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La Place de la France dans un monde de blocs


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Petit réveil de ce fil :  "Les (pas si) beaux restes de la présence militaire française en Afrique"

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2023/09/25/les-pas-si-beaux-restes-de-la-presence-militaire-francaise-e-24131.html

"Et de trois (voire quatre si l'on ajoute la RCA) ! En matière de redéploiements, l’armée française dispose désormais d’une expérience réelle, mais acquise dans l’amertume. Ces redéploiements (des «retraites», diront certains) ont été imposés, non pas par la force des armes, mais par des régimes militaires arrivés au pouvoir lors de putsch qui ont tous débouché sur une remise en question fondamentale des liens avec Paris"

"Maillage à trous   Que reste-t-il désormais de la présence militaire tricolore sur le continent africain?"

Détails par pays qui suivent ... hors Niger  Tchad   Djibouti   Côte d'Ivoire   Sénégal   Gabon   

"En périphérie     Hors territoire continental africain, d’autres forces françaises sont positionnées à Mayotte et à la Réunion (1750 légionnaires, parachutistes et marins au total pour ces forces dites de souveraineté). La marine nationale maintient plusieurs dispositifs: des frégates dans l’océan Indien (à partir de la Réunion), la TF 150 aussi dans l’océan Indien (une centaine de marins), les moyens de l’opération Corymbe dans le golfe de Guinée (150 hommes)..."

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La Grèce, la Moldavie et l'Ukraine rejoignent l'Initiative des Trois Mers

La Grèce, l'Ukraine et la Moldavie rejoignent l'Initiative des Trois Mers, qui se tient cette année en Roumanie. Une réunion perturbée par les attaques russes sur les ports ukrainiens du Danube.

C'est dans un contexte tendu que se clôture l'Initiative des Trois Mers. La Roumanie, qui organise l'évènement, s'inquiète pour sa sécurité après une série d'attaques russes près du Danube. Des débris de drones russes ont même été découvert sur son territoire.

Le Président roumain Klaus Iohannis appelle l'Europe à plus d'entraide : "ce forum cherchera à réduire le fossé entre l'Europe orientale et occidentale et à parvenir à plus de cohésion, de prospérité et de résilience en Europe orientale et centrale."

L'Initiative acceuille cepuis cette année une mer supplémentaire : l'Egée, représentée par la Grèce, devenue 13ème membre officiel. L'Ukraine et la Moldavie ont quant à elles été acceptées comme membres associés.

À l'Université Polytechnique de Bucarest, John Kerry a assisté aux tests de la centrale nucléaire modulaire NuScale, conçue en coopération avec les États-Unis. Elle doit remplacer plusieurs centrales au charbon dans la région.

Des milliards d'euros sont nécessaires pour parvenir, après des années d'investissement, à une meilleure connexion transfrontalière dans les domaines des transports, de l'énergie et de la numérisation. Et c'est sur ces investissements que les participants de ce sommet vont tenter de se mettre d'accord.

 

Source : Euronews
 

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Un petit réacteur nucléaire américain sur le sol européen dès 2029, selon un haut fonctionnaire américain

Les États-Unis visent à déployer le premier petit réacteur nucléaire modulaire de fabrication américaine en Roumanie et en Tchéquie d’ici « 2029 », selon un fonctionnaire américain.

Le premier pays concerné est la Roumanie, où l’entreprise américaine NuScale s’est associée à la société nationale Nuclear Electrica pour développer les premiers petits réacteurs modulaires (ou SMR) du pays.

Lors d’une visite à Bucarest au début du mois, le secrétaire d’État adjoint américain à l’Énergie Geoffrey Pyatt a fait l’éloge de « l’alliance nucléaire civile avec la Roumanie », qui prévoit la construction d’un petit réacteur modulaire dans ce pays.

« Personne n’a encore déployé l’un de ces réacteurs », a déclaré M. Pyatt lors d’un briefing vidéo avec des journalistes mercredi (27 septembre).

« Le calendrier de déploiement prévu est 2029 », a-t-il dit en réponse à une question d’Euractiv sur la date d’achèvement du projet.

« Nous pensons que nous y arriverons », a-t-il ajouté, précisant que le partenariat nucléaire civil avec la Roumanie était « très, très important à cet égard ».

Les petits réacteurs modulaires sont une fraction de la taille des réacteurs nucléaires conventionnels, avec une capacité allant jusqu’à 300 MW(e) par unité. Leur principal avantage est qu’ils peuvent être assemblés en usine et livrés dans des zones reculées où la couverture réseau est limitée.

M. Pyatt a visité l’université Politehnica de Bucarest lors de son voyage en Roumanie au début du mois. Il y a annoncé un financement américain pour la construction d’un « simulateur destiné à renforcer les capacités afin que, lorsque le nouveau petit réacteur modulaire de Nuclear Electrica sera mis en service, la Roumanie dispose du capital humain et des techniciens nécessaires à l’exploitation de cette installation ».

NuScale a reçu l’approbation de la Commission de réglementation nucléaire des États-Unis pour sa conception de 50 MWe en 2020. L’entreprise a également reçu une certification de conception en 2023, ce qui fait d’elle le premier et le seul petit réacteur modulaire à atteindre ces deux étapes, selon une déclaration publiée en août.

 

Source : Euractiv

Questions:

Est-ce que l'Allemagne critique autant le nucléaire américain dans l'I3M que le nucléaire français dans l'UE?

Est-ce que l'Allemagne refuse de coopérer avec l'I3M en raison de son programme nucléaire civil soutenu par les USA?

 

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L’Initiative des trois mers pourrait-elle concurrencer l’Union européenne ?

Initiée en 2016, l’Initiative des trois mers rassemble les pays d’Europe de l’Est. Oscillant entre une vision américaine et une vision européenne, cette initiative réorganise la pensée européenne.

« L’Initiative des trois mers est avant tout une initiative de coopération régionale au sein de l’Union européenne (UE), au sein des États membres de l’Union européenne, en collaboration avec l’UE, utilisant l’UE, ses fonds et son développement pour renforcer la coopération régionale, relier les pays de notre région les uns aux autres et, simultanément, relier notre région à tous les autres pays européens ». Tels sont les mots du ministre polonais Szczerski pour décrire l’Initiative des trois mers (ITM). L’ITM est un forum créé en 2016 à l’initiative de la Pologne et de la Croatie. L’objectif premier était d’encourager la coopération entre les pays d’Europe centrale et orientale, le long de l’axe vertical de l’Europe. Géographiquement, la région correspond à la mer Baltique qui longe l’Estonie, la Lituanie et la Lettonie ainsi que la Pologne jusqu’aux rives de la mer Noire en Bulgarie.

Une logique régionale historique

Les fondements de ce type de coopération peuvent laisser perplexe. En effet, les pays membres de l’ITM partagent deux caractéristiques communes. La première, de faire partie de l’Union européenne et la seconde, d’avoir tous été d’anciens satellites soviétiques. Ils ont donc à la fois un passé politique en commun et une même matrice culturelle et historique. Cette même appartenance peut donner une clé de compréhension quant à l’émergence de cette organisation. Du fait de leur ancienne appartenance au régime soviétique, ils n’ont intégré l’Union européenne que tardivement et ont dû faire face à des lacunes en termes d’infrastructures ou d’enracinement de la démocratie. Plus généralement, il existe un fossé entre les pays occidentaux et les pays orientaux et centraux de l’Europe. Pour résoudre ce problème, les pays du Centre et de l’Est ont décidé de coopérer avec pour objectif de rééquilibrer les forces.

Le ministre polonais réaffirmait à l’époque que l’Initiative des trois mers n’était qu’un projet de coopération qui s’inscrivait dans le cadre de l’Union européenne et qui n’avait pas vocation à la concurrencer. Ce forum jetait donc les bases d’une nouvelle coopération, avant tout économique, au sein du continent européen. Mais au fil des années, elle s’est développée comme une nouvelle forme de régionalisme en Europe.

Réduire la dépendance au gaz russe de l’Europe du Nord et orientale

Les membres de l’ITM sont tous confrontés à la question du gaz russe dont ils dépendent. Cette dépendance est également provoquée par les pays européens d’Occident. En 2021, 45% du gaz importé en Europe provenait de la Russie, dont la moitié était destinée à l’Europe du Nord et orientale. La proximité géographique avec Moscou et surtout cette dépendance énergétique sont à l’origine de la coopération des Trois Mers, afin d’essayer de trouver des alternatives. L’objectif était donc d’importer du gaz vers la Pologne et la Croatie, pour ensuite le distribuer à d’autres pays d’Europe de l’Est. Mais le revers de la médaille est que ce « nouveau gaz » s’il n’est plus russe sera américain. On chasse une dépendance énergétique pour en trouver une autre…

Toutefois, cette « nouvelle dépendance », qui serait cette fois-ci vis-à-vis des États-Unis, est considérée à ce jour comme la meilleure alternative pour les pays de l’ITM. Il serait en effet difficile pour la Pologne ou la Croatie de s’approvisionner auprès de pays adjacents à la Russie sans provoquer une réponse agacée de cette dernière.

La Russie use de son approvisionnement en gaz comme d’un instrument géopolitique, notamment à travers ce que le chercheur Aleksy Borowka appelle le « chantage énergétique », c’est-à-dire un moyen de pression envers des pays anciennement dans sa zone d’influence et qui n’ont à ce jour qu’une faible diversification énergétique, pouvant les menacer de coupure. C’est notamment le cas des pays de l’Initiative des trois mers.

Forte de ce constat, l’ITM souhaite être considérée comme étant « un système géopolitique efficace capable de diversifier l’approvisionnement en gaz naturel vers des sources non russes » selon les mots d’Aleksy Borówka. L’ambition est d’agir comme un bloc homogène ayant sa propre géopolitique ainsi que ses propres leviers d’action. Cela commence notamment par les infrastructures.

Parmi eux, on peut citer le projet de pipeline dans la région baltique afin de relier la Lituanie et la Pologne qui a vu le jour en 2022. Ou encore, dans la région de la mer Noire, la construction d’un oléoduc reliant la Roumanie à l’Autriche. L’un des plus grands projets est l’édification d’un terminal de gaz naturel liquéfié sur l’île croate de Krk, dont la proposition remonte à 2013 et qui a fait l’objet du premier sommet. Le financement total provenant des fonds de l’Union européenne, s’élève à plus de 155 milliards d’euros. Ces nouvelles infrastructures permettront en principe aux pays de l’ITM de gagner en indépendance énergétique et de renforcer leur place dans la politique européenne.

L’autre objectif de l’ITM est de renforcer les États membres du forum sur le devant de la scène internationale. Alors que les pays d’Europe de l’Est ne parviennent pas toujours à se faire entendre dans les débats européens, l’Initiative des trois mers pourrait à terme servir de contrepoids, notamment face à l’axe Paris-Bruxelles-Berlin. En effet, l’ITM représente à elle seule environ 120 millions d’habitants, soit 22% de la population européenne. C’est un argument fort pour l’Initiative des trois mers qui pourrait concurrencer le monopole politique de l’axe Paris-Bruxelles-Berlin. Cependant, l’ITM est loin de faire l’unanimité au sein de l’Union européenne, notamment auprès de l’Allemagne. Berlin avait auparavant conclu un partenariat avec une compagnie pétrolière russe afin d’entamer sa transition énergétique des énergies fossiles vers des énergies plus « propres ». C’est pourquoi, à terme, cette question risque d’accentuer les clivages parfois très sensibles qui peuvent exister entre les blocs de l’Europe de l’Ouest et de l’Europe centrale et orientale.

Un projet porté par des fonds américains

En allouant une importante somme d’argent à l’Initiative des trois mers le 15 février 2020, les États-Unis de Donald Trump ont alors provoqué la surprise. Cette générosité soudaine pourrait cacher deux objectifs. Le premier est qu’en allouant cette importante somme d’argent, les États-Unis contribuaient à renforcer l’Initiative des trois mers plutôt que l’Union européenne. Pourquoi ? Parce que la majorité des pays de l’ITM sont atlantistes, et Washington ne se prive pas d’en profiter pour maintenir son influence.

Le second objectif de ces fonds soudainement alloués est encore et toujours de contrecarrer la Russie, considérée comme une menace très sérieuse depuis la chute du bloc soviétique en 1991, en témoignent les événements avec l’Ukraine.

C’est pourquoi les États-Unis y voient une opportunité de renforcer leur présence dans cette partie de l’Europe déjà bien attachée à l’OTAN.

Une configuration gagnante pour l’Europe du Nord et orientale ?

En 2018, l’ITM a décidé de changer de format et de passer d’une « coopération intergouvernementale à une coopération transfrontalière entre les régions concernées par les projets communs de l’Initiative des trois mers ». L’ITM a donc fait un pas de plus vers la consolidation et l’unification, en témoigne la création d’une Assemblée parlementaire qui pourrait inclure des représentants de pays en dehors des 12 adhérents, mais aussi de pays non-membres de l’Union européenne, à commencer par l’Ukraine ou la Moldavie. Un fonds d’investissement a aussi été ouvert, laissant penser que ce forum vise d’une part à s’étendre géographiquement en acceptant l’idée d’inclure des pays non-membres de l’UE, mais aussi à se consolider en établissant les bases d’institutions à vocation permanente.

Cependant, l’Initiative des trois mers présente des lacunes. Tout d’abord, une rivalité potentielle entre la Pologne, qui souhaite s’affirmer comme le premier leader, et les autres puissances de l’alliance qui jalouseraient la place, pourrait fragiliser le projet.

Ce forum pourrait aussi entrer en rivalité avec l’Union européenne. L’UE et l’ITM répondent plus ou moins aux mêmes critères : une coopération assez exclusive dans la mesure où tous ces pays ont un lien géographique, une histoire commune, une culture proche.

Résultats énergétiques, rivalité avec l’axe Paris-Bruxelles-Berlin, alternative à l’Union européenne, dissensions internes, réaction russe, l’Initiative des trois mers laisse encore de nombreuses incertitudes.

 

Source : Association de soutien à l’Armée française

Analyse: En rejetant le nucléaire, l'Allemagne s'est mise dans l'incapacité de démanteler ses centrales à charbon sans importer du gaz et de l'électricité d'origine nucléaire. Ses approvisionnements en gaz sont compromis par le conflit russo-ukrainien et on ne peut pas dire que l'Azerbaïdjan est un bon suppléant de la Russie.

Question: L'Allemagne va-t-elle se rapprocher de l'I3M pour importer son électricité d'origine nucléaire en cas de besoin? Une façon de se passer de la France qu'elle considère plus comme un partenaire déficient à satelliser que comme un allié...

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  • 2 weeks later...
Le 29/11/2022 à 14:36, herciv a dit :

Je suis d'accord avec ta question. Elle est fondamentale et renvoie à ce qui définie la notion de bloc. Est-ce une simple logique d'alliance dans une but de protection ? Est-ce une logique commerciale ou culturelle ?

Maintenant que tu le dis, il est vrai que tu n'a pas définit la notion de bloc dans le message initial.

Pour moi, un bloc, c'est une ensemble de pays disposant des ressources nécessaires pour conserver durablement leur niveau de développement, concevoir de nouvelles technologies décisives et en assurer le diffusion.

De ce point de vue, il ne faut pas confondre les Etats géants avec les blocs. Les USA étaient un bloc jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale parce qu'ils avaient un haut niveau d'autarcie potentielle: ils ne leur manquaient que le bauxite nécessaire à la constitution aéronautique et les terres rares. L'Inde, c'est moins vrai.

L'OTAN et l'OCS sont des blocs. Eh oui, du point de vue de l'intégration politique, ces blocs sont plus "akkadiens" que "romains".

La Ligue arabe manque de ressources. Par contre, l'Union africaine peut former un bloc et un bloc UA/Ligue arabe est tout à fait réalisable.

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  • 4 weeks later...

Un article intéressant décrivant une baisse modérée de l'utilisation du dollar face au reminbi.

La fragmentation du monde et le futur des monnaies internationales

LE 14/11/20237 min

Éric MonnetEconomiste et historien, professeur à l’EHESS et à l’Ecole d’économie de Paris

La « fragmentation du monde » s’est imposée comme un des sujets de débat favoris des économistes. Les guerres récentes, les tensions géopolitiques (en particulier entre la Chine et les Etats-Unis) et le retour de mesures commerciales protectionnistes sont-elles en train de façonner un nouveau monde qui mettrait fin à la mondialisation des échanges financiers et commerciaux ?

La question n’est pas nouvelle et ne cesse de se poser depuis la crise financière de 2008. Celle-ci avait en effet entraîné une nette baisse des flux financiers internationaux et mis un frein à la croissance du commerce mondial.

Toutefois, la part du commerce entre pays n’a pas diminué, restant stable à 60 % du PIB mondial environ. Une récente étude de la Commission européenne confirme que les liens commerciaux de l’Europe avec le reste du monde n’ont pas subi de bouleversements majeurs au cours des dernières années, en dépit de la guerre en Ukraine et de la montée du protectionnisme.

L’avenir est toutefois jonché d’incertitudes. Même si les importations et exportations restent importantes, il est possible qu’elles se régionalisent et donc se fragmentent – autour de groupes de pays partageant des intérêts politiques et économiques communs, en particulier concernant les matières premières.

Une question qui recoupe en partie celle de la fragmentation commerciale et financière du monde est celle du système monétaire international et plus particulièrement celle des monnaies de réserves. Une monnaie de réserve est une devise que les autres pays détiennent pour se protéger des fluctuations du taux de change. Détenir une monnaie qui est acceptée partout dans le monde (sous forme de « réserves de change ») est ainsi une forme d’assurance, au cas où la valeur de la monnaie de son propre pays s’écroulerait.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, le dollar est la monnaie de réserve indétrônable. Sa place centrale dans le système monétaire international est devenue encore plus incontestée depuis que la référence à l’or a été abandonnée en 1971.

Au cours des dernières décennies, beaucoup ont parié et annoncé que le yen puis l’euro remplaceraient ou rivaliseraient avec le dollar, mais cela n’est jamais arrivé. Le rôle de l’euro n’est pas négligeable aujourd’hui (20 % des réserves mondiales environ), mais il demeure nettement inférieur à celui du dollar (60 % des réserves).

Nouvelle donne

Pendant longtemps, le consensus était que la monnaie chinoise (renminbi ou RMB) ne pourrait pas prendre part au jeu car la Chine maintenait des contrôles de capitaux, c’est-à-dire qu’il n’est pas possible pour des investisseurs étrangers d’acheter ou vendre librement des titres financiers chinois. Puisqu’une grande partie des réserves de change sont des titres financiers (de la dette du gouvernement des Etats-Unis dans le cas du dollar par exemple), peu de pays acceptent de détenir de tels titres s’ils ne peuvent pas être revendus facilement sur les marchés internationaux.

Ainsi, contrairement à l’Angleterre puis aux Etats-Unis au 20e siècle, le poids de la Chine dans les échanges commerciaux internationaux est devenu prédominant sans que le RMB ne devienne une monnaie de réserve importante (stagnant à 2-3 % des réserves de change mondiales actuellement).

Cette situation pourrait toutefois évoluer. Si le monde se fragmente et que les relations économiques entre pays sont de plus en plus façonnées par des considérations géopolitiques, le rôle des mécanismes de marché s’affaiblira en partie et la libéralisation des flux financiers chinois pourrait ne plus être une condition sine qua non à un rôle international du RMB.

Une faible part du commerce extérieur chinois est aujourd’hui libellée en RMB. Les exportateurs chinois vendent encore principalement des produits facturés en euro et en dollar.

Or le lien entre devise de facturation du commerce et monnaie de réserve est un cercle vicieux. Plus un pays exporte dans sa propre devise, plus les autres pays en détiennent sous forme de réserve. Mais la capacité d’exporter dans sa propre devise dépend elle-même de la capacité des autres pays à accepter cette devise, y compris comme monnaie de réserve.

La Chine à un tournant ?

La Chine parviendra-t-elle à casser ce cercle vicieux et à promouvoir l’utilisation de sa monnaie, tout en réussissant à maintenir ses contrôles sur les flux financiers ? Sur ce point, des changements notables se dessinent. Des études récentes du CEPII et de la Banque européenne de reconstruction et développement révèlent ainsi que, suite aux sanctions financières imposées par les Etats-Unis et l’Europe, la Russie a très rapidement changé la devise de facturation de ses échanges commerciaux au bénéfice du RMB.

A la fin de 2022, les factures en RMB représentaient 20 % des importations russes, soit une forte augmentation par rapport aux 3 % de l’année précédente, tandis que la part du dollar américain et de l’euro dans la facturation avait chuté de 80 % à 67 % en quelques mois.

Or, comme pour l’euro et le dollar, le lien entre la part du commerce en RMB et la détention de RMB comme monnaie de réserve est bien documenté. Sans surprise, la part du RMB dans les réserves de change détenues par la Russie a donc augmenté, atteignant 17 % fin 2022 alors qu’elle était quasiment nulle encore cinq ans auparavant.

Le cas russe est assez révélateur. Des facteurs géopolitiques peuvent rapidement transformer la monnaie de facturation du commerce et la détention de monnaie de réserve. Mais il montre également que, même dans un cas extrême de tension avec les Etats-Unis et l’Union européenne, le rôle du dollar et de l’euro diminue mais ne disparaît pas.

La question n’est pas donc de savoir si le RMB va supplanter le dollar – ce qui paraît improbable à moyen terme au niveau mondial – mais à quoi ressemblerait un monde où le RMB jouerait un rôle plus important, au côté du dollar et de l’euro.

Un monde fragmenté mais pas clos

Si le gouvernement chinois veut continuer de contrôler les flux financiers, le RMB ne deviendra pas une monnaie échangée librement et rapidement sur tous les marchés internationaux comme l’est aujourd’hui le dollar.

Pour fournir les entreprises en RMB nécessaires aux paiements de leurs importations, les banques centrales des différents pays iront donc directement en demander à la banque centrale de Chine, plutôt que de les acheter à Londres ou New York. C’est ce qui se passe aujourd’hui avec ce que l’on appelle les swap lines. La Chine prête des RMB aux banques centrales étrangères avec la condition explicite que cet argent soit utilisé pour acheter des produits commerciaux à la Chine ou facturés en RMB.

A l’autre bout de la chaîne, la Chine s’assure que, si un pays souhaite échanger des RMB contre des dollars, il puisse le faire, principalement sur un marché financier offshore situé à Hong Kong sur lequel la Chine garde l’œil ouvert.

Si jamais trop de pays voulaient vendre au même moment des RMB sur ce marché, la banque centrale chinoise les rachèterait pour éviter que la valeur du RMB ne s’effondre. Pour parer à cette éventualité, elle a besoin de conserver des dollars en réserve. C’est pourquoi elle continue à détenir beaucoup de dette du gouvernement ou d’entreprises des Etats-Unis.

Le fait que le système monétaire international se fragmente et que les relations financières entre pays passent de moins en moins par des mécanismes de marché ne signifie donc pas qu’un mur va s’ériger entre les grandes puissances. Leur interdépendance financière pourrait paradoxalement être renforcée. Un plus grand rôle international du RMB ne signifierait pas que la Chine se coupe du dollar, mais cela reconfigurerait l’équilibre financier et politique entre ces pays.

Soumis à cet équilibre conflictuel entre grandes puissances, les autres pays pourraient quant à eux être sommés de choisir leur camp. Si elle ne prend pas conscience du nouveau paysage qui se dessine, l’Union européenne pourrait bien avoir du mal à y trouver sa place.

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  • 4 weeks later...
  • 4 weeks later...

Les BRICS se sont définitivement élargis mais sans l'Argentine.

https://fr.euronews.com/2023/12/30/javier-miliei-annonce-que-largentine-ne-rejoindra-pas-le-groupe-des-brics

La principale conséquence est d'élargir un forum actif de pays, certes hétéroclite, mais  en dehors de l'influence occidentale. Je rappel que la France avait demandé à être observatrice.

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https://www.hsaj.org/articles/22613

Thomas Barnett, New Map: Restoring Our Global Leadership in an Era of Climate Change and Demographic Collapse (Penguin/Random House, 2023)

Selon Barnett, la seule façon de conserver notre position de leader mondial et de survivre aux inévitables conséquences climatiques est de réaligner le monde d'un axe Est-Ouest à un axe Nord-Sud. Barnett est catégorique : ce réalignement se produira avec ou sans nous. Sa thèse initiale est simple : le changement climatique et son impact, associés aux autres tendances qu'il identifie, rendent la vie dans les pays équatoriaux ou à proximité pratiquement impossible.

Les conditions extrêmes caractérisées par un terrain difficile, des éléments politiques et atmosphériques volatils et des températures incessantes et inhabitables rendent l'environnement principalement hostile à presque toutes les formes de vie. Cette hostilité géographique créera des réfugiés climatiques qui auront besoin d'aller "quelque part".

Barnett met également en évidence plusieurs défis urgents et de plus en plus rapides, même s'ils ne sont pas totalement inconnus, auxquels sont confrontés des États-nations spécifiques et des puissances mondiales. Il s'agit notamment de la dépopulation mondiale, du déclin démographique, de la surextension stratégique et du passage d'une expansion horizontale à un réalignement vertical, remettant en cause les paradigmes ethniques et tribaux.

D'abord dynamique et redoutable, la Chine deviendra beaucoup plus agressive et tentera d'affirmer sa domination tout en essayant de repousser l'Inde.

La discussion de M. Barnett s'étend au controversé système de crédit social, qu'il considère comme un outil permettant d'assurer la conformité de la société. Sans l'approuver, Barnett évite de rejeter le système de crédit social de la Chine, suggérant sa praticité en tant que mesure de contrôle de la conformité. Il établit un parallèle convaincant avec les États-Unis, où les citoyens consentent tacitement à diverses "mesures de crédit social" ou identifiants permanents (PID) - des scores FICO aux Lex ID et des ID AbiliTec aux Reuters Entity I.D.s. Ces indicateurs, utilisés par de nombreuses entreprises avides de données et renforcés par des algorithmes sophistiqués, s'immiscent sans doute davantage dans la vie des individus qu'un simple "score".

Cette surveillance omniprésente des données, selon Barnett, remet en question nos notions traditionnelles de liberté et de vie privée, ce qui nous incite à réévaluer la signification de ces concepts au XXIe siècle.

Avec l'Union européenne et les États-Unis, l'ampleur de la concurrence entraînera des changements significatifs dans les structures de pouvoir mondiales, les États-Unis étant contraints de rivaliser avec une Chine qui s'affirme mais se dépeuple progressivement pour obtenir des marchés et de l'influence dans cette région instable.

L'Union européenne, la Russie et l'Inde sont toutes agressives dans leur désir de renforcer ce que Barnett appelle les relations de dyade, qui se disputent toutes le pouvoir et l'influence. Tout le monde veut dominer le monde.

Il parle de l'Amérique comme d'une "marque" et veut ajouter des nations à notre État américain, en ajoutant des "étoiles" [au drapeau américain] comme le fait l'Union européenne. Mais pour de nombreuses raisons, dont certaines sont profondément ancrées dans notre tradition et notre culture, les Américains sont beaucoup plus réticents que d'autres à l'idée d'ajouter des États.

L'annexion/intégration d'un hémisphère a déjà fait l'objet de discussions, mais pourquoi le voudrait-on ? La réponse de Barnett est simple : la nécessité.

L'hypothétique doctrine Monroe du 21e siècle est l'une des idées les plus intéressantes de M. Barnett. Le principe original de la doctrine Monroe, qui consiste à affirmer sa domination ou son influence sur une région spécifique, pourrait être modifié pour aborder ou contrôler les questions liées au changement climatique.

Barnett affirme que si des centaines de millions de réfugiés climatiques arrivent, nous ferions mieux de nous préparer et de calculer le coût des infrastructures, de la nourriture et du carburant nécessaires. Nous devons également nous préparer à ce qu'il appelle l'inflammation du " multiculturisme " et aux coûts associés à un tel mouvement.

Dès 2027, l'Inde sera la troisième économie mondiale, dépassant le Japon et l'Allemagne, et aura le troisième marché boursier d'ici 2030. La croissance moyenne de 5,5 % du produit intérieur brut de l'Inde au cours de la dernière décennie est impressionnante, et les délocalisations mondiales, la numérisation et la transition énergétique préparent le terrain pour une croissance économique sans précédent dans ce pays de plus d'un milliard d'habitants. Barnett fait un excellent travail en montrant comment l'essor de l'Inde est mal géré par Xi Jinping et un PCC inefficace.

Les dysfonctionnements politiques de l'Amérique lui permettront-ils de répondre à ces tendances mondiales ?

D'où viendra l'électricité ? Les besoins en électricité continueront d'augmenter et le stockage s'améliorera invariablement. Mais nous aurons besoin de beaucoup plus d'énergie. Les minéraux nécessaires au stockage de l'énergie n'existent pas en quantité suffisante pour répondre aux besoins prévus. Et les minéraux disponibles doivent être extraits, raffinés, déplacés et fabriqués. Seul le pétrole peut accomplir cela.

"Les Américains ne subissent pas l'histoire, ils la font". Et Barnett est convaincu que seule l'Amérique peut être le leader de cette nouvelle époque.

https://www.nyjournalofbooks.com/book-review/americas-new-map-restoring (26 septembre 2023)

Ses thèses antérieures sur la région instable centrée sur l'équateur, causée par la violence tribale, religieuse et ethnique, ont été plus ou moins remplacées par le concept de "réfugiés environnementaux", créant des États en faillite qui engendrent une vaste migration vers l'hémisphère nord, où le changement climatique rendra des zones auparavant inhabitables vers le pôle Nord plus propices à la colonisation et à l'exploitation économique. Selon lui, ces réfugiés pourraient représenter une augmentation considérable de la classe moyenne mondiale s'ils étaient accueillis aux États-Unis et au Canada pour remplir ces zones auparavant vides, fournissant ainsi une nouvelle source de population pour les sociétés qui vieillissent rapidement.

La manière dont ces millions de réfugiés seraient intégrés socialement et économiquement est moins claire. Alors que Barnett fait de grandes déclarations selon lesquelles cette vague de migration nordique est inarrêtable et doit être accueillie favorablement, les défis incroyables que représente l'intégration de millions de réfugiés dans des économies qui ne se remettent que lentement des effets économiques de la pandémie mondiale sont passés sous silence.

Une chose sur laquelle Barnett a raison de manière irréfutable, c'est que la "politique de l'enfant unique" de la Chine est en train d'entrer en vigueur et aura un effet irréversible sur la croissance économique de la Chine, jusqu'à présent stupéfiante. L'essor rapide de l'Inde, avec une population qui dépassera bientôt celle de la Chine, une augmentation rapide des investissements étrangers et une nouvelle affirmation sur la scène mondiale, défiera certainement la Chine dans les régions de l'océan Indien et de l'Asie centrale. L'effet final du déclin de la Chine sur le parti communiste au pouvoir, dû aux pressions sociales d'une population vieillissante où moins de travailleurs soutiennent un nombre croissant de retraités, est également très préoccupant, car le dirigeant chinois Xi Jinping, de plus en plus autoritaire, voit une fenêtre se refermer rapidement pour atteindre son objectif de politique étrangère le plus important, la réunification avec Taïwan.

Il est difficile de voir comment un parti ou un mouvement politique pourrait commencer à adhérer à sa grande stratégie qui consiste essentiellement à créer une version hémisphérique américaine de l'Union européenne.

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  • 2 weeks later...

https://www.rfi.fr/fr/culture/20240112-maurice-godelier-anthropologue-on-peut-s-approprier-la-puissance-de-l-occident-sans-devenir-occidental

Maurice Godelier, anthropologue: « On peut s’approprier la puissance de l’Occident sans devenir occidental »

Chose remarquable, les Japonais se sont profondément sinisés, sans pour autant devenir des Chinois. Ce pays a renouvelé l’expérience, sous l’ère Meiji, au XIXe siècle, lorsqu’il a adopté les sciences et les techniques de l’Occident sans perdre son âme. Les décideurs japonais s’étaient fixé deux lignes rouges à ne pas dépasser dans l’occidentalisation : on ne touche ni à l’empereur qui est le descendant du Dieu selon la mythologie, ni à la religion nationale. On peut donc s’approprier la puissance de l’Occident sans devenir occidental.

Paradoxalement, la Turquie et l’Iran sont aussi deux pays de l’aire islamique qui sont sans doute allés le plus loin dans le processus d’occidentalisation. La Turquie avec Kemal Atatürk et l’Iran avec Reza Pahlavi et son fils ont procédé à une modernisation à marche forcée, jusqu’à remplacer l’alphabet arabe par l’alphabet latin et imposer la séparation de l’Église et l’État dans l’ancien Empire ottoman. Quant à Téhéran, il s’est modernisé avec la révolution blanche déclenchée par le Chah Mohamed Reza Pahlavi qui a imposé l’éducation des filles et la laïcisation de la société. Sans doute c’est parce que les élites turques comme iraniennes n’ont pas tenu compte de l’opinion de leurs populations rétives à la sécularisation à l’occidentale, que ces pays ont connu un retour de bâton, en 1979 en Iran avec le retour du clergé au pouvoir, et plus récemment en Turquie avec Erdogan. On assiste dans ces pays à un processus de désoccidentalisation, s’agissant surtout de la place de la religion dans la société. Avec les hindouistes au pouvoir à New Delhi depuis 2014, l’Inde fondée par Nehru et Gandhi sur des bases laïques et démocratiques, connaît, elle aussi, une évolution similaire.

Son exercice de pouvoir autoritaire, voire dictatorial, inspire les hommes forts au pouvoir à travers les continents, mais la Chine n’a aucun intérêt à entrer en conflit armé avec l’Occident dont dépend son bien-être économique. Ses hiérarques misent sur les faiblesses et les contradictions des sociétés démocratiques qui devraient conduire au déclin irrémédiable de l’Occident libéral.

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https://nationalinterest.org/blog/silk-road-rivalries/age-middle-powers-has-arrived-208530 (13 janvier 2024)

Les puissances moyennes gagnent en influence lors du choix de leurs partenaires, ce qui pourrait poser de nouveaux défis aux États-Unis. Ces puissances sont également plus susceptibles de s'affirmer davantage dans leurs exigences et leurs ambitions. L'époque où les États-Unis pouvaient s'assurer sans effort le respect et le soutien de la communauté internationale est en train de s'estomper, comme en témoignent les récents votes à l'ONU. Les États-Unis ont besoin d'une stratégie plus nuancée pour naviguer dans ce paysage changeant.

Plutôt que d'être excessivement sélectifs dans le choix de leurs partenaires régionaux, ils devraient se concentrer sur l'identification de puissances régionales actives, désireuses de collaborer sur des questions spécifiques. Considérer toutes les ambitions hégémoniques régionales comme des menaces risque d'aliéner les puissances moyennes et de retourner des régions entières contre l'Occident. La clé consiste à favoriser les partenariats avec au moins une puissance moyenne ambitieuse dans chaque région, prête à collaborer.

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  • 2 weeks later...

L'Afrique continu de réorienter sa politique vers la Russie (Et la Chine) au détriment de la France (Et de l'Europe) face au constat d'être largement oublié par leur voisin d'en face.

Proche allié de la France au Sahel, le Tchad a l’intention de renforcer ses liens avec la Russie

https://www.opex360.com/2024/01/25/proche-allie-de-la-france-au-sahel-le-tchad-a-lintention-de-renforcer-ses-liens-avec-la-russie/

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  • 1 month later...
il y a une heure, rendbo a dit :

les inégalités sociales s'inscrivent déjà en contre de cette belle rhétorique.

Tu as raison : il y a une Internationale à reconstruire ... car la précédente n'a pas vraiment donné que des bons résultats, elle n'a pas atteint ses objectifs, voire ... 

Edited by Bechar06
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Je suis bien d'accord sur deux choses :

- sur la formule du général de Gaulle « La défense ! C'est la première raison d'être de l'État. Il n'y saurait manquer sans se détruire lui-même » : c'est là une exigence morale qui relie citoyens et Etat, même s'il  ne faut pas y voir de forme nécessairement très définie, de sorte que l'on peut s'autoriser une capacité partielle de l'Etat et de la société à se réinventer ;

- sur le fait que notre époque tend à créer un homo oeconomicus, que  l'auteur appelle citoyen consommateur. Je ne pense pas qu'il faille juger cette tendance négativement mais avec lucidité. L'Europe ne génère pas cette tendance, elle l'accompagne et la favorise.  Cet homo oeconomicus/citoyen consommateur/ bourgeois - on a un problème de terminologie - suit sa propre cohérence. Pour lui, les conflits militaires relèvent de la pathologie, les conflits se règlent véritablement sous l'angle économique.... Son univers intérieur est restreint sur un plan culturel et riche sur un plan économique.  

L'univers moral du général de Gaulle et d'un grand nombre de français et celui du type social précité ne se recoupent pas. La tension qui en résulte reste actuellement insoluble. On pourrait contraindre ce type social à faire un service militaire mais il chercherait continuellement à l'esquiver et produirait une gigantesque démonstration pour en montrer son caractère improductif.

Cette tribune me semble très incantatoire.

La souveraineté n'est pas la panacée et le type social précité agit instinctivement d'une manière qui limite la souveraineté. Quant au concept de réarmement qui est sous-jacent au discours, il ne marchera pas sans qu'un regard économique nouveau ne trouve intérêt à renforcer une base de défense. Les bases conceptuelles existantes ne sont pas favorables à  un renforcement de la défense. Le "réarmement démographique" est un concept qui passe terriblement mal auprès de nombreuses femmes. Il exprime pour elles la "mise au pas de la société" que le chroniqueur repousse. 

 

 

 

 

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Il y a 6 heures, Picdelamirand-oil a dit :

Face aux dangers du monde, vers le défense globale

TRIBUNE - La guerre en Ukraine a changé le monde tel que l'Occident le voyait, voire l'idéalisait ou le rêvait. C'est la fin des chimères d'un monde de paix et globalisation heureuse. C'est surtout le retour brutal à la notion de défense globale comme le démontre jour après jour le peuple ukrainien dans une guerre menée par la Russie. Car la clé de la défense globale reste l'engagement des citoyens dans cette notion de défense globale. Par Thomas Gassilloud, président de la Commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée nationale.

Tant que les idéologues nommeront l'expansion de l'OTAN, nommeront l'élargissement de l'Union Européenne « défense » au lieu de les nommer « fuite en avant » et « hybris », il n'y aura pas de bon diagnostic, ni de bon traitement du problème posé.

https://www.bbc.com/news/uk-politics-26439955 (4 mars 2014)

Sir Peter Tapsell, député conservateur de Louth et Horncastle : « Si la déjà trop élargie Union Européenne s'étend jusqu'à la Mongolie, on aura la 3e guerre mondiale ».

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pour dire un monde de bloc, il serait tout de même intéressant de définir ce fameux bloc (et ne me parlez pas de bloc démocratique vs bloc autoritaire) et de ce qui fait que l'on se définit dans un bloc plutot qu'un autre...

Par exemple, est ce un bloc néolibéral (avec un état qui détricote le droit social au profit des entreprises, et n'est là que pour le sauver) vs un bloc où l'économie (et les oligarques et les princes) est subordonnée au pouvoir politique ? Pour ceux qui trouveraient ça outrancier, on peut par exemple écouter cet auteur :

Citation

Johann CHAPOUTOT est historien et professeur d'histoire contemporaine à la Sorbonne. Spécialiste de l'Allemagne et de la modernité occidentale, il est l'auteur d'une dizaine d'ouvrages dont « La loi du sang » (2014), « Libres d'obéir » (2020) ou encore « Le grand récit » (2021). Dans cette interview réalisée par Olivier Berruyer pour Élucid, Johann Chapoutot met en lumière les dynamiques profondes qui ont permis au nazisme de prendre racine, et qui n’ont hélas pas entièrement disparu. Il y a une continuité historique, des mécanismes structurels, qui aujourd’hui se réalisent à travers le néolibéralisme et ses incarnations politiques comme le macronisme. L’Histoire n’est pas finie, et pour l’anticiper au mieux, nous devons apprendre à lire la réalité sous les récits.

 

Edited by rendbo
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Il y a 3 heures, Wallaby a dit :

https://www.bbc.com/news/uk-politics-26439955 (4 mars 2014)

Sir Peter Tapsell, député conservateur de Louth et Horncastle : « Si la déjà trop élargie Union Européenne s'étend jusqu'à la Mongolie, on aura la 3e guerre mondiale ».

On en a déjà discuté de celle-ci, ce n'est absolument pas le sujet. 

Répéter une erreur n'en fait pas une vérité. 

Edited by Teenytoon
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Il y a 2 heures, Ciders a dit :

Ces gens molestés pour demander l'adhésion de leur pays à l'UE, c'est effrayant. :facepalm:

Les snipers étaient dans l'hôtel Ukraina, et l'hôtel Ukraina était dans le territoire contrôlé par les manifestants pro-UE.

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il y a 42 minutes, Wallaby a dit :

Les snipers étaient dans l'hôtel Ukraina, et l'hôtel Ukraina était dans le territoire contrôlé par les manifestants pro-UE.

Donc depuis 2014 un gouvernement pro-UE tient en joue toute sa population et l'envoie se battre contre la Russie contre son gré ?

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