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Regain d'animosité entre Washington et Caracas


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Regain d'animosité entre Washington et Caracas

par Anne Gearan

WASHINGTON (AP) - Washington n'aime pas Hugo Chavez, le considère comme le trublion de l'Amérique latine et ne se prive pas de le dire. Mais l'administration Bush a pris ses distances, quelque peu embarrassée, après l'appel au meurtre du président vénézuélien lancé par le télévangéliste américain Pat Robertson.

Le porte-parole du Département d'Etat Sean McCormack a qualifié »d'inappropriés» les propos du prêcheur, sans pourtant les condamner formellement. «Ce n'est pas la politique du gouvernement des Etats-Unis. Nous ne partageons pas ses opinions», a-t-il commenté, rappelant, gêné, qu'il s'exprimait à titre «privé». Pour l'opposition démocrate, cette réaction molle montre que Washington craint de mécontenter ses soutiens les plus loyaux, les évangéliques chrétiens.

Pat Robertson, 75 ans, est une personnalité-phare de la droite évangélique chrétienne, coutumier des commentaires à l'emporte-pièce. Fondateur de la Christian Coalition for America, il est un fervent partisan de George W. Bush-le «born again» qu'il considère choisi par Dieu, président le plus religieux de l'histoire du pays, élu par deux fois avec le soutien écrasant du mouvement évangéliste chrétien.

La semaine dernière, Pat Robertson avait suggéré aux services secrets américains d'éliminer Hugo Chavez pour éviter que le Venezuela ne devienne une «rampe de lancement de l'influence communiste et de l'extrémisme musulman». «S'il croit que nous essayons de le tuer, je pense que nous devrions y aller et le faire. Cela serait beaucoup moins cher que d'entamer une guerre... et je ne pense pas que les livraisons de pétrole cesseront», a-t-il ajouté.

A Caracas, les autorités n'en reviennent toujours pas, savourant cette occasion offerte sur un plateau de dénoncer à nouveau Washington. «Il y a des mesures légales aux Etats-Unis qui condamnent et punissent les déclarations de cette nature», a lancé le vice-président Jose Vicente Rangel. «Que va faire le gouvernement américain au sujet de cette déclaration criminelle? La balle est dans le camp des Etats-Unis». Et d'ajouter que ces propos »montrent que le fondamentalisme religieux est l'un des grands problèmes de l'humanité à cette époque».

»Toute accusation ou toute idée selon laquelle nous planifions de lancer une action hostile contre le Venezuela ou son gouvernement sont totalement sans fondement», a assuré pour sa part le porte-parole du Département d'Etat.

Les Etats-Unis ont cependant une longue histoire en la matière, avec l'Amérique latine notamment. Ils sont soupçonnés d'avoir été impliqués dans l'assassinat en 1963 du président sud-vietnamien Ngo Dinh Diem, ainsi que dans plusieurs tentatives contre le cubain Fidel Castro. Et ce, sans compter, au fil des ans, les nombreuses opérations de déstabilisation des régimes «ennemis», au Chili, au Nicaragua.

Si l'assassinat politique a été officiellement déclaré illégal par un ordre exécutif du président Gerald Ford, les Etats-Unis en revanche fait ces dernières années de l'intervention directe contre des régimes «ennemis» l'axe principal de leur politique étrangère, en Afghanistan puis en Irak.

Washington se contente d'exhorter Caracas à «jouer un rôle positif» en Amérique latine, a ajouté McCormack. La semaine dernière, en visite dans les pays «amis» de la région, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld avait accusé Chavez d'être un facteur de déstabilisation, croyant voir son influence dans les crises qui secouent la Bolivie, le Pérou, l'Equateur... Washington reproche aussi à Caracas de soutenir la guérilla colombienne.

Hugo Chavez l'ancien parachutiste putschiste, démocratiquement élu et donné favori pour la présidentielle 2006, est devenu le poil à gratter de Washington en Amérique latine: rhétorique contre »l'impérialisme» américain, rapprochement avec Cuba et l'Iran... Artisan d'une «révolution bolivarienne» autocratique et sociale, il a failli être renversé en 2002 et accuse Washington, principal acheteur de son pétrole, d'avoir soutenu cette tentative de putsch.

En visite en Jamaïque avant de gagner la Martinique pour l'hommage aux victimes de l'accident d'avion de Maracaïbo, Hugo Chavez s'est fendu d'une envolée littéraire, comparant Robertson et ses détracteurs aux «chiens fous enragés» poursuivant Don Quichotte dans l'oeuvre classique de Miguel de Cervantes. «Les chiens aboient (...) parce que nous avançons.»

Un peu plus tôt dans la journée, quittant Cuba, le flamboyant président s'était refusé à commenter les propos de Robertson, disant qu'il préférait «parler de la vie»: «Ce qu'ils disent ne n'importe pas du tout. Je ne sais même pas qui est ce monsieur.» C'est son ami Fidel qui est monté au créneau: «je crois que seul Dieu peut punir des crimes d'une telle ampleur», a-t-il lancé, parlant des paroles de Robertson. «Je dis toujours que Dieu est avec Chavez.» AP

nc/v/st

© AP - The Associated Press. Tous droits réservés.

Il est toujours affligeant de constater jour après jour l’éternel deux poids deux mesures… Lorsque un prédicateur (ou autre) du tiers-monde appel au meurtre de quelqu’un, c’est une ignominie abjecte de gens ignorant tout des bienfaits salvateurs (et supérieur) de la démocratie. Partout (ou presque) on s’insurge sur la passivité et de la qualité douteuse du gouvernement où réside l’individu !

Mais quand il s’agit d’un citoyen issu d’une démocratie (ici des USA), influents de surcroît (communauté de 2000000 d’âmes), c’est juste un déclaration « live à la TV » d’un citoyen « privé » (Tant que c’est pas un bout de sein…).

Ma diatribe terminée, je m’interroge sur un retour à l’éternel (et infructueuse) politique US Sud-américaine des années 50-70-90…

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Il est toujours affligeant de constater jour après jour l’éternel deux poids deux mesures… Lorsque un prédicateur (ou autre) du tiers-monde appel au meurtre de quelqu’un, c’est une ignominie abjecte de gens ignorant tout des bienfaits salvateurs (et supérieur) de la démocratie. Partout (ou presque) on s’insurge sur la passivité et de la qualité douteuse du gouvernement où réside l’individu !

Et c'est normal. On ne peut pas mettre sur le même plan les "appels au meurtre de prédicateurs" dans une dictature ou une démocratie.

Dans le premier cas, cet appel ne peut être fait qu'avec l'accord du gouvernement (régime) en place. Il est donc parfaitement justifié d'une part de prendre ces appels plus sérieusement car on peut légitimement pernser qu'ils reflettent la politique du pays en question, et d'autre part de demander au régime en place des explications, voire de le tenir comme responsale de ce qui se passera.

Dans le deuxième cas, c'est effectivement de la "pure" liberté d'expression qui tombe sous la loi des limites prévues (ou pas) pour ce genre d'expression.

Mais quand il s’agit d’un citoyen issu d’une démocratie (ici des USA), influents de surcroît (communauté de 2000000 d’âmes), c’est juste un déclaration « live à la TV » d’un citoyen « privé » (Tant que c’est pas un bout de sein…).

Je pense plutôt que ce sera un "clip" qui passera en boucle sur l'Al-Jazeera locale et fera la joie de la propagande anti-US dans la région. Et ce ne sera certainement pas considéré, par ces gens, comme "juste une déclaration d'un citoyen privé". D'ailleurs, comme ton message le prouve, la polémique a déjà fait le tour du monde, en insistant bien lourdement, comme d'hab, sur les "proximités idéologiques" des télévangélistes avec la maison blanche.

Ma diatribe terminée, je m’interroge sur un retour à l’éternel (et infructueuse) politique US Sud-américaine des années 50-70-90…

Infructueuse par rapport à quoi? Moi, que l'amérique latine toute entière ne soit pas tombée dans les mains communistes pdt la guerre froide et que l'exemple cubain (entre autres) n'ait pas été suivi localement ou dans son influence sur d'autres continents, ça me suffit largement.

C'est vrai que ça n'a rien à voir avec la mirobolante "success story" des Européens en Afrique, désormais oasis de prospérité et liberté, mais il est difficile d'approcher une stratégie aussi "fructueuse" ... .

;)

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