Braindead Posté(e) le 14 mars 2007 Share Posté(e) le 14 mars 2007 Un interessant article de Courrier International sur l'apport américain à l'Iran en matière nucléaire, avant le renversement du Shah et l'établissement de la République Islamique : HISTOIRE • Quand les Etats-Unis formaient les experts nucléaires iraniens Dans les années 1970, un partenariat stratégique entre Washington et le chah d'Iran a permis à de nombreux étudiants iraniens de se former aux technologies nucléaires au prestigieux MIT, révèle The Boston Globe. Plusieurs d'entre eux ont ensuite mis leurs connaissances au service de la République islamique. Les jeunes Iraniens sont arrivés à Cambridge durant l'été 1975, dans le cadre d'un partenariat historique entre leur gouvernement et le Massachusetts Institute of Technology (MIT) visant à former la première génération de scientifiques iraniens spécialisés dans le nucléaire. Ce programme qui devait à l'origine symboliser l'amitié entre les deux peuples est vite devenu l'exemple type de partenariat aux conséquences imprévues. Quatre ans à peine après le démarrage du programme, le shah d'Iran était en effet renversé pour être remplacé par une théocratie islamique. Les étudiants, qui comptaient aider le chah à bâtir un vaste réseau de centrales nucléaires, ont alors dû choisir entre l'Amérique et l'Iran. Leur décision a sans doute changé le cours de l'Histoire. Au moins trois d'entre eux se sont consacrés à la mise sur pied du programme nucléaire iranien, que Washington s'efforce aujourd'hui de combattre. L'un d'eux, Mansour Haj Azim, décrit par ses anciens camarades comme un jeune homme discret et studieux, est devenu l'un des chefs de file du programme nucléaire iranien et, selon un rapport largement cité, le responsable d'un site soupçonné d'être destiné à des fins militaires. Près des deux tiers des anciens étudiants iraniens du MIT ont fait le choix inverse et travaillent aujourd'hui aux Etats-Unis, certains au sein de la Commission américaine de réglementation nucléaire ou dans des entreprises de défense américaines. Deux, enfin, sont décédés, l'un dans un accident de voiture aux Etats-Unis et l'autre, selon certaines sources, aurait été exécuté en Iran pour activités politiques interdites. Le parcours de ces Iraniens remet en perspective la question des ambitions nucléaires de l'Iran et le face-à-face actuel entre Washington et Téhéran. Les jeunes étudiants, arrivés dans le Massachusetts à une époque de grand optimisme à propos de l'énergie atomique, sont devenus des hommes d'âge mûr au beau milieu des craintes de prolifération nucléaire. "C'était un magnifique programme", regrette Mohammed Moghimi, qui vit aujourd'hui à Newton, dans le Massachusetts. Si l'Histoire avait évolué différemment, "nous aurions à l'heure actuelle cinq ou six centrales nucléaires civiles en service en Iran, ou même plus". Aujourd'hui, la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, remet souvent en doute l'utilité pour l'Iran de posséder des réacteurs nucléaires, sachant qu'il dispose déjà d'une des plus importantes réserves de pétrole au monde. Pourtant, en 1974, les responsables américains avançaient l'argument inverse et incitaient Téhéran a investir ses bénéfices pétroliers dans la coûteuse technologie nucléaire américaine. En mars 1974, le chah d'Iran a donc annoncé son intention de construire plus de vingt réacteurs – à commencer par les deux du site de Bushehr – en faisant valoir qu'ils couvriraient les besoins énergétiques nationaux et permettraient d'exporter plus de pétrole. Mais, en février 1979, le chah d'Iran est chassé du pouvoir par les forces révolutionnaires au service de l'ayatollah Khomeyni, longtemps exilé. Prenant conscience que leur vie ne serait plus jamais la même, les étudiants iraniens ont alors dû décider de leur avenir. "Certains avaient des affinités avec la République islamique et étaient plutôt contents de la situation, se souvient Moghimi. D'autres soutenaient le chah et étaient en colère." Plusieurs étudiants, après être rentrés en Iran, décident de revenir s'installer aux Etats-Unis. Mansour Haj Azim et un autre étudiant du MIT, Mohammad Zaker, choisissent, eux, de rester en Iran. Au départ, leur avenir semblait compromis. Après la révolution, tous les étudiants iraniens formés aux Etats-Unis ont reçu une lettre leur indiquant que leurs services n'étaient plus requis. L'avenir nucléaire prôné par le chah d'Iran paraissait trop occidental pour la nouvelle République islamique. De plus, les entreprises qui avaient accepté de construire les réacteurs pour le chah se retirèrent, et le gouvernement américain usa de pressions diplomatiques pour bloquer toutes les ventes de technologie nucléaire à l'Iran. Mais, au début des années 1980, peu de temps avant le déclenchement de la guerre de huit ans contre l'Irak, l'Iran commença à reconstituer son programme nucléaire. Mansour Haj Azim et Mohammad Zaker montèrent alors rapidement en grade. Zaker fut chargé de diriger un réacteur de recherche à Téhéran, et Azim devint le vice-directeur de l'organisation iranienne pour l'énergie atomique. Peu après, des responsables gouvernementaux de Téhéran prenaient contact avec les anciens élèves iraniens du MIT pour les convaincre de rentrer en Iran. Aujourd'hui, on ne sait toujours pas avec certitude combien d'entre eux ont accepté cette offre. C'est "amusant" de constater à quel point les USA ont contribué à créer dans les années 70 et 80 les difficultés auquelles ils sont aujourd'hui confrontés (et nous aussi par la même occasion...). Pensez aux Talibans et Ben Laden utilisés pour combattre l'Armée Rouge, à l'Irak soutenu contre l'Iran, à l'apport de la technologie nucléaire à l'Iran... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Durandal2 Posté(e) le 14 mars 2007 Share Posté(e) le 14 mars 2007 Courrier International Très bon mag, probablement le meilleur a mon gout sur l'actu international. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Braindead Posté(e) le 14 mars 2007 Auteur Share Posté(e) le 14 mars 2007 Tout à fait d'accord [22] Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
collectionneur Posté(e) le 15 mars 2007 Share Posté(e) le 15 mars 2007 Attention, il ne s'agit pas d'un mag, mais d'une traduction d'articles parue dans d'autres journaux. Il ne s'agit pas de leur propre création. Sinon, rien de nouveau dans cette affaire. Si le Shah était resté en place, cela aurait quelques années que l'Iran aurait déja eu la bombe. Au fait, arréter de confondre les Talibans avec les Moudjadinne des années 80; cela n'a pas grand chose à voir. Ces premiers ont étaient formé par le Pakistan dans les années 90 quand les second se battaient entre eux pour le pouvoir :( Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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