Kiriyama Posté(e) le 14 décembre 2020 Share Posté(e) le 14 décembre 2020 (modifié) Bonjour, J'ai commencé la lecture de La Guerre de Sécession de John Keegan. Je ne connais pratiquement rien sur cette guerre fratricide qui a déchiré les Etats-Unis de 1861 à 1865, d'où mon intérêt pour ce livre. Pour l'instant, je n'ai lu que l'introduction, qui donne déjà quelques éléments de contexte. La Guerre de Sécession a été une véritable guerre d'attrition et d'usure où le Sud a, selon les mots de Keegan, été "saigné à mort". Les Confédérés sont parvenus pendant longtemps à combler leurs pertes en puisant dans leur population, mais ont quand même fini exsangues au terme de la guerre. Comme pour la Seconde Guerre mondiale, la Guerre de Sécession n'a pris fin qu'avec l'anéantissement quasi complet d'un des deux belligérants, incapable de poursuivre "physiquement" le combat. Sur le papier, le Sud avait un PIB par tête plus important que le Nord, mais cela était uniquement dû aux quelques très gros propriétaires terriens qui y vivaient. Le Nord était bien plus industrialisés et produisaient des produit industriels (acier, charbons...) en quantité. La "richesse" du Sud était en fait un trompe-l'œil basé sur la richesse d'une poignée de riches individus. Techniquement, la région était totalement à la traîne et peu développée C'est dans le Nord qu'a été inventé la "manufacture" ou "système de pièces interchangeables", ou en prélevant au hasard des pièces sur la ligne d'assemblage, on pouvait fabriquer l'objet prévu. D'une façon générale, la fascination américaine pour la technique vient que le Nord manquait de main d'œuvre pour assurer son développement, et que les machines qui pouvaient décupler le rendement étaient nécessaires. En retard sur la mécanisation, le Sud exportait son coton brut au Nord, qui le filait et le transformait avec ses machines, le Sud le rachetant "fini" ensuite. Globalement, le Sud était ce que le Nord avait été au XVIIIe siècle : une région agraire et rurale, où la grande majorité de la population vivait de la terre. Les fameuses maisons blanches à colonnes typiques du Sud étaient en fait très rares. La plupart des Sudistes étaient de petits fermiers vivant presque au jour le jour. Il n'y avait que très peu de grandes villes dans le Sud. L'instruction et l'éducation de la population du Sud était également très en retard : 20% de la population blanche y était analphabète, alors que ce taux n'était que de 5% dans le Nord. Un enfant sur trois fréquentait l'école dans le Sud, contre trois sur quatre dans le Nord. La hiérarchie sociale sudiste comprenait, grossièrement, trois strates : les petits fermiers, les grands fermiers et les planteurs (de coton). Ces derniers étaient toutefois mal considérés et restaient la cible d'envies et de jalousies. L'esclavage ne concernait en fait qu'une petite minorité de "Sudistes" : les riches propriétaires terriens et la bourgeoisie qui disposaient de leurs esclaves. L'immense majorité de la population sudiste n'avait pas de lien direct avec l'esclavage. D'une manière générale, l'esclavage était surtout considéré par les Sudistes comme un moyen de garantir l'ordre social, car dans certaines régions les Noirs étaient plus nombreux que les Blancs. L'attitude des maîtres vis-à-vis de leurs esclaves était ambivalente. Ils se souciaient parfois réellement de leurs esclaves, organisaient des fêtes ou distribution de friandises, faisaient des cérémonies de mariage pour leurs esclaves, etc. Mais se montraient aussi parfois brutaux avec usage de coups de fouets. Les conditions de logements étaient également déplorables Malgré ces différences criantes en matière de développement, il n'y avait pas de grosses différences culturelles entre les Nordistes et Sudistes et tous se sentaient Américains avant d'être du Nord ou sud Sud. Les premières batailles étaient très chaotiques et amateurs. Keegand dit que "les armées s'affrontaient quand elles se trouvaient, et comme elles les pouvaient et si elles le voulaient". La suite plus tard si ça intéresse des membres du forum. Modifié le 14 décembre 2020 par Kiriyama 2 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
cracou Posté(e) le 23 décembre 2020 Share Posté(e) le 23 décembre 2020 C'est un sujet compliqué et tu pourrais déjà regarder des documentaires sur le sujet pour dégrossir. En résumant c'est un conflit voulu par les riches du sud qui s'appuyaient sur les petits blancs qui avaient une seule crainte: la libération des esclaves, ce qui montrerait que leur propre position sociale était lamentable. Citation L'attitude des maîtres vis-à-vis de leurs esclaves était ambivalente. Ils se souciaient parfois réellement de leurs esclaves, organisaient des fêtes ou distribution de friandises, faisaient des cérémonies de mariage pour leurs esclaves, etc. Mais se montraient aussi parfois brutaux avec usage de coups de fouets. Les conditions de logements étaient également déplorables Ce qui est important est la proportion relative. Alors on peut dire 99% de maltraitance et d'abaissement. Citation Les premières batailles étaient très chaotiques et amateurs. Keegand dit que "les armées s'affrontaient quand elles se trouvaient, et comme elles les pouvaient et si elles le voulaient". C'est bien plus compliqué. Il suffit de regarder le 1st bull run. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Janmary Posté(e) le 23 décembre 2020 Share Posté(e) le 23 décembre 2020 Le 14/12/2020 à 15:39, Kiriyama a dit : Les premières batailles étaient très chaotiques et amateurs. Keegand dit que "les armées s'affrontaient quand elles se trouvaient, et comme elles les pouvaient et si elles le voulaient". Il y a 3 heures, cracou a dit : C'est bien plus compliqué. Il suffit de regarder le 1st bull run. Les empierres batailles, oui, certainement. Mais cela changea assez vite. La création du corps des éclaireurs, les renseignements auprès des populations (comme toute guerre civile que ce soit la guerre civile Espagnole avec Franco ou l'occupation de certains pays) permirent le "suivi" des armées adverses.. Après quoi, cette guerre fut quand même une guerre quasi-professionnelle avec une logistique basée sur le transport ferroviaire, l’observation par ballons, la guerre de tranchées avec protection par réseaux de barbelés, première mitrailleuses expérimentées;l'artillerie assez efficace contre les charges de cavalerie , etc.etc.et aussi se servir ("fourrager" fut le terme employé) sur la population ce qui n'était pas nouveau en matière militaire ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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