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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques


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https://kyivindependent.com/explainer-the-destructive-china-brazil-peace-plan-for-ukraine/

Zelenski n'a pas apprécié le plan de paix proposé conjointement par le Brésil et la Chine, plan qu'il qualifie de "destructif"  

The six-point plan, proposed by China and Brazil, refers to the war as a "crisis" and calls for:

Non-escalation or provocations by either side.
An international peace conference accepted by both Russia and Ukraine, which includes a "fair discussion" of all peace plans.
An increase of humanitarian assistance to "prevent a humanitarian crisis on a larger scale," as well as an exchange of prisoners of war, and no attacks on civilians.
All possible efforts must be made to "prevent nuclear proliferation and avoid nuclear crisis."
Attacks on nuclear power plants and other peaceful nuclear facilities "must be opposed."
Enhanced international cooperation on several issues in order to "protect the stability of global industrial and supply chains."

 

Le plan reprend des éléments de langage pro-russe, mais je ne suis pas sur que la posture de Zelenski aide vraiment

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Le bon signe dans cette déclaration c'est ça :

Il y a 1 heure, Akilius G. a dit :

Non-escalation or provocations by either side.
An international peace conference accepted by both Russia and Ukraine, which includes a "fair discussion" of all peace plans.
An increase of humanitarian assistance to "prevent a humanitarian crisis on a larger scale," as well as an exchange of prisoners of war, and no attacks on civilians.
All possible efforts must be made to "prevent nuclear proliferation and avoid nuclear crisis."
Attacks on nuclear power plants and other peaceful nuclear facilities "must be opposed."
Enhanced international cooperation on several issues in order to "protect the stability of global industrial and supply chains."

Les Chinois commencent à ressentir le coût économique du bordel que la Russie à déclenché. Certes l'impact sur l'économie mondiale nous touche également mais avec un peu de chance, Xi va commence à progressivement raccourcir la laisse de Poutine.

Edited by Alzoc
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il y a 55 minutes, Alzoc a dit :

Les Chinois commencent à ressentir le coût économique du bordel que la Russie à déclenché. 

Peut être que le bordel en supply est gênant, mais pas pour les raisons que tu crois.

La supply de sortie de l'Ukr, ça concerne quoi en dehors des poulets, des oeufs, et du maïs ( et blé ) ?? Rien.

D'ailleurs l'UE s'accommode trés bien de ces produits, par voie terreste si besoin, et les flux de céréales on été redirigés depuis 2 ans et demie, rien n'a changé de façon profonde. La céréale ukr a remplacé la ru en UE, et hors du monde pour les anciens clients ukr c'est l'inverse. Au pire, la voie terreste demande un prix départ ukr un peu plus bas pour rester compétitif que par voie maritime, mais c'est c'est pas l'affaire de l'acheteur, lui il sélectionne en prix rendu chez lui. Et je ne crois pas qu'un acheteur en produit ukrainien passe une mauvaise nuit si il achète 10 % moins cher en prix départ à cause du transport terrestre. C'est cynique, mais la vie réelle est ainsi.

Par contre pour le reste du monde ( hors ru / ukr : UE ) la mer noire actuelle c'est trés embêtant. Il n'y a que les compagnies d'assu Ru qui assurent, donc les flux prioritaires et jugés par eux, affrétés par eux. Pour le commerce mondial, ça fait un acteur de moins et donc moins de concurrence, des complications et des prix plus haut. Je parle bien entendu de ventes de ressources Ru, autrement plus impactantes que les poulets / oeufs de kiev. 

Et puis en filigrane, je ne serai pas surpris que le retour à une stabilité de la supply, ça soit aussi un retour sur les sanctions des fossiles Ru. 

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Le 05/12/2023 à 21:42, Wallaby a dit :

https://www.independent.co.uk/news/world/europe/ukraine-war-russia-zelensky-klitschko-b2458171.html (5 décembre 2023)

Zelensky se transforme en autocrate, déclare le maire de Kiev, M. Klitschko

"À un moment donné, nous ne serons plus différents de la Russie, où tout dépend des caprices d'un seul homme", affirme l'ancien champion de boxe poids lourd.

https://www.politico.eu/article/volodymyr-zelenskyy-ukraine-europe-russia-war-media/ (13 septembre 2024)

L'accaparement du pouvoir par Zelenskyy est mauvais pour l'Ukraine

Selon le fonctionnaire et d'autres initiés interrogés par Politico, M. Kuleba avait irrité le puissant chef de cabinet de M. Zelenskyy, M. Andriy Yermak, qui souhaitait avoir plus de contrôle sur le ministère.

Malheureusement, le remaniement ne fait rien pour apaiser les inquiétudes de longue date concernant la manière très personnalisée et, selon certains, autocratique de gouverner de M. Zelenskyy, notamment sa dépendance à l'égard d'un cercle restreint d'amis et de conseillers de confiance au sein de l'administration présidentielle. Accumulant les pouvoirs et n'ayant guère de comptes à rendre, certaines de ces personnes ne sont pas rémunérées et certaines ont même fait l'objet d'enquêtes pour corruption dans le passé.

Kuleba et Zaluzhny étaient également admirés par les responsables occidentaux, et leur départ - ainsi que celui de l'ancien ministre de la défense Oleksii Reznikov l'année dernière - a suscité un certain malaise.

Entre-temps, le licenciement de M. Kudrytskyi [le responsable du réseau national de transport d'électricité ukrainien Ukrenegro] a suscité de rares critiques publiques de la part des donateurs occidentaux. Dans une lettre adressée au Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal, des représentants de l'Union européenne et des institutions financières internationales ont fait part de leur inquiétude et ont mis en garde contre une remise en cause de l'indépendance d'Ukrenergo par rapport au gouvernement. Jusqu'à récemment, le réseau était supervisé par un conseil de surveillance échappant au contrôle du ministère de l'énergie ou des responsables politiques, ce qui est aujourd'hui en péril.

Les critiques de Zelenskyy notent que d'autres dirigeants en temps de guerre ont adopté une approche sensiblement différente. Ainsi, le Britannique Winston Churchill s'est appuyé sur une équipe de ministres puissants issus de tous les horizons politiques pour former un cabinet de guerre équilibrant les intérêts et capable de susciter la loyauté de l'ensemble de la population.

La guerre n'a en rien calmé l'impatience populiste d'avant-guerre de Zelenskyy face aux complexités de l'art de gouverner, pas plus qu'elle ne lui a appris à s'abstenir de rejeter les conseils donnés par ceux qui ne sont pas des loyalistes ou à tolérer le contrôle parlementaire.

Ses détracteurs craignent depuis longtemps que l'Ukraine ne commence à payer le prix de ce que certains appellent une mentalité post-soviétique de commandement et de contrôle.

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Il y a 1 heure, olivier lsb a dit :

Et la posture russe maximaliste ? 

Je ne parlais pas de la justesse respectives des positions russes ou ukrainiennes, mais du fait que Zelenski n'est pas diplomate. Le terme destructif n'est pas positif au regard de la démarche des deux pays.

Il est possible que l'Ukraine soit contrainte à revoir ses alliances à terme. Positiver certains aspects du "plan" ou "pseudo-plan" ne peut faire de mal à l'Ukraine.

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Diplomate dans quel sens ici ?

Le seul diplomate (au sens carrière et formation) dans le coin, c'est Lavrov mais on ne pourra pas compter sur lui pour avoir des convictions. Il suivra la ligne du bureau politique, et il le fera bien, mais guère plus.

Edited by Ciders
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il y a 3 minutes, Ciders a dit :

Diplomate dans quel sens ici ?

Il est sage que Lavrov soit diplomate avec les chinois, les indiens, etc....le erste n'est pas une affaire de diplomatie, mais de rapports plus "virils"

Il serait sage que la représentation diplomatique ukr soit diplomate avec l'UE et les US. Bon, l'UE ne compte pas et n'est guère évoquée. L'Otan ( US ) ne donne pas assez vite, pas assez tout court. Rends service à un vilain, il te chie dans la main ( ce que de plus en plus de monde pensera ). 

Vitali K est une figure de l'euromaiden, il se peut qu'il n'incarne une majorité de pensée que dans la capitale. Mais son avis n'est pas purement anecdotique non plus.

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Il y a 4 heures, Akilius G. a dit :

Le plan reprend des éléments de langage pro-russe, mais je ne suis pas sur que la posture de Zelenski aide vraiment

Il me semble que la Rada a voté une loi interdisant les négociations autres que "l'Ukraine d'avant le conflit" non ?

 

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il y a 19 minutes, ksimodo a dit :

Il est sage que Lavrov soit diplomate avec les chinois, les indiens, etc....le erste n'est pas une affaire de diplomatie, mais de rapports plus "virils"

Il serait sage que la représentation diplomatique ukr soit diplomate avec l'UE et les US. Bon, l'UE ne compte pas et n'est guère évoquée. L'Otan ( US ) ne donne pas assez vite, pas assez tout court. Rends service à un vilain, il te chie dans la main ( ce que de plus en plus de monde pensera ). 

Vitali K est une figure de l'euromaiden, il se peut qu'il n'incarne une majorité de pensée que dans la capitale. Mais son avis n'est pas purement anecdotique non plus.

Moi qui pensait que Maidan était minoritaire et avait instrumentalisé quelques émeutiers pour prendre le pouvoir. :happy:

Je serais indulgent avec les Ukrainiens. Je me rappelle très bien avoir lu quelques horreurs proférées pendant la 2GM entre De Gaulle, Churchill ou Roosevelt. C'était râpeux mais au moins les choses étaient dites.

il y a 9 minutes, rendbo a dit :

Il me semble que la Rada a voté une loi interdisant les négociations autres que "l'Ukraine d'avant le conflit" non ?

Ce qui tombe bien en un sens puisque la Russie ne veut pas de négociations autres que "la Russie après les annexions".

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Il y a 15 heures, Ciders a dit :

300 milliards, ça semble peu. Surtout qu'ils ont déjà dépensé pas mal.

Ils ont pléthore de matières première et un allié qui en a besoin pour son industrie. Ca génère peut-être suffisamment de liquidité. Donc les réserves de 300 milliards ne serviraient que de garantie sans avoir a y toucher.

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il y a 10 minutes, Alexis a dit :

Il est intéressant de prendre connaissance de ces tiraillements

Cela dit, il me semble qu'il y a deux catégories de pays

- Ceux où on peut mettre en garde, dénoncer voire brailler contre les tendances dictatoriales de Macron ou de Zelensky. D'ailleurs, on ne se retrouve pas au bagne de l'île du Diable 

- Ceux où on ne peut pas brailler ni même dénoncer les tendances dictatoriales de Poutine. Ou alors on prend le risque de se retrouver en prison dans un endroit très froid, voire pire 

Franchement, je préfère être citoyen d'un pays du premier groupe 

Pourtant, il paraît que Kolyma a un certain charme en hiver. Je l'ai lu dans une brochure touristique du NKVD.

il y a 55 minutes, herciv a dit :

Ils ont pléthore de matières première et un allié qui en a besoin pour son industrie. Ca génère peut-être suffisamment de liquidité. Donc les réserves de 300 milliards ne serviraient que de garantie sans avoir a y toucher.

Mais il a déjà été évoqué que si ils arrivaient à en vendre, ça n'était pas simple et qu'ils y perdaient beaucoup en bakchich et autres "mec, j'achète ta came mais clairement, c'est pas du très légal. Tu me fais une remise ou j'appelle le FBI ?".

Et côté économie chinoise, il y a des signes inquiétants. La Chine ne pourra peut-être pas tout absorber (et ne le veut d'ailleurs pas).

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il y a 4 minutes, Alexis a dit :

Ceux où on peut mettre en garde, dénoncer voire brailler contre les tendances dictatoriales de Macron ou de Zelensky. D'ailleurs, on ne se retrouve pas au bagne de l'île du Diable 

On ne se retrouve pas au bagne de l'île du Diable, mais on s'exile :

Oleksii Arestovych :

Le 11/11/2023 à 16:36, Wallaby a dit :

https://meduza.io/en/feature/2023/11/09/i-don-t-want-them-to-turn-ukraine-into-putin-s-russia

Êtes-vous en Ukraine en ce moment ?

Non, bien sûr. Je crains de devoir rester un homme politique de l'opposition en exil.

Ivan Katchanovski :

Le 15/11/2023 à 18:47, Wallaby a dit :

https://consortiumnews.com/2023/10/20/the-maidan-massacre-censorship-ukraine/

Ivan Katchanovski, professeur à l'université d'Ottawa :

En représailles à mes études universitaires sur le massacre du Maïdan, ma propre maison, mon terrain et tous mes biens en Ukraine occidentale ont été saisis par des décisions de justice rendues sur ordre de la hiérarchie, malgré tous les documents et des dizaines de témoignages, et en raison de l'annulation des décisions par les mêmes juges et tribunaux qui ont confirmé ma propriété. Ma maison et tous mes biens ont été endommagés.

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il y a 14 minutes, Alexis a dit :

Franchement, je préfère être citoyen d'un pays du premier groupe 

C'est la différence entre la Syldavie et la Bordurie, mais je ne suis pas sûr que même la Syldavie soit ma tasse de thé.

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il y a 30 minutes, Ciders a dit :

Mais il a déjà été évoqué que si ils arrivaient à en vendre, ça n'était pas simple et qu'ils y perdaient beaucoup en bakchich et autres "mec, j'achète ta came mais clairement, c'est pas du très légal. Tu me fais une remise ou j'appelle le FBI ?".

Et côté économie chinoise, il y a des signes inquiétants. La Chine ne pourra peut-être pas tout absorber (et ne le veut d'ailleurs pas).

Pour tout çà je suis d'accord. Mais il n'y a pas que la seule Chine, dans le coin il y a aussi l'Inde et je pense que tu peux globaliser à tous les BRICS qui doucement s'éloignnte des contraintes de l'oncle SAM. Bref les prix négociables le sont mais dans des limites largement acceptables pour les russes puisque la loi de l'offre et la demande vaut toujours.

D'ailleurs, et c'est toi qui m'y fait penser, je pense qu'une partie des BRICS ne souhaite pas se retrouver en tête à tête avec la Russie pour la fourniture de leurs matières premières et que pour cette raison ils ne se hâtent pas pour adopter une autre monnaie de référence que le dollar.

Edited by herciv
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il y a 7 minutes, herciv a dit :

Pour tout çà je suis d'accord. Mais il n'y a pas que la seule Chine, dans le coin il y a aussi l'Inde et je pense que tu peux globaliser à tous les BRICS qui doucement s'éloignnte des contraintes de l'oncle SAM. Bref les prix négociables le sont mais dans des limites largement acceptables pour les russes puisque la loi de l'offre et la demande vaut toujours.

Hum. Je pense que l'idée de BRICS se précipitant sur les ressources russes est sûrement plus exagérée que réelle. D'autant qu'une partie de ces ressources est produite par les autres BRICS (comme le Brésil) et que la disparition d'une partie de l'offre russe doit bien en arranger certains. Bien sûr, il y a clairement des opportunistes mais voir un concurrent en difficulté, c'est toujours utile surtout si tu peux te dédouaner "votre situation est bien triste mais que pouvons-nous y faire ? C'est la faute aux Américains, qu'Allah/Bouddha/Mao les maudisse !".

il y a 9 minutes, herciv a dit :

D'ailleurs, et c'est toi qui m'y fait penser, je pense qu'une partie des BRICS ne souhaite pas se retrouver en tête à tête avec la Russie pour la fourniture de leurs matières premières et que pour cette raison ils ne se hâtent pas pour adopter une autre monnaie de référence que le dollar.

Une opinion qui va à l'encontre de cette idée saugrenue sur l'émergence d'un bloc anti-impérialiste et anti-occidental, solidaire et avec de vraies valeurs humanistes là où l'Occident c'est rien que des méchants spoliateurs ? Attention, tu prends un risque. :happy:

Mais je valide. Même si objectivement, je pense que pour des pays comme le Brésil ou l'AFS, la menace russe est très très loin dans le classement des problèmes potentiels. 

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il y a 7 minutes, herciv a dit :

Pour tout çà je suis d'accord. Mais il n'y a pas que la seule Chine, dans le coin il y a aussi l'Inde et je pense que tu peux globaliser à tous les BRICS qui doucement s'éloignnte des contraintes de l'oncle SAM. Bref les prix négociables le sont mais dans des limites largement acceptables pour les russes puisque la loi de l'offre et la demande vaut toujours.

Hum. Je pense que l'idée de BRICS se précipitant sur les ressources russes est sûrement plus exagérée que réelle. D'autant qu'une partie de ces ressources est produite par les autres BRICS (comme le Brésil) et que la disparition d'une partie de l'offre russe doit bien en arranger certains. Bien sûr, il y a clairement des opportunistes mais voir un concurrent en difficulté, c'est toujours utile surtout si tu peux te dédouaner "votre situation est bien triste mais que pouvons-nous y faire ? C'est la faute aux Américains, qu'Allah/Bouddha/Mao les maudisse !".

il y a 9 minutes, herciv a dit :

D'ailleurs, et c'est toi qui m'y fait penser, je pense qu'une partie des BRICS ne souhaite pas se retrouver en tête à tête avec la Russie pour la fourniture de leurs matières premières et que pour cette raison ils ne se hâtent pas pour adopter une autre monnaie de référence que le dollar.

Une opinion qui va à l'encontre de cette idée saugrenue sur l'émergence d'un bloc anti-impérialiste et anti-occidental, solidaire et avec de vraies valeurs humanistes là où l'Occident c'est rien que des méchants spoliateurs ? Attention, tu prends un risque. :happy:

Mais je valide. Même si objectivement, je pense que pour des pays comme le Brésil ou l'AFS, la menace russe est très très loin dans le classement des problèmes potentiels. 

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il y a 7 minutes, herciv a dit :

Pour tout çà je suis d'accord. Mais il n'y a pas que la seule Chine, dans le coin il y a aussi l'Inde et je pense que tu peux globaliser à tous les BRICS qui doucement s'éloignnte des contraintes de l'oncle SAM. Bref les prix négociables le sont mais dans des limites largement acceptables pour les russes puisque la loi de l'offre et la demande vaut toujours.

Hum. Je pense que l'idée de BRICS se précipitant sur les ressources russes est sûrement plus exagérée que réelle. D'autant qu'une partie de ces ressources est produite par les autres BRICS (comme le Brésil) et que la disparition d'une partie de l'offre russe doit bien en arranger certains. Bien sûr, il y a clairement des opportunistes mais voir un concurrent en difficulté, c'est toujours utile surtout si tu peux te dédouaner "votre situation est bien triste mais que pouvons-nous y faire ? C'est la faute aux Américains, qu'Allah/Bouddha/Mao les maudisse !".

il y a 9 minutes, herciv a dit :

D'ailleurs, et c'est toi qui m'y fait penser, je pense qu'une partie des BRICS ne souhaite pas se retrouver en tête à tête avec la Russie pour la fourniture de leurs matières premières et que pour cette raison ils ne se hâtent pas pour adopter une autre monnaie de référence que le dollar.

Une opinion qui va à l'encontre de cette idée saugrenue sur l'émergence d'un bloc anti-impérialiste et anti-occidental, solidaire et avec de vraies valeurs humanistes là où l'Occident c'est rien que des méchants spoliateurs ? Attention, tu prends un risque. :happy:

Mais je valide. Même si objectivement, je pense que pour des pays comme le Brésil ou l'AFS, la menace russe est très très loin dans le classement des problèmes potentiels. 

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il y a 9 minutes, Ciders a dit :

Une opinion qui va à l'encontre de cette idée saugrenue sur l'émergence d'un bloc anti-impérialiste et anti-occidental, solidaire et avec de vraies valeurs humanistes là où l'Occident c'est rien que des méchants spoliateurs ? Attention, tu prends un risque. :happy:

Ben moi je défend l'idée qu'il y a plus que deux blocs en formation. A la louche j'en voit 4.

- Le bloc occidentale avec AUKUS comme noyau

- Le bloc Chino/russe

- le bloc arabo/mulsulman 

- les non alignés avec l'Inde en poids lourd

Les pays des BRICS mettent justement à mal ma théorie. Mais d'un autre côté les BRICS ont un peu de mal a se coordonner vraiment. Les Chinois et les Russes ont vraiment intérêt à sortir du système dollar mais justement pour organiser un tête à tête dont les autres ne veulent pas même si ils ont eux-même pléthore de matières première mais inégalement réparties.

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Il y a 9 heures, Wallaby a dit :

https://www.nytimes.com/2024/09/13/world/asia/tiff-russian-war-documentary-paused.html

L'un des plus grands festivals de cinéma d'Amérique du Nord a annulé jeudi toutes les projections de « Russians at War », un documentaire sur les soldats russes en Ukraine qui a suscité des réactions négatives et a été qualifié de propagande soutenant le Kremlin.

Cette annulation est intervenue un jour après que le Festival international du film de Toronto a déclaré qu'il ne céderait pas aux protestations. Les organisateurs ont déclaré que même s'ils estimaient que le film n'était pas de la propagande russe, ils prenaient la décision « sans précédent » de le retirer de la programmation en raison de graves menaces pour la sécurité du public et du festival. Les producteurs ont qualifié cette décision de « déchirante » dans un communiqué publié jeudi.

Les critiques affirment que le film, tourné par Anastasia Trofimova alors qu'elle était intégrée à un bataillon russe dans l'est de l'Ukraine, humanise les membres d'une armée qui a été accusée de crimes de guerre et sert de propagande au Kremlin.

Lord Northcliffe : « L'information est ce que quelqu'un, quelque part, préférerait voir supprimé. Tout le reste est de la pub ».

News is what somebody, somewhere, wants suppressed. All the rest is advertising.

Ah oui la fameuse inversion rhétorique "je suis de l'information car je suis censuré". Transmis à tous les marchands de Haine. On sera d'ailleurs ravi d'apprendre que le contribuable français a soutenu le financement de cet œuvre magistrale pour la somme très précise de 39 400 euros. 

Extraits:

Sauf que cette neutralité affichée occulte une suppression de pans entiers de la réalité n’allant pas dans le sens général du film, qui consiste à dépeindre les soldats russes comme des victimes. A aucun moment des cent vingt minutes de Russians at War, les soldats ne font face à une contradiction. Le spectateur n’a jamais droit à une contextualisation rappelant les faits essentiels de la guerre : son déclenchement par Vladimir Poutine, les massacres et viols de civils à Marioupol, Boutcha, Izioum, etc. ou les exécutions répétées de prisonniers de guerre ukrainiens. Anastasia Trofimova préfère les filmer pleurant la mort de leurs camarades, se livrant à des beuveries, caressant des animaux, se plaignant de leurs compagnes, ou enfilant des banalités sur « [leurs] destins brisés », « l’absurdité de la guerre », etc.

Au terme du film, la réalisatrice finit par succomber à la tentation de donner son opinion. On entend sa voix hors cadre dire que ses personnages « ne sont ni des Supermen ni des méchants » et que « le véritable objectif de cette guerre continue d’être peu clair pour [elle] ». Une touche de confusionnisme mettant agresseurs et agressés sur le même plan, qui n’est pas sans rappeler la thèse centrale des idéologues de RT : il n’y a pas de faits, que des opinions ; tout le monde ment et chacun a sa propre vérité.

https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/09/14/le-festival-de-toronto-suspend-la-projection-de-russians-at-war-un-documentaire-accuse-d-etre-la-voix-du-kremlin_6317341_3246.html

Citation

Le festival de Toronto suspend la projection de « Russians at War », un documentaire accusé d’être la voix du Kremlin

Une réalisatrice russo-canadienne ancienne employée de la chaîne Russia Today soulève la polémique avec un film reposant sur son accès exclusif aux soldats russes combattant en Ukraine.

Par Emmanuel Grynszpan et Anna Koriagina

Publié aujourd’hui à 09h59, modifié à 09h59

Article réservé aux abonnés

Témoignage unique ou insidieuse propagande russe ? Russians at War (Les Russes en guerre), un film documentaire de deux heures qui suit la vie de soldats russes combattant en Ukraine et qui leur donne la parole, suscite une vive polémique partout où il est projeté. Jeudi 12 septembre, le Festival international du film de Toronto a pris une mesure « sans précédent », consistant à « mettre en pause » toutes les projections du film de la réalisatrice russo-canadienne Anastasia Trofimova. « Cette décision a été prise afin d’assurer la sécurité de tous les invités, du personnel et des bénévoles », explique un communiqué du festival.

Deux jours plus tôt, la chaîne éducative canadienne TVO, qui a coproduit le film, annonçait dans son communiqué ne plus vouloir soutenir ni diffuser Russians at War, après avoir « écouté la communauté ukrainienne canadienne et ses commentaires réfléchis et sincères ». Les voix critiques reprochent au film de présenter les soldats russes sous un jour favorable, tandis que le contexte et la souffrance des Ukrainiens sont occultés.

La polémique avait démarré à la Biennale cinéma de Venise, où le film était projeté hors compétition le 6 septembre. Parmi les voix discordantes figure celle du critique de cinéma russe exilé Anton Dolin, qui écrit sur sa page Facebook que le film « devrait faire l’objet non pas d’une critique, mais d’une enquête ». Une allusion à l’un des aspects les plus litigieux de Russians at War : ses conditions de tournage.

Sept mois sur le front

De son côté, Anastasia Trofimova clame que son film est « antiguerre » et qu’elle juge l’invasion russe en Ukraine « illégale et injustifiée ». Cette trentenaire aux longs cheveux noirs affirme avoir tourné pendant sept mois sur le front des soldats russes sans l’autorisation du ministère de la défense. Or l’état-major russe, qui place la guerre de l’information au cœur de sa doctrine militaire, ne tolère la présence de « journalistes » que très étroitement encadrés. Des points de contrôle sont installés sur toutes les voies d’accès au front et les identités sont soigneusement vérifiées.

Mais dans un entretien accordé au Monde depuis Toronto, Mme Trofimova affirme au contraire que « le front est une zone de chaos, loin des états-majors » et que, vêtue d’un uniforme militaire russe, elle n’a eu aucune peine à se cacher au sein de l’unité qui avait accepté sa présence. « Le commandant, lorsqu’il a découvert ma présence, m’a maudite mais a préféré regarder ailleurs plutôt que d’avertir le FSB [le tout-puissant service de sécurités russe], ce qui aurait pu lui attirer des problèmes. »

La réalisatrice, qui possède une longue expérience des terrains de guerre, souligne avoir pris soin de protéger les soldats visibles à l’écran en n’indiquant aucun lieu, date, nom de famille ou d’unité. Sauf que leurs visages découverts rendent aisée leur identification par les fonctionnaires du ministère de la défense russe.

Une autre hypothèse est que le travail passé d’Anastasia Trofimova pendant sept ans (de 2014 à 2020) au sein de la chaîne Russia Today (RT) a pu mettre la hiérarchie militaire en confiance. Cette chaîne de propagande, au service de Vladimir Poutine, est interdite de diffusion dans l’Union européenne depuis 2022. La réalisatrice rétorque n’avoir travaillé que pour la branche documentaires de RT qui a produit onze de ses films, lesquels sont toujours visibles en ligne. De cette période, affirme-t-elle, « je ne regrette rien. J’ai posé deux conditions à cette collaboration : pas de voix off ni de présentateur, et RT les a respectés ».

Le film lui-même donne la parole à des soldats russes qui récitent à tour de rôle la totalité du corpus des mythes forgés par le Kremlin sur la « dénazification » et la « guerre civile » en Ukraine ; un pays qui aurait « abandonné » le Donbass, « détruit la mémoire des héros soviétiques » ; tandis qu’en 2014, « tout Donetsk s’est levé contre l’Ukraine ». Jamais leur responsabilité individuelle n’est envisagée, ni celle de la Russie ou de ses dirigeants.

A la place, on y trouve les sempiternelles accusations contre les Etats-Unis, l’OTAN et l’Occident menaçant la Russie. Si la motivation des soldats pour s’engager et pour combattre est évoquée, il s’agit toujours de « patriotisme », de « vengeance pour les camarades tombés », tandis que l’argent n’est suggéré que du bout des lèvres. Il n’aurait pas été vain de préciser que l’argent est leur motivation principale, car les soldats russes, pour la plupart venus de régions paupérisées, touchent l’équivalent de dix fois le salaire russe moyen pour tuer des Ukrainiens.

Pans de la réalité occultés

« Je filme du cinéma-vérité, se justifie Mme Trofimova. Je n’aime pas les voix off, il faudrait expliquer au spectateur ce qu’est le salaire moyen. (…) Je n’aime pas les documentaires qui donnent une opinion. Mon travail consiste à aller là où personne ne va et d’observer l’âme des personnages, sans préjugé. »

Sauf que cette neutralité affichée occulte une suppression de pans entiers de la réalité n’allant pas dans le sens général du film, qui consiste à dépeindre les soldats russes comme des victimes. A aucun moment des cent vingt minutes de Russians at War, les soldats ne font face à une contradiction. Le spectateur n’a jamais droit à une contextualisation rappelant les faits essentiels de la guerre : son déclenchement par Vladimir Poutine, les massacres et viols de civils à Marioupol, Boutcha, Izioum, etc. ou les exécutions répétées de prisonniers de guerre ukrainiens. Anastasia Trofimova préfère les filmer pleurant la mort de leurs camarades, se livrant à des beuveries, caressant des animaux, se plaignant de leurs compagnes, ou enfilant des banalités sur « [leurs] destins brisés », « l’absurdité de la guerre », etc.

Au terme du film, la réalisatrice finit par succomber à la tentation de donner son opinion. On entend sa voix hors cadre dire que ses personnages « ne sont ni des Supermen ni des méchants » et que « le véritable objectif de cette guerre continue d’être peu clair pour [elle] ». Une touche de confusionnisme mettant agresseurs et agressés sur le même plan, qui n’est pas sans rappeler la thèse centrale des idéologues de RT : il n’y a pas de faits, que des opinions ; tout le monde ment et chacun a sa propre vérité.

La sélection du film dans deux prestigieux festivals démontre qu’Anastasia Trofimova a su habilement exploiter la curiosité pour « le côté russe » avec un produit conforme aux codes du documentaire contemporain.

Russians at War a été produit par la société française Capa presse, et a bénéficié de l’avance du Centre national du cinéma et de l’image animée de 39 400 euros – somme attribuée sans visionnage du film. La chaîne Arte France, qui précise au Monde « n’avoir pas soutenu financièrement la version présentée à Toronto », envisage dans les mois à venir une diffusion du documentaire dans une version de cinquante-deux minutes.

 

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Il y a 9 heures, Wallaby a dit :

https://www.nytimes.com/2024/09/13/world/asia/tiff-russian-war-documentary-paused.html

L'un des plus grands festivals de cinéma d'Amérique du Nord a annulé jeudi toutes les projections de « Russians at War », un documentaire sur les soldats russes en Ukraine qui a suscité des réactions négatives et a été qualifié de propagande soutenant le Kremlin.

Cette annulation est intervenue un jour après que le Festival international du film de Toronto a déclaré qu'il ne céderait pas aux protestations. Les organisateurs ont déclaré que même s'ils estimaient que le film n'était pas de la propagande russe, ils prenaient la décision « sans précédent » de le retirer de la programmation en raison de graves menaces pour la sécurité du public et du festival. Les producteurs ont qualifié cette décision de « déchirante » dans un communiqué publié jeudi.

Les critiques affirment que le film, tourné par Anastasia Trofimova alors qu'elle était intégrée à un bataillon russe dans l'est de l'Ukraine, humanise les membres d'une armée qui a été accusée de crimes de guerre et sert de propagande au Kremlin.

Lord Northcliffe : « L'information est ce que quelqu'un, quelque part, préférerait voir supprimé. Tout le reste est de la pub ».

News is what somebody, somewhere, wants suppressed. All the rest is advertising.

Ah oui la fameuse inversion rhétorique "je suis de l'information car je suis censuré". Transmis à tous les marchands de Haine. On sera d'ailleurs ravi d'apprendre que le contribuable français a soutenu le financement de cet œuvre magistrale pour la somme très précise de 39 400 euros. 

Extraits:

Sauf que cette neutralité affichée occulte une suppression de pans entiers de la réalité n’allant pas dans le sens général du film, qui consiste à dépeindre les soldats russes comme des victimes. A aucun moment des cent vingt minutes de Russians at War, les soldats ne font face à une contradiction. Le spectateur n’a jamais droit à une contextualisation rappelant les faits essentiels de la guerre : son déclenchement par Vladimir Poutine, les massacres et viols de civils à Marioupol, Boutcha, Izioum, etc. ou les exécutions répétées de prisonniers de guerre ukrainiens. Anastasia Trofimova préfère les filmer pleurant la mort de leurs camarades, se livrant à des beuveries, caressant des animaux, se plaignant de leurs compagnes, ou enfilant des banalités sur « [leurs] destins brisés », « l’absurdité de la guerre », etc.

Au terme du film, la réalisatrice finit par succomber à la tentation de donner son opinion. On entend sa voix hors cadre dire que ses personnages « ne sont ni des Supermen ni des méchants » et que « le véritable objectif de cette guerre continue d’être peu clair pour [elle] ». Une touche de confusionnisme mettant agresseurs et agressés sur le même plan, qui n’est pas sans rappeler la thèse centrale des idéologues de RT : il n’y a pas de faits, que des opinions ; tout le monde ment et chacun a sa propre vérité.

https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/09/14/le-festival-de-toronto-suspend-la-projection-de-russians-at-war-un-documentaire-accuse-d-etre-la-voix-du-kremlin_6317341_3246.html

Citation

Le festival de Toronto suspend la projection de « Russians at War », un documentaire accusé d’être la voix du Kremlin

Une réalisatrice russo-canadienne ancienne employée de la chaîne Russia Today soulève la polémique avec un film reposant sur son accès exclusif aux soldats russes combattant en Ukraine.

Par Emmanuel Grynszpan et Anna Koriagina

Publié aujourd’hui à 09h59, modifié à 09h59

Article réservé aux abonnés

Témoignage unique ou insidieuse propagande russe ? Russians at War (Les Russes en guerre), un film documentaire de deux heures qui suit la vie de soldats russes combattant en Ukraine et qui leur donne la parole, suscite une vive polémique partout où il est projeté. Jeudi 12 septembre, le Festival international du film de Toronto a pris une mesure « sans précédent », consistant à « mettre en pause » toutes les projections du film de la réalisatrice russo-canadienne Anastasia Trofimova. « Cette décision a été prise afin d’assurer la sécurité de tous les invités, du personnel et des bénévoles », explique un communiqué du festival.

Deux jours plus tôt, la chaîne éducative canadienne TVO, qui a coproduit le film, annonçait dans son communiqué ne plus vouloir soutenir ni diffuser Russians at War, après avoir « écouté la communauté ukrainienne canadienne et ses commentaires réfléchis et sincères ». Les voix critiques reprochent au film de présenter les soldats russes sous un jour favorable, tandis que le contexte et la souffrance des Ukrainiens sont occultés.

La polémique avait démarré à la Biennale cinéma de Venise, où le film était projeté hors compétition le 6 septembre. Parmi les voix discordantes figure celle du critique de cinéma russe exilé Anton Dolin, qui écrit sur sa page Facebook que le film « devrait faire l’objet non pas d’une critique, mais d’une enquête ». Une allusion à l’un des aspects les plus litigieux de Russians at War : ses conditions de tournage.

Sept mois sur le front

De son côté, Anastasia Trofimova clame que son film est « antiguerre » et qu’elle juge l’invasion russe en Ukraine « illégale et injustifiée ». Cette trentenaire aux longs cheveux noirs affirme avoir tourné pendant sept mois sur le front des soldats russes sans l’autorisation du ministère de la défense. Or l’état-major russe, qui place la guerre de l’information au cœur de sa doctrine militaire, ne tolère la présence de « journalistes » que très étroitement encadrés. Des points de contrôle sont installés sur toutes les voies d’accès au front et les identités sont soigneusement vérifiées.

Mais dans un entretien accordé au Monde depuis Toronto, Mme Trofimova affirme au contraire que « le front est une zone de chaos, loin des états-majors » et que, vêtue d’un uniforme militaire russe, elle n’a eu aucune peine à se cacher au sein de l’unité qui avait accepté sa présence. « Le commandant, lorsqu’il a découvert ma présence, m’a maudite mais a préféré regarder ailleurs plutôt que d’avertir le FSB [le tout-puissant service de sécurités russe], ce qui aurait pu lui attirer des problèmes. »

La réalisatrice, qui possède une longue expérience des terrains de guerre, souligne avoir pris soin de protéger les soldats visibles à l’écran en n’indiquant aucun lieu, date, nom de famille ou d’unité. Sauf que leurs visages découverts rendent aisée leur identification par les fonctionnaires du ministère de la défense russe.

Une autre hypothèse est que le travail passé d’Anastasia Trofimova pendant sept ans (de 2014 à 2020) au sein de la chaîne Russia Today (RT) a pu mettre la hiérarchie militaire en confiance. Cette chaîne de propagande, au service de Vladimir Poutine, est interdite de diffusion dans l’Union européenne depuis 2022. La réalisatrice rétorque n’avoir travaillé que pour la branche documentaires de RT qui a produit onze de ses films, lesquels sont toujours visibles en ligne. De cette période, affirme-t-elle, « je ne regrette rien. J’ai posé deux conditions à cette collaboration : pas de voix off ni de présentateur, et RT les a respectés ».

Le film lui-même donne la parole à des soldats russes qui récitent à tour de rôle la totalité du corpus des mythes forgés par le Kremlin sur la « dénazification » et la « guerre civile » en Ukraine ; un pays qui aurait « abandonné » le Donbass, « détruit la mémoire des héros soviétiques » ; tandis qu’en 2014, « tout Donetsk s’est levé contre l’Ukraine ». Jamais leur responsabilité individuelle n’est envisagée, ni celle de la Russie ou de ses dirigeants.

A la place, on y trouve les sempiternelles accusations contre les Etats-Unis, l’OTAN et l’Occident menaçant la Russie. Si la motivation des soldats pour s’engager et pour combattre est évoquée, il s’agit toujours de « patriotisme », de « vengeance pour les camarades tombés », tandis que l’argent n’est suggéré que du bout des lèvres. Il n’aurait pas été vain de préciser que l’argent est leur motivation principale, car les soldats russes, pour la plupart venus de régions paupérisées, touchent l’équivalent de dix fois le salaire russe moyen pour tuer des Ukrainiens.

Pans de la réalité occultés

« Je filme du cinéma-vérité, se justifie Mme Trofimova. Je n’aime pas les voix off, il faudrait expliquer au spectateur ce qu’est le salaire moyen. (…) Je n’aime pas les documentaires qui donnent une opinion. Mon travail consiste à aller là où personne ne va et d’observer l’âme des personnages, sans préjugé. »

Sauf que cette neutralité affichée occulte une suppression de pans entiers de la réalité n’allant pas dans le sens général du film, qui consiste à dépeindre les soldats russes comme des victimes. A aucun moment des cent vingt minutes de Russians at War, les soldats ne font face à une contradiction. Le spectateur n’a jamais droit à une contextualisation rappelant les faits essentiels de la guerre : son déclenchement par Vladimir Poutine, les massacres et viols de civils à Marioupol, Boutcha, Izioum, etc. ou les exécutions répétées de prisonniers de guerre ukrainiens. Anastasia Trofimova préfère les filmer pleurant la mort de leurs camarades, se livrant à des beuveries, caressant des animaux, se plaignant de leurs compagnes, ou enfilant des banalités sur « [leurs] destins brisés », « l’absurdité de la guerre », etc.

Au terme du film, la réalisatrice finit par succomber à la tentation de donner son opinion. On entend sa voix hors cadre dire que ses personnages « ne sont ni des Supermen ni des méchants » et que « le véritable objectif de cette guerre continue d’être peu clair pour [elle] ». Une touche de confusionnisme mettant agresseurs et agressés sur le même plan, qui n’est pas sans rappeler la thèse centrale des idéologues de RT : il n’y a pas de faits, que des opinions ; tout le monde ment et chacun a sa propre vérité.

La sélection du film dans deux prestigieux festivals démontre qu’Anastasia Trofimova a su habilement exploiter la curiosité pour « le côté russe » avec un produit conforme aux codes du documentaire contemporain.

Russians at War a été produit par la société française Capa presse, et a bénéficié de l’avance du Centre national du cinéma et de l’image animée de 39 400 euros – somme attribuée sans visionnage du film. La chaîne Arte France, qui précise au Monde « n’avoir pas soutenu financièrement la version présentée à Toronto », envisage dans les mois à venir une diffusion du documentaire dans une version de cinquante-deux minutes.

 

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Il y a 9 heures, Wallaby a dit :

https://www.nytimes.com/2024/09/13/world/asia/tiff-russian-war-documentary-paused.html

L'un des plus grands festivals de cinéma d'Amérique du Nord a annulé jeudi toutes les projections de « Russians at War », un documentaire sur les soldats russes en Ukraine qui a suscité des réactions négatives et a été qualifié de propagande soutenant le Kremlin.

Cette annulation est intervenue un jour après que le Festival international du film de Toronto a déclaré qu'il ne céderait pas aux protestations. Les organisateurs ont déclaré que même s'ils estimaient que le film n'était pas de la propagande russe, ils prenaient la décision « sans précédent » de le retirer de la programmation en raison de graves menaces pour la sécurité du public et du festival. Les producteurs ont qualifié cette décision de « déchirante » dans un communiqué publié jeudi.

Les critiques affirment que le film, tourné par Anastasia Trofimova alors qu'elle était intégrée à un bataillon russe dans l'est de l'Ukraine, humanise les membres d'une armée qui a été accusée de crimes de guerre et sert de propagande au Kremlin.

Lord Northcliffe : « L'information est ce que quelqu'un, quelque part, préférerait voir supprimé. Tout le reste est de la pub ».

News is what somebody, somewhere, wants suppressed. All the rest is advertising.

Ah oui la fameuse inversion rhétorique "je suis de l'information car je suis censuré". Transmis à tous les marchands de Haine. On sera d'ailleurs ravi d'apprendre que le contribuable français a soutenu le financement de cet œuvre magistrale pour la somme très précise de 39 400 euros. 

Extraits:

Sauf que cette neutralité affichée occulte une suppression de pans entiers de la réalité n’allant pas dans le sens général du film, qui consiste à dépeindre les soldats russes comme des victimes. A aucun moment des cent vingt minutes de Russians at War, les soldats ne font face à une contradiction. Le spectateur n’a jamais droit à une contextualisation rappelant les faits essentiels de la guerre : son déclenchement par Vladimir Poutine, les massacres et viols de civils à Marioupol, Boutcha, Izioum, etc. ou les exécutions répétées de prisonniers de guerre ukrainiens. Anastasia Trofimova préfère les filmer pleurant la mort de leurs camarades, se livrant à des beuveries, caressant des animaux, se plaignant de leurs compagnes, ou enfilant des banalités sur « [leurs] destins brisés », « l’absurdité de la guerre », etc.

Au terme du film, la réalisatrice finit par succomber à la tentation de donner son opinion. On entend sa voix hors cadre dire que ses personnages « ne sont ni des Supermen ni des méchants » et que « le véritable objectif de cette guerre continue d’être peu clair pour [elle] ». Une touche de confusionnisme mettant agresseurs et agressés sur le même plan, qui n’est pas sans rappeler la thèse centrale des idéologues de RT : il n’y a pas de faits, que des opinions ; tout le monde ment et chacun a sa propre vérité.

https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/09/14/le-festival-de-toronto-suspend-la-projection-de-russians-at-war-un-documentaire-accuse-d-etre-la-voix-du-kremlin_6317341_3246.html

Citation

Le festival de Toronto suspend la projection de « Russians at War », un documentaire accusé d’être la voix du Kremlin

Une réalisatrice russo-canadienne ancienne employée de la chaîne Russia Today soulève la polémique avec un film reposant sur son accès exclusif aux soldats russes combattant en Ukraine.

Par Emmanuel Grynszpan et Anna Koriagina

Publié aujourd’hui à 09h59, modifié à 09h59

Article réservé aux abonnés

Témoignage unique ou insidieuse propagande russe ? Russians at War (Les Russes en guerre), un film documentaire de deux heures qui suit la vie de soldats russes combattant en Ukraine et qui leur donne la parole, suscite une vive polémique partout où il est projeté. Jeudi 12 septembre, le Festival international du film de Toronto a pris une mesure « sans précédent », consistant à « mettre en pause » toutes les projections du film de la réalisatrice russo-canadienne Anastasia Trofimova. « Cette décision a été prise afin d’assurer la sécurité de tous les invités, du personnel et des bénévoles », explique un communiqué du festival.

Deux jours plus tôt, la chaîne éducative canadienne TVO, qui a coproduit le film, annonçait dans son communiqué ne plus vouloir soutenir ni diffuser Russians at War, après avoir « écouté la communauté ukrainienne canadienne et ses commentaires réfléchis et sincères ». Les voix critiques reprochent au film de présenter les soldats russes sous un jour favorable, tandis que le contexte et la souffrance des Ukrainiens sont occultés.

La polémique avait démarré à la Biennale cinéma de Venise, où le film était projeté hors compétition le 6 septembre. Parmi les voix discordantes figure celle du critique de cinéma russe exilé Anton Dolin, qui écrit sur sa page Facebook que le film « devrait faire l’objet non pas d’une critique, mais d’une enquête ». Une allusion à l’un des aspects les plus litigieux de Russians at War : ses conditions de tournage.

Sept mois sur le front

De son côté, Anastasia Trofimova clame que son film est « antiguerre » et qu’elle juge l’invasion russe en Ukraine « illégale et injustifiée ». Cette trentenaire aux longs cheveux noirs affirme avoir tourné pendant sept mois sur le front des soldats russes sans l’autorisation du ministère de la défense. Or l’état-major russe, qui place la guerre de l’information au cœur de sa doctrine militaire, ne tolère la présence de « journalistes » que très étroitement encadrés. Des points de contrôle sont installés sur toutes les voies d’accès au front et les identités sont soigneusement vérifiées.

Mais dans un entretien accordé au Monde depuis Toronto, Mme Trofimova affirme au contraire que « le front est une zone de chaos, loin des états-majors » et que, vêtue d’un uniforme militaire russe, elle n’a eu aucune peine à se cacher au sein de l’unité qui avait accepté sa présence. « Le commandant, lorsqu’il a découvert ma présence, m’a maudite mais a préféré regarder ailleurs plutôt que d’avertir le FSB [le tout-puissant service de sécurités russe], ce qui aurait pu lui attirer des problèmes. »

La réalisatrice, qui possède une longue expérience des terrains de guerre, souligne avoir pris soin de protéger les soldats visibles à l’écran en n’indiquant aucun lieu, date, nom de famille ou d’unité. Sauf que leurs visages découverts rendent aisée leur identification par les fonctionnaires du ministère de la défense russe.

Une autre hypothèse est que le travail passé d’Anastasia Trofimova pendant sept ans (de 2014 à 2020) au sein de la chaîne Russia Today (RT) a pu mettre la hiérarchie militaire en confiance. Cette chaîne de propagande, au service de Vladimir Poutine, est interdite de diffusion dans l’Union européenne depuis 2022. La réalisatrice rétorque n’avoir travaillé que pour la branche documentaires de RT qui a produit onze de ses films, lesquels sont toujours visibles en ligne. De cette période, affirme-t-elle, « je ne regrette rien. J’ai posé deux conditions à cette collaboration : pas de voix off ni de présentateur, et RT les a respectés ».

Le film lui-même donne la parole à des soldats russes qui récitent à tour de rôle la totalité du corpus des mythes forgés par le Kremlin sur la « dénazification » et la « guerre civile » en Ukraine ; un pays qui aurait « abandonné » le Donbass, « détruit la mémoire des héros soviétiques » ; tandis qu’en 2014, « tout Donetsk s’est levé contre l’Ukraine ». Jamais leur responsabilité individuelle n’est envisagée, ni celle de la Russie ou de ses dirigeants.

A la place, on y trouve les sempiternelles accusations contre les Etats-Unis, l’OTAN et l’Occident menaçant la Russie. Si la motivation des soldats pour s’engager et pour combattre est évoquée, il s’agit toujours de « patriotisme », de « vengeance pour les camarades tombés », tandis que l’argent n’est suggéré que du bout des lèvres. Il n’aurait pas été vain de préciser que l’argent est leur motivation principale, car les soldats russes, pour la plupart venus de régions paupérisées, touchent l’équivalent de dix fois le salaire russe moyen pour tuer des Ukrainiens.

Pans de la réalité occultés

« Je filme du cinéma-vérité, se justifie Mme Trofimova. Je n’aime pas les voix off, il faudrait expliquer au spectateur ce qu’est le salaire moyen. (…) Je n’aime pas les documentaires qui donnent une opinion. Mon travail consiste à aller là où personne ne va et d’observer l’âme des personnages, sans préjugé. »

Sauf que cette neutralité affichée occulte une suppression de pans entiers de la réalité n’allant pas dans le sens général du film, qui consiste à dépeindre les soldats russes comme des victimes. A aucun moment des cent vingt minutes de Russians at War, les soldats ne font face à une contradiction. Le spectateur n’a jamais droit à une contextualisation rappelant les faits essentiels de la guerre : son déclenchement par Vladimir Poutine, les massacres et viols de civils à Marioupol, Boutcha, Izioum, etc. ou les exécutions répétées de prisonniers de guerre ukrainiens. Anastasia Trofimova préfère les filmer pleurant la mort de leurs camarades, se livrant à des beuveries, caressant des animaux, se plaignant de leurs compagnes, ou enfilant des banalités sur « [leurs] destins brisés », « l’absurdité de la guerre », etc.

Au terme du film, la réalisatrice finit par succomber à la tentation de donner son opinion. On entend sa voix hors cadre dire que ses personnages « ne sont ni des Supermen ni des méchants » et que « le véritable objectif de cette guerre continue d’être peu clair pour [elle] ». Une touche de confusionnisme mettant agresseurs et agressés sur le même plan, qui n’est pas sans rappeler la thèse centrale des idéologues de RT : il n’y a pas de faits, que des opinions ; tout le monde ment et chacun a sa propre vérité.

La sélection du film dans deux prestigieux festivals démontre qu’Anastasia Trofimova a su habilement exploiter la curiosité pour « le côté russe » avec un produit conforme aux codes du documentaire contemporain.

Russians at War a été produit par la société française Capa presse, et a bénéficié de l’avance du Centre national du cinéma et de l’image animée de 39 400 euros – somme attribuée sans visionnage du film. La chaîne Arte France, qui précise au Monde « n’avoir pas soutenu financièrement la version présentée à Toronto », envisage dans les mois à venir une diffusion du documentaire dans une version de cinquante-deux minutes.

 

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