Alexis Posté(e) il y a 1 heure Share Posté(e) il y a 1 heure Je reproduis l'interview au Figaro de John Mearsheimer, l'un des stratèges américains de l'école réaliste la plus en vue. Et un Putin-versteher, comme on dit en allemand, un compréhensif vis-à-vis de Poutine Intéressant parce qu'originale par rapport à ce qui se partage dans la plupart de nos médias. Naturellement critiquable sur plus d'un point John Mearsheimer : «Vladimir Poutine n’a jamais pensé conquérir toute l’Ukraine, ce serait une folie stratégique» Professeur émérite de relations internationales à l’université de Chicago, John Mearsheimer dénonce depuis toujours la part de responsabilité des Occidentaux dans la guerre en Ukraine. Il estime que la seule issue possible du conflit passe par l’acceptation des exigences de Poutine. LE FIGARO MAGAZINE. - Depuis l’annexion de la Crimée en 2014, qu’est-ce qui vous a le plus surpris dans cette guerre que vous avez été l’un des rares à voir venir ? John MEARSHEIMER. - Deux choses m’ont vraiment surpris, voire choqué. La première, c’est l’invasion de la région de Koursk par les forces ukrainiennes , sur territoire russe, en 2024. Car il faut garder à l’esprit que ce n’est pas une simple « guerre par procuration » : les États-Unis contrôlent, dans les faits, une grande partie de la stratégie ukrainienne. Pendant la guerre froide, l’idée que des forces alliées puissent envahir « la mère Russie » était tout simplement impensable. Dans nos scénarios d’époque, l’Otan n’aurait jamais pris le risque de pousser jusqu’au territoire soviétique par peur d’une escalade nucléaire. La deuxième surprise, ce sont les attaques ukrainiennes contre la composante aérienne de la triade nucléaire russe – les bombardiers stratégiques – en juin dernier. Tout cela montre à quel point, en Occident, beaucoup de décideurs semblent avoir oublié que nous vivons dans un monde nucléaire. Des penseurs russes comme Sergueï Karaganov ou Dmitri Trenin expliquent que l’ère d’unipolarité que nous avons connue jusqu’à la fin des années 2010 a fait perdre aux élites occidentales la conscience de la réalité nucléaire. Ils disent en substance : « Les Occidentaux ont oublié dans quel monde on vit, ils jouent avec le feu. » Je ne suis pas du tout persuadé que Washington ait un tel niveau de contrôle sur les décisions militaires de l'Ukraine. Certes les militaires américains ont un grand rôle dans la définition de la stratégie d'ensemble de Kiev, ça a été confirmé y compris du côté américain. Mais : - L'attaque sur les bombardiers nucléaires russes a été montée par les services secrets ukrainiens. Qui ne sont évidemment pas sous contrôle américain, le fait que la CIA ait contribué paraît-il à leur formation ne leur donne pas le contrôle (combien la CIA a-t-elle formé de gens qui se sont ensuite retournés contre les Etats-Unis ? Afghanistan, Irak, quelques souvenirs ?) - L'offensive sur Koursk, les Etats-Unis en étaient de toute évidence au courant à l'avance. Il est probable qu'ils l'aient déconseillé, ou du moins émis de forts doutes. Mais de là à l'empêcher physiquement ? Il aurait fallu un chantage du type "Alors on vous coupe Starlink et la MCO de nos armes", un chantage maximal... mais je doute que Washington ait été prêt à l'exercer Rappelons que lors de la bataille des Ardennes, Eisenhower a souhaité raccourcir le front en retirant les forces alliées de Strasbourg alors récemment libérées. La France était extrêmement dépendante des Etats-Unis à ce moment-là, beaucoup plus que l'Ukraine ne l'est aujourd'hui, et pourtant De Gaulle lui a dit Non, il a ordonné à l'armée française de tenir la ville ==>On surestime souvent le degré de contrôle qui peut être exercé sur les pays même dépendants Karaganov va même jusqu’à soutenir – je paraphrase et je résume – que la Russie pourrait envisager de frapper une cible européenne avec une arme nucléaire pour « remettre les pendules à l’heure » en quelque sorte et rappeler au monde le prix d’une escalade nucléaire. Quand j’ai lu cela la première fois, j’ai trouvé l’argument délirant. Avec le temps, je comprends mieux ce qu’il cherche à exprimer : ce n’est pas un désir de guerre totale, c’est une manière radicale de dire : « Vous avez oublié que ce jeu a des conséquences existentielles. » Mearsheimer arrive ici au niveau Karaganov-versteher, qui est encore plus élevé que Putin-versteher FIGARO. - Quel regard portez-vous sur la dernière séquence de négociations entre les États-Unis et la Russie ? Toute cette séquence est, à mes yeux, une perte de temps colossale. Je ne suis absolument pas surpris par le résultat. L’objectif de Trump est le bon. Il avait promis, avant même son retour à la Maison-Blanche, qu’il réglerait le problème rapidement. Il ne l’a pas fait. Mais, à mon sens, ce n’est pas seulement son échec personnel. En l’état, il n’y a pas de solution diplomatique possible à ce conflit. Cela se réglera sur le champ de bataille. Si l’on veut réellement comprendre la situation, il faut se rappeler que les positions des Russes, des Ukrainiens et des Européens sont, à ce stade, irréconciliables. Moscou a trois exigences centrales, qu’elle considère comme non négociables : pas d’Ukraine dans l’Otan ni de garanties de sécurité substantielle accordées par l’Occident à Kiev ; une reconnaissance de l’annexion par la Russie des quatre oblasts de l’Est ukrainien en plus de la Crimée ; et une démilitarisation de l’Ukraine à un niveau tel que son armée ne puisse plus représenter une menace sérieuse pour la Russie. En effet. Contrairement à beaucoup si ce n'est la plupart des commentateurs occidentaux, Mearsheimer a pris le temps de s'informer des objectifs de guerre de Moscou FIGARO. - Avec sa nouvelle stratégie de sécurité actant l’abandon de l’Europe, l’Administration Trump n’est-elle pas en position de tordre le bras des Ukrainiens et des Européens ? Les États-Unis le pourraient. Mais ils ne le feront pas. Plus précisément : l’Administration Trump ne le fera pas. Il existe un soutien massif, au sein du Parti républicain mais aussi dans le reste du pays, pour l’Ukraine et l’Europe. Trump, J. D. Vance, Witkoff, Kushner sont prêts à faire des concessions considérables à la Russie, mais ces « colombes » se heurtent à une opposition très forte. Marco Rubio n’est pas le seul « faucon » atlantiste à vouloir défaire la Russie. La marge de manœuvre de Trump est donc réduite. Sur le fond, tous savent que le conflit ne sera pas réglé autour d’une table. Il sera tranché sur le champ de bataille. Oui, il y a des limites à ce que peut faire Washington pour "tordre le bras" de Kiev. Pour avoir une chance de faire accepter aux Ukrainiens une capitulation face aux exigences de la Russie (pas d'allié à l'ouest + la totalité de 4 oblasts supplémentaires + démilitarisation, quelle combo !), il leur faudrait une pression absolument maximale, du genre couper tout soutien de quelque forme que ce soit et interdire l'utilisation de leurs armes en Ukraine. Ce qui bloque c'est d'une part le risque de braquer vraiment les alliés européens (qui ont quand même un certain poids), d'autre part l'opinion américaine. Les Américains restent très largement pro-ukrainiens, y compris chez les Républicains c'est assez consensuel Et oui, le conflit sera donc tranché sur le champ de bataille et nulle part ailleurs La seule manière réaliste d'obtenir ce que veut Trump c'est-à-dire une paix rapide serait de forcer les Ukrainiens à capituler face aux Russes. En effet, les Etats-Unis n'ont pas les moyens de faire le contraire, de forcer les Russes à faire ce qu'ils ne veulent pas - ce serait évidemment plus juste, mais il ne s'agit pas de justice il s'agit de rapport de force Seulement voilà. Même si Trump était prêt à forcer Kiev à appliquer toutes les conditions de Moscou, il ne le pourrait pas parce que le peuple américain ne le comprendrait pas FIGARO. - En France, des voix préparent l’opinion à « perdre ses enfants » dans une guerre qui est à nos portes. Mais il a fallu aux Russes plus d’un an et demi pour s’emparer de Pokrovsk et ses environs… Vladimir Poutine n’a jamais eu l’intention de conquérir toute l’Ukraine, cela reviendrait à s’embarquer dans un nouvel Afghanistan. Ce serait une folie stratégique. L’Ukraine occidentale est peuplée d’Ukrainiens ethniques qui résisteraient farouchement à une occupation russe. Il lui faudrait une armée d’au moins 1,5 million de soldats sur le terrain, ce qu’elle n’a pas. Leur stratégie est une guerre d’attrition : ce qui compte n’est pas tant la vitesse à laquelle vous avancez ni la quantité de territoire que vous prenez, mais la vitesse à laquelle vous saignez l’adversaire. C’est Verdun en 1916. L’Ukraine a besoin d’environ 100 milliards de dollars par an pour continuer la guerre. Les États-Unis disent désormais clairement : « Ce n’est plus notre problème, que les Européens payent. » Or, les Européens n’ont pas les moyens. D’où la tentation des dirigeants européens de saisir les avoirs russes gelés chez Euroclear : parce qu’ils ne peuvent pas financer eux-mêmes la guerre. Les Européens ne veulent pas financer la guerre. C'est différent. Je crois que Mearsheimer surestime l'armée nécessaire pour contrôler l'Ukraine, si les choses en arrivaient là. Les comparaisons historiques (occupation de la France, du Bénélux ou du Danemark pendant la seconde guerre mondiale) sont plutôt encourageantes du point de vue de Moscou Et oui, la stratégie russe consiste à saigner l'adversaire, non à prendre du terrain. Une fois l'adversaire vraiment saigné... vous pouvez faire ce que vous voulez. C'est une stratégie radicale, pour des objectifs radicaux FIGARO. - La guerre a considérablement renforcé la fibre proeuropéenne de l’Ukraine. N’est-ce pas l’inverse de son objectif initial ? C’est exactement pour cela que Poutine a tout intérêt à prendre le plus de territoire possible, sans aller jusqu’aux régions très majoritairement peuplées d’Ukrainiens ethniques. Aujourd’hui, la Russie contrôle environ 20% du territoire ukrainien. S’il en a les moyens, je pense que Poutine cherchera à monter à quelque chose comme 40%, en s’emparant notamment de Kharkiv et d’Odessa, et en poussant jusqu’au Dniepr au centre et au nord, puis en le franchissant au sud. Une défaite de l'Ukraine, ce serait en effet probablement davantage que les 4 oblasts actuellement visés. Poutine a fait des allusions en ce sens à plusieurs reprises. Du point de vue de son idéologie, comme de la difficulté d'une future occupation, Odessa + Kharkiv + Dnipro serait un objectif attirant, laissant l'Ukraine sans accès à la mer et privée d'une partie encore plus grande de sa population. Avec les conditions de neutralité et de démilitarisation, l'Ukraine restante serait qui plus est aux ordres de Moscou, de peur d'une nouvelle agression Plus l’Ukraine sera affaiblie, plus la menace qu’elle représentera pour la Russie sera limitée. Je pense que lorsqu’il lance l’invasion en 2022, son objectif principal est de forcer les Ukrainiens à négocier très vite. Des pourparlers s’ouvrent d’ailleurs rapidement à Istanbul. Les négociateurs des deux camps affirment que les discussions avancent, mais les Ukrainiens quittent la table. Pourquoi ? Principalement parce que les États-Unis et le Royaume-Uni ont convaincu Zelensky ; ils étaient persuadés qu’avec une armée ukrainienne entraînée et armée par l’Occident depuis 2014 et avec des sanctions économiques massives, ils pourraient vaincre la Russie. Non. Ce qui est paru dans la presse à cette époque (la presse russe, bien sûr !) est tout à fait clair. Les conditions de Moscou étaient déjà les mêmes en mars-avril 2022 (2 oblasts au lieu de 4 certes, mais la combo neutralité + démilitarisation qui condamnait l'indépendance de l'Ukraine). Et ce sont les Ukrainiens qui ont refusé FIGARO. -Donald Trump veut aujourd’hui la paix, mais c’est lui qui autorise l’envoi des missiles Javelin dès 2017… Trump voulait vraiment, comme il le disait lors de sa première campagne, améliorer les relations avec la Russie. Mais il s’est retrouvé pris dans le « Russiagate » et a été accusé d’être une marionnette de Poutine. Sous la pression de ces accusations, il a voulu montrer que ce n’était pas le cas. Et c’est aussi pour cela qu’il a accepté d’armer l’Ukraine en 2017. FIGARO. - Selon vous, l’Ukraine a donc été « piégée » deux fois par l’Occident. Dans ces conditions, pourquoi les Ukrainiens restent-ils si proeuropéens ? Car le récit dominant en Occident, que les Ukrainiens partagent largement, est celui qui désigne Poutine comme un impérialiste animé par un projet de reconstruction de l’empire soviétique, un homme qui veut d’abord toute l’Ukraine, puis d’autres pays d’Europe de l’Est. Le récit alternatif que je défends explique que le facteur central est l’expansion de l’Otan. Pour Moscou, voir l’Ukraine intégrer l’Alliance est une menace existentielle. Poutine ne cherchait pas à « reconquérir l’empire », il cherchait à empêcher l’installation d’un bastion occidental antirusse à ses frontières. Les trois exigences non négociables de Moscou découlent directement de cette analyse. Ce qui dit Mearsheimer est vrai, mais incomplet. Et donc finalement faux En effet - D'une part il y a une escalade dans les objectifs de Poutine. Ce que décrit Mearsheimer, ce sont les objectifs de 2015, au moment des accords de Minsk mettant fin à la guerre du Donbass. En 2022, déjà l'objectif est de transformer l'Ukraine en une sorte de seconde Biélorussie, dépourvue de la capacité de mener une politique indépendante face à Moscou - nettement au-delà du seul souci d'empêcher l'installation de moyens OTAN en Ukraine - D'autre part, cette escalade est sous-tendue et motivée par une idéologie. Cette idéologie n'était pas présente sinon chez des extrémistes en 2015. En 2022, elle avait conquis le cœur du pouvoir, c'est elle en fait qui motive l'invasion, et l'échec initial de cette invasion mène Poutine à choisir la méthode dure et coûteuse de l'attrition pour gagner quand même... ce qui mène à pousser encore l'intensité de cette idéologie Or cette idéologie, qui n'a pas encore de nom, que je proposerais d'appeler "monde-russisme" car la notion de Monde russe y est centrale, a pour l'un de ses principes fondamentaux l'idée que la Russie doit exercer une hégémonie sur l'ensemble de l'antique Rus - c'est-à-dire l'ensemble de l'espace Russie-Ukraine-Biélorussie. Ce qui amène bien à l'idée impériale, à la reconstruction de ce qu'était l'empire soviétique, lui-même reconstruction de ce qu'était l'empire des Tsars Une sorte de "montée aux extrêmes" on pourrait dire. Sur le plan idéologique Mearsheimer retarde de dix ans. Nous ne sommes plus en 2015... FIGARO. - Votre position est celle des diplomates américains des années 1990 et des années 2000… Exactement. George Kennan, Paul Nitze, le chef d’état-major Shalikashvili, le secrétaire à la Défense William Perry… même Bill Burns, l’ambassadeur américain en Russie et son célèbre mémo « Nyet means Nyet » (non, c’est non) qu’il envoie à Condoleezza Rice peu avant le sommet de Bucarest. Tous affirment sans hésitation que l’idée de faire entrer l’Ukraine dans l’Otan est, pour la Russie, inacceptable. Et ils ont bien entendu parfaitement raison Seulement voilà, tout ceci est du passé maintenant. Au départ animé par des considérations seulement géopolitiques, et d'ailleurs parfaitement compréhensibles, Moscou s'est depuis dix ans construit une idéologie impériale, au nom de laquelle il mène aujourd'hui une guerre coûteuse Et qu'il pourrait fort bien pousser un peu plus loin, s'il réussit contre l'Ukraine. Presque certainement en Moldavie. Possiblement dans les trois Etats baltes - suivant que les Etats-Unis sauront ou non le convaincre qu'ils les protégeraient militairement (c'est douteux) et que les Européens sauront ou non le convaincre que leur réaction militaire serait trop coûteuse pour Moscou (il y a peut-être une voie de ce côté, mais le chemin est ardu et la barre est assez haute) FIGARO. - Deux grandes discussions dominent aujourd’hui le débat en Europe : couper le robinet du gaz russe d’ici à 2027 et la saisie des avoirs russes pour financer l’Ukraine. Vous n’y croyez pas ? Même s’ils parvenaient à financer la guerre avec les avoirs russes gelés, cela ne change rien au rapport de force en hommes et en armes. Les Européens devraient travailler avec les Ukrainiens pour faire en sorte d’accepter les exigences principales de la Russie. Est-ce une bonne chose pour l’Ukraine ? Non. C’est même terrible. Mais la question centrale n’est pas : « Cette solution nous plaît-elle ? » La vraie question est : « Quelles sont les alternatives ? » Mearsheimer estime qu'à ce stade, les chances de l'Ukraine d'éviter d'être forcée d'appliquer les conditions russes - c'est-à-dire d'éviter la défaite de son armée - sont négligeables A mon avis, il a raison, sauf si les Européens font un effort suffisant (en production d'armes essentiellement) pour redonner une chance à l'Ukraine d'échapper à mutilation + satellisation La vérité oblige à dire que ce n'est pas ce qui se dessine. Est-ce tout à fait perdu ? Pas forcément. Mais la fenêtre d'opportunité pour le faire n'arrête pas de se réduire, à l'évidence Et l’alternative, c’est de continuer la guerre ; de perdre davantage de territoire ; de voir des dizaines de milliers d’Ukrainiens supplémentaires mourir. Je suis convaincu que la seule solution raisonnable – au sens de « moins mauvaise » – serait un accord largement dicté par les conditions russes. Mais je ne crois pas une seconde que cela se produira. Nous allons vers un conflit gelé qui entraînera des relations exécrables entre la Russie et l’Europe. Un conflit gelé qui sera encore plus instable qu’avant car les points de friction potentiels se sont multipliés : l’Arctique, la mer Baltique, Kaliningrad, la Biélorussie, la Moldavie, la mer Noire… Conflit gelé, sauf si après une éventuelle victoire en Ukraine Moscou choisit d'envahir les Baltes pour faire bonne mesure. Scénario tout sauf certain, mais tout sauf impossible Même si c'est un conflit gelé, ce sera très possiblement un conflit "mal gelé", avec des tensions voire pire sur l'ensemble de la ligne de contact FIGARO. - Les dix dernières années vous ont donné raison sur les conséquences, mais votre opinion sur les causes vous vaut d’être taxé de « porte-voix du Kremlin »… Je pense qu’ils ont tort, à la fois moralement et stratégiquement. Si l’on regarde ce qui se passe sur le terrain, le prix payé par l’Ukraine et le déséquilibre croissant des forces, défendre la poursuite de cette guerre est, pour moi, moralement bancal. C’est une position extrêmement impopulaire en Occident. Je reste pour l’instant persuadé que, sur le plan moral comme sur le plan stratégique, c’est pourtant la position la plus responsable." Je dirais que la position de Mearsheimer est possiblement moins bancale que celle consistant à soutenir "à moitié" l'Ukraine, c'est-à-dire celle des Américains jusqu'à la fin du mandat Biden et celle des Européens jusqu'à aujourd'hui Pour la même raison que le tiède peut être considéré pire à la fois que le chaud mais même que le froid. Dieu vomit les tièdes, suivant le dicton, dérivé de ce verset du livre de l'Apocalypse : "Puisque tu es tiède – ni brûlant ni froid – je vais te vomir de ma bouche" Cependant, il vaudrait mieux choisir d'être chaud. Donc d'aider l'Ukraine par une production et des livraisons d'armes sérieuses Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Messages recommandés
Veuillez vous connecter pour commenter
Vous pourrez laisser un commentaire après vous êtes connecté.
Connectez-vous maintenant