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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques


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Déclaration officielle de Joe Biden sur sa visite à Kiev aujourd'hui

Alors que le monde se prépare à marquer le premier anniversaire de l'invasion brutale de l'Ukraine par la Russie, je suis à Kiev aujourd'hui pour rencontrer le président Zelenskyy et réaffirmer notre engagement inébranlable et indéfectible envers la démocratie, la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine.

Lorsque Poutine a lancé son invasion il y a près d'un an, il pensait que l'Ukraine était faible et que l'Occident était divisé. Il pensait qu'il pourrait nous survivre. Mais il avait tout faux.

Aujourd'hui, à Kiev, je rencontre le président Zelenskyy et son équipe pour une discussion approfondie sur notre soutien à l'Ukraine. J'annoncerai une nouvelle livraison d'équipements essentiels, notamment des munitions d'artillerie, des systèmes anti-blindage et des radars de surveillance aérienne pour aider à protéger le peuple ukrainien des bombardements aériens. Et je vous ferai part que, plus tard cette semaine, nous annoncerons des sanctions supplémentaires contre les élites et les entreprises qui tentent d'échapper à la machine de guerre russe ou de la soutenir. Au cours de l'année dernière, les États-Unis ont mis en place une coalition de nations de l'Atlantique au Pacifique pour aider à défendre l'Ukraine avec un soutien militaire, économique et humanitaire sans précédent - et ce soutien va durer.

J'ai également hâte de me rendre en Pologne pour rencontrer le président Duda et les dirigeants de nos alliés du flanc est, ainsi que de faire des remarques sur la façon dont les États-Unis continueront à rallier le monde pour soutenir le peuple ukrainien et les valeurs fondamentales des droits de l'homme et de la dignité de la Charte des Nations unies qui nous unissent dans le monde entier.

Au-delà du symbole fort qu'est cette visite, j'ai souligné la partie qui me semble la plus importante. Et sauf erreur c'est bien une nouveauté.

Lorsque Biden a défini "Ce que l'Amérique fera et ne fera pas en Ukraine" le 31 mai, il a donné un cadre et des limites à l'action américaine, et il a défini son objectif 

L'objectif de l'Amérique est simple : Nous voulons voir une Ukraine démocratique, indépendante, souveraine et prospère, dotée des moyens de dissuasion et de défense contre toute nouvelle agression.

Cet objectif n'incluait pas l'intégrité territoriale. Ce qui avait été remarqué, et disait bien que les États-Unis ne se fixaient pas pour objectif la victoire totale de l'Ukraine dans ses frontières de 1991, mais "seulement" sa survie en tant que nation indépendante et capable de se défendre - déjà un objectif ambitieux et élevé.

Sauf à ce que ce communiqué soit simple discours et politesse diplomatique - mais parlerait-on alors d' "engagement inébranlable et indéfectible" des États-Unis ? - Washington semble bien avoir étendu ses objectifs. Le terme consacré est mission creep, dérive de la mission.

Pas d'escalade sur les types de matériels militaires donnés aux Ukrainiens. En ce qui concerne les "sanctions supplémentaires", il reste à voir s'il s'agit d'un simple tour de vis supplémentaire, ou bien d'une extension de façon à s'attaquer davantage notamment à la Chine ?

De mon point de vue, le risque que tout ceci dérive vers une guerre généralisée en Europe, que j'aurais estimé < 0,1%, vient de faire un bond... Ca reste un risque très faible, 1% peut-être, mais :unsure: ...

Resterait bien sûr à savoir si une troisième fois une guerre généralisée en Europe dériverait vers une guerre mondiale ? Cela dépendrait avant tout de la décision de la Chine, mais en cas de guerre européenne généralisée elle pourrait chercher à empêcher un effondrement de la Russie et un passage au nucléaire en armant à grande échelle Moscou.

Je continue à penser que c'est un risque faible. Mais si le mission creep continue...

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il y a 14 minutes, Alexis a dit :

Déclaration officielle de Joe Biden sur sa visite à Kiev aujourd'hui

(…) les États-Unis ont mis en place une coalition de nations de l'Atlantique au Pacifique pour aider à défendre l'Ukraine (…)  la façon dont les États-Unis continueront à rallier le monde (…)

Intéressant également…

Edited by gustave
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il y a 12 minutes, gustave a dit :

Intéressant également…

Oui, enfin les résultats de "la façon dont les États-Unis continueront à rallier le monde" ne sont objectivement pas très impressionnants.

Comme pays importants non-occidentaux, la "coalition de nations de l'Atlantique au Pacifique" ne compte guère que Japon et Corée du Sud. Et ceux-ci n'appliquent encore pas les sanctions sur l'énergie, considérant - avec quelque argument - qu'elles auraient des conséquences néfastes sur eux. Même le membre de l'OTAN qu'est la Turquie s'est plutôt employé à profiter des sanctions et à faire de la diplomatie qu'à "rallier le monde". On a déjà vu la diplomatie américaine plus efficace.

Total 14% de la population mondiale. ~60% du PIB mondial oui, et là le poids y est.

Mais... ce n'est pas la Russie qui est isolée.

Sauf à appliquer le point de vue de la fameuse blague britannique :happy: ?

Révélation

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Un des nouveaux aspects des guerres du XXI ème sc...

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/02/20/en-ukraine-des-soldats-congelent-leur-sperme-avant-de-partir-au-front_6162507_3210.html

En Ukraine, des soldats congèlent leur sperme avant de partir au front

Les cliniques de procréation médicale assistée permettent aux hommes de devenir pères après leur mort. Une autre manière de résister.

Le docteur Vitaliy Radko n’a pas l’habitude de parler de la mort dans son cabinet tapissé de photos de bébés blonds aux yeux bleus. Dans la clinique de la fertilité Mother and Child, située à Kiev, ses nouveaux patients sont des soldats qui viennent congeler gratuitement leur sperme au cas où ils seraient tués. En Ukraine, la procréation médicale assistée (PMA) n’est plus un remède à l’infertilité, mais à la guerre. Les soldats peuvent devenir pères, même après leur mort. « De nombreux hommes qui partent se battre sont jeunes et avaient le projet d’avoir des enfants, explique Vitaliy Radko, ces enfants sont leur futur et ils ne veulent pas se les faire voler par la guerre. »

Les cliniques de la fertilité, si nombreuses dans un pays qui fut jadis la « capitale » mondiale des mères porteuses et de la fertilisation in vitro, mettent désormais leurs techniques au service des jeunes couples ukrainiens séparés par la guerre. Environ le tiers des Ukrainiennes vivent désormais à l’étranger et des centaines de milliers d’hommes ont été mobilisés dans l’armée. Pour les femmes désireuses d’attendre la fin de la guerre pour tomber enceintes, diverses techniques existent telle la conservation des embryons ou des ovocytes. Mais ces procédures sont complexes à mettre en œuvre.

La congélation du sperme est une technique plus facile et rapide. La plupart des cliniques de fertilité du pays offrent désormais ce service aux soldats. Il est difficile de donner un chiffre précis du nombre de donneurs, tant la pratique est encore taboue et non régulée. « Les techniques de fécondation in vitro étaient largement réservées aux étrangers et sont encore relativement stigmatisées en Ukraine, même si cela est en train de changer », témoigne Galina Strelko, la fondatrice de la clinique IVMED.

« Ni régulé ni illégal »

Rares sont les patients qui acceptent d’en parler, ailleurs que dans l’intimité d’un cabinet médical. Natalia Kyrkach-Antonenko, dont le mari est mort sur le front à l’automne 2022, est l’une des premières à avoir abordé le sujet publiquement, par le biais d’un message publié sur Facebook, qui a été largement commenté. L’artiste, qui est enceinte de quatre mois, dit vouloir utiliser le sperme de son défunt mari pour avoir d’autres enfants de lui. « Je veux qu’ils puissent voir le jour dans une Ukraine libérée et qu’ils y soient heureux, explique au Monde Natalia Kyrkach-Antonenko, car c’est aussi pour les générations futures que mon mari s’est battu et a sacrifié sa vie. »

Le jeune couple s’était rendu dans une clinique de fertilité le 1er novembre 2022, pendant une de ses permissions. Le mari est mort huit jours plus tard, le 9 novembre 2022. « Quand j’ai appris son décès, j’ai réalisé à quel point il était important de sauver son patrimoine génétique, se souvient la jeune veuve, cela m’a aidée de savoir que je retrouverais chez nos enfants des traits de son caractère ou une ressemblance physique. » « Il n’y a pas de meilleur souvenir d’un être aimé que ses enfants », acquiesce Vitaliy Radko.

 

Il vous reste 55.44% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

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Ce qui augmente encore la criticité du réseau électrique pour maintenir la congélation des gamètes... Un bon black-out prolongé, et les Russes provoqueront un génocide au sens le plus propre et direct du terme.

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il y a 12 minutes, Métal_Hurlant a dit :

« Il n’y a pas de meilleur souvenir d’un être aimé que ses enfants », acquiesce Vitaliy Radko.

Je ne suis pas sûr que les psy seraient d'accord avec l'idée qu'être perçu comme l'ersatz de son père constitue un climat relationnel sain pour la croissance d'un enfant.

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il y a 1 minute, Wallaby a dit :

Je ne suis pas sûr que les psy seraient d'accord avec l'idée qu'être perçu comme l'ersatz de son père constitue un climat relationnel sain pour la croissance d'un enfant.

L'après-guerre c'est rarement sympa pour élever un gosse.

Sinon, Moscou est colère (encore) :

https://www.lefigaro.fr/international/moldavie-colere-de-moscou-apres-des-appels-a-demilitariser-la-region-separatiste-de-transnistrie-20230220

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https://www.t-online.de/nachrichten/ausland/internationale-politik/id_100131116/sicherheitskonferenz-in-muenchen-china-kuendigt-ueberraschend-friedensplan-an.html

Les dirigeants chinois annoncent un plan de paix pour l'Ukraine. Il doit être présenté le 24 février, un an exactement après le début de l'invasion russe. Le chef d'Etat Xi Jinping a ainsi surpris l'Occident samedi.

https://www.rtbf.be/article/guerre-en-ukraine-la-chine-annonce-une-prochaine-initiative-de-paix-11155043

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a applaudi samedi l'initiative chinoise d'un futur plan de paix, mais a immédiatement ajouté qu'il n'était pas question qu'il comprenne des concessions territoriales au bénéfice de Moscou.

Une paix juste suppose "que celui qui viole l'intégrité territoriale, notamment la Russie, retire ses troupes du pays occupé", a-t-elle souligné à Munich. "La paix mondiale est justement basée sur le fait que l'on reconnaisse tous l'intégrité territoriale et la souveraineté de chaque pays". 

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Il y a 5 heures, Alexis a dit :

Oui, enfin les résultats de "la façon dont les États-Unis continueront à rallier le monde" ne sont objectivement pas très impressionnants.

Comme pays importants non-occidentaux, la "coalition de nations de l'Atlantique au Pacifique" ne compte guère que Japon et Corée du Sud. Et ceux-ci n'appliquent encore pas les sanctions sur l'énergie, considérant - avec quelque argument - qu'elles auraient des conséquences néfastes sur eux. Même le membre de l'OTAN qu'est la Turquie s'est plutôt employé à profiter des sanctions et à faire de la diplomatie qu'à "rallier le monde". On a déjà vu la diplomatie américaine plus efficace.

Total 14% de la population mondiale. ~60% du PIB mondial oui, et là le poids y est.

Mais... ce n'est pas la Russie qui est isolée.

Sauf à appliquer le point de vue de la fameuse blague britannique :happy: ?

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Ma remarque visait surtout à souligner ce que cela implique sur les visions stratégiques au niveau européen, OTAN, occidental et même dans le Pacifique.

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 Guerre en Ukraine: pas d'effondrement, mais un tournant pour l'UE. On avait donc largement les épaules et la résilience pour se permettre de se passer du gaz Russe, en témoigne ce passage assez incrédule:

« On avait sous-estimé la flexibilité de l’économie », souligne M. Kenningham. Le résultat est spectaculaire : entre août et novembre 2022, la consommation de gaz naturel de l’UE a baissé de 20 % par rapport à sa moyenne de 2017 à 2021.

Effectivement, on vivait dans une grande opulence énergétique en moyenne, un sujet qui intéressait peu de monde jusqu'à ce qu'on commence à agiter le spectre d'une sévère correction de facture. Bizarrement là... car on ne va pas se mentir, il suffit de voir la courbe en U de consommation de gaz mensuelle sur une année (à l'échelle d'un pays) pour comprendre que ce ne sont pas les chaînes industrielles temporairement arrêtées, qui tournent habituellement 12 mois /12 et 5 jours /7, qui ont fait la différence, mais bien notre rapport au chauffage. 

Pour tous le reste, l'article renvoie finalement à des problèmes macro-économique Européen bien éloignés du conflit en cours


https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/02/20/un-an-de-guerre-en-ukraine-pas-d-effondrement-mais-un-tournant-economique-pour-l-europe_6162508_3234.html

Citation

Guerre en Ukraine : pas d’effondrement, mais un tournant économique pour l’Europe après un an de conflit

Malgré la violence de la crise énergétique, la récession a été évitée. Mais la compétitivité de l’industrie européenne est affaiblie et les taux d’intérêt ont explosé.

Par Eric Albert(Londres, correspondance)

Publié aujourd’hui à 05h28, mis à jour à 10h50

 

La catastrophe annoncée pour l’économie européenne, voulue par le président russe, Vladimir Poutine, n’a pas eu lieu. Un an après le début de la guerre en Ukraine, la région a subi un sérieux coup de frein, mais pas l’effondrement craint à l’été 2022, quand les prix du gaz atteignaient des records. Elle traverse actuellement une période de stagnation : 0,1 % de croissance en zone euro, au quatrième trimestre 2022, et zéro pour l’ensemble de l’Union européenne (UE). Le début de 2023 a démarré sur la même tendance stagnante. « C’est toujours mieux qu’une contraction », souligne, dans une note, Bruno Cavalier, économiste à Oddo BHF, un groupe financier.

Pour autant, la guerre représente un tournant profond et durable pour l’économie européenne. « Le continent a dû cesser de dépendre du gaz russe et trouver d’autres sources d’énergie, c’est un changement permanent », explique Andrew Kenningham, du cabinet Capital Economics. L’effet de la guerre est particulièrement concentré sur l’Europe, parce que le gaz est un produit qui se transporte moins bien que le pétrole. Son marché est donc plus régionalisé.

L’économie a donc pour l’instant tenu en dépit de trois grands chocs qui laisseront des traces durables : une baisse de compétitivité pour l’industrie européenne, en particulier pour les usines qui sont très intensives en énergie ; un morcellement des chaînes d’approvisionnement, avec une réduction de la dépendance à la Russie, mais aussi – dans une moindre mesure – à la Chine ; et un bond des taux d’intérêt, qui place l’Europe face à un mur de dettes plus chères à rembourser.

L’Europe résiste à la crise énergétique

Depuis l’été 2022, les décideurs politiques et économiques européens ont le regard fixé sur un indicateur, jusqu’alors obscur : le prix du gaz TTF, coté aux Pays-Bas, qui sert de référence en Europe. En août, il a atteint 338 euros le mégawattheure, quinze fois sa moyenne historique. De quoi faire craindre un arrêt de l’économie. Finalement, la crise a été plus passagère que prévu : vendredi 17 février, le TTF était à 48,90 euros, son plus bas niveau depuis dix-huit mois, avant le début de la guerre. Au total, alors qu’il reste un mois d’hiver, il n’y a eu ni grande coupure d’électricité, ni rationnement de gaz, malgré une baisse des livraisons de gaz russe à l’Europe de 85 % au quatrième trimestre 2022 (par rapport à la fin de 2021).

Le pari du président russe, qui a unilatéralement fermé l’approvisionnement en gaz à l’été 2022 (à l’exception de quelques pays alliés, dont la Hongrie et la Serbie), a largement échoué. Par ailleurs, l’Europe a eu de la chance, avec un hiver doux. Mais, dans le même temps, les entreprises et les ménages ont réussi à nettement réduire leur consommation. « On avait sous-estimé la flexibilité de l’économie », souligne M. Kenningham. Le résultat est spectaculaire : entre août et novembre 2022, la consommation de gaz naturel de l’UE a baissé de 20 % par rapport à sa moyenne de 2017 à 2021.

Les Européens ont également réussi à trouver d’autres sources, remplissant leurs stocks grâce au gaz naturel liquéfié (GNL), importé du Moyen-Orient et des Etats-Unis. En quelques mois, l’Allemagne, qui en était dépourvue, s’est équipée d’un terminal de gazéification de GNL, inauguré en décembre 2022, à Wilhelmshaven, en mer du Nord. D’autres s’ajouteront rapidement, en Allemagne mais aussi en Finlande.

Aujourd’hui, les stocks de gaz à travers l’Europe sont remplis à 66 %, « un niveau inhabituellement haut pour cette période de l’année », souligne, dans une note, Toby Whittington, du cabinet Oxford Economics. Au rythme actuel, ils seront pleins vers la fin de l’été. « Il est extrêmement improbable que l’Europe manque de gaz soit cet hiver, soit le prochain », conclut M. Whittington.

Le reflux partiel du choc énergétique est venu soulager des économies qui avaient, par ailleurs, entamé 2022 en pleine forme. Grâce à la politique du « quoi qu’il en coûte », les ménages et les entreprises étaient sortis de la pandémie de Covid-19 avec d’importantes réserves financières. Le marché de l’emploi s’est également rarement aussi bien porté, avec un chômage à 6,6 % en zone euro, au plus bas depuis la création de la monnaie unique.

Voilà pour le verre à moitié plein. Reste que le choc inflationniste a été très douloureux pour les ménages européens. La hausse des prix semble avoir passé son pic, mais restait à 8,5 % en zone euro (sur douze mois), en janvier. La chute du pouvoir d’achat a provoqué, presque partout, un fort recul de la consommation. « Pour la zone euro, nous prévoyons une croissance zéro au premier trimestre, et de seulement 0,8 % pour l’ensemble de l’année, souligne Felix Huefner, économiste à la banque UBS. Cela reste faible, avec seulement 0,2 % de croissance en Allemagne pour 2023. »

 

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partie 2

Citation

L’industrie subit un choc violent

Pour Svein Tore Holsether, la guerre en Ukraine était le scénario du pire. Le Norvégien dirige Yara International, une multinationale qui fabrique de l’ammoniac, un gaz utilisé notamment pour faire des engrais, et une série de produits chimiques dérivés. Sa matière première ? Le gaz. L’un de ses principaux coûts ? L’énergie, pour faire tourner ses usines, donc encore le gaz. A l’été 2022, la multiplication des prix par quinze ne lui a pas laissé de choix : il a fermé une partie de ses usines en Europe, qui n’étaient plus rentables.

Maintenant que les tarifs ont chuté, où en est-il ? « Cela va mieux. On est passés de 70 % de fermeture de notre capacité de production d’ammoniac à 30 %-35 %. » Le choc est donc atténué, mais loin d’être terminé. Pourtant, comme pour beaucoup de grandes entreprises, si ses coûts ont explosé, le prix de vente de ses produits aussi. Son chiffre d’affaires, en 2022, a augmenté de 44 % et son bénéfice de 76 %. Mais ses usines européennes sont aujourd’hui beaucoup moins compétitives que celles qu’il possède dans le reste du monde. Au quatrième trimestre 2022, le prix moyen du gaz y était de 31,50 dollars (29,50 euros) par million d’unités thermales britanniques (MMBTu), contre 20,10 dollars dans le reste du monde. Soit une fois et demie plus cher !

L’exemple de Yara International illustre le « choc de compétitivité » majeur qu’a subi l’industrie européenne. « C’est similaire à ce qu’on a connu avec les chocs pétroliers des années 1970 : des chocs politiques – à l’époque, la guerre du Kippour, puis la révolution iranienne – qui appauvrissent durablement les pays importateurs, souligne Eric Dor, directeur des études économiques à l’Iéseg, une école de commerce. C’est particulièrement vrai dans les secteurs très consommateurs d’énergie : engrais, acier, aluminium… Si le choc des prix est durable, l’Europe risque une nouvelle vague de délocalisations. » Selon les calculs du Trésor français, le coût supplémentaire des importations d’hydrocarbures en 2022 s’élevait entre 2,5 % et 3 % du produit intérieur brut (PIB).

C’est d’autant plus inquiétant que le choc gazier, même atténué, n’a pas disparu. Le coût du gaz reste deux à quatre fois supérieur à ses niveaux de long terme. « Or, l’Europe était déjà un endroit cher pour l’industrie », rappelle M. Huefner. La transition écologique voulue par Bruxelles, nécessaire pour faire face au changement climatique, ajoute une hausse programmée du prix de la tonne de CO2, qui va accentuer le problème, du point de vue strict des coûts. En octobre 2022, BASF, le géant allemand de la pétrochimie, a annoncé qu’il allait sans doute réduire sa présence en Europe de façon « permanente ».

Le commerce mondial se morcelle

Le pic de la mondialisation a été atteint vers 2008, au moment de la grande crise financière, souligne Hyun Song Shin, économiste à la Banque des règlements internationaux. A l’époque, les exportations équivalaient à environ 19 % du PIB mondial. Depuis, elles reculent lentement, atteignant 17 % en 2022. Les tensions entre les Etats-Unis et la Chine à partir de 2016, la pandémie, qui a mis en évidence les criantes dépendances de l’Occident – sur les masques, les médicaments, les puces électroniques… –, et, maintenant, la guerre en Ukraine ont terminé de dessiller les leaders européens sur les bienfaits absolus de l’ouverture commerciale. « Les entreprises sont désormais très conscientes des risques de dépendance de leurs chaînes logistiques », souligne M. Huefner.

Mais, avec le choc de compétitivité, l’Europe peut-elle vraiment espérer le retour d’usines sur son sol ? « Revenir dans un pays comme l’Allemagne est souvent trop cher, reconnaît M. Huefner. L’objectif des entreprises est plutôt de diversifier leurs chaînes logistiques. » En clair, si elles souhaitent moins dépendre de la Chine, elles vont plutôt se tourner vers l’Asie du Sud-Est ou l’Europe centrale. Apple s’est, par exemple, lancé dans un grand plan de diversification en Inde. « Il ne faut pas rêver, beaucoup d’entreprises préféreront la Bulgarie ou la Roumanie à un retour en France », ajoute M. Dor.

De plus, l’UE n’est pas forcément la puissance la mieux placée dans cette bataille commerciale. « Les Etats-Unis ont annoncé l’Inflation Reduction Act [qui accorde des subventions réservées aux entreprises qui produisent sur leur sol], et l’Union européenne peine à faire face, souligne M. Kenningham. Théoriquement, elle pourrait agir comme les Etats-Unis, mais c’est un bloc qui s’est construit sur la base des règles de l’Organisation mondiale du commerce, qui est morcelé et prend du temps pour changer. »

Ineos, grosse multinationale britannique de la pétrochimie, pourrait-elle faire mentir ce pessimisme ? Le 13 février, elle a annoncé un énorme investissement de 3,5 milliards d’euros à Anvers, en Belgique, pour construire un « cracker », une usine transformant l’éthane en éthylène, un des composants de base de très nombreux plastiques et polymères, utilisé dans les pales d’éoliennes, dans l’isolation des maisons ou dans les produits médicaux… Une preuve de foi dans l’économie européenne ? A moitié seulement, répond Jason Meers, le directeur financier du projet. « L’Europe reste un endroit riche. Sur un tel projet, démarré en 2018 et qui ouvrira en 2026, nous nous concentrons uniquement sur la demande de long terme pour nos produits, et nous sommes certains que celle-ci sera très forte. »

Mais une autre raison rend le projet financièrement viable : « Nous importerons notre éthane [la matière première] des Etats-Unis, grâce à notre flotte de bateaux. Cela donne ainsi à notre projet une compétitivité américaine. »

Les taux d’intérêt s’envolent

Le choc inflationniste, commencé par la sortie de la pandémie et amplifié par la guerre, n’a pas laissé le choix à la Banque centrale européenne (BCE) : elle a été obligée d’augmenter fortement son taux d’intérêt. En un an, celui-ci est passé de − 0,5 % à 2,5 %, au plus haut depuis 2008. Cela représente le plus rapide durcissement monétaire depuis la création de la monnaie unique.

C’est aussi un virage complet pour l’économie européenne, où le taux d’intérêt est égal ou inférieur à zéro depuis 2012. Pendant la pandémie, l’intervention massive de la BCE sur les marchés avait permis de financer la politique du « quoi qu’il en coûte » : en 2020 et en 2021, l’institution avait acheté l’intégralité de toutes les dettes émises par les gouvernements européens.

Cette période de l’argent gratuit est finie. En octobre 2022, le gouvernement britannique l’a découvert à ses dépens. Quand l’éphémère première ministre Liz Truss a annoncé une forte baisse des impôts, elle a provoqué un début de panique financière. A Francfort, en Allemagne, où siège la BCE, cette leçon a été notée avec attention.

Car l’Europe est confrontée à un véritable mur de dette. La dernière fois que les taux d’intérêt étaient à ce niveau, en 2008, la dette des gouvernements de la zone euro s’élevait à 70 % du PIB ; aujourd’hui, elle est de 93 %. Pour la France, elle est passée de 69 % à 113 %.

Le choc ne sera pas immédiat. La maturité moyenne de la dette française, par exemple, est de neuf ans. Mais, progressivement, le coût du remboursement va augmenter.

Cela tombe mal, souligne M. Huefner. « Les gouvernements vont devoir dépenser plus. D’une part, pour transformer les infrastructures énergétiques, et, d’autre part, pour augmenter les budgets de la défense. » Le choc économique de la guerre en Ukraine se fera sentir encore longtemps en Europe.

 

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il y a 55 minutes, olivier lsb a dit :

 Guerre en Ukraine: pas d'effondrement, mais un tournant pour l'UE. On avait donc largement les épaules et la résilience pour se permettre de se passer du gaz Russe, en témoigne ce passage assez incrédule:

« On avait sous-estimé la flexibilité de l’économie », souligne M. Kenningham. Le résultat est spectaculaire : entre août et novembre 2022, la consommation de gaz naturel de l’UE a baissé de 20 % par rapport à sa moyenne de 2017 à 2021.

Effectivement, on vivait dans une grande opulence énergétique en moyenne, un sujet qui intéressait peu de monde jusqu'à ce qu'on commence à agiter le spectre d'une sévère correction de facture. Bizarrement là... car on ne va pas se mentir, il suffit de voir la courbe en U de consommation de gaz mensuelle sur une année (à l'échelle d'un pays) pour comprendre que ce ne sont pas les chaînes industrielles temporairement arrêtées, qui tournent habituellement 12 mois /12 et 5 jours /7, qui ont fait la différence, mais bien notre rapport au chauffage.

Ce n'est pas vraiment un choix mais une contrainte, quand ta facture de gaz double à budget constant tu vas en prendre deux fois moins. Attendons de voir comment cela va évoluer pour l’hiver 2023-2024 et la résilience des populations à ce régime sec.

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10 hours ago, Alexis said:

Total 14% de la population mondiale. ~60% du PIB mondial oui, et là le poids y est.

Mais... ce n'est pas la Russie qui est isolée.

Enlèves les 20% du PIB mondial qui correspondent aux 2 puissances (Chine + Inde) qui ont des liens historiques ou stratégiques avec la Russie et qui restent plus ou moins non-alignés malgrés eux.

Il te reste:

5% du PIB mondial côté Russe (+ Iran, Corée du Nord etc).

15% du PIB mondial non-aligné (Brésil, Mexique, Asie du Sud Est etc + beaucoup de pays pauvres qui ont d’autres chats à fouetter)

… et oui 60% du PIB mondial qui pousse pour la défaite de la Russie.

Je ne vois pas comment tu peut tourner ça pour dire que la majorité des pays soutiennent la Russie?

 

P.S. Il n’y a que le PIB qui compte dans ce genre de balance, si tu penses que le pauvre Centre Africain moyen ou autre habitant du quart monde a réellement un mot à dire sur ce genre de sujet…

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il y a 1 minute, Arland a dit :

Ce n'est pas vraiment un choix mais une contrainte, quand ta facture de gaz double à budget constant tu vas en prendre deux fois moins. Attendons de voir comment cela va évoluer pour l’hiver 2023-2024 et la résilience des populations à ce régime sec.

Surtout vu que toute l'Europe continue a mettre les bouchees doubles sur l'eolien et le solaire qui ont un besoin vital du gaz pour equilibrer le reseau et compenser leur intermittence, la situation ne va guere s'ameliorer les prochaines annees. L'Allemagne a encore ferme une centrale nucleaire en decembre et les deux dernieres devraient etre fermees en avril a la sortie de l'hiver. La Belgique a aussi ferme un reacteur en octobre et un en janvier. Par contre, les finlandais ont mis en service un EPR. L'hiver assez doux a aussi bien aide je crois sachant que jusqu'en septembre, Nord Stream et les autres pipelines fonctionnaient a plein. En plus, on ne le doit pas le dire trop fort mais la fermeture des pipelines etait en partie compense par du GNL venant aussi de russie mais pas encore sous embargo ... ce qui ne sera plus le cas l'annee prochaine.

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17 février 2023 Colonel Richard Kemp

33:59 Malheureusement les Ukrainiens sont un peu à court d'artillerie, et les Occidentaux ont du mal à les réapprovisionner

34:33 La réalité est que Poutine n'a pas d'autre choix que de faire [une offensive de printemps]. On n'est pas dans une impasse, il y a eu beaucoup de combats cet hiver, mais il n'y a pas eu de gains stratégiques de part et d'autre. Et Poutine ne peut pas se permettre de laisser cette situation perdurer.

35:16 Poutine a apporté la dévastation sur son pays par sa décision d'attaquer l'Ukraine avec un nombre énorme de pertes, même si les pertes ukrainiennes sont probablement encore plus importantes. L'Ouest s'est renforcé avec l'entrée dans l'OTAN de la Suède et de la Finlande. La Pologne a augmenté ses dépenses militaires. Tout cela est la conséquence de la décision de Poutine. Il faut ajouter l'isolement international de la Russie, y compris un amoindrissement de la relation russo-chinoise. Étant donné toutes ces choses, il ne peut pas dire simplement : concluons un accord, et retournons aux lignes du 22 février 2022. Il ne peut pas négocier dans un sens qui laisseraient ses possessions en Ukraine et en Crimée amoindries par rapport à ce qu'elles étaient au début de la guerre.

37:07 Tout ceci signifie qu'il doit conduire une offensive majeure en Ukraine et infliger des dommages sévères à l'armée ukrainienne et prendre de larges bandes de territoire.

37:28 Nous voyons déjà le début d'une offensive, ce qu'on appelle "façonner le champ de bataille" : faire de multiples mouvements offensifs en préparation d'une opération majeure, pour lui donner un bon point de départ : c'est ce qui se passe depuis quelques temps. Je pense que son objectif est au minimum de sécuriser l'ensemble du Donbas et de sécuriser et consolider le plus possible de la côte Sud. Il aimerait certainement prendre Odessa, bien que je ne sache pas si c'est possible ou non, dans un prochain avenir.

38:29 S'il y réussit, cela serait suffisant pour lui pour déclarer victoire. Idéalement il aimerait prendre Kiev, ce qui pourrait être une conséquence d'un succès majeur, avec la chute du gouvernement de Kiev qu'il souhaiterait voir advenir.

39:10 Il est assez facile de regarder la manière dont la guerre a évolué jusqu'à présent et de conclure que les Russes n'y arrivent tout simplement pas : j'ai vu assez d'experts, de commentateurs et de généraux à la retraite suggérant cela. J'espère que c'est vrai. J'ai entendu certaines sources dire que les Russes ont tiré un certain nombre d'enseignements de leurs échecs, et ont essayé de se corriger. Comme nous le savons, ils ont augmenté leurs effectifs. Si nous estimons qu'ils ont perdu 100 000 hommes, Ils ont remplacé cela et significativement plus que cela. Il y a des estimations d'entre 300 000 et 500 000 hommes qui sont mobilisés. Je pense que dans les prochains jours Poutine annoncera une mobilisation supplémentaire. Cela veut dire qu'il a des effectifs énormes comparés à ce avec quoi il a commencé, et comparé à l'Ukraine. L'Ukraine aussi a mobilisé et remplacé ses pertes, mais l'équilibre n'est pas là, et il y en a plus qui s'apprêtent à venir du côté russe. Par dessus le marché, cette artillerie gagneuse de batailles, les Russes la fabriquent en nombres impressionnants, et cela va entrer en scène.

41:03 Les choses comme les missiles de précisions, ils sont en train d'être à court, et ils sont beaucoup plus difficiles à régénérer. L'Iran essaye de leur en fournir - je ne suis pas sûr que ce soit très fiable - et plus de drones. À part l'Iran et la Corée du Nord, les sources de munitions russes sont en Russie elle-même et les usines travaillent 24 heures sur 24.

41:29 Tout cela mis ensemble, pour moi il est difficile de voir comment l'Ukraine peut vaincre (it's hard to see how Ukraine can prevail). La prochaine offensive russe, si elle arrive, pourrait être très coûteuse pour la Russie, elle pourrait avoir l'air mal engagée, mais j'ai un soupçon désagréable que cela pourrait grignoter du terrain sans arrêt et résulter dans le fait que Poutine réussisse quelque chose. J'espère avoir tort, mais il serait imprudent de sous-estimer les capacités russes, et en particulier, l'une de mes inquiétudes est que si la Russie fait des gains significatifs au cours de cette offensive à venir, l'Occident commence à perdre confiance dans l'Ukraine. C'est déjà difficile de persuader les gens en Europe et en Amérique de continuer de pomper de l'argent et des munitions en Ukraine. En particulier les chiffres de soutien sont en train de fléchir en Amérique et en Europe. Le danger est que si l'Ukraine est vue comme étant en train de perdre, l'Occident pourrait perdre le moral. Dans cette situation je pense vraiment important que nous accroissions plutôt que réduisions notre soutien.

53:43 Nous devons leur donner les ressources que nous pouvons leur donner pour résister et au minimum essayer de retourner à la situation autour de ce qu'elle était en février 2022. Vous avez mentionné la Crimée : la seule façon de permettre à l'Ukraine de prendre la Crimée est que ce soit l'OTAN qui le fasse. L'Ukraine n'a pas la capacité de prendre la Crimée. Quoi qu'on leur donne déjà, il faut qu'on leur donne une marine en plus. Parce que si vous regardez une carte, la Crimée ne peut pas être prise sans une capacité navale extrêmement puissante, ce qu'ils n'ont pas, entre autres choses. À mon avis, comme but stratégique général, nous devrions viser à restaurer la situation telle qu'elle était en février 2022, et ne pas tenter d'aller au-delà, que ce soit en allant en territoire russe ou, en effet, en Crimée.

 

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il y a 37 minutes, CortoMaltese a dit :

Quand on saupoudre ça avec un peu de fascination pour la Russie de Poutine (j'étais jeune et con) et un vieux fond de gaullisme qui tire sur l'anti-atlantisme plus ou moins modéré (très vrai dans le contexte français, beaucoup moins en Allemagne où la volonté d'être proche de la Russie avait sa propre rationalité économique et énergétique, et était moins médiée par l'antiaméricanisme), il n'en fallait pas plus pour que je sois le premier à vouloir qu'Hollande livre ces foutus BPC. Les temps ont bien changé.

Il faut être honnête avec soi-même quand on analyse ses opinions politiques.
Je me souviens avoir expliqué, lors d'une conversation éméchée il y a quelques années (mais après 2014), que Poutine était un technocrate qui, à l'instar des Soviétiques, livrerait toujours du gaz de manière fiable et qui, en outre, assurerait généralement le calme et l'ordre. L'interlocuteur avait expliqué qu'il ne faisait pas confiance à Poutine.

Cela ne veut pas dire qu'à l'époque, je trouvais le régime de Poutine digne d'être imité. J'ai certes un amour pour la littérature russe, mais je trouvais déjà à l'époque la culture politique russe tragique. 

Mais je n'avais déjà pas l'affect léger/gaulliste/souverainiste anti-américain que beaucoup ont sur ce forum. En cela, je suis un Allemand de l'Ouest typique. D'autant plus que j'abhorre les extrêmes politiques allemands qui l'ont souvent. 

D'ailleurs, les médias allemands perçoivent que la France est un peu en retard sur l'Allemagne dans son analyse du rapport naïf à la réalité russe de ces années. Il est perçu comme si les médias français ne remettaient pas en question de manière aussi pointue leur propre exécutif sur ce sujet. 

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