Et les journalistes "généralistes" ?

[guidoline]

Bonjour, je me permet d'ouvrir pour parler d'eux et des c.......s qu'ils peuvent sortir. Je viens de voir, d'entendre Orly premier aéroport de France. Ce n'est pas la première fois que j'en entend du même ordre... Ils font quoi ces gens à part des études? Quand on pense à la proportion de gens qui prennent leurs commentaires pour la réalité...

[Zalmox]

il y a 37 minutes, guidoline a dit :

Bonjour, je me permet d'ouvrir pour parler d'eux et des c.......s qu'ils peuvent sortir. Je viens de voir, d'entendre Orly premier aéroport de France. Ce n'est pas la première fois que j'en entend du même ordre... Ils font quoi ces gens à part des études? Quand on pense à la proportion de gens qui prennent leurs commentaires pour la réalité...

Les champs d'Orly faisaient partie de Port-Aviation de Viry-Châtillon, premier "aéroport" du monde. Je suis bon prince, je considère qu'il se référait à l'ancienneté en disant "premier". (Nan, je déconne).

[Bat]

Il y a 2 heures, guidoline a dit :

Bonjour, je me permet d'ouvrir pour parler d'eux et des c.......s qu'ils peuvent sortir. Je viens de voir, d'entendre Orly premier aéroport de France. Ce n'est pas la première fois que j'en entend du même ordre... Ils font quoi ces gens à part des études? Quand on pense à la proportion de gens qui prennent leurs commentaires pour la réalité...

C'est difficile de donner une réponse pertinente sans un minimum précisions:

• Qui dit cela, où et comment (auteur, média, type de contenu, date, verbatim)?
• Dans quel contexte (qui peut influer plus ou moins fortement sur le sens de l'expression)?

Les journalistes et les médias sont loin d'être parfaits, surtout sur des questions sur lesquelles ils ne sont pas spécialisées où approximations et simplifications à la grosse louche, mais de là à tirer des conclusions générales et généralisantes sur "les journalistes", "les études" ou autres, il y a un pas que je ne franchirais pas. Il y a suffisamment d'années que j'étudie, comme chercheur, les discours médiatiques sous un angle ou un autre pour savoir qu'on peut difficilement tirer des conclusions valides d'un seul exemple, fût-il édifiant, et a fortiori non contextualisé et sourcé. Il y a des méthodes qui sont élaborées et appliquées par les chercheurs qui se penchent sur les médias, précisément pour éviter cet effet de loupe. Si c'est une expression apparue une fois dans un article, c'est éventuellement une connerie individuelle; si c'est quelque chose qui apparaît régulièrement dans plusieurs médias, c'est un problème. Qui ici peut sans doute s'expliquer par une question de sources: si un journaliste dit quelque chose, même une connerie, c'est généralement qu'il a une source —et même en théorie deux— qui lui laissent penser qu'il peut le dire (sinon, ce n'est pas un journaliste ou du journalisme, n'oublions pas que les médias véhiculent beaucoup d'autres choses que de l'information: des éditoriaux et du commentaire, des tribunes d'opinion, de a publicité, de la fiction, de l'humour et j'en passe).

Modifié le 27 août 2017 par Bat

[Kiriyama]

Comme je l'ai dit, les journalistes professionnels sont de plus en plus rares : la plupart sont des pigistes payés à l'article ou à la ligne. Ils sont donc très souvent amenés à parler de ce qu'ils ne connaissent pas.

Pour le reste, la qualité de la culture générale de la moyenne de la population (dont font partie les journalistes) fait le reste.

Modifié le 27 août 2017 par Kiriyama

[guidoline]

En fait ils ne sont pas journalistes, ou alors le rythme ou le volume de leurs informations les dépasse, ou vrai aussi pas facile de vérifier une info au maquillage...

Combien de gens vont prendre le temps de consulter des médias spécialisés et je ne parle même pas de les lire. Ils ont donc une vraie responsabilité non  assumée.

[Kiriyama]

Citation

Combien de gens vont prendre le temps de consulter des médias spécialisés et je ne parle même pas de les lire. Ils ont donc une vraie responsabilité non  assumée.

Effectivement, les gens ont l'information qu'ils méritent.

[guidoline]

Avant de la mériter, il faut savoir la chercher... Et en avoir envie.

[guidoline]

Ils me font encore rire. Inondations au Texas 18 morts dans un pays qui possède tout ce qu'il faut pour y faire face, on en entends parler à vomir. Inondations en Sierra Léone...

[pascal]

oui sauf que le public se fout du tiers comme du quart du Sierra Leone alors que tout ce qui touche les USA est plus vendeur donc ...

[Bat]

Il y a 14 heures, guidoline a dit :

Ils me font encore rire. Inondations au Texas 18 morts dans un pays qui possède tout ce qu'il faut pour y faire face, on en entends parler à vomir. Inondations en Sierra Léone...

Et que faut-il en conclure?

On peut, légitimement, trouver cela cynique, ou injuste, ou que sais-je. Mais balancer cela pour prouver quelque chose à propos "des médias" (on ne sait pas lesquels, du reste), sans dire ce que ça prouve d'ailleurs (que les journalistes sont incompétents et ne connaissent pas le Sierra Leone? qu'ils sont racistes? qu'ils sont à la solde de la CIA?) n'a pas beaucoup  de sens.

Il y a 3 heures, pascal a dit :

oui sauf que le public se fout du tiers comme du quart du Sierra Leone alors que tout ce qui touche les USA est plus vendeur donc ...

Sans même parler de la question des sources. Nos médias ont des correspondants permanents aux USA et les chaînes américaines fournissent leur lot d'images spectaculaires par tonnes, soit tout ce qu'il faut pour remplir nos journaux, alors que le Sierra Leone, comment dire...? Il ne faut pas oublier que la première condition nécessaire pour qu'une question soit traitée dans les médias, et a fortiori de manière quantitativement importante, c'est qu'il faut qu'il y ait des journalistes, des sources et des images sur places, sinon on fait une brève ou on n'en parle pas. 

[Kiriyama]

C'est aussi une question culturelle : les Etats-Unis sont plus proches de l'Europe (même d'un point de vue "visuel") que la Sierra-Leone. L'empathie est forcément plus forte.

Il ne faut pas toujours tout ramener à une question de racisme.

Modifié le 31 août 2017 par Kiriyama

[g4lly]

1 hour ago, Kiriyama said:

C'est aussi une question culturelle : les Etats-Unis sont plus proches de l'Europe (même d'un point de vue "visuel") que la Sierra-Leone. L'empathie est forcément plus forte.

Il ne faut pas toujours tout ramener à une question de racisme.

Et puis y a personne pour filmer en Sierra Leone

En plus personne sait ou c'est la Sierra Leone ... faites le test on va vous répondre en Italie, en Amérique du Sud etc.

[Skw]

il y a 25 minutes, g4lly a dit :

En plus personne sait ou c'est la Sierra Leone ... faites le test on va vous répondre en Italie...

Faut dire que ça a bien un nom de lieu où l'on pourrait tourner des westerns spaghetti 

[g4lly]

Pire la capital Freetown ... qui donne un air de Jamaïque!

[Ciders]

Il y a 19 heures, guidoline a dit :

Ils me font encore rire. Inondations au Texas 18 morts dans un pays qui possède tout ce qu'il faut pour y faire face, on en entends parler à vomir. Inondations en Sierra Léone...

En Inde, c'est encore pire. On n'en parle pas non plus mais la mousson y a été sévère cette année.

il y a une heure, Skw a dit :

Faut dire que ça a bien un nom de lieu où l'on pourrait tourner des westerns spaghetti 

Roooooh.

[Kiriyama]

Un article très intéressant sur la mort de Kim Wall, avec un passage sur le statut précaire des journalistes pigistes.
 

Citation

 

Depuis sa disparition, de nombreuses voix s'élèvent pour alerter sur la situation précaire des pigistes, ces journalistes payés à l'article fréquemment amenés à se rendre dans des lieux plus ou moins hostiles afin de réaliser des reportages suffisamment originaux pour intéresser des médias susceptibles de les acheter. «Le journalisme freelance est souvent entrepris sans le soutien des organismes de presse», note The Scotsman, «ce qui implique d'aller dans des endroits et de faire des choses qui vous placent parfois dans des situations délicates.»

Sruthi Gottipati, une amie de Kim Wall, soulève le problème de la diminution des budgets dont disposent les rédactions dans les colonnes du Guardian, «comptant de plus en plus sur des pigistes qui leur coûtent moins cher et qui sont généralement disposés à se déplacer sur des terrains risqués où elles n'enverraient pas leurs employés».

Les pigistes femmes sont doublement exposées aux périls des obligations engendrées par ce fonctionnement. Seules face à leurs interlocuteurs, elles se retrouvent potentiellement confrontées à des discriminations basées sur leur genre, au harcèlement sexuel, au viol. Nadine Hoffman, directrice adjointe de l’International Women’s Media Foundation (IWMF), une fondation américaine de soutien aux femmes journalistes, en a bien conscience :

«Nous savons que les femmes avec qui nous travaillons sont confrontées au danger partout dans le monde», confiait-elle à Libération après avoir appris le décès de Kim Wall. «Mais de savoir que cela s’est passé au Danemark, un pays relativement sûr pour les femmes, nous rappelle que notre communauté est en danger partout. C’est un problème que le milieu médiatique ne combat pas encore assez sérieusement.» 

La Scandinavie est loin de figurer parmi les régions dangereuses que Kim Wall a visitées, mais le contexte de son expédition dans le Nautilus n'en était pas plus sûr pour autant. Comme à son habitude, et c'est le lot de nombreux pigistes qui ne fonctionnent pas à la commande, elle était partie en quête d'un reportage à vendre plus tard. «Lorsqu'elle est morte, aucun des rédacteurs en chef avec qui elle avait déjà travaillé ne savait exactement où elle était, ni ce qu'elle faisait», affirme son amie Alexis Okeowo dans le New Yorker.

«Une bonne partie de ce métier repose sur le degré de confiance que l'on accorde aux gens sur qui on écrit. Kim a dû suivre son instinct en croyant qu'elle serait en sécurité. Je serais probablement descendue dans le sous-marin avec Madsen –comme beaucoup de journalistes femmes que je connais.»