Ciders Posté(e) le 8 septembre 2023 Share Posté(e) le 8 septembre 2023 Comme le Brexit. Les gens croient ce qui les arrange et nient la vérité jusqu'elle leur explose au visage. Et encore, pas toujours. Ils sont toujours en mesure de critiquer ceux qui les avaient averti de l'imminence de l'explosion, même après coup... 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 8 septembre 2023 Share Posté(e) le 8 septembre 2023 il y a une heure, Wallaby a dit : Selon certains analystes, cela s'explique par le fait que le président nigérien évincé, Mohamed Bazoum, était considéré comme une marionnette de son prédécesseur et que sa victoire aux élections de 2021, largement approuvée par la communauté internationale, a été obtenue grâce à l'emprisonnement du principal candidat de l'opposition et à des irrégularités généralisées. J'ai mis la partie étonnante en gras : quels analystes ? Le lien renvoie vers un article de Foreign Affairs dont le début ne dit pas ça. Quelqu'un a la suite, y a-t-il quoi que ce soit de consistant ou est-ce la portion toujours prête à tailler des croupières à tout ce qui sent un peu trop la France au DoA qui est fortement relayée quoi qu'elle raconte, comme souvent ? 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 8 septembre 2023 Share Posté(e) le 8 septembre 2023 il y a une heure, Boule75 a dit : J'ai mis la partie étonnante en gras : quels analystes ? Le lien renvoie vers un article de Foreign Affairs dont le début ne dit pas ça. Quelqu'un a la suite, y a-t-il quoi que ce soit de consistant ou est-ce la portion toujours prête à tailler des croupières à tout ce qui sent un peu trop la France au DoA qui est fortement relayée quoi qu'elle raconte, comme souvent ? Deux excellents (selon moi) intervenants explicitent l'impasse de la position française, celle des US au Niger, mais aussi les perceptions de nos actions par les populations au Sahel. Globalement absence de politique lisible, adaptée à nos moyens, assumée, avec en conséquence de s'exposer comme nuisible au pire, faible au mieux, pour tous les acteurs dont les populations... https://lerubicon.org/la-france-et-le-sahel-de-la-francafrique-aux-coups-detat/ Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Boule75 Posté(e) le 8 septembre 2023 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 8 septembre 2023 il y a 14 minutes, gustave a dit : Deux excellents (selon moi) intervenants explicitent l'impasse de la position française, celle des US au Niger, mais aussi les perceptions de nos actions par les populations au Sahel. Globalement absence de politique lisible, adaptée à nos moyens, assumée, avec en conséquence de s'exposer comme nuisible au pire, faible au mieux, pour tous les acteurs dont les populations... https://lerubicon.org/la-france-et-le-sahel-de-la-francafrique-aux-coups-detat/ Ca n'a aucun rapport avec la question que je posais : de quelles "irrégularité généralisées" dans l'élection de Bazoum parlent-ils ? Quand au fait que ce dernier aurait été "dans les mains de son prédécesseur" alors que c'est la garde prétorienne de ce dernier, bien encombrante pour Bazoum, qui vient de prendre le pouvoir par la force, il faut tout de même être assez fortiche pour l'affirmer. Pour le reste, je constate l'immense attrait de l'auto-flagellation débile ("échec de Barkhane, et blablabla... Et prout.") et le vautrage dans le hors-sujet complet de gens persuadés que ce sont des erreurs politiques ou militaires qui nous mènent à ces retraits sans même s’apercevoir que nous venons de subir - et ces pays avec nous, car je pense que nous tentions honnêtement de les aider - une série d'attaques et de défaites non-militaires mais parfaitement exécutées visant les opinions et leur manipulation. Origine turque et russe, complicité algérienne peut-être. Nous n'avons même pas combattu et - pire - n'avons même strictement aucune doctrine efficace, a fortiori aucun outil, et ce notamment car nous ne voulons pas "combattre" dans ce champ à grand coup de mensonges comme ces charmants impérialistes d'un nouveau genre ne l'hésitent pas, avec une réactivité très forte et un outillage idoine. Donc : on se casse, on voit si en Côte d'Ivoire ou au Sénégal les populations sont aussi crédules et malavisées qu'au Niger, Mali et Burkina, on croise les doigts pour qu'au Tchad ça tienne encore un peu (je parierais bien contre vu les événements du jour à Faya) et ensuite on regarde comment ne pas être submergé par les migrants. 1 2 1 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 9 septembre 2023 Share Posté(e) le 9 septembre 2023 Il y a 9 heures, Boule75 a dit : Ca n'a aucun rapport avec la question que je posais : de quelles "irrégularité généralisées" dans l'élection de Bazoum parlent-ils ? Mais cette émission répond à ton propos sur le succès de la critique de la France, critique instrumentalisée certes mais qui prend. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 9 septembre 2023 Share Posté(e) le 9 septembre 2023 Il y a 9 heures, Boule75 a dit : hors-sujet complet de gens persuadés que ce sont des erreurs politiques ou militaires qui nous mènent à ces retraits sans même s’apercevoir que nous venons de subir - et ces pays avec nous, car je pense que nous tentions honnêtement de les aider - une série d'attaques et de défaites non-militaires mais parfaitement exécutées visant les opinions et leur manipulation. Origine turque et russe, complicité algérienne peut-être. Non. Il y a exploitation de notre absence de stratégie en effet mais c’est y voir la main des Russes ou des Chinois comme cause profonde qui est faire un hors sujet et s’assurer de ne pas prendre les bonnes décisions… Je te conseille vraiment le podcast: Tennebaum et Nasr connaissent très bien le dossier et surtout tous les acteurs français ou locaux. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 9 septembre 2023 Share Posté(e) le 9 septembre 2023 Il y a 9 heures, Boule75 a dit : Nous n'avons même pas combattu et - pire - n'avons même strictement aucune doctrine efficace, a fortiori aucun outil, et ce notamment car nous ne voulons pas "combattre" dans ce champ à grand coup de mensonges comme ces charmants impérialistes d'un nouveau genre ne l'hésitent pas, avec une réactivité très forte et un outillage idoine. Donc : on se casse, on voit si en Côte d'Ivoire ou au Sénégal les populations sont aussi crédules et malavisées qu'au Niger, Mali et Burkina, on croise les doigts pour qu'au Tchad ça tienne encore un peu (je parierais bien contre vu les événements du jour à Faya) et ensuite on regarde comment ne pas être submergé par les migrants. Comme tu le dis le problème est que nous n’avons pas de stratégie claire et assumée. Le reste est secondaire. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Boule75 Posté(e) le 9 septembre 2023 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 9 septembre 2023 il y a 58 minutes, gustave a dit : Comme tu le dis le problème est que nous n’avons pas de stratégie claire et assumée. Le reste est secondaire. Mais si ! La stratégie était claire, assumée, saine : démocratie, responsabilité des gouvernements locaux, lutte contre la corruption, développement, coopération régionale, soutien internationnal. Et puis on vois pousser des campagnes d'opinion mensongères, des drapeaux russes dans des manifs, puis des juntes soutenues par des mercenaires russes. Et tout ce beau monde avec une pensée magique : il suffit de virer la France et l'Europe, et hop ! Hop quoi ? On n'sait pas, mais hop là ! Centrafrique, Mali, Burkina, Niger... même séquence, même résultats : la russafrique. Mais aucun rapport avec la Russie. Tu as raison. Evidemment. Ça crêve les yeux. 2 7 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 9 septembre 2023 Share Posté(e) le 9 septembre 2023 (modifié) Il y a 2 heures, Boule75 a dit : Mais si ! La stratégie était claire, assumée, saine : démocratie, responsabilité des gouvernements locaux, lutte contre la corruption, développement, coopération régionale, soutien internationnal. Et puis on vois pousser des campagnes d'opinion mensongères, des drapeaux russes dans des manifs, puis des juntes soutenues par des mercenaires russes. Et tout ce beau monde avec une pensée magique : il suffit de virer la France et l'Europe, et hop ! Hop quoi ? On n'sait pas, mais hop là ! Centrafrique, Mali, Burkina, Niger... même séquence, même résultats : la russafrique. Mais aucun rapport avec la Russie. Tu as raison. Evidemment. Ça crêve les yeux. Je ne peux que t'inviter à écouter le podcast cité mais en fait les choses sont très différentes: il y a surtout une stratégie totalement erratique dans ses intentions mais surtout ses actions (on accepte à moitié le putsch au Mali, et même la cohabitation avec W, puis plus du tout, on accepte le putsch au Tchad, on accepte à moitié celui du BF qui nous vire ensuite, on n'accepte pas celui du Niger, on réfute avoir des intérêts mais on veut rester présent, on condamne mais sans jamais intervenir, on met en place des dispositifs internationaux incapables et couteux, et on pourrait continuer longtemps...) qui conduit tous les acteurs à nous considérer comme responsables des problèmes ou ennemis. Quant à voir la cause de tout cela dans une toute puissance russe dont on se moque par ailleurs comme un fantasme n'a aucune racine dans le réel: Russes, Turcs et autres surfent sur cette vague d'hostilité contre le modèle occidental que nous incarnons et qui est désormais synonyme de gabegie et d'impuissance à force de promesses trop ambitieuses non tenues, mais dans aucun de ces coups ils n'ont été à la manœuvre, personne ne le prétend, même en France. Mais encore une fois écoute Nasr et Tennenbaum, c'est très éclairant sur bien des points. Modifié le 9 septembre 2023 par gustave 1 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ksimodo Posté(e) le 9 septembre 2023 Share Posté(e) le 9 septembre 2023 Il y a 3 heures, Boule75 a dit : Mais si ! La stratégie était claire, assumée, saine : démocratie, responsabilité des gouvernements locaux, lutte contre la corruption, développement, coopération régionale, soutien internationnal. Le terme barré est évidemment hors de propos même s'il ne faut pas le dire trop fort. Nous avions nos "candidats", c'est comme le parachutage d'un élu local en vogue dans le parti en vogue envoyé dans une grosse ville. Ca ne vaut pas mieux. Orsay est peut être un peu bisounours parfois, mais à ce point, faut pas déconner. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 9 septembre 2023 Share Posté(e) le 9 septembre 2023 il y a 48 minutes, ksimodo a dit : Le terme barré est évidemment hors de propos même s'il ne faut pas le dire trop fort. Nous avions nos "candidats", c'est comme le parachutage d'un élu local en vogue dans le parti en vogue envoyé dans une grosse ville. Ca ne vaut pas mieux. Orsay est peut être un peu bisounours parfois, mais à ce point, faut pas déconner. Justement, nous le proclamons et l'appliquons généralement, mais pas toujours (le Tchad est une exception plus que la règle), mais n'agissons pas, d'une part parce que les processus démocratiques sont souvent critiquables pour le moins et d'autre part parce que nous avons peur d'être accusés d'ingérence. De plus la démocratie, associée à l'occident, est largement déconsidérée localement, non pas dans son essence mais dans sa pratique. Enfin les valeurs que nous y associons et proclamons fortement sont rarement largement partagées (euphémisme). 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 9 septembre 2023 Share Posté(e) le 9 septembre 2023 Il y a 20 heures, Boule75 a dit : J'ai mis la partie étonnante en gras : quels analystes ? Le lien renvoie vers un article de Foreign Affairs dont le début ne dit pas ça. Quelqu'un a la suite, y a-t-il quoi que ce soit de consistant ou est-ce la portion toujours prête à tailler des croupières à tout ce qui sent un peu trop la France au DoA qui est fortement relayée quoi qu'elle raconte, comme souvent ? https://www.foreignaffairs.com/west-africa/nigers-coup-and-americas-choice (29 août 2023) Mais les Occidentaux ont ignoré à quel point de nombreux Nigériens ont perçu le vote comme un théâtre. Bazoum, ancien ministre, est issu du cercle restreint de son prédécesseur, Mahamadou Issoufou. Ce dernier l'a choisi comme successeur et, pour faciliter son accession au pouvoir, il a fait arrêter le principal candidat d'opposition de Bazoum sous de fausses accusations de trafic d'enfants. En février 2021, lorsque les médias d'État ont annoncé la courte victoire de Bazoum, des centaines de partisans de l'opposition sont descendus dans la rue pour déclarer que les résultats étaient frauduleux. La police d'Issoufou a rapidement arrêté près de 500 personnes et coupé Internet pendant des semaines. La plupart des Nigériens ne s'attendaient guère à un changement sous Bazoum. Il a toléré la corruption et maintenu les politiques répressives de l'ère Issoufou, comme la loi de 2019 sur la cybercriminalité, utilisée pour poursuivre les journalistes, les blogueurs et les militants de la société civile qui ont protesté contre la répression du gouvernement et les abus des forces de sécurité. Mais c'est le choix de permettre à la France de faire du Niger sa nouvelle base pour ses opérations militaires au Sahel qui a le plus handicapé Bazoum. Pour consolider sa position au Sahel, la France a déployé 1 000 soldats au Niger au cours du second semestre 2022. De son côté, Bazoum a reçu 70 millions d'euros supplémentaires sous forme de dons et de prêts pour financer des denrées alimentaires et des infrastructures qui faisaient cruellement défaut. Il s'agissait d'une opération risquée pour Bazoum, mais il a fait le pari qu'il pourrait maintenir la présence française discrète, la France ayant été humiliée par son retrait du Mali. Ce pari a renforcé son statut de chouchou de l'Occident. Les États-Unis ont eux aussi besoin d'un Niger stable et amical ; ils y ont également développé d'importants intérêts en matière de sécurité. Washington utilise une base de drones de la CIA à Dirkou pour mener des missions de surveillance secrètes au-dessus du sud de la Libye. Récemment, ils ont investi plus de 100 millions de dollars dans une base aérienne dans la capitale régionale du nord, Agadez, afin d'accroître les capacités de renseignement des États-Unis dans la région. Les États-Unis maintiennent environ 1 000 de leurs soldats dans des bases situées à Agadez et dans la capitale, Niamey. Mais la cour que Bazoum fait à l'Occident le met dangereusement en porte-à-faux avec sa propre population. Même avant les récentes aventures militaires de la France en Afrique de l'Ouest, les Nigériens avaient une aversion marquée pour le pays. Pendant des décennies, la France a eu recours à des pratiques corrompues, voire illégales, pour s'assurer un accès bon marché à l'uranium nigérien pour son industrie de l'énergie nucléaire, laissant le Niger dans l'incapacité de tirer profit de ses exportations. En novembre 2021, l'assassinat de trois manifestants par un convoi français entrant au Niger a rouvert des blessures vieilles de plusieurs décennies. Tout au long de l'année 2022, une coalition de la société civile, le mouvement M62, a organisé des manifestations dans la capitale pour exiger le départ des forces françaises. En janvier, Bazoum a arrêté le chef du groupe, Abdoulaye Seydou, accusé d'atteinte à l'ordre public. Ce mécontentement populaire a enhardi les acteurs militaires mécontents. Bazoum s'est toujours efforcé de maîtriser son armée. Après avoir déjoué une tentative de coup d'État quelques jours avant son investiture, il a purgé des dizaines d'officiers supérieurs. En avril dernier, il a renvoyé le chef d'état-major de l'armée nigérienne et, juste avant le coup d'État, il aurait été sur le point de limoger Tchiani. Tous deux ont fini par diriger la junte. La position pro-occidentale de Bazoum et sa répression contre les généraux ont forgé une alliance improbable entre ses opposants de la société civile et de l'armée : après le coup d'État, la junte a accepté de libérer Seydou en échange du soutien du M62. Les erreurs de Bazoum ne doivent cependant pas occulter ses succès. L'approche adoptée par la France, le Burkina Faso et le Mali pour lutter contre les insurgés - en s'associant à des milices ethniques - a fait exploser la violence. Bazoum, en revanche, a cherché à s'attaquer aux causes profondes et à prévenir l'escalade. Il a élaboré une politique de sécurité d'une sagesse unique qu'il a appelée "main ouverte", en facilitant le dialogue politique entre les insurgés et le gouvernement, en négociant des cessez-le-feu et en offrant l'amnistie aux transfuges. Dans le même temps, il a renforcé les opérations officielles de sécurité aux frontières menées par son armée et s'est assuré le soutien aérien de la France et des États-Unis. Cette approche a porté ses fruits : La zone frontalière du Niger avec le Mali, d'une superficie d'environ 200 miles carrés, a connu une baisse de 80 % des violences contre les civils entre 2021 et 2022. Historiquement, les Nigériens du nord ont été exclus du gouvernement, ce qui a rendu la région particulièrement agitée. Les relations étroites que Bazoum a soigneusement cultivées avec les élites du nord ont aussi discrètement renforcé la stabilité dans cette région. Il est regrettable que Bazoum, ancien professeur de philosophie, n'ait pas eu l'occasion de tenir sa promesse de reconstruire le système éducatif nigérien, un besoin profondément urgent dans un pays où le taux de fécondité est élevé (6,8 naissances par femme), le taux d'alphabétisation faible (37 %) et l'insécurité alimentaire persistante. Il est essentiel de veiller à ce que les progrès réalisés par Bazoum ne soient pas perdus. Mais certains acteurs très puissants agissent désormais comme si la région ne pouvait être sauvée qu'en sauvant Bazoum. La France et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, une union politique et économique régionale, sont à la tête de cette coalition. Craignant que des coups d'État ne se propagent dans la région, la CEDEAO s'est montrée particulièrement belliqueuse : tout en se préparant à déployer des troupes au Niger, elle a imposé des sanctions sévères qui ont déjà coupé 70 % de l'approvisionnement en électricité du pays. La France, craignant de perdre son dernier allié au Sahel, a déclaré qu'elle avait l'intention de soutenir militairement les efforts de la CEDEAO. Les États-Unis, en revanche, se sont démarqués de la France en prônant une réponse plus pacifiste. La position de Washington a surpris. Les États-Unis se sont généralement contentés de suivre l'exemple de la France au Sahel en échange d'un soutien aux efforts américains au Moyen-Orient. Mais les États-Unis se sont gardés de qualifier la situation de "coup d'État" - une déclaration qui, en vertu de la législation américaine, les obligerait à interrompre l'assistance militaire au Niger. Trois semaines après la prise de pouvoir par la junte, le Pentagone qualifiait encore la crise de "tentative de coup d'État". L'orientation actuelle de Washington est correcte et les responsables politiques américains doivent résister aux appels à soutenir une intervention. Il n'est pas du tout inévitable qu'une guerre par procuration entre la Russie et l'Occident éclate au Sahel. En fait, une intervention militaire ne ferait qu'accroître la probabilité d'une ingérence plus importante de la Russie dans la région. La junte semble intéressée par un partenariat avec Moscou, mais jusqu'à présent, Moscou est restée équivoque. En cas de contestation de la junte par des armées étrangères, la Russie pourrait toutefois être obligée de tenir ses promesses de protéger ses partenaires africains. L'obstacle le plus important au maintien du cap est que toute tentative sérieuse de résolution pacifique de la crise exigerait probablement des États-Unis qu'ils reconnaissent la junte. Dans l'immédiat, cette reconnaissance entre en conflit avec la politique étrangère axée sur les valeurs du président Joe Biden. Mais les Nigériens apprécieraient également qu'une puissance occidentale reconnaisse enfin leur souhait profond de voir une approche fondée sur la diplomatie, et non pas de nouvelles troupes étrangères se déchaîner dans leurs villages. Les États-Unis doivent se préoccuper du risque de rébellion dans le nord. Les élites économiques, politiques et militaires du Nord ont entretenu des liens étroits avec Bazoum et son prédécesseur. Fondamentalement, cependant, Niamey n'a jamais tenu la plupart des engagements pris dans l'accord de paix de 1995, qui mettait fin à une guerre de quatre ans avec les rebelles du Nord, en particulier celui d'aider les Nigériens du Nord à tirer un meilleur profit de leurs ressources en uranium. Deux loyalistes de Bazoum ont déjà ouvert de nouveaux fronts rebelles, à la recherche d'armes, de recrues et de soutien étranger pour résister à la junte. Une nouvelle génération potentielle de rebelles du nord a facilement accès aux armes ainsi qu'aux fonds provenant de l'exploitation minière et du trafic de drogue. Les États-Unis devraient tirer parti d'une offre de reconnaissance ou d'une coopération militaire continue pour inciter les dirigeants de la junte à inclure les dirigeants du Nord dans le nouveau gouvernement. Cette inclusion contribuerait grandement à rassurer les communautés du Nord en leur montrant qu'elles ne seront pas persécutées à un moment extrêmement précaire. Les actions de Washington ont beaucoup de poids. Contrairement à la France, les États-Unis jouissent encore d'une réputation favorable et d'une bonne volonté dans tout le Sahel. Les habitants et les responsables ont tendance à percevoir la manière discrète dont ils déploient leur armée dans la région comme une opportunité de partenariat plutôt que comme une perturbation violente. Elle ne doit pas perturber cette bonne volonté en répétant les erreurs de la France. Aussi indésirable que puisse être un coup d'État, les risques d'une tentative de recours à la force sont bien pires. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
wagdoox Posté(e) le 9 septembre 2023 Share Posté(e) le 9 septembre 2023 Il y a 9 heures, Boule75 a dit : Mais si ! La stratégie était claire, assumée, saine : démocratie, responsabilité des gouvernements locaux, lutte contre la corruption, développement, coopération régionale, soutien internationnal. Et puis on vois pousser des campagnes d'opinion mensongères, des drapeaux russes dans des manifs, puis des juntes soutenues par des mercenaires russes. Et tout ce beau monde avec une pensée magique : il suffit de virer la France et l'Europe, et hop ! Hop quoi ? On n'sait pas, mais hop là ! Centrafrique, Mali, Burkina, Niger... même séquence, même résultats : la russafrique. Mais aucun rapport avec la Russie. Tu as raison. Evidemment. Ça crêve les yeux. Dsl mais le gouv francais te contre dit. les pays d’afrique demandent a la france de regler des conflits quasi demographiques et la france refuse (elle a pas non plus vocation a faire des genocides). Les problemes politiques percistent, l’instabilite aussi. Wagner a coté offre une solution a ces gouvernements. La meme que la france du general, « on reconnait les pays pas les regimes » et ca passe. les pouvoir locaux savent quel est deal et souscrive dans faux semblant du genre democratie au niger mais le gabon c’est autre chose. Pas de chasse a la corrumption, les biens malaquis … la france a mis fin a la france afrique, l’afrique a demandé la russafrique. Il y a pas de secret, pas de complots. Je te conseils d’ecouter les anciens ministre diplo, les africanistes … ils sont tous d’accord. L’afrique s’est mondialisée et la proposition francaise n’est plus assez competitive economiquement parlant mais surtout plus assez flexible politiquement parlant. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
nemo Posté(e) le 10 septembre 2023 Share Posté(e) le 10 septembre 2023 Ben démocratie au Niger mais pas au Gabon si c'est pas de la flexibilité ça! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 10 septembre 2023 Share Posté(e) le 10 septembre 2023 (modifié) Il y a 15 heures, Wallaby a dit : https://www.foreignaffairs.com/west-africa/nigers-coup-and-americas-choice (29 août 2023) Mais les Occidentaux ont ignoré à quel point de nombreux Nigériens ont perçu le vote comme un théâtre. Bazoum, ancien ministre, est issu du cercle restreint de son prédécesseur, Mahamadou Issoufou. Ce dernier l'a choisi comme successeur et, pour faciliter son accession au pouvoir, il a fait arrêter le principal candidat d'opposition de Bazoum sous de fausses accusations de trafic d'enfants. En février 2021, lorsque les médias d'État ont annoncé la courte victoire de Bazoum, des centaines de partisans de l'opposition sont descendus dans la rue pour déclarer que les résultats étaient frauduleux. La police d'Issoufou a rapidement arrêté près de 500 personnes et coupé Internet pendant des semaines. La plupart des Nigériens ne s'attendaient guère à un changement sous Bazoum. Il a toléré la corruption et maintenu les politiques répressives de l'ère Issoufou, comme la loi de 2019 sur la cybercriminalité, utilisée pour poursuivre les journalistes, les blogueurs et les militants de la société civile qui ont protesté contre la répression du gouvernement et les abus des forces de sécurité. Mais c'est le choix de permettre à la France de faire du Niger sa nouvelle base pour ses opérations militaires au Sahel qui a le plus handicapé Bazoum. Pour consolider sa position au Sahel, la France a déployé 1 000 soldats au Niger au cours du second semestre 2022. De son côté, Bazoum a reçu 70 millions d'euros supplémentaires sous forme de dons et de prêts pour financer des denrées alimentaires et des infrastructures qui faisaient cruellement défaut. Il s'agissait d'une opération risquée pour Bazoum, mais il a fait le pari qu'il pourrait maintenir la présence française discrète, la France ayant été humiliée par son retrait du Mali. Ce pari a renforcé son statut de chouchou de l'Occident. Les États-Unis ont eux aussi besoin d'un Niger stable et amical ; ils y ont également développé d'importants intérêts en matière de sécurité. Washington utilise une base de drones de la CIA à Dirkou pour mener des missions de surveillance secrètes au-dessus du sud de la Libye. Récemment, ils ont investi plus de 100 millions de dollars dans une base aérienne dans la capitale régionale du nord, Agadez, afin d'accroître les capacités de renseignement des États-Unis dans la région. Les États-Unis maintiennent environ 1 000 de leurs soldats dans des bases situées à Agadez et dans la capitale, Niamey. Mais la cour que Bazoum fait à l'Occident le met dangereusement en porte-à-faux avec sa propre population. Même avant les récentes aventures militaires de la France en Afrique de l'Ouest, les Nigériens avaient une aversion marquée pour le pays. Pendant des décennies, la France a eu recours à des pratiques corrompues, voire illégales, pour s'assurer un accès bon marché à l'uranium nigérien pour son industrie de l'énergie nucléaire, laissant le Niger dans l'incapacité de tirer profit de ses exportations. En novembre 2021, l'assassinat de trois manifestants par un convoi français entrant au Niger a rouvert des blessures vieilles de plusieurs décennies. Tout au long de l'année 2022, une coalition de la société civile, le mouvement M62, a organisé des manifestations dans la capitale pour exiger le départ des forces françaises. En janvier, Bazoum a arrêté le chef du groupe, Abdoulaye Seydou, accusé d'atteinte à l'ordre public. Ce mécontentement populaire a enhardi les acteurs militaires mécontents. Bazoum s'est toujours efforcé de maîtriser son armée. Après avoir déjoué une tentative de coup d'État quelques jours avant son investiture, il a purgé des dizaines d'officiers supérieurs. En avril dernier, il a renvoyé le chef d'état-major de l'armée nigérienne et, juste avant le coup d'État, il aurait été sur le point de limoger Tchiani. Tous deux ont fini par diriger la junte. La position pro-occidentale de Bazoum et sa répression contre les généraux ont forgé une alliance improbable entre ses opposants de la société civile et de l'armée : après le coup d'État, la junte a accepté de libérer Seydou en échange du soutien du M62. Les erreurs de Bazoum ne doivent cependant pas occulter ses succès. L'approche adoptée par la France, le Burkina Faso et le Mali pour lutter contre les insurgés - en s'associant à des milices ethniques - a fait exploser la violence. Bazoum, en revanche, a cherché à s'attaquer aux causes profondes et à prévenir l'escalade. Il a élaboré une politique de sécurité d'une sagesse unique qu'il a appelée "main ouverte", en facilitant le dialogue politique entre les insurgés et le gouvernement, en négociant des cessez-le-feu et en offrant l'amnistie aux transfuges. Dans le même temps, il a renforcé les opérations officielles de sécurité aux frontières menées par son armée et s'est assuré le soutien aérien de la France et des États-Unis. Cette approche a porté ses fruits : La zone frontalière du Niger avec le Mali, d'une superficie d'environ 200 miles carrés, a connu une baisse de 80 % des violences contre les civils entre 2021 et 2022. Historiquement, les Nigériens du nord ont été exclus du gouvernement, ce qui a rendu la région particulièrement agitée. Les relations étroites que Bazoum a soigneusement cultivées avec les élites du nord ont aussi discrètement renforcé la stabilité dans cette région. Il est regrettable que Bazoum, ancien professeur de philosophie, n'ait pas eu l'occasion de tenir sa promesse de reconstruire le système éducatif nigérien, un besoin profondément urgent dans un pays où le taux de fécondité est élevé (6,8 naissances par femme), le taux d'alphabétisation faible (37 %) et l'insécurité alimentaire persistante. Il est essentiel de veiller à ce que les progrès réalisés par Bazoum ne soient pas perdus. Mais certains acteurs très puissants agissent désormais comme si la région ne pouvait être sauvée qu'en sauvant Bazoum. La France et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, une union politique et économique régionale, sont à la tête de cette coalition. Craignant que des coups d'État ne se propagent dans la région, la CEDEAO s'est montrée particulièrement belliqueuse : tout en se préparant à déployer des troupes au Niger, elle a imposé des sanctions sévères qui ont déjà coupé 70 % de l'approvisionnement en électricité du pays. La France, craignant de perdre son dernier allié au Sahel, a déclaré qu'elle avait l'intention de soutenir militairement les efforts de la CEDEAO. Les États-Unis, en revanche, se sont démarqués de la France en prônant une réponse plus pacifiste. La position de Washington a surpris. Les États-Unis se sont généralement contentés de suivre l'exemple de la France au Sahel en échange d'un soutien aux efforts américains au Moyen-Orient. Mais les États-Unis se sont gardés de qualifier la situation de "coup d'État" - une déclaration qui, en vertu de la législation américaine, les obligerait à interrompre l'assistance militaire au Niger. Trois semaines après la prise de pouvoir par la junte, le Pentagone qualifiait encore la crise de "tentative de coup d'État". L'orientation actuelle de Washington est correcte et les responsables politiques américains doivent résister aux appels à soutenir une intervention. Il n'est pas du tout inévitable qu'une guerre par procuration entre la Russie et l'Occident éclate au Sahel. En fait, une intervention militaire ne ferait qu'accroître la probabilité d'une ingérence plus importante de la Russie dans la région. La junte semble intéressée par un partenariat avec Moscou, mais jusqu'à présent, Moscou est restée équivoque. En cas de contestation de la junte par des armées étrangères, la Russie pourrait toutefois être obligée de tenir ses promesses de protéger ses partenaires africains. L'obstacle le plus important au maintien du cap est que toute tentative sérieuse de résolution pacifique de la crise exigerait probablement des États-Unis qu'ils reconnaissent la junte. Dans l'immédiat, cette reconnaissance entre en conflit avec la politique étrangère axée sur les valeurs du président Joe Biden. Mais les Nigériens apprécieraient également qu'une puissance occidentale reconnaisse enfin leur souhait profond de voir une approche fondée sur la diplomatie, et non pas de nouvelles troupes étrangères se déchaîner dans leurs villages. Les États-Unis doivent se préoccuper du risque de rébellion dans le nord. Les élites économiques, politiques et militaires du Nord ont entretenu des liens étroits avec Bazoum et son prédécesseur. Fondamentalement, cependant, Niamey n'a jamais tenu la plupart des engagements pris dans l'accord de paix de 1995, qui mettait fin à une guerre de quatre ans avec les rebelles du Nord, en particulier celui d'aider les Nigériens du Nord à tirer un meilleur profit de leurs ressources en uranium. Deux loyalistes de Bazoum ont déjà ouvert de nouveaux fronts rebelles, à la recherche d'armes, de recrues et de soutien étranger pour résister à la junte. Une nouvelle génération potentielle de rebelles du nord a facilement accès aux armes ainsi qu'aux fonds provenant de l'exploitation minière et du trafic de drogue. Les États-Unis devraient tirer parti d'une offre de reconnaissance ou d'une coopération militaire continue pour inciter les dirigeants de la junte à inclure les dirigeants du Nord dans le nouveau gouvernement. Cette inclusion contribuerait grandement à rassurer les communautés du Nord en leur montrant qu'elles ne seront pas persécutées à un moment extrêmement précaire. Les actions de Washington ont beaucoup de poids. Contrairement à la France, les États-Unis jouissent encore d'une réputation favorable et d'une bonne volonté dans tout le Sahel. Les habitants et les responsables ont tendance à percevoir la manière discrète dont ils déploient leur armée dans la région comme une opportunité de partenariat plutôt que comme une perturbation violente. Elle ne doit pas perturber cette bonne volonté en répétant les erreurs de la France. Aussi indésirable que puisse être un coup d'État, les risques d'une tentative de recours à la force sont bien pires. Merci pour ce torchon. Il me conforte dans l'idée qu'une partie au moins du blob washingtonien va vouloir rejouer le coup de la Côte d'Ivoire, où la charmante Mme. Gbagbo avait été bien soutenue dans son extrémisme. Pour le reste, je salue la constances des diversions et confusions semées par @gustave et @nemo : surtout, ne jamais examiner les objections ou les réfutations, mais détourner la conversation. Modifié le 10 septembre 2023 par Boule75 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ksimodo Posté(e) le 10 septembre 2023 Share Posté(e) le 10 septembre 2023 Boule, tu as le droit d'avoir une opinion, et d'autres opinion pour d'autres personnes. Je pense que les valeurs que tu cites pour nos actions passées ( démocratie, responsabilité des gouvernements locaux, lutte contre la corruption, développement, coopération régionale, soutien internationnal ) ne correspondent pas à l'attente client. Pas vraiment pour le client gouvernent et pas vraiment non plus pour le client population. - Démocratie, gvt, c'est vers le haut de pyramide, l'accomplissement, pour la population. C'est une attente de riche vivant dans le confort. Quand tu as des pb pour manger, pour ta sécurité, pour te loger, pour tes transports autres que pédibus, tout ceci est trop secondaire. - la corruption, tu es contre quand tu n'en bénéficies pas, mais si parfois tu peux gratter un peu ( et bcp quand tu es au pouvoir ), finalement, ça va bien ... - la coop régio ou inter, bof. C'est un voeux pieux , là aussi il y a d'autres priorités. Quand c'est déjà délicat dans ton propre village multi ethnique, alors la coop .... De facto, si tu veux maintenir la démocratie et les gvt, tu fais de l'ingérence. Qui est légitime, qui ne l'est pas, qui est corrompu et qui n'est pas ( ça existe ? ), etc.....et çà, force est de constater que celà passe trés trés mal. Sinon y'a la méthode américaine. Tu plus bel outil est un gros gourdin, donc tu l'utilises pour ce qu'il sait faire. Tu rases tout, comme ça le pays doit tout reconstruire, au sens physique et des install' et aussi des institutions. Demandes aux irakiens comment ils sont contents. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 10 septembre 2023 Share Posté(e) le 10 septembre 2023 (modifié) Il y a 2 heures, Boule75 a dit : Pour le reste, je salue la constances des diversions et confusions semées par @gustave et @nemo : surtout, ne jamais examiner les objections ou les réfutations, mais détourner la conversation. Diversion et confusion? Je te propose un entretien assez détaillé (près de 2h) par deux spécialistes reconnus de la zone qui contredisent tes affirmations simplistes (la France a une stratégie claire, comprise par tous mais trop pure et se fait bouter dehors par les Russes qui contrôlent les marionnettes locales) qui ne s'appuient sur rien de solide (quels éléments permettent d'affirmer que c'est la Russie qui a déclenché les coups d'état malien et burkinabé?) à ma connaissance et tu parles de confusion? Modifié le 10 septembre 2023 par gustave Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ksimodo Posté(e) le 10 septembre 2023 Share Posté(e) le 10 septembre 2023 Il y a 3 heures, Boule75 a dit : Il me conforte dans l'idée qu'une partie au moins du blob washingtonien va vouloir rejouer le coup de la Côte d'Ivoire, le Blob 1 ( washingtonien ) joue comme il veut ET comme il peut. Le Blob 2 ( Français de racine ENA / Sc Po ) joue comme il veut ( surtout ) et comme il peut ( pas grand chose ). Il est trés probable que le jeux de Blob 1 ou Blob 2 ne correspondent pas aux aspirations des pays visés par la pensée, ni les dirigeants ni les sans dents. Blob 2 veut bien envoyer un peu ( pas bcp ) de pognon, mais sans corruption, avec des élections, pas de torture, pas de méfaits sur les opposants, un petit contrat sur une mine, etc....Et puis encore ? 100 balles, une pipe et un mars ? Même pour les aspirants dirigeants et les dirigeants en place c'est trop demander !!! Quand 2 parties ne concluent pas un deal, la faute est 50/50. Ce n'est pas une maladie, si on considère qu'au moins 1 des 2 parties n'a pas intérêt à conclure. Mais faut pas jouer les vierges effarouchées quand tu sais que tu as perdu le deal avant même de commencer. Ou alors le contractant éconduit est un couillon maladif par manque d'analyse du dossier. Et puis sur ce continent, ne badons pas les US, ils sont tout autant autistes que nous même pour créer de la relation. Ca leur coutera du pognon mais ça ne ramènera jamais l'invest' car ils n'ont pas non plus le bon logiciel de communication. 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 10 septembre 2023 Share Posté(e) le 10 septembre 2023 Il y a 1 heure, gustave a dit : Diversion et confusion? Je te propose un entretien assez détaillé (près de 2h) par deux spécialistes reconnus de la zone qui contredisent tes affirmations simplistes (la France a une stratégie claire, comprise par tous mais trop pure et se fait bouter dehors par les Russes qui contrôlent les marionnettes locales) qui ne s'appuient sur rien de solide (quels éléments permettent d'affirmer que c'est la Russie qui a déclenché les coups d'état malien et burkinabé?) à ma connaissance et tu parles de confusion? C'est gentil de balancer des podcast : résume-les un tant soit peu. Par ailleurs je n'ai pas prétendu que la France avait une stratégie claire ni comprise par tous : et encore une fois un travestissement pénible. Je maintiens pourtant qu'au Niger tout à fait spécifiquement, la volonté de Paris, annoncée et transparente, consistait à laisser M. Bazoum pleinement en charge en l'aidant selon sa stratégie et celle de sa majorité après des élections tout à fait correctes et reconnues comme telles par tout le monde. Et ça fonctionnait du point de vue sécurité comme de celui de l'économie et même de la vie politique nigériennes. Que tu en sois encore à prétendre que la Russie (et/ou la Turquie, qui joue aussi) n'a aucun rôle signe un aveuglement étonnant : le même motif, absurde, bâti avec les mêmes ressorts, se renouvelle partout : la "colère populaire" gilet-jaunesque, des manifs où l'on agite des drapeaux russes pour vociférer des slogans lunaires, puis des putschistes achetés pas cher déclenchant une "transition" guignolesque pendant que le pays part à veau-l'eau, puis l'arrivée de mercenaires qui se payent sur la bête et se font "respecter" comme des caïds. A tout le moins tu pourrais concéder que la répétition est bien étrange. Tu as certainement une théorie alternative : comment de fait-il donc que ces pauvres russes, qui ne demandent rien, se retrouvent finalement à la tête de toutes les mines concédées par des dictateurs ? Dis nous, Ô Gustave ! 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 10 septembre 2023 Share Posté(e) le 10 septembre 2023 Il y a 2 heures, ksimodo a dit : Le Blob 2 ( Français de racine ENA / Sc Po ) joue comme il veut ( surtout ) et comme il peut ( pas grand chose ). Ah tu oublies les militaires là : les éléments de langage camarade ! "Barkhane est une défaite, blah, blah..." Il y a 2 heures, ksimodo a dit : Il est trés probable que le jeux de Blob 1 ou Blob 2 ne correspondent pas aux aspirations des pays visés par la pensée, ni les dirigeants ni les sans dents. Les dirigeants se font dégager par des brutes dont le soutien populaire est bien difficile à évaluer... et ensuite le principe de la "transition" c'est la suspension de la presse libre, des institutions, sans vrai limite de temps n'est-ce pas. Une transition longue, très, très longue. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ksimodo Posté(e) le 10 septembre 2023 Share Posté(e) le 10 septembre 2023 Il y a 2 heures, Boule75 a dit : Que tu en sois encore à prétendre que la Russie (et/ou la Turquie, qui joue aussi) n'a aucun rôle signe un aveuglement étonnant : Ca dépend du type de "parasitisme" qui est joué, au sens trés large du terme et souvent mal utilisé dans les termes. La famille est vaste. Je pense que la Fr joue le mutualisme, mais ce n'est plus à la mode. enfin, elle crois y jouer, mais les demandes en retour sont perçues comme ingérence, donc ça vite à la perception parasite. Wagner / Ru joue le commensalisme, bénéfique pour elle. M'enfin, si les signataires sont contents....La chine est sur le même créneaux. Enfin, les nouveaux pays présents profitent surtout d'une opportunités. Un biotpe assez vide, il y a de la place pour un opportuniste arrivant. L'opportuniste ne s'est pas fait sa place de manière forcément active, les circonstances ont fait que le fauteuil est vide. https://fr.wikipedia.org/wiki/Parasitisme#/media/Fichier:Diagramme_des_interactions_biologiques.svg 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Arland Posté(e) le 10 septembre 2023 Share Posté(e) le 10 septembre 2023 Le 09/09/2023 à 11:34, Boule75 a dit : Mais si ! La stratégie était claire, assumée, saine : démocratie, responsabilité des gouvernements locaux, lutte contre la corruption, développement, coopération régionale, soutien internationnal. Non mais sérieusement? vous y croyez vraiment à cette phrase? 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 10 septembre 2023 Share Posté(e) le 10 septembre 2023 Il y a 3 heures, Boule75 a dit : C'est gentil de balancer des podcast : résume-les un tant soit peu. Par ailleurs je n'ai pas prétendu que la France avait une stratégie claire ni comprise par tous : et encore une fois un travestissement pénible. Je maintiens pourtant qu'au Niger tout à fait spécifiquement, la volonté de Paris, annoncée et transparente, consistait à laisser M. Bazoum pleinement en charge en l'aidant selon sa stratégie et celle de sa majorité après des élections tout à fait correctes et reconnues comme telles par tout le monde. Et ça fonctionnait du point de vue sécurité comme de celui de l'économie et même de la vie politique nigériennes. Que tu en sois encore à prétendre que la Russie (et/ou la Turquie, qui joue aussi) n'a aucun rôle signe un aveuglement étonnant : le même motif, absurde, bâti avec les mêmes ressorts, se renouvelle partout : la "colère populaire" gilet-jaunesque, des manifs où l'on agite des drapeaux russes pour vociférer des slogans lunaires, puis des putschistes achetés pas cher déclenchant une "transition" guignolesque pendant que le pays part à veau-l'eau, puis l'arrivée de mercenaires qui se payent sur la bête et se font "respecter" comme des caïds. A tout le moins tu pourrais concéder que la répétition est bien étrange. Tu as certainement une théorie alternative : comment de fait-il donc que ces pauvres russes, qui ne demandent rien, se retrouvent finalement à la tête de toutes les mines concédées par des dictateurs ? Dis nous, Ô Gustave ! Ô Boule, toi qui lis à travers la brume de tous les ignorants que nous sommes, sans avoir pour autant de temps à passer sur ces sujets, je te répètes un (incomplet évidemment, seule ta luminescence saurait résumer en quelques mots deux heures de discussion par des spécialistes d'un sujet légèrement complexe) résumé (mon post d'hier à 13h37, mais il devait être déjà trop long) de ce que disent deux personnes qui demeurent dans l'erreur et que je t'invites à éclairer rapidement sur la cause de tous les évènements agitant l'Afrique francophone (Russie qui se caractérise par son insondable bêtise partout sauf dans cette zone où elle tire toutes les ficelles): "il y a surtout une stratégie totalement erratique dans ses intentions mais surtout ses actions (on accepte à moitié le putsch au Mali, et même la cohabitation avec W, puis plus du tout, on accepte le putsch au Tchad, on accepte à moitié celui du BF qui nous vire ensuite, on n'accepte pas celui du Niger, on réfute avoir des intérêts mais on veut rester présent, on condamne mais sans jamais intervenir, on met en place des dispositifs internationaux incapables et couteux, et on pourrait continuer longtemps...) qui conduit tous les acteurs à nous considérer comme responsables des problèmes ou ennemis. Quant à voir la cause de tout cela dans une toute puissance russe dont on se moque par ailleurs comme un fantasme n'a aucune racine dans le réel: Russes, Turcs et autres surfent sur cette vague d'hostilité contre le modèle occidental que nous incarnons et qui est désormais synonyme de gabegie et d'impuissance à force de promesses trop ambitieuses non tenues, mais dans aucun de ces coups ils n'ont été à la manœuvre, personne ne le prétend, même en France." Bref il ne suffit pas d'une volonté annoncée à un endroit pour s'extraire d'un contexte plus global ni d'interprétations locales, et notamment des interprétations que notre attitude ailleurs et précédemment induisent. Et le Niger (même s'il y entre des éléments très personnels de certains acteurs) en est un bon exemple, à la fois dans le coup lui-même et dans son évolution. Pour faire encore plus court tout putschiste qui veut cristalliser autour de lui une partie de la population (surtout dans la capitale) et se prémunir d'une (improbable mais pas impossible) réaction occidentale sait qu'il peut utiliser la vague de panafricanisme et d'anti occidentalisme actuelle, et que les Russes seront ravis de sécuriser leur pouvoir si cela est nécessaire sans toutes les complications occidentales (comme nous l'avons fait pendant 50 ans avec les fameuses GP). A noter que cela ne semble toujours pas nécessaire au Niger alors que les Russes ont déclenché le coup parait-il . Mais j'attends toujours ces éléments pourtant évidents qui démontrent que la Russie est à la source des coups au Mali, au BF, au Niger, au Gabon... Quel talent ce VP! 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 10 septembre 2023 Share Posté(e) le 10 septembre 2023 il y a 57 minutes, gustave a dit : "il y a surtout une stratégie totalement erratique dans ses intentions mais surtout ses actions (on accepte à moitié le putsch au Mali, et même la cohabitation avec W, puis plus du tout, on accepte le putsch au Tchad, on accepte à moitié celui du BF qui nous vire ensuite, on n'accepte pas celui du Niger, on réfute avoir des intérêts mais on veut rester présent, on condamne mais sans jamais intervenir, on met en place des dispositifs internationaux incapables et couteux, et on pourrait continuer longtemps...) qui conduit tous les acteurs à nous considérer comme responsables des problèmes ou ennemis. Ce qui est extraordinaire dans ce récit est qu'il est entièrement franco-centré, à un moment où la France ne veut plus s'occuper de ces salades qui ne lui rapportent rien et entend que les acteurs locaux se fassent enfin pousser des colonnes vertébrales, répète depuis des années que les problèmes des africains sont les leurs, comme tous les discours anti-colonialistes ou pas le revendiquent. Et puis de quels "dispositifs coûteux" parlent-ils ? On passe son temps à démonter depuis le putsch au Mali. Pour le reste, c'est la soupe à l'incohérence : "on veut rester présents" alors qu'on est partis du Mali et du Burkina ; "on condamne sans intervenir" : comme tout le monde ou presque sauf les russes ; quelqu'un demande à ce qu'on intervienne ? Qui ? il y a 57 minutes, gustave a dit : Quant à voir la cause de tout cela dans une toute puissance russe dont on se moque par ailleurs comme un fantasme n'a aucune racine dans le réel: Russes, Turcs et autres surfent sur cette vague d'hostilité contre le modèle occidental que nous incarnons et qui est désormais synonyme de gabegie et d'impuissance à force de promesses trop ambitieuses non tenues, mais dans aucun de ces coups ils n'ont été à la manœuvre, personne ne le prétend, même en France." Toujours cette très vilaine habitude d'inventer des propos, c'est vraiment pénible : personne n'a parlé de "toute puissance russe" (faudrait être sacrément con ! Ils en sont à installer des pneus sur les ailes de leurs bombardiers...). Par contre, côté mesures actives, ils sont aussi forts que nous sommes nuls. Ils analysent les opinions, les testent, savent les arguments qui portent, vers quelles populations, ceux qui font mal, ils sont hyper-réactifs et outillés. Ca ne suffit pas toujours, ça ne fonctionne pas toujours, mais c'est dans tous les cas une forme d'entrave pour les gouvernements en place et pour la coopération avec eux et, dans des pays aussi terriblement fragiles que les 4 cités, ça permet même régulièrement de placer ses pions-à-casquette. La seule réfutation à cette analyse là c'est "non non", depuis des années, en dépit de l'évidence, des détails fournis sur les réseaux de bots soutenant des réseaux d'idiots utiles bénévoles fédérés par des moins-idiots très utiles stipendiés et - chez nous - très identifiés et pas inquiétés, les détails sur les faux-vrais-sites pour crédibiliser, sur la méthode RT, etc... Il va vraiment falloir arrêter de nous faire croire que tous ces investissements, lourds, ne servent à rien : ils sont très efficaces. il y a 57 minutes, gustave a dit : Pour faire encore plus court tout putschiste qui veut cristalliser autour de lui une partie de la population (surtout dans la capitale) et se prémunir d'une (improbable mais pas impossible) réaction occidentale sait qu'il peut utiliser la vague de panafricanisme et d'anti occidentalisme actuelle, et que les Russes seront ravis de sécuriser leur pouvoir si cela est nécessaire sans toutes les complications occidentales (comme nous l'avons fait pendant 50 ans avec les fameuses GP). Voilà... enfin un peu de candeur ! Une petite fausse équivalent au passage, et puis se dévoile le schéma de base : retour au colonialisme, avec ses petits relents racistes. Préconises-tu que nous adoptions nous aussi cette approche ? il y a 57 minutes, gustave a dit : A noter que cela ne semble toujours pas nécessaire au Niger alors que les Russes ont déclenché le coup parait-il . Mais j'attends toujours ces éléments pourtant évidents qui démontrent que la Russie est à la source des coups au Mali, au BF, au Niger, au Gabon... Et encore une invention... et le Gabon arrive dans la discussion comme un cheveu sur la soupe... Il y a 2 heures, Arland a dit : > Mais si ! La stratégie était claire, assumée, saine : démocratie, responsabilité des gouvernements locaux, lutte contre la corruption, développement, coopération régionale, soutien international. Non mais sérieusement? vous y croyez vraiment à cette phrase? On a fait quoi d'autre là-bas ? Vous avez du solide ? C'est sûr que ça ne nourrit pas le cynisme... On a tenté de les aider à se défendre et à se construire : la Russie trouve plus profitable d'y fomenter des troubles et, quand le fruit mûrit, d'y soutenir le premier galonné qui passe. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 11 septembre 2023 Share Posté(e) le 11 septembre 2023 Il y a 6 heures, Boule75 a dit : Ce qui est extraordinaire dans ce récit est qu'il est entièrement franco-centré, à un moment où la France ne veut plus s'occuper de ces salades qui ne lui rapportent rien et entend que les acteurs locaux se fassent enfin pousser des colonnes vertébrales, répète depuis des années que les problèmes des africains sont les leurs, comme tous les discours anti-colonialistes ou pas le revendiquent. Et puis de quels "dispositifs coûteux" parlent-ils ? On passe son temps à démonter depuis le putsch au Mali. Pour le reste, c'est la soupe à l'incohérence : "on veut rester présents" alors qu'on est partis du Mali et du Burkina ; "on condamne sans intervenir" : comme tout le monde ou presque sauf les russes ; quelqu'un demande à ce qu'on intervienne ? Qui ? Pour un récit qui évoque le positionnement de la France et sa relation avec les pays sahéliens on parle effectivement de la France… Ceci dit la France est considérée comme un acteur actif par les acteurs locaux même quand elle ne le souhaite pas ou plus, d’où déconvenues et incompréhensions. D’autant que si la France affiche une volonté de laisser les Africains décider, elle décerne aussi bons et mauvais points selon des valeurs qui ne sont pas toujours partagées et continue à intervenir. Il y a de bonnes raisons le plus souvent à cela, néanmoins la complexité ne s’accommode guère des slogans qui rencontrent un écho certain en Afrique et complique la relation avec une bonne partie des élites locales. Les dispositifs coûteux sont ceux que l’Occident (ou perçu comme tel) a monté depuis des années, de Barkhane à la MINUSMA, dispositifs d’autant plus critiqués qu’ils n’ont pas su apporter la sécurité espérée. Sinon nous sommes partis contraints et forcés si tu n’as pas remarqué… Et non, tout le monde ne critique pas, et l’écart entre cette condamnation et l’absence d’action (même compréhensible pour bien des raisons) nous pose de facto en ennemis mais faibles… Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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