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Réorienter l'outil militaire ...


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Qui a lu , dans le Figaro d'aujourd'hui , l'article du sénateur MASSERET ( Lorraine )

ex- ministre des Anciens Combattants , intitulé :

"Réorienter l'outil militaire pour mieux protéger les Français "

J'espère que les forumers plus au fait que moi de la chose militaire , donneront leur avis éclairé ; je citerai le mien quand j'aurai approfondi ce texte ...

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Il appartient à une des familles trop partielles de l'analyse stratégique. Si on l'écoute, on va vers une gendarmisation de l'armée (gendarmerie à moyens lourds quand même). Il méprise la "politique de puissance" en l'appelant ainsi: on ne fait plus la politique de la canonnière, quand même! Bien sûr, il cite vaguement d'éventuelles OPEX, mais en passant, ce qui veut dire, en language normal, qu'il s'en tape. Bien sûr aussi, il n'a pas totalement tort, notamment sur l'accent à porter sur les capacités de transport et de logistique. Ou encore la réflexion à porter sur les manières de lutter contre les nouvelles menaces terroristes et les modes d'actions qu'elles ont développé. J'approuve aussi la vision de politique globale nécessaire et la centralisation d'une direction de la sécurité dans tous ses aspects (de la catastrophe naturelle à la guerre globale); mais ce point est en train d'être techniquempent réalisé avec le nouvel Etat-Major à l'Ecole militaire (en l'inscrivant en plus dans l'ôptique d'une interconnection européenne). Sur le plan institutionnel aussi le mouvement est lancé. Donc sa première priorité n'a rien de bien nouveau: elle accompagne le progrès technique et les réalisations en cours. Tout n'est pas fait, ni même lancé, mais c'est la tendance. Mais il rentre trop dans la vision US d'une espèce de tout technologique comme pouvant pallier à l'ensemble des menaces. Sa 2ème priorité est un salmigondis des théories trop tranchées des Randcorporationistes comme Laurent Murawiec, trop idéologiquement embringué dans l'idée que la partie extérieure des conflits se fera avec des effectifs ridicules, totalement réseaucentrés, pouvant traiter toute meance classique, quelle que soit sa taille. Cela n'est que l'arme pour emporter la guerre proprement dite: l'Irak ou l'Afghanistan démontrent que dès que la guerre est finie, le mouvement l'est aussi. Et le statique (contrôler un territoire, surveiller les processus de transition...) reprend le dessus, minimisant l'effet de la technique et nécessitant de gros effectifs, c'est à dire, du coup, plus d'avions, de matériels terrestres et de navires pour accompagner, appuyer et transporter ces hommes. Les US auraient pu gagner la guerre d'Irak avec 3 fois moins de soldats, mais il en faudrait 2 fois plus pour contrôler et pacifier le pays maintenant. C'est cela que sa vision suppose, puisque pour lui, l'armée devrait être peut déployée en OPEX ou en prépositionnements au profit du territoire. Presque comme si l'on devait créer une plus petite armée, plus "capital intensive", ou carrément 2 armées (1 petite d'OPEX et 1 territoriale). Cette vision est stupide dans la mesure où une force intervenant à l'extérieur doit rester longtemps après, et en nombre, pour le service après vente, et dans celle où il n'y a rarement qu'une zone de crise à traiter à la fois. De plus ces gens ont tendance a penser que la France, ce n'est que la métropole: des parties du territoire se trouvent près de zones explosives où, en cas de conflit, elles feraient immanquablement partie des zones d'action. Sa vision d'une politique de puissance est une caricature très politicienne de cette école de pensée, comme si on aimait envoyer des navires pour compenser une virilité défaillante: c'est toujours complexe, donc peu médiatique, d'expliquer à quoi sert une flotte de haute mer et des capacités de projection. J'en ai fait un document Word récemment si ça intéresse quelqu'un. Mais grosso modo, on n'a pas d'alliés si on n'a pas la capacité (réelle et perçue) de venir les aider. Et plus ils sont loins, plus les moyens nécessaires sont lourds. De plus, le contrôle de nos axes commerciaux est vital: contre une menace directe (agression d'un pays ou terrorisme) ou indirecte (zones de crises proches des routes commerciales). Mais ces axes peuvent être aussi menacés ou ralentis par de multiples facteurs: la menace de disruption est une réalité quotidienne (les Chinois se servent de certains pirates pour cela). Les tracasseries administratives (contrôles de douanes abusifs, saisies, retardement au passage de détroits, entrées et sorties portuaires...) ou la simple menace directe (interdiction...) sont aussi employées comme des méthodes de politique internationale. Le monde n'est pas un Etat de droit, et il n'y a pas d'autorité centrale et impartiale qui contrôle la liberté des mers. La présence permanente à la mer et dans l'air et la capacité d'intervenir de façon dissuasive sont des nécessités pour qui veut commercer. Les Européens ne le savent plus pour trop se reposer sur les USA, soutien qui peut n'être pas éternel, et qui ne sera jamais gratuit. Or, si une route commerciale est, ne serait-ce que ralentie, c'est le coût des assurances maritimes qui grimpe en flèche, tout comme le coût du transport (carburant, immobilisation du navire...), donc le coût des importations et exportations grimpe, ce qui veut dire moins d'exportations, et des produits plus chers en France (dans les magasins, mais surtout les matières premières et produits semi-finis pour l'industrie; donc moins d'activité et moins d'emploi). Et je ne parle pas de la simple police des mers (contre tous les trafics). Plus prosaïquement, c'est un moyen de pression. La "vision" de l'école de pensée de Masseret va vers une "forcespécialisation" de l'armée qui intervient à l'extérieur. Cela n'est, au mieux, qu'un bouche-trou. Ce qu'il appelle "politique de puissance" (terme très abusif) est une capacité de Il surestime le recours qu'on peut faire aux réservistes: c'est un raisonnement Rumsfeldien qui a tendance à justifier l'achat de gros matos des copains industriels aux dépends de la masse de manoeuvre qui se retrouve très vite sursollicitéé. Ce qui devient vite contre-productif à plus d'un égard (cycles d'entraînement rompus, problèmes de recrutement, peu de volontariat pour la réserve...). Sans compter que les candidatures à l'armée baissent généralement dans les armées qui restent à la maison. Comme si 200 000 gendarmes et policiers (qui nécessitent, il est vrai, une réorganisation profonde) ne suffisaient pas (sans compter les douanes).

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J'oublie un détail: si l'on ne peut envoyer et maintenir des forces importantes loin de chez soi (prépositionnement, bases, stationnement temporaire, intervention pure), on n'a tout simplement plus de politique extérieure. Il faudrait alors renoncer au siège au conseil de sécurité. Capacité d'intervention variée=lattitude d'action et marges de manoeuvres=force de conviction/dissuasion=capital de confiance=politique extérieure=alliés(accessoirement =business=retour sur investissements=emplois). La sécurité de la France, la part idéaliste de notre action extérieure (quelle que soit sa proportion), passe aussi contre la défense de ses intérêts, qui sont à l'échelle du globe. Et pouvoir les défendre concourt de l'autodétermination, c'est à dire de la capacité à maîtriser notre destin commun.

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Bien sûr: je ne suis pas d'accord avec cette école de pensée. Mais ça ne veut pas dire qu'elle a tort. La RAND Corporation est faite de grands experts dans tous les domaines, de même que tous les instituts et think tank qui sont sur cette ligne. Ils en ont pris un coup dans l'aile avec l'Irak et l'Afghanistan, mais ils font partie des plus grands cerveaux en matière stratégique. Cependant, leurs rapports sont aussi influencés par leurs financiers et certaines idéologies; et les deux (comme pour ceux qui s'opposent à eux) pondèrent la pertinence de leur analyse.

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Un petit peu de participation, jeunes et élégants bipèdes? Après ntout, si c'est un sénateur UMP qui le balance dans le Figaro, ça n'est pas neutre. Cela veut dire qu'il participe d'un projet; quelqu'un connaît l'affiliation de ce monsieur au sein de l'UMP? Il est de la bande à Sarko? C'est, au sein de celle-ci, un lellouchiste (les ultra-atlantistes) ou est-il chez les plus gaullistes?

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Autant pour ma gueule. Comme il était de Moselle, j'ai du automatiquement penser qu'il était de droite, sans réfléchir (mais socialiste, en Lorraine, waoh!). Ceci dit, la question de la tendance stratégique qu'il représente demeure. Mais vu son exposé, ça doit être un pote à DSK. Encore 3 ans de retard et en plein dans l'idéologie du tout aérotransportable.

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Vous êtes limite borné, M. Dosdox: le principe de base d'une armée, c'est d'être en retard d'une guerre. Les Amerloques ont suffisamment merdé pour le comprendre. Les armées qui ont compris la guerre à venir ne correspondent qu'à un moment de l'histoire, et ce sont celles qui ont été torchés à la dernière.

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