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Un general Irannien fait défection auprès des Américains


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L'Iran perd un atout dans la guerre de l'ombre

GEORGES MALBRUNOT.

Publié le 13 mars 2007

Actualisé le 13 mars 2007 : 19h16

Spécialiste des réseaux du Hezbollah, le général Asghari aurait fait défection auprès des Américains après avoir été écarté de certaines fonctions sensibles à Téhéran.

L'ANCIEN vice-ministre iranien de la Défense, le général Ali Reza Asghari, a disparu en Turquie le 7 février, sans laisser de trace. Selon des sources des services de renseignement, il est probable que le général, porteur de lourds secrets sur l'aide iranienne au Hezbollah libanais, ait fait défection et soit interrogé par les services américains. Au moment où la tension internationale est vive autour du rôle de l'Iran au Proche-Orient, les révélations d'Ali Reza Asghari intéressent au plus haut point Washington. Le Figaro a enquêté sur sa disparition.

Où est Ali Reza Asghari ?

Le général iranien serait dans un pays du nord de l'Europe, où il subirait un « débriefing serré » avant d'être emmené aux États-Unis, selon un responsable américain cité par le quotidien Washington Post. L'ancien vice-ministre de la Défense « coopère » avec les agences de renseignements occidentales. « Il s'agit d'une défection organisée », affirme au Figaro l'Israélien Uri Lubrani, haut fonctionnaire au ministère de la Défense à Tel-Aviv et expert des réseaux chiites libano-iraniens. « Tout avait été préparé, sa famille s'était réfugiée avant lui à l'étranger. » Selon le Sunday Times de Londres, une dizaine de ses proches, dont ses deux fils, ont en effet quitté l'Iran avant lui. Asghari a été vu pour la dernière fois le 7 février, descendant dans un grand hôtel à Istanbul. La veille, deux étrangers se seraient rendus à la réception de l'établissement. Ils auraient réservé une chambre à son nom, et payé la totalité de sa facture en liquide.

A-t-il fait défection ?

Même si la thèse de la défection semble la plus crédible, l'Iran dénonce au contraire un « enlèvement » organisé par les services occidentaux. Hier à Téhéran, des parents du général ont démenti qu'il ait demandé l'asile politique à un pays occidental. « Ce type de défection demande au moins deux ans de préparation, dit un ancien haut responsable d'un service de contre-espionnage européen. Il faut identifier la cible. La tester. Entretenir un climat de confiance. Puis mettre en place un système de communication protégé. C'est le coup dont rêvent tous les services. » Dans le monde du renseignement, les agents iraniens de haut niveau sont considérés comme des cibles « difficile à approcher et encore plus à infiltrer », explique Alain Chouet, ancien directeur du renseignement de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Qu'Asghari ait été « récupéré » à Istanbul, où les Iraniens entrent sans visa, n'a rien de surprenant. Depuis des décennies, la ville est « la place de contact » entre agents occidentaux, y compris israéliens, et iraniens.

Qui est-il ?

Il a dirigé le contingent de 1 500 à 2 000 pasdarans, les gardiens de la révolution islamique, envoyés au Liban au début des années 1980 pour encadrer le Hezbollah naissant. De ce fait, il est un personnage clé dans la relation opaque entre Téhéran et ses alliés chiites libanais. À 63 ans, il a rang de général. À la fin des années 1990, il assista le ministre de la Défense, le général Ali Shamkhani. Il était alors responsable des « affaires logistiques et des achats militaires », fonction qui peut l'avoir placé au contact d'un service étranger. Connu pour son intégrité financière, Asghari aurait mis au jour un réseau de corruption au sein du ministère de la Défense. « Il aurait alors été mis en difficulté, et écarté d'un certain nombre de fonctions », révèle une source sécuritaire. Une information confirmée par Menasche Amir, expert israélien de l'Iran : « En quittant l'Iran, Asghari a pu vouloir prendre sa revanche sur ceux qui l'avait écarté de certaines fonctions ». Selon le Sunday Times, Asghari aurait « collaboré » depuis 2003 avec des Occidentaux.

Que sait-il ?

Sa « valeur » repose sur ses connaissances des capacités militaires du Hezbollah et des liens que l'Iran entretient avec le mouvement chiite libanais. « Asghari connaît de nombreux secrets sur les vols Téhéran-Damas qui acheminent les armes iraniennes au profit du Hezbollah », affirme Magnus Ranstorp, spécialiste norvégien du Hezbollah. Sa défection pourrait fournir aux Américains - et indirectement aux Israéliens - une bonne connaissance des stocks d'armes du Hezbollah, voire de leur localisation, ainsi que sur la chaîne d'utilisation. Autant d'informations qui ont cruellement manqué aux Israéliens à l'été 2006 dans leur guerre contre la milice chiite. Asghari peut aussi aider à identifier les hommes clés de la relation stratégique entre l'Iran et le Hezbollah : ceux qui sont « tenus » par l'Iran et ceux qui sont plus réticents face à Téhéran, et donc potentiellement intéressant pour des services de renseignements. Selon Magnus Ranstorp, son nom a été cité dans l'attentat à Beyrouth contre les marines américains en 1983 (243 morts). « Asghari devrait être capable d'éclairer certaines modalités, jamais vraiment élucidées », dit l'expert. En revanche, Asghari ne serait pas en possession de dossiers sur le programme nucléaire iranien.

Une guerre aux multiples fronts

« Une guerre secrète est menée à nos frontières », constate, depuis Téhéran, Anis Naccache, l'ancien guérillero libanais pro-iranien, longtemps emprisonné en France. Les incidents, en effet, se multiplient. En février, une voiture piégée a explosé au passage d'un bus de pasdarans, faisant onze morts à Zehadan (Sud-Est). Téhéran a pointé les services pakistanais et américains. Au Khouzistan, à la frontière de l'Irak, les Iraniens accusent les États-Unis et la Grande-Bretagne (dont les soldats sont stationnés non loin de là, à Bassora) d'alimenter la rébellion des séparatistes arabes. Les Kurdes iraniens lancent également des attaques avant de se replier en territoire irakien, où le Mossad est toujours présent. « C'est vrai, les Américains font pression sur les Kurdes irakiens pour que nous menions des opérations de déstabilisation en Iran, mais nous résistons pour l'instant », révèle un responsable kurde. Washington dispose également de la carte des Moudjahidins du peuple, ces opposants iraniens basés en Irak, pour infiltrer l'Iran. L'arrestation à l'été 2004 de onze « espions », membres des Moudjahidins, avait constitué la preuve pour Téhéran que les Américains avaient donné le feu vert à des opérations d'infiltration en Iran. Ce qui poussa alors les services iraniens à se réorganiser.

http://www.lefigaro.fr/international/20070313.FIG000000135_l_iran_perd_un_atout_dans_la_guerre_de_l_ombre.html

ça m'etonne qu'on en ait pas encore parlé ici.

Il semble que l'Iran ait perdu ici une bataille très importante dans la 'soft war' qui se mene au Liban et ailleurs.

pan dans les dents de Ahmadinejad [27]

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La défection de cette personne, si elle est confirmé, montre que certains ont gardé en mémoire les leçons de la guerre froide avec ses espions qui passent à l'Ouest. Espéront qu'il terminera mieux que le beau fils de Saddam Hussein qui aprés avoir quitté l'Irak rentra parce que SH avait dit lui avoir pardonné et qui se retrouva aussitot 6 pieds sous terre...

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