C’est un message populaire. Kiriyama Posté(e) le 4 août 2020 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 4 août 2020 (modifié) Bonjour, La Volkssturm est souvent évoquée, mais finalement je pense qu'on n'a pas de sujet dédié à cette milice populaire. Je vais regrouper ici et synthétiser toutes les informations dont je dispose et dont j'ai connaissance sur cette dernière organisation du IIIe Reich. L'appellation de Volkssturm (Tempête ou Assaut du peuple) est une référence directe au Landsturm créé en 1813 par Frédéric-Guillaume II de Prusse, qui était une milice populaire visant à résister à l'invasion des troupes françaises de Napoléon. Ce Landsturm créait déjà une rupture culturelle et morale dans les coutumes de la guerre, en brouillant les lignes entre soldats réguliers et "francs-tireurs". Guillaume II modifiera rapidement la Landsturm pour en faire une milice de défense territoriale organisée et la mettre en conformité avec les dispositions légales et les coutumes militaires de l'époque. Les origines exactes du Volkssturm nazi sont difficiles à cerner. Officiellement, l'idée vient de Heinz Guderian qui aurait soumis cette idée en septembre 1944 à Hitler. Toutefois, il semblerait que certains gauleiter avaient déjà organisés des milices populaires pour défendre leur Gau assiégé par l'Armée rouge. L'idée originale de Guderian était de créer une milice d'auxiliaire non-combattants, destinés à occuper les tâches de l'arrière qui étaient effectuées par des hommes de l'armée régulière (surveillance d'entrepôts, d'ouvrages d'art, logistique, garde de bâtiments officiels, intendance...). Dans la vision de Guderian, ces auxiliaires n'auraient pas combattu et n'auraient pas eu besoin d'être armés. Néanmoins, deux choses vont modifier le destin du Volkssturm et des malheureux amenés à y servir : l'idéologie national-socialiste de certains dirigeants nazis qui apprécient l'idée d'un peuple entier en arme, et les pertes immenses de l'armée régulière qui vont devoir être comblées par n'importe quels moyens. Il semblerait que Guderian ait été choqué par ce que les nazis avaient décidé de faire des hommes du Volkssturm, estimant que ces "soldats" allaient servir de chair à canon. Finalement, le 25 septembre 1944, Adolf Hitler publie un décret instaurant officiellement la Volkssturm et la plaçant sous l'autorité du parti nazi et non de l'armée et de la SA, comme le voulait Guderian. L'encadrement est assuré par l'Ersatzheer, sorte d'armée intérieure pauvrement équipée, et elle-même placée sous le commandement de la S.S. L'organisation "technique" de la Volkssturm s'avère rapidement une usine à gaz, comme le système nazi savait si bien en produire. La constitution des unités est partagée entre différents niveaux de pouvoir : Gauleiter pour la sélection des cadres, la formation assurée par la S.S., l'équipement fourni par une autre administration, le gros des troupes fourni par des pouvoirs locaux, etc. Pour ne rien arranger, Martin Bormann et Heinrich Himmler ne tardent pas à se déchirer pour le contrôle du Volkssturm, les deux hommes désirant faire passer cette masse d'hommes en armes sous leur contrôle. Dans un prochain "numéro", j'aborderai l'organisation pratique de cette milice. Modifié le 4 août 2020 par Kiriyama 2 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kiriyama Posté(e) le 4 août 2020 Auteur Share Posté(e) le 4 août 2020 Sur l'organisation pratique, voici quelques informations. Sont susceptibles d'être convoqués, tous les hommes âgés de 15 à 60 ans, sauf ceux jugés indésirables en raison de leurs origines ou de leur passé criminel. Ce réservoir d'hommes incite les dirigeants nazis à un optimisme exagéré, puisqu'ils escomptaient mobiliser environ 6 millions d'hommes ; La Ligue des national-socialiste des femmes est aussi mise à contribution, puisqu'elle doit fournir du personnel pour les services auxiliaires : infirmières, logistiques, etc. Certaines femmes ont reçu une instruction très sommaire au maniement des armes, et auraient été engagées ai combat dans certains quartiers de Berlin. Je n'ai toutefois trouvé aucune information précise à ce sujet ; La mobilisation massive pénalisera l'organisation allemande, puisque de nombreux Volkssturmann doivent abandonner leurs postes dans l'industrie, l'agriculture ou la protection civile. Le décret de mobilisation sera par la suite assoupli ; Les Berlinois s'apercevront de l'âge avancé de nombreux Volkssturmanners et surnommeront cette milice Bismarck Jungend, soit les "Jeunesse Bismarckienne" ; Un système de grade fortement simplifié (comprenant seulement 5 grades) a été instauré, notamment pour garantir le statut de soldats réguliers à ses membres. Mais le manque de tissus aura pour conséquence que la plupart des nombreux insignes ne seront jamais cousus... Finalement, les Volkssturmanners ne seront identifié que par des brassards, également assez dépareillés par manque de tissus. L'Allemagne ne parviendra jamais à fournir un semblant d'uniforme commun à tous ces hommes, devant se contenter de racler les fonds de placard. La plupart des Volkssturmanners vont combattre en tenue de ville ou de travail. Les services allemands arrivent parfois à fournir des éléments d'uniformes (casquettes, ceinturons, bottes...) à ses hommes pour leur donner un semblant de tenue militaire. Les services du Reich fournissent également des uniformes vaguement militaires : douanes, postes, chemin de fer, chauffeurs de bus, gardiens de zoo... Des effets de la Première Guerre mondiale sont aussi ressortis des dépôts ; Les Volkssturmanners peuvent compter (si l'on peut dire...) sur les vastes prises de guerre de l'armée allemande pour s'équiper, ainsi que d'armes de la Première Guerre mondiale. Il s'agit généralement d'armements et d'équipements dépassés et totalement dépareillés. L'approvisionnement en munitions était quasiment impossible par manque de stocks et la différence de calibres. La plupart des hommes du Volkssturm devaient se contenter de 4 ou 5 cartouches pour leur arme, 10 pour les plus chanceux ; Et encore, seuls les Volkssturmanners de premières levées bénéficiaient d'armes à feu. La plupart des autres n'en recevaient même pas, et devaient venir eux-mêmes avec leur arme : fusil de chasse, voire pelle et bêche et autres outils agricoles ! Les seules armes disponibles en abondance est le Panzerfaust, et le Panzerschrek. Néanmoins, elles sont complexes à utiliser (portée limitée, dégagement de gaz lors de la mise à feu) et leur usage par du personnel si peu formé est quasiment suicidaire ; Des bataillons spécialisés de Volkssturm seront créés (artillerie, génie, pièces antichars...), mais le manque de formation de ses membres les rendront quasiment inefficaces. A suivre... 1 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
kalligator Posté(e) le 4 août 2020 Share Posté(e) le 4 août 2020 Terrible d'envoyer ces anciens à une mort certaine...on voit bien l'imprévoyance du régime nazi qui aurait du se préparer bien plus longtemps avant de lancer la guerre, en particulier contre l'URSS (heureusement pour nous). Je ne sais pas s'il y a beaucoup d'exemple de régime qui envoyèrent leurs sexagénaires faire la guerre qui plus est avec un armement aussi faible. En Suisse la Landstrurm (classe des anciens) possédait un vrai armement une vraie instruction et ils n'étaient affectés qu'à des tâches de garde 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rob1 Posté(e) le 4 août 2020 Share Posté(e) le 4 août 2020 Il y a 5 heures, Kiriyama a dit : Les seules armes disponibles en abondance est le Panzerfaust, et le Panzerschrek. Néanmoins, elles sont complexes à utiliser (portée limitée, dégagement de gaz lors de la mise à feu) et leur usage par du personnel si peu formé est quasiment suicidaire ; Même pour du personnel bien formé... 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kiriyama Posté(e) le 4 août 2020 Auteur Share Posté(e) le 4 août 2020 (modifié) Il y a 3 heures, kalligator a dit : Terrible d'envoyer ces anciens à une mort certaine... Il y avait aussi l'idée que le peuple allemand ayant failli, il ne méritait pas de survivre. Les jeunes, comme les vieux. Le Volkssturm, par son côté résistance désespérée et totale, correspondait assez bien aux visions millénaristes (crépuscules des dieux) et darwiniennes (la survie du plus fort) de l'idéologie nazie. Modifié le 4 août 2020 par Kiriyama 1 1 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Zalmox Posté(e) le 4 août 2020 Share Posté(e) le 4 août 2020 Il y a 6 heures, Kiriyama a dit : Bismarck Jungend Manquaient pas d'humour malgré la große Katastrophen 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kiriyama Posté(e) le 5 août 2020 Auteur Share Posté(e) le 5 août 2020 (modifié) Très brièvement, quelques explications sur l'entraînement et l'organisation du Volkssturm. Les Volksturmanner étaient répartis dans des bataillons, dont l'organisation et les effectifs variaient en fonction de la date de mobilisation, mais qui tournaient généralement autour de 600 hommes théoriques ; Le commandement de ces bataillons étaient assurés par des cadres issus d'organisations nazies : S.A., Jeunesses hitlériennes, etc. ; Comme on l'a vu plus haut, la Volkssturm possédait un système de grades très simplifié ; Les bataillons devaient normalement comprendre une section de "casseurs de chars" de 5 hommes équipés de Panzerfauste ; Normalement, les bataillons Volkssturm devaient pouvoir compter sur un élément de soutien intégré (logistique, génie, sapeurs...), mais ce sera très rarement le cas par manque de personnels formés ; Evidemment, les unités Volkssturm ne disposent d'aucun moyen de déplacement motorisé. Les plus chanceux se déplacent... à vélo ; Les adultes mobilisés dans le Volkssturm doivent s'entraîner après leurs heures de travail, alors que les semaines de travail sont déjà à rallonge pour soutenir l'effort de guerre ; Les adolescents des Jeunesses hitlériennes reçoivent un entraînement plus poussé, car ayant plus de temps libres, mais le manque de moyens (munitions, véhicules...) limite fortement la qualité et le réalisme de celui-ci ; Les Volksturmanners sont "bénévoles", seuls ceux engagés en première ligne percevant un salaire. Modifié le 5 août 2020 par Kiriyama 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Janmary Posté(e) le 6 août 2020 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 6 août 2020 (modifié) Le 04/08/2020 à 13:44, Kiriyama a dit : Les seules armes disponibles en abondance est le Panzerfaust, et le Panzerschrek. Néanmoins, elles sont complexes à utiliser (portée limitée, dégagement de gaz lors de la mise à feu) et leur usage par du personnel si peu formé est quasiment suicidaire ; Dsux armes remarquable dont l'origine vient du "Bazooka" américain employée avec une certaine efficacité en Tunisie. Le danger de ces armes vient qui ce sont littéralement des tubes avec une roquette propulsé par poudre. Il est dangereux de rester derrière et cette roquette émet une fumée pouvant faire détecter l'arme et son tireur(s). Le Bazooka fut appelé en France le LRAC ou "Lance Roquette Anti-Char"s employé réglementairement dans toute les unités Une anecdote pas drôle = Pour les départs en Algérie (1954 - 1962), un complément de formation était donné, comme Tirs au Pistolet Mitrailleur MAT, fusils, mitrailleuses et LRAC !. Quand mon tour fut arrivé , j'étais le chargeur , c'est à dire celui qui remettait une roquette pour le tir. Au moment du tir, pas de mise à feu (incident de tir) ! Obligé de mettre la main dans le tube pour retirer la roquette. Refus de ma part. Le Lieutenant instructeur s'en chargea pas très content. Après vérification, il n'y avait pas de pile électrique dans le LRAC pour la mise à feu ! Quand mon tour fut arrivé de tirer, j'ai pu constater qu'il fallu être à environ 60 mètres pour toucher une cible (en particulier en mouvement qui plus est) alors que la grenade à fusil (mise au point en 1939, trop tard pour être utilisé) pouvait atteindre environ 100, voir 200 mètres (Remise au point et utilisée en Suisse après la guerre et refusé par les USA en 1939) le fusil posé sur sur sa crosse. Modifié le 6 août 2020 par Janmary 4 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kiriyama Posté(e) le 6 août 2020 Auteur Share Posté(e) le 6 août 2020 Il y a 2 heures, Janmary a dit : Le danger de ces armes vient qui ce sont littéralement des tubes avec une roquette propulsé par poudre. Il est dangereux de rester derrière et cette roquette émet une fumée pouvant faire détecter l'arme et son tireur(s). L'autre inconvénient est que ces armes ne pouvaient pas être tirées en intérieur... ce que beaucoup de Volksturmanners ignoraient. Beaucoup périront en tirant depuis une position qu'ils croyaient sûre. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lame Posté(e) le 6 août 2020 Share Posté(e) le 6 août 2020 (modifié) Questions: - Est-ce que les peines consécutives à des infractions légères pouvaient être remplacés par un service de volksturmanners? - Est-ce que les (soldats) mutilés étaient intégrés d'office au Volksturm quand ils étaient encore capable de se servir d'une arme? - Dans quelle mesure les Jeunesses hitlériennes devaient coopérer avec les unités du Volksturm face à un menace proche? La coopération (si elle existait) était-elle planifiée et codifiée? Merci à qui pourra me renseigner. Et je précise tout de suite que mon intérêt n'a aucun fondement idéologique. Modifié le 23 août 2020 par Lame Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lame Posté(e) le 6 août 2020 Share Posté(e) le 6 août 2020 Le 04/08/2020 à 15:46, kalligator a dit : Terrible d'envoyer ces anciens à une mort certaine...on voit bien l'imprévoyance du régime nazi qui aurait du se préparer bien plus longtemps avant de lancer la guerre, en particulier contre l'URSS (heureusement pour nous). Je ne sais pas s'il y a beaucoup d'exemple de régime qui envoyèrent leurs sexagénaires faire la guerre qui plus est avec un armement aussi faible. En Suisse la Landstrurm (classe des anciens) possédait un vrai armement une vraie instruction et ils n'étaient affectés qu'à des tâches de garde A priori, le Landsturm suisse et le volksturm n'ont pas du tout la même logique. Le Landsturm est un corps prévu par la doctrine et visant à soulager la charge de travail des troupes mobiles en confiant certains postes statiques à des soldats devenus peu aptes à la guerre de mouvement. Le Volksturm est un corps improvisé dans une situation de crise (comme la Homeguard britannique) et visant à recycler des personnes devenus inutiles en unités d'usure pour économiser le sang des vrais soldats. Les personnes inutiles ne le sont pas forcément en permanence. Il peut s'agir de travailleurs qui sont mobilisés à l'arrivée de l'ennemi et sacrifier pour l'user car ils n'auront plus l'occasion de servir le NSDAP autrement. Vu les circonstances de leur mobilisation et le nombre de personnes à armer, ils ont été doté des équipements qu'on a pu leur fournir: celles des armes de prises qui ne pouvaient ni rester inemployées, ni remises aux troupes régulières. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
professeur fromage Posté(e) le 6 août 2020 Share Posté(e) le 6 août 2020 A noter que le film de propagande "Kolberg" reprend cette idée de milice populaire capable de vaincre de grandes armées (en s'inspirant de la résistance de la ville de Kolberg face à Napoléon) Le leitmotiv du film : « das Volk steht auf, der Sturm bricht los » (le peuple se lève, la tempête se déchaîne) reprend directement l'un des slogans de la propagande de Goebbels. https://fr.wikipedia.org/wiki/Kolberg_(film)#cite_note-3 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
pascal Posté(e) le 7 août 2020 Share Posté(e) le 7 août 2020 Le 04/08/2020 à 15:46, kalligator a dit : l'imprévoyance du régime nazi le mythe de la guerre courte et la sous-estimation de l'adversaire ... des plaies universelles ne pas confondre non plus la Volksturm et les Volks-grenadier Divisionen 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Janmary Posté(e) le 7 août 2020 Share Posté(e) le 7 août 2020 (modifié) Il y a 8 heures, Lame a dit : Dans quelle mesure les Jeunesses hitlériennes devaient coopérer avec les unités du Volksturm face ? La coopération (si elle existait) était-elle planifiée et codifiée? Lors de l'assaut des force Alliées en Allemagne, nombre de Jeunesses Hitlérienne ont fait le coup de feu contre les unités US, Britannique et Française (sans parler du front de l'Est). La division du Général Leclerc eut affaire à ces "Francs tireurs et partisans" tirant d'une maison. Au départ, neutralisation du tireur abattu ou / et fait prisonnier. Puis ils furent fusillés systématiquement sans sourciller tout comme les Français prisonniers sous uniforme Allemands combattant dans l'Armée Allemande. Le général Eisenhower avait donné l'ordre par ailleurs de raser toute agglomération qui résisterait aux forces Alliées. Message compris.. Source = Les divers ouvrages concernant le général Leclerc. Il y a 23 heures, Janmary a dit : ......alors que la grenade à fusil (mise au point en 1939, trop tard pour être utilisé) pouvait atteindre environ 100, voir 200 mètres (Remise au point et utilisée en Suisse après la guerre et refusé par les USA en 1939) le fusil posé sur sur sa crosse. Je vois que je me suis mal expliqué. La grenade à fusil à un tir courbe, la crosse posée par terre. On utilise un crochet pour actionner la queue de détente pour cause de recul. La grenade Suisse mise au point après la guerre avait une trajectoire rectiligne propulsée par une fusée à poudre. Sa précision était excellente. Mes excuses pour la non précision. Modifié le 7 août 2020 par Janmary Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kiriyama Posté(e) le 7 août 2020 Auteur Share Posté(e) le 7 août 2020 (modifié) Il y a 2 heures, pascal a dit : Ne pas confondre non plus la Volksturm et les Volksgrenadier Divisionen. Tout à fait ! Une erreur qui sera commise par les Alliés (Occidentaux comme Soviétiques) durant pas mal de temps. Ils ont longtemps pensé que les Volksgrenadier Divisionen étaient des Volkssturm intégrés à l'armée, en unités régulières. De ce fait, ils sous-estimeront longtemps l'efficacité de ces divisons de "grenadiers du peuple" qui leur donneront du fil à retordre. Il y a 10 heures, Lame a dit : Est-ce que les peines consécutives à des infractions légères pouvaient être remplacés par un service de Volksturmanners ? Théoriquement non, le Volkssturm n'étant pas une unité disciplinaire. Il y a 10 heures, Lame a dit : Est-ce que les (soldats) mutilés étaient intégrés d'office au Volksturm quand ils étaient encore capable de se servir d'une arme? Je ne trouve pas d'information à ce sujet. En général ils étaient réaffectés dans une unité équivalente : il y a notamment une photo de 3 anciens tankistes, amputés d'une ou des deux jambes avec des prothèses, qui avaient dû reprendre du service à la fin de la guerre dans ce qui restait de la Panzerwaffe. Il y a 10 heures, Lame a dit : Dans quelle mesure les Jeunesses hitlériennes devaient coopérer avec les unités du Volksturm ? La coopération (si elle existait) était-elle planifiée et codifiée? La coopération était complète, puisque les Jeunesses hitlériennes fournissaient les "hommes" amenés à se battre dans le Volkssturm, une partie de l'encadrement de la troupe et un entraînement. Modifié le 7 août 2020 par Kiriyama 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Kiriyama Posté(e) le 7 août 2020 Auteur C’est un message populaire. Share Posté(e) le 7 août 2020 (modifié) Un petit chapitre sur l'armement du Volkssturm dont, dès le départ, les dirigeants nazis n'ont su comment les armer. En effet, si l'idée de pouvoir lever théoriquement plusieurs millions d'hommes étaient intéressantes, personne ne s'était posé la question de savoir comment armer une telle masse de combattants. Là encore, il a fallu improviser... La première solution a été de puiser dans les vastes stocks d'armes hérités de la Première Guerre mondiale, celles qui ont été capturées au cours des conquêtes de l'armée allemande, voire même de demander aux miliciens de venir avec leurs armes personnelles (fusils de chasse, pelle, bêche et autres outils agricoles). Parmi les armes de la Première Guerre mondiale, la plus répandue est le fusil austro-hongrois Mannlicher M1886 (et ses dérivés), une arme longue, lourde, à la cadence de tir très lente et d'un maniement plus compliqué que les armes en service dans la Wehrmacht et la S.S. Sa lourde et grosse munition est particulièrement mortelle, mais l'arme est totalement inadaptée à la guerre moderne, et encore plus entre les mains de combattants pas ou mal formés. Parmi les autres fusils, assez répandus, le Mannlicher-Carcano italien, les Lebel français, le fusil belge M1935, des fusils roumains, danois, norvégiens... Inutile de préciser que presque toutes ces armes sont chambrées dans des calibres différents et que l'Allemagne ne dispose de pratiquement aucun stock ! Les Volksturmanners se contenteront de quelques cartouches par tête : quatre ou cinq, dix pour les plus chanceux. C'est la même chose pour les mitrailleuses, qui proviennent d'un peu partout : Allemagne, Pays-Bas, antiquités soviétiques capturées, ancienne Autriche-Hongrie... De vieux pistolets ressortent aussi des dépôts : Dreyse M1907, Mauser C96, etc. Pour beaucoup de Volksturmanner, ce sera même la seule arme qu'ils recevront ! Quelques Volkssturmanner particulièrement chanceux reçoivent quand même une arme issue des stocks de la Wehrmarcht : Mauser K98, MG-34, etc. mais cela était rarissime et, de toute manière, la médiocrité de leur formation les empêchait d'en tirer tout le potentiel. Mais comme précisé précédemment, seuls les combattants des premières levées sont équipés d'armes à feu. Le reste ne dispose que d'armes improvisées. Vite confrontés à la réalité du pitoyable équipement de la Volkssturm, les dirigeants nazis vont tenter d'y remédier en leur concevant des armes sur-mesure (si l'on peut dire...) autour de deux principes : simplicité extrême et économie maximale. Petit tour d'horizon de l'armement du Vokssturm. L'un des premiers points autour de l'armement du Volkssturm est que ces armes devaient pouvoir être construite par des entreprises n'ayant aucune expérience dans l'armement et par des ouvriers non-qualifiés, ce qui laisse déjà entrapercevoir ce que va donner cette production. Une arme de poing est mise en chantier, le Volkspistole chambré en 9mm. Seuls quelques prototypes seront produits par Walther, Mauser et Gustloff-Werke avant la fin de la guerre. Plusieurs pistolets-mitrailleurs seront produits et étudiés. La Volks-MP.3008 est une copie bon-marché de la Sten (crosse simplifiée, absence de manchon autour du canon, suppression de la poignée...). Environ 10.000 exemplaires auraient été produits, même si certaine sources indiquent beaucoup moins. Surprenant, même pour une arme du Volkssturm, le curieux et pathétique Erma EMP 44. Il consiste littéralement en plusieurs tuyaux de métal soudés autour d'un mécanisme de tir à culasse ouverte. Un seul exemplaire aurait été fabriqué. Quelques armes seront toutefois de qualité, comme le fusil VG-15 de Gustloff-Werke, un fusil d'assaut semi-automatique chambré en 7.92x33 comme le StG-44. Plusieurs versions seront déclinées : avec chargeur de trente coup, ou de dix, voire même monocoup à rechargement manuel. Environ 10.000 exemplaires sortiront des ateliers. Le VG-5 est lui une version simplifiée du Mauser K98 et était une arme convenable compte-tenu de son cahier des charges. Deux fusils plutôt réussis également, les VG-1 et VG-2 qui reprennent le système d'alimentation par chargeur du Mauser G43 et disposent d'organes de visée fixes. Malgré leur extrême simplicité et leur absence de finition, les deux fusils sont plutôt honorables pour des armes de Volkssturm et seront fabriqués à environ 20.000 exemplaires. Les Volkssturmanner devaient être équipés d'une Volkshandgranate 45. Composée d'une enveloppe en béton, gravier et fragments d'acier, la mise à feu était théoriquement assurée par 36 grammes d'explosifs. La société Preussag fabriqua presque 800.000 exemplaires de ces engins plus dangereux pour l'utilisateur que pour l'ennemi. Il existe bien d'autres armes, mais j'ai ici parlé des principales et de celles qui auront eu une application plus ou moins concrète. Modifié le 7 août 2020 par Kiriyama 1 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
cracou Posté(e) le 15 août 2020 Share Posté(e) le 15 août 2020 Le 07/08/2020 à 07:53, Janmary a dit : Le général Eisenhower avait donné l'ordre par ailleurs de raser toute agglomération qui résisterait aux forces Alliées. Message compris.. clairement j'ai un doute.... De toute façon c'"était une vaste et sinistre blague qui ne pouvait que retarder un peu la fin. D'ailleurs je me demende dans quelle mesure les dirigeants allemands se leuraient eux même devant autant de stupidités. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kiriyama Posté(e) le 15 août 2020 Auteur Share Posté(e) le 15 août 2020 En revanche, les Soviétiques n'ont pas hésité à raser des villages entiers et fusiller les habitants dans les jours qui ont suivi la fin de la guerre, lorsqu'ils étaient pris pour cible par le Werewolf. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Chronos Posté(e) le 15 août 2020 Share Posté(e) le 15 août 2020 il y a une heure, cracou a dit : clairement j'ai un doute.... De toute façon c'"était une vaste et sinistre blague qui ne pouvait que retarder un peu la fin. D'ailleurs je me demende dans quelle mesure les dirigeants allemands se leuraient eux même devant autant de stupidités. J'ai pour ma part souvenir qu'un argument américain généralement très convainquant adressé à des troupes retranchées était que leur position allait finir nettoyée au lance flammes (arme favorite pour ce genre de travail au sein de l'US Army apparemment), ce qui ne manquait pas de faire fléchir les vocations en face, étrangement. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
loki Posté(e) le 15 août 2020 Share Posté(e) le 15 août 2020 Il y a 3 heures, Kiriyama a dit : En revanche, les Soviétiques n'ont pas hésité à raser des villages entiers et fusiller les habitants dans les jours qui ont suivi la fin de la guerre, lorsqu'ils étaient pris pour cible par le Werewolf. C'était déjà le cas dans la première guerre mondiale quand ils ont envahi la Prusse orientale, avec les soviétiques/russes il est difficile parfois de discerner ce qui est du à l'indiscipline de la troupe de la volonté politique en haut lieu ( nettoyage ethnique ) 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kiriyama Posté(e) le 15 août 2020 Auteur Share Posté(e) le 15 août 2020 (modifié) En effet. Dans l’excellent La chute de Berlin, d’après les recherches de l’auteur, les exactions soviétiques sont dues à l’indiscipline et non à une intention délibérée du commandement. Au contraire, beaucoup d’officiers constatent même que ces exactions nuisent à l’efficacité : ivrognerie, indiscipline avec les officiers (plusieurs sont tués par leurs hommes), raidissement de la résistance allemande... Modifié le 13 décembre 2021 par Kiriyama 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
loki Posté(e) le 15 août 2020 Share Posté(e) le 15 août 2020 Je me méfie quand même de Lopez sur ce sujet : il a souvent tendance à minorer les ordres criminels de l'armée rouge depuis quelques années. J'ai tendance à penser que l'épuration ethnique de territoires destinés à être peuplés de citoyens soviétiques ou polonais n'est pas un accident tant ca correspond aux objectifs politiques. Mais l'indiscipline est quand même un facteur majeur dans l'armée rouge : mon ex-femme originaire d'Europe de l'est me racontait que la totalité des femmes de son village avaient été violées en 1944 par les soldats de l'armée rouge alors même que son pays était officiellement allié à l'URSS. 2 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Janmary Posté(e) le 16 août 2020 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 16 août 2020 Il y a 17 heures, cracou a dit : clairement j'ai un doute.... De toute façon c'"était une vaste et sinistre blague qui ne pouvait que retarder un peu la fin. D'ailleurs je me demende dans quelle mesure les dirigeants allemands se leuraient eux même devant autant de stupidités. La peur réelle depuis des militaires Nazis lors des batailles de Sicile jusqu'en Allemagne , fit les bombardements (artillerie) au phosphore qui semaient la terreur parmi ces derniers. Phénomène peu connu, à savoir l'utilisation du Napalm en Allemagne même en 1945 pour "casser" des unités Nazies retranchées. Par la suite, les quelques stocks de ce Napalm restant furent brulés sur des installations allemandes à des fins "d'expérimentations". J'ai vu moi même en 1961 un bombardement tactique par napalm en R.F.A et l'emploi de ces "bidons spéciaux" en Algérie. J'ai assisté et participé à deux campagnes de tirs atomique (Bombe A et Bombe A dopé) et thermonucléaire (Bombe H) avec le nuage se développant au dessus de nos tètes. L'Homme est un apprenti sorcier. L'Homme est prédateur. Pour répondre à Cracou, bien sur que les dirigeants savaient. Le problème est que dans l'entourage de Hitler, c'était le "grenouillage" absolu avec pour seul but l'intérêt personnels et ceci en fournissant des faux à Hitler lui même ! Martin Bormann, Hermann Göring, Heinrich Himmler, et Joseph Goebbels n'eurent de cesse que de vouloir augmenter leurs prérogatives au détriments même de la vie des autres membres du "premier cercle" (Albert Speer qui fut sauvés de justesse,) Totalement en dehors des réalités de la guerre puisque Hermann Göring pensait être le Président du futur État Allemand soutenu par les Alliés 'et contre les Soviétiques !). On croit rêver ! (Informations issues du Tribunal de Nuremberg). 2 2 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Hilariovespasio Posté(e) le 16 août 2020 Share Posté(e) le 16 août 2020 Le 06/08/2020 à 08:32, Janmary a dit : Quand mon tour fut arrivé de tirer, j'ai pu constater qu'il fallu être à environ 60 mètres pour toucher une cible (en particulier en mouvement qui plus est) alors que la grenade à fusil (mise au point en 1939, trop tard pour être utilisé) pouvait atteindre environ 100, voir 200 mètres (Remise au point et utilisée en Suisse après la guerre et refusé par les USA en 1939) le fusil posé sur sur sa crosse. Et dire que sa hausse annoncée était de 290 mètres... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Fusilier Posté(e) le 16 août 2020 Share Posté(e) le 16 août 2020 il y a une heure, Hilariovespasio a dit : Et dire que sa hausse annoncée était de 290 mètres... Pour le 73 mm modèle 1950 ? J'avoue que je ne me souviens plus. @Janmary c'était quel modèle de LRAC? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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