l’entraînement à l'écriture manuelle tende à faire en sorte que trois étapes soient franchies sans encombre : - L’arrivée en sixième avec une calligraphie spontanée qui laisserait toute sa place à la concentration nécessaire pour approfondir les règles des disciplines enseignées - Le passage au lycée pour lequel la main deviendrait virtuose pour transformer un devoir en une œuvre belle à voir, le passage dans la vie active, - Après le bac ou plus loin, où l’écriture serait un moyen de puiser dans ses racines la force de se battre dans un monde de plus en plus féroce Peut-on se contenter de ce que l'écriture ne soit qu'un outil incomplet ou une réalisation de soi inaboutie, une souffrance déclarée utile et un acte inévitablement manqué ? En graphologie, les signes émis donnent un aperçu de la personnalité mais pourquoi pas aussi un constat d'échec de l'apprentissage de l'écriture ! Les nouvelles technologies offrent plus de fluidité Les nouvelles technologies sont idéales pour organiser l’intégration du système d’expression écrite, à l’aide du clavier, du traitement de texte, de la reconnaissance vocale, des jeux… Il suffit d’observer un enfant qui ne sait encore ni lire ni écrire, à peine parler. Il utilise une tablette et découvre de manière instinctive les subtilités de son fonctionnement. Toujours en parallèle, l’écriture manuscrite serait acquise au rythme de chaque enfant. Dégager du temps pour travailler l'oral Le temps utilisé à dompter, souvent très mal, la main pour écrire doit être partagé pour favoriser l’expression orale qui fait défaut à une majeure partie de la population. Un des critères déterminants, que ce soit pour l’entrée dans une école ou que ce soit pour un entretien d’embauche, est souvent la maîtrise orale. Un individu qui sait structurer sa pensée pour parler simplement à ses pairs équilibrera ses écrits qui seront fluides, élégants, convaincants et sincères. Ce billet a été rédigé à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Ni plume, ni clavier. Nous sommes ici en face d’une troisième réalité : la technologie se répand plus vite que ne résistent nos vieilles croyances. De se demander si cela est bon pour l’humanité ou pas n’empêchera pas l’homme de devoir s’adapter au monde qui l’attend demain. Source : L’Obs, Le plus Citation Les malvoyants pourront lire grâce à une bague connectée Des chercheurs du MIT ont développé le « Finger Reader », un dispositif de lecture audio pour les malvoyants. La bague se porte à l’index et convertit les textes instantanément. Le quotidien de millions de malvoyants pourrait bientôt être bouleversé par... une bague.Trois années de recherche ont été nécessaires pour mettre au point un prototype doté d'une micro caméra, produit grâce à une imprimante 3D. Le « Finger Reader », développé par le chercheur de l'Institut de Technologie du Massachusetts (MIT) Roy Shilkrot, est capable d'analyser des menus de restaurants, des plans urbains, des écrans d’ordinateurs... Il peut lire des mots écrits sur n’importe quel support, sauf les écrans tactiles et ceux des téléphones portables. De l'avis du développeur, il reste encore beaucoup de travail aux chercheurs du MIT pour que le dispositif puisse lire des textes sur tous supports. Vers la fin du braille ? Sertie d’une micro caméra, la bague embarque un logiciel d’analyse et de synthèse vocale. Il suffit à l’utilisateur de poser son doigt sur le texte. Le logiciel suit ensuite ses mouvements pour identifier les mots. Si le lecteur dévie de sa trajectoire, la bague émet un signal sonore l'informant que son doigt n’est plus sur la bonne ligne. Le « Finger Reader » envoie également des vibrations lorsque le texte est terminé pour lui indiquer qu'il doit aller à la ligne suivante. Les mots sont alors convertis en temps réel et une voix synthétisée les formule. Ni le prix, ni la date de commercialisation n’ont été pour l'instant été communiqués. Roy Shilkrot espère pouvoir le vendre à un prix abordable, afin de répondre à une immense demande potentielle : selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 285 millions de personnes présentent une déficience visuelle à travers le monde. 39 millions d’entre elles sont aveugles et 246 millions souffrent de problèmes d’acuité visuelle. Source : We Demain Citation Le saviez-vous ? #La bague connectée : Baptisée Finger Reader, cette bague a été conçue à l’origine pour les personnes malvoyantes ou aveugles. Mais l’objet étant capable de lire du texte à haute voix, certains l’utilisent pour ne pas à avoir à lire eux-mêmes l’ouvrage ! Source : Sciences & Univers n° 9 d’avril et février 2017, p 113 Citation Comment le numérique modifie notre cerveau lecteur « I miss my pre-internet brain » (Mon cerveau d’avant Internet me manque) : avec cette phrase inscrite sur fond rose, l’artiste Douglas Coupland montre à quel point le web a changé notre façon de chercher des informations, de les comprendre et de les mémoriser. De toute l’histoire de l’humanité, nous n’avons jamais eu autant d’informations disponibles à la lecture qu’aujourd’hui. Pour faire face à ce raz-de-marée, notre cerveau serait en train de changer, d’évoluer et de créer une nouvelle forme de lecture adaptée au milieu numérique. Si la lecture profonde sur écran nous demande davantage de travail cognitif, de nombreuses études ont montré qu’un lecteur lambda se révèle beaucoup moins attentif quand il lit des informations sur Internet. Seuls 28% des mots présents sur une page web seraient déchiffrés, tandis que la vitesse de lecture (près de 500 mots à la minute) serait paradoxalement plus rapide que la moyenne alors qu’elle devrait être justement plus lente. D’où la conclusion que le lecteur moyen ne lit pas vraiment la page web mais en effectue un balayage rapide. Ces résultats sont confirmés par les études du Laboratoire des Usages en Technologies d'Information Numérique (LUTIN) qui traque le regard des lecteurs grâce à des lunettes spéciales. Après avoir fait lire des pages web à des internautes, les chercheurs se sont rendu compte que la lecture classique de gauche à droite était perturbée par le positionnement d’éléments graphiques comme des publicités ou des vidéos. S’ajoute à cela un contexte de navigation complexe avec une multitude d’onglets ouverts ou bien des notifications de mails, de tweets ou de commentaires sur Facebook. Bref, lire un article sur Internet semble aussi compliqué que de lire un roman dans un stade de foot pendant un match : avec le bruit environnant, il est difficile de fixer son attention. Or, c’est précisément l’attention qui est le moteur de notre cognition : c’est elle qui permet de sélectionner les informations dont nous avons besoin pour agir, penser, comprendre et apprendre. Profusion d’informations Notre manque d’attention n’est pas le seul phénomène qui entre en ligne de compte. La profusion d’informations et leur facilité d’accès change aussi la donne. Avant l’arrivée massive du web, une information était accessible dans une bibliothèque ou dans un journal. Il fallait du temps pour la trouver mais aussi pour l’assimiler. À présent, chercher une information est une action rapide, quasiment immédiate qui annule l’anticipation qu’elle pouvait susciter auparavant. À ce sujet, notre consommation du web ne nous incite pas à approfondir les sujets que nous lisons mais plutôt à les survoler, ce qui empêcherait notre cerveau d’associer des idées entre elles et donc de nous ouvrir sur de nouvelles réflexions. C’est ici le cœur du sujet de Nicholas Carr dans ses livres Google nous rend-il idiot ?, dans lesquels il s’inquiète de l’utilisation intensive des moteurs de recherche et de la lecture web qui modifieraient son cerveau en l’empêchant de se concentrer. Cerveau trieur Heureusement, cette vision est loin de faire l’unanimité. Ce fameux manque d’attention serait la contrepartie d’une évolution plus radicale de notre cerveau. Sous l’effet d’informations de plus en plus nombreuses et faciles d’accès, certains chercheurs voient dans cette rapidité accrue de lecture une nouvelle façon de faire le tri et de sélectionner ce qui nous est vraiment utile. Des observations par IRM ont d’ailleurs montré qu’à la différence de la lecture sur papier, le net stimule de façon beaucoup plus importante les parties de notre cerveau qui gèrent les prises de décision et les raisonnements complexes. Finalement, cette difficulté de concentration serait liée à une faculté plus poussée de zapper d’un contenu à un autre afin de trouver la bonne information. Mais ce statut de « chasseur d’information » comme aime à l’appeler Nicholas Carr, reste encore à vérifier. Après tout, ce sujet d’étude est encore très balbutiant et la comparaison entre trente années de lecture numérique et plusieurs siècles de lecture classique demande beaucoup de précaution et de recul. Source : digital society 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lame Posté(e) le 1 février 2017 Auteur Share Posté(e) le 1 février 2017 (modifié) Citation Baisse inquiétante du QI en Occident, selon plusieurs études C'est un phénomène inquiétant. Depuis un siècle, notre quotient intellectuel avait tendance à toujours s’élever dans nos sociétés au fil des générations. Mais voici que plusieurs études récemment réalisées montrent un recul généralisé du QI moyen en Occident. Certains mettent en cause les pollutions chimiques, d'autres, notre monde hyper connecté. Mais ces problèmes sont présents aussi en Asie et n'empêchent pas là-bas le QI moyen de progresser. Notre enquête commence à la Faculté de psychologie de l'ULB. Laurence y réalise ce qu'on appelle un test de QI. Ces tests évaluent notre logique, notre raisonnement, notre rapidité d'action. En gros, nos facultés intellectuelles. Elles ne tiennent pas compte de notre socialisation ou encore de notre intelligence émotionnelle. "Cerveaux Google" Depuis la fin de la guerre jusque récemment, les tests de QI montraient que notre cerveau évoluait plutôt bien. Mais au tournant des années 2000, plusieurs études attestent un recul généralisé du QI moyen en Occident. Certains incriminent notre monde hyper connecté. Pour Axel Cleeremans, responsable du centre de recherche cognitive à l’ULB, ces technologies que sont internet et les iPhones ont pris une telle place dans notre environnement que notre mémoire s’externalise. Nous avons fait un test sur un campus universitaire. Tous les étudiants interrogés étaient bien en peine de nous citer un seul numéro de GSM de leurs proches. Tout est dans leur smartphone. Lorsque nous leur demandons à quoi correspond la date de 1515, ils s’empressent de faire une recherche sur Google pour nous répondre enfin: "Bataille de Marignan ". Sommes-nous devenus paresseux? Pour Emmanuel De Becker, chef du service pédiatrie infanto-juvénile à l’hôpital universitaire Saint-Luc, nous sollicitons simplement d'autres zones de notre cerveau. Le fait d’être devant un écran stimule certaines zones cérébrales et pas d’autres. En fait, la "génération Google" a tellement intégré les nouvelles technologies que son cerveau s'est transformé. Son hippocampe, la zone de la mémoire s'est atrophiée alors que les lobes préfrontaux- les zones de la synthèse se sont développés. Pour Emmanuel De Becker, les tests de QI devraient prendre en compte désormais ces transformations de notre environnement et mieux intégrer les nouvelles technologies. Mais comment expliquer, dans ce cas, les performances étonnantes réalisées en Asie alors qu'eux aussi sont hyper-connectés. A Hong Kong et Singapour, le QI moyen est de 108, la Corée du Sud 106. Le premier pays européen à se hisser à la 5ème place, c'est l'Italie avec 102. Pour Laurent Alexandre, prospectiviste également à la tête d’une entreprise de haute technologie : "Les petits Singapouriens nous dépassent dans tous les domaines. Ce n’est pas qu’ils nous dépassent, ils nous écrasent. Probablement avons-nous renoncé à notre leadership technologique, éducatif et scientifique tel que nous l’avions il y a encore 50 ans. A l’inverse, en Asie, des sommes considérables sont investies dans l’enseignement. " Améliorer notre enseignement, c'est ce que prône ce spécialiste convaincu que c'est la manière d'intégrer le monde de demain. Un monde où nos jeunes devront rivaliser avec l'intelligence artificielle. Source : RTBF.be Ceci dit, le numérique n'entraîne pas automatiquement la dégénérescence. Elle découle du fait de se reposer sur lui pour s'abstenir de faire des efforts et non de l'utilisation, même intensive du numérique. C'est pour cela que les programmeurs et les enfants singapouriens ont un QI exceptionnel. L'Italie affiche le meilleur score de QI. On constatera que ce n'est pas le pays le plus développé ou le mieux géré d'Europe, les pays scandinaves le surclassent largement. Par contre, smartphone ou non, les Italiens n'ont pas la vie facile et doivent se creuser la tête pour s'en sortir. Les épreuves stimulent leur QI ... ou favorisent les plus intelligents. Sujet connexe: Effondrement écologique et civilisationnel en ce siècle ? page 7 Modifié le 2 février 2017 par Lame Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kiriyama Posté(e) le 6 mars 2017 Share Posté(e) le 6 mars 2017 Citation C'est un phénomène inquiétant. Depuis un siècle, notre quotient intellectuel avait tendance à toujours s’élever dans nos sociétés au fil des générations. Mais voici que plusieurs études récemment réalisées montrent un recul généralisé du QI moyen en Occident. Certains mettent en cause les pollutions chimiques, d'autres, notre monde hyper connecté. Mais ces problèmes sont présents aussi en Asie et n'empêchent pas là-bas le QI moyen de progresser. De ce que je sais les tests de QI ont une valeur très relative. Je ne sais pas si c'est très inquiétant cette baisse. Maintenait peut-être que cette baisse est liée à une modification des tests ou de la façon de les noter. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
clem200 Posté(e) le 6 mars 2017 Share Posté(e) le 6 mars 2017 Non justement, les tests de QI n'ont pas changé depuis le début. C'est pour cela que c'est un bon indicateur d'évolution. Par contre l'article parle de mémoire. Je je vois pas le rapport ... le QI étant basé sur la logique. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lame Posté(e) le 7 mars 2017 Auteur Share Posté(e) le 7 mars 2017 Il y a 16 heures, clem200 a dit : Par contre l'article parle de mémoire. Je je vois pas le rapport ... le QI étant basé sur la logique. Tu parles de l'article de digital society ou de celui de la RTBF? Parce que j'ai quoté deux articles qui relèvent deux problèmes différents liés au numériques: - la perte de mémoire découlant d'une réorganisation du cerveau - le manque d'effort de réflexion permise par le numérique en l'absence d'une éducation adaptée L'un n'empêche pas l'autre, hélas. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lame Posté(e) le 4 septembre 2019 Auteur Share Posté(e) le 4 septembre 2019 Vous avez certainement entendu parler des smombies: ces gens qui marchent et traversent la rue en se focalisant sur leurs smartphones. Depuis le temps qu'ils se font rouler dessus, on pourrait croire que les utilisateurs de smartphones ont compris la leçon...Et bien non. A lire sur RTL // Le "smombie", le phénomène qui inquiète de nombreux pays On peut naturellement recourir à la répression mais peut-être qu'une solution plus lucrative (et décadente) s'imposera. La firme Cocoa a mis sur le marché un curieux EDP (Engin de Déplacement Personnel) ressemblant à un laptop à roue: le Walkcar. Video: "WALKCAR" car in a bag | COCOA MOTORS.Inc. On le manœuvre par des mouvements des hanches mais on peut très bien imaginé une variante autonome. Une variante qui amènerait son passager à la destination demandée sans qu'il doive s'occuper de rien... Bon, bien sûr, on ne parle pas des pertes parmi les testeurs... 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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