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Nouveau Yalta US/RUSSIE/CHINE pour se partager le monde


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Difficile de penser çà autrement qu'une uchronie. Mais il y a des signes qui laisse penser que USA/CHINE/RUSSIE pourraient former une alliance de circonstance destinée à se partager le monde. Certains pays comme Israël pourraient se joindre à cette alliance

Qu'en pensez-vous ?

L'article à l'origine de ce fil est celui que @Picdelamirand-oil a posté sur le fil F-35 concernant la convocation des CEM allemand par Pistorius et particulièrement l'évocation d'un retournement d'alliance par les USA.

Je rajoute que je trouve la réaction Européenne tardive, intéressante et nécessaire mais conduite par une urgence et une densité depuis Münich qui me semble étrange.

On peut rajouter que le Canada le Groenland, le Mexique, Panama se retrouvent menacés par les USA.

Autre élément La banque de Chine a soudainement changé sa politique concernant le dollar. Elle n'est plus vendeuse, elle est devenu acheteuse ... Evidemment elle a intérêt à maintenir les US neutre en cas d'invasion de Taïwan. Et je pense que le deal est plausible.

Bibi est en plein coup d'état pour virer son opposition

Je pense que l'Argentine pourrait faire parti de ce mouvement.

On se retrouve avec des pays impérialistes et non démocratiques (j'inclu désormais les USA) capables de s'unir pour se partager le monde.

Nos dirigeant semble avoir ce scénario en tête. Par exemple Macron quand il parle de souveraineté alimentaire me semblait décalé par rapport à la simple menace russe et même dans le cadre d'une guerre commerciale.

Le truc qui ne colle pas dans ce tableau c'est les Houthis soutenus par l'Iran. Mais les chinois ne soutiendraient plus l'Iran alors ? Bah oui parce que les US sont nécessaire au soutien d'Israël et le canal de Suez doit rester ouvert pour les convois de ravitaillement à destination des Israëliens.

 

Modifié par herciv
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Quelques éléments

Trump envisage un sommet avec Xi et Poutine, et dit qu'il veut réduire de moitié les budgets militaires (février 25)

« Lorsque nous aurons tout réglé, je veux que l'une de mes premières rencontres soit avec le président chinois Xi et le président russe Poutine. Et je veux leur dire : réduisons de moitié notre budget militaire », a déclaré M. Trump avant un sommet avec le président indien Narendra Modi.

« Nous allons leur faire dépenser beaucoup moins d'argent », a ajouté M. Trump. « Nous allons dépenser beaucoup moins d'argent. Et je sais qu'ils vont le faire »

Cela ressemble donc à la deuxième étape du plan Trump, une fois je suppose la guerre d'Ukraine "réglée". Un nouveau Yalta en effet, avec trois puissances. Il faut cependant noter qu'il disait cela lors d'une rencontre avec Modi le premier ministre indien. Où au juste rentre l'Inde là-dedans est une question...

D'après les autres actes de Trump, il semble que les pays européens, le Japon et la Corée du Sud, étant dans la "zone américaine", seraient dans son esprit simplement dirigés et "mis au pas" par Washington. Et ne parlons pas du Canada

Les nationalistes chinois font l'éloge des réductions imposées par Trump à Voice of America

En Chine, où le parti communiste au pouvoir s'est insurgé contre l'influence de l'Amérique et de ses alliés occidentaux sur l'opinion mondiale, les médias d'État et les nationalistes ont salué les difficultés rencontrées par les médias financés par les États-Unis comme une justification de leurs plaintes. Depuis des années, les autorités brouillent les transmissions radio de Voice of America et de Radio Free Asia.

Le Global Times, journal du parti communiste, a dénoncé Voice of America comme un « outil de propagande de première ligne » et une « usine à mensonges ».

« Presque tous les mensonges malveillants sur la Chine portent les empreintes de VOA », écrit le journal dans un éditorial lundi, citant ce qu'il décrit comme des reportages biaisés sur Taïwan, les troubles à Hong Kong et la pandémie de coronavirus

Il y a une composante de réalisme dans la décision de Trump d'être poli et arrangeant avec les forts, et dur avec les faibles. Le fort ne doit-il pas être davantage respecté que le faible, du simple fait qu'il n'y a pas de levier réaliste pour l'amener à raison ?

Mais il y a aussi deux composantes de naïveté

- D'une part, pendant que Trump coupe les ailes aux organes de propagande d'information américains, la Russie maintient ses financements à RT et la Chine à Global Times et autres. Bref les deux autres continuent d'investir dans leurs propres organes de propagande d'information

Autrement dit, les deux puissances impériales concurrentes sont beaucoup plus habiles. Tout comme les Etats-Unis pendant la guerre froide étaient dirigés par des gens beaucoup plus habiles que Trump

- D'autre part, Trump néglige à ses risques et périls une force extrêmement puissante

Trump ignore le pouvoir du nationalisme à ses risques et périls

(...) De nombreux Américains ont accueilli favorablement le message de Trump selon lequel les problèmes de leur pays peuvent être résolus en rétablissant la domination internationale. Ils considèrent cette approche nationaliste comme un correctif qui aurait dû être apporté aux politiques étrangères « mondialistes » de l'après-Seconde Guerre mondiale. Mais les habitants d'autres pays éprouvent également des sentiments de fierté nationale et aspirent à se libérer de la domination étrangère. Cela devrait être évident, mais jusqu'à présent, Trump ignore le pouvoir du nationalisme dans d'autres pays, même s'il l'exploite dans le sien. Cela rend sa tâche en matière de politique étrangère beaucoup plus difficile

(...) Les défenseurs de Donald Trump affirment souvent que ses fanfaronnades chaotiques ne sont qu'une tactique de négociation, un moyen d'effrayer les autres pour qu'ils acceptent des conditions qui lui sont plus favorables. Si c'est le cas, cette tactique se retourne contre lui au Canada. Les guerres commerciales exigent des sacrifices. Les citoyens doivent payer davantage pour protéger les industries de leur pays. Les Canadiens semblent beaucoup plus disposés à faire ce sacrifice que les Américains, qui sont pour la plupart déconcertés par le fait que leur voisin amical soit soudainement devenu un ennemi

(...) Trump parle du territoire des autres pays en termes de « biens immobiliers », suggérant même que les États-Unis devraient « réaménager » Gaza après en avoir expulsé les Palestiniens. Mais un territoire souverain n'est pas un bien immobilier. Dans un monde d'États-nations définis par le territoire, même un territoire peu habité a une « valeur sacrée ». C'est particulièrement vrai pour les peuples qui cherchent à obtenir le statut d'État sur leur terre. Les « valeurs sacrées » sont des éléments que les gens considèrent comme non négociables parce qu'ils sont liés à leur sens de l'identité et de l'ordre moral dans le monde.

(...) Le mépris de Trump pour l'Ukraine, le Canada, le Groenland, Gaza, le Danemark et le Panama a des répercussions bien au-delà de ces lieux. Il indique que son nationalisme américain n'a pas de place pour les aspirations nationales ou la souveraineté des autres.

Cela ne favorisera pas la conclusion d'accords comme le souhaite Trump, car personne ne fait confiance à une puissance instable et impériale pour respecter ses accords. Il serait douloureux pour de nombreux pays de réduire leur dépendance à l'égard des États-Unis, mais il serait encore plus douloureux de renoncer à leur dignité nationale

Le mérite de Trump à mon sens, c'est qu'il abandonne pour de bon le rêve de domination mondiale qui était sous-jacent à une bonne partie de la politique étrangère américaine depuis la seconde guerre mondiale, et il le fait explicitement et ouvertement. Il accepte que le monde est multi-polaire

Sa grande erreur, c'est d'être au fond non pas un nationaliste mais un impérialiste. Le nationaliste qui a la moindre dose d'empathie peut comprendre que les autres peuples aussi ont leur attachement à leur nation, qu'ils ont eux aussi leur sacré, et que le simple respect humain et la simple justice commandent que respecter ces autres sacrés est indispensable à des relations fructueuses, ou même juste calmes. L'impérialiste en revanche se base sur la puissance et non sur le sacré, il calcule et pèse les avantages et les puissances (un peu comme un homme d'affaires...), dans certains domaines ce type de calcul peut fonctionner... mais bien souvent c'est juste un aveuglement

Le nationalisme aujourd'hui il est en Ukraine. Et l'impérialisme, en Russie

Il y a des raisons pour lesquelles il y a aujourd'hui 193 Etats indépendants, plutôt qu'une cinquantaine lorsque l'ONU a été formée, et moins encore avant la première guerre mondiale lorsque quelques empires se partageaient Europe centrale et Balkans pendant que les empires coloniaux européens étaient à leur zénith

==>L'époque est au nationalisme, pas à l'impérialisme

Modifié par Alexis
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Oui toi tu vois un alignement des philosophies dirigistes. J'y souscris et c'est pour çà que je rajoute Bibi dans cet ensemble.

Pour les indiens ... On ne sait pas mais si les US renoncent à leur interventionisme en Indo-Pacifique il ne reste que les indiens sur la route des chinois. D'aute part l'Inde reste un pays démocratique avec un souverainisme revendiqué qui reste une épine dans le pied chinois. Les US drague Modi mais à mon sens Modi n'avancera pas plus loin. SI malheureusement il le faisait çà serait une énorme perte pour équilibrer ces trois là. Donc je pense que la diplomatie européenne doit être pro-active en direction des indiens et les inclure dans leur réflexion.

Modifié par herciv
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il y a 26 minutes, herciv a dit :

Oui toi tu vois un alignement des philosophies dirigistes. J'y souscris et c'est pour çà que je rajoute Bibi dans cet ensemble.

Pour les indiens ... On ne sait pas mais si les US renoncent à leur interventionisme en Indo-Pacifique il ne reste que les indiens sur la route des chinois. D'aute part l'Inde reste un pays démocratique avec un souverainisme revendiqué qui reste une épine dans le pied chinois. Les US drague Modi mais à mon sens Modi n'avancera pas plus loin. SI malheureusement il le faisait çà serait une énorme perte pour équilibrer ces trois là. Donc je pense que la diplomatie européenne doit être pro-active en direction des indiens et les inclure dans leur réflexion.

Oui, d'une manière générale, je dirais qu'il est possible de reprendre en le modifiant le fameux appel de Karl Marx. Ca donnerait Nationalisten aller Länder, vereinigt euch!

==>Nationalistes de tous les pays, unissez-vous ! :happy:

En comprenant le mot nationaliste par opposition à impérialiste bien évidemment, pas dans le sens de "je déteste les autres pays". On peut dire aussi souverainiste

Il y a une solidarité naturelle, une solidarité de situation entre les différents pays que les nouveaux impérialistes, la Russie certainement, l'Amérique de plus en plus, la Chine très possiblement veulent réduire à des enjeux à se partager et à mettre au pas. Et il faudrait peut-être encore y ajouter des impérialistes certes moins grands mais dont l'esprit est largement parallèle, comme la Turquie version Erdogan et sa politique d'expansion impériale en Libye, ses menaces contre la Grèce, ses complots contre l'Arménie, sa prise de contrôle indirecte en Syrie...

De l'Inde au Canada, des pays européens au Japon, de l'Arménie au Panama... ça fait du monde de l'autre côté :smile:

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il y a 8 minutes, Alexis a dit :

comme la Turquie version Erdogan et sa politique d'expansion impériale en Libye, ses menaces contre la Grèce, ses complots contre l'Arménie, sa prise de contrôle indirecte en Syrie

Oui mais sa volonté de rapprochement avec l'UE ne cadre pas, ou alors pour faire comme Orban façon cheval de Troie.

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il y a 4 minutes, herciv a dit :

Oui cette réduction de budget ne cadre pas beaucoup avec une préparation de guerre dans un but de partage du monde. Peut-être faut-il y voir une réorganisation avant autre chose ?

Possible. Ou plus simplement un manque de cohérence dans les désirs et objectifs de Trump

- Je veux que les Etats-Unis fassent la loi parmi leurs alliés, mais je veux aussi réduire beaucoup les dépenses militaires

- Je veux ne plus m'impliquer dans la défense de l'Europe, mais je veux qu'ils continuent quand même à nous acheter leurs armes

- Je veux rééquilibrer les échanges commerciaux des Etats-Unis, mais je veux aussi que le dollar reste la seule monnaie mondiale

...

Si Trump parvenait à être un souverainiste cohérent, impliquant donc un minimum d'empathie pour la souveraineté des autres, ou du moins une compréhension de la force de leur attachement à la souveraineté pour au minimum en tenir compte, il pourrait avoir une politique internationale beaucoup plus cohérente, voire qui sait couronnée de succès

Mais il veut à la fois le beurre de la domination américaine sur ses alliés, et davantage qu'avant encore, et l'argent du beurre de ne pas consentir les dépenses et engagements qui vont avec (le postérieur de la crémière, c'est Poutine et Xi qui sont bien placés pour le viser)

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il y a 3 minutes, Alexis a dit :

Possible. Ou plus simplement un manque de cohérence dans les désirs et objectifs de Trump

Soit on admet ce manque de cohérence, soit on suppose qu'il est cornaqué et qu'il y a une cohérence qu'on ne perçoit pas. Peut-être par exemple pense-t'il que la bureacratie du Pentagone est bien trop importante et peut-être réduite sans casser l'outil militaire ?

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Trump et ses sbires pensent qu'ils vont gagner la guerre commerciale avec des accords passés à leurs seuls avantages et montrent qu'ils sont prêt à  réduire la voilure voire désarmer et espèrent (à tord) que les deux autres vont en faire autant.
J'y crois moyen mais peut être ont-ils un ou plusieurs atout dans leurs manches pour forcer leurs point de vues ou alors ils sont devenus hyper naïfs !
 

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il y a 9 minutes, MIC_A a dit :

Trump et ses sbires pensent qu'ils vont gagner la guerre commerciale avec des accords passés à leurs seuls avantages et montrent qu'ils sont prêt à  réduire la voilure voire désarmer et espèrent (à tord) que les deux autres vont en faire autant.
J'y crois moyen mais peut être ont-ils un ou plusieurs atout dans leurs manches pour forcer leurs point de vues ou alors ils sont devenus hyper naïfs !
 

Faut bien avouer que la destruction en cour de l'état fédéral ne cadre pas avec une théorie impérialiste qui demande un état fort. Il va bien falloir choisir entre les deux à un moment qu'il soit débile ou cornaqué.

La seule manière de trouver un sens là-dedans c'est qu'il se débarrasse non pas des structures fédérales mais qu'il a engagé un grand nettoyage des structures qui peuvent représenter un contre pouvoir pour lui comme tout autocrate qui se respecte. Après, seulement après il pourra engager une phase véritablement impérialiste.

Mais il n'a pas un temps infini pour y arriver (son âge et la réaction des blocs qui ne veulent pas se faire bouffer).

Modifié par herciv
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On va reprendre certains des traits de Trump (et donc de son équipe qui lui est fortement inféodée)

- isolationniste (je me retires des affaires du monde qui font schmires, cad toutes les zones conflictuelles dures potentielles, toutes les organisations multilatérales) pour me re-centrer sur les USA

- anti gouvernement central (je casse l'appareil fédéral)

- marketteux (j'avance par contre des pions économiques en déclenchant des guerres commerciales qui selon lui et je cites, "sont faciles à gagner")

- avec un tropisme pour les gens perçus comme forts (cad autoritaires qui n'ont pas à répondre à des structures internes vues comme vérolées par des années de "gauchisme-woke")

Je crois que son modèle c'est lui : https://fr.wikipedia.org/wiki/William_McKinley

Du coup pas mal de trucs s'expliquent

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Il va peut-être aussi falloir envisager que Trump n'a pas de plan et est tout simplement, à minima très naïf voir limité intellectuellement quand il s'agit de sujets complexes tels que la géopolitique ou l'économie.

Bref il réfléchit au niveau d'un pilier de comptoir et s'est entourés de personnes :

- Tout aussi limitées que lui ;

- D'idéologues dangereux ;

- Et de béni-oui-oui qui sont juste là pour taper dans la soupière.

Plus le temps passe et plus je me dit qu'il pense réellement que la géopolitique et les intérêts des Etats peuvent être dictés par les relations personnelles entre dirigeants autocrates. Dans cette logique tout devient transactionnel et, comme le dit @Alexis, les sentiments et fierté nationales des peuples ainsi que les intérêts des Nations deviennent secondaires.

Donald Trump est simplement un clown/agitateur suffisamment charismatique pour atteindre et même dépasser son niveau maximum d'incompétence (et visiblement le plafond est élevé au États-Unis ... ). Poutine, Xi et consorts s'en serviront comme idiot utile tant qu'il restera au pouvoir.

Modifié par Alzoc
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"Ces guerres qui nous attendent 2030-2060"  -  ce scenario là n'a pas été anticipé tellement il est énorme.

 

il y a une heure, Soho a dit :

Et quand on voit ce qu'a donné sa présidence (prise de Cuba et Porto Rico aux espagnols par la force) on peut se faire du soucis pour le Groenland.

et le Canada, l'Islande, et tout ce qu'il est assez facile de contrôler  - nos DOM TOM ont aussi du souci à se faire)

 

En limite d'empire on se retrouverait  au final  dans un monde des  seigneurs de guerre et son cortège de barbarie et de violence ; le pire de la science-fiction.  Guerre pour les ressources en Afrique, aux Pôles, dans les océans, le tout dans un changement climatique incontrôlable où la vie ne vaudra plus rien partout sinon chez quelques privilégiés.

Bon les 3 "parrains"  sont quand même des vieillards ... on va vite arriver ensuite aux guerres de succession voire guerres civiles

Modifié par GOUPIL
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Bonjour, Peut-être suis-je naïf ou pas assez renseigné, mais Trump aura t-il vraiment le temps et capacités de réaliser ses projets ou du moins ceux que vous présumez ici ? 

Dans 2 ans y'aura les midterms, et encore deux ans après un nouveau président. 4 ans ça me paraît court et je me dis que les démocrates ainsi que les quelques républicains "anti-trump" peuvent toujours constituer une sacrée épine pour Trump ? Laisseraient ils Trump s'en prendre "physiquement "à des territoires alliés comme le Groenland ? 

Je suis assez confus face aux agissements de Trump et j'essaye à chaque fois de comprendre vers où il veut aller (notamment à l'égard de la Russie et de la Chine) mais je suis aussi confus concernant l'après Trump et de ce qui adviendra de tout ce qu'il aura construit (ou plutôt détruit ?). 
 

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Article du Grand Continent totalement dans le theme du fil :

https://legrandcontinent.eu/fr/2025/03/20/mercantilisme-et-capitalisme-de-la-finitude-aux-origines-de-lempire-trump/

De nombreux commentateurs occidentaux s’intéressent depuis quelques années au capitalisme autoritaire ou à ce que l’on appelle encore l’illibéralisme — autrement dit : un système politique faiblement démocratique qui irait de pair avec une économie de marché de type capitaliste.  Le problème majeur de ces analyses réside dans un postulat de départ qui assimile capitalisme et libéralisme économique. 

Or cet amalgame produit des effets déformants assez dommageables.

Ce que ces études autour du capitalisme autoritaire masquent, c’est la progressive disparition de la scène mondiale du libéralisme économique. Il y a là un phénomène historique majeur et jusqu’ici mal identifié, qui révèle une forme de cyclicité du capitalisme depuis sa naissance au XVIe siècle.

La remise en cause du libre-échange, des mécanismes concurrentiels et le retour d’une conception autarcique de l’économie, la croissance décuplée de monopoles privés devenus des Compagnies-États, une liberté des mers mise à mal, un réarmement général, une nouvelle course à l’accaparement des terres, des minerais et des espèces vivantes sont autant de phénomènes qui traduisent une mutation du capitalisme mondial vers un ensemble cohérent, tout à la fois nouveau et très ancien.

On peut en effet faire l’hypothèse que le capitalisme connaît deux types différents qui se succèdent l’un à l’autre. 

Le plus célèbre peut être qualifié de « libéral ». Il s’est d’abord déployé sur une période allant environ de 1815 à la fin du XIXe siècle, avec un pic vers 1860-1870. Après une interruption de plusieurs décennies, il reprend ensuite vie en 1945 sous une forme tempérée par l’intervention publique dans le bloc occidental. Cette intervention reflue plus tard et ce capitalisme est connu enfin à partir des années 1980 sous le nom de « néolibéralisme ». 

L’autre type a longtemps été qualifié de « mercantilisme ». Cette notion a souvent été réduite à un aspect de la question — le protectionnisme — et surtout a été confinée, à tort, à la période antérieure au XIXe siècle. On peut lui préférer celle de « capitalisme de la finitude » et voir son déploiement sur trois périodes : XVIe-XVIIIe siècles ; 1880-1945 ; 2010 à nos jours. 

J’en propose la définition suivante  : le capitalisme de la finitude est une vaste entreprise navale et territoriale de monopolisation d’actifs — terres, mines, zones maritimes, personnes esclavagisées, entrepôts, câbles sous-marins, satellites, données numériques — menée par des États-nations et des compagnies publiques ou privées afin de générer un revenu rentier hors du principe concurrentiel. 

 

Julie Mehretu, «  Empirical Construction  : Istanbul  » (2003)

 

Il a trois caractéristiques. 

La première est la fermeture et la privatisation des mers, phénomène qui appelle une articulation forte, et même un brouillage des lignes, entre marines de guerre et marines marchandes. 

La deuxième est la relégation au second plan des mécanismes du marché. Le commerce multilatéral et la concurrence sont tenus à l’écart au profit des zones impériales d’échanges, des monopoles, des ententes et de la coercition violente. 

La troisième est la constitution d’empires, formels ou informels, par la prise de contrôle de firmes publiques et privées sur de larges espaces (physiques et cybers). Généralement pourvues d’attributs souverains, ces entreprises génèrent les rythmes du capitalisme de la finitude par leurs entrepôts, leurs chaînes logistiques et leur gigantisme. Ces trois caractéristiques existent dans toute l’histoire du capitalisme mais le type libéral ou néolibéral a toujours tenté de les contrecarrer.

Le capitalisme de la finitude est une vaste entreprise navale et territoriale de monopolisation d’actifs par des États-nations et des compagnies publiques ou privées afin de générer un revenu rentier hors du principe concurrentiel. 

Arnaud Orain

Ainsi le capitalisme prend-t-il deux formes qui, sans être identiques — l’histoire ne se répète jamais — sont similaires. 

D’un côté, les libéralismes. Ils entendent réguler la prédation par un système idéologique puissant — et séduisant —, celui de l’avènement d’un bien-être matériel universel issu du marché libre. L’économie y est pensée comme un jeu à somme non-nulle pour les individus, les firmes et les États  : toutes et tous peuvent croître sans (trop) gêner leur voisin en s’adaptant constamment à un environnement concurrentiel. L’horizon eschatologique de l’idéologie libérale est celui de la croissance économique et de la paix mondiale. 

De l’autre, le capitalisme de la finitude. Il ne promet en aucun cas la croissance universelle des richesses car il pense l’économie comme un jeu à somme nulle. Son état normal est une situation qui n’est ni la guerre, ni la paix. Il se trouve toujours entre les deux puisqu’il est ouvertement prédateur, violent et rentier. Son moteur, depuis cinq siècles, est un sentiment angoissant suscité par des élites mais largement diffusé dans les opinions publiques : celui d’un monde « fini », autrement dit borné, limité, qu’il faut s’accaparer dans la précipitation.

Cette prétendue « finitude » du monde est une construction sociale qui a pris des formes différentes selon les périodes. Mais elle porte sur les mêmes objets  : les ressources et les marchés.

Lors de la première période du capitalisme de la finitude, entre le XVIe et le XVIIIe siècle, les Européens se sont battus sur terre et sur mer pour s’approprier avant les autres des espaces transformés en colonies avec leurs mines, leurs comptoirs, leurs ports et leurs plantations. Ils ont utilisé la violence brute, les restrictions commerciales et les procédés monopolistiques pour accaparer les premiers les marchés asiatiques, textiles et esclavagistes, dans un univers où l’idée d’une croissance globale des richesses ne faisait pas sens. Cette logique de la finitude a été mise en pause au début du XIXe siècle avec la concentration des forces productives sur l’accumulation du capital domestique, la pax britannica et l’avènement du libéralisme classique. Le monde s’ouvrait à un horizon infini. Mais dès la fin du XIXe siècle, l’angoisse de la limite a pris de nouveau des proportions gigantesques dans le monde occidental. Ayant partie liée avec des projections démographiques effrayantes, mais aussi avec les besoins croissants en « ressources » et en « débouchés » de la seconde révolution industrielle, un nouveau monde « fini » est mis sous les yeux des Occidentaux par des économistes, des géographes, des militaires et des hommes politiques.

Dans la préface à un recueil des œuvres de l’officier de la marine américaine Alfred Thayer Mahan (1840-1914) publié en 1906, le professeur de philosophie sociale au Collège de France Jean Izoulet (1854-1929) résume bien ce sentiment de l’époque  : « En effet, la terre est ronde  ; c’est une sphère, c’est une île dans l’espace […]. Or sur ce territoire borné les humains vont en augmentant. C’est donc une offre limitée, pour une demande illimitée. En vertu de la loi de l’offre et de la demande, voici donc que, sur ce petit astre que nous habitons, si j’ose dire, le prix du mètre de terrain monte à vue d’œil. » 1 Il n’y a pas assez de « ressources » et pas assez de marchés pour tout le monde du fait de l’émergence de nouvelles puissances industrielles sur la scène mondiale — l’Allemagne, cauchemar de l’Angleterre, mais aussi le Japon et les États-Unis.

Le capitalisme de la finitude contemporain n’a pas attendu le second mandat de Donald Trump pour s’épanouir.

Arnaud Orain

La situation se détend à nouveau après 1945 à la faveur d’une formidable croissance des richesses matérielles irriguant des pans jusqu’alors négligés du grand rêve occidental. 

Avec les années 1990 le monde est plein de promesses d’expansion matérielle grâce à une pleine et entière liberté des mers couplée à l’affirmation d’un empire manufacturier, la Chine, et d’une dimension nouvelle de l’espace, née de l’informatique et du numérique. Voilà venu le temps de la soi-disant « Terre plate », sans frontières et sans entraves, pour reprendre l’expression de l’américain Thomas Friedman. Cette construction théorique et pratique est venue cependant se fracasser sur les limites écologiques de la planète. La raréfaction du vivant, des minéraux et des métaux, ainsi que les difficultés du recyclage, n’appellent aujourd’hui qu’une conclusion  : se lancer dans une compétition débridée à l’accaparement des dernières terres et plateaux océaniques disponibles. C’est le « retour de la rareté ». Et ce d’autant plus que cette limite renaissante auto-alimente un processus de finitude  : les « ressources » se raréfient, mais la politique de « transition énergétique », qui devrait empêcher un changement climatique trop important, nécessite une quantité de ces mêmes « ressources » à un niveau jamais atteint jusqu’alors 2. Enfin, la montée en gamme de la Chine dans l’industrie mondiale ramène de nouveau le jeu des marchés à somme nulle : les Occidentaux, autrefois dominants, considèrent désormais qu’il y a « trop » de capacités de production dans le monde par rapport à la demande, et qu’il faut se protéger des producteurs étrangers. 

Le capitalisme de la finitude contemporain n’a pas attendu le second mandat de Donald Trump pour s’épanouir, et il n’est d’ailleurs pas seulement issu de la compétition entre la Chine et les États-Unis.

Il semble cependant connaître une accélération depuis quelques mois et il convient d’examiner successivement ses trois caractéristiques majeures — fermeture et privatisation des mers, remise en cause des mécanismes du marché, constitution d’empires territoriaux par des firmes à attributs souverains — au prisme de quelques évolutions récentes.

 

 

Julie Mehretu, « Dispersion », 2022

Julie Mehretu, « Free Range »

Privatiser les mers et les océans

La présence d’une puissance maritime hégémonique sur le globe assure lors des périodes libérales la « liberté des mers », autrement dit le fait que les flux de marchandises ne trouvent pas ou peu d’obstacles sur les océans. La Grande-Bretagne a joué ce rôle à partir de 1815 jusqu’à ce que la course aux armements navals des grandes puissances occidentales et asiatiques ne vienne perturber cette liberté, autour de 1900. Les États-Unis d’Amérique ont rempli cette fonction à partir de 1945, et plus encore avec la chute du bloc soviétique après 1990. Pour un État commerçant quelconque, posséder une puissante marine de guerre ou une marine marchande militarisée n’avait durant ces périodes qu’un intérêt très limité. Or entre le début du XVIe siècle et 1815 d’abord, la fin du XIXe siècle et la Seconde Guerre mondiale ensuite et, de plus en plus, depuis une dizaine d’années enfin, il se produit exactement l’inverse  : la liberté des mers est absente ou s’affaiblit.

Aujourd’hui, des juristes brésiliens et chinois souhaiteraient limiter la circulation des navires étrangers dans les zones économiques exclusives ; un proto-État comme celui des Houtis empêche la traversée de la mer Rouge aux navires occidentaux ; des « pêcheurs » et gardes-côtes chinois détournent les navires dans la mer de Chine méridionale ou près de Taiwan ; des « pirates » de Somalie ou du Golfe de Guinée fragilisent certaines routes. 

Mais c’est surtout le double mouvement de bascule maritime à l’œuvre depuis une vingtaine d’années qui importe. 

D’un côté, la montée en puissance de la marine marchande et de la flotte militaire chinoise, désormais la première mondiale en termes d’unités, le tout accompagné par le plan « grande puissance maritime » qui vise à développer une véritable culture de la mer en Chine à travers des festivals, des films, des jeux vidéo.

De l’autre, des États-Unis qui restent une puissance navale en ayant cessé d’être une puissance maritime  : le pays n’a pas d’armateurs de taille mondiale, peu de navires sous son pavillon, ses pêcheurs sont en nombre négligeable et sa construction navale est en forte diminution depuis les années 1990. Or sur des mers de moins en moins sûres qui appellent le retour du convoyage des flottes civiles par les bâtiments militaires et/ou l’armement en guerre des navires civils — ce que des officiers occidentaux appellent de leurs vœux —, et face à un rival systémique trop puissant sur les océans — il ne peut y avoir deux hegemons navals en même temps –, les États-Unis se souviennent des leçons d’Alfred Mahan  : il est difficile de rester une puissance navale sans être en même temps une puissance maritime de tout premier plan.

La volonté du président Trump de « récupérer » le canal de Panama s’inscrit dans ce contexte.

Les terminaux et concessions portuaires qui appartenaient jusqu’ici au hongkongais Hutchison vont être rachetés par une coentreprise de l’un des grands armateurs mondiaux, l’italo-suisse MSC et le gestionnaire américain d’actifs BlackRock sur le canal de Panama (notamment les ports de Balboa et de Cristobal) et ailleurs dans le monde. Diminuer les intérêts apparentés à la Chine dans le domaine maritime à l’intérieur du pré carré américain sera une tâche de longue haleine. Nous verrons, par exemple, comment les États-Unis vont réagir à la montée en charge du port de Chancay au Pérou de la firme publique chinoise de transport maritime Cosco, un armateur blacklisté comme « compagnie militaire » par l’administration américaine depuis janvier dernier. Car un mois plus tard, le bureau du représentant américain au commerce lançait une « proposition d’action » visant à taxer les navires fabriqués en Chine faisant escale aux États-Unis, quel que soit leur pavillon, et plus lourdement encore ceux battant pavillon chinois, avec Cosco en ligne de mire. Cette proposition entend encore faire passer de 1 % actuellement à 15 % dans quelques années l’exportation de biens américains par des armateurs étatsuniens, avec si possible des navires fabriqués sur le sol des États-Unis. Donald Trump a donné une portée générale à cette politique lors de son discours du 5 mars devant le Congrès  : « Pour stimuler notre base industrielle de défense, nous allons également ressusciter l’industrie américaine de la construction navale, à la fois commerciale et militaire. […] Nous avions l’habitude de construire beaucoup de navires. Nous n’en fabriquons presque plus, mais nous allons en fabriquer très rapidement 3 ». Le président manie comme toujours le bâton — la menace de taxes nouvelles — et la carotte, en proposant des incitations fiscales.

Les États-Unis restent une puissance navale mais on cessé d’être une puissance maritime  : le pays n’a pas d’armateurs de taille mondiale, peu de navires sous son pavillon, ses pêcheurs sont en nombre négligeable et sa construction navale est en forte diminution depuis les années 1990.

Arnaud Orain

MSC et le géant danois Maersk seraient beaucoup moins touchés que le français CMA CGM par la proposition protectionniste (40 % des navires de l’entreprise marseillaise ont été fabriqués en Chine contre environ 25 % pour les deux autres). On comprend dès lors mieux le plan quadriennal de 20 milliards de dollars d’investissement aux États-Unis annoncé par son PDG Rodolphe Saadé le 6 mars 2025 (entrepôts logistiques, accroissement de navires battant pavillon étatsunien, probables commandes à des chantiers navals du pays).

L’administration Trump n’a peut-être plus la volonté de rester le gendarme mondial des mers car c’est très coûteux et c’est de moins en moins utile pour les États-Unis, qui ont seulement besoin de sécuriser leur propre « silo impérial » d’approvisionnements et de débouchés. Mais dans un monde fragmenté, elle pourrait en revanche vouloir relocaliser une partie de la production de navires sur son sol en utilisant un régime de subventions et un ersatz d’actes de navigation comme dans l’Angleterre du XVIIe siècle — qui n’autorisaient que les navires anglais à débarquer et embarquer sur son sol et dans ses colonies. Surtout, cette administration a tout intérêt à nouer des partenariats avec les grandes compagnies de transport occidentales comme MSC, Maersk et la CMA CGM — dont il n’est pas certain que la « Ocean alliance » nouée avec Cosco survive aux changements en cours).

 

Julie Mehretu, «  Stadia II  » (2004)

 

La remise en cause du marché

La deuxième caractéristique du capitalisme de la finitude concerne le rejet du principe concurrentiel et de son corollaire le libre-échange multilatéral fondé sur les avantages comparatifs. Ces derniers ont été élevés au rang de dogmes lors des deux périodes libérales. 

Le pic de la première (1850-1870) voit ainsi les États européens autoriser progressivement n’importe qui à commercer librement dans leurs colonies. Leurs grandes compagnies à monopoles semblent appartenir au passé, tandis que l’économie politique classique, puis néoclassique, ne jure plus que par les prix et les salaires libres, la fin des ententes et des coalitions. Le néolibéralisme, quant à lui, a voulu aller encore plus loin avec la mise en concurrence généralisée et la quasi-disparition des droits de douane. 

Or contrairement à une vision canonique mais désuète, ce sont les soutiens du capitalisme qui s’opposent le plus souvent au libéralisme économique. Des économistes du XVIIe siècle aux milliardaires de la Silicon Valley d’aujourd’hui, en passant par les impérialistes des années 1900, la concurrence est toujours envisagée comme le problème du capitalisme. Les monopoles sont au contraire parés de toutes les vertus par les tenants du capitalisme de la finitude et en deviennent les instruments privilégiés. Se plaçant du côté des producteurs et non des consommateurs, tous militent pour la puissance, non pour l’abondance, pour l’autarcie, non pour le libre-échange car leur point de départ est une maxime simple : « Il n’y en aura pas pour tout le monde ». En lieu et place du multilatéralisme et des faibles droits de douane, il serait nécessaire de rendre très coûteux les échanges hors des silos impériaux, autrement dit : il faudrait pour chaque puissance favoriser le commerce avec ses colonies, ses vassaux ou ses « amis » et ainsi renforcer son indépendance.

Le Secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a déclaré le 6 mars 2025 que « l’accès à des biens bon marché n’est pas l’essence du rêve américain », ce que les concepteurs des anciens accords commerciaux auraient selon lui « perdu de vue ».

Des économistes du XVIIe siècle aux milliardaires de la Silicon Valley d’aujourd’hui, en passant par les impérialistes des années 1900, la concurrence est toujours envisagée comme le problème du capitalisme.

Arnaud Orain

Cette position est proche de celle de l’administration précédente, qui entendait relocaliser des pans de l’industrie par un subventionnement public massif et quelques droits de douane. L’administration Trump entend privilégier ces derniers — le président a déclaré à propos des fabricants de puces  : « nous ne sommes pas obligés de leur donner de l’argent » 4 — ou tout au moins un mélange de menaces et de politiques protectionnistes bien réelles. Mais l’idée est la même — en plus agressive. Les droits de douane de 25 % qui devaient s’appliquer au Mexique et au Canada sont presque entièrement suspendus pour le moment. Il est difficile de savoir ce qui se trame en coulisse, mais plusieurs indices laissent penser que le point majeur est la renégociation, dans les mois qui viennent, de l’accord commercial USMCA (États-Unis/Mexique/Canada). Et de ce point de vue, Jamieson Greer, l’ancien bras droit de Bob Lightizer lors du mandat Trump I et nouveau représentant au commerce, a parlé des firmes chinoises comme de « passagers clandestins » 5 de l’accord USMCA, autrement dit des entreprises qui s’implantent au Mexique et au Canada dans le but d’inonder de produits le marché étatsunien. C’est certainement cette porte d’entrée que l’administration Trump II veut chercher à partiellement refermer. Car les seuls droits de douane vraiment effectifs aujourd’hui sont les deux fois 10 % appliqués à la Chine par les États-Unis. Pékin a répliqué le 4 mars en imposant des restrictions à un vaste spectre d’importations agricoles américaines. Au 12 mars, des droits de douane de 25 % sur l’acier et l’aluminium sont entrés en vigueur, et d’autres menacent les produits agricoles, les automobiles, les puces électroniques et les marchandises de l’Union.  

À court terme, cette politique protectionniste permet des rentrées fiscales pour l’État fédéral mais elle a tendance à désorganiser les chaînes de valeur. À moyen et long terme, elle pourrait engendrer des investissements et des relocalisations. Des entreprises comme Arcelor Mittal, Stellantis ou le taïwanais TSMC et son plan d’investissement à 100 milliards dans les semi-conducteurs aux États-Unis, ou encore la volonté d’Apple de recentrer sa production sur son pays d’origine, sont sans doute les prolégomènes d’un mouvement plus large qui a de quoi inquiéter les économies européennes — ce seront des investissements en moins pour elles. Bien entendu, tout cela devrait avoir un effet inflationniste, mais si l’administration Trump parvenait à réindustrialiser les États-Unis de manière conséquente tout en faisant baisser le dollar pour rendre très coûteuses les importations et faciliter les exportations, le raisonnement en termes de « puissance contre abondance » pourrait être soutenu. C’est d’ailleurs le sens qu’a donné Donald Trump à sa politique après les récentes baisses survenues à Wall Street, accusant « des pays et des entreprises mondialistes qui ne se porteront pas aussi bien parce que nous reprenons des choses qui nous ont été confisquées il y a de nombreuses années » 6.

Dans un jeu à somme nulle, il s’agit de blâmer les prétendues « surcapacités » chinoises, qui sont en fait une construction d’avantages comparatifs, certes en partie avec de l’argent public, mais comme l’ont si souvent pratiqué les Occidentaux. De fait, la doctrine ricardienne des avantages comparatifs n’arrange plus les États-Unis, qui veulent désormais rejeter le principe concurrentiel dans le commerce mondial. Au niveau intérieur, la situation n’est pas très différente. Le mentor du vice-président américain J.D. Vance, l’entrepreneur de la tech Peter Thiel, défendait, dans son livre De zéro à un, l’idée selon laquelle « le capitalisme et la concurrence sont opposés » 7. Or la volonté de mener des coupes drastiques dans l’appareil d’État fédéral et d’abandonner un certain nombre de réglementations ne s’accompagne pas d’un discours sur les bienfaits du marché libre et de la concurrence. Et pour cause  : ce sont les monopoles de la Tech qui vont s’accaparer des pans entiers de ce qui sera enlevé à la puissance publique, dans un vaste remplacement de l’État par des Compagnies-États privés — fusées, satellites, câbles sous-marins, renseignement, intelligence artificielle.

La doctrine ricardienne des avantages comparatifs n’arrange plus les États-Unis, qui veulent désormais rejeter le principe concurrentiel dans le commerce mondial.

Arnaud Orain

L’impérialisme territorial

Ce dernier élément, les Compagnies-États, entretient un lien étroit avec la troisième et dernière caractéristique du capitalisme de la finitude  : l’impérialisme territorial et souverain. Son visage le plus visible — la colonisation formelle — ne disparaît pas mais stagne, voire reflue, lors des deux périodes libérales. 

Si on laisse de côté la conquête de l’Algérie et l’approfondissement de la domination britannique en Inde, les puissances européennes se lancent peu dans de grandes entreprises expansionnistes avant la fin du XIXe siècle. L’après-1945 voit lui le reflux des empires formels. Les décolonisations n’empêchent pas le maintien des liens de dépendance mais, petit à petit, des relations différentes se mettent en place  : l’industrialisation de l’agriculture rend l’Europe autosuffisante en matière alimentaire — puis exportatrice nette —, la croissance économique des pays développés offre des débouchés nombreux aux nouveaux produits et services, les pays asiatiques et ceux du Golfe persique n’ont pas encore atteint le niveau de vie de l’Occident, l’informatique et le numérique ne sont pas arrivés à maturité, la « transition énergétique » n’est pour le moment pas à l’agenda. Autant d’éléments qui invitaient peu à reconstituer des empires territoriaux pour en capter directement les ressources et les émailler de comptoirs.

À l’inverse, le capitalisme de la finitude ne se contente pas de cette petite gestion des « ressources » lointaines par interventions militaires ponctuelles et accords inégaux. Il s’agit d’occuper le monde beaucoup plus directement. 

 

Julie Mehretu, «  Stadia I  » (2004)

 

D’abord par le « système des entrepôts ». Le pillage et la rente de monopole sur les terres colonisées ont fonctionné par une logique spatiale  : les empires étaient organisés par un réseau d’entrepôts qui canalisait les marchandises et qui organisait l’exportation. Contrairement à ce que pensait Karl Marx, ce « système des entrepôts » n’a pas été définitivement remplacé par le capitalisme industriel à la fin du XIXe siècle et c’est certainement lors de la phase actuelle du capitalisme de la finitude que cette forme d’occupation du monde devient la plus prégnante. Aujourd’hui, outre la construction, l’achat ou la location de terminaux portuaires et de réseaux ferroviaires par les grandes compagnies maritimes, les distributeurs (Amazon) occupent le territoire par leurs réseaux et « font » le marché car leur pouvoir de monopole est tel qu’ils dirigent la production dans de nombreux secteurs. 

Les Compagnies-États sont une autre forme d’occupation du monde.

Lors des deux premières époques du capitalisme de la finitude, les compagnies des Indes puis les compagnies à charte de colonisation ont ainsi exercé des droits régaliens (justice, police, paix et guerre) sur de vastes territoires outremer. Aujourd’hui, les grandes entreprises de nouvelles technologies sont assez similaires sous cet aspect. Elles sont souvent en situation monopolistique et exercent de nombreuses prérogatives souveraines (armement, câbles sous-marins, satellites, manipulation de l’information). Plus elles occupent le monde, plus ces Compagnies-États peuvent s’approprier des revenus, comme leurs devancières du XVIIe siècle. 

Mais le capitalisme de la finitude veut aussi gérer directement les terres arables, les sous-sols et les océans, sans passer par des intermédiaires locaux et des prix de marché. 

Cette occupation marque la primarisation et re-primarisation de vastes territoires  : leur spécialisation en subsistances et en matières premières, celle des premières colonies à compter du XVIe siècle, puis des secondes sur la période 1890-1945 et, de nos jours, après des échecs partiels ou complets d’industrialisation, un retour vers ce même secteur primaire dans bien des pays d’Amérique latine et d’Afrique.

Le capitalisme de la finitude ne se contente pas de cette petite gestion des « ressources » lointaines par interventions militaires ponctuelles et accords inégaux. Il s’agit d’occuper le monde beaucoup plus directement. 

Arnaud Orain

Les déclarations du président Trump qui affirme vouloir faire du Canada le 51e État américain en qualifiant son premier ministre de « gouverneur », ou encore l’idée fixe qui consiste à vouloir annexer le Groenland sont symptomatiques de cet impérialisme d’un genre nouveau. 

Concernant le Canada, la nouvelle administration américaine voudrait mettre fin à un certain nombre de traités pour pouvoir renégocier la frontière décidée en 1908, et ce naturellement au profit des États-Unis. Les retombées en termes de sol et de sous-sol sont moins évidentes que pour le Groenland qui possède, comme l’a déclaré J.D. Vance, « des ressources naturelles incroyables ». Bill Gates et Jeff Bezos, mais aussi le Secrétaire au Commerce de Donald Trump, Howard Lutnick, ont des intérêts dans des entreprises de prospection au Groenland, territoire qui regorge de métaux critiques (lithium, cobalt, titane, graphite) et de terres rares. Avant les élections législatives du 11 mars dernier dans ce qui est aujourd’hui une île sous l’autorité du Danemark, le président Trump s’est adressé directement aux Groenlandais  : « Nous soutenons fermement votre droit à déterminer votre propre avenir » 8.

L’indépendance de l’île serait en effet une bénédiction pour les États-Unis, qui pourraient alors lui offrir une protection militaire plus étendue et ensuite y favoriser leurs entreprises, même si, bien entendu, l’exploitation minière du Groenland pose de très nombreux défis. Enfin, l’accord pour le moment avorté sur les métaux ukrainiens — l’Ukraine est en effet un pays riche en terres arables, mais aussi en ressources minérales (qui représentent 30 % de ses exportations) — n’est pas très lisible car beaucoup de gisements se trouvent dans des zones occupées par la Russie.

Ce qui l’est au contraire, c’est cette plongée dans un nouvel âge expansionniste. Il ne s’agit plus de liquéfier les produits de la terre comme dans un modèle de marché « OMC-centré », mais de revenir vers des politiques coercitives et bellicistes pour accéder aux « ressources » et aux débouchés. De fait, le président Trump voudrait pouvoir transformer les États-Unis en une puissance qui agirait comme la Chine et surtout comme la Russie, sans plus dépendre d’aucune règle et en pratiquant un impérialisme territorial débridé. Couplé à un autoritarisme grandissant à l’intérieur du pays, on verrait alors bel et bien disparaître à la fois le libéralisme politique et le libéralisme économique.

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il y a 37 minutes, Refe a dit :

Dans 2 ans y'aura les midterms, et encore deux ans après un nouveau président.

Ca c'est à condition que la démocratie survive aux années Trump. Lors du dernier passage de celui-ci il y a quand même eu une tentative de putsch pour lui permettre de rester le maitre. Or là en ce moment les structures permettant de faire vivre cette démocratie sont abatues les unes après les autres.

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il y a 4 minutes, Bechar06 a dit :

Je déclare forfait pour le lecture...

Contentes-toi des titres mais franchement c'est très intéressant et surtout explique bien la démarche actuelle de Trump. C'est par contre très flippant pour ceux qui ne font pas parti de l'empire.

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Il y a 5 heures, herciv a dit :

Faut bien avouer que la destruction en cour de l'état fédéral ne cadre pas avec une théorie impérialiste qui demande un état fort. Il va bien falloir choisir entre les deux à un moment qu'il soit débile ou cornaqué.

La seule manière de trouver un sens là-dedans c'est qu'il se débarrasse non pas des structures fédérales mais qu'il a engagé un grand nettoyage des structures qui peuvent représenter un contre pouvoir pour lui comme tout autocrate qui se respecte. Après, seulement après il pourra engager une phase véritablement impérialiste.

Mais il n'a pas un temps infini pour y arriver (son âge et la réaction des blocs qui ne veulent pas se faire bouffer).

Je vous renvoie à Chapoutot et ce qu'il dit du nazisme (sans du tout dire que Trump est nazi, je compare juste leur politique économique et administrative) : l'état doit être réduit au minimum et remplacer par des agences privés. Lu à ce prisme les actions de Trump prennent sens. Il ne veux pas démanteler les atouts tazu il veux transférer tout ce qui a une valeur à ses yeux dans le giron privé. 

En ce qui concerne le Pentagone je me demande si dans une certaine mesure il s'agit pas de leur mettre la pression pour se rallier tout ou partie d'entre eux.

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Cela soulève donc la question de Von Der Leyen. A vous lire, il ne manque plus que l'Europe pour rentrer dans le grand bain.
Mais cette Europe des Nations n'étant pas finalisée, que se passera-t-il pour les Nations indépendantes la composant?
L'Empire Russe devra-t-il la mettre au pas? L'Empire US?
Que se passerait-il si une UE véritablement Fédérale, devait affronter économiquement les US et/ou la Russie?

PS: Et j'aime pas VdL ^^

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Le 21/03/2025 à 12:11, Akhilleus a dit :

On va reprendre certains des traits de Trump (et donc de son équipe qui lui est fortement inféodée)

- isolationniste (je me retires des affaires du monde qui font schmires, cad toutes les zones conflictuelles dures potentielles, toutes les organisations multilatérales) pour me re-centrer sur les USA

- anti gouvernement central (je casse l'appareil fédéral)

- marketteux (j'avance par contre des pions économiques en déclenchant des guerres commerciales qui selon lui et je cites, "sont faciles à gagner")

- avec un tropisme pour les gens perçus comme forts (cad autoritaires qui n'ont pas à répondre à des structures internes vues comme vérolées par des années de "gauchisme-woke")

Je crois que son modèle c'est lui : https://fr.wikipedia.org/wiki/William_McKinley

Du coup pas mal de trucs s'expliquent

Il était à 2 doigts de lui rendre un bel hommage avant même d'être élu...

Citation

William McKinley, né le 29 janvier 1843 à Niles (Ohio) et mort assassiné le 14 septembre 1901 à Buffalo (État de New York), est un homme d'État américain. Il est le 25e président des États-Unis, en fonction de 1897 à sa mort.

 

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Le 21/03/2025 à 13:45, Alzoc a dit :

Il va peut-être aussi falloir envisager que Trump n'a pas de plan et est tout simplement, à minima très naïf voir limité intellectuellement quand il s'agit de sujets complexes tels que la géopolitique ou l'économie.

Bref il réfléchit au niveau d'un pilier de comptoir et s'est entourés de personnes :

- Tout aussi limitées que lui ;

- D'idéologues dangereux ;

- Et de béni-oui-oui qui sont juste là pour taper dans la soupière.

Plus le temps passe et plus je me dit qu'il pense réellement que la géopolitique et les intérêts des Etats peuvent être dictés par les relations personnelles entre dirigeants autocrates. Dans cette logique tout devient transactionnel et, comme le dit @Alexis, les sentiments et fierté nationales des peuples ainsi que les intérêts des Nations deviennent secondaires.

Donald Trump est simplement un clown/agitateur suffisamment charismatique pour atteindre et même dépasser son niveau maximum d'incompétence (et visiblement le plafond est élevé au États-Unis ... ). Poutine, Xi et consorts s'en serviront comme idiot utile tant qu'il restera au pouvoir.

 

Le 21/03/2025 à 12:11, Akhilleus a dit :

On va reprendre certains des traits de Trump (et donc de son équipe qui lui est fortement inféodée)

- isolationniste (je me retires des affaires du monde qui font schmires, cad toutes les zones conflictuelles dures potentielles, toutes les organisations multilatérales) pour me re-centrer sur les USA

- anti gouvernement central (je casse l'appareil fédéral)

- marketteux (j'avance par contre des pions économiques en déclenchant des guerres commerciales qui selon lui et je cites, "sont faciles à gagner")

- avec un tropisme pour les gens perçus comme forts (cad autoritaires qui n'ont pas à répondre à des structures internes vues comme vérolées par des années de "gauchisme-woke")

Je crois que son modèle c'est lui : https://fr.wikipedia.org/wiki/William_McKinley

Du coup pas mal de trucs s'expliquent

Je prend vos 2 listes d'ingrédients, je rajoute une pincée de sel, j'agite bien et j'obtiens mon avis pour le moment.

Franchement vos avis ne sont pas excluants et correspondraient bien à la situation non?

Le coté flippant c'est que les autres dirigeant de gros bloc, ou de plus petit mais dans tous les cas, des dirigeants autoritaires et pas disposés à céder le pouvoir. Eux vont avancer leurs pions dans toutes les opportunités que ça ouvre / va ouvrir.

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Le 21/03/2025 à 16:01, herciv a dit :

Contentes-toi des titres mais franchement c'est très intéressant et surtout explique bien la démarche actuelle de Trump. C'est par contre très flippant pour ceux qui ne font pas parti de l'empire.

Grand MERCI  Herciv pour avoir insisté  sur la lecture de ce long article rapporté par  @vincenzo   Lecture en étant disponible et attentif, mais qui enrichit vraiment

Auteur  Arnaud Oran    Titre : "Mercantilisme et capitalisme de la finitude : aux origines de l’Empire Trump"

Sous-titre : Les seigneurs de la Silicon Valley s'installent dans l'État américain : un nouveau pouvoir disrupte le libéralisme et la démocratie.  Vivons-nous un moment inédit ?   Il y a quatre cents ans, une start-up de la City – la Compagnie des Indes – se lançait déjà dans une entreprise de conquête mondiale similaire. Pour expliquer Trump et Musk, Arnaud Orain renoue avec les fils de cette histoire, en forgeant un concept : le capitalisme de la finitude.

Prochaine étape : discussion ouverte mardi soir 25/03/25  19h30 à l' école normale Supérieure, à partir de cet article 

Expressions et Mots clefs, si je puis me permettre :  illibéralisme /  capitalisme libéral  /  Mercantilisme / Capitalisme de la finiture /    Fermeture et privatisation des mers /  Remise en cause des mécanismes du marché / constitution d’empires territoriaux par des firmes à attributs souverains 

Exemples d'actualité brûlante : Panama, Groenland, Canada comme 51-ème état us.  Les compagnies de navigation maritime ( MSC, Maerks , CMA CGM ... ), les entrepôts pour dominer les marchés, les compagnies-états pour occuper le monde mieux que ne l'ont fait les colonialismes d'antan , accaparer les resources du sol et du sous-sol, car il n'y en aura pas pour tout le monde !  ( population à forte croissance depuis un siècle

Commentaire de ma part : "Il n'y en aura pas pour tout le monde"  ! Le contraire de l' illusion acquise depuis 1945 et entretenue jusqu'à il y a peu. Illusions le consumérisme pour tous, les échanges positifs pour tous, la croissance pour tous, la mondialisation ++ ... Non !  c'est fini  ! Donc retour à la richesse pour quelques-uns, les autres:  ceux-là s'en foutent !   

Quelques extraits significatifs :

"l’ illibéralisme  : un système politique faiblement démocratique qui irait de pair avec une économie de marché de type capitaliste"

"Le capitalisme connaît deux types différents qui se succèdent l’un à l’autre"   

"Le plus célèbre peut être qualifié de « libéral »."  "en 1945 ...une forme tempérée par l’intervention publique dans le bloc occidental. Cette intervention reflue plus tard et ce capitalisme est connu enfin à partir des années 1980 sous le nom de « néolibéralisme »"

"L’autre type a longtemps été qualifié de « mercantilisme »" ...devenu  "« capitalisme de la finitude »"  : "le capitalisme de la finitude est une vaste entreprise navale et territoriale de monopolisation d’actifs — terres, mines, zones maritimes, personnes esclavagisées, entrepôts, câbles sous-marins, satellites, données numériques — menée par des États-nations et des compagnies publiques ou privées afin de générer un revenu rentier hors du principe concurrentiel"  

Ce capitalisme de la finiture     "Il a trois caractéristiques

La première est la fermeture et la privatisation des mers, phénomène qui appelle une articulation forte, et même un brouillage des lignes, entre marines de guerre et marines marchandes. 

La deuxième est la relégation au second plan des mécanismes du marché. Le commerce multilatéral et la concurrence sont tenus à l’écart au profit des zones impériales d’échanges, des monopoles, des ententes et de la coercition violente. 

La troisième est la constitution d’empires, formels ou informels, par la prise de contrôle de firmes publiques et privées sur de larges espaces (physiques et cybers). Généralement pourvues d’attributs souverains, ces entreprises génèrent les rythmes du capitalisme de la finitude par leurs entrepôts, leurs chaînes logistiques et leur gigantisme.

Ces trois caractéristiques existent dans toute l’histoire du capitalisme mais le type libéral ou néolibéral a toujours tenté de les contrecarrer."

il "ne promet en aucun cas la croissance universelle des richesses car il pense l’économie comme un jeu à somme nulle. Son état normal est une situation qui n’est ni la guerre, ni la paix. Il se trouve toujours entre les deux puisqu’il est ouvertement prédateur, violent et rentier. Son moteur, depuis cinq siècles, est un sentiment angoissant suscité par des élites mais largement diffusé dans les opinions publiques : celui d’un monde « fini », autrement dit borné, limité, qu’il faut s’accaparer dans la précipitation."

Fin extraits

Une lecture enrichissante !   à poursuivre par vous ! 

 

Modifié par Bechar06
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