Wallaby Posté(e) lundi à 15:28 Share Posté(e) lundi à 15:28 Il y a 23 heures, TarpTent a dit : L’avantage de mettre E. Musk en titre de n’importe quoi, c’est que ça fait plein de vues. Pourtant, le sujet n’est pas nouveau, et son traitement non plus. Entre les nombreuses études sociologiques et scientifiques - entre autres par la NASA ou à sa demande - et les œuvres de fiction reprenant ce sujet sous toutes ses formes, y compris lorsque des corporations s’approprient des colonies et les régissent, il n’y a pas de quoi attendre un E. Musk pour discuter des conditions et des déviances. Autant créer un sujet dédié, où l’on pourra échanger sur ce thème en partageant aussi les études et œuvres de fiction, de Stanley Robinson avec sa trilogie littéraire Mars et qui s’appuyait sur des études de la NASA, à The Outer Worlds - excellent jeu pc par ailleurs - , parce qu’en la matière, toutes les sources seront bonnes. La seule raison de citer Musk, c’est qu’il rend cette réalité un peu plus tangible, et qu’avec ses délires de définir se propre constitution pour sa ville martienne, “Terminus“ et sa vision de l’humanité suffisamment biaisée pour qu’il se voit Gouverneur d’une cité pour quelques hommes triés sur le volet et beaucoup de robots, c’est possiblement préoccupant pour la suite. Mais Musk ou pas, l’occupation de la Lune elle sera une réalité du fait de la NASA et de la Chine, et le problème humain demeurera dans la mesure où dans l’espace et les autres planètes, tout veut la mort de l’humain. J'ouvre un nouveau fil, même si cela risque d'introduire un biais si l'on ouvre un nouveau fil pour expurger les idées délirantes de Musk de l'autre fil, dès que Musk a une idée délirante. Cela risque de donner l'impression aux lecteurs du premier fil que Musk est un type entièrement raisonnable. Mais il est inextricablement les deux, à la fois quelqu'un qui a de très bonnes idées, qui fonctionnent, et on en a la preuve tous les jours, et en même temps... Je connais très peu la science fiction. Quand tu dis que Stanley Robinson s'inspire de la NASA, est-ce que cela marche toujours, depuis que la NASA dit qu'elle cherche des cavernes que ce soit sur la Lune ou sur Mars ? Est-ce que Stanley Robinson met ses personnages dans des cavernes ? Le 27/04/2024 à 15:31, Wallaby a dit : Je m'étonne aussi de cette vision d'une ville martienne avec des structures en surface. Pour des raisons de radioprotection et d'atténuation des variations de température, l'habitat sous-terrain, dans des cavernes est recommandé : https://www.space.com/32795-moon-lava-tubes-protect-astronauts.html (5 mai 2016) Ce n'est pas sur Mars, mais sur la Lune, mais le problème est un peu le même. https://science.nasa.gov/solar-system/planets/mars/nasa-orbiter-finds-possible-cave-skylights-on-mars/ (21 septembre 2007) La sonde spatiale Mars Odyssey de la NASA a découvert les entrées de sept grottes possibles sur les pentes d'un volcan martien. Cette découverte alimente l'intérêt pour les habitats souterrains potentiels et stimule la recherche de cavernes ailleurs sur la planète rouge. « Celles-ci se trouvent à une altitude tellement extrême qu'elles ne sont pas de bons candidats pour servir d'habitation humaine ou pour abriter une vie microbienne ». https://www.urmc.rochester.edu/news/story/houston-we-have-another-problem (31 décembre 2012) Une nouvelle étude publiée aujourd'hui dans la revue PLOS ONE montre que le rayonnement cosmique - qui bombarderait les astronautes lors de missions dans l'espace lointain vers des endroits tels que Mars - pourrait accélérer l'apparition de la maladie d'Alzheimer. « Les particules de fer étant plus puissantes, il est extrêmement difficile, d'un point de vue technique, de s'en protéger efficacement », a déclaré M. O'Banion. « Il faudrait essentiellement envelopper le vaisseau spatial dans un bloc de plomb ou de béton d'un mètre cinquante ». https://www.space.com/mars-radiation-protection-astronauts-underground (26 avril 2022) Une exposition prolongée aux particules de rayons cosmiques galactiques (GCR) pourrait entraîner chez l'homme de nombreux problèmes de santé, tels que le développement de cancers, de cataractes et de lésions du système nerveux central. Mars ne dispose pas d'un champ magnétique global protecteur similaire [à la Terre], ce qui permet aux particules GCR de pénétrer librement dans son atmosphère et d'atteindre la surface de la planète. Les chercheurs ont proposé qu'un bouclier de régolithe de 3,3 à 5,5 pieds (1 à 1,6 mètres) serait nécessaire pour vivre en toute sécurité sur Mars (défini comme une exposition annuelle aux radiations ne dépassant pas 100 millisieverts). « Il a longtemps été avancé que les astronautes pourraient utiliser les structures géologiques naturelles, telles que les puits de lumière des grottes ou les tubes de lave, comme abris contre les radiations sur Mars », écrivent les auteurs de l'étude. « Notre étude peut servir à atténuer les risques de radiation lors de la conception de futurs habitats martiens utilisant des matériaux de surface naturels comme protection ». Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) lundi à 15:46 Auteur Share Posté(e) lundi à 15:46 (modifié) Le 01/12/2024 à 16:54, TarpTent a dit : La seule raison de citer Musk, c’est qu’il rend cette réalité un peu plus tangible, et qu’avec ses délires de définir se propre constitution pour sa ville martienne, “Terminus“ et sa vision de l’humanité suffisamment biaisée pour qu’il se voit Gouverneur d’une cité pour quelques hommes triés sur le volet et beaucoup de robots, c’est possiblement préoccupant pour la suite. Comme c'est la première fois que j'entends ce mot "Terminus", j'ai voulu en savoir plus. Je ne sais pas comment on fait pour chercher une vidéo sur X. Donc impossible de trouver l'original. Il y a possiblement une copie dans ce post instagram : https://www.instagram.com/the_enigmax007/reel/DCgj0gPqeVd/ On voit des immeubles avec du verre et du métal, donc qui probablement n'assurent pas une radioprotection suffisante. On voit un milieu 100% urbain, donc cela n'explique pas comment il fait l'agriculture pour nourrir tout ce monde. On voit des nuages dans le ciel, donc de la vapeur d'eau et des gouttelettes d'eau. C'est n'importe quoi. Il n'y a pas cette quantité-là d'eau sur Mars. Pourquoi pas des lacs et des rivières pendant qu'on y est ? Précision : c'est bien cette vidéo, mais c'est un retweet de Musk, l'autrice originale s'appelant Déborah @dvorahfr : Modifié lundi à 15:59 par Wallaby 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
TarpTent Posté(e) hier à 00:26 Share Posté(e) hier à 00:26 (modifié) Il y aurait beaucoup à dire, du coup je vais essayer d’un peu mieux poser mes réflexions sur ce sujet et faisant suite à tes posts. La 1ere, c’est la notion même de colonisation. Il ne s’agit pas ici uniquement de Mars, mais de la Lune, d’un habitat dans la haute atmosphère de Vénus ou de toute autre planète où Lune apparentée de notre système solaire. Le point commun entre toutes ces destinations, au même titre que l’espace autour de la Terre avec des solutions type Station Spatiale, c’est qu’aucune, absolument aucune, n’est adaptée pour l’être humain. Que l’on parle des rayons cosmiques, de l’atmosphère, de la gravité - ou de l’apesanteur - de la nourriture, des températures, de la lumière, absolument rien n’est favorable à l’être humain, et tout veut sa mort, quasi-immédiatement même, pour la plupart. Cette situation, proche ou éloignée de la Terre ne change pas grand chose, de même que l’organisation - étatique ou capitaliste - à l’origine de l’établissement d’une zone de vie n’aura aucun impact sur ce fait. L’impact de l’espace est tel sur les êtres humain que dans l’ISS on a pu directement constater de la perte de densité osseuse et de masse musculaire, un déconditionnement du système cardiovasculaire, des dommages cellulaires, des pertes d'équilibre, une diminution de la vue, mais également de la stupidité : l’humain dans l’espace perd une partie de ses capacités cognitives, et rien pour le moment n’a permis d’identifier une manière de contrer cela, en-dehors de la répétition préalable incessante et des check-lists à suivre à la lettre. Il faut donc admettre, que, peu importe que l’on parle d’un État établissant une colonie ou une corporation, ces phénomènes seront les mêmes pour tous, et s’appliqueront à tous, sans distinction. La question de l’habitat par exemple, enterré ou non ou utilisant des grottes et caves vise principalement à protéger l’être humain des rayonnements cosmiques. C’est un sujet qui est débattu depuis les années 60 à la Nasa comme ailleurs, il y a régulièrement mise en balance des nouvelles possibilités offertes par la technologie versus les approches plus primitives de s’en protéger. Il est logique que la possibilité d’imprimer en 3D un habitat en utilisant le régolithe trouvé sur place puisse remettre en question le besoin d’utiliser des grottes, jusqu’à ce que l’analyse des moyens nécessaires pour transporter et assembler sur place de telles machines, sans compter l’approche par essais/erreurs inévitable quant à la matière première à utiliser et à conditionner apportent à l’habitat troglodyte un sursaut d’intérêt, en attendant que la technologie soit plus abordable et au point. Il en va de même de tous les autres sujets - production de nourriture, d’oxygène, de carburant, etc. jusqu’aux possibilités de terraformation. La seconde réflexion tient à la psychologie nécessaire pour se lancer dans une telle aventure. Ces "colons", â l’avenir à court et moyen terme très incertain, c’est le moins que l’on puisse dire, ne sont pas en soi une rareté, ni même une déviance dans l’histoire. Les navigateurs qui sont partis derrière Vasco de Gama et bien d’autres n’avaient qu’assez peu d’espoir de revenir vivant, et pourtant ils se sont engagés "en masse". Certains pour la prime, d’autres pour l’aventure, d’autres pour la gloire. Peu importe en fait, même sans aucune possibilité de retour et des soins médicaux limités, il y en aura toujours pour partir. La seule différence ici concerne l’entité qui pourrait les envoyer coloniser une autre planète : un État va avoir une obligation morale, a minima, de protéger ses citoyens, et il est même difficilement concevable qu’elle en envoie délibérément vers la mort (à l’exclusion notable des guerres, mais c’est un autre sujet). Pour une corporation en revanche, le problème ne serait plus d’ordre moral mais plus judiciaire. C’est cette même conception de la morale qui nous fait considérer qu’un État enverra des êtres humains à des fins de recherche et qu’une corporation enverra des humains dans un but d’exploitation. Conception partiellement erronée, puisque tous les astronautes dans l’ISS sont à la fois au service de la recherche, avec un programme à dérouler sans pouvoir y déroger, mais sont également des cobayes médicaux au sens strict du terme (1). Et ce n’est pas une corporation qui les traite ainsi. On rajoute donc une surcouche de jugements moraux envers la Corporation en considérant que celle-ci exploitera de la ressource humaine pour des raisons cette fois-ci de profit. Est-ce que ça changera fondamentalement quelque chose pour l’être humain qui sera largué sur sa planète ? Pas vraiment, en réalité, tout du moins dans les 1ers temps de la colonisation. Le fait est qu’Etat ou Corporation, le colon sera entièrement sous la coupe et au bon vouloir de l’entité régissant sa colonie. Est-ce que l’on a jusqu’à présent eu besoin de parler de Musk pour aborder ce sujet ? Absolument pas. Parce que lui ou un autre, cela ne change absolument rien au fond du problème. Mais comme aujourd’hui tout tourne autour de lui dans les médias comme si c’était le nombril du monde, allons-y rapidement et de façon synthétique. "Terminus" est le nom qu’il souhaite donner à "sa" ville sur Mars. Non pas qu’il se la représente comme celle sur la vidéo, mais parce que c’est un hommage au cycle Foundation d’Isaac Asimov. Musk est familier de ces hommages : avec les barges "Of Course I still Love You" et "Just read the Instructions", il reprend directement les noms des 2 premiers vaisseaux "conscients" de la taille d’une planète que Iain Banks a imaginé dans "L’homme des Jeux". Avec "A short Fall of Gravitas" (qui se traduit par "un manque de sérieux"), il adapte là encore le nom d’un autre vaisseau imaginé par Iain Banks, « Experiencing a Significant Gravitas Shortfall ». Est-ce la dualité "onde géniale" / "Corpuscule gangréné" de Musk doit nécessairement être abordé ici, pour parler colonisation ? De mon point de vue, non, mais comme toute l’information aujourd’hui ne consiste qu’à parler clash, cash, télé-réalité et autre egos, je me doute que majoritairement, c’est ce qui fera vivre ce fil. En attendant, on rendra au fil SpaceX sa fonction première, qui est de relater les avancées effectives de la société et les aléas techniques impactant ses réalisations. Pour revenir sur les œuvres, la trilogie littéraire Mars la Rouge / Mars la Verte / Mars la Bleue de Stanley Robinson décrit la terraformation de Mars, depuis l’installation des premiers colons dans une situation très précaire jusqu’au rendu final d’une planète absolument habitable au même titre que la Terre. Sur l’approche technologique de la terraformation et les différentes étapes, la trilogie décrit pas à pas les études publiées par la NASA sur le sujet à l’époque, avec une terraformation lente s’appuyant sur des organismes se développant et transformant notamment l’atmosphère en atmosphère respirable, mais pas seulement. La trilogie se double d’une description psychologique et sociétale, jusqu’à l’évidente rupture d’avec la Terre, à l’image d’un jeune adulte coupant le cordon ombilical. Les questions des régimes, des responsabilités morales ou de justice sont également bien rendues, et l’œuvre synthétise aisément l’ensemble des questions qui se posent depuis les années 60 sur le sujet. Peu importe qu’à la fin, on parle de The Expanse, de Foundation, des Cantos d’Hyperion, de 2001 l’Odyssée de l’Espace (le livre de Arthur C. Clarke !) ou surtout de sa suite "2010, Odyssée 2", du film Moon, de "Seul sur Mars" le livre d’Andy Weyr, ou bien encore de "Total Recall" (de 1990), des jeux type The Outer Worlds ou Eve Online pour les différentes factions représentées, et j’en passe et j’en oublie plein à cause de l’heure tardive, le sujet a vraiment été traité sous toutes les formes possibles, qu’il s’agisse de géopolitique, d’organisation sociale et sociétale, des techniques et technologies d’établissement et d’accroissement, des impacts psychologies, névroses et autres conséquences dues à ce type d’habitat, de la condition humaine en général et de la prédation capitaliste en particulier. En oubliant souvent que, si les œuvres de science-fiction sont le fruit de l’imagination des écrivains, ces derniers s’appuient souvent sur des travaux scientifiques - recherches fondamentales ou empiriques, premiers concepts ou maquettes en laboratoire, tout est bon pour en extrapoler une situation et des développements - (Un des meilleurs représentants de ces écrivains est français, il s’agit de Jules Verne.) (1) ce qui répond aussi en partie â la question posée de savoir pourquoi la NASA ou la Chine n’enverrait pas plutôt que des robots. En partie seulement, parce qu’il y a aussi quand même à l’être humain la possibilité de prendre des initiatives et d’avoir la capacité de s’adapter aux aléas sur place - en plus du planter de drapeau et de la fierté associée pour le pays y parvenant - . (J’ai les yeux qui se croisent, j’arrête là. Et peut-être que je viens d’écrire contient beaucoup d’inepties, je verra ça demain matin en réactivant les neurones,) Modifié hier à 06:45 par TarpTent 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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