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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires


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Il y a 15 heures, pascal a dit :

Audition de Michel Goya devant le Sénat, je ne sais pas si cela a été diffusé, intéressant.

 

Très intéressant !

Mais put...n la gueule des commentaires (chat de l'audition et youtube...)

(je sais qu'il faut pas regarder les commentaires, mais sur ce genre de vidéo je m'attendais à un public différent)

Edited by Delbareth
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Pour alimenter les discussions sur les femmes dans l'armée Ukr, 4 en faisaient partie lors du dernier échange de 130 prisonniers, soit 3% de ce qu'on pourrait considérer être que des unités de mêlée, puisque capturés. 3% donc en ligne de front et probablement plus sur des fonctions plus arrière (beaucoup d'hommage à des combat medic féminins tuées ces derniers jours), ça doit apporter une manne appréciable et compenser de façon intéressante une partie de désavantage démographique. 

 

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il y a 11 minutes, olivier lsb a dit :

Pour alimenter les discussions sur les femmes dans l'armée Ukr, 4 en faisaient partie lors du dernier échange de 130 prisonniers, soit 3% de ce qu'on pourrait considérer être que des unités de mêlée, puisque capturés. 3% donc en ligne de front

Discutable puisque capturés dans une ville encerclée (Mariupol) pour une large part, donc avec l'ensemble des armes concernées. On pourrait même supposer que les soldats des armes de mêlée ont plus de chance de percer ou d'être tués et donc moins d'être capturés dans ce cas particulier.

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Franchement je suis assez dubitatif devant la petite comedie publique du Chef de Wagner ces derniers temps. Si on ajoute a cela les "informations" permanentes d'un site comme ISW sur l'usure des troupes de Wagner qui pourraient ceder a tout moment. Et maintenant le changement de pied de Zelensky qui ne veut plus evacuer Bakhmut (meme si cela ne veut rien dire, il a mis plus d'une semaine a admettre que Soledar avait ete perdu).

Je me demande si on n'est pas en face d'une sorte de maskirovka russe pour persuader les ukrainiens d'engager leurs moyens offensifs a Bakhmut au lieu de les economiser pour une offensive decisive comme semble le conseiller les americains. On a appris que l'offensive ukrainienne victorieuse au nord etait un peu un heureux hasard meme si effectivement il y avait des infos assez nette sur la faiblesse de ce front chez les russes. Il y a peut etre une volonte russe de feindre la faiblesse et la zizanie en leur sein pour inciter les ukrainiens a improviser une offensive. Apres, c'est peut etre moi qui est trop mefiant ...

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Perso je comprends très bien la détermination supposée de Zelensky à défendre le coin.

La stratégie de Putin, c’est celle du temps long, de dire a son peuple qu’avec un peu de patience, petit morceau par petit morceau, les Russes avaleront ce qu’ils voudront de l’Ukraine.

Du coup, lâcher du terrain, aussi insignifiant soit il, c’est valider la stratégie de Poutine.

Le contre-narratif de Z, c’est de montrer que l’Ukraine ne lâche et ne lâchera rien. Rien. Plus en pas en arrière, quoiqu’il en coûte, jusqu’à ce que les russes se découragent.

Militairement ça ne fait pas de sens bien sûr, mais l’enjeu est stratégique.

Edited by vince24
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il y a 6 minutes, vince24 a dit :

Perso je comprends très bien la détermination supposée de Zelensky à défendre le coin.

La stratégie de Putin, c’est celle du temps long, de dire a son peuple qu’avec un peu de patience, petit morceau par petit morceau, les Russes avaleront ce qu’ils voudront de l’Ukraine.

Du coup, lâcher du terrain, aussi insignifiant soit il, c’est valider la stratégie de Poutine.

La contre-stratégie de Z, c’est de montrer que l’Ukraine ne lâche et ne lâchera rien. Rien. Plus en pas en arrière, quoiqu’il en coûte, jusqu’à ce que les russes se découragent.

Militairement ça ne fait pas de sens bien sûr, mais l’enjeu est stratégique.

C'est juste du gaspillage de ressources de s'acharner a defendre la ville. Sans meme parler des massacres de convois sur les routes boueuses des derniers jours ou des contre-offensives ratees de la derniere semaine. A l'ouest, la ville suivante de Chasiv Yar sera de toute facon tres difficile et longue a prendre et est defendue par le canal et pleins de coupures humides. Dans les faits, c'est deja elle qui a bloque la pince de ce cote la. Au nord ouest et au nord, la prise de Bakhmut n'est pas indispensable aux russes pour pousser par exemple le long de la M-03 afin de couper le saillant vers Siversk qui sera probablement la suite du programme.

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Je note surtout que les derniers jours il se disait que les generaux ukrainiens voulaient evacuer et Zelensky non. Aujourd'hui, le narratif a totalement change et maintenant Zelensky dit que ce sont les generaux qui l'ont persuade de conserver la ville ...

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19 hours ago, Akhilleus said:

30 % des brigades  ukrainiennes se sont retrouvées engagées autour de Bakhmut. La rotation est maintenue dans la mesure du possible mais la bataille s'est nourrie d'elle même et les rapports des derniers temps indiquent de lourdes pertes chez les ukrainiens qu'il est difficile de recompléter avec des éléments ayant l'expérience du feu. Le devenir de la brigade formée au RU est en quelque sorte emblématique. Cette brigade, formée et entrainée mais sans expérience au feu aurait été étrillée autour de Bakhmut (j'ai vu passé  des 20 à 30% de pertes).

Bof si on commence à ressortir toutes les “infos” invérifiables et non sourcées, il se dit aussi que les russes sont en train de dégarnir leurs lignes ailleurs (notamment autour de Kreminna) pour remplacer les lourdes pertes à Bakhmut.

Bref on verra… même s’il est clair que les pertes sont lourdes des 2 cotés, on n’a aucune idée du ratio (et de la qualité) de ces pertes, et une vision très incomplète de la préparation des unités mobilisées RU ou UKR. De même pour les réserves Ukrainiennes qu’ils gardent bien au chaud pour leur offensive… (annoncée sur le front Sud, mais mon petit doigt me dit qu’il faudrait peut être regarder plutôt du côté de Svatove/Kreminna)

Edited by HK
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Il y a 2 heures, vince24 a dit :

Perso je comprends très bien la détermination supposée de Zelensky à défendre le coin

C'est intéressant ce serait donc le Président et non son état-major qui serait à l'origine de cette décision (avérée ?)

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Il y a 8 heures, Alexis a dit :

 

Je pense exactement le contraire, c'est un discours beaucoup moins hypocrite que la moyenne.

Car le comportement dont on parle "C'est loin de chez moi / ça n'a pas d'influence sur moi, donc je m'en fiche", ce comportement est la règle.

Quand un pays agresse et envahit son voisin et y tue presque 400 000 personnes en sept ans, on déplore. Et on appelle à la paix. Mais on ne place naturellement aucune sanction économique contre l'agresseur, et on n'envoie au grand jamais aucune arme à l'agressé ! C'est que ce pays est à 5000 km de la France - distance de Paris à Saana - pas à 2000 km comme Kiev depuis Paris, et puis ce n'est pas sur notre continent. 

La guerre du Tigré, soit 400 à 600 000 morts entre 2020 et 2022 ? Même distance depuis Paris, même absence d'Européens dans l'histoire. Et même indifférence - pire encore que la guerre du Yémen je dirais.

Ce n'est pas que les Européens ou les Occidentaux soient spécialement insensibles non. C'est à peu près tout le monde sur la planète qui réagit ainsi.

En ce qui concerne spécifiquement l'Inde, leur ministre des affaires étrangères Jaishankar ne mâchait pas ses mots pour répondre aux critiques adressées par des journalistes allemands à son pays, avec plusieurs messages :

- Si on parle principes, il faut parler aussi de l'Histoire, et du soutien occidental à une dictature militaire appelée Pakistan contre une démocratie parlementaire appelée Inde - que l'URSS puis la Russie soutenait

- L'Europe même après le 24 février a importé six fois plus de pétrole de la Russie que ne l'a fait l'Inde

- L'Europe détourne d'ailleurs du Moyen-Orient des productions que l'Inde achetait, et elle fait augmenter les prix, sans se soucier de l'impact de ses actions sur les autres

 

 

Ce que je pointe du doigt c'est la causalité de la distance. 

C'est loin donc.... Normal de s'en foutre. 

Alors qu'en fait ce qui est important c'est les intérêts des uns et des autres. Tel pays s'en mêle s'il estime que c'est dans la défense de ses intérêts. 

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Il y a 8 heures, Alexis a dit :

 

Je pense exactement le contraire, c'est un discours beaucoup moins hypocrite que la moyenne.

Car le comportement dont on parle "C'est loin de chez moi / ça n'a pas d'influence sur moi, donc je m'en fiche", ce comportement est la règle.

- L'Europe détourne d'ailleurs du Moyen-Orient des productions que l'Inde achetait, et elle fait augmenter les prix, sans se soucier de l'impact de ses actions sur les autres

 

C'est loin, ça le touche pas, sauf que ça le touche un peu quand meme...

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Harcèlement jusqu'à ce que le compartiment moteur commence à être atteint, puis achevé via la désormais fameuse technique de la grenade à travers la trappe. On ne voit pas l'équipage évacuer, donc bizarre qu'ils n'aient pas pris le temps de la refermer.

 

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Un reportage du Monde à Adiivka, avec une reprise notable des bombardements aériens.

A Avdiïvka, sur le front de l’Est en Ukraine, « tenir le plus longtemps possible » sous le feu de l’aviation russe

Reportage - Dans cette ville située sur la ligne de front près de Donetsk, l’offensive russe en cours, massive, est appuyée par des avions de chasse.

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/03/06/a-avdiivka-sur-le-front-de-l-est-en-ukraine-tenir-le-plus-longtemps-possible-sous-le-feu-de-l-aviation-russe_6164342_3210.html

 

Citation

A Avdiïvka, sur le front de l’Est en Ukraine, « tenir le plus longtemps possible » sous le feu de l’aviation russe

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Par Thomas d’Istria Publié hier à 12h30, mis à jour hier à 12h33

Reportage - Dans cette ville située sur la ligne de front près de Donetsk, l’offensive russe en cours, massive, est appuyée par des avions de chasse.

Le soldat Oleksandr ralentit le pas alors que le son puissant de tirs d’artillerie ébranle le ciel couleur acier de la ville d’Avdiïvka. Il lève la main, fait halte. Son visage exprime la concentration la plus totale. Quelques secondes passent. « Ce sont les nôtres », assure-t-il finalement avant d’enjamber un morceau de ferraille tordue par une explosion. L’homme aux yeux bleu délavé, qui répond au nom de guerre de « Texas », ne se départit pas un seul instant de sa prudence calme. Cela fait plusieurs semaines que les forces russes ont « intensifié leurs attaques », comme il dit avec tranquillité pour qualifier un effort massif de l’ennemi pour s’emparer d’Avdiïvka, petite ville située sur la ligne de front qui court à travers la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine.

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Un soldat du régiment Kyiv observe la ville voisine de Donetsk, occupée par l’armée russe, depuis Avdiïvka (Ukraine), le 6 mars 2023. LAURENT VAN DER STOCKT POUR « LE MONDE »

« Ça faisait longtemps qu’ils n’avaient pas sorti leurs avions mais, depuis deux semaines, ils le font de plus en plus régulièrement », explique le militaire qui combat dans cette province ravagée par la guerre depuis plus de huit ans. A Avdiïvka, en plus de l’artillerie classique, les attaques des avions de chasse du Kremlin sont désormais quotidiennes. Au cours de la seule journée du samedi 4 mars, Oleksandr a compté six bombardements aériens. Deux en pleine journée, quatre pendant la nuit. Les cratères formés par les explosions des missiles tirés par les avions font plusieurs mètres de largeur et de profondeur, ajoutant un ultime niveau de destruction.

La situation se dégrade à Bakhmout

Après plus d’un an de guerre, la ville de 30 000 habitants n’était déjà plus qu’un immense chaos. Les avenues, où presque plus personne ne se hasarde, sont encombrées par des pans entiers d’habitations effondrées. Les bâtiments sont calcinés, criblés d’impacts. Quelques ombres, les derniers habitants, se faufilent à la va-vite avant de regagner les abris.

Cela fait plusieurs semaines que les forces du Kremlin concentrent leur offensive sur l’est de l’Ukraine dans l’espoir de s’emparer de la région de Donetsk. Avec Vouhledar et Bakhmout, Avdiïvka est une des villes de la ligne de front de l’Est où les combats sont les plus violents. Les efforts de l’armée russe n’ont toutefois pas permis pour le moment d’obtenir d’avancées notables. A Bakhmout, ville symbole sur laquelle les forces russes s’acharnent depuis le mois d’août au prix de lourdes pertes, la situation néanmoins se dégrade de jour en jour. « Les Russes pourraient essayer d’encercler les forces ukrainiennes à Bakhmout, mais le commandement ukrainien a donné le signal qu’il préférait se retirer plutôt que de risquer un encerclement », a estimé samedi l’Institut pour l’étude de la guerre, un groupe d’experts américains.

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Un soldat ukrainien du régiment Kyiv dans le cratère creusé la veille par un missile Kh-22 dans le centre d’Avdiïvka (Ukraine), le 6 mars 2023. LAURENT VAN DER STOCKT POUR « LE MONDE »

Dans Avdiïvka, une des bases des frères d’armes du soldat « Texas » se trouve dans une ruelle étroite. L’entrée est dissimulée par des filets de camouflage. Ce dimanche 5 mars, à l’intérieur d’un ancien magasin, les hommes discutent autour d’une table recouverte de pâtisseries et de tasses de thé. « Nous n’avons pas de combats urbains à Avdiïvka, explique sobrement Maksym Lyutyi, commandant du régiment Kyiv (pour Kiev). Pour autant, les Russes sont très proches. »

L’homme est un soldat volontaire qui combat avec les autres militaires depuis 2014 et le début de la guerre déclenchée par un mouvement séparatiste soutenu par Moscou. A l’époque, les séparatistes s’étaient emparés d’Avdiïvka, au mois d’avril, avant que les forces ukrainiennes ne les en chassent, en juillet de la même année. Depuis lors, la ville située à une dizaine de kilomètres de Donetsk, capitale de la république autoproclamée des séparatistes, a toujours connu la guerre.

Se préparer à des combats de rue

Les soldats du régiment Kyiv connaissent la ville d’Avdiïvka par cœur pour y combattre depuis des années. Depuis le début de la « grande guerre », comme ils qualifient l’invasion russe déclenchée un peu plus d’un an plus tôt, le 24 février, le régiment a été amené à combattre aux côtés d’autres brigades déployées dans cette zone de la ligne de front. « Nous sommes en contact avec tous ceux qui sont ici, résume Maksym Lyutyi. A l’avenir, notre principal objectif est d’être préparés pour des combats de rue, explique-t-il, avant de conclure : Nous devons tenir aussi longtemps que possible. » Les hommes misent sur la future contre-offensive annoncée par les autorités de Kiev pour le printemps. Aux yeux d’Oleksandr « Texas », les chars envoyés par les pays occidentaux devraient faire la différence sur le terrain.

Chapelet bleu noué au gilet pare-balles, Oleksandr, 31 ans, de passage dans l’abri du régiment Kyiv, fait partie de la 110e brigade mécanisée. Le soldat appartient à une unité de reconnaissance par drones et passe ses journées à suivre les mouvements des forces russes sur leurs positions. Selon lui, si des éléments de la milice privée Wagner ont un temps été déployés sur le front d’Avdiïvka, la majorité des combattants ennemis présents désormais dans la zone sont des soldats de la « république populaire de Donetsk », ainsi que des groupes de soldats russes récemment mobilisés.

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Oleksandr, un soldat du régiment Kyiv dans un abri à Avdiïvka (Ukraine), sur la ligne du front de l’Est, le 6 mars 2023. LAURENT VAN DER STOCKT POUR « LE MONDE »

 

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Partie 2

Citation

« C’est toujours la même chose, lâche-t-il avec un sourire. Ils creusent des tranchées, on tire sur leurs positions. Ensuite, ils reviennent sur les mêmes positions et ils continuent de creuser. Je ne sais pas ce qu’ils prennent comme drogue… » Oleksandr explique également que plusieurs de ces mobilisés ont été capturés par sa brigade. Lors de leurs interrogatoires, dit-il, « ils nous expliquent qu’ils n’ont que deux options : soit ils se font tuer par des bombardements ukrainiens, soit les autres soldats, à l’arrière, les tuent parce qu’ils refusent de se battre ».

A la grande fierté de ces hommes, des éléments des forces armées ukrainiennes sont parvenus à abattre trois avions de chasse russes en quelques semaines. Oleksandr, de la 110e brigade mécanisée, raconte que le dernier en date, un avion d’attaque au sol Soukhoï Su-25, a été détruit le 26 février par des soldats de sa brigade avec un Stinger, un lance-missile sol-air portable : « Notre équipe a envoyé les coordonnées de l’avion, les gars ont tiré et ils ont sauté dans leurs tranchées. Ils ne savaient pas qu’ils avaient réussi quand on leur a annoncé la nouvelle. »

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L’appartement d’un immeuble bombardé par l’armée russe dans le centre d’Avdiïvka (Ukraine), le 6 mars 2023. LAURENT VAN DER STOCKT POUR « LE MONDE »

Ce n’est pas seulement grâce à ses militaires qu’Avdiïvka tient sous la poussée russe. Les civils eux aussi sont mobilisés pour que la ville et ses derniers habitants, restés malgré les dangers, puissent tenir. Un magasin et un hôpital sont maintenus en état de fonctionnement. De l’autre côté de la ville, dans un immeuble anonyme, Ruslan Surnov, un homme solide à la voix de basse, est à la tête d’un centre humanitaire improvisé. Les fenêtres de l’immeuble ont été soufflées par des explosions après qu’un missile a frappé non loin de là, à moins de 500 mètres. Le souffle de l’explosion a été tellement puissant que l’homme a été projeté sur le sol et s’est fracturé une côte.

Assurer l’ordre civil

Le centre permet aux habitants de venir recharger leurs téléphones portables grâce à des générateurs électriques. Pour l’aide humanitaire, des volontaires déposent des colis, contenant de la nourriture ou des vêtements chauds. « Nous prenons tout ce qu’on nous donne », dit Ruslan Surnov dans la pièce principale plongée dans l’ombre, où s’amoncellent des cartons. Il n’a pas la moindre intention de quitter la ville : « Si nous partons, personne ne pourra nous remplacer au travail », commente-t-il laconiquement.

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Ruslan Surnov, responsable du centre d’aide improvisé par les services municipaux d’Avdiïvka (Ukraine), le 6 mars 2023. LAURENT VAN DER STOCKT POUR « LE MONDE »

Les policiers de la ville d’Avdiïvka continuent également à travailler dans la ville dévastée. Cela paraît tout à fait naturel à Roman Tkachenko, le chef de la police criminelle de la région de Donetsk. « Beaucoup de gens restent en ville et ils ont besoin de la police », dit-il simplement. Le solide gaillard, bien campé sur ses jambes, porte une tenue militaire sans perdre de vue sa fonction, qui est d’assurer l’ordre civil dans ce chaos apparent de la ville. « Des gens ont essayé de détruire le distributeur automatique d’une banque. Il a fallu

Les policiers organisent aussi des distributions d’aide humanitaire ou des évacuations de civils, dans les villes de la ligne de front du Donbass, les policiers sont chargés de trouver les habitants avec des enfants et de les convaincre de quitter leur logement, parfois situé à proximité directe de la ligne de front. « Les gens qui voulaient partir sont déjà partis », explique le chef de la police criminelle de la région de Donetsk. « Ceux qui restent tentent de se cacher dans leurs abris antibombardements et d’être introuvables. Les gens qui sont sous des bombardements constants finissent par avoir des problèmes mentaux… »

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Ihor, Maxym et Illya, membres des services de la police d’Avdiïvka (Ukraine), évacuent une mère et ses deux filles qui ont décidé de quitter la ville, le 6 mars 2023. LAURENT VAN DER STOCKT POUR « LE MONDE »

Dans une autre position du régiment Kyiv, dont une partie des murs est recouverte de dessins d’enfants à la gloire de l’armée ukrainienne, des soldats discutent de l’avenir de la région de Donetsk. Oleksandr Boltyan, un soldat originaire de Crimée, pose une question : « Comment les gens pourront-ils revenir dans cette région détruite par la guerre ? » Il ne fait aucun doute à ses yeux que les forces russes ne parviendront pas à s’emparer de la province de Donetsk. « Peut-être qu’au maximum, ils prendront la ville de Bakhmout… Mais après ça, ils n’iront pas plus loin. Personne ne sait ce qu’il va se passer, mais je doute que les Russes aient des coups d’avance. »

 

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l'Ukraine prépare sa contre-offensive avec des "Wargames" organisés par le Pentagone 

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/03/08/l-ukraine-prepare-sa-contre-offensive-avec-des-wargames-organises-par-le-pentagone_6164572_3210.html

Révélation

Popularisée par les Prussiens au XIXe siècle, qui l’appelaient « Kriegsspiel », cette mise en situation sous forme de jeu permet aux armées de simuler des opérations face à un adversaire lui-même en capacité de réagir.

 

Signe qu’une nouvelle phase de la guerre se prépare ? Selon plusieurs médias anglo-saxons, l’armée américaine a organisé, toute la semaine dernière, sur la base de Wiesbaden (Allemagne), des simulations « sur table » pour préparer les nouvelles offensives des forces de Kiev. Plusieurs dizaines de membres de l’état-major ukrainien ont participé à ces exercices, appelés « wargames » dans le jargon militaire, destinés à les aider à planifier leurs prochaines manœuvres, alors que le conflit est enlisé depuis plusieurs mois.

 

« Ce que nous faisons, c’est fournir (…) les mécanismes nécessaires pour mener un exercice de prise de décision, a expliqué le général Mark Milley, chef d’état-major des armées des Etats-Unis, lors d’un passage, jeudi 2 mars, sur la base militaire, où se trouve le quartier général des forces américaines pour l’Europe et l’Afrique. Les Ukrainiens déplacent les choses sur des cartes pour déterminer quelle est leur meilleure ligne de conduite, les avantages et les inconvénients (…). C’est une chose courante que tous les militaires font. »

 

Le « wargame » n’a, il est vrai, rien de révolutionnaire. Popularisée par les Prussiens au XIXe siècle, qui l’appelaient « Kriegsspiel », cette mise en situation sous forme de jeu permet aux armées de simuler des opérations face à un adversaire lui-même en capacité de réagir. « Quand il est bien fait, un “wargame” permet de déterminer la meilleure répartition des forces, d’anticiper ce qui peut mal se passer… C’est un vrai outil de planification », assure Thibaut Fouillet, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) et auteur de Wargaming : un outil de recherche stratégique (L’Harmattan, 2022).

 

Depuis la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis font un usage intensif du « wargame », que ce soit pour entraîner leurs officiers ou pour préparer des opérations militaires réelles. L’une de ces simulations, organisée en octobre 2020, connut d’ailleurs un fort retentissement, après que le général John Hyten, alors numéro deux du Pentagone, eut avoué que les armées américaines y avaient « lamentablement échoué » : selon les médias outre-Atlantique, le scénario simulé, toujours classifié, était celui d’un affrontement avec la Chine pour Taïwan. A la suite de cet exercice, l’armée américaine a modifié plusieurs de ses doctrines, preuve de l’importance qu’elle accorde au « wargaming ».

 

L’armée française tente de combler son retard

 

La France recourt moins aux « jeux de guerre », longtemps considérés par ses armées comme un gadget. « En comparaison de nos principaux partenaires et alliés, l’organisation française apparaît encore sous-optimisée et déstructurée », reconnaît le colonel Yann Malard, l’un des rares pilotes de chasse français à avoir évolué plusieurs années au sein d’une escadrille américaine, dans un texte sur les « wargames » publié en septembre 2022 par la revue Défense nationale. Mais l’armée française tente de combler son retard. La création d’un « centre référent » dédié à ces simulations est notamment envisagée au niveau interarmées. L’OTAN en a ouvert un en Norvège en janvier 2022, le Royaume-Uni possède le sien depuis 2020.

 

S’ils assument d’organiser des « wargames » pour les forces de Kiev, les militaires américains affirment néanmoins ne pas en tirer eux-mêmes de leçons opérationnelles. « Personne n’est assis à dire aux Ukrainiens, allez à gauche ou à droite, ou faites ceci ou cela. Ce n’est pas le travail de la communauté internationale, a précisé Mark Milley à Wiesbaden. Tout ce que nous faisons, c’est mettre en place le cadre et les mécanismes pour permettre aux Ukrainiens d’apprendre par eux-mêmes face à une situation ou à divers scénarios. » Une subtilité de langage qui est destinée à éviter les accusations de cobelligérance, régulièrement brandies par la Russie.

 

Depuis plusieurs semaines, les Ukrainiens affirment en tout cas échafauder une nouvelle contre-offensive. « Nous travaillons dur pour la préparer », a encore déclaré le ministre ukrainien de la défense, Oleksii Reznikov, le 24 février.

 

Reprendre l’initiative

 

Différentes hypothèses circulent sur le lieu où celle-ci pourrait intervenir. Certains évoquent une attaque dans le Sud, depuis Zaporijia vers Melitopol, afin de couper le front russe en deux. D’autres anticipent de nouvelles manœuvres à l’est de Lyman, pour tenter de reprendre l’oblast de Lougansk. Ou un franchissement du fleuve Dniepr à son embouchure, pour poursuivre la reconquête de l’oblast de Kherson. Mais aucune information n’a filtré.

 

Seule certitude, les pluies ont fait leur réapparition en Ukraine et le terrain pourrait se prêter à de nouvelles manœuvres à l’issue de la raspoutitsa, cette période de quelques semaines où le dégel rend difficile l’utilisation de véhicules blindés. « Les Russes ont échoué dans leur tentative de briser la défense ukrainienne durant l’hiver, que ce soit par leurs salves de missiles et de drones sur les infrastructures civiles ou leurs attaques sur le front, comme à Bakhmout ou à Vouhledar », assure une source militaire.

 

L’Ukraine sera-t-elle pour autant capable de reprendre l’initiative ? Les Américains avaient déjà fait participer les Ukrainiens à des « wargames » à l’été 2022, afin de préparer leurs contre-offensives de l’automne, intervenues dans la région de Kherson puis de Kharkiv. Deux manœuvres couronnées de succès.

 

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Reflexion "à la con" peut-être, mais la bataille de Bakhmut ne serait-elle pas un mini-Stalingrad "à l'envers" ? On plie, on plie, on tient pied à pied, on recule cm par cm, mais on épuise complètement l'adversaire, et un matin deux pinces formées de troupes fraiches brisent le front et envelloppent tout ce qui restent de troupes russes épuisées pour la conquête de la ville ....

Clairon

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il y a une heure, Clairon a dit :

Reflexion "à la con" peut-être, mais la bataille de Bakhmut ne serait-elle pas un mini-Stalingrad "à l'envers" ? On plie, on plie, on tient pied à pied, on recule cm par cm, mais on épuise complètement l'adversaire, et un matin deux pinces formées de troupes fraiches brisent le front et envelloppent tout ce qui restent de troupes russes épuisées pour la conquête de la ville ....

Clairon

Peut-être... mais on peut tout imaginer en même temps.

La question serait plutôt de savoir si il y a des éléments concrêts allant dans ce sens.

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Il y a 7 heures, Deres a dit :

C'est juste du gaspillage de ressources de s'acharner a defendre la ville.

Cela dit j'imagine que si les Uk cèdent Bakhmout les Russes ne vont pas s'arrêter là. Ils attaqueront la ville suivante Les Uk ont ils un intérêt à reculer sachant qu'après ce sera la même chose mais avec qq km2 de terrains supplémentaires à reconquérir finalement? Peut être que la suite est très bien renforcé aussi (mieux??) mais visiblement les Russes ont un mal de chien à les déloger des positions qu'ils occupent dans cette ville vu le temps qu'ils mettent pour avancer.

Récemment effectivement s'est ajoutée la problématique des voies de communication largement menacées mais ça fait un moment qu'on se demande si les Uk n'auraient pas intérêt à reculer.

Espérons pour eux que les seules (ou au moins principales) considérations qui les guident sont basées sur une certaine rationalité plutôt que sur du symbolique trop couteux.

Edited by Poivre62
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Il y a 1 heure, Clairon a dit :

Réflexion "à la con" peut-être, mais la bataille de Bakhmut ne sera-t-elle pas un mini Stalingrad "à l'envers" ? On plie, on plie, on tient pied à pied, on recule cm par cm, mais on épuise complètement l'adversaire, et un matin deux pinces formées de troupes fraiches brisent le front et enveloppent tout ce qui restent de troupes russes épuisées pour la conquête de la ville ....

 

Je pense qu'effectivement les combats pour  Bakhmut sont des combats d'attrition envers la Fédération Russe. D'après diverses informations, ce taux serait de 1 à 5 au détriment de la Russie. Cela nécessite d'être confirmé.

Par contre, une éventuelle offensive Ukrainienne, en fonction des connaissances que nous avons de ce champs de bataille, serait bien risqué du fait de forces Russe et des mercenaires pro-Russe sont très importante dans cette région.

Mais en vérité, je ne possède pas suffisamment d'éléments pour être affirmatif et cela reste que des hypothèses possibles mais non certaine.

Janmary.

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Il y a 2 heures, Clairon a dit :

Reflexion "à la con" peut-être, mais la bataille de Bakhmut ne serait-elle pas un mini-Stalingrad "à l'envers" ? On plie, on plie, on tient pied à pied, on recule cm par cm, mais on épuise complètement l'adversaire, et un matin deux pinces formées de troupes fraiches brisent le front et envelloppent tout ce qui restent de troupes russes épuisées pour la conquête de la ville ....

Clairon

Ca exigerait beaucoup de ressources pour un gain pas évident, surtout dans une région assez densément urbanisée qui ne se prête guère aux coups de faux mécanisés. Et même si ça réussissait et que les Ukrainiens atteignaient dans ce secteur la ligne de front du 24 février 2022, ça n'aurait sans doute pas grand chose de décisif, sauf à saisir au passage un nombre substantiel de troupes russes, ce qui est improbable vue le tempo opérationnel très lent qu'impose la géographie de la zone. Quand on regarde une carte, on voit bien que la seule zone où une offensive limitée (car les ukrainiens n'ont sans doute pas les moyens de plus) peut aboutir à des gains stratégiques c'est le Sud, en direction de Marioupol ou de Melitopol pour menacer le corridor terrestre vers la Crimée. Le seul problème c'est que c'est tellement évident que les russes en sont bien conscients eux aussi, et agissent en conséquence en fortifiant la zone et en amassant des réserves conséquentes dans le coin. 

Edited by CortoMaltese
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il y a 4 minutes, Clairon a dit :

Ca c'est ce qu'on nous "bassine" depuis des mois, tout comme tout le monde avait les yeux sur Kherson et c'est sur Kharkiv que la contre-offensive a eu lieu ...

Perso une "petite" suprise stratégique ne m'étonnerait pas 

Clairon

C'est vrai, avec la nuance quand même qu'il semble bien que Kharkiv soit un "accident" heureux que même les ukrainiens n'avaient pas vraiment anticipé. C'est d'ailleurs dommage, dans la mesure où avec un peu plus de moyens (quelques brigades fraiches à insérer au moment opportun) il aurait peut être été possible d'atteindre Svatove sans coup férir en ne laissant pas le temps aux russes de se rétablir. Toujours est-il que malheureusement, ce genre d'aubaines permises par la crise d'effectif que connaissaient les russes à l'époque semble ne plus exister aujourd'hui, avec une ligne de front bien plus dense. A un moment donné, si les russes sont raisonnablement forts partout et qu'il n'est plus possible de les amuser en leur faisant déplacer leurs trop faibles réserves au gré des rumeurs, il faudra bien se résoudre à attaquer du fort au fort, et si possible dans une zone où la victoire éventuelle aura un impact opératif et politique qui en vaut la peine. Et dans ce contexte, le sud du front me semble cocher plus de cases que le Donbass (que ce soit vers Bakhmout ou plus au nord vers Kremina/Svatove). Mais ce sont évidemment de pures spéculations et je ne serais pas surpris d'avoir tort. 

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La clefs coté UKR sera leur capacité à perturber/ réduire le potentiel logistique Russe, surtout dans le sud.

Le ravitaillement de la crimée et de la partie à l'ouest de Mélitopol pourrait devenir compliqué , le pont de Kerch HS + un harcelement des routes et Hub dans la zone de Tokmak/mélitopol peut avoir un impact non négligable sur la situation des troupes RU dans cette zone.

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