Kiriyama Posté(e) le 25 février 2020 Share Posté(e) le 25 février 2020 Bonjour, Je termine la lecture de Les polices politiques du Bloc de l'Est d'Emmanuel Droit. Le début du livre est un peu laborieux, mais une fois qu'on est "dedans" le livre est très instructif. L'auteur cherche à mettre à jour l'idée d'une "internationale tchékiste", c'est à dire d'analyser les rapports qu'entretenaient les différents services de sécurité de l'ex Bloc de l'Est. Certains pays du Bloc de l'Est, notamment la Hongrie, voulaient davantage d'ouverture au monde alors que l'Allemagne de l'Est était très hostile à l'ouverture. L'Allemagne de l'Est était très en pointe dans la sécurité des aéroports. La RDA a été parmi les premiers pays au monde à doter ses aéroports de détecteurs de métaux. D'une façon générale, les aéroports étaient considérés comme des liens sensibles à l'infiltration contre-révolutionnaire. Les pays socialistes ont été très divisés sur la gestion du cas "Carlos" et du terrorisme d'extrême gauche en général. Si certains reconnaissaient une utilité à ces individus pour déstabiliser l'Occident, le personnage de Carlos était jugé incontrôlable et comme pouvant se retourner contre les pays du Bloc de l'Est. La Hongrie s'opposait également formellement au terrorisme d'extrême gauche, un terrorisme comme un autre selon elle, alors que les autres pays de l'Est y trouvaient un certain intérêt. Avec les réformes e Gorbatchev, le KGB soviétique est contraint de se transformer, ce qui ne manque pas de laisser songeurs les dirigeants Est-allemands qui s'inquiètent de la "démocratisation" du régime. A noter qu'il n'y aura jamais de langue commune de travail. La plupart des Est-allemands ne parlaient pas le russe et même de nombreux autres personnages haut-placés dans les pays "frères" ne le maîtrisaient qu'imparfaitement. De fait, il y aura toujours un recours aux interprètes. En fait, l'allemand était une langue généralement parlée par les Soviétiques, Polonais, Bulgares, etc. et deviendra parfois la langue de travail officieuse des polices secrètes de l'Est. Malgré les apparences, les différents services n'étaient pas aussi liés qu'on aurait pu le penser malgré certains "rites" communs. Notamment les parties de chasse, très prisées des hauts membres du Parti communiste et des chefs des organes de sécurité. Les services de sécurité avaient leur propre système de vacances organisées. Elles comprenaient visites de villes, de musée et des villages de vacances pour tchékistes. Avant l'heure, les polices du Bloc de l'Est étaient dotées d'un système informatisé de gestion des dossiers des individus jugés dangereux. Financé à partir de 1977 et opérationnel en 1980, le SOUD (système commun des données relatives aux ennemis) est une base de données des ennemis du "socialisme" et de terroristes. Sa mise au point a été accélérée dans la perspective des Jeux olympiques de Moscou, alors que les dirigeants soviétiques avaient été fort marqués par les attentats lors des Jeux de Munich en 1972. Le système était centralisé depuis Moscou et alimenté en informations par les polices des pays alliés. Le site de l'éditeur, ici. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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