Joab Posté(e) le 28 mai Share Posté(e) le 28 mai 7 minutes ago, g4lly said: De toute évidence si tu as écouté l'émission certains instrumentalisent l'aide humanitaire pour sélectionner les populations ... C'était déjà le cas quand c'était le Hamas qui "assurait la sécurité" des convois d'aide humanitaire des ONG traditionnelle. Maintenant qu'il est en train de perdre ce pouvoir, les leaders du Hamas en surpoids qui habitent Doha exhortent les gens de Gaza à refuser cette forme de distribution alimentaire. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 28 mai Share Posté(e) le 28 mai il y a 9 minutes, Joab a dit : C'était déjà le cas quand c'était le Hamas qui "assurait la sécurité" des convois d'aide humanitaire des ONG traditionnelle. Maintenant qu'il est en train de perdre ce pouvoir, les leaders du Hamas en surpoids qui habitent Doha exhortent les gens de Gaza à refuser cette forme de distribution alimentaire. Et donc c'est bien ? D'expliquer que si ils veulent manger il faut émigrer en dehors de Gaza ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 28 mai Share Posté(e) le 28 mai https://www.middleeasteye.net/news/un-food-programme-chief-denies-claims-hamas-stealing-gaza-aid-trucks (26 mai 2025) Cindy McCain, directrice du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, a réfuté dimanche les allégations selon lesquelles le Hamas volerait l'aide alimentaire acheminée à Gaza et s'est opposée à l'utilisation du terme « pillage » pour décrire les civils qui volent effectivement ce qu'ils peuvent. "Écoutez, les gens sont désespérés, ils voient un camion du Programme alimentaire mondial arriver et ils se précipitent dessus. Cela n'a rien à voir avec le Hamas ou une quelconque forme de criminalité organisée", a déclaré M. McCain à la chaîne américaine CBS. "C'est tout simplement parce que ces gens meurent de faim". Cindy est la veuve d'une voix républicaine pro-guerre de longue date dans la politique américaine, le sénateur John McCain, qui s'est présenté contre Barack Obama lors de la course à la présidence de 2008. Il est décédé en 2018. En 2021, après avoir voté pour Joe Biden à la présidence, Cindy a été nommée ambassadrice des États-Unis auprès de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture. Deux ans plus tard, elle devient directrice exécutive du PAM, quelques mois avant les attaques du 7 octobre 2023 menées par le Hamas contre le sud d'Israël, ainsi que la guerre israélienne et le siège de la bande de Gaza qui s'ensuivirent à la fin de la même année. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 28 mai Share Posté(e) le 28 mai (modifié) il y a 56 minutes, Joab a dit : C'était déjà le cas quand c'était le Hamas qui "assurait la sécurité" des convois d'aide humanitaire des ONG traditionnelle. Maintenant qu'il est en train de perdre ce pouvoir, les leaders du Hamas en surpoids qui habitent Doha exhortent les gens de Gaza à refuser cette forme de distribution alimentaire. L'argument du surpoids maintenant. C'est dire que la cause israélienne est de plus en plus désespérée. Et c'est assez ironique : https://www.i24news.tv/fr/actu/israel/societe/1706019103-israel-le-nombre-de-fumeurs-et-de-personnes-en-surpoids-en-augmentation Citation Près de 60 % des adultes israéliens sont désormais considérés comme en surpoids ou obèses https://fr.timesofisrael.com/universite-de-tel-aviv-1-3-des-israeliens-de-poids-normal-seraient-obeses-etude/ --- Mais c'est sûrement trop demander de faire admettre à un citoyen israélien que son pays, ses forces armées, sont en train d'affamer sciemment une région entière. Ce qui ne serait qu'un moindre mal au vu du laxisme complet (restons polis et modérés) au sujet des règles d'engagement de la troupe israélienne face aux civils palestiniens. Pour cette ONG américaine sortie du fondement d'un chameau aveugle, on se moque. On croirait entendre Benji nous expliquer qu'il croit en les vertus d'un système judiciaire transparent. Modifié le 28 mai par Ciders 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Shorr kan Posté(e) le 28 mai Share Posté(e) le 28 mai (modifié) Il y a 2 heures, Joab a dit : L'objectif est que des gens aient à manger ou que les gens aient à manger via les bonnes ONG? Mettez fin au blocus et laissez déjà les ONG travailler, c'est suffisant. Il y a 1 heure, Joab a dit : C'était déjà le cas quand c'était le Hamas qui "assurait la sécurité" des convois d'aide humanitaire des ONG traditionnelle. Maintenant qu'il est en train de perdre ce pouvoir, les leaders du Hamas en surpoids qui habitent Doha exhortent les gens de Gaza à refuser cette forme de distribution alimentaire. Tsahal et ses nouveaux amis mercenaires ne semblent pourtant pas très doués pour "sécuriser" la distribution de nourriture, pour le moins. Accessoirement, l'idée que le Hamas contrôle la distribution de l'aide à Gaza, est juste un mensonge. Modifié le 28 mai par Shorr kan 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 1 juin Share Posté(e) le 1 juin https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/gaza-olmert-et-barak-deux-anciens-premiers-ministres-israeliens-denoncent-la-guerre-illegitime-de-netanyahou-20250528_TEAZ6XZSQFGMJFWD7KQSGELEBU/ Coup sur coup, mardi et mercredi, deux anciens Premiers ministres israéliens ont publié des tribunes extrêmement virulentes contre les choix militaires de leur successeur. Ehud Olmert et Ehud Barak appellent tous deux à la fin de la guerre à Gaza. Ils viennent des deux bouts du spectre politique israélien et ont tous les deux été Premier ministre. Ehud Olmert, issu de la droite, entre 2006 et 2009. Ehud Barak, sorti des rangs travaillistes, quelques années avant, de 1999 à 2001. Mardi 27 et mercredi 28 mai, ils ont pris la plume pour dénoncer la guerre menée à Gaza par Benyamin Nétanyahou. Dans le Financial Times mercredi, Ehud Barak dénonce le «mirage d’une victoire totale» de l’armée israélienne à Gaza. Benyamin Nétanyahou «n’agit pas pour l’intérêt supérieur de la nation mais pour sa propre survie politique. Tout autre argument est un écran de fumée», écrit l’ancien chef du gouvernement qui a également été ministre de la Défense entre 2009 et 2013. De son côté, dans le journal israélien Haaretz mardi, Ehud Olmert explique qu’il va avoir de plus en plus de mal à récuser les accusations de «génocide» qui visent l’armée israélienne. «Génocide et crimes de guerre sont des termes juridiques qui renvoient essentiellement à l’intention et à la responsabilité des personnes habilitées à formuler les objectifs de la guerre, sa conduite et son but […] J’ai rejeté la première accusation, j’ai reconnu la seconde. Ces dernières semaines, je n’ai plus pu le faire. Ce que nous menons actuellement à Gaza est une guerre de dévastation : des massacres aveugles, sans limites, cruels et criminels de civils», écrit l’ancien Premier ministre. « Trop c’est trop, insiste Olmert. Il est temps d’arrêter, avant que nous soyons tous bannis de la famille des Nations et convoqués devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, sans aucune défense valable. » https://www.haaretz.com/opinion/2025-05-27/ty-article-opinion/.premium/enough-is-enough-israel-is-committing-war-crimes/00000197-0dd6-df85-a197-0ff64a5c0000 Ces dernières semaines, je n'ai plus été en mesure de le faire. Ce que nous faisons actuellement à Gaza est une guerre de dévastation : un massacre aveugle, illimité, cruel et criminel de civils. Cela n'est pas dû à une perte de contrôle dans un secteur spécifique, ni à un débordement disproportionné de la part de certains soldats dans une unité donnée. C'est plutôt le résultat d'une politique gouvernementale - sciemment, méchamment, malicieusement, dictée de manière irresponsable. Oui, Israël commet des crimes de guerre. Premièrement, affamer Gaza. Sur cette question, la position des hauts responsables du gouvernement est publique et claire. Oui, nous avons privé les habitants de Gaza de nourriture, de médicaments et de leurs besoins vitaux dans le cadre d'une politique explicite. En règle générale, M. Netanyahu tente de brouiller le type d'ordres qu'il a donnés, afin d'échapper à toute responsabilité juridique et criminelle le moment venu. Mais certains de ses laquais le disent ouvertement, en public, et même avec fierté : Oui, nous allons affamer Gaza. Parce que tous les habitants de Gaza sont membres du Hamas, il n'y a aucune limite morale ou opérationnelle à leur extermination, soit plus de deux millions de personnes. Les médias israéliens, chacun pour ses propres raisons (dont certaines sont compréhensibles), tentent de présenter une version modérée des événements à Gaza. Mais l'image diffusée dans le monde est beaucoup plus large, beaucoup plus dévastatrice. Il est impossible de le regarder avec sérénité et de hocher la tête, comme si la réaction du monde n'était qu'une explosion généralisée d'antisémitisme, parce que tout le monde nous déteste et qu'ils sont tous antisémites. Et pendant ce temps, nous continuons à massacrer des civils palestiniens en Cisjordanie. Je l'ai déjà dit et je ne reviendrai pas sur ma parole. Les membres de l'horrible jeunesse des collines commettent quotidiennement des crimes odieux dans toute la Cisjordanie, tandis que la police et les unités militaires déployées dans la région ferment les yeux. L'assassinat de Tzeela Gez est horrible. On ne peut qu'être peiné par le sort de cette jeune femme et par la tragédie dont elle a été victime alors qu'elle se rendait à l'hôpital pour donner naissance à son fils. Puisse-t-il survivre et grandir au sein de sa famille aimante, qui le protégera sûrement. Mais la déclaration du chef du Conseil régional de Samarie, Yossi Dagan, affirmant que les villages palestiniens doivent être détruits, est une déclaration de génocide. Lorsqu'un village palestinien brûlera, et c'est déjà le cas de plusieurs d'entre eux, on nous dira que les auteurs sont un petit groupe violent qui ne représente pas les colons. C'est un mensonge. Ils sont nombreux. L'avant-garde est toujours plus petite. Derrière elle, il y a les Yossi Dagan qui les inspirent, les aident à éviter d'être démasqués et préparent la prochaine vague d'émeutiers. Où est la police ? Où est l'armée ? Où sont les dizaines de milliers de colons qui devraient dire que ces horribles jeunes des collines sont des criminels qui devraient être envoyés en prison plutôt que d'errer dans des vergers d'oliviers appartenant à des résidents de Cisjordanie. Il n'est pas non plus possible d'ignorer ce qui s'est passé dans certaines unités militaires israéliennes, y compris les forces spéciales, où servent les soldats les meilleurs et les plus audacieux. Il y a eu trop d'incidents de tirs cruels sur des civils, de destructions de biens et de maisons, même lorsque cela ne devrait pas se produire. Il y a trop de pillages et de vols dans les maisons, dont les soldats israéliens se sont souvent vantés. Certains sont même allés jusqu'à publier leurs frasques sur Internet. Les Israéliens commettent des crimes de guerre. Je ne partage pas l'opinion de l'ancien chef d'état-major Moshe Yaalon, qui a déclaré qu'Israël procédait à un nettoyage ethnique. Mais nous approchons du moment où il sera indéniable que c'est le résultat inévitable de ce que le gouvernement, l'armée et nos braves soldats ont fait dans la pratique. Il est temps d'arrêter, avant que nous soyons tous bannis de la famille des nations et que nous soyons convoqués devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, sans aucune défense valable. Trop c'est trop. Ehud Olmert 1 1 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
pascal Posté(e) le 1 juin Share Posté(e) le 1 juin Se souvenir qu'Ehud Barak est un ancien militaire de haut rang ... 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
collectionneur Posté(e) le 1 juin Share Posté(e) le 1 juin Fiche wiki, général d'armée, ministre de la défense et premier ministre : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ehud_Barak Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Shorr kan Posté(e) le 1 juin Share Posté(e) le 1 juin (modifié) Il y a 2 heures, pascal a dit : Se souvenir qu'Ehud Barak est un ancien militaire de haut rang ... C'est surtout le type qui a laissé filer un accord de paix solide. Modifié le 1 juin par Shorr kan 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
rendbo Posté(e) le 1 juin Share Posté(e) le 1 juin il y a 43 minutes, Shorr kan a dit : C'est surtout le type qui a laissé filer un accord de paix solide. Je pense pour autant sa tribune est "sincère", dans le sens où il semble se mouiller plus sur la forme (la survie politique de BN comme justificatif sous jacent) que sur le fond (les massacres à grande échelle suite aux prises de positions politiques), ce qui lui permet de revenir sur le devant de la scène politique. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Shorr kan Posté(e) le 1 juin Share Posté(e) le 1 juin (modifié) il y a 49 minutes, rendbo a dit : Je pense pour autant sa tribune est "sincère", dans le sens où il semble se mouiller plus sur la forme (la survie politique de BN comme justificatif sous jacent) que sur le fond (les massacres à grande échelle suite aux prises de positions politiques), ce qui lui permet de revenir sur le devant de la scène politique. C'est juste qu'il souffre de dissonance cognitive, et il n'est pas le seul....lui, comme toute la gauche israélienne travailliste, pas mal d'amis d'Israël (et même les forumistes !) sont tout à fait d'accord avec la répression des palestiniens et de leurs aspirations, mais n'aiment pas trop les conséquences quand elles sont trop incarnées... La vérité est que les dirigeants israéliens de ce bord politique sont toujours allés à reculons vers la paix (oui, même Rabbin !), et comme tu le remarque, c'est sous une rationalisation qui se pique de pragmatisme et de mondre mal, rarement par convictions. Le fait est qu'ils ont du mal à se départir de la logique fondatrice d'Israël du "je le prends, je le garde". Il en découle une sentence implacable : il n'a rien de moins que cofabriqué cette situation. Modifié le 1 juin par Shorr kan 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 1 juin Share Posté(e) le 1 juin https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20250507-nous-sommes-visés-et-tués-par-israël-plus-de-200-journalistes-sont-morts-dans-la-guerre-à-gaza «Nous sommes visés et tués par Israël»: plus de 200 journalistes sont morts dans la guerre à Gaza À Gaza, les bombardements du mercredi 7 mai ont notamment coûté la vie au journaliste palestinien Yahya Sobeih, sur place pour raconter l'enfer, il était devenu papa d'une petite fille la veille. Gaza est devenue, de très loin, la zone la plus dangereuse pour la profession, comme le racontent deux reporters de terrain, joints par téléphone par Alice Froussard. Zareefa, 21 ans, est une journaliste-pigiste gazaouie. Et elle a l'impression que plus personne n'entends ceux qui s'expriment depuis l'enclave bombardée par l'armée israélienne. Comme ses confrères et consœurs, elle répète toujours ce même message, en vain : « Nous, journalistes de Gaza, sommes visés et tués par Israël. » « La raison est simple. Tout simplement parce que (les journalistes) sont les seuls sur le terrain, et ce sont ceux grâce à qui l'information sort. Ils racontent ce que fait Israël, qu'il s'agisse d'affamer des enfants ou de les tuer. Nous ne demandons qu'une chose : une pleine protection, comme le requiert le droit international. » À Gaza, les journalistes palestiniens se battent pour documenter l'horreur, minute par minute. Ils affirment que porter un gilet pare-balle avec l'inscription « Presse », c'est comme porter une cible dans le dos. Nahed, une journaliste de la télévision gazaouie, ajoute que quasi tous les reporters ont dû annoncer la mort de proches en direct : « En tant que journaliste, j'ai dû couvrir la mort de mon frère, et c'était incroyablement difficile pour moi. J'ai toujours été journaliste et c'était comme ça ; à Gaza, on rapporte la mort des autres. Mais cette fois-là, c'est moi qui suis devenue l'actualité. C'était atroce. » Depuis le 7 octobre 2023, « les forces armées ont tué près de 200 journalistes, réduisant au silence des témoins professionnels d’une opération militaire responsable de la mort de dizaines de milliers de civils, en majorité des femmes et des enfants », indique l'ONG Reporters sans frontières dans son communiqué, déplorant la mort de Yahya Sobeih. Du jamais-vu, tous conflits confondus. 3 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 1 juin Share Posté(e) le 1 juin https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20241102-guerre-à-gaza-un-black-out-médiatique-sans-précédent-et-un-nombre-record-de-journalistes-tués Guerre à Gaza: un black-out médiatique sans précédent et un nombre record de journalistes tués Dès le début de la guerre dans la bande de Gaza, Israël a imposé ses règles : interdiction des journalistes étrangers et traque des reporters palestiniens. Une situation inédite dans l’Histoire contemporaine. « Chaque matin quand je me réveille, je pense que c'est peut-être le dernier jour de ma vie », témoigne depuis la bande de Gaza Maha Hussaini, journaliste palestinienne. Il n’y a jamais eu autant de gilets portant le logo « presse » ensanglantés que depuis le 7 octobre 2023. Et les journalistes qui sont toujours en vie, qui travaillent malgré les coupures d’électricité et d’internet, qui sont souvent déplacés comme Maha Hussaini, sont désormais craints des populations car ils sont devenus de véritables cibles de l’armée israélienne : « Ma simple présence en tant que journaliste fait courir des risques à mon entourage. » Une décennie s’est écoulée après l’adoption par l’Assemblée générale de l’ONU de la résolution « La sécurité des journalistes et la question de l’impunité », proclamant à la date du 2 novembre* la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes. Cette résolution exhorte les États membres à prendre des mesures précises pour combattre la culture actuelle d’impunité. Elle condamne, entre autres, toutes les attaques et violences perpétrées contre des journalistes et des travailleurs des médias, exhorte les États membres à faire tout leur possible pour prévenir cette violence, en rendre compte, traduire en justice les auteurs des crimes commis, et veiller à ce que les victimes disposent de recours appropriés. Un black-out médiatique délibéré Cependant, depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, mais aussi en Cisjordanie occupée, en Israël, au Liban, en Syrie, pas moins de 182 journalistes ont été tués. Du jamais vu dans le monde dans un laps de temps si court, treize mois. Le plus lourd tribut est payé par les journalistes palestiniens dans l’enclave assiégée de Gaza où plus de 130 d’entre eux ont été tués, dont au moins 32 dans l’exercice de leurs fonctions. « Au rythme où les journalistes sont tués, le droit à l'information libre et indépendante est en péril », alerte l’ONG Reporters sans frontières. Dans la bande de Gaza, la présence de journalistes étrangers est interdite par Israël, sauf si ces derniers sont « embarqués » aux côtés de l’armée israélienne. Armée qui contrôle par la suite chaque image et chaque son et qui donne, ou pas, l’autorisation de diffusion. Ainsi depuis plus d’un an, seuls les journalistes palestiniens qui étaient présents lors du déclenchement de la guerre, et qui sont bloqués sur le territoire, peuvent documenter ce qu’il s’y passe. Ils sont présents sur la quasi-totalité de l’enclave pour témoigner du drame qui s’y déroule, qu’ils vivent eux-mêmes, et qui a fait plus de 43 000 morts et plus de 100 000 blessés depuis le 7 octobre 2023. Pour Israël, un accès aux journalistes internationaux sur le territoire « met en péril les forces en action sur le terrain et la sécurité des soldats », en dévoilant par exemple leur localisation. C'est donc un black-out médiatique international. Des rédactions détruites volontairement Pour empêcher l'information de circuler librement, l’armée israélienne vise particulièrement les locaux des rédactions. Dès le 19 octobre 2023, une frappe détruit une rédaction éphémère sous tente abritant des équipes de la BBC, Reuters, Al Jazeera, l'AFP, et des agences de presse locales, à proximité de l'hôpital Nasser de Khan Younès. Le 2 novembre suivant, l’armée israélienne bombarde dans la ville de Gaza les tours abritant plusieurs médias internationaux, dont la célèbre tour Hajji qui abrite les locaux de l’AFP. Le 2 novembre, c'est-à-dire le jour de la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes. Quelques mois plus tard, début 2024, c’est au tour de la Maison de la presse à Gaza, soutenue financièrement par la Norvège et la Suisse, d’être anéantie. « Lorsqu’il y a une forte probabilité qu’un crime de guerre soit commis, le flux en direct devient évidemment une preuve essentielle », explique Irene Khan, rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression. Le collectif Forbidden Stories, qui a coordonné une enquête impliquant cinquante journalistes de treize médias internationaux, révèle en juin dans « Gaza Project » que les bombardements israéliens sont délibérés et ciblés, contrairement au discours officiel israélien affirmant que ces locaux ont été classés comme « à ne pas cibler ». Des journalistes délibérément ciblés Des bâtiments mais aussi les journalistes. « Parce que nous sommes la voix des victimes, nous sommes délibérement ciblés », observe Maha Hussaini depuis Deir el-Balah. Dans la bande de Gaza, porter un gilet estampillé « Press » et un casque fait courir des risques mortels. Depuis le 7 octobre 2023, dès qu’un journaliste y est tué, RSF enquête. « On essaie de savoir d'abord s'ils sont vraiment journalistes et pour quels médias, explique Jonathan Dagher, responsable du bureau Moyen-Orient de RSF. Puis ce qu'ils faisaient quand ils ont été tués. Après on essaie d'avoir des témoignages sur les crimes, s'il y a eu des témoins, pour essayer de savoir s'ils ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions ou s'ils ont été ciblés. » L’enquête de Forbidden Stories montre qu’au moins 40 journalistes ou travailleurs des médias ont été tués alors qu’ils se trouvaient à leur domicile, quatorze ont été tués ou blessés ou présument visés alors qu’ils portaient leur veste de presse à Gaza, en Cisjordanie ou dans le sud du Liban, 18 ont été tués ou blessés dans des frappes de drones à Gaza. Quatre ont été tués ou blessés dans des frappes de drones alors qu’ils portaient leur gilet « presse ». Et au moins 40 journalistes travaillant pour des médias affiliés au Hamas ont été tués, selon cette étude. L’armée israélienne réfute ces accusations et répond au consortium avoir respecté ses règles d’engagement, « conformes au droit israélien et au droit international ». Elle argue régulièrement que s’ils ont été tués, c’est parce qu’ils étaient au mauvais endroit au mauvais moment ou bien tout simplement qu’ils n’étaient pas journalistes. « Les journalistes à Gaza sont des journalistes, des locaux pour la plupart, qui travaillent pour des chaînes locales et internationales. Ils ont durant plus d'un an fait preuve de professionnalisme. C’est grâce à eux qu'on a accès à ce qui se passe dans la bande de Gaza », insiste le responsable du bureau Moyen-Orient de RSF. « Certains médias occcidentaux très favorables à Israël remettent en cause notre objectivité, mais nous sommes également des victimes », rappelle Maha Hussaini. Le palmarès de l’édition 2024 du prestigieux prix Bayeux des correspondants de guerre a fait la part belle aux journalistes de la bande de Gaza, dont Rami Abou Jamous qui a remporté trois récompenses pour son « journal de bord » depuis le territoire asphyxié. Al-Jazeera en ligne de mire En juillet dernier, l’armée a tout de même ouvertement revendiqué l’assassinat du journaliste d’Al-Jazeera Ismaïl al-Ghoul, 27 ans, se targuant sur X– anciennement Twitter –, d’avoir éliminé « un terroriste » et « un journaliste ». Depuis plus d’un an, Al-Jazeera diffuse en direct le drame qui se déroule dans la bande de Gaza, 24h/24, grâce à son immense réseau de journalistes présents sur le territoire assiégé. Mais la chaîne internationale qatarienne est dans le viseur des autorités israéliennes depuis bien longtemps et subit de nombreuses menaces et pressions de Tel Aviv. En 2022, une reporter palestino-américaine de la chaïne Shireen Abu Akleh est tuée d’une balle dans la tête par un soldat israélien alors qu’elle couvre une opération militaire à Jénine, en Cisjordanie. En mai dernier, la chaîne dont le siège est à Doha est interdite en Israël, les autorités estimant qu’elle est « un organe de propagande du Hamas » et qu’elle porte atteinte à la sécurité de l’Etat. Quant à ses bureaux de Ramallah, en Cisjordanie occupée, ils sont fermés manu militari, en direct à la télévision ce 22 septembre, pour 45 jours renouvelables. La fermeture du bureau d’Al-Jazeera « confirme les efforts de l’occupation [par Israël] pour perturber le travail des médias diffusant [des informations sur] des violations de l’occupation contre le peuple palestinien », déclare à l’AFP Mohammed Abou Al-Roub, directeur du bureau des médias du gouvernement de l’Autorité palestinienne. Aujourd’hui, six de ses journalistes sont nommément menacés par Israël qui les accuse d’être des membres du Hamas et du Jihad islamique, dont Anas al-Sharif, visage bien connu des téléspectateurs de la chaîne. Israël refuse par ailleurs d’évacuer de la bande de Gaza deux autres journalistes d’Al-Jazeera grièvement blessés, dont un est dans le coma depuis plusieurs semaines. « C'est très dangereux de douter de l'intégrité des journalistes, et encore plus de les accuser de terroristes, des accusations infondées qui en fait ne menacent pas seulement les journalistes qui sont à Gaza, mais les journalistes qui travaillent pour ces chaînes partout. Cette accusation est faite principalement par le côté israélien, celui-là même qui empêche la presse étrangère de rentrer. Mais alors, s'il y a ce souci, pourquoi empêcher la presse étrangère de rentrer dans la bande de Gaza ? Parce que le but est vraiment d'empêcher l'information », décrypte Jonathan Dagher. Crimes de guerre Le 8 octobre dernier, une trentaine de sociétés de journalistes majoritairement basées en France ont réclamé « de nouveau l'accès à Gaza, où ils doivent être protégés ». « Nous demandons donc aux autorités israéliennes de préserver la sécurité des journalistes qui tentent actuellement de travailler à Gaza et d’ouvrir ce territoire à la presse internationale pour qu’elle y fasse son métier : informer sans entrave et témoigner de la marche de cette guerre, l’une des plus meurtrières et violentes de ce début du XXIe siècle. » De son côté, RSF réclame encore et encore l’application du droit international, « et nous demandons plus largement à la communauté internationale, aux gouvernements, de monter la pression sur les autorités israéliennes pour que s’arrête le massacre des journalistes, que ce soit à Gaza ou au Liban. Vraiment, ça doit s'arrêter. C'est déjà trop tard. » Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a déclaré en mai dernier que les crimes contre les journalistes étaient inclus dans son enquête sur les crimes de guerre à Gaza. « Les journalistes sont protégés par le droit international humanitaire et le Statut de Rome (texte fondateur de la CPI, NDLR) et ne doivent en aucun cas être pris pour cible dans l'exercice de leur importante mission. » La guerre qui s’étend désormais aux pays voisins fait craindre le pire aux journalistes. Déjà, le 13 octobre 2023, une frappe israélienne près de la frontière libanaise tuait le vidéaste de l'agence Reuters, Issam Abdallah, blessant six autres reporters. Des enquêtes indépendantes, dont l'un menée par l'AFP, ont conclu à l'utilisation d'un obus de char de 120 mm d'origine israélienne. Plus récemment, des organisations de défense des droits des journalistes au Liban ont comptabilisé la mort de cinq photographes et personnel travaillant pour des plateformes médiatiques locales, dans des frappes israéliennes sur le sud du Liban et la banlieue sud de Beyrouth. Le 25 octobre 2024, Israël a tué trois journalistes au sud du Liban. Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a dénoncé un « crime de guerre » et une attaque « délibérée » visant à « terroriser les médias pour dissimuler les crimes et les destructions ». « Mettre fin à l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes est l’un des défis les plus importants et les plus complexes de notre époque, affirme l’ONU à l’occasion de cette Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes. Il s’agit d’une nécessité fondamentale pour garantir le plein exercice du droit à la liberté d’expression ainsi que la possibilité pour tous et toutes de participer à un échange d’idées ouvert, libre et dynamique. » La résolution 2222 (2015) appelle au renforcement de la protection des journalistes, de plus en plus victimes d’attaques meurtrières dans les zones de conflit. Mais depuis sa création en 1948, l'État d'israël a déjà fait fi de 229 résolutions onusiennes, portant sur la colonisation, le statut de Jérusalem ou le retour des réfugiés. * La date de cette journée internationale a été choisie en mémoire de deux journalistes français de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, assassinés le 2 novembre 2013 au Mali. 3 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 2 juin Share Posté(e) le 2 juin https://www.lemonde.fr/international/live/2025/06/01/en-direct-guerre-a-gaza-le-chef-d-etat-major-de-l-armee-israelienne-ordonne-l-expansion-de-l-offensive-terrestre-dans-le-sud-et-le-nord-de-l-enclave-palestinienne_6609400_3210.html Le 01/06 à 20:15 Bande de Gaza Le chef d’état-major de l’armée israélienne ordonne l’expansion de l’offensive terrestre dans le sud et le nord de la bande de Gaza Lors d’une visite dans le sud de la bande de Gaza, le chef d’état-major de l’armée israélienne, Eyal Zamir, a ordonné « l’expansion de l’opération terrestre dans de nouvelles zones dans le sud et le nord de la bande de Gaza », rapporte l’armée israélienne dans un communiqué, et ce « jusqu’à ce que les conditions pour le retour des otages et la défaite décisive du Hamas soient créées ». M. Zamir a aussi « ordonné la mise en place de centres de distribution d’aide additionnels », précise l’armée. « Nous sommes au cœur d’une opération puissante et implacable − grâce à vous, le Hamas perd le contrôle », a-t-il déclaré lors d’un discours, cité dans le communiqué. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 2 juin Share Posté(e) le 2 juin https://www.lemonde.fr/international/live/2025/06/01/en-direct-guerre-a-gaza-le-chef-d-etat-major-de-l-armee-israelienne-ordonne-l-expansion-de-l-offensive-terrestre-dans-le-sud-et-le-nord-de-l-enclave-palestinienne_6609400_3210.html Le 01/06 à 16:42 La distribution d’aide humanitaire à Gaza est devenue « un piège mortel », pour le directeur de l’UNRWA « Ce matin, des coups de feu ont fait de nombreuses victimes, dont des dizaines de blessés et de morts parmi les civils affamés » dans la bande de Gaza, rapporte samedi Philippe Lazzarini, le responsable de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), estimant que « la distribution d’aide est devenue un piège mortel » dans l’enclave. Ces informations proviennent « des rapports de médecins internationaux sur place », précise M. Lazzarini sur le réseau social X, alors qu’une ONG soutenue par les Etats-Unis a démenti les informations de la défense civile palestinienne faisant état de 31 morts en marge de distributions. Le chef de l’UNRWA déplore aussi que le centre de distribution ait été placé « bien au Sud, à Rafah », dénonçant un « système humiliant qui a forcé des milliers de personnes affamées et désespérées à marcher des dizaines de kilomètres jusqu’à une zone presque pulvérisée par les bombardements de l’armée israélienne ». « Les livraisons et la distribution de l’aide doivent se faire à grande échelle et en toute sécurité », écrit encore M. Lazzarini. « Dans la bande de Gaza, cela ne peut se faire que par l’intermédiaire des Nations unies, notamment l’UNRWA », a-t-il ajouté. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. casoucasou Posté(e) le 3 juin C’est un message populaire. Share Posté(e) le 3 juin Le 28/05/2025 à 16:39, Joab a dit : Tout ce dont on accuse Israël est ou a été pratiqué par la France ou la Grande Bretagne. Personne n'a dit que la France devrait cesser d'être un république ou que la Grande Bretagne devait cesser d'être une monarchie anglicane. Et on peut être contre tout ce que tu as dénoncé et vouloir un état Juif au Moyen Orient, donc être sioniste. C'est le cas d'une bonne partie de l'opposition israélienne et c'est le cas même de beaucoup d'européens qui se disent antisionistes mais qui sont en réalité sionistes parce qu'ils ne veulent pas défaire l'état d'Israël, juste le confiner à certaines frontières. Ce que l'on reproche à Israël ce n'est pas d'être un état souverain et identitaire, mais de pratiquer une politique continue de conquête, de confiscation et d'épuration sur un peuple premier. Le 28/05/2025 à 11:06, g4lly a dit : Le rapprochement "extreme droite" et "juif d'europe" est lié à l'ennemi commun essentiellement. Concernant l'extrême droite, il y a toujours eu de fait des positions très contradictoire : Position pro palestinien (canal JM Le Pen / GUD 1980) basé sur le droit des peuples autochtones à la continuité historique. Ca faisait écho à son combat identitaire et anti-immigration en France. Position pro sioniste (majoritaire aujourd'hui) basé sur le raisonnement assez dégoutant de : on aimerait faire dans nos banlieues ce qu'Israël fait à Gaza (je simplifie à mort mais c'est le fond de leur pensée). Comme si la situation avait le moindre rapport. 1 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Shorr kan Posté(e) le 4 juin C’est un message populaire. Share Posté(e) le 4 juin (modifié) Le monopole de la distribution de l'aide aux gazaouis par la pompeusement nommée "Fondation Humanitaire pour Gaza" est bien une brique d'un vaste système concentrationnaire qui est en train de se mettre en place, lui même une partie d'un plan d'ampleur de déportation des habitants de Gaza, voir de l'élimination des plus faibles d'entre eux. https://theconversation.com/lethal-humanitarianism-why-violence-at-gaza-aid-centres-should-not-come-as-a-surprise-257908 Citation Humanitarisme meurtrier : pourquoi la violence dans les centres d'aide à Gaza ne devrait pas surprendre Publié le 3 juin 2025 à 19h09 SAST Irit Katz , Université de Cambridge https://theconversation.com/lethal-humanitarianism-why-violence-at-gaza-aid-centres-should-not-come-as-a-surprise-257908 Lien copié Partager l'article Au moins 27 Palestiniens auraient été tués le matin du 3 juin, dans un contexte de chaos dans un centre de distribution d'aide humanitaire au sud de la bande de Gaza. Cet incident fait suite à un incident similaire survenu le 1er juin, lorsqu'une trentaine de civils auraient été tués alors que des personnes se bousculaient pour obtenir des vivres dans un centre humanitaire près de Rafah, dans le sud de Gaza. Les gouvernements israélien et américain, ainsi que la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), l'entreprise privée soutenue par Israël et les États-Unis pour prendre en charge la distribution de l'aide à Gaza, ont précédemment démenti les informations selon lesquelles les troupes israéliennes auraient tiré sur des civils faisant la queue pour obtenir de l'aide. L'ambassadeur des États-Unis en Israël, Mike Huckabee, a critiqué ce qu'il a qualifié de « reportages imprudents et irresponsables de la part des principaux médias américains ». Cependant, après l'incident du 3 juin, l' armée israélienne a admis avoir tiré près d'un centre de distribution alimentaire après avoir remarqué « plusieurs suspects se dirigeant vers elle ». Un porte-parole du GHF a déclaré que les personnes auraient essuyé des tirs « après avoir franchi le couloir de sécurité désigné et pénétré dans une zone militaire fermée ». La violence dans ces points de distribution d'aide privés ne devrait pas surprendre, compte tenu de la situation. Depuis que le gouvernement israélien a imposé son blocus de l'aide début mars, la crise humanitaire dans la bande de Gaza s'est aggravée des semaines durant. En avril, le Système intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), fruit d'une collaboration entre de nombreuses organisations intergouvernementales et non gouvernementales, signalait déjà que l'ensemble de la population de Gaza souffrait de niveaux critiques de faim . Le système de distribution d'aide mis en place par le GHF, quant à lui, a été largement critiqué . Le 25 mai, la veille du début des opérations de GHF à Gaza, son directeur américain, Jake Wood, a démissionné . Il a déclaré qu'il estimait que l'organisation ne serait pas en mesure de respecter les principes humanitaires fondamentaux d'« humanité, neutralité, impartialité et indépendance ». Diviser pour mieux contrôler Le plan de distribution de l'aide du GHF est similaire à celui publié en décembre 2024 par le Forum israélien de défense et de sécurité (IDSF), une organisation regroupant de nombreux anciens hauts gradés de l'armée israélienne. Ce groupe proposait de prendre le contrôle de la distribution de l'aide à l'agence des Nations Unies Unrwa, qui était la principale organisation supervisant la distribution de l'aide jusqu'à son interdiction par Israël plus tôt cette année . Le plan IDSF propose que : « Israël supervisera l'aide distribuée par les organisations internationales, démantelant ainsi les réseaux de distribution de l'UNRWA et du Hamas dans la bande de Gaza, guidé par le principe : "La main qui distribue l'aide est la main qui la contrôle". » Cet objectif serait atteint grâce à la création de camps de tentes pour les personnes déplacées à l'intérieur du pays (PDI), appelés « zones humanitaires ». Environ 90 % des 2,1 millions de Palestiniens de Gaza sont des PDI. Le plan des FDI, reconnaissant que « de vastes zones bâties ont été détruites ou ne sont plus habitables », précise qu'« il n'est actuellement ni envisageable ni recommandé que les PDI reviennent à la fin de la guerre ». Selon ce plan , les zones de la bande de Gaza encore habitées par des civils palestiniens seront divisées selon un « système d'axes longitudinaux et transversaux ». Chaque « ville de déplacés » créée au sein de ces divisions sera gérée comme un « territoire administratif temporaire distinct », selon le principe « diviser pour régner ». Le plan prévoit que la responsabilité de l'aide humanitaire à Gaza soit transférée à une Direction humanitaire basée sur les villes de déplacés et les certificats biométriques. Ce plan, baptisé « Plan du Jour d'Après », est conçu par les FDI pour contrôler la population de Gaza et créer un fossé entre les civils et le Hamas afin de le détruire. Et ce, malgré l'affirmation d'un haut commandant militaire israélien selon laquelle il est impossible d'éliminer le Hamas . La réalité sur le terrain La manière dont le GHF organise actuellement la distribution de l'aide respecte certains principes du plan IDSF. Il remplace la distribution de l'aide de l'ONU par une organisation privée, soutenue à la fois par Israël et les États-Unis, mais ne fournit l'aide que sur quatre sites . Ces derniers sont répartis de manière inégale dans la bande de Gaza, trois dans une petite zone au sud-ouest de Rafah, et le quatrième au sud de la ville de Gaza, dans une zone dominée par le couloir de Netzarim, contrôlé par l'armée israélienne. Les personnes faisant la queue pour accéder à l'aide humanitaire devraient emprunter un étroit couloir clôturé pour accéder à un complexe humanitaire plus vaste. Une fois à l'intérieur, elles sont soumises à des contrôles d'identité et à des scanners oculaires pour mieux contrôler la distribution de l'aide. Cela aurait entraîné de longues heures d'attente sous la chaleur et des scènes chaotiques où des personnes ont brisé des clôtures pour tenter d'obtenir des provisions. Parmi les personnes qui auraient été tuées le 3 juin figuraient trois enfants et deux femmes . Le programme GHF avait déjà été critiqué avant les violents incidents, tant par les Palestiniens que par les organisations humanitaires internationales. L'emplacement des sites de distribution oblige parfois les populations à parcourir des distances considérables pour recevoir de l'aide. Le porte-parole du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), Jonathan Crick, a demandé : « Comment une mère de quatre enfants, qui a perdu son mari, va-t-elle pouvoir transporter 20 kg jusqu'à sa tente de fortune, parfois à plusieurs kilomètres de là ? » En tant que personne qui étudie l’urbanisme, les conflits et les déplacements, il est clair pour moi que concevoir l’ensemble du système de distribution de l’aide autour de seulement quatre « méga-sites » dans des zones limitées de la bande de Gaza conduit au type de surpopulation et de chaos qui ont rendu la violence presque inévitable . À mon avis, en concentrant ces sites tout en démolissant massivement des zones habitables de la bande de Gaza, Israël instrumentalise de fait des mécanismes civils essentiels contre les Palestiniens . Le programme d'aide semble privilégier les questions politiques et territoriales au détriment de la distribution humanitaire. Le système GHF permet à Israël de concentrer davantage les civils dans des campements de fortune. Là, ils sont confrontés à des conditions et des abris inadéquats et insalubres. Ces conditions sont particulièrement dangereuses pour les femmes et les enfants , et sont également vulnérables aux attaques de l'armée israélienne . Les Palestiniens craignent également que le contrôle biométrique soit utilisé par Israël comme une arme de contrôle coercitif , plutôt que comme un moyen de fournir une aide humanitaire. Aujourd'hui, des personnes tentant d'accéder à l'aide meurent. La communauté internationale doit de toute urgence faire pression sur les deux parties pour qu'elles concluent un cessez-le-feu et sur Israël pour qu'il ouvre Gaza à une opération humanitaire rapide et de grande envergure. Maintenir le système actuel de GHF revient à ouvrir la voie à une nouvelle tragédie. Modifié le 4 juin par Shorr kan 3 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Shorr kan Posté(e) le 6 juin C’est un message populaire. Share Posté(e) le 6 juin (modifié) Enchainement de bonnes nouvelles : Déjà, Bibi arme DAESH dans la bande de GAZA ! C’est Libermann qui a cafeté : Dans une interview accordée à la radio publique israélienne KAN, Lieberman a déclaré que Netanyahou avait ordonné le transfert d'armes légères à une milice gangstero-islamiste, qui dit mieux !. Et vous savez quoi ? Non seulement il ne l’a pas nié, mais ne comprenant pas ce qu’on lui reproche, Bibi demande dans une vidéo ce qu’il y a de mal à armer des miliciens anti-Hamas Mieux que ça, le groupe en question est dirigé par un certain Yasser Abu Shabab. Le garçon aux multiples talents, peut non seulement se prévaloir de la qualité de djihadiste, mais aussi celle de gangster ! Après tout, comment ne pas être d’accords avec lui ? Après avoir considéré que confier la distribution de l'aide humanitaire à des mercenaires était pertinente ! Que pourrait-il mal se passer cette fois à armer des gangs islamistes avec les armes saisis au Hamas, hein ? https://fr.timesofisrael.com/israel-a-effectivement-arme-un-gang-de-gaza-pour-renforcer-lopposition-au-hamas/ Révélation Israël a armé un gang de Gaza pour renforcer l’opposition au Hamas Le cabinet de sécurité n'a pas été informé du projet d'armement du groupe qui a été créé à Rafah, l'année dernière, et dont l'origine remonte aux pillages des camions d'aide humanitaire Israël a armé un gang de djihadistes appartenant au milieu criminel dans la bande de Gaza dans le cadre d’une initiative qui vise à renforcer l’opposition au Hamas au sein de l’enclave, ont confirmé jeudi des sources proches de l’establishment de la Défense, suite à des propos qui avaient été tenus à ce sujet par l’ancien ministre de la Défense Avigdor Liberman. Liberman, à la tête du parti d’opposition Yisrael Beytenu, avait déclaré devant les caméras de la chaîne publique Kan, jeudi matin, que le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait approuvé, de manière unilatérale, le principe du transfert d’armements au clan Abou Shabab, un groupe armé qui s’oppose à la domination du Hamas dans la bande de Gaza. « Le gouvernement israélien donne des armes à un groupe de criminels et à des voyous, proches de l’État islamique, sur ordre du Premier ministre », s’est insurgé Liberman. « Ce qui, à ma connaissance, n’a pas été approuvé par le cabinet ». Il a affirmé que le chef du Shin Bet, Ronen Bar, était au courant de cette décision – « mais je ne sais pas dans quelle mesure le chef d’état-major a été impliqué », a-t-il noté. Ce groupe, qui est parfois qualifié de milice, parfois de gang criminel, est dirigé par Yasser Abu Shabab, membre d’un grand clan du sud de Gaza. Son groupe a été filmé, ces derniers jours, en train de mener des opérations dans un secteur situé à proximité du poste-frontière de Kerem Shalom, une zone placée sous contrôle militaire israélien. Sur ces images, qui ont été diffusées sur internet par Abu Shabab, des membres du groupe portent des uniformes de style militaire sur lesquels figurent le drapeau palestinien et les mots « Unité de lutte contre le terrorisme ». Répondant aux propos de Liberman, le bureau du Premier ministre n’a pas démenti les allégations mais il a fait savoir qu’Israël « œuvre à vaincre le Hamas par divers moyens, sur la base des recommandations faites par tous les responsables de l’establishment de la sécurité dans le pays ». L’accusation lancée par Liberman a ultérieurement été confirmée par des officiels de la Défense qui se sont exprimés sous couvert d’anonymat. Le censeur israélien a donné son feu vert à la publication des détails apportés par ces derniers. Les sources ont confirmé qu’Israël avait transféré des Kalachnikov au gang. Certains armements avaient été saisis dans les arsenaux du Hamas au cours de la guerre. La décision de commencer à armer le groupe avait été prise sans approbation préalable de la part du cabinet de sécurité israélien – ce qui va à l’encontre de la procédure. Elle a été prise par les instances chargées de la sécurité avec l’approbation du Premier ministre, ont précisé les sources. La milice mène ses opérations à Rafah, dans une zone placée sous contrôle militaire israélien. Abou Shabab a affirmé qu’il assurait la sécurité des convois transportant les aides humanitaires, même si d’autres ont accusé son groupe de les piller. Pris pour cible par le Hamas Le clan a attiré l’attention du Hamas. Le 30 mai, le Hamas avait diffusé une vidéo officielle montrant un groupe d’hommes armés et masqués qui menaient des opérations à l’extérieur d’un bâtiment avant que ce dernier n’explose. Le Hamas avait affirmé que le groupe, sur les images, travaillait avec les soldats israéliens en inspectant les bâtiments avant que les troupes israéliennes ne s’y installent, sans préciser s’il s’agissait d’Israéliens ou de Palestiniens. Toutefois, des photos antérieures du gang d’Abu Shabab, comparées avec les nouvelles, avaient clairement laissé penser qu’il s’agissait du même groupe – ce qui indique que le Hamas considère le gang comme une menace. Lors d’un entretien avec le journal libanais Al-Akhbar, en début de semaine, des sources proches du Hamas, qui se sont exprimées sous couvert d’anonymat, ont donné un plus grand nombre d’informations sur le groupe, qui, elles l’ont admis, a été pour le groupe terroriste une épine dans le pied. Selon ces sources, la milice comprend quelque 300 personnes – Abu Shabab en a personnellement recruté environ 50. Les 250 autres membres auraient rejoint le gang, pour leur part, par l’intermédiaire des services de renseignement de l’Autorité palestinienne. Les sources du Hamas n’ont pas fourni de preuves des liens supposés qui uniraient Abu Shabab et l’Autorité Palestinienne, à Ramallah, et Al-Akhbar n’a été en mesure de vérifier aucune des affirmations qui ont été faites par le groupe terroriste. Le groupe avait fait son apparition à Rafah au mois de mai 2024, après l’invasion par l’armée israélienne de la ville la plus au sud de la bande de Gaza, ont déclaré les sources du Hamas. Elles ont confié à Al-Akhbar que les Brigades Al-Qassam avaient « déjà commencé à commettre des assassinats directs » contre les membres du gang d’Abu Shabab, et que l’existence du groupe était rapidement devenue une « question centrale » pour l’organisation terroriste. Selon les sources, certains membres du gang appartiennent à une faction salafiste extrémiste qui a également eu des démêlés avec le Hamas avant la guerre. Ce n’est pas la première fois que Netanyahu est impliqué ou accusé de soutenir des milices et des groupes terroristes en plein essor dans le but d’affaiblir un ennemi commun. Au fil des ans, différents rapports avaient indiqué que la politique d’Israël, sous la gouvernance de Netanyahu, consistait à considérer le Hamas comme un atout susceptible d’être utilisé pour affaiblir l’Autorité palestinienne. En 2019, le Premier ministre avait déclaré lors d’une réunion de faction du Likud, semble-t-il, que tous ceux qui s’opposaient à la création d’un état palestinien devaient soutenir les transferts de fonds au Hamas, ennemi de l’Autorité palestinienne – qui, elle, est reconnue par la communauté internationale. Le ministre des Finances Bezalel Smotrich avait fait une déclaration similaire lors d’une interview en 2015. La révélation faite par Liberman, jeudi, a suscité un tollé. Le leader du parti de gauche Les Démocrates, Yair Golan, a souligné ce qui lui est apparu comme un modèle de comportement. « Netanyahu, qui a transféré des milliards au Hamas dans des valises remplies d’argent sur la base de la conviction erronée que le Hamas était un ‘atout’, fait maintenant la promotion d’un nouveau concept dangereux : Armer une milice gazaouie qui entretient des liens avec l’EI », a écrit le politicien sur X. « Netanyahu est dangereux pour la sécurité d’Israël », a-t-il accusé. « Il ne s’agit pas d’une erreur isolée. C’est systématique. Netanyahu vend la sécurité d’Israël pour un seul jour de plus passé au pouvoir ». Un avis qui a été partagé par le chef de l’opposition, Yair Lapid. « Après que Netanyahu a cessé de donner des millions de dollars au Hamas, voilà qu’il approvisionne désormais en armes des organisations proches de l’État islamique à Gaza, le tout sans préparation, sans planification stratégique, ce qui entraînera de nouveaux désastres », a écrit Lapid sur le site X. Révélation Ensuite, vous vous rappelez peut être de la volonté de Macron de reconnaître incessamment l’existence d’un Etat palestinien, que c’était impératif vu les circonstances ? ça devait se faire à l’occasion dit-on d’une conférence coorganisé entre la France et l’Arabie Saoudite à l’ONU, en deuxième partie de juin, pour « relancer la solution à deux état »… ….Et bien vous savez quoi ? C’était une blague, nananèreu ! L’astuce posé pour éluder cette reconnaissance, c’est de demander la reconnaissance simultanée d’Israël par un certain nombre de pays arabe et musulmans, importants. Aussi, une démilitarisation du Hamas, le fait de rendre les otages restants, une réforme « profonde » de l’Autorité Palestinienne et que celle-ci administre Gaza...ecetera Ou comment prendre les gens pour des cons.....pardons, je voulais dire, les enfants du bon dieu pour des canards sauvages (les vrais saurons !). Pour de vrai, le média israélien Ynetnews rapporte que Anne Claire Legendre, madame MENA de l’Elysée a rassuré en personne le gouvernement israélien furibard de l'initiative élyséenne. Bien entendu, l’Elysée dément. https://www.bfmtv.com/politique/elysee/la-position-du-president-n-a-pas-change-l-elysee-dement-un-demi-tour-sur-la-reconnaissance-d-un-etat-palestinien_AN-202506040496.html La source primaire https://www.ynetnews.com/article/hjilwa2ggl Pour finir, j'ai choisi une photo qui casse pas des briques mais qui de mon point de vue concentre à elle seule la majorité des caractéristiques explicites et implicites des nouvelles modalités de distribution de l’aide humanitaire aux gazaouis : Révélation - Alors, c'est un carton standard - aie les famille nombreuses !...- de 20kg censé être le ravitaillement de la semaine qui est généreusement offert - et ce que l’on ne voit pas- rempli de bonnes choses, mais essentiellement impossibles à consommer sans combustible (genre spaghettis, huile de cuisons)… - Seul un « chef de famille » peut prétendre récupérer l’une de ses magnifiques boites à délices. - Avant et après une longue -et humiliante- attente pour ce faire distribuer le cadeau tant attendu, l’usage intensif des gambettes est impératifs si vous voulez accéder aux quelques centres de distribution bien au Sud de Gaza, et aussi en repartir. Gageons qu’une génération de spécialistes du marathon et du trail est en train de naitre à Gaza. - Les autres, tout ceux qui ne peuvent pas se déplacer - les trop jeunes, trop vieux, les femmes enceintes, les handicapés, blaisés-mutilés, les orphelins qui ères dans les ruines, tout ça...- eh bien pour paraphraser Louis Sarkozy "qu'ils crèvent", enfin je suppose... - Ah oui, les livraisons à domiciles non seulement ne sont pas en option, mais pas permises non plus. Des « caravanes » d’aides humanitaires tentant de s’organiser pour les faires parvenir à qui de droit, sont attaquées par des gangs en mode Mad Max, sous l’œil complaisant de Tsahal (voir les nouveau venus en la matière plus haut). Voilà, c'était les bonnes nouvelles qui rendent toujours plus riantes les journées à Gaza. Modifié le 6 juin par Shorr kan 2 2 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. g4lly Posté(e) le 8 juin C’est un message populaire. Share Posté(e) le 8 juin Un gang de pillards au service d’Israël dans Gaza Plutôt que de favoriser une alternative palestinienne au Hamas dans la bande de Gaza, l’armée israélienne préfère soutenir et armer la milice d’un gangster notoire, responsable de nombreux pillages de l’aide humanitaire, raconte l’historien Jean-Pierre Filiu dans sa chronique. Le gouvernement israélien et son armée ont longtemps cru tout savoir de Gaza, du fait de la surveillance permanente exercée par les drones et de l’interception parfois systématique des communications locales. Ils étaient persuadés de pouvoir ainsi compenser l’absence de tout relais dans la population de Gaza, que leur politique de la « terre brûlée », lors du retrait de l’armée et des colons en 2005, avait entraînée. Ce manque de collaborateurs palestiniens n’avait fait que s’accentuer au fil des seize années de blocus imposé par Israël à partir de 2007, après la prise de contrôle de l’enclave palestinienne par le Hamas. La toute-puissance technologique d’Israël ne lui a pourtant pas épargné le traumatisme du bain de sang du 7 octobre 2023. Mais même un tel choc n’a pas convaincu l’armée israélienne de changer d’approche à Gaza, où le recours systématique à l’intelligence artificielle, plutôt qu’au renseignement humain, a été dévastateur pour la population civile. Le pari israélien sur les pillards Le plus sûr moyen d’évincer le Hamas de la bande de Gaza serait de lui opposer une alternative palestinienne crédible, une option pourtant catégoriquement refusée par Benyamin Nétanyahou. Le premier ministre israélien craint en effet qu’un retour à Gaza de l’Autorité palestinienne de Ramallah ne relance la « solution à deux Etats », alors même qu’il ferraille contre toute perspective d’une entité palestinienne digne de ce nom, même démilitarisée. L’armée israélienne a dès lors misé sur certains clans de Gaza, espérant que ces structures traditionnelles pourraient contrebalancer le Hamas. C’était oublier que de tels réseaux de solidarité avaient été profondément affaiblis par les déplacements incessants imposés à la population, et qu’ils étaient incapables de se coaliser pour faire pièce au mouvement islamiste dans l’ensemble de l’enclave. Les militaires israéliens se sont dès lors rabattus sur une frange du crime organisé pouvant opérer à proximité de leurs positions, dans l’espoir de les transformer en milice de supplétifs locaux. Le chef de ce qu’il faut bien appeler un gang est Yasser Abou Shebab, un repris de justice renié par son clan de Rafah et assoiffé de vengeance à l’encontre du Hamas, qui l’avait incarcéré pour trafic de drogue. Il peut recruter une centaine de délinquants de son acabit, eux aussi en rupture avec leur famille, parfois évadés des prisons, à la faveur des frappes israéliennes. Du fait de ce gang, armé par Israël, 40 % de l’aide humanitaire, déjà notoirement insuffisante, sont pillés durant le mois d’octobre 2024, peu après son entrée dans la bande de Gaza. Les décideurs israéliens espèrent ainsi, d’une part, renforcer Abou Shebab, qui profite de l’aide détournée pour recruter de nouveaux miliciens, et, d’autre part, discréditer les Nations unies, afin de les remplacer comme distributeur direct d’une aide humanitaire devenue un instrument de contrôle d’une population épuisée. Une dimension de la guerre inhumanitaire Durant mon séjour de plus d’un mois dans la bande de Gaza, j’ai pu documenter, non loin de mon lieu de résidence, deux pillages de convois par le gang d’Abou Shebab, appuyé par l’armée israélienne. Dans la nuit du 22 au 23 décembre 2024, une frappe israélienne tue d’abord deux responsables de la sécurité d’un convoi de 66 camions des Nations unies, puis un tiers de ces camions d’aide sont dérobés dans une embuscade où six gardes sont tués par des drones israéliens. Aux premières heures du 4 janvier 2025, ce sont cette fois 50 camions sur 74 qui sont pillés après des combats qui font onze morts (cinq tués par les drones israéliens et six dans les échanges de tirs interpalestiniens). Le secrétaire général adjoint de l’Organisation des Nations unies dénonce la volonté israélienne de rendre « dangereux de protéger les convois d’aide, alors qu’on peut les piller sans danger ». Le Hamas sévit alors contre les pillards, ou ceux qu’il désigne comme tels, d’où une hausse spectaculaire de la violence interpalestinienne jusqu’à la trêve du 19 janvier. Le gang d’Abou Shebab, déstabilisé par une telle suspension des hostilités, est relancé par l’armée israélienne avec le blocus hermétique de l’enclave, le 2 mars, et la reprise des bombardements massifs et des opérations terrestres, deux semaines plus tard. Les envahisseurs sont désormais déterminés à se débarrasser des Nations unies et des organisations humanitaires, visées parfois par des frappes directes. Abou Shebab plastronne sur les réseaux sociaux en se présentant comme la « voix d’un peuple fatigué du chaos, du terrorisme et de la division ». Ses miliciens intègrent le dispositif où l’armée israélienne délègue à des mercenaires américains la distribution dans des conditions indignes d’une aide minimale. Il s’agit bien d’une guerre inhumanitaire, marquée par une militarisation sans précédent de l’aide humanitaire comme par la banalisation des traitements inhumains, avec déjà plusieurs tueries autour de ces centres d’« aide inhumanitaire ». En Israël même, la polémique enfle depuis qu’un ancien ministre de la défense a accusé Benyamin Nétanyahou de « donner des armes au groupe de criminels et de voyous » d’Abou Shebab, qui serait même « proche de l’Etat islamique ». Cela s’appelle la politique du pire. https://www.lemonde.fr/un-si-proche-orient/article/2025/06/08/un-gang-de-pillards-au-service-d-israel-dans-gaza_6611156_6116995.html 6 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. pascal Posté(e) le 8 juin C’est un message populaire. Share Posté(e) le 8 juin Son actuel gouvernement enfonce Israël dans l'intolérable et surtout dans l'irréversible... C'est calamiteux. Favoriser un groupe mafieux en vue d'empêcher l'émergence de ce qui pourrait être une alternative viable au Hamas est une politique à courte vue qui se retournera contre Israël tôt ou tard. C'est totalement irresponsable... Il est des dettes qui se paient toujours... C'est quand les prochains élections en Israël ? 7 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Shorr kan Posté(e) le 8 juin Share Posté(e) le 8 juin (modifié) Il y a 1 heure, pascal a dit : Son actuel gouvernement enfonce Israël dans l'intolérable et surtout dans l'irréversible... C'est calamiteux. Favoriser un groupe mafieux en vue d'empêcher l'émergence de ce qui pourrait être une alternative viable au Hamas est une politique à courte vue qui se retournera contre Israël tôt ou tard. C'est totalement irresponsable... Il est des dettes qui se paient toujours... C'est quand les prochains élections en Israël ? Les prochaines élections générales en Israël sont pour le 27 octobre 2026 au plus tard....je sais, ça fait loin. Je me permets aussi de rappeler cette statistique terrifiante : Netanyahou a été élu 5 fois 1er ministre. En fait, je ne peux m’empêcher de me rappeler à son propos le monologue de « Ash » le cyborg dans le film Alien 1er du nom, où il d’admire les attributs de prédateur du Xenomorphe. Révélation Modifié le 8 juin par Shorr kan 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Pol Posté(e) le 8 juin Share Posté(e) le 8 juin Il y a 3 heures, pascal a dit : Son actuel gouvernement enfonce Israël dans l'intolérable et surtout dans l'irréversible... C'est calamiteux. Favoriser un groupe mafieux en vue d'empêcher l'émergence de ce qui pourrait être une alternative viable au Hamas est une politique à courte vue qui se retournera contre Israël tôt ou tard. C'est totalement irresponsable... Il est des dettes qui se paient toujours... C'est quand les prochains élections en Israël ? Nous voyons tous ce qu'il se passe, je me demande pourquoi nous ne voulons pas comprendre. Israël n'est pas dans une perspective de donner une bonne leçon au Hamas puis de repartir en espérant l'émergence d'une alternative. Israël mène une politique qui vise à rendre Gaza invivable dans le but d'amener une majorité de la population à émigrer. Cela passera par la création d'une situation humanitaire scandaleuse ou ceux qui se plaindront du sort des palestiniens seront "invités" à les accueillir chez eux. La bande de Gaza se transforme en un terrain vague, les israéliens détruisent méthodiquement chaque habitation. On demande aux populations de quitter les zones, l'aviation bombarde un maximum, puis quand ça vient au sol vous avez une armée de bulldozers qui vient finir le travail. Le Hamas est devenu secondaire. La finalité c'est quoi, un immense camp de réfugiés vivant dans une grande misère, des zones importantes de la bande de Gaza qui seront sous occupation israélienne, puis ça va chercher des portes de sorties pour réduire considérablement la population présente. S'il n'y a pas de pays volontaires pour accueillir X quantité de palestiniens, je pense que petit à petit les israéliens vont les pousser de force, que ce soit dans la Cisjordanie, la Syrie ou je ne sais quoi. Puis il sera fortement possible qu'après cela il y ait une grosse pression qui se fasse en Cisjordanie pour la colonisation et la prise de territoires. La guerre peut s'arrêter demain (ce n'est toujours pas le cas, les destructions continuent et ça s'amplifient même au sol), la bande de Gaza n'a déjà plus la place pour que les populations vivent décemment, même avec une assistance humanitaire importante. Si par le passé des opérations israéliennes à Gaza amenaient quelques destructions, que la bande de Gaza recevait de l'extérieur des aides (Qatar etc...) permettant la construction de logements, là on est dans un tout autre monde... 1 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Polybe Posté(e) le 8 juin C’est un message populaire. Share Posté(e) le 8 juin Il y a 4 heures, Pol a dit : Nous voyons tous ce qu'il se passe, je me demande pourquoi nous ne voulons pas comprendre. Israël n'est pas dans une perspective de donner une bonne leçon au Hamas puis de repartir en espérant l'émergence d'une alternative. Israël mène une politique qui vise à rendre Gaza invivable dans le but d'amener une majorité de la population à émigrer. Cela passera par la création d'une situation humanitaire scandaleuse ou ceux qui se plaindront du sort des palestiniens seront "invités" à les accueillir chez eux. La bande de Gaza se transforme en un terrain vague, les israéliens détruisent méthodiquement chaque habitation. On demande aux populations de quitter les zones, l'aviation bombarde un maximum, puis quand ça vient au sol vous avez une armée de bulldozers qui vient finir le travail. Le Hamas est devenu secondaire. La finalité c'est quoi, un immense camp de réfugiés vivant dans une grande misère, des zones importantes de la bande de Gaza qui seront sous occupation israélienne, puis ça va chercher des portes de sorties pour réduire considérablement la population présente. S'il n'y a pas de pays volontaires pour accueillir X quantité de palestiniens, je pense que petit à petit les israéliens vont les pousser de force, que ce soit dans la Cisjordanie, la Syrie ou je ne sais quoi. Puis il sera fortement possible qu'après cela il y ait une grosse pression qui se fasse en Cisjordanie pour la colonisation et la prise de territoires. La guerre peut s'arrêter demain (ce n'est toujours pas le cas, les destructions continuent et ça s'amplifient même au sol), la bande de Gaza n'a déjà plus la place pour que les populations vivent décemment, même avec une assistance humanitaire importante. Si par le passé des opérations israéliennes à Gaza amenaient quelques destructions, que la bande de Gaza recevait de l'extérieur des aides (Qatar etc...) permettant la construction de logements, là on est dans un tout autre monde... La "Stratégie Varsovie" ou l'Opération Ghetto. Israël vient de cramer une sacrée cartouche en effaçant la "dette de la Shoah". Mes propos sont crus, mais dans les esprits j'ai bien peur que ça soit à ça que l'on assiste. En faisant ça, ils ne valent pas mieux qu'Assad en Syrie ou autre. 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) mardi à 17:04 Share Posté(e) mardi à 17:04 L'armée israélienne a besoin d'une pause pour régénérer ses matériels après presque 2 ans de guerre. https://www.middleeastmonitor.com/20250606-israeli-army-faces-severe-equipment-fatigue-technical-failures-in-gaza-report/ 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
loki Posté(e) mardi à 18:21 Share Posté(e) mardi à 18:21 Et ses hommes, il manque 6000 hommes dans les unités de combat et 10000 dans l'armée... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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