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La crise des Euromissiles


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Merci collectionneur ... mais la MAD était abandonnée dans les années 70 ? Autre chose : je crois que la "découverte" des SS20 en plaine détente (Helsinki 75) a du créer un "choc" psychologique - notamment chez helmut Schmidt. Pourquoi les sov avaient ils besoin de masser des dizaines de missiles IRBM manifestement dirigés contre l'Europe de l'ouest ?? cela ajouté aux 50 000 chars rouges (et à l'invason du sud vietnam 2 ans apres les accords de Paris) faisat douter de leur volonté de jouer le jeu de la détente... Comment se défendre face à un missile ? pas par des antimissiles (à l'époque) mais en déployant un missile équivalent en réaction (menace de représailles équivalentse). A ceci pres que le SS20 est un bon gros machin de 150kt (10 fois hiroshima - 1 million de morts potentiels) alors que le pershing II est nettement plus fin avec sa puissance modulable de 5 à 50 Kt ! et donc qui pouvait être employé pour des frappes "chirurgicales" (industries, noeuds de communication). Questions : - comment ca marche une charge modulable ?? les Sov savaient ils faire ? et nous autres gaulois ? - connaissait on la charge du SS 20 à l'époque (dans mon souvenir on croyait justement qu'il s'agissait d'un missile "chirurgical").

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  • 2 years later...

Un point m'échappe dans l'analyse de la crise des euromissiles (entre 1979 et 1987) : le parallèle entre Pershing II et SS 20. En effet ces missiles (présentées par toutes les sources comme analogues)  diffèrent pourtant sensiblement : selon wikipedia le Pershing II a une seule tête de puissance 50 kt pour une portée de 1800 km (ailelurs j'ai lu puissance variable de 20 à 80 kt) alors que le SS20 a 3 têtes de 150kt et une portée de 4700 km... ce n'est pas vraiment pareil !

J'ai posé la question sur un autre forum où j'ai reçu la réponse suivante : "les Américains n'auraient-ils pas mis les Pershing pour la bonne raison que c'étaient les seuls disponibles à ce moment." (en clair les pershing II avait été conçus depuis longtemps pour remplacer les Pershing I - SS20 ou pas).

Poursuivant mes recherchues sur le nucléaire militaire, j'ai rencontré deux acteurs (mineurs) du programme français des années 80 : un IGA et un général de l'AdA.Ils ont convergé vers l'analyse suivante :  le SS20 était une arme psychologique destinée à rassurer les paranoiaques du politburo qui voulaient accumuler tous les types de missiles concevables et à affoler les populations européennes en les plaçant sous la menace d'un chantage nucléaire "eurociblé".

les pershing II marquaient un saut technologique majeur : portée (1800 km) et puissance (variable de 20 à 80 kt) limitées en faisant des armes clairement "substratégiques" qui en cas de conflit auraient ciblé les etats majors (jusqu'à la division), les bases aériennes, les stoks de carburants et de matériels, bref auraient brisé les reins de l'armée rouge en frappant ses arrières (conformément à la doctrine de l'US Air Force) en europe centrale. La limitation de portée aurait résulté d'accords secrets conclus en 1962 après la crise de Cuba selon lesquels les USA renonçaient à installer en Europe des missiles capables de frapper l'URSS.

L'efficacité militaire des Pershing aurait affolé l'état major soviétique - d'où la virulence de sa campagne entre 1979 et 1985. Mais Gorbatchev en acceptant l'option zéro avait fait disparaître un emenace sérieuse contre l'armée soviétique en Europe centrale sans renoncer à un véritable atout.

QU'EN PENSEZ VOUS ?

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Les aspects techniques des Euromissiles étaient marginaux face à l'ampleur du trouble politique qu'ils ont créé. Le seul point réellement important, et qui est à l'origine de la crise, était leur portée. La puissance et l'aspect MIRVé restaient marginaux.

Il faut se remémorer le contexte géographique (géopolitique, puisqu'il s'agit de tracé de frontières) de l'époque :

- L'OTAN est une large coalition, au sens propre comme au sens figuré : il y a un grand nombre de pays, ceux-ci disposent d'une profondeur stratégique relativement importante et entourent finalement la "tête de pont" du Pacte de Varsovie.

- Les pays de l'OTAN disposent d'une bonne autonomie politique et militaire, tout en ayant un bon niveau de confiance les uns dans les autres

- Le Pacte de Varsovie est une alliance avec un contrôle central très fort, donc une certaine méfiance vis-à-vis des alliés satellites.

- Les pays du Pacte de Varsovie représentent un Glacis finalement peu épais avant d'arriver à l'URSS : la frontière orientale de la Pologne, c'est le début de l'URSS.

En conséquence, pour frapper dans la profondeur du dispositif OTAN, il faut soit de grandes portées (au départ du territoire de l'URSS, pour toucher la Norvège, le nord de l'Angleterre, Madrid ou Lisbonne), soit des portées moyennes et prépositionner les postes de tirs en RDA ou en Tchécoslovaquie.

A contrario, pour frapper dans la profondeur du dispositif du Pacte, des portées courtes et moyennes suffisent.

C'est ce à quoi répondent les Euromissiles : ce sont des missiles de théatre-élargi, et dont la portée permet d'atteindre n'importe quel échelon opérationnel engagé dans un conflit en Centre-Europe, tout en ne permettant pas d'engager la puissance dominante de chaque alliance : les SS-20 ne menacent pas les Etats-Unis, pas plus que les Pershing II et les Cruise-Missiles ne menacent réellement l'URSS.

Politiquement, c'est donc un très fort moyen de pression puisqu'il crée, de-facto, un découplage entre les pays qui risquent de subir le conflit et ceux qui vont l'alimenter. C'est, finalement, l'affirmation publique que la population européenne (de l'est comme de l'ouest) est quantité négligeable face aux intérêts des deux super-puissances.

Vu comme cela, on comprend mieux la réaction véhémente des hommes politiques en charge de cette population. Véhémence qui permet, d'ailleurs, d'encourager les prises de position tant russes qu'américaines pour accélérer l'implantation des missiles. Le bras de fer se doublant, par ailleurs, de propositions relativement hypocrites - les américains ayant les deux fers au feu : zero ET déploiement, selon le résultat des négociations.

C'est, du moins, mon analyse, basée sur mes souvenirs personnels de l'époque.

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Un point m'échappe dans l'analyse de la crise des euromissiles (entre 1979 et 1987) : le parallèle entre Pershing II et SS 20. En effet ces missiles (présentées par toutes les sources comme analogues)  diffèrent pourtant sensiblement

Ils sont effectivement très différents en termes de portés et puissance. La raison pour laquelle on les a systématiquement mis côte à côte parce que chaque superpuissance demandait le retrait des euromissiles de l'autre. S'ils sont présentés explicitement comme analogues, c'est que la source doit manquer de bon sens (ou raisonner en termes d'effets médiatiques : ils sont pointés sur l'Europe).

L'analyse de S&V de l'époque était que le Pershing II n'a pas été déployé pour être un contrepoint (en termes de performances) ni pour frapper les SS20 (pas assez de portée + les SS20 sont mobiles). Mais en menacant les arrières de l'armée rouge, ils faisaient bien flipper les Soviets, ce qui était le but recherché : "tu as relancé une course aux armements en déployant des SS20 en Europe, je te montre que je suis capable de te suivre".

Personnellement, ce que je comprends pas :

- pourquoi les Soviétiques ont-ils déployés les SS20 en Europe ? Et si c'était une simple suite des des missiles nuke de toutes les portées qu'ils avaient dans leur arsenal, pourquoi le SS20 a-t-il été aussi remarqué à l'ouest contrairement aux autres ?

- pourquoi les Soviétiques, une fois sous la menace des Pershing II, ont-ils longtemps demandé leur retrait sans accepter de retirer les SS20 ?

Deux points souvent oubliés :

- dans le déploiment des "euromissiles" américains, il y avait aussi des Tomahawk terrestres (GLCM).

- le traité INF ne concerne par les armes nuke stratégiques (on peut bien consacrer un SS18 ou deux à l'Europe occidentale), ni les missiles de croisière lancés par des avions... donc bon, en cas de WWIII, on aurait sans doute salement morflé, SS20/Pershing II/GLCM ou pas.

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Les SS 20 ne sont utile que sur le théatre européen de mon point de vue, face à la Chine ils avaient peut d'utilité vu la taille du territoire et le manque de précision.

Face à l'Europe par contre, c'est un bon moyen de faire flipper tout le monde et de pousser à retirer les armes nucléaires américaines du territoire européen (et tenté le coup avec le plateau d'Albion au passage!).

Et une Europe dénucléarisée, c'est le paradis pour un pacte de Varsovie ayant pléthore de chars.

N'oublions pas le coup de pouce des écolo et autres gauchistes poussant à l'abandon du nucléaire en Europe (problème qui n'apparait pas à l'Est par pur hasard, je vous renvoie à la citation de Mitterand...)

Cela m'énerve car durant ma dernière année de fac d'histoire, j'avais fait un exposé sur le discours de Mitterand sur les Euromissiles et j'avais accumulé pas mal de doc.

De mémoire, Gorbi avait mené assez habilement la barque ne proposant l'option double 0 (qui restreignait les portées des armes) durant un sommet 4 +2 qui de facto faisait que seules les missiles d'une portée d'environ 300/500 km étaient autorisées.

En claire: seule l'Allemagne allait servir de champs de bataille nucléaire dès le début!

Forcément les Teutons de l'Ouest ont hurlé pour un triple 0 ce qui faisait sauté tout le programme Pluton/Hadès français (dont le programme pouvait se résumer à: plutôt un cousin germain irradié qu'un tank rouge sur les Champs Elysées!)

Fil fusionné avec l'ancien

A l'époque, j'étais un peu plus intelligent  :lol:

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Selon l'historiographie ''officielle'' russo-soviétique, les SS 20 ne servaient qu'a remplacé les SS-6 des années 60 face à la menace nucléaire impérialiste qui était bien plus moderne dans les années 70  :oops:

Jusqu'à la fin des années 1970, l'OTAN avait une supériorité certaine sur l'URSS, car cette dernière avait en service des missiles à combustible liquide à une seule charge, missiles qui étaient peu précis et faciles à détruire. De plus, l'URSS possédait quelques centaines de bombardiers lourds Tu-16 et Tu-22 (des avions qui ne volaient pas à vitesse supersonique). En comparaison, l'OTAN et l'USAFE avaient des Mirage IV, le V-force]et les nouveaux bombardiers F-111, sans compter les missiles à courte et moyenne portées déployés par la Grande-Bretagne, la France et les É.-U. Ces missiles, composés de lanceurs à carburant solide, étaient plus précis et étaient déployés tant sur la terre que dans les eaux. Dès lors, le déploiement par les Soviétiques des SS-20 et des Tu-22M, dans le but de rétrécir leurs désavantages, amena l'OTAN à augmenter son avantage nucléaire.

A noté qu'un bon tiers des SS-20 était aussi dirigé contre la Chine.

Je signale ce texte rappelant les enjeux politique :

EUROMISSILES : un traité vieux de 20 ans arraché de hautes luttes !

Jacques Trelin, I.D.R.P.

http://www.institutidrp.org/contributionsidrp/euromissiles_Trelin2007.pdf

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En gros si j'ai bien compris les éléments apportés :

- situation initiale : les Soviétiques ont des armes nucléaires à tous les échelons. En face, les forces de l'OTAN sont équipées d'armes nuke à courte portée (Lance, Honest John, artillerie), de Pershing I de 740 km de portée (à peu près de quoi arriver à la frontière de l'URSS-Pologne), et françaises et anglaises ont leur propre force de dissuation anticités. Les Soviétiques ont environ 2 fois plus d'ogives sur des missiles à portées plus longues que le Pershing I (200 SS-12 et SS-22, portée 1000 km ; 340 SS-4, 2000 km ; 40 SS-5, 4000 km). Je me demande d'ailleurs si ces derniers ne sont pas plus une réplique aux forces de frappes UK & Fr qu'une arme des groupements d'armées soviétiques ?

Le seul domaine où l'OTAN a l'avantage est dans les airs (cf post au-dessus)

(tous ces chiffres viennent de S&V)

Element qui me semble à la fois oublié et important : à part les armes nuke aéroportées et les forces de frappe anticités européennes, aucune de ces armes ne peut atteindre l'URSS, et ce depuis le retrait des Jupiter en Turquie au début des années 60.

- arrive le SS-20. Portée 5000 km, mais surtout 315 lanceurs et 1000 ogives. Là y'a quand même un sacré déséquilibre par rapport aux SS-4 et SS-5 qu'il est censé remplacer. Question n°1 : Pourquoi les Soviétiques ont-ils fait un tel bond capacitaire ?

Or depuis la fin de la crise de Cuba (1962), les deux superpuissances ne se menacent pas directement avec des IRBM mais uniquement avec les ICBM & SLBM, qui laissent un certain délai pour être détectés et envisager une réplique.

En outre, les SS-20 sont déployés alors que les accords SALT II sont signés. Tout ca arrive aux oreilles des Européens, qui ont l'impression que la course aux ICBM est arrêtée mais que celle aux IRBM continue... En outre la guerre froide semble se réchauffer avec l'invasion de l'Afghanistan, annulation de la participation US aux JO de Moscou, etc.

Et ils réalisent soudainement, qu'en cas de guerre, il se pourraient que les USA et l'URSS ne soient pas frappés sur leur territoire et que ce soient eux, les Européens, qui auront l'opportunité de voir in situ à quoi ressemble un conflit nucléaire limité. Question n°2 : pourquoi ca a eu autant d'effet sur l'opinion publique alors qu'ils étaient déjà la cible d'IRBM russes plus anciens et je suppose, de quelques ICBM ?

- riposte américaine : déploiement de Pershing II et Tomahawk GLCM. Mis à part quelques

De quoi menacer les arrières soviétiques jusque-là peu menacés. En outre, je pense qu'un facteur purement psychologique a agité les Russes : leur territoire pouvait être frappé (les GLCM, oubliés médiatiques de la crise, pouvaient atteindre Moscou, et étaient sans doute moins faciles à détecter que les IRBM). C'est une chose à laquelle les Russes sont très sensibles (cf leurs peurs à chaque fois qu'il y a un problème dans leur glacis protecteur, de la révolte hongroise à la révolution orange ukrainienne et au projet ABM américain dans les pays de l'Est, en passant par leur réaction lorsqu'ils crainrent que l'Afghanistan puisse devenir pro-occidental...) Or, le territoire russe n'avait pas été menacée par des IRBM depuis le retrait des Jupiter de Turquie suite à la crise de Cuba.

D'où beaucoup d'agitation pour demander le retrait des Pershing et GLCM. Question n°3 : pourquoi n'ont-ils pas accepté la proposition "double 0" américaine plus tôt ? Qu'est-ce qui les faisait tant tenir à leurs SS-20 ?

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La peur principale des Européens était de voir un découplage du conflit.

En clair, faire une grosse surenchère d'arme nucléaire spécifiquement dédié au théâtre Européen.

Proposer deux niveaux de conflits nucléaires: l'un à coup de ICBM pour frapper les sanctuaires nationaux et l'autre plus restreint et moins "dangereux": se foutre sur la tronche sur l'Europe, champs de bataille déjà éculé durant les deux premiers conflits mondiaux.

Un coup de bluff soviétique pour "Finlandiser" l'Europe et chasser le méchant Yankee du continent.

Pas de bol, Reagan répond au défi et déploie des missiles nucléaires qui certes ont moins de portées mais sont très très précis...

Trop au gout des Russes!

Pour les missiles Jupiter, ils n'ont jamais vraiment été retiré de Turquie.

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les SS20 étaient une arme politique.

Je me souviens très bien de ce débat en 82/85.

Les SS 20 étaient un moyen un levier pour initier et développer un courant pacifiste en Europe. Le but était simplement de faire abdiquer les européens et les américains face à une menace de nucléarisation limitée à l'Europe.

Double discours double objectif. En centrant une frappe stratégique sur l'Europe non pas à l'aide de missiles intercontinentaux susceptibles d'entretenir le doute dès leur tir mais à l'aide de missiles Mirvés régionaux les soviets voulaient encourager les américains à se dégager de l'Europe à repenser leur stratégie de riposte totale.

Vis a vis des européens et notamment des pacifistes (émergence des verts en Allemagne fédérale) le but était de dire "une non installation des missiles US sur le sol européen pourrait être une base de départ à toute négociation..."

Il faut bien voir les données géographiques. Avec des missiles régionaux l'URSS pouvait frapper de son sol les forces us et européennes ce que ne pouvaient faire les américains sans s'installer en europe. L'idée des russes était de les empêcher de faire çà en manipulant les opinions (le rôle du PCF fut important).

Un des facteurs essentiels de l'échec soviétique et du fait que les opinions publiques européennes n'ont pas basculées et avec elles leurs représentants eux démocratiquement élus et bien c'est le discours du Budestag de François Mitterrand...

Il faut se souvenir du fameux "les missiles sont à l'est et les pacifistes à l'ouest" en clair un socialiste européen disait aux pacifistes allemands vous êtes en train de vous faire berner VOTRE ERREUR EST HISTORIQUE.

Et çà a marché les américains ont pu installer les Pershing mais surtout les cruise missiles et les opinions publiques ne s'y sont pas opposées, l'avantage des SS 20 tombait à l'eau car désormais Moscou et Léningrad étaient tou comme Londres ou Madrid à porte de missiles de théatre...

Les euromissiles c'est avant tout une bataille pour l'opinion publique en Europe de l'Ouest

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L'arrivée de Reagan au pouvoir a beaucoup effrayé les soviétiques, un anticommuniste primaire genre Maccarthysme années 50, gateux et completement ignorant.

Ils ont réellement cru que les américains voulaient les attaquer, et s'ils craignaient le SDI, ce n'était pas pars qu'il aurait été efficace, mais plutôt pars que les américains risquaient en se croyant à tort protéger de déclencher la 3eme guerre mondiale.

D'ou ces tensions très fortes et la force avec laquelle les soviétiques ont réagis.

Dans les années 80, c'était paradoxale, mais si l'URSS était en mauvaise situation économique, ses forces armées en revanche étaient plus puissantes qu'elles ne l'avait jamais été, et l'écart "qualitatif" avait disparu, les derniers avions de combats soviétiques valaient plus que largement leurs équivalents occidentaux.

Et au contraire des années 50-60 l'URSS disposait d'une puissante flotte de surface, de nombreuses bases dans le monde, de réseaux satellites, et de capacités de frape à longue portée.

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l'écart "qualitatif" avait disparu, les derniers avions de combats soviétiques valaient plus que largement leurs équivalents occidentaux.

Heu... si on reste purement dans le USA-URSS, si on me donne le choix entre F-15 et MiG-29, le choix est vite fait, y'en a un dont le radar et l'électronique marche et l'autre nettement moins bien...

En outre l'ingénieur en chef de Phazotron a balancé les plans de tous les radars et missiles air-air des chasseurs soviétiques à la CIA. Le projet du F-15 a été d'ailleur changé en cours de route pour s'y adapter.

Et les Américains avaient leur première unité d'avions furtif opérationnelle en 1983. On attend encore le premier vol d'un proto chez les Russes...

Franchement, dans le domaine des avions de combat, je ne vois aucunement où les Soviétiques ont atteint voir dépassé qualitativement les Américains, à part le couple viseur de casque-Archer du MiG-29. Les résultats des match F-15 / MiG-29 en Irak et dans les Balkans sont éloquents.

EDIT : j'ai réagi sur ce point précis, mais on s'égare, si tu veux continuer, le MP ou nouveau topic est préférable pour ne pas pourri le sujet des Euromissiles.

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Le F15 ne doit pas être comparé au Mig29, ils ne font pas partie de la même catégorie.

Entre F16 et Mig29, je crois que je préfère le Mig29. Après pour le F15 à l’électronique et haut radar très performant, je me demande si je ne préfère pas un Su27 et je suis sur d’y préférer le Mig31 (pour des interceptions à très longue portée)

Pour le bombardement, je ne suis pas sur qu’une escadrille de F117 furtifs puisse véritablement être plus performant qu’un Tu160 ou Tu22 équipé de missiles tirés à distance de sécurité. Et le Tu160 est probablement plus performant que les B1.

Et évidemment les comparaisons des Balkans ou de l’Iraq sont non représentative. En cas de conflit type 3eme guerre mondiale, les Mig et Sukhoi aurait probablement été en supériorité numérique ou en tout cas pas en forte infériorité comme pour les conflits entre tout le camps occidental et un petit pays d’une petite puissance régionale.

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  • 5 months later...

L'excellente "Revue d'Histoire diplomatique" (éditions Pedone) publie dans sa livraison de juin 2010 une étude approdondie sur le sujet de Laurent CESARI (de l'université d'Arras) qui propose une analyse assez critique à l'égard des Etats Unis.

Il souligne notamment que la conception initiale des Pershing II s'inscrit dans une démarche propre aux Etats Unis (l'approfondissement de la doctrine de la riposte graduée) sans parallélisme réel avec les SS 20.

Anamyse intéressante car assez complète.

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  • 1 year later...

J'ajoute que j'ai aussi entendu une autre analyse selon laquelle les SS20 échappaient au traité SALT de 1972 qui établissait une parité entre les deux arsenaux de l'URSS et des EU (nombres de missiles et de têtes devaient être égaux) - or ce traité se limitant aux missiles intercontinentaux, il n'interdisait pas les IRBM situés en URSS et dont les cibles étaient en Europe occidentale.

Du point de vue européen (Chancelier Schmidt) cela déséqulibrait la détente car les Soviétiques accumulaient un nombre total de missiles nettement supérieurs à ceux des Américains et pouvaient frapper l'Europe de l'Ouest avec des armes puissantes (3 ogives de 150 Kt et 4700 Km de portée) sans puiser dans leur arsenal intercontinental et avec des IRBM mobiles donc quasi invulnérables (surtout planqués dans la forêts russe) !! Pour l'URSS c'était sans importance car ils respectaient SALT à la lettre ...

D'un autre côté les Pershing II et les Cruise n'étaient pas vraiment comparables aux SS20 : plus précis, moins puissants (1 ogive de 10 à 80 Kt pour le Pershing) , de moindre portée, ils avaient des objectifs non démographiques mais logistiques ou industriels qui auraient été de natiure à infliger des dégêts massifs à l'économie soviétique et surtout à son dispositif militaire à l'ouest de Moscou.

Pour l'URSS il s'agissait d'armes très dangereuses qui auraient pu efficacement paralyser le pacte de Varsovie en cas de guerre européenne. De plus ils pouvaient frapper le sol de l'URSS ce qui n'était pas le cas des Pershing I me semble-t-il et donnaient ainsi un avantage aux Etats Unis (en dehors de SALT toujours qui n'abordait pas la question de missiles situés en Europe).

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  • 2 months later...

Bonjour à tous

Un lien intéressant sur le SS-20. Le site lui-même est une mine d'or même si la traduction automatique google laisse un peu à désirer

http://militaryrussia.ru/blog/topic-381.html

sur un possible conflit en europe et le rôle politico-stratégique des euromissiles

http://www.php.isn.ethz.ch/documents/ZB79_000.pdf

sur le pershing II

http://www.history.army.mil/armyhistory/AH73(W).pdf

sur les euromissiles

http://oai.dtic.mil/oai/oai?verb=getRecord&metadataPrefix=html&identifier=ADA258524

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Bonjour à tous

sur un possible conflit en europe et le rôle politico-stratégique des euromissiles

http://www.php.isn.ethz.ch/documents/ZB79_000.pdf

Merci Spearfish.

Juste un extrait du colloque de Stockholm :

"Besides these general lines of discussion, the participants touched

several times on the subject of NATO’s deployment of the Intermediate-

Range Nuclear Forces, INF (Pershing-2 and cruise missiles). Th e Warsaw

Pact considered these weapons to be destabilising and so threatening that

it considered their introduction a turning point. Th e Americans at the

conference said they had deployed the missiles in Europe because the

European member countries had asked them to do so. Th e Americans

did not believe that the deployment had been strictly necessary. In addition,

they said the missiles were aimed solely at Eastern Europe and not

at Soviet territory. Several attendees asked for proof."

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