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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires


Messages recommandés

il y a 8 minutes, CortoMaltese a dit :

Ca ne semble pas correspondre à ce qui se passe autour de Makarivka. Si un assaut contre une position perdue avec une compagnie de chars et des IFV n'est pas une contre-attaque locale, je ne sais pas ce que c'est. On a clairement eu une tentative russe de reprendre en force la bourgade. 

Mais si les lance-roquettes et les automoteurs prévus pour ce genre d'opérations sont ciblés au HIMARS et à l'Excalibur, peut-être que ça empêche les Russes d'agir en ce sens.

Les deux options se valent. Je ne sais pas pour le reste du front mais en revanche, je suis d'accord avec ton hypothèse pour Makarivka... qui semble avoir été le théâtre d'une sévère défaite locale pour les Russes. On commence à avoir des images de chars détruits et de corps abandonnés, rien de massif mais ça alimente ce qu'on a déjà comme infos par les blogueurs et l'OSINT des deux camps.

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il y a 35 minutes, CortoMaltese a dit :

Ca ne semble pas correspondre à ce qui se passe autour de Makarivka. Si un assaut contre une position perdue avec une compagnie de chars et des IFV n'est pas une contre-attaque locale, je ne sais pas ce que c'est. On a clairement eu une tentative russe de reprendre en force la bourgade. 

Personnellement je n'ai pas d'avis sur la question. Peut-être est-ce le "systématiquement" de ta réflexion qui est de trop? Avons-nous assez de matière pour juger de cela?

Auquel cas il peut y avoir des explications assez cohérentes à des contre-attaques locales, gagner des délais ou chercher à reprendre un point clef, tout comme la mauvaise appréciation de situation tactique du chef local...

Modifié par gustave
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il y a 9 minutes, gustave a dit :

Personnellement je n'ai pas d'avis sur la question. Peut-être est-ce le "systématiquement" de ta réflexion qui est de trop? Avons-nous assez de matière pour juger de cela?

Peut être bien oui, le "systématiquement" est sans doute de trop je l'admet, mais le même schéma a aussi eu lieu près de Lobkove, beaucoup plus à l'Ouest. En fait, je crois qu'à peu près partout où l'Ukraine a réussi à plus ou moins avancer (et ces lieux ne sont pas très nombreux j'en conviens), les russes ont contre-attaqué pour tenter de reprendre le bled en question. La phrase qui me fait tiquer dans le papier de Theatrum Belli est le "Il n’y a pas pour l’heure de tentative par l’armée russe de mener des actions de contre-offensive mécanisées" qui me semble factuellement faux à l'heure ou on parle. Sauf bien sûr à ce qu'il entende par là des attaques massives à l'échelon division, qui n'ont plus été tentés par les russes depuis le début de la guerre. D'autant plus que les Ukrainiens n'ont rien pris qui justifierai une contre-attaque de cette ampleurs, qui ne seraient alors même plus une contre-attaque mais une offensive en règle. Si je devais affiner ma pensée je dirais que les russes ont lancé des contre-attaques mécanisées *relativement* importantes au regard de la taille du territoire perdu et de l'enjeu quasi nul qu'il représente dans l'absolu (quelques patelins très en avant de la ligne de défense principale) 

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Pas mal de pertes en effet, 46 matériels roulant en une semaine, sur l'axe de Velyka. 

2 vidéos publiées par une unité militaire du SBU, à 1 jour d'intervalle, donne une idée assez impressionnante du nombre de destruction / neutralisation de matériels, réalisé par cette seule unité:

 

 

Modifié par olivier lsb
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il y a 6 minutes, CortoMaltese a dit :

Peut être bien oui, le "systématiquement" est sans doute de trop je l'admet, mais le même schéma a aussi eu lieu près de Lobkove, beaucoup plus à l'Ouest. En fait, je crois qu'à peu près partout où l'Ukraine a réussi à plus ou moins avancer (et ces lieux ne sont pas très nombreux j'en conviens), les russes ont contre-attaqué pour tenter de reprendre le bled en question. La phrase qui me fait tiquer dans le papier de Theatrum Belli est le "Il n’y a pas pour l’heure de tentative par l’armée russe de mener des actions de contre-offensive mécanisées" qui me semble factuellement faux à l'heure ou on parle. Sauf bien sûr à ce qu'il entende par là des attaques massives à l'échelon division, qui n'ont plus été tentés par les russes depuis le début de la guerre. D'autant plus que les Ukrainiens n'ont rien pris qui justifierai une contre-attaque de cette ampleurs, qui ne seraient alors même plus une contre-attaque mais une offensive en règle. Si je devais affiner ma pensée je dirais que les russes ont lancé des contre-attaques mécanisées *relativement* importantes au regard de la taille du territoire perdu et de l'enjeu quasi nul qu'il représente dans l'absolu (quelques patelins très en avant de la ligne de défense principale) 

Peut-être un plagiat (plus ou moins bon) de la défense agressive allemande de la WW2? Cela contraint l'attaquant à toujours casser son rythme et évite les exploitations éclairs.

Ceci dit c'est comme tout: quel coût pour quel bénéfice, rapportés aux capacités respectives et aux impératifs tactiques (gagner tel délai pour armer une ligne de défense ou inversement l'empêcher, s'emparer de tel objectif...)?

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il y a 1 minute, gustave a dit :

Peut-être un plagiat (plus ou moins bon) de la défense agressive allemande de la WW2? Cela contraint l'attaquant à toujours casser son rythme et évite les exploitations éclairs.

Ceci dit c'est comme tout: quel coût pour quel bénéfice, rapportés aux capacités respectives et aux impératifs tactiques (gagner tel délai pour armer une ligne de défense ou inversement l'empêcher, s'emparer de tel objectif...)?

C'est pour ça que je reste prudent sur l'interprétation. Je ne dis pas que c'est une connerie. Juste que c'est, à première vue, relativement surprenant d'aller risquer une compagnie de char pour aller reprendre un village anecdotique au delà de ta ligne de défense sur laquelle tu es pourtant bien retranché. Donc autant je ne crois pas qu'on manque d'informations pour affirmer que ce phénomène existe, autant je suis tout à fait d'accord pour dire qu'on manque d'infos et de contexte pour estimer si ça a du sens ou pas.  

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Il y a 4 heures, Teenytoon a dit :

Tu peux développer ? :huh:

Il a été assez dit et répété que les troupes fraiches engagées dans cette offensives avaient été formées à l'ouest notamment en GB avec des principes OTAN et équipé de matériel occidental, (pas de toute première fraicheur on est d'accord). Et effectivement pas sur l'aspect inter-arme faute de suprématie aérienne.

N'empêche l'impression que donne les russes est de s'adapter très vite, et comme il a été dit il est plus que probable que tout l'aspect communication, renseignement et guerre électronique est analysé en profondeur par ceux qui pourraient être un jour nos adversaires directs. Tout comme, par exemple, la démonstration d'efficacité de l'artillerie longue portée de type Caesar ou Himars.

Au final cette guerre aura peut être couté très cher sur tous les plans à la Russie mais je ne serais pas étonné qu'elle lui fera gagner au final 20 ans ou plus dans l'évolution de son outil militaire.

 

 

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il y a 2 minutes, Yorys a dit :

matériel occidental, (pas de toute première fraicheur on est d'accord). Et effectivement pas sur l'aspect inter-arme faute de suprématie aérienne.

On parle de Leo 2A6, de Bradley et de HIMARS. C’est peut-être homéopathique mais assez frais tout de même !

Quant à la coordination avec l’arme aérienne on est sur l’inter armées, l’inter armes est je crois sensé avoir été abordé jusqu’à un certain niveau (a priori bataillon pour la plupart des unités formées à l’ouest), probablement insuffisant certes.

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il y a 2 minutes, Yorys a dit :

N'empêche l'impression que donne les russes est de s'adapter très vite, et comme il a été dit il est plus que probable que tout l'aspect communication, renseignement et guerre électronique est analysé en profondeur par ceux qui pourraient être un jour nos adversaires directs. Tout comme, par exemple, la démonstration d'efficacité de l'artillerie longue portée de type Caesar ou Himars.

Au final cette guerre aura peut être couté très cher sur tous les plans à la Russie mais je ne serais pas étonné qu'elle lui fera gagner au final 20 ans ou plus dans l'évolution de son outil militaire

J'aurais souscrit à cette analyse. En 1999, 2008 et 2014. Maintenant, je n'en suis plus certain. Sans compter que le côté guerre élec', lance-patates longue portée et renseignement... ils étaient déjà supposés être leurs points forts.

Ironie grinçante : quand ton outil militaire a été saigné, il est plus facile de le faire évoluer. Encore que, les contre-exemples existent.

il y a 22 minutes, gustave a dit :

Peut-être un plagiat (plus ou moins bon) de la défense agressive allemande de la WW2? Cela contraint l'attaquant à toujours casser son rythme et évite les exploitations éclairs.

Ceci dit c'est comme tout: quel coût pour quel bénéfice, rapportés aux capacités respectives et aux impératifs tactiques (gagner tel délai pour armer une ligne de défense ou inversement l'empêcher, s'emparer de tel objectif...)?

Tu penses à la défense élastique pratique (entre autres) par Manstein en 1943 et 1944 ? Au duo épée et bouclier à base de positions retranchées pour l'infanterie et de contre-attaques blindées ?

Historiquement parlant, ça n'a pas vraiment marché : pertes allemandes sensibles, obligation de dégarnir des secteurs du front pour constituer des poings blindés, donc on gagne ici ce qu'on perd là et au final, le front recule quand même. On l'a vu notamment à l'hiver 1943... en Ukraine justement. Démantibuler les pointes blindées de l'Armée Rouge n'a pas empêché celle-ci de parvenir jusqu'aux Carpates.

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merci Titus, c'est quand même impressionnant... Le niveau devrait encore un peu baisser mais les zones découvertes vont être des masses spongieuses pendant plusieurs semaines sauf canicule à venir. A voir s'il y a du courant dans le bras principal du fleuve...

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il y a 24 minutes, CortoMaltese a dit :

La phrase qui me fait tiquer dans le papier de Theatrum Belli est le "Il n’y a pas pour l’heure de tentative par l’armée russe de mener des actions de contre-offensive mécanisées" qui me semble factuellement faux à l'heure ou on parle.

En gros :

une contre-attaque est une action offensive locale au niveau tactique (section, compagnie), de courte portée, ayant pour but soit de restaurer l'intégrité d'un dispositif en détruisant ou en chassant l'ENI, soit en le détruisant ou en l'arrêtant en avant de ton dispositif. 

Une contre-offensive est une action offensive à l'échelle du théatre, niveau opératif, effectué par le défenseur

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Mais c'est quoi le problème des politiques russes avec la bagnole en guise d'assurance vie ? 

C'est vénérée à ce point là ? Ils sont à court de cash ? Ça devenait difficile ces derniers temps de trouver des points communs entre Prigo et l'establishment mais celui là en est un. 

 

 

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il y a 26 minutes, Yorys a dit :

Au final cette guerre aura peut être couté très cher sur tous les plans à la Russie mais je ne serais pas étonné qu'elle lui fera gagner au final 20 ans ou plus dans l'évolution de son outil militaire.

 

pour les russes je ne sais pas car ils prennent cher, mais pour bien des autres pays c'est très probable. De nombreux pays constatent qu'avec des drones assez peu couteux on peut faire beaucoup. 

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Il y a 14 heures, olivier lsb a dit :

Mais c'est quoi le problème des politiques russes avec la bagnole en guise d'assurance vie ? 

C'est vénérée à ce point là ? Ils sont à court de cash ? Ça devenait difficile ces derniers temps de trouver des points communs entre Prigo et l'establishment mais celui là en est un. 

 

 

Dans les années 2000 beaucoup de Russes pauvres n'avaient toujours pas de bagnoles et utilisaient le cheval comme moyen de locomotion. Ce retard impressionnant dans le développement du pays n'a pas été comblé mais juste caché. Par exemple, en interdisant l'usage du cheval en 2010-2011 comme moyen de transport. Ça a mis des milliers de chevaux en vente en très peu de temps, dont beaucoup ont fini en viande puis dans les barquettes Findus.

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Il y a 11 heures, Deres a dit :

Au sujet de la corruption avec perte du materiel fourni par les occidentaux. En fait, c'est meme pire que cela ! Un nouveau rapport du DOD constate qu'en fait les américains sont meme incapables de faire une traçabilité correct avant de donner les equipments aux ukrainiens. 

https://media.defense.gov/2023/Jun/12/2003239501/-1/-1/1/DODIG-2023-084_REDACTED_SECURED.PDF

"Plus précisément, nous avons observé que Le personnel du DoD n'a pas pleinement mis en œuvre leur procédures opérationnelles standard pour rendre compte pour les articles de défense et n'a pas pu confirmer les quantités d'articles de défense reçus par rapport à la quantité d'articles expédiés pour trois des cinq expéditions que nous avons observées."

"De plus, pour trois expéditions, dont deux des trois expéditions où le personnel n'a pas entièrement suivi les SOP, les manifestes aériens manquaient informations requises par le DTR qui permettraient au personnel du DoD de recevoir les expéditions à Jasionka pour comparer le nombre total d'articles reçus par rapport à la quantité d'articles expédiés"

"Une cargaison contenant des milliers d'armes légères, vision nocturne les appareils optiques et divers types d'équipements pour temps froid n'incluaient pas un manifeste aérien. Au lieu de cela, le vol est arrivé avec un plan de chargement de l'avion qui ne contenaient pas d'informations identifiant le contenu de l'envoi. En conséquence, nous avons observé le personnel du DoD ouvrir des caisses pour identifier les types d'objets de défense contenus dans les caisses, mais même dans ce cas, le le personnel n'a pas pu vérifier si le nombre d'articles identifiés représentait le nombre réel expédié. De plus, l'absence d'un manifeste aérien a créé des défis importants avec la comptabilisation de ce expédition, parce que le personnel du DoD n'avait aucune connaissance préalable de ce l'envoi contenu."

 

Autrement dit, si il y a perte de materiel et revente au noir, ce n'est pas obligatoirement en Ukraine mais cela peut très bien se passer en occident. Cela expliquerait les equipments vus récemment au Mexique. Il était étonnant qu'ils aient fait le trajet jusqu'en Ukraine pour revenir aux Amériques. Cela doit se servir dans les cargaisons peut être a tous les niveaux.

Boarf, il y a donc un problème de comptabilité et de procédures au sein de la très bureaucratique armée américaine ? And so what? 

Dire que c'est de la que proviennent les armes vues au Mexique ou que c'est ce qui attend l'Ukraine après guerre, c'est allez un peu vite en besogne et c'est oublier que sur le sujet des armes pouvant faire l'objet d'un traffic (kalash et autres RPG), les ukrainiens sont bien moins dépendant de l'aide américaine. 

Il y a 8 heures, Heorl a dit :

Dans les années 2000 beaucoup de Russes pauvres n'avaient toujours pas de bagnoles et utilisaient le cheval comme moyen de locomotion. Ce retard impressionnant dans le développement du pays n'a pas été comblé mais juste caché. Par exemple, en interdisant l'usage du cheval en 2010-2011 comme moyen de transport. Ça a mis des milliers de chevaux en vente en très peu de temps, dont beaucoup ont fini en viande puis dans les barquettes Findus.

Je connaissais l'histoire pour la Roumanie mais pas pour la Russie. Tu me diras....  même combat dans le fond ! 

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Il y a 8 heures, Yorys a dit :

t comme il a été dit il est plus que probable que tout l'aspect communication, renseignement et guerre électronique est analysé en profondeur par ceux qui pourraient être un jour nos adversaires directs. Tout comme, par exemple, la démonstration d'efficacité de l'artillerie longue portée de type Caesar ou Himars.

 

Je serais tenté de penser que les politiques et militaires qui ont donnés le feu vert pour livrer ce type de matériel l'ont fait en connaissance de cause, et ne craignent pas de livrer des secrets stratégiques à un potentiel ennemi. Par ailleurs, les Caesar et Himars ont déjà été employés par le passé (Syrie et Afghanistan)

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Il y a 15 heures, jojo (lo savoyârd) a dit :

Guerre de l'information :

Attention, la France et d'autres pays occidentaux visés par une attaque de type "Doppelgänger" (typosquattage) ...

"Guerre en Ukraine : ce que l'on sait de l'opération de désinformation russe "Doppelgänger" qui a visé la France

Cette campagne s'inscrit dans la "guerre hybride" menée par Moscou, dont le but est d'influencer l'opinion publique dans les pays occidentaux."

"Un "doppelgänger" désigne le double, souvent maléfique, d'une personne. Depuis plusieurs mois, ce mot venu de l'allemand est aussi le nom d'une vaste opération d'ingérence numérique menée depuis la Russie à l'encontre d'acteurs occidentaux, alliés de l'Ukraine. Après la publication d'une note de l'organisme de lutte contre les ingérences numériques étrangères Viginum (lien PDF dans l'article), la ministre des Affaires étrangères a confirmé, mardi 13 juin, "l'existence d'une campagne numérique de manipulation de l'information contre la France impliquant des acteurs russes et à laquelle des entités étatiques ou affiliées à l'Etat russe ont participé en amplifiant de fausses informations". 

VRAI OU FAKE. Comment des copies de sites d'actualité ont-elles été créées ?

Paris est en "lien étroit" avec ses alliés "pour mettre en échec la guerre hybride menée par la Russie", a ajouté Catherine Colonna. Voici ce que l'on sait de cette arme de manipulation massive.  

Des sites jumeaux montés de toutes pièces

La technique utilisée par les hackers n'est pas nouvelle. Appelée "typosquattage", elle consiste à créer des sites miroirs de grands médias nationaux ou d'institutions gouvernementales, afin de publier de fausses informations. Parmi les sites copiés figurent ceux du Parisien, du Figaro, du Monde ou encore de 20 Minutes, ainsi que des sites institutionnels, comme celui du ministère des Affaires étrangères, a précisé la porte-parole du Quai d'Orsay. Les faux sites sont semblables en tout point à leurs modèles, à l'exception du nom de domaine : l'adresse peut ainsi se terminer par un .lft au lieu de .fr.

Au total, 355 noms de domaine usurpant l'identité de médias en France et dans neuf Etats d'Europe, d'Amérique et du Moyen-Orient ont été recensés, déclare Viginum, qui a supervisé l'enquête. "Il n'y a pas de doute que l'objectif était de mener une campagne de désinformation d'ampleur contre l'opinion française", poursuit la porte-parole du Quai d'Orsay. Elle souligne que les autorités ont décidé de rendre l'affaire publique après avoir détecté un site miroir du ministère affirmant, à tort, que la France instaurerait une taxe pour financer l'aide à l'Ukraine.

Côté médias, "Le Monde ne peut que condamner ces agissements intolérables et se féliciter que les auteurs de ces tentatives de manipulation soient désormais identifiés", a commenté son directeur, Jérôme Fenoglio. "Nous prenons cette affaire très au sérieux et nous agirons de manière résolue pour faire face à cette usurpation de l'identité de notre marque", a réagi auprès de l'AFP Ronan Dubois, directeur de la publication de 20 Minutes.

Une arme de désinformation massive braquée vers les internautes français

Pour une source sécuritaire citée par l'AFP, ce récent assaut numérique s'inscrit dans "la seconde phase" de cette opération "Doppelgänger", "une campagne déjà connue", mais cette fois "avec des modes d'action plus sophistiqués". La structure initiale de l'opération est baptisée RRN, du nom du site prorusse RRN.world (Reliable Recent News), créé quelques mois après le début de la guerre en Ukraine et qui a publié de nombreuses intox, détaille la synthèse de Viginum.

Outre le typosquattage, l'opération se traduit par d'autres actions d'influence comme la production de dessins animés anti-Zelensky ou de narratifs prorusses, relayés notamment par des sites aux noms à consonance française, "à l'image de 'La Virgule', 'Allons-y' ou 'Notre pays'", poursuit la note. "Ces sites, présentés comme des médias d'actualité francophones, publient des articles polarisants sur la vie politique française et européenne."  

Enfin, Viginum pointe la création de faux comptes sur les réseaux sociaux, principalement Facebook et Twitter, afin de partager ces fausses informations. L'organisme cite notamment le cas du prétendu nuage radioactif se dirigeant vers la France, après que le Royaume-Uni a fait don à l'Ukraine d'obus contenant de l'uranium appauvri : une intox, identifiée ici par "Le Vrai du Faux", et qui, selon l'organisme, vise à "saper le soutien de la population des Etats occidentaux à l'Ukraine".

Fin septembre, la maison mère de Facebook, Meta, avait annoncé le démantèlement sur sa plateforme d'une opération "d'influence secrète" provenant de Russie pour amplifier la visibilité de ces articles issus de sites pirates. Elle pointait pour la première fois deux entreprises russes : ASP et Struktura. "Meta espérait que son rapport mettrait fin aux opérations, ce ne fut pas le cas, explique la source sécuritaire. On a trouvé des dizaines de noms de domaines achetés par les Russes. On n'a pas affaire à des gens qui agissent à dose homéopathique. Ils sont au début d'un processus d'industrialisation." 

Un mode opératoire qui porte la trace de Moscou

Jusqu'ici, Paris a suivi une doctrine prudente en matière d'attribution d'attaques numériques. Alors que la ministre des Affaires étrangères française a évoqué "l'implication d'ambassades et de centres culturels russes qui ont activement participé à l'amplification de cette campagne", cette déclaration "ne constitue pas une attribution" aux autorités russes, insiste le Quai d'Orsay. Pour l'instant, ces dernières sont uniquement accusées d'avoir participé à l'amplification du phénomène. Mais "nous voulons envoyer un message clair que nous sommes en mesure de détecter", selon cette source gouvernementale.

Les investigations mettent en lumière "l'implication d'individus russes ou russophones et de plusieurs sociétés russes dans la réalisation et la conduite de la campagne", détaille la note de Viginum. On y lit par ailleurs que l'opération s'efforce de convaincre une audience russe du soutien des populations occidentales à Moscou. Ainsi, "certains contenus produits [ont] été repris par des médias russes". 

Cette opération "s'inscrit dans une pensée stratégique russe de long cours", explique à l'AFP Dimitri Minic, chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri). "Tout cela n'est pas un délire de quelques gens perdus, mais a été mis en doctrine. La guerre informationnelle est le concept qu'ils ont le plus étudié depuis 30 ans, précise-t-il. Je ne pense pas que cela va avoir beaucoup de succès, mais cela va consolider la base de leurs aficionados en France et en Allemagne, qu'ils surestiment probablement, mais qui existe vraiment."

Au moment de publier son baromètre annuel de la liberté de la presse, le 3 mai, le secrétaire général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire, s'alarmait sur France Inter de voir la Russie et la Chine "exporter leurs contenus de propagande et leur modèle de contrôle de l'information". "L'information fiable est noyée sous un déluge de désinformation", jugeait-il, estimant que l'"on perçoit de moins en moins les différences entre le réel et l'artificiel, le vrai et le faux". Pointant la capacité de la campagne "Doppelgänger" à "détourner les mesures prises à son encontre" en adaptant sans cesse son mode opératoire, Viginum prévient qu'il s'agit en effet d'un "phénomène de nature à porter atteinte aux intérêts de la Nation".

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-ce-que-l-on-sait-de-l-operation-de-desinformation-russe-doppelganger-qui-a-vise-la-france_5887325.html

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