Wallaby Posté(e) le 3 août 2023 Share Posté(e) le 3 août 2023 Plus que la théorie du complot russe, ma préférence va à la théorie du modèle russe. Vous avez un pays à régime présidentiel, non pas à parti unique, mais à parti dominant qui gagne toutes les élections. Mahamadou Issoufou, c'est Vladimir Poutine. La constitution n'autorise que deux mandats. Il se fait remplacer pour le "troisième mandat" par un proche qui lui doit tout. Mohamed Bazoum, c'est Dmitri Medvedev. Mais il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark, et on ne sait pas pourquoi, un ami du président qui lui doit tout se retourne contre le régime et fait une rébellion. Abdourahamane Tchiani, c'est Evgueni Prigojine. 3 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akilius G. Posté(e) le 3 août 2023 Share Posté(e) le 3 août 2023 Il y a 2 heures, MIC_A a dit : Pourrait-on un jour revoir cette problématique sous l'égide de l'ONU ou un organisme international prévu à cet effet ? La difficulté étant qu'un pays désertique sans aucune valeur apparente peut en réalité proposer des richesses en sous sol qui ne demande qu'à être trouvées et exploités ou déjà en exploitation qui compliquent sérieusement la donne en sus de rassembler des peuplades de même origines ethnique sans les léser. Dans les conditions actuelles, l'instabilité sera toujours de mise tant qu'il y aura un intérêt financier et donc géopolitique si la dépendance aux ressources est forte. Je me suis souvent interrogé sur les gains de nos présences dans certains pays Africains alors que nos intérêts pécuniaires y étaient moindre par rapport à d'autres qui exploitaient les richesses en "profitant" de notre présence stabilisatrice/protectionniste et nous d'endosser l'étiquette de colonisateur pillant les ressources alors qu'on les paies et que l'on n'est pas responsable (sauf corruption avérée) de qui fait quoi avec ! Nous manquons de réactivité dans la communication, trop peu de démentis sources à l'appuies pour faire face à la propagande entretenue par des opposants et tiers étrangers qui nous voulaient du bien. Ou nos dirigeants ont passé des accords "secrets" avec d'autres pays exploitants avec contre-parties qui expliquent ce mutisme. je ne crois pas à une solution type ONU, car comme tu l'indiques avant, une partie du problème vient de leur passé colonial avec des frontières artificielles ne respectant pas les réalités humaines et géographique. L'Onu ne pourra que regarder des frontières légitimées par l'histoire, fussent elles celles des anciens colons... D'une certaine manière, c'est assez logique que des pays éprouvant une difficulté à se ressentir comme un Etat Nation se tournent vers la Russie, qui ne se reconnait pas vraiment comme un Etat Nation. Et cerise sur le gâteau, si l'on veut institutionnaliser les avantages matériels du pouvoir... Le "pillage" des ressources africaines est un concept trompeur ; il regroupe des réalités partielles (corruption, népotisme, absence de concurrence, destruction de l'environnement) et des fantasmes sur telle ou telle type de rente dont on voudrait profiter sans faire trop d'effort. Faire travailler un ouvrier asiatique dans une usine textile 60 h par semaine, c'est aussi quelque peu du pillage par certains aspects. Surtout si c'est pour vendre 60 € la chemise produite sur un autre continent. L'Afrique dispose de commerçants et d'entrepreneurs, mais pas encore trop d'industriels à ma connaissance. 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 3 août 2023 Share Posté(e) le 3 août 2023 il y a 23 minutes, Wallaby a dit : Mahamadou Issoufou, c'est Vladimir Poutine. La constitution n'autorise que deux mandats. Il se fait remplacer pour le "troisième mandat" par un proche qui lui doit tout. Se fait remplacer par un proche pour un troisième mandat ? Tu veux dire... un maire du Havre qui s'appelle Edouard ? =========>[ ] 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 3 août 2023 Share Posté(e) le 3 août 2023 Je ne crois ni à la fable du lac des Cygnes transposée au Niger, ni au fait que l'Afrique n'est pas encore entrée dans l'âge industriel et encore moins à cette idée selon laquelle l'absence de concept d'Etat-Nation pousserait les Africains à aller voir d'autres non-Etats-Nation pour savoir comment organiser des coups d'Etat. En fait, j'avoue n'absolument rien comprendre aux deux derniers messages (avant Alexis). 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Alexis Posté(e) le 3 août 2023 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 3 août 2023 Il y a 16 heures, Clairon a dit : Faudrait un petit peu voir les choses en face aussi, l'intervention française comme unique épilogue, ça commence à bien faire, je sais que je vais en faire hurler certains, mais l'Afrique de papa et du grand Charles, c'est terminé, on a changé d'époque. On se crorait dans une histoire ou un couple de p'tits vieux de 95 ans, qui n'a plus que des maigres ressources doit encore et toujours raquer pour son fiston de 75 ans qui n'a pas encore vécu une seule journée comme un adulte et qui passe son temps a reprocher son éducation ratée à ses parents, leur crache à la tête, leur fait les poches, mais hurle dès qu'ils osent demander quelque chose. On est venu faire le ménage au Mali en 2013, vite, propre et bien fait, fallait plier bagages et hop laisser ces braves gens se démerder tous seuls, y en a marre de devoir à chaque fois venir essayer de mettre un semblant d'ordre (que les locaux rejetent de toute façon) et soutenir des brochettes d'officiers locaux mal dégrossis, gavés de corruption, qui dès qui le pourront nous planterons un couteau dans le dos. Les brittons, les allemands, n'ont pas une seule base dans le coin, et se débrouillent très bien, ne parlons pas des chinois .... On a fortement démilitarisé notre existence et c'est compréhensible, il serait temps de le faire avec notre politique africaine, on garde Djibouti (comme tout le monde) et à la rigueur la Côte d'ivoire comme bases, on se paie une vraie société militaire privée, et pour le reste on laisse faire les programmes internationaux civils, et si un jour y en a qui reviennent à genoux la queue entre les jambes nous demander 2-3 compagnies de paras, on leur présentera d'abord l'addition et regardera bien que cela nous rapporte le moindre kopeck. Rappelons nous que la Belgique représente 2x plus pour le commerce extérieur français que tout le continent africain Rafales egyptiens compris .... Bon, maintenant faut aussi admettre que le seul truc qui marche encore à peu près en France et qu'on peut exporter (ça fait 30 ans que la Peugeot n'est plus la voiture de l'Afrique), c'est l'armée, on a donc que ça en magasin, et comme on dit, quand on a qu'un marteau comme solution, tous les problèmes deviennent des clous .... Clairon En contrepoint, voici l'analyse du photoreporter Patrick Robert, avec quarante ans de connaissance de l'Afrique au compteur L'entretien est riche, et je recommande de le lire dans son entier. Mais sur la question que tu poses, et que pas mal de gens en France se posent il me semble - ce qu'on peut résumer comme le faisait hier l'un de mes proches "Qu'est-ce qu'on f... là-bas ?" - il dit des choses intéressantes Quels sont les intérêts de la France au Niger? Contrairement aux idées reçues, ils ne sont pas économiques. Le Niger est un des pays les plus pauvres du continent, avec une démographie déraisonnable (les femmes nigériennes sont parmi les plus fécondes du continent avec une polygamie qui ne tient pas compte des ressources des foyers). L'uranium nigérian ne représente que 10 à 15% des besoins français. Il y a de l'uranium partout dans le monde, au même prix. Ce n'est pas un métal rare. La totalité des échanges économiques avec l'Afrique francophone ne représentent que 0,6% des échanges commerciaux de la France. Nous avons plus d'échanges économiques avec le reste de l'Afrique qu'avec l'Afrique francophone. La France est attachée aux pays avec qui nous avons des relations historiques souvent liées au passé colonial. C'est une question d'intérêts diplomatiques dans une logique de «cercle d'influence» et, oui, d'attachement sentimental avec des peuples que nous connaissons bien. C'est peut-être désuet de le formuler aujourd'hui, mais cela a à voir avec une forme de loyauté et de fidélité, sans exclure la culpabilité et le regret pour les excès de l'époque coloniale. Nos adversaires ne comprennent pas cela, mais c'est dans la culture française. Les politiques africaines de la France depuis les indépendances portent toutes sur l'attachement à la stabilité politique, et à la recherche de la prospérité de ces pays, non pas pour nous enrichir sur leurs dos, mais en espérant que leurs prospérités enfin acquises puissent aboutir sur des échanges à bénéfices réciproques. Je dirais, avec mes mots que : 1. D'une part l'Afrique fait partie de nous. Je veux dire de ce qu'est la France plutôt de ce qu'elle a, et je ne parle pas de ceux d'entre nous qui ont des ancêtres en Afrique. Elle fait partie de notre Histoire - que l'on pense à la place éminente des troupes issues des colonies dans l'armée de la France Libre ! - de même que nous faisons partie de la sienne. Elle fait partie de notre littérature et de notre imaginaire. Je recommande le livre Les fous d'Afrique, Histoire d'une passion française de Jean de Guérivière, qui est passionnant Après l'indépendance des anciennes colonies, les relations entre l'Afrique et la France ont changé de nature mais, obscurément, elles demeurent plus fortes qu'on ne le croit. Il est vrai que l'aventure française en Afrique ne fut pas seulement affaire de conquêtes et de colonisation. La passion y eut sa part. Une passion si intense que, pendant plusieurs décennies, le continent noir continua d'occuper une place particulière dans l'imaginaire de l'ancienne «métropole». Qu'il s'agisse de la littérature, de l'art, de la mémoire militaire, de la tradition administrative ou de l'enseignement, l'Afrique fut et demeure inextricablement mêlée à l'histoire française. Pour le pire, quelquefois ; pour le meilleur, souvent. C'est ce prodigieux roman franco-africain, cette singulière «histoire d'une passion» qu'a reconstitué Jean de La Guérivière. Journaliste ayant longtemps sillonné l'Afrique, l'auteur a confronté ses impressions personnelles aux témoignages innombrables de ceux qui l'avaient précédé sur le terrain. Puisant dans la littérature, dans les documents et dans les archives de l'époque coloniale, questionnant les témoins d'ici et de là-bas, revisitant les principaux lieux, il évoque tous les aspects d'une extraordinaire aventure. Sans triomphalisme mais sans «repentance». Et oui c'est sentimental, oui cela a à voir avec loyauté et fidélité. Et le fait que certains Africains - pas tous loin de là ! - aient des réactions irréfléchies envers nous, instrumentalisées ensuite par des puissances qui nous veulent du mal, n'y change rien. Et le fait que la plupart de ces pays soient pauvres voire très pauvres n'y change rien. J'exagère à peine en disant que les Africains francophones font partie de notre famille. Et un cousin peu fortuné, ça reste un cousin. 2. D'autre part, l'Afrique est pour la France un investissement de (très) long terme. La prospérité des pays africains, la prospérité au sens de la Corée du Sud, ou même du Mexique, celle qui générera tout naturellement des échanges économiques et aussi culturels plus intenses et comme le dit Patrick Robert "à bénéfices réciproques", ce n'est pas pour demain, c'est probablement pour le vraiment long terme. A plus de cinquante ans, je suis sûr de ne pas la voir. Les enfants d'aujourd'hui la verront peut-être. Sinon, ce sera au XXIIème siècle. Mais cela viendra. Et de même que l'Espagne bénéficie tout naturellement de la Hispanidad, ces pays peuplés et de plus en plus prospères, du Mexique à l'Argentine, de la Colombie au Chili en passant par le Venezuela et tous les autres, qui créent, échangent et pensent en espagnol - de même la France du XXIIème siècle bénéficiera tout naturellement de la Francophonie. Sur les plans économiques, culturels, stratégiques, etc. D'où notre intérêt permanent, pour notre avenir à long terme, de favoriser dans la mesure où elle dépend de nous - et nous n'y avons certes qu'une influence limitée, mais dans l'aide à la stabilité notamment nous pouvons contribuer - le développement des pays de l'Afrique francophone. A cette aune, les criailleries antifrançaises de certains - dont il ne faut pas exagérer le nombre, encore une fois ! - ce ne sont que des petits cailloux sur le chemin. Et les basses manœuvres d'un Poutine et de son Prigojine, ce ne sont que des attaques de charognard ou pour le dire autrement de maladies opportunistes. 3 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 3 août 2023 Share Posté(e) le 3 août 2023 il y a 42 minutes, Ciders a dit : Je ne crois ni à la fable du lac des Cygnes transposée au Niger Hmmm, je ne serais pas si affirmatif ... Révélation (c'est une blague hein... sur le fond, je suis d'accord avec toi) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akilius G. Posté(e) le 3 août 2023 Share Posté(e) le 3 août 2023 Il y a 1 heure, Ciders a dit : En fait, j'avoue n'absolument rien comprendre aux deux derniers messages (avant Alexis). Un pays avec des langues, des cultures, des pratiques économiques et modes de vies (un éleveur nomade ou un agriculteur sédentaire risquent de mal se comprendre), des religions très diverses ne peut pas se ressentir comme un pays plus monolithique... Attention à vouloir calquer nos schémas politico-étatique ayant généralement pour base des siècles de droit romain via l'église catholique. Ces pays devront trouver leur voie, mais comment leur donner un coup de main sans (re)faire des erreurs? Sur l'aspect industriel, il y a à ma connaissance quelques usines / ateliers au Maghreb, c'est un bon début, mais pas trop ailleurs. Pourquoi ne voit-on pas de made in Algérie/Egypte/Nigéria, etc sur les biens achetés? Ce n'est pas la main d'oeuvre désireuse de bosser qui manque... Sur un plan économique, la terre génère des rentes soit par rareté (spéculation immobilière) soit par la richesse spécifique de la terre ou de son sous-sol. Sur un plan agricole, l'Afrique exporte pas mal, c'est une manière de se relier aux flux économiques mondiaux. Je n'ai pas d'avis spécifique sur les pratiques agricoles africaines, je ne pense pas qu'elles soient plus mauvaises que les nôtres. En revanche, l'Afrique à un problème encore mal résolu de la gestion de la rente, notamment minière. Sur la situation plus spécifique du Niger, où l'entreprise française qui exploite l'uranium est le contribuable numéro un du pays, Areva avait je crois financé l'avion présidentiel... Sur un plan historique, quand on remonte la chaine des évènements et la succession des générations, la propriété de la terre a généralement pour origine l'usage de la force (la noblesse occidentale). cela n'apparait plus visible dans les actes notariés, mais cela transparait actuellement dans divers pays où la propriété s'installe (Amazonie, Inde sans doute) au lieu et place des pratiques coutumières... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 3 août 2023 Share Posté(e) le 3 août 2023 https://fr.africanews.com/2023/08/02/niger-litalie-a-evacue-68-ressortissants-etrangers/ Parti de Niamey, un Boeing 767 de l'Armée de l'air italienne a atterri peu après 05H00 (03H00 GMT) à l'aéroport Ciampino de Rome avec à son bord 99 ressortissants italiens et d'autres nationalités. Le ministère des Affaires étrangères a de son côté précisé à l'AFP que parmi les 68 civils évacués - à leur demande - se trouvaient 36 Italiens et 21 Américains. Dix-huit militaires italiens ont également été rapatriés. Un peu moins de 500 ressortissants italiens résident au Niger, dont la plupart sont des militaires. Le contingent de soldats italiens déployés dans le pays pour former l'armée nigérienne avec les forces françaises, américaines, belges et allemandes se trouve "consigné" à l'aéroport de Niamey, selon le ministre. L'ambassade italienne est quant à elle "ouverte et pleinement opérationnelle". "Les Italiens ne sont pas mal vus par la population nigérienne, et pas non plus par ceux qui ont réalisé le coup d'Etat, au point qu'ils ont garanti la sécurité du convoi de l'ambassade jusqu'à l'aéroport", a-t-il souligné. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Paschi Posté(e) le 3 août 2023 Share Posté(e) le 3 août 2023 Le général Abdourahamane Tiani, qui a pris le pouvoir à Niamey, a estimé mercredi 2 août que les Français « n’[avaient] aucune raison objective de quitter le Niger », au moment où plusieurs centaines d’entre eux sont évacués par Paris. Les ressortissants français « n’ont jamais été l’objet de la moindre menace », a-t-il avancé dans un discours télévisé prononcé à la veille de la fête de l’indépendance du pays, ancienne colonie française. https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/08/02/niger-une-delegation-de-la-cedeao-est-arrivee-a-niamey-pour-negocier_6184249_3212.html 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 3 août 2023 Share Posté(e) le 3 août 2023 https://www.quotidiano.net/esteri/niger-news-colpo-di-stato-nk3nz1fw (3 août 2023) Le Niger est un carrefour important pour l'immigration et hier les frontières avec les pays voisins ont été rouvertes, avec le risque possible d'une augmentation des flux. "Tout peut arriver", a déclaré le ministre des affaires étrangères Antonio Tajani dans une interview accordée à Repubblica. "L'un des plus importants couloirs d'immigration vers le nord, c'est-à-dire vers la Libye, passe par la région d'Agadez. C'est une région traversée par des trafiquants de drogue, des trafiquants d'êtres humains et des trafiquants d'armes. C'est aussi pour cela que nous voulons être présents" dans la région du Sahel, a ajouté M. Tajani, selon qui l'Italie n'a pas l'intention de modifier sa présence au Niger après le coup d'État militaire. "L'Italie n'est pas dans le collimateur", a-t-il assuré. L'Italie a déjà rapatrié par vol spécial certains de ses ressortissants au Niger. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ksimodo Posté(e) le 3 août 2023 Share Posté(e) le 3 août 2023 Il y a 6 heures, MIC_A a dit : Je me suis souvent interrogé sur les gains de nos présences dans certains pays Africains alors que nos intérêts pécuniaires y étaient moindre par rapport à d'autres qui exploitaient les richesses en "profitant" de notre présence stabilisatrice/protectionniste et nous d'endosser l'étiquette de colonisateur pillant les ressources alors qu'on les paies et que l'on n'est pas responsable (sauf corruption avérée) de qui fait quoi avec ! J'ai presque envie de te dire: et alors, même si on a payé des pots de vin en local pour avoir un marché, what else ? Il y a des typologie de contrats qui demandent de l'huile dans les rouages, juste parce que c'est comme çà. Actuellement, Gemalto ( Thalès ) a de ennuis judiciaire sur de la corruption en Afrique. Des ennuis....avec la justice française !!!! Qui est assez con, à part French Marianne toute drapée de blanc, pour procéder ainsi ? Les US, la Chine, Ru, certainement pas. Qui d'autres ? Ceux qui ne font jamais aucun contrats en eaux troubles ? 1 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akilius G. Posté(e) le 3 août 2023 Share Posté(e) le 3 août 2023 Il y a 20 heures, Clairon a dit : On a fortement démilitarisé notre existence et c'est compréhensible, il serait temps de le faire avec notre politique africaine, on garde Djibouti (comme tout le monde) et à la rigueur la Côte d'ivoire comme bases, on se paie une vraie société militaire privée, et pour le reste on laisse faire les programmes internationaux civils, et si un jour y en a qui reviennent à genoux la queue entre les jambes nous demander 2-3 compagnies de paras, on leur présentera d'abord l'addition et regardera bien que cela nous rapporte le moindre kopeck. Rappelons nous que la Belgique représente 2x plus pour le commerce extérieur français que tout le continent africain Rafales egyptiens compris .... Bon, maintenant faut aussi admettre que le seul truc qui marche encore à peu près en France et qu'on peut exporter (ça fait 30 ans que la Peugeot n'est plus la voiture de l'Afrique), c'est l'armée, on a donc que ça en magasin, et comme on dit, quand on a qu'un marteau comme solution, tous les problèmes deviennent des clous .... ah la Peugeot 504 !!! Cela me rappelle une expérience un peu embarrassante vers Louxor en Egypte il y a 20 ans environ, je descendais du taxi loué pour une excursion (dans le sud de l'Egypte tous les taxis étaient des 504 hors d'âge) et la poignée de la portière se casse et me reste dans les mains... A qui la faute?! Sur la question fort intéressante de la société militaire privée : quels statuts? quels objectifs? quels actionnaire? quels financements? quelles puissances tutélaires ? Toute entité tend à chercher sa propre existence et Wagner est un cas intéressant sur ce plan. La société doit donc avoir une certaine latitude d'action... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ksimodo Posté(e) le 3 août 2023 Share Posté(e) le 3 août 2023 Il y a 2 heures, Alexis a dit : Mais cela viendra. Et de même que l'Espagne bénéficie tout naturellement de la Hispanidad, ces pays peuplés et de plus en plus prospères, La Hispanidad est un truc qui ne peut plus se refaire aujourd'hui. Elle bénéficie d'une langue commune, et aussi d'un socle commun sur certaines valeurs dont la religion. Ca parait aujourd'hui désuet dans une France trés mollement chrétienne et surtout athée ou agnostique, mais ça compte. Si tu veux aller en Am Sud depuis la France, tu risque fort de faire un passage par Madrid et de prendre Ibéria. Si tu veux aller n'importe ou en Afrique ( et ailleurs aussi dans le monde d'ailleurs ), tu as le plus de chances de passer par Istanbul et Turkish Arilines. C'est juste un exemple, le reste est à l'avenant. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ksimodo Posté(e) le 3 août 2023 Share Posté(e) le 3 août 2023 il y a une heure, Akilius G. a dit : Je n'ai pas d'avis spécifique sur les pratiques agricoles africaines, je ne pense pas qu'elles soient plus mauvaises que les nôtres. Vu l'extrême variabilité des sols, de la pluviométrie ( continent étalé entre 2 tropiques ), de la capacité à mécaniser, de la capacité sécuritaire trés variable d'une culture ou d'un élevage, il est impossible de donner une vision globale moyenne, ou elle n'aurait aucun sens. Il faut descendre à l'échelle du pays au minimum, voir de la région. Même si on donnait une vision de l'agriculture de l'Europe à l'Oural, elle serait bien moins disparate que la vision "agriculture en Afrique". Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bechar06 Posté(e) le 3 août 2023 Share Posté(e) le 3 août 2023 Il y a 2 heures, Alexis a dit : En contrepoint, voici l'analyse du photoreporter Patrick Robert, avec quarante ans de connaissance de l'Afrique au compteur Je dirais, avec mes mots que : 1. D'une part l'Afrique fait partie de nous. 2. D'autre part, l'Afrique est pour la France un investissement de (très) long terme. A cette aune, les criailleries antifrançaises de certains - dont il ne faut pas exagérer le nombre, encore une fois ! - ce ne sont que des petits cailloux sur le chemin. Et les basses manœuvres d'un Poutine et de son Prigojine, ce ne sont que des attaques de charognard ou pour le dire autrement de maladies opportunistes. Je n'ai que peu d'années de vie continue en Afrique ... et un certain nombre de voyages là-bas ... + de vrais amis africains Je me retrouve totalement dans cette référence et son interprétation par Alexis ( cf. mon pseudo ) .. Mélange de nostalgie et un peu de culpabilité - plutôt de responsabilité passée nationale - et d'amour pour les africains... l' attachement sentimental : j'ai le sentiment qu'il est partagé - mieux qu'il est exprimé - avec des locaux africains qui ont des relations franches avec moi : fidélité réciproque avec aussi la franchise réciproque que cela suppose ... Il m'est arrivé d'être surpris et de devoir réfléchir à ce que me disaient - dans le fond - certains interlocuteurs Ces sentiments ambivalents - et des actions aussi bien ambivalentes - ont sans doute habités les responsables politiques depuis De Gaulle et surtout ceux qui l'ont suivi ... Mais un flottement certain pendant des années en matière de politique africaine La France ne s'est pas faite en 1 jour, quand on pense au haut moyen-âge, à la féodalité, aux querelles des grands nobles, aux guerres de religion ... à nos "révolutions renouvelées" ... On est trop souvent et trop facilement perfectionnistes pour eux et leurs pays 2 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Aisym Posté(e) le 3 août 2023 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 3 août 2023 Dernières nouvelles de la situation au Niger - La Côte d'Ivoire a annoncé publiquement qu'elle participerait à une coalition armée si elle devait s'assembler - Les Étasuniens ont évacué une partie de leur ambassade mais maintiennent toujours leurs troupes (~1000 hommes), les Britanniques ont annoncé retirer une partie de leurs employés également, Blinken a renouvelé son soutien à un "retour de l'ordre démocratique" et a pu échanger avec Bazoum, toujours retenu dans sa résidence - Le pays est en proie a de vastes coupures d'électricités, Nigelec a accusé le Nigeria de couper l'électricité du Niger - Un cadre de la junte (Mody) est au Mali (après une escale au Burkina) pour discuter du déploiement de Wagner, il y aurait eu d'importants contacts entre les juntes maliennes, burkinabé et les putschistes nigériens, et ce bien avant le coup d'état (et pendant ce temps, la junte malienne libère des prisonniers de l'EI Sahel, en espérant obtenir une trêve) - Une délégation de la CEDEAO est à Niamey pour négocier, une autre est à Abuja pour discuter de la suite des opérations, qui pourraient toujours inclure un volet militaire 1 1 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bechar06 Posté(e) le 3 août 2023 Share Posté(e) le 3 août 2023 (modifié) il y a 19 minutes, ksimodo a dit : Vu l'extrême variabilité des sols, de la pluviométrie ( continent étalé entre 2 tropiques ), de la capacité à mécaniser, de la capacité sécuritaire trés variable d'une culture ou d'un élevage, il est impossible de donner une vision globale moyenne, ou elle n'aurait aucun sens. Il faut descendre à l'échelle du pays au minimum, voir de la région L'exode rural vers les villes et la perte des savoirs faire ancestraux en matière d'agriculture qui s'est échelonnée des années 50s à maintenant est un vraie DRAME africain La responsabilité des grands - occidentaux - de l'industrie alimentaire ( Nestlé .. et son lait en poudre, mélangé à l'eau disponible, frelatée par définition : ce n'est qu'un exemple... "Cultivez du Coton plutôt que vos cultures vivrières" en est un autre ) est ENORME ... Ceux qui ont dénoncé très tôt ces erreurs fatales ont été moqués ! Ils avaient raison .... Scandale Il s'agit de CRIMES contre l'Humanité ! Modifié le 3 août 2023 par Bechar06 2 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Shorr kan Posté(e) le 3 août 2023 Share Posté(e) le 3 août 2023 (modifié) Il y a 1 heure, Akilius G. a dit : Un pays avec des langues, des cultures, des pratiques économiques et modes de vies (un éleveur nomade ou un agriculteur sédentaire risquent de mal se comprendre), des religions très diverses ne peut pas se ressentir comme un pays plus monolithique... Attention à vouloir calquer nos schémas politico-étatique ayant généralement pour base des siècles de droit romain via l'église catholique. Ces pays devront trouver leur voie, mais comment leur donner un coup de main sans (re)faire des erreurs? ... Le diable qu'on connais est souvent préférable à celui que l'on ne connais pas, dis le dicton.........."l'intangibilité des frontières" est insatisfaisante, mais reste préférable à la cascade d'épuration et de guerre civile qui s'en suivrait si on les touchait. Il y a 1 heure, Akilius G. a dit : ... Sur l'aspect industriel, il y a à ma connaissance quelques usines / ateliers au Maghreb, c'est un bon début, mais pas trop ailleurs. Pourquoi ne voit-on pas de made in Algérie/Egypte/Nigéria, etc sur les biens achetés? Ce n'est pas la main d'oeuvre désireuse de bosser qui manque... ... Les pays africains doivent faire face à la concurrence asiatique contre laquelle ils ne sont pas compétitif. Fernand Braudel faisait remarquer très justement, que l'industrialisation était d'autant plus difficile pour les pays qui sont les derniers de cordée. Surtout s'il existe la manne d'une rente naturelle, tu peux être certain que même si les habitants profitent d'une amélioration du niveau de vie, le corolaire est que les salaires n'ont plus de rapport avec la productivité réelle - plutôt basse - des travailleurs. Il y a 1 heure, Akilius G. a dit : ... Sur un plan économique, la terre génère des rentes soit par rareté (spéculation immobilière) soit par la richesse spécifique de la terre ou de son sous-sol. Sur un plan agricole, l'Afrique exporte pas mal, c'est une manière de se relier aux flux économiques mondiaux. Je n'ai pas d'avis spécifique sur les pratiques agricoles africaines, je ne pense pas qu'elles soient plus mauvaises que les nôtres. En revanche, l'Afrique à un problème encore mal résolu de la gestion de la rente, notamment minière. Sur la situation plus spécifique du Niger, où l'entreprise française qui exploite l'uranium est le contribuable numéro un du pays, Areva avait je crois financé l'avion présidentiel... ... L'économie marxiste a une notion intéressante qui joue à plein contre les économies africaines, est c'est la "dégradation des termes de l'échange". La valeur et les revenues générés par des rentes naturelles baissent tendanciellement* - plus vite- que leurs importations à valeur monétaire constante, ce qui est très défavorable aux dites économies qui sont vouées par ce mécanisme à s'étouffer lentement . * La culture et l'extraction de matières premières étant toujours moins cher sous les coups de la productivité. Il y a 1 heure, Akilius G. a dit : ... Sur un plan historique, quand on remonte la chaine des évènements et la succession des générations, la propriété de la terre a généralement pour origine l'usage de la force (la noblesse occidentale). cela n'apparait plus visible dans les actes notariés, mais cela transparait actuellement dans divers pays où la propriété s'installe (Amazonie, Inde sans doute) au lieu et place des pratiques coutumières... Effectivement, dans presque tout les pays, le droit foncier est un droit coutumier..........mais les ex-colonies sont une exception notable. Les autorités coloniale ont souvent décrétés de grandes portions de terre comme étant "des terres sans maitre" ; les autochtones pour des raisons évidentes étant bien incapables de produire des certificats fonciers attestant de leurs propriétés sur ces terres pourtant coutumières, en ont été évincé... Et Abra Cadabra ! Leur sont appliqué un droit foncier avec comme pilier la propriété privé de la terre et dont les éléments consécutifs sont "l'usus fructus et abusus", et est considéré à ce jour, comme l'idéal type d'un droit de propriété rationnel/positiviste...............le truc c'est que ça n'avait même pas cours - et ne l'est toujours- dans les métropoles dont le droit dénie le caractère aboule de la propriété privé de la terre - quoiqu'en dise les fétichistes de la propriété privé. Lire les écris très intéressant de Joseph Comby sur le sujet. Il a aidé à remettre à plat le droit foncier de Madagascar notamment. Il en découle d'inextricables conflits fonciers dans ces pays, et ce, des familles à l'état. Même les tentatives de rétrocession de terres coutumières tournent souvent en eau de boudin, puisque le dépositaire de ces terres, généralement un "chef" de communauté, en profite souvent pour ce les accaparer en son nom et celui des ses proches, la tribu et le clan n'étant plus qu'une fiction purement formelle la plupart du temps dans ces cas là. Modifié le 3 août 2023 par Shorr kan 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Shorr kan Posté(e) le 3 août 2023 Share Posté(e) le 3 août 2023 il y a 27 minutes, ksimodo a dit : Vu l'extrême variabilité des sols, de la pluviométrie ( continent étalé entre 2 tropiques ), de la capacité à mécaniser, de la capacité sécuritaire trés variable d'une culture ou d'un élevage, il est impossible de donner une vision globale moyenne, ou elle n'aurait aucun sens. Il faut descendre à l'échelle du pays au minimum, voir de la région. Même si on donnait une vision de l'agriculture de l'Europe à l'Oural, elle serait bien moins disparate que la vision "agriculture en Afrique". Forcément, masse de terres contiguës presque toutes sous les mêmes latitudes. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Shorr kan Posté(e) le 3 août 2023 Share Posté(e) le 3 août 2023 il y a 13 minutes, Bechar06 a dit : L'exode rural vers les villes et la perte des savoirs faire ancestraux en matière d'agriculture qui s'est échelonnée des années 50s à maintenant est un vraie DRAME africain La responsabilité des grands - occidentaux - de l'industrie alimentaire ( Nestlé .. et son lait en poudre, mélangé à l'eau disponible, frelatée par définition : ce n'est qu'un exemple... "Cultivez du Coton plutôt que vos cultures vivrières" en est un autre ) est ENORME ... Ceux qui ont dénoncé très tôt ces erreurs fatales ont été moqués ! Ils avaient raison .... Scandale Et oui ! C'est ça de vivre sous la férule du "consensus de Washington" https://fr.wikipedia.org/wiki/Consensus_de_Washington Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Fusilier Posté(e) le 3 août 2023 Share Posté(e) le 3 août 2023 il y a 45 minutes, ksimodo a dit : Si tu veux aller n'importe ou en Afrique ( et ailleurs aussi dans le monde d'ailleurs ), tu as le plus de chances de passer par Istanbul et Turkish Arilines. C'est juste un exemple, Un peu beaucoup excessif, tu ne crois pas. Je veux bien que tu me trouves un hub Istanbul pour aller de Paris au Cap Vert, par exemple. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bechar06 Posté(e) le 3 août 2023 Share Posté(e) le 3 août 2023 (modifié) Pont aérien Niger France par l' AAE Modifié le 3 août 2023 par Bechar06 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Wallaby Posté(e) le 3 août 2023 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 3 août 2023 il y a 16 minutes, Shorr kan a dit : Effectivement, dans presque tout les pays, le droit foncier est un droit coutumier..........mais les ex-colonies sont une exception notable. Les autorités coloniale ont souvent décrétés de grandes portions de terre comme étant "des terres sans maitre" ; les autochtones pour des raisons évidentes étant bien incapables de produire des certificats fonciers attestant de leurs propriétés sur ces terres pourtant coutumières, en ont été évincé... Et Abra Cadabra ! Leur sont appliqué un droit foncier avec comme pilier la propriété privé de la terre et dont les éléments consécutifs sont "l'usus fructus et abusus", et est considéré à ce jour, comme l'idéal type d'un droit de propriété rationnel/positiviste...............le truc c'est que ça n'avait même pas cours - et ne l'est toujours- dans les métropoles dont le droit dénie le caractère aboule de la propriété privé de la terre - quoiqu'en dise les fétichistes de la propriété privé. Lire les écris très intéressant de Joseph Comby sur le sujet. Il a aidé à remettre à plat le droit foncier de Madagascar notamment. Il en découle d'inextricables conflits fonciers dans ces pays, et ce, des familles à l'état. Même les tentatives de rétrocession de terres coutumières tournent souvent en eau de boudin, puisque le dépositaire de ces terres, généralement un "chef" de communauté, en profite souvent pour ce les accaparer en son nom et celui des ses proches, la tribu et le clan n'étant plus qu'une fiction purement formelle la plupart du temps dans ces cas là. À noter, le cas particulier de la Nouvelle Calédonie où l'autorité coloniale a très largement soutenu la propriété collective et inaliénable des terres indigènes : Le 06/12/2021 à 14:22, Wallaby a dit : https://books.openedition.org/editionsmsh/2788 (2000) De l’idée de cantonnement à la constitution des réserves - La définition de la propriété indigène. La Nouvelle-Calédonie apparaît comme un cas tout à fait exceptionnel : le seul et unique territoire où ont été créées de véritables réserves indigènes sur le modèle des réserves indiennes aux États-Unis ou des réserves aborigènes en Australie. L’exemple est intéressant car ce modèle de réserves est, au xixe siècle, largement dénoncé en France comme le symbole de l’oppression coloniale britannique ou américaine, divergeant en tous points d’une colonisation française supposée respectueuse des populations indigènes. Renonçant au cantonnement, l’Algérie coloniale impose la propriété privée aux populations arabes, tandis que la Nouvelle-Calédonie coloniale élabore une notion de propriété collective qui est censée correspondre aux normes des sociétés kanak. Ralliant l’opinion de ses collaborateurs, [le gouverneur] Guillain renonce finalement à son article 2 et légitime ainsi une interprétation erronée des hiérarchies kanak. Le chef est alors confirmé dans son rôle éminent et devient l’unique élément individualisé, représentant le groupe indifférencié. Il est désormais acquis que la société mélanésienne est, par essence, collectiviste, fonctionnant sur le mode d’un « communisme primitif ». Ce travail de relecture du monde mélanésien, qui s’amorce en 1862, conduit à la notion de « tribu » (...) Celle-ci est définitivement fixée par l’arrêté du 22 janvier 1868 qui prévoit de réserver à chaque « tribu » une portion de son ancien territoire, portion incommutable et inaliénable. [À Paris,] le ministère, cependant, ne s’en tient pas là car c’est au fond la notion même de propriété collective qu’il conteste. Celle-ci, affirme-t-il, a maintenu l’agrégation de la tribu, l’influence excessive des chefs et l’indivision du sol. [Elle] a, par conséquent, ajourné la constitution de la propriété individuelle, base de toute société civilisée, et placé les naturels en dehors du mouvement général des transactions, c’est-à-dire de l’action bienfaisante de la colonisation (Dauphiné 1989 : 304). Refusant d’appliquer en Nouvelle-Calédonie le sénatus-consulte de 1863 [qui privatise le sol algérien], Guillain maintient, contre l’avis de son ministère de tutelle, le principe de la propriété collective kanak permettant l’organisation des réserves. On ne peut en aucun cas soupçonner Guillain d’une indigénophilie cachée qui l’amènerait à vouloir protéger les Kanak contre les appétits de la colonisation. Les conflits, manipulations, répressions et refoulements qui se développent sous son « règne » en témoignent assez clairement. Entre 1862 et 1870, les expéditions militaires touchent plusieurs points de la colonie et, en dépit du nombre restreint de victimes, sèment la désolation sur leur passage, provoquant la fuite des populations, la destruction des villages et des plantations. L’enjeu essentiel, pour l’administration de Guillain, consiste surtout à dégager de nouveaux terrains pour la colonisation en repoussant les Kanak. L’enjeu est loin de se limiter à la seule organisation des travaux forcés aux antipodes, puisqu’il s’agit de jeter les bases d’une « nouvelle société » qui, sur le modèle de l’Australie voisine, accueillera condamnés et « honnêtes » migrants. La terre est l’élément essentiel du programme : terre rédemptrice que l’on offrira aux bagnards ayant donné des gages de bonne conduite, terre salvatrice offerte aux pauvres et prolétaires qui ne peuvent, en France, échapper à leur condition. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit d’accorder des petits lopins de terre à des individus encadrés par une instance administrative. Un tel programme a le mérite d’être absolument cohérent avec le développement d’une colonisation bureaucratique fondée sur la petite propriété. On peut alors avancer l’idée que l’organisation des réserves indigènes a servi la cause d’un programme de colonisation bureaucratique incompatible avec l’application immédiate des lois du marché, symbole d’une économie « moderne ». Entre une logique coloniale bureaucratique [qui encadre la petite propriété] et une logique économique capitaliste [qui permet les transactions, les concentrations, et les grandes propriétés], l’État français révèle la fragilité de sa politique calédonienne et les incohérences même de ses stratégies de colonisation. Curieusement, ce personnage complexe, [le gouverneur Guillain] d’obédience saint-simonienne, qui a profondément marqué le destin de la Nouvelle-Calédonie, reste encore méconnu. On connaît bien sa politique et le contexte dans lequel elle s’inscrit, mais on connaît mal l’homme lui-même, ses pensées, dires et écrits. 1 2 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akilius G. Posté(e) le 3 août 2023 Share Posté(e) le 3 août 2023 il y a 16 minutes, Shorr kan a dit : L'économie marxiste a une notion intéressante qui joue à plein contre les économies africaines, est c'est la "dégradation des termes de l'échange". La valeur et les revenues générés par des rentes naturelles baissent tendanciellement* - plus vite- que leurs importations à valeur monétaire constante, ce qui est très défavorable aux dites économies qui sont vouées par ce mécanisme à s'étouffer lentement . * La culture et l'extraction de matières premières étant toujours moins cher sous les coups de la productivité. Cette notion de "dégradation des termes de l'échange" me revient en mémoire, je ne suis pas certain qu'elle soit soit d'origine marxiste. Elle me semble marquée par le productivisme des 30 glorieuses qui correspondait à un constat du moment. Dans un monde où la population continuerait à croître (Malthus et consort), la rareté des moyens de production agricole se ferait inévitablement sentir. Côté Arabie, la rente pétrolière semble bien se porter, mais il est vrai que des puissances industrielles sont en soutien sur l'extraction, le raffinage et la transformation... je ne connaissais pas Joseph Comby, il faudrait que je le lise. A l'inverse, T. Piketty parle de "propriétarisme" soit une notion de propriété absolue qui n'existait pas dans l'occident médiéval où tout tout droit générait inévitablement une obligation. Autant il me semble utile et nécessaire d'explorer par la pensée des sujets sociétaux, autant je suis prudent sur la mise en oeuvre des bonnes idées. C'est effectivement très facile d'arriver avec des solutions novatrices, mais il faut ensuite gérer les difficultés découlant des changements. La légitimité nécessite la mise en cohérence temporelle. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ksimodo Posté(e) le 3 août 2023 Share Posté(e) le 3 août 2023 il y a 13 minutes, Fusilier a dit : Un peu beaucoup excessif, tu ne crois pas. A la base, je parlais d'aller n'importe ou depuis la Fr. Il est vrai que j'ai un prisme particulier, je pars de Province, donc une étape Province / CDG compte pour moi comme n'importe quelle étape, c'est déjà 1 étape et presque 1 de trop. Par contre j'ai des vols de chez moi / IST, et ensuite depuis IST c'est juste la compagnie qui dessert le plus de pays au monde, ce n'est pas qu'un slogan, et ça concerne bien évidemment l'Afrique. Si on excepte les vols partagés et si on regarde la compagnie qui effectue effectivement un vol, même si j'aime bien l'ancien slogan AF selon lequel le ciel est le plus bel endroit de la terre, ce n'est AF qui a un max de destinations. AF est pas mal sur l'ouest centre de l'Afrique, à l'est c'est KLM et magrehb c'est transavia. Si on focus sur les ex colonies fr, oui c'est AF. Pour combien de temps ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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