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2023 Guerre de Soukhot


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7 minutes ago, g4lly said:

De toute évidence si tu as écouté l'émission certains instrumentalisent l'aide humanitaire pour sélectionner les populations ...

C'était déjà le cas quand c'était le Hamas qui "assurait la sécurité" des convois d'aide humanitaire des ONG traditionnelle. Maintenant qu'il est en train de perdre ce pouvoir, les leaders du Hamas en surpoids qui habitent Doha exhortent les gens de Gaza à refuser cette forme de distribution alimentaire.

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il y a 9 minutes, Joab a dit :

C'était déjà le cas quand c'était le Hamas qui "assurait la sécurité" des convois d'aide humanitaire des ONG traditionnelle. Maintenant qu'il est en train de perdre ce pouvoir, les leaders du Hamas en surpoids qui habitent Doha exhortent les gens de Gaza à refuser cette forme de distribution alimentaire.

Et donc c'est bien ? D'expliquer que si ils veulent manger il faut émigrer en dehors de Gaza ?

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https://www.middleeasteye.net/news/un-food-programme-chief-denies-claims-hamas-stealing-gaza-aid-trucks (26 mai 2025)

Cindy McCain, directrice du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, a réfuté dimanche les allégations selon lesquelles le Hamas volerait l'aide alimentaire acheminée à Gaza et s'est opposée à l'utilisation du terme « pillage » pour décrire les civils qui volent effectivement ce qu'ils peuvent.

"Écoutez, les gens sont désespérés, ils voient un camion du Programme alimentaire mondial arriver et ils se précipitent dessus. Cela n'a rien à voir avec le Hamas ou une quelconque forme de criminalité organisée", a déclaré M. McCain à la chaîne américaine CBS.

"C'est tout simplement parce que ces gens meurent de faim".

Cindy est la veuve d'une voix républicaine pro-guerre de longue date dans la politique américaine, le sénateur John McCain, qui s'est présenté contre Barack Obama lors de la course à la présidence de 2008. Il est décédé en 2018.

En 2021, après avoir voté pour Joe Biden à la présidence, Cindy a été nommée ambassadrice des États-Unis auprès de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture. Deux ans plus tard, elle devient directrice exécutive du PAM, quelques mois avant les attaques du 7 octobre 2023 menées par le Hamas contre le sud d'Israël, ainsi que la guerre israélienne et le siège de la bande de Gaza qui s'ensuivirent à la fin de la même année.

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il y a 56 minutes, Joab a dit :

C'était déjà le cas quand c'était le Hamas qui "assurait la sécurité" des convois d'aide humanitaire des ONG traditionnelle. Maintenant qu'il est en train de perdre ce pouvoir, les leaders du Hamas en surpoids qui habitent Doha exhortent les gens de Gaza à refuser cette forme de distribution alimentaire.

L'argument du surpoids maintenant. C'est dire que la cause israélienne est de plus en plus désespérée. Et c'est assez ironique :

https://www.i24news.tv/fr/actu/israel/societe/1706019103-israel-le-nombre-de-fumeurs-et-de-personnes-en-surpoids-en-augmentation

Citation

Près de 60 % des adultes israéliens sont désormais considérés comme en surpoids ou obèses

https://fr.timesofisrael.com/universite-de-tel-aviv-1-3-des-israeliens-de-poids-normal-seraient-obeses-etude/

---

Mais c'est sûrement trop demander de faire admettre à un citoyen israélien que son pays, ses forces armées, sont en train d'affamer sciemment une région entière. Ce qui ne serait qu'un moindre mal au vu du laxisme complet (restons polis et modérés) au sujet des règles d'engagement de la troupe israélienne face aux civils palestiniens.

Pour cette ONG américaine sortie du fondement d'un chameau aveugle, on se moque. On croirait entendre Benji nous expliquer qu'il croit en les vertus d'un système judiciaire transparent.  

Modifié par Ciders
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Il y a 2 heures, Joab a dit :

L'objectif est que des gens aient à manger ou que les gens aient à manger via les bonnes ONG?

Mettez fin au blocus et laissez déjà les ONG travailler, c'est suffisant.

 

Il y a 1 heure, Joab a dit :

C'était déjà le cas quand c'était le Hamas qui "assurait la sécurité" des convois d'aide humanitaire des ONG traditionnelle. Maintenant qu'il est en train de perdre ce pouvoir, les leaders du Hamas en surpoids qui habitent Doha exhortent les gens de Gaza à refuser cette forme de distribution alimentaire.

Tsahal et ses nouveaux amis mercenaires ne semblent pourtant pas très doués pour "sécuriser" la distribution de nourriture, pour le moins.

 

Accessoirement, l'idée que le Hamas contrôle la distribution de l'aide à Gaza, est juste un mensonge.

Modifié par Shorr kan
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https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/gaza-olmert-et-barak-deux-anciens-premiers-ministres-israeliens-denoncent-la-guerre-illegitime-de-netanyahou-20250528_TEAZ6XZSQFGMJFWD7KQSGELEBU/

Coup sur coup, mardi et mercredi, deux anciens Premiers ministres israéliens ont publié des tribunes extrêmement virulentes contre les choix militaires de leur successeur. Ehud Olmert et Ehud Barak appellent tous deux à la fin de la guerre à Gaza.

Ils viennent des deux bouts du spectre politique israélien et ont tous les deux été Premier ministre. Ehud Olmert, issu de la droite, entre 2006 et 2009. Ehud Barak, sorti des rangs travaillistes, quelques années avant, de 1999 à 2001. Mardi 27 et mercredi 28 mai, ils ont pris la plume pour dénoncer la guerre menée à Gaza par Benyamin Nétanyahou.

Dans le Financial Times mercredi, Ehud Barak dénonce le «mirage d’une victoire totale» de l’armée israélienne à Gaza. Benyamin Nétanyahou «n’agit pas pour l’intérêt supérieur de la nation mais pour sa propre survie politique. Tout autre argument est un écran de fumée», écrit l’ancien chef du gouvernement qui a également été ministre de la Défense entre 2009 et 2013.

De son côté, dans le journal israélien Haaretz mardi, Ehud Olmert explique qu’il va avoir de plus en plus de mal à récuser les accusations de «génocide» qui visent l’armée israélienne. «Génocide et crimes de guerre sont des termes juridiques qui renvoient essentiellement à l’intention et à la responsabilité des personnes habilitées à formuler les objectifs de la guerre, sa conduite et son but […] J’ai rejeté la première accusation, j’ai reconnu la seconde. Ces dernières semaines, je n’ai plus pu le faire. Ce que nous menons actuellement à Gaza est une guerre de dévastation : des massacres aveugles, sans limites, cruels et criminels de civils», écrit l’ancien Premier ministre.

« Trop c’est trop, insiste Olmert. Il est temps d’arrêter, avant que nous soyons tous bannis de la famille des Nations et convoqués devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, sans aucune défense valable. »

https://www.haaretz.com/opinion/2025-05-27/ty-article-opinion/.premium/enough-is-enough-israel-is-committing-war-crimes/00000197-0dd6-df85-a197-0ff64a5c0000

Ces dernières semaines, je n'ai plus été en mesure de le faire. Ce que nous faisons actuellement à Gaza est une guerre de dévastation : un massacre aveugle, illimité, cruel et criminel de civils. Cela n'est pas dû à une perte de contrôle dans un secteur spécifique, ni à un débordement disproportionné de la part de certains soldats dans une unité donnée. C'est plutôt le résultat d'une politique gouvernementale - sciemment, méchamment, malicieusement, dictée de manière irresponsable. Oui, Israël commet des crimes de guerre.

Premièrement, affamer Gaza. Sur cette question, la position des hauts responsables du gouvernement est publique et claire. Oui, nous avons privé les habitants de Gaza de nourriture, de médicaments et de leurs besoins vitaux dans le cadre d'une politique explicite. En règle générale, M. Netanyahu tente de brouiller le type d'ordres qu'il a donnés, afin d'échapper à toute responsabilité juridique et criminelle le moment venu. Mais certains de ses laquais le disent ouvertement, en public, et même avec fierté : Oui, nous allons affamer Gaza. Parce que tous les habitants de Gaza sont membres du Hamas, il n'y a aucune limite morale ou opérationnelle à leur extermination, soit plus de deux millions de personnes.

Les médias israéliens, chacun pour ses propres raisons (dont certaines sont compréhensibles), tentent de présenter une version modérée des événements à Gaza. Mais l'image diffusée dans le monde est beaucoup plus large, beaucoup plus dévastatrice. Il est impossible de le regarder avec sérénité et de hocher la tête, comme si la réaction du monde n'était qu'une explosion généralisée d'antisémitisme, parce que tout le monde nous déteste et qu'ils sont tous antisémites.

Et pendant ce temps, nous continuons à massacrer des civils palestiniens en Cisjordanie. Je l'ai déjà dit et je ne reviendrai pas sur ma parole. Les membres de l'horrible jeunesse des collines commettent quotidiennement des crimes odieux dans toute la Cisjordanie, tandis que la police et les unités militaires déployées dans la région ferment les yeux.

L'assassinat de Tzeela Gez est horrible. On ne peut qu'être peiné par le sort de cette jeune femme et par la tragédie dont elle a été victime alors qu'elle se rendait à l'hôpital pour donner naissance à son fils. Puisse-t-il survivre et grandir au sein de sa famille aimante, qui le protégera sûrement. Mais la déclaration du chef du Conseil régional de Samarie, Yossi Dagan, affirmant que les villages palestiniens doivent être détruits, est une déclaration de génocide.

Lorsqu'un village palestinien brûlera, et c'est déjà le cas de plusieurs d'entre eux, on nous dira que les auteurs sont un petit groupe violent qui ne représente pas les colons. C'est un mensonge. Ils sont nombreux. L'avant-garde est toujours plus petite. Derrière elle, il y a les Yossi Dagan qui les inspirent, les aident à éviter d'être démasqués et préparent la prochaine vague d'émeutiers. Où est la police ? Où est l'armée ? Où sont les dizaines de milliers de colons qui devraient dire que ces horribles jeunes des collines sont des criminels qui devraient être envoyés en prison plutôt que d'errer dans des vergers d'oliviers appartenant à des résidents de Cisjordanie.

Il n'est pas non plus possible d'ignorer ce qui s'est passé dans certaines unités militaires israéliennes, y compris les forces spéciales, où servent les soldats les meilleurs et les plus audacieux. Il y a eu trop d'incidents de tirs cruels sur des civils, de destructions de biens et de maisons, même lorsque cela ne devrait pas se produire. Il y a trop de pillages et de vols dans les maisons, dont les soldats israéliens se sont souvent vantés. Certains sont même allés jusqu'à publier leurs frasques sur Internet. Les Israéliens commettent des crimes de guerre. Je ne partage pas l'opinion de l'ancien chef d'état-major Moshe Yaalon, qui a déclaré qu'Israël procédait à un nettoyage ethnique. Mais nous approchons du moment où il sera indéniable que c'est le résultat inévitable de ce que le gouvernement, l'armée et nos braves soldats ont fait dans la pratique.

Il est temps d'arrêter, avant que nous soyons tous bannis de la famille des nations et que nous soyons convoqués devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, sans aucune défense valable.

Trop c'est trop.

Ehud Olmert

 

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Il y a 2 heures, pascal a dit :

Se souvenir qu'Ehud Barak est un ancien militaire de haut rang ...

C'est surtout le type qui a laissé filer un accord de paix solide.

Modifié par Shorr kan
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il y a 43 minutes, Shorr kan a dit :

C'est surtout le type qui a laissé filer un accord de paix solide.

Je pense pour autant sa tribune est "sincère", dans le sens où il semble se mouiller plus sur la forme (la survie politique de BN comme justificatif sous jacent) que sur le fond (les massacres à grande échelle suite aux prises de positions politiques), ce qui lui permet de revenir sur le devant de la scène politique.

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il y a 49 minutes, rendbo a dit :

Je pense pour autant sa tribune est "sincère", dans le sens où il semble se mouiller plus sur la forme (la survie politique de BN comme justificatif sous jacent) que sur le fond (les massacres à grande échelle suite aux prises de positions politiques), ce qui lui permet de revenir sur le devant de la scène politique.

C'est juste qu'il souffre de dissonance cognitive, et il n'est pas le seul....lui, comme toute la gauche israélienne travailliste, pas mal d'amis d'Israël (et même les forumistes !) sont tout à fait d'accord avec la répression des palestiniens et de leurs aspirations, mais n'aiment pas trop les conséquences quand elles sont trop incarnées...

La vérité est que les dirigeants israéliens de ce bord politique sont toujours allés à reculons vers la paix (oui, même Rabbin !), et comme tu le remarque, c'est sous une rationalisation qui se pique de pragmatisme et de mondre mal, rarement par convictions. Le fait est qu'ils ont du mal à se départir de la logique fondatrice d'Israël du "je le prends, je le garde".

Il en découle une sentence implacable il n'a rien de moins que cofabriqué cette situation.

Modifié par Shorr kan
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https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20250507-nous-sommes-visés-et-tués-par-israël-plus-de-200-journalistes-sont-morts-dans-la-guerre-à-gaza

«Nous sommes visés et tués par Israël»: plus de 200 journalistes sont morts dans la guerre à Gaza

À Gaza, les bombardements du mercredi 7 mai ont notamment coûté la vie au journaliste palestinien Yahya Sobeih, sur place pour raconter l'enfer, il était devenu papa d'une petite fille la veille. Gaza est devenue, de très loin, la zone la plus dangereuse pour la profession, comme le racontent deux reporters de terrain, joints par téléphone par Alice Froussard. 

Zareefa, 21 ans, est une journaliste-pigiste gazaouie. Et elle a l'impression que plus personne n'entends ceux qui s'expriment depuis l'enclave bombardée par l'armée israélienne. Comme ses confrères et consœurs, elle répète toujours ce même message, en vain : « Nous, journalistes de Gaza, sommes visés et tués par Israël. »

« La raison est simple. Tout simplement parce que (les journalistes) sont les seuls sur le terrain, et ce sont ceux grâce à qui l'information sort. Ils racontent ce que fait Israël, qu'il s'agisse d'affamer des enfants ou de les tuer. Nous ne demandons qu'une chose : une pleine protection, comme le requiert le droit international. »

À Gaza, les journalistes palestiniens se battent pour documenter l'horreur, minute par minute. Ils affirment que porter un gilet pare-balle avec l'inscription « Presse », c'est comme porter une cible dans le dos. Nahed, une journaliste de la télévision gazaouie, ajoute que quasi tous les reporters ont dû annoncer la mort de proches en direct : « En tant que journaliste, j'ai dû couvrir la mort de mon frère, et c'était incroyablement difficile pour moi. J'ai toujours été journaliste et c'était comme ça ; à Gaza, on rapporte la mort des autres. Mais cette fois-là, c'est moi qui suis devenue l'actualité. C'était atroce. »

Depuis le 7 octobre 2023, « les forces armées ont tué près de 200 journalistes, réduisant au silence des témoins professionnels d’une opération militaire responsable de la mort de dizaines de milliers de civils, en majorité des femmes et des enfants », indique l'ONG Reporters sans frontières dans son communiqué, déplorant la mort de Yahya Sobeih. Du jamais-vu, tous conflits confondus.

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https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20241102-guerre-à-gaza-un-black-out-médiatique-sans-précédent-et-un-nombre-record-de-journalistes-tués

Guerre à Gaza: un black-out médiatique sans précédent et un nombre record de journalistes tués

Dès le début de la guerre dans la bande de Gaza, Israël a imposé ses règles : interdiction des journalistes étrangers et traque des reporters palestiniens. Une situation inédite dans l’Histoire contemporaine.

« Chaque matin quand je me réveille, je pense que c'est peut-être le dernier jour de ma vie », témoigne depuis la bande de Gaza Maha Hussaini, journaliste palestinienne.

Il n’y a jamais eu autant de gilets portant le logo « presse » ensanglantés que depuis le 7 octobre 2023. Et les journalistes qui sont toujours en vie, qui travaillent malgré les coupures d’électricité et d’internet, qui sont souvent déplacés comme Maha Hussaini, sont désormais craints des populations car ils sont devenus de véritables cibles de l’armée israélienne : « Ma simple présence en tant que journaliste fait courir des risques à mon entourage. »

Une décennie s’est écoulée après l’adoption par l’Assemblée générale de l’ONU de la résolution « La sécurité des journalistes et la question de l’impunité », proclamant à la date du 2 novembre* la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes. Cette résolution exhorte les États membres à prendre des mesures précises pour combattre la culture actuelle d’impunité.

Elle condamne, entre autres, toutes les attaques et violences perpétrées contre des journalistes et des travailleurs des médias, exhorte les États membres à faire tout leur possible pour prévenir cette violence, en rendre compte, traduire en justice les auteurs des crimes commis, et veiller à ce que les victimes disposent de recours appropriés.
Un black-out médiatique délibéré

Cependant, depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, mais aussi en Cisjordanie occupée, en Israël, au Liban, en Syrie, pas moins de 182 journalistes ont été tués. Du jamais vu dans le monde dans un laps de temps si court, treize mois. Le plus lourd tribut est payé par les journalistes palestiniens dans l’enclave assiégée de Gaza où plus de 130 d’entre eux ont été tués, dont au moins 32 dans l’exercice de leurs fonctions. « Au rythme où les journalistes sont tués, le droit à l'information libre et indépendante est en péril », alerte l’ONG Reporters sans frontières.

Dans la bande de Gaza, la présence de journalistes étrangers est interdite par Israël, sauf si ces derniers sont « embarqués » aux côtés de l’armée israélienne. Armée qui contrôle par la suite chaque image et chaque son et qui donne, ou pas, l’autorisation de diffusion. Ainsi depuis plus d’un an, seuls les journalistes palestiniens qui étaient présents lors du déclenchement de la guerre, et qui sont bloqués sur le territoire, peuvent documenter ce qu’il s’y passe. Ils sont présents sur la quasi-totalité de l’enclave pour témoigner du drame qui s’y déroule, qu’ils vivent eux-mêmes, et qui a fait plus de 43 000 morts et plus de 100 000 blessés depuis le 7 octobre 2023.

Pour Israël, un accès aux journalistes internationaux sur le territoire « met en péril les forces en action sur le terrain et la sécurité des soldats », en dévoilant par exemple leur localisation. C'est donc un black-out médiatique international.
Des rédactions détruites volontairement

Pour empêcher l'information de circuler librement, l’armée israélienne vise particulièrement les locaux des rédactions. Dès le 19 octobre 2023, une frappe détruit une rédaction éphémère sous tente abritant des équipes de la BBC, Reuters, Al Jazeera, l'AFP, et des agences de presse locales, à proximité de l'hôpital Nasser de Khan Younès. Le 2 novembre suivant, l’armée israélienne bombarde dans la ville de Gaza les tours abritant plusieurs médias internationaux, dont la célèbre tour Hajji qui abrite les locaux de l’AFP. Le 2 novembre, c'est-à-dire le jour de la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes.

Quelques mois plus tard, début 2024, c’est au tour de la Maison de la presse à Gaza, soutenue financièrement par la Norvège et la Suisse, d’être anéantie. « Lorsqu’il y a une forte probabilité qu’un crime de guerre soit commis, le flux en direct devient évidemment une preuve essentielle », explique Irene Khan, rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression.

Le collectif Forbidden Stories, qui a coordonné une enquête impliquant cinquante journalistes de treize médias internationaux, révèle en juin dans « Gaza Project » que les bombardements israéliens sont délibérés et ciblés, contrairement au discours officiel israélien affirmant que ces locaux ont été classés comme « à ne pas cibler ».

Des journalistes délibérément ciblés

Des bâtiments mais aussi les journalistes. « Parce que nous sommes la voix des victimes, nous sommes délibérement ciblés », observe Maha Hussaini depuis Deir el-Balah. Dans la bande de Gaza, porter un gilet estampillé « Press » et un casque fait courir des risques mortels. Depuis le 7 octobre 2023, dès qu’un journaliste y est tué, RSF enquête. « On essaie de savoir d'abord s'ils sont vraiment journalistes et pour quels médias, explique Jonathan Dagher, responsable du bureau Moyen-Orient de RSF. Puis ce qu'ils faisaient quand ils ont été tués. Après on essaie d'avoir des témoignages sur les crimes, s'il y a eu des témoins, pour essayer de savoir s'ils ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions ou s'ils ont été ciblés. »

L’enquête de Forbidden Stories montre qu’au moins 40 journalistes ou travailleurs des médias ont été tués alors qu’ils se trouvaient à leur domicile, quatorze ont été tués ou blessés ou présument visés alors qu’ils portaient leur veste de presse à Gaza, en Cisjordanie ou dans le sud du Liban, 18 ont été tués ou blessés dans des frappes de drones à Gaza. Quatre ont été tués ou blessés dans des frappes de drones alors qu’ils portaient leur gilet « presse ». Et au moins 40 journalistes travaillant pour des médias affiliés au Hamas ont été tués, selon cette étude.

L’armée israélienne réfute ces accusations et répond au consortium avoir respecté ses règles d’engagement, « conformes au droit israélien et au droit international ». Elle argue régulièrement que s’ils ont été tués, c’est parce qu’ils étaient au mauvais endroit au mauvais moment ou bien tout simplement qu’ils n’étaient pas journalistes. « Les journalistes à Gaza sont des journalistes, des locaux pour la plupart, qui travaillent pour des chaînes locales et internationales. Ils ont durant plus d'un an  fait preuve de professionnalisme. C’est grâce à eux qu'on a accès à ce qui se passe dans la bande de Gaza », insiste le responsable du bureau Moyen-Orient de RSF.

« Certains médias occcidentaux très favorables à Israël remettent en cause notre objectivité, mais nous sommes également des victimes », rappelle Maha Hussaini. Le palmarès de l’édition 2024 du prestigieux prix Bayeux des correspondants de guerre a fait la part belle aux journalistes de la bande de Gaza, dont Rami Abou Jamous qui a remporté trois récompenses pour son « journal de bord » depuis le territoire asphyxié. 
Al-Jazeera en ligne de mire

En juillet dernier, l’armée a tout de même ouvertement revendiqué l’assassinat du journaliste d’Al-Jazeera Ismaïl al-Ghoul, 27 ans, se targuant sur X– anciennement Twitter –, d’avoir éliminé « un terroriste » et « un journaliste ». 

Depuis plus d’un an, Al-Jazeera diffuse en direct le drame qui se déroule dans la bande de Gaza, 24h/24, grâce à son immense réseau de journalistes présents sur le territoire assiégé. Mais la chaîne internationale qatarienne est dans le viseur des autorités israéliennes depuis bien longtemps et subit de nombreuses menaces et pressions de Tel Aviv. En 2022, une reporter palestino-américaine de la chaïne Shireen Abu Akleh est tuée d’une balle dans la tête par un soldat israélien alors qu’elle couvre une opération militaire à Jénine, en Cisjordanie.

En mai dernier, la chaîne dont le siège est à Doha est interdite en Israël, les autorités estimant qu’elle est « un organe de propagande du Hamas » et qu’elle porte atteinte à la sécurité de l’Etat. Quant à ses bureaux de Ramallah, en Cisjordanie occupée, ils sont fermés manu militari, en direct à la télévision ce 22 septembre, pour 45 jours renouvelables. La fermeture du bureau d’Al-Jazeera « confirme les efforts de l’occupation [par Israël] pour perturber le travail des médias diffusant [des informations sur] des violations de l’occupation contre le peuple palestinien », déclare à l’AFP Mohammed Abou Al-Roub, directeur du bureau des médias du gouvernement de l’Autorité palestinienne.

Aujourd’hui, six de ses journalistes sont nommément menacés par Israël qui les accuse d’être des membres du Hamas et du Jihad islamique, dont Anas al-Sharif, visage bien connu des téléspectateurs de la chaîne. Israël refuse par ailleurs d’évacuer de la bande de Gaza deux autres journalistes d’Al-Jazeera grièvement blessés, dont un est dans le coma depuis plusieurs semaines.

« C'est très dangereux de douter de l'intégrité des journalistes, et encore plus de les accuser de terroristes, des accusations infondées qui en fait ne menacent pas seulement les journalistes qui sont à Gaza, mais les journalistes qui travaillent pour ces chaînes partout. Cette accusation est faite principalement par le côté israélien, celui-là même qui empêche la presse étrangère de rentrer. Mais alors, s'il y a ce souci, pourquoi empêcher la presse étrangère de rentrer dans la bande de Gaza ? Parce que le but est vraiment d'empêcher l'information », décrypte Jonathan Dagher.
Crimes de guerre

Le 8 octobre dernier, une trentaine de sociétés de journalistes majoritairement basées en France ont réclamé « de nouveau l'accès à Gaza, où ils doivent être protégés ». « Nous demandons donc aux autorités israéliennes de préserver la sécurité des journalistes qui tentent actuellement de travailler à Gaza et d’ouvrir ce territoire à la presse internationale pour qu’elle y fasse son métier : informer sans entrave et témoigner de la marche de cette guerre, l’une des plus meurtrières et violentes de ce début du XXIe siècle. »

De son côté, RSF réclame encore et encore l’application du droit international, « et nous demandons plus largement à la communauté internationale, aux gouvernements, de monter la pression sur les autorités israéliennes pour que s’arrête le massacre des journalistes, que ce soit à Gaza ou au Liban. Vraiment, ça doit s'arrêter. C'est déjà trop tard. »

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a déclaré en mai dernier que les crimes contre les journalistes étaient inclus dans son enquête sur les crimes de guerre à Gaza. « Les journalistes sont protégés par le droit international humanitaire et le Statut de Rome (texte fondateur de la CPI, NDLR) et ne doivent en aucun cas être pris pour cible dans l'exercice de leur importante mission. »

La guerre qui s’étend désormais aux pays voisins fait craindre le pire aux journalistes. Déjà, le 13 octobre 2023, une frappe israélienne près de la frontière libanaise tuait le vidéaste de l'agence Reuters, Issam Abdallah, blessant six autres reporters. Des enquêtes indépendantes, dont l'un menée par l'AFP, ont conclu à l'utilisation d'un obus de char de 120 mm d'origine israélienne. Plus récemment, des organisations de défense des droits des journalistes au Liban ont comptabilisé la mort de cinq photographes et personnel travaillant pour des plateformes médiatiques locales, dans des frappes israéliennes sur le sud du Liban et la banlieue sud de Beyrouth. Le 25 octobre 2024, Israël a tué trois journalistes au sud du Liban. Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a dénoncé un « crime de guerre » et une attaque « délibérée » visant à « terroriser les médias pour dissimuler les crimes et les destructions ».

« Mettre fin à l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes est l’un des défis les plus importants et les plus complexes de notre époque, affirme l’ONU à l’occasion de cette Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes. Il s’agit d’une nécessité fondamentale pour garantir le plein exercice du droit à la liberté d’expression ainsi que la possibilité pour tous et toutes de participer à un échange d’idées ouvert, libre et dynamique. » La résolution 2222 (2015) appelle au renforcement de la protection des journalistes, de plus en plus victimes d’attaques meurtrières dans les zones de conflit.

Mais depuis sa création en 1948, l'État d'israël a déjà fait fi de 229 résolutions onusiennes, portant sur la colonisation, le statut de Jérusalem ou le retour des réfugiés. 

* La date de cette journée internationale a été choisie en mémoire de deux journalistes français de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, assassinés le 2 novembre 2013 au Mali.

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https://www.lemonde.fr/international/live/2025/06/01/en-direct-guerre-a-gaza-le-chef-d-etat-major-de-l-armee-israelienne-ordonne-l-expansion-de-l-offensive-terrestre-dans-le-sud-et-le-nord-de-l-enclave-palestinienne_6609400_3210.html

Le 01/06 à 20:15 Bande de Gaza

Le chef d’état-major de l’armée israélienne ordonne l’expansion de l’offensive terrestre dans le sud et le nord de la bande de Gaza

Lors d’une visite dans le sud de la bande de Gaza, le chef d’état-major de l’armée israélienne, Eyal Zamir, a ordonné « l’expansion de l’opération terrestre dans de nouvelles zones dans le sud et le nord de la bande de Gaza », rapporte l’armée israélienne dans un communiqué, et ce « jusqu’à ce que les conditions pour le retour des otages et la défaite décisive du Hamas soient créées ».

M. Zamir a aussi « ordonné la mise en place de centres de distribution d’aide additionnels », précise l’armée. « Nous sommes au cœur d’une opération puissante et implacable − grâce à vous, le Hamas perd le contrôle », a-t-il déclaré lors d’un discours, cité dans le communiqué.

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https://www.lemonde.fr/international/live/2025/06/01/en-direct-guerre-a-gaza-le-chef-d-etat-major-de-l-armee-israelienne-ordonne-l-expansion-de-l-offensive-terrestre-dans-le-sud-et-le-nord-de-l-enclave-palestinienne_6609400_3210.html

Le 01/06 à 16:42

La distribution d’aide humanitaire à Gaza est devenue « un piège mortel », pour le directeur de l’UNRWA

« Ce matin, des coups de feu ont fait de nombreuses victimes, dont des dizaines de blessés et de morts parmi les civils affamés » dans la bande de Gaza, rapporte samedi Philippe Lazzarini, le responsable de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), estimant que « la distribution d’aide est devenue un piège mortel » dans l’enclave.

Ces informations proviennent « des rapports de médecins internationaux sur place », précise M. Lazzarini sur le réseau social X, alors qu’une ONG soutenue par les Etats-Unis a démenti les informations de la défense civile palestinienne faisant état de 31 morts en marge de distributions.

Le chef de l’UNRWA déplore aussi que le centre de distribution ait été placé « bien au Sud, à Rafah », dénonçant un « système humiliant qui a forcé des milliers de personnes affamées et désespérées à marcher des dizaines de kilomètres jusqu’à une zone presque pulvérisée par les bombardements de l’armée israélienne ».

« Les livraisons et la distribution de l’aide doivent se faire à grande échelle et en toute sécurité », écrit encore M. Lazzarini. « Dans la bande de Gaza, cela ne peut se faire que par l’intermédiaire des Nations unies, notamment l’UNRWA », a-t-il ajouté.

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Il y a 1 heure, pascal a dit :

Son actuel gouvernement enfonce Israël dans l'intolérable et surtout dans l'irréversible... C'est calamiteux. Favoriser un groupe mafieux en vue d'empêcher l'émergence de ce qui pourrait être une alternative viable au Hamas est une politique à courte vue qui se retournera contre Israël tôt ou tard. C'est totalement irresponsable... 

Il est des dettes qui se paient toujours... C'est quand les prochains élections en Israël ?

 

 

Les prochaines élections générales en Israël sont pour le 27 octobre 2026 au plus tard....je sais, ça fait loin.

Je me permets aussi de rappeler cette statistique terrifiante : Netanyahou a été élu 5 fois 1er ministre.

En fait, je ne peux  m’empêcher de me rappeler à son propos le monologue de « Ash » le cyborg dans le film Alien 1er du nom, où il d’admire les attributs de prédateur du Xenomorphe.

 

Révélation

 

 

 

Modifié par Shorr kan
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Il y a 3 heures, pascal a dit :

Son actuel gouvernement enfonce Israël dans l'intolérable et surtout dans l'irréversible... C'est calamiteux. Favoriser un groupe mafieux en vue d'empêcher l'émergence de ce qui pourrait être une alternative viable au Hamas est une politique à courte vue qui se retournera contre Israël tôt ou tard. C'est totalement irresponsable... 

Il est des dettes qui se paient toujours... C'est quand les prochains élections en Israël ?

 

Nous voyons tous ce qu'il se passe, je me demande pourquoi nous ne voulons pas comprendre.

Israël n'est pas dans une perspective de donner une bonne leçon au Hamas puis de repartir en espérant l'émergence d'une alternative. Israël mène une politique qui vise à rendre Gaza invivable dans le but d'amener une majorité de la population à émigrer. Cela passera par la création d'une situation humanitaire scandaleuse ou ceux qui se plaindront du sort des palestiniens seront "invités" à les accueillir chez eux.

La bande de Gaza se transforme en un terrain vague, les israéliens détruisent méthodiquement chaque habitation. On demande aux populations de quitter les zones, l'aviation bombarde un maximum, puis quand ça vient au sol vous avez une armée de bulldozers qui vient finir le travail. Le Hamas est devenu secondaire.

La finalité c'est quoi, un immense camp de réfugiés vivant dans une grande misère, des zones importantes de la bande de Gaza qui seront sous occupation israélienne, puis ça va chercher des portes de sorties pour réduire considérablement la population présente. S'il n'y a pas de pays volontaires pour accueillir X quantité de palestiniens, je pense que petit à petit les israéliens vont les pousser de force, que ce soit dans la Cisjordanie, la Syrie ou je ne sais quoi. Puis il sera fortement possible qu'après cela il y ait une grosse pression qui se fasse en Cisjordanie pour la colonisation et la prise de territoires.

La guerre peut s'arrêter demain (ce n'est toujours pas le cas, les destructions continuent et ça s'amplifient même au sol), la bande de Gaza n'a déjà plus la place pour que les populations vivent décemment, même avec une assistance humanitaire importante. Si par le passé des opérations israéliennes à Gaza amenaient quelques destructions, que la bande de Gaza recevait de l'extérieur des aides (Qatar etc...) permettant la construction de logements, là on est dans un tout autre monde...

Jabalia-Gaza-Strip.jpg

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