Lathan Posté(e) il y a 21 heures Share Posté(e) il y a 21 heures Le traité de Pleiswitz, accepté par les coalisés, donna à l’Autriche le temps d’achever ses derniers préparatifs militaires. Il permit également à l’ensemble des puissances de la coalition de renforcer leurs armées, tandis que Napoléon put enfin reconstituer une cavalerie dont il avait un besoin crucial. Près de 250 000 Autrichiens allaient ainsi rejoindre les forces coalisées, ajoutant un poids décisif à la balance stratégique en leur faveur. Le plan de Trachenberg fixait un principe clair : éviter Napoléon lui-même, battre d’abord ses lieutenants, puis concentrer toutes les forces disponibles afin d’affronter l’Empereur dans des conditions favorables. Le prince Schwarzenberg fut nommé généralissime des armées coalisées. Le plan autrichien reposait sur la concentration d’environ 90 000 à 100 000 Autrichiens, 40 000 à 50 000 Russes, et 40 000 à 50 000 Prussiens. L’objectif était d’attaquer Dresde, de couper Napoléon de sa voie de retraite vers le sud de l’Allemagne, de l’éliminer de cette région, puis de permettre la jonction avec les Russes et une partie de l’armée prussienne. Cette manœuvre aurait profondément modifié l’équilibre du théâtre d’opérations au profit des coalisés et entraîné l’effondrement partiel de la ligne de défense de l’Elbe, établie par Napoléon. Face à cette menace, Napoléon conçut l’une des manœuvres les plus redoutables de toute sa carrière. Si elle avait pu être exécutée pleinement, elle aurait probablement anéanti l’armée autrichienne avançant lentement sur Dresde. Celle-ci comptait sur la solidité de la place et de ses redoutes, défendues par les 26 000 hommes du corps de Saint-Cyr, pour contenir l’ennemi. Cette force se révéla toutefois insuffisante, malgré les fortifications, obligeant l’Empereur à modifier son plan afin de défendre personnellement la ville, où il remporta une grande victoire tactique face à près de 180 000 hommes. Napoléon avait placé le corps de Vandamme, fort d’environ 32 000 hommes, au camp de Pirna, sur l’Elbe. À son arrivée à Dresde, il comptait sur ce corps pour poursuivre les coalisés en retraite et leur infliger une nouvelle défaite, ceux-ci devant se retirer par trois axes principaux, dont l’un longeait l’Elbe et devait tomber directement sur Vandamme. Mais la malchance — l’une des sept fatalités qui marquèrent cette campagne — frappa de nouveau Napoléon. Pris de violents vomissements, au point que l’on craignit un empoisonnement, il fut contraint par ses maréchaux de se retirer en arrière. Cette décision entraîna l’annulation immédiate de la préparation de la poursuite qu’il avait prévue. Ainsi, l’occasion d’exploiter pleinement la victoire de Dresde s’évanouit. Seul Vandamme poursuivit l’ennemi, mais il se heurta à Kulm à une force supérieure en nombre, qui captura près des trois quarts de son corps d’armée. Cette défaite annula presque entièrement les avantages obtenus par la victoire de Dresde. Voilà pour l’historique. À bientôt pour la suite… Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lathan Posté(e) il y a 4 heures Auteur Share Posté(e) il y a 4 heures (modifié) Dans mon uchronie, je tiens compte du problème de santé subi par Napoléon, qui annula la poursuite après Dresde et causa par la suite des conséquences stratégiques majeures. Ce facteur, souvent sous-estimé, modifie en réalité profondément la marge de manœuvre de l’Empereur et explique en partie les limites de l’exploitation historique de la victoire. C’est dans ce cadre que je place 100 000 hommes au camp de Pirna, sur l’Elbe, tout en prélevant 40 000 hommes de l’armée principale à Dresde, lesquels viennent s’ajouter au corps de Saint-Cyr, fort de 26 000 hommes, chargé de tenir la ville-forteresse. Je m’appuie ici sur l’appréciation d’un homme supérieur dans les choses militaires, selon laquelle 30 000 hommes suffisaient pour tenir Dresde face à 100 000 assaillants. Avec 66 000 hommes, je sais donc que la ville tiendra sans difficulté, pour tout le temps nécessaire à l’opération. Lorsque Schwarzenberg conduit son armée devant Dresde, il se heurte immédiatement à un obstacle structurel décisif : un ravin sur son aile gauche, qui divise son dispositif et sépare environ 40 000 hommes, incapables de faire leur jonction à l’arrivée. Cette contrainte du terrain, connue mais mal anticipée, pèsera lourdement sur toute la suite des événements. Le prince Schwarzenberg établit alors son plan et engage l’attaque. La ville se défend en cédant lentement du terrain, de manière contrôlée, jusqu’au point où l’offensive alliée se trouve bloquée. Faute d’espace suffisant pour se déployer, la proportion entre attaquants et défenseurs devient presque égale sur le front, annulant l’avantage numérique allié et transformant l’effort en combat d’usure sans issue. Après environ deux heures de combat, vers le milieu de la journée, un messager français se présente à Schwarzenberg. Il l’informe que l’arrière de l’armée alliée est désormais coupé, et que l’Empereur en personne, à la tête d’une force puissante, a débouché sur leurs lignes de communication. Napoléon est en effet passé par Pirna, attendant volontairement que l’ennemi soit engagé devant Dresde, privé de liberté opérative. Grâce à son service topographique, qui lui avait signalé sur ses cartes l’existence de ce ravin divisant l’armée ennemie, et grâce à des reconnaissances profondes, menées en prévision d’une intervention autrichienne, il savait que l’armée alliée arriverait par plusieurs axes, dont certains la sépareraient irrémédiablement à l’approche de la ville, sans possibilité de soutien mutuel en cas d’échec. Il mit à profit l’ensemble de ces renseignements, ainsi que les fautes ennemies, pour concevoir une manœuvre décisive. Les terrains et les axes d’approche lui permirent de progresser sans éveiller l’attention de l’ennemi, jusqu’au moment où la situation devint irréversible. Le messager remit alors un ultimatum clair. Napoléon y exposait que l’armée commandée par Schwarzenberg se trouvait coupée de ses communications, sans possibilité réaliste de dégagement, et que toute tentative de rupture ne ferait qu’entraîner une destruction en détail des corps séparés. Il précisait qu’il disposait des forces nécessaires pour attaquer avant la nuit ou au point du jour, dans des conditions ne laissant à l’armée alliée aucune chance raisonnable de salut. Afin d’épargner un sang désormais inutile, il suspendait ses attaques et exigeait : la cessation immédiate de toute opération offensive, le dépôt des armes par l’ensemble des forces alliées, sans distinction de nation, la constitution de ces troupes en prisonniers de guerre, conformément aux usages européens. En cas d’acceptation immédiate, l’honneur des officiers serait respecté, les troupes traitées avec humanité, et aucun État ne subirait, après la campagne, de conséquences politiques excédant celles qu’imposerait la situation militaire générale. En cas de refus, les hostilités reprendraient sans délai. Les corps séparés seraient attaqués isolément, et les pertes, inévitables et considérables, engageraient directement la responsabilité de ceux qui auraient prolongé la lutte en connaissance de cause. Le message attirait également l’attention sur l’après-campagne, désormais clairement en faveur de Napoléon. Il soulignait que la Prusse, déjà durement éprouvée par la guerre, n’avait rien à gagner à une destruction inutile de ses forces, qui ne ferait qu’aggraver durablement la position de sa monarchie. Quant à l’Autriche, elle conservait encore la possibilité de sauver son armée, son rôle et son poids politique, à l’heure où l’équilibre de l’Europe était en train de se redessiner — possibilité qui disparaîtrait si elle forçait une épreuve sans issue. Trois heures étaient accordées pour répondre. Passé ce délai, Napoléon agirait, laissant la question se résoudre par les armes seules. Placée devant de telles circonstances, et bien que non habilité à décider de la politique de son pays, Schwarzenberg comprit qu’il lui restait un seul choix rationnel : sauver l’armée pour sauver l’État. Les représentants des autres puissances opposèrent des réticences, les Russes surtout, ayant objectivement moins à perdre, mais la certitude d’être faits prisonniers, combinée à la vision concrète de l’armée française coupant toutes les voies de retraite, finit par les contraindre à céder. La reddition devait comprendre l’intégralité de l’armée, y compris les forces situées au-delà du ravin, sous peine de voir toute tentative de résistance se payer politiquement lors des arrangements ultérieurs. Le piège était trop parfaitement conçu pour être rompu. Ainsi, la tentative autrichienne de renverser la situation en marchant sur Dresde se retourna entièrement contre la coalition. Près de 180 000 hommes furent faits prisonniers. Sachant qu’ils seraient respectés, et que cette décision permettait de préserver leur pays et d’envisager un retour ultérieur aux foyers, cette issue fut jugée préférable à une destruction totale dépassant tout ce qui était politiquement et humainement supportable. Pourquoi Napoléon n’a-t-il pas choisi cette option historiquement ? Il privilégia un plan plus direct et plus sûr à court terme, centré sur la défense de Dresde, comptant sur sa victoire immédiate et sur le corps de Vandamme, fort de 32 000 hommes, positionné à Pirna, pour mener ensuite une poursuite conjointe. Le temps lui manquait : c’était une course pour atteindre Dresde. Dans ces conditions, on comprend que cette option, plus complexe politiquement, ne se soit pas imposée à lui. L’uchroniste, lui, dispose du temps nécessaire pour examiner à froid les structures, conserver ce qui est décisif, et rejeter ce qui ne l’est pas. A bientot pour la suite. Modifié il y a 4 heures par Lathan 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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